Cette soirée n'était pas terrible. La musique était à chier et en plus, la plupart des personnes qu'elle rencontrait, étaient un peu trop imbibés par l'alcool pour avoir une conversation agréable et surtout intelligible. Elle avait donc décidé de gouter aux cocktails qui se trouvaient sur les différentes tables. Elle ne connaissait pas cette Ambre Weasthon mais cette dernière savait bien recevoir. Elle prit un cocktail vodka fruits rouges avec un zeste de pèche. Et il était délicieux. Elle tomba ensuite sur une ancienne amie. Une amie de lycée qui faisait ses études à la fac du coin. Apparemment elle était en plein préparatif pour son futur mariage. Et bien, elle ne perdait pas de temps, surtout quand elle apprit qu'elle connaissait son fiancé depuis six mois. Elle, qui avait toujours eu un mal de chien à choisir entre une paire de ballerines en tissu ou de bottines en cuir. Elle choisissait maintenant son futur en moins d'une année. Si ce n'était pas un changement radical, elle ne s'y connaissait pas. Humm décidément ces cocktails étaient délicieux, même celui au kiwi. Elle laissa son amie retrouver son fiancé et elle se dirigea vers le grand salon. Elle aperçu Jeremiah en grande conversation avec une brune, qu'elle ne connaissait pas. Jo jeta un œil alentour. Elle se demandait où était Zoo. Elle avait tellement eu de mal à la convaincre de venir...elle espérait qu'elle ne soit pas repartie sans la prévenir. Enfin en même temps, c'est la policière qui avait une voiture et les clefs, qui se trouvaient toujours dans sa pochette de cuir crème. Elle piocha dans les amuses-bouches, n'ayant pas mangé ce soir là. Elle aurait bien commandé une pizza avec une tonne de bacon et de fromage. Elle avait faim rien qu'en y pensant. Bon ce n'était pas très diététique mais elle adorait. Bref, elle piocha un peu dans les apéritifs puis elle fut accostée par un mec qui avait environ son âge, grand, brun, les yeux verts. Il était pas mal, vraiment pas mal. « Salut. Tu es une amie d'Ambre? T'es en quelle section? » Oulaa, c'est vrai que c'était une fête étudiante...Euh...Elle esquissa un sourire et répondit, le plus naturellement du monde. « Amie est un grand mot. Disons que je la connais de vue. Et je suis en section arts appliqués. » Elle le regarda. Elle ne savait même pas s'il existait une section « Arts Appliqués ». Elle évitait toujours de dire qu'elle était flic. Parce que cela donnait plein de clichés et que la plupart d'entre eux étaient faux. Et puis, elle n'aimait pas parler de son boulot. Là, elle était juste Johéline McBride, pas l'officier McBride. A son grand soulagement, ses mensonges marchèrent. « C'est cool, t'es une artiste alors? Jsuis en droit, en troisième année. » La conversation se prolongea. Et c'était agréable. Cela faisait un bail qu'elle n'avait pas eu une conversation qui ne portait pas sur son boulot, sur la pluie de météorites, sur les mutants, sur Livingscorp. Non, là c'était juste une conversation où elle parlait de tout et de rien. Une conversation normale pour la fille normale. Une demi heure plus tard. Elle commençait à s'inquiéter de l'absence de sa sœur de cœur. Elle avait jeté quelques coups d'œil de temps en temps, essayant de l'apercevoir dans la pièce mais sans résultat.

Elle laissa Travis quelques instants, lui expliquant qu'elle avait quelqu'un à voir. Elle but une dernière gorgée de son verre puis le donna au jeune homme, lui faisant comprendre qu'elle aimerait bien en avoir un nouveau. Puis elle esquissa un sourire et quitta la pièce. Elle chercha un peu dans les pièces, allant même à l'étage. Puis après quelques questions par ci, par là, elle apprit par une rouquine que Zooey était sortie dans le jardin. D'accord...Au moins, elle s'était pas cassée sans rien lui dire. Elle remit correctement son gilet sur ses épaules, fermant les boutons. Il faisait un petit vent dehors et ce n'était pas très agréable. Elle scruta les environs. Quelques personnes étaient dans le parc et ce dernier était très grand...normal vu le pognon qu'avait la famille Weasthon. Elle marcha quelques minutes avant d'apercevoir deux silhouettes. « Zooey? » Et là, le choc. Elle aperçu Zooey et Grant entrain de se rhabiller... Arrff. Elle s'était arrêtée, voyant les deux personnes se relever. Non non, elle avait du mal voir...Ces deux benêts la regardaient, gênés probablement qu'elle les trouve dans cette situation « délicate ». « Ne vous gênez pas pour moi. » Elle se tourna pour permettre à Grant de reboutonner correctement son pantalon. Seigneur, qu'est-ce qu'elle avait fait pour mériter un boss et une fille pareil? Au bout de quelques secondes, elle sentit la colère monter en elle. Qu'est-ce qu'elle avait été conne de s'inquiéter ainsi...Conne de se rendre compte que finalement ses premières impressions étaient toujours les bonnes. Elle finit par se retourner puis elle porta son regard sur le « couple ». Elle jeta un oeil à Zooey qui regardait ailleurs. « Jsuis tellement conne que je m'inquiétais pour toi... » Elle soupira. « Jvous laisse, vous avez l'air de bien vous amuser. Jrentre chez moi. »

Je sombrais dans un sommeil léger, m'endormant sur mes propres bras, mes propres larmes. J'ignorais qui de ma tante ou moi avait raison quant à mon avenir. Devais-je rejoindre les rangs de Livingscorp ? Avait-elle raison, avais-je tort ? Il sembla que mes interrogations ne me posèrent plus autant d'inquiétudes lorsque mes paupières avaient décidées de se sceller jusqu'à tomber dans cette phase un du sommeil. Hélas, une voix vint me réveiller de cet instant d'intimité dans lequel mon esprit se reposait, ne pensant nullement aux choses désagréables ni à ce qui me contrariait. « Ambre ? » Ambre me dit-elle de sa voix douce et passionnée, une voix qui me fit immédiatement fermer les yeux de nouveaux, plissant les lèvres et priant pour que le cauchemar cesse, que l'on arrête ce supplice... une main -la sienne- se posa alors sur mon épaule et je relevais la tête, digne, séchant rapidement les larmes. « Oui ?! Je... réparais ma boucle d'oreille. » Dis-je sans me retourner, mimant la remise de cette boucle d'oreille sur mon oreille gauche, me préparant à esquisser un faible sourire, respirant avec peine pour trouver un souffle et un visage convenable que je ne parviendrais pas à maitriser bien longtemps. Je n'avais jamais été vraiment douée pour cacher mes émotions. Je me relevais alors, redressant les plis de ma robe et me tournais dans son sens. Ce qui me frappa fut la veste qu'elle portait à ses épaules -une veste d'homme- et je ne mis que quelques secondes avant de comprendre qu'elle appartenait au type qui l'accompagnait. Ainsi elle passait du coq à l'âne... je n'empêchais pas de commenter. « Tu as laissé tombé Matt ? » Je me penchais sur le côté et levais la main dans la direction du jeune homme. « Salut. » Dis-je simplement. Mes yeux tentèrent de faire le rapport entre ce type et elle. Peut-être était-il un ami de Kyle, qui sait. Ma curiosité me démangea. « Vous êtes ensemble ? Ou tous les trois en couple avec Matt, devrais-je dire. » Dis-je sans l'ombre d'une plaisanterie, arquant un sourcil intrigué. Je voulais lui montrer que peu importe ce qui s'était passé entre nous, je comprenais désormais quelle femme elle était et à quel point mes sentiments avaient étés une erreur. Je ne la pensais pas comme ça... Sortir avec Matt... Le tromper avec moi puis se mettre avec ce type idiot que je ne connaissais même pas ! « D'ailleurs...» Je me tournais dans sa direction. Je décidais volontairement de ne pas le vouvoyer, il n'était pas en position de supériorité, je l'étais moi, c'était le manoir de ma tante, de ma tante uniquement et j'y avais vécut, assez pour savoir ou déclencher l'alarme pour ameuter ses agents de sécurité. « T'es qui ? » Je ne lâchais pas le type du regard et m'adressais à Everleigh d'une voix sèche. « Tu l'as invité ? C'est Matt qui va être déçut, je l'ai invité pour toi. » Oui j'avais fait un effort pour inviter son sois disant petit-ami, vous allez me dire que deux personnes qui se draguent pendant toute une soirée et qui finissent par s'embrasser comme deux idiots après que le type lui-même m'aie repoussé ne signifie pas plus qu'une simple amitié ? A moins d'être vicieux... Et elle ne l'avait même pas repoussé ! Ne m'avait pas dit clairement qu'elle était avec ce garde du corps stupide ! Bon dieu que je la détestais ! Elle et sa chevelure fougueuse, ses yeux bleus si profonds et son sourire à tomber...

Dans le pénombre du perron, je reconnus une certaine chevelure, celle de Wyatt Matthews, je lui adressais un regard furtif, il semblait pétillant, excité, enjoué, bref heureux. Heureux comme je ne l'avais jamais vu. Peut-être avait-il réussi à prendre une chambre, lui aussi, comme les autres... « Tu le connais ? » Demandais-je en arquant de nouveau un sourcil. Je levais les yeux au ciel. Décidément cette soirée s'avérait être la pire que je n'ai jamais vécut et ni l'alcool, ni la drogue et ni les étudiants fêtards ne semblaient me remonter le moral. Pire encore, la vie sociale dont j'étais dépendante me paraissait dès lors plus qu'un lointain souvenir, effacé par le désir de me prendre une chambre moi aussi -seule- et d'y mourir en attendant que la vie passe sans y sortir... Mais j'allais mieux faire : j'allais trouver un homme -les hommes sont stupides- et le séduire -et très influençables- de sorte qu'il puisse fourrer sa chose, qu'il me fasse jouir s'il en est capable et que je puisse le chasser en jetant ses vêtements par la fenêtre, histoire de l'humilier à son tour... nul ne pourrait être plus humilié que moi à ma propre fête. Je brillais par mon absence et mes allées et venues furtives, munie d'un verre ou de quelques billets pour quelques substances qui circulaient par ci, par là...

Plus la fête avançait et plus il se disait que les fêtes étudiantes, ce n'était vraiment pas pour lui. Il préférait largement passer une bonne soirée au pub. Malgré tout, cette fête n'avait pas que des points négatifs non, puisqu'il avait pu y retrouver Everleigh. Ils avaient discuté ensemble, s'étaient dragués de façon détournée pour ensuite prendre un peu l'air. La musique devenait assourdissante et il était bien content de donner un peu de calme à ses oreilles. Il avait donc proposé à son ex petite-amie de faire un tour dehors, afin de parler un peu plus facilement. En sortant, il posa sa veste sur les épaules de la barmaid. Il ne faisait pas particulièrement froid mais il y avait quand même une petite brise. Une fois dehors, il jeta un œil alentour. Il allait prendre une clope dans son paquet qu'il avait mit dans la poche de sa chemise quand Everleigh s'exclama: « Ambre? » Jeremiah porta son regard dans la direction de la jeune femme. Qu'est-ce qu'elle fichait là toute seule? Ce n'était pas sa fête? Elle devait donc se trouver avec ses invités non? Il laissa son ex compagne allait vers la demoiselle qui ne semblait pas au mieux de sa forme. Il se disait qu'il allait s'en griller une, pendant que les deux femmes discutent chiffon. Après tout, Ever semblait bien connaître la miss alors si elle pouvait la consoler pourquoi pas. Il sortit donc son paquet, piochant une cigarette à l'intérieur. Il la coinça entre ses lèvres puis fouilla dans ses poches. Merde. Pas de briquet.
Au moment où il relevait le visage, il aperçu Wyatt venir vers lui, tout sourire, comme un gosse qui a découvert un énorme cadeau sous le sapin, le lendemain de Noël. Il imaginait sans mal que la soirée se passait bien pour lui et que Jaymme n'y était pas étrangère. Son meilleur ami s'approcha de lui pour lui murmurer à l'oreille: « Le hasard fait bien les choses. » « C'était pour te dire qu'avec Jaymee, on va rentrer de notre côté. » avant qu'il n'ajoute: « D'ailleurs tu ne l'aurais pas vu ? Je lui ai demandé d'appeler un taxi. ». Jeremiah esquissa un sourire, ravi de voir qu'il avait vu juste. Il espérait toutefois qu'ils n'allaient pas faire trop de bêtises. Le journaliste observa le large sourire de son ami et répondit, sur le même ton. « Non pas depuis que je suis sortie de la Mustang. D'ailleurs, avec Jay...vas-y mollo ok? » Il allait ajouter quelque chose quand Wyatt demanda: « Vous remettez le couvert ? » Il était pas possible celui là. Cela fit sourire le journaliste.

Quand il entendit Ambre lui adresser la parole. « Salut. » Il releva son visage sur les deux femmes au moment où Ambre le saluer, avec un ton pas très cordial pour être vraiment des salutations. « Vous êtes ensemble ? Ou tous les trois en couple avec Matt, devrais-je dire. » Matt? Tiens Evy lui fait des cachoteries, pas très bien de sa part. Mais cela l'amusait. D'ailleurs, un sourire s'esquissa sur ses lèvres, lèvres d'où il avait retiré sa clope. Bon apparemment, il allait devoir faire une croix sur sa dose de nicotine. Mais cette idée de trio le dérangeait un peu. Pas Matt. Deux femmes et lui, là oui il était d'accord. Mais aucune possibilité qu'un mec lui touche le cul ou même autre chose. Comme dirait Dirk: No way! Malgré tout cette phrase le fit vraiment sourire. Il ne savait pas ce qu'il y avait entre Everleigh et cette Weasthon mais cette dernière semblait bien éprise. De qui? De Matt? D'Everleigh? Des deux peut-être. Oui, le trio prenait alors tout son sens. « D'ailleurs...» « T'es qui ? » « Tu l'as invité ? C'est Matt qui va être déçut, je l'ai invité pour toi. » Voilà, l'héritière dans toute sa splendeur, comme il se l'imaginait, ni plus, ni moins. Il fronça un sourcil. Puis il finit par s'avancer vers les deux femmes. Arrivé devant Ambre, il l'observa. Il remarqua à cette occasion qu'elle n'était pas très nette. Nette dans le sens où ses pupilles étaient dilatés, légèrement injectées de sang, ce qui sous entendait qu'elle n'avait pas consommé que du champagne. Restant silencieux, il finit par réponse. « Qui suis-je? Une personne qui n'a pas vraiment envie de faire ta connaissance. » Il ne fit pas plus attention à elle. Il porta son regard sur Everleigh. « Jvais y aller. J'ai encore du boulot à terminer pour demain. » Il fouilla dans les poches de son blouson qui se trouvait sur les épaules de son ex petite amie. Il en sortit ses clefs de voiture. Il savait que la miss était venue avec sa voiture, puisqu'il avait vu la Mustang devant le manoir. Et puis il se doutait que les deux jeunes femmes avaient besoin de parler. Jeremiah embrassa ensuite Evy sur la tempe et murmura près de son oreille: « Jte laisse ma veste. Je la reprendrais quand je viendrais au pub, alors prends en soin. » Il lui fit un clin d'œil puis il quitta les deux filles pour retrouver son BF. Il demanda en arrivant vers lui, voyant Jaymee qui arrivaient: « Voilà ta dulcinée. » Jeremiah adressa un sourire à Jay qui venaient vers eux puis il ajouta, ses clefs en main. « Jvous laisse les jeunes. Faîtes pas trop de bêtises et couvrez-vous. » Il esquissa un sourire amusé. Il se détourna des deux tourtereaux. Il n'avait plus besoin de rester ici. Il se doutait également que Dirk avait du déjà conclure avec une miss et que par conséquent il repartirai avec elle, comme il le faisait à chaque fois. Il jeta un dernier regard derrière lui puis il se dirigea vers sa voiture. Il ne tarda pas à mettre le contact et à quitter le domaine privilégiée de la jeune Weasthon.

« Il y a décidément beaucoup de toi que j'ignore... » - me dit t-il avec un sourire charmeur. Il ne me connaissait pas ainsi pour la bonne raison que je n'avais jamais été comme ça. J'étais plutôt réservée et discrète, parfois dans mon monde. Ce soir, je le provoquais ouvertement pour qu'il cède à ma tentation. J'avais remarqué que ces femmes avaient toujours ce qu'elles voulaient et je commençais à croire que je pouvais gagner - « Et on dit que les hommes sont les plus intéressés... » - J'esquissais un sourire à mon tour avant de murmurer : « C'est de ta faute, c'est toi qui me met dans cet... état. » - Ce n'était pas faux. Le jeune homme me mettait dans tous mes états. Etait-ce à cause de ce désir que j'éprouvais pour lui ? Sans aucun doute. Je n'avais jamais imaginé que les choses se passeraient ainsi, que je me donnerais à lui de cette façon. J'avais pensé à quelque chose de plus romantique, que les circonstances seraient différentes. Enfin peut importe, j'avais envie de lui. Le fait que l'on ne puisse être ensemble me faisait suffisamment de peine, alors je ne pouvais pas retenir en plus ce désir-là. Une chance que je puisse le toucher sans lui faire de mal - « C'est que, sous ses apparences de jeune première on a quelques idées coquines ? » - Il resserrait son étreinte et je croisais son regard clair. Je le fixais intensément, restant silencieuse lui laissant faire sa propre déduction. Il est clair que ce que je voulais ce soir n'avait rien d'innocent. D'ailleurs, je n'avais pas du tout l'air d'être cette fille innocente - « Je rends les armes, tu as gagné ma douce. » - Je lui offrais le plus magnifique de mes sourires, satisfaite de moi. Je m'en étais apparemment plutôt bien sortie - « Si tu as ton téléphone, je te laisse le loisir de nous appeler un taxi, tu entendras mieux dehors. Moi, je vais chercher Jeremiah et Dirk pour leur dire qu'ils rentreront sans nous... A tout de suite » - Il caressa doucement ma joue et je lui répondis : « D'accord. Je te retrouve devant le manoir. A tout de suite. » - dis-je avant de lui adresser un clin d'oeil. Il se retourna pour partir à la recherche de ses amis. Je me dirigeais vers l'extérieur du manoir. Je croisais en chemin un couple en train de se tripoter dans l'un des recoins du manoir. Je détournais le regard et arrivait à l'extérieur, sur le perron. Il y avait là aussi du monde, toutefois, il y avait moins de bruit ce qui me permettrait d'entendre ma conversation téléphonique. Je descendais les marches et me retrouvais sur l'allée devant le manoir. Attrapant mon portable au fond de ma pochette, je composais le numéro du service taxi de la ville. J'indiquais les coordonnées du manoir et j'accrochais avant de ranger mon téléphone. Je remarquais la présence de Wyatt aux côtés de Jeremiah et de deux femmes que je connaissais de vue. Le bal de charité, c'était là que je les avais vues. Je m'avançais dans leur direction - « Voilà ta dulcinée. » - Jeremiah m'adressa un sourire que je lui rendit - « Jvous laisse les jeunes. Faîtes pas trop de bêtises et couvrez-vous. » - ajouta t-il l'air amusé. De toute évidence, Jer se doutait que si nous partions, ce n'était pas pour aller faire une partie de monopoly. Il réussit à me décrocher un sourire. Il partait déjà ? Même pas une fille au bras ? Cette brune aux yeux bleus par exemple - « Bonsoir Jer... et t'en fais surtout pas pour nous. » - dis-je avec malice avant de lancer un regard complice à Wyatt. J'adressais un dernier sourire à mon frère et me rapprochais de Wyatt. Saisissant sa main je déclarais : « Tu viens ? » - Je ne lui laissais même pas le temps de répondre et l'entraînait avec moi. J'adressais un bref salut aux deux femmes qui restaient, je n'avais presque pas fait attention à elles. J'avais bien d'autres idées en tête. Notre taxi arriva en à peine quelques minutes. A peine entrée à l'intérieur, je n'avais qu'une hâte : arriver à destination et pouvoir être seule avec mon Wyatt.

Elle relevait la tête essayant de cacher ses larmes. Je savais bien qu'elle me mentait. Elle avait pleuré, ça se voyait. Tout comme les marques sous ses yeux sous son nez m'indiquait qu'elle avait encore pris de la drogue. Comme la fois où j'avais dû aller la chercher au poste de police. Je ne pouvais que constater l'ampleur des dégâts que j'avais causés. Si Ambre se détruisait à petit feu, je n'y étais pas pour rien. Cela dit, je ne m'étais jamais imaginé qu'elle se mettrait dans un état pareil. J'avais du mal à croire que son cœur pouvait être brisé à ce point. Tout ceci me rappelait une chose effrayante : Ambre m'aimait déjà plus qu'il ne le fallait. Il devait forcément y avoir autre chose, cette grande souffrance ne pouvait pas être à cause de moi uniquement, à cause du fait que je l'avais rejetée. Cette image me faisait mal au cœur, c'est vrai, j'avais horreur de la voir ainsi. La jeune femme lança alors un regard à l'homme qui m'accompagnait avant de dire : « Tu as laissé tombé Matt ? » - C'est vrai que je lui avais faussé compagnie, mais a mon avis, il n'avait pas eu de mal à se trouver une fille. Ce qui m'interpellait c'était la façon dont Ambre le disait, comme si elle sous-entendait que j'avais laissé tomber mon copain pour traîner avec un autre. Encore une histoire que je devrais mettre au clair. Je fis à peine attention à l'homme qui était venu nous rejoindre, le type du bal, le type de la conférence. Je connaissais son visage, mais son nom m'échappait. Peut importe. Ambre s'adressa ensuite à Jeremiah : « Vous êtes ensemble ? Ou tous les trois en couple avec Matt, devrais-je dire. » - Une plaisanterie qui m'amusait pas du tout. J'étais joueuse, j'avais de l'humour, mais cet air qu'elle avait pris ne me plaisait pas, tout comme cette insinuation. Quel genre de femme croyait t-elle que j'étais ? Elle avait beau avoir le coeur brisé, ceci ne justifiait pas de me traiter ainsi. Je trouvais cette phrase assez déplacée en fait - « Okay. Petit un : Je ne suis pas avec Matt et il ne se passe rien avec lui. Il m'a embrassé oui. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais il ne se passe absolument rien entre nous. Petit deux : Je ne suis en couple avec personne et franchement les histoires à trois c'est pas mon truc et petit trois : Pour qui tu me prends ? » - dis-je un peu sèche. Je n'employais jamais ce ton avec Ambre, mais elle m'avait vexée. Je répondais. C'est tout. Au moins les choses avaient le mérite d'être clair maintenant. En tout cas, la jeune femme devait vraiment m'en vouloir. De nouveau, elle s'adressait à Jeremiah d'une façon qui ne me plut pas vraiment. Elle était froide et supérieur. L'espace d'un instant, je crus reconnaître Cassidy. Ce n'est pas parce qu'elle m'en voulait, qu'elle devait mal se comporter avec Jeremiah - « Qui suis-je? Une personne qui n'a pas vraiment envie de faire ta connaissance. » - lui répondit dit t-il sans faire plus attention à elle - « Stop. » - déclarais-je à l'adresse des deux. Je n'avais vraiment pas envie qu'ils continuent à être désagréable l'un envers l'autre et Jeremiah prit la décision qui était la plus intelligente : Partir. Même si je n'avais pas envie qu'il s'en aille, c'était probablement mieux ainsi. De plus, je devais avoir une conversation avec Ambre - « Jte laisse ma veste. Je la reprendrais quand je viendrais au pub, alors prends en soin. » - me dit t-il avant de déposer un baisé sur ma tempe - « Comme ça, je sus sûr que tu viendras » - répondis-je avec un sourire. Bien que j'espérais qu'il ne vienne pas par obligation - « A bientôt. » - ajoutais-je lui adressant à mon tour un clin d'oeil. Je me tournais de nouveau vers Ambre tandis-ce que la petite amie de Wyatt avait débarqué. Ces deux-là avaient l'air d'avoir bien des idées en tête. Enfin bref. Lorsque celle-ci l'entraîna, il ne restait qu'Ambre et moi - « Alors, qu'est ce que tu fais ici toute seule ? » - j'avais repris un ton plus doux que précédemment - « Et qu'est-ce que tu as pris ? » - Je fixais la jeune femme, attendant des réponses sincères de sa part - « On devrait peut-être aller à l'intérieur. Tu vas attraper froid. » - Le manoir était assez grand pour qu'on trouve un coin tranquille loin du vacarme de la fête.

« ... D'ailleurs, avec Jay...vas-y mollo ok? » Il était quoi, un genre de frère protecteur ? J'essayais de calmer mon apparente jalousie pour me réjouir du fait que mon meilleur ami semblait être proche de celle-ci et qu'il n'y avait nulle inquiétude à avoir à ce sujet. Si Jeremiah était intéressé, il lui aurait fait des avances depuis le temps qu'ils se connaissaient, et d'ailleurs, depuis combien de temps se connaissaient-ils ? Voilà des questions que je pourrais poser dans les jours à venir... Il ne répondit même pas à mon insinuation sur le fait qu'il ai remit le couvert avec son ex, il était incorrigible ! Sa non-réponse était d'ailleurs bien plus explicite qu'autre chose et je ne pouvais que me réjouir de voir que même après un an, il pouvait encore penser à la même femme, Jeremiah n'était donc pas une cause perdue. « Qui suis-je? Une personne qui n'a pas vraiment envie de faire ta connaissance. » Je levais les yeux au ciel, amusé. Il pouvait être vraiment cassant quand il le voulait ! Toutefois je regrettais de ne pas avoir suivi la conversation car je ne comprenais pas pourquoi il réagissait ainsi. Il s'adressa alors à sa barman, lui laissant sa veste. Mais c'est ce grand gaillard était un gentleman dans l'âme ! Je pouffais et adressais un regard bref à Ambre Weasthon qui ne m'accorda pas plus d'attention, trop focalisée sur Everleigh. Wellington avait beau être une grande ville, j'étais étonné de voir à quel point tout le monde finissait par se connaître.

« Voilà ta dulcinée. » Ajouta mon meilleur ami alors qu'il reprenait les clés de sa voiture. Je me tournais alors et reconnus immédiatement la robe rouge de celle-ci. A mon tour, j'esquissais un sourire, coupé par le journaliste. « Jvous laisse les jeunes. Faîtes pas trop de bêtises et couvrez-vous. » « De même ! » Répondis-je en sous-entendant qu'il rencontrerait par hasard l'une de ses ex durant le trajet qui le mènerait chez lui. Jaymee répondit à mon meilleur ami dans un sourire, elle aussi avait l'esprit mal placé, j'aimais ça ! Le taxi arriva alors devant le perron alors qu'elle saisissait ma main pour m'entrainer dans la voiture. « Tu viens ? » Elle ne me laissa pas le temps de répondre et m'embarqua dans son élan. Nous nous jetâmes sur la banquette arrière comme deux amants pressés.

Je repensais alors à cette soirée, à sa robe rouge, à ses larmes puis à sa sa sur-consommation d'alcool, étonné qu'elle tienne encore le coup après les innombrables verres qu'elle eut ingurgité ce soir. Peut-être tenait-elle l'alcool plus que moi ou aimait-elle bien boire, encore des choses que j'ignorais. J'avais ignoré jusqu'à aujourd'hui ses mains baladeuses et ses baisers langoureux et ne regrettais pas sa découverte. Malgré tout, quelques doutes subsistaient alors que la boisson me laissait un court moment de lucidité. Avait-elle eu une relation avec Jeremiah ? Était-elle une femme facile ? Il s'avéra que j'accordais beaucoup trop d'importance à ses réponses, ce qui me conforta malheureusement dans l'idée que je m'étais épris d'elle et qu'il était trop tard pour faire machine arrière. Mais il me semblât qu'elle et moi étions arrivés au même point; à un point de non-retour. C'est ce à quoi je pensais avant de me jeter sur elle afin de l'embrasser avec plus de fougue que jamais, ne réfrénant plus le désir inavoué, frustré depuis si longtemps et les nombreuses idées que j'avais à son égard, à l'égard de notre nuit. J'ignorais le chauffeur et n'accordait pas plus d'importance à la possibilité d'yeux baladeurs, nous avions grandement besoin d'intimité et ce désir aussi fougueux qu'irrépressif finissait par m'empêcher de respirer. Ou allions-nous ? Au septième ciel bien sûr (...)

Johéline était là, elle m'appela, comme pour s'assurer que c'était bien moi. Elle avait cette expression qui m'indiquait qu'elle était en colère. Mais plus que ça, elle était furieuse. Je ne comprenais pas pourquoi elle réagissait de la sorte. Elle nous lança de ne pas nous gêner pour elle, puis se retourna. Je n'osais plus la regarder en face, elle me lança alors qu'elle s'était inquiétée pour moi, mais qu'elle se sentait stupide de l'avoir fait. Elle soupira avant de déclarer qu'elle nous laissait, qu'on avait l'air de bien s'amuser et qu'elle voulait rentrer chez elle. « Jo' attends je t'en prie ! » Je me fichais de Dirk désormais, tout ce qui importait était Johéline, mon amie, ma soeur. « S'il te plait, Johéline. » dis-je en essayant de la rattraper. Puis une colère m'envahit. « Attends, pourquoi tu réagis comme ça ? Qu'est-ce que ça peut te foutre, bordel. C'est toi qui m'as traînée ici, tu sais pas ce que ça fais de voir tous ces gens rire et te dire qu'en rentrant chez eux ils retrouveront leur famille. Et que toi, tu n'arrive plus à rire, à sourire, que tes parents sont morts et que tu te retrouvera seule. » Je lui en voulais, vraiment. Je me mis à pleurer, elle ne comprenait pas ma douleur et ça me rendais dingue. Au moins, avec Dirk, j'avais oublié momentanément ma souffrance. Le fait qu'elle m'en veuille n'était pas digne d'une amie. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, Dirk lança à Jo' que ce n'était pas ce qu'elle croyait. Je lui lança un regard noir et stupéfait. « C'est quoi alors ! » Il tentait lui aussi de la retenir, et je m'aperçus qu'ils se connaissaient. Comment ça, ils se connaissaient ? C'est alors que Dirk se rendis compte de la même chose que moi. Il me demanda d'où je connaissais Johéline, sur un ton des plus désinvolte, agressif et qui ne fit que redoubler ma colère. « C'est mon amie. » dis-je furibonde. « Toi, comment tu la connais ? » Il m'assura que c'était quand même sympa de m'avoir connue. Je détestais la façon dont il me parlait. « C'est ça. » Il me sourit, un sourire que je trouvât inapproprié. Alors que je vis les deux partir, je m'effondrai. Je pleurais à chaude larme, je haïssais cette fête, j'en voulait au monde entier pour m'avoir pris mes parents. Comment avais-je pû être aussi stupide pour tomber dans les bras de ce mec ? Et comme si cela ne suffisait pas je venais de perdre une amie que je considérais comme ma soeur. C'était comme si je venais de revoir Jade mourir. C'était atroce, j'avais mal. Je venais de perdre une deuxième soeur. Et pour couronner le tout, je n'avais plus aucun moyen de rentrer.

Elle s'était inquiétée oui. Elle s'était inquiétée en ne voyant pas Zooey. Elle savait que son amie était dépressive ces derniers temps. Elle ne se remettait toujours pas de la mort de sa famille. Jo avait beau la secouer, rien n'y faisait. Alors quand elle ne l'avait pas vu ce soir là, dans le manoir, elle avait eu une boule à l'estomac. Elle s'était donc retrouvée dans le parc de la résidence, sans vraiment savoir où chercher mais elle avait trouvé, et bien plus que ce qu'elle demandait. Zooey et Dirk s'adonnaient à quelques plaisirs charnels dans un coin du parc. Inutile de dire que c'était un choc pour la jeune femme. Son coéquipier et son amie, ensemble?! Alors la colère était montée oui. Elle s'était énervée et encore elle avait des paroles plutôt mesurées, ce qu'elle ne faisait pas souvent quand elle était énervée. Attends Johéline ça n'est pas ce que tu crois ! Ah bon? C'était quoi alors? Ils jouaient au monopoly? Non non, elle comprenait bien ce qui se passait. Et elle ne voulait d'ailleurs pas en voir davantage. Elle s'était retournée, prête à quitter les lieux. N'pars pas voyons !
Et comment elle allait s'en aller. Elle n'allait pas rester ici, en leur compagnie, non. Pas possible! « Jo' attends je t'en prie ! » Déjà que c'était gênant de trouver des inconnus dans cette situation, cela l'était encore plus quand elle connaissait les deux amants. Elle ne voulait pas les écouter. Mais Zooey eut des paroles malheureuses et cela ce n'était pas entré dans les oreilles d'une sourde. « Attends, pourquoi tu réagis comme ça ? Qu'est-ce que ça peut te foutre, bordel. C'est toi qui m'as traînée ici, tu sais pas ce que ça fais de voir tous ces gens rire et te dire qu'en rentrant chez eux ils retrouveront leur famille. Et que toi, tu n'arrive plus à rire, à sourire, que tes parents sont morts et que tu te retrouvera seule. » La policière finit par se retourner vers le petit couple, observant Zooey qui allait encore chialer. Elle serra les poings. « Ouais j't'ai trainé ici et crois-moi, jle regrette déjà. Arrête de t'apitoyer sur ton sort! Oui la vie est cruelle, oui elle est injuste mais c'est la vie. Mets-toi bien ça dans le crâne. Si tu ne commences pas par accepter ce qui s'est passé, tu n'avancera jamais. Oui t'as perdu ta famille, mais t'es pas la seule à avoir perdu quelqu'un. Sois pas égoïste, le monde ne tourne pas autour de toi. Reprends toi en main et bats-toi. Bats-toi parce que toi, t'es en vie, t'es vivante. Alors vis au lieu de geindre sur ce que tu n'as plus. Cela ne les fera pas revenir. Mais donne -leur au moins une bonne raison d'être fière de toi! » Elle avait la cœur qui battait la chamade. Johéline était dure oui, mais c'était pour le bien de la jeune femme. La vie était cruelle, elle devait se battre et il fallait qu'elle s'en rend compte. Zooey n'était pas la seule à avoir eu des coups durs, mais beaucoup se battaient, et étaient encore entrain de se battre. Alors elle devait essayer de faire la même chose au lieu de regarder le passé et tout ce qu'elle n'avait plus. Puis face au monologue du petit couple, elle préféra les quitter, n'ayant vraiment plus envie de faire la fête. Elle avait besoin de se retrouver seule. Elle ne s'inquiétait pas pour Zoo, il y a surement un bon samaritain qui allait lui proposer de la raccompagner et puis les taxis existaient. Sans un dernier regard, elle quitta le manoir des Weasthon.

Elle ne sembla pas du tout prendre ma plaisanterie comme telle et d'ailleurs, elle avait raison, cela n'en était pas une, j'étais profondément jalouse et la jeune femme faisait tout pour que je le sois car visiblement, elle prenait un malin plaisir à détruire le cœur des autres et peut-être avait-elle déjà détruit celui de Matt en s'en allant avec l'autre type. « Okay. Petit un : Je ne suis pas avec Matt et il ne se passe rien avec lui. Il m'a embrassé oui. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais il ne se passe absolument rien entre nous. Petit deux : Je ne suis en couple avec personne et franchement les histoires à trois c'est pas mon truc et petit trois : Pour qui tu me prends ? » Elle était sèche, trop sèche, ce qui me blessa, jamais elle n'avait été comme ça envers moi et ce comportement me rappela que notre unique nuit n'avait été qu'une distraction pour elle, une de plus à son compteur. Néanmoins ses paroles m'interpellèrent, ainsi elle n'était pas en couple avec Matt et n'était pas friande des histoires à plusieurs, voilà qui est un bon point... Trop fière pour m'excuser, je n'avais toutefois pas le courage de nous entrainer dans une dispute, dans un flot de paroles blessantes et préférais de loin lui donner raison. Après tout, quel intérêt aurait-elle eu à me mentir ? « Okay, je croyais... laisse-tombé. » Je soupirais malgré moi, vaincue. « Qui suis-je? Une personne qui n'a pas vraiment envie de faire ta connaissance. » Me répondit le type dont la veste était posée sur les épaules de la barman, je levais les yeux au ciel et m'apprêtais à lui répondre, à aller lui mettre un gifle, comme ça ! Personne ne me répond sur ce ton et encore moins quand je suis chez moi, ce type allait voir ce qu'il allait voir, je m'apprêtais à me lancer à sa poursuite, trop jalouse de voir le baiser qu'il avait déposé sur sa tempe sauf que je me fis interrompre par Evy. « Stop. » « J'ai le droit de m'interroger sur les personnes qui se sont incrustées à ma fête, quand même. » Lui dis-je, à bout de nerfs, offensée qu'elle n'ai pas prit mon parti. Mais c'était comme ça les femmes, sournoises... « Alors, qu'est ce que tu fais ici toute seule ? Et qu'est-ce que tu as pris ? » Ses douces intonations me détendirent alors un peu et automatiquement, je me rappelais une certaine douleur dans le creux de ma poitrine, je baissais les yeux. Visiblement elle venait de remarquer que j'avais pris quelque chose. Était-ce raisonnable de lui mentir ? Plus que de lui dire la vérité ? Je pesais le pour et le contre alors que je sentais son regard me fixer alors qu'elle ajoutait : « On devrait peut-être aller à l'intérieur. Tu vas attraper froid. » « Non... je n'ai pas envie de retourner à l'intérieur... et inutile de me prêter la veste, je ne la mettrais pour rien au monde. » Dis-je, peu amène. Je croisais alors son regard puisque je levais la tête, son regard sincère et bienveillant m'encouragea à être sincère à mon tour. « Je ne vais pas te mentir Everleigh... je... je me sens idiote dans cette histoire. » Dis-je, sentant de nouveau des larmes me monter aux yeux. « J'ai mal... j'ai mal depuis l'autre jour ou tu es passée chez moi. Je sais que nous sommes de simples amies et je n'en espère pas plus, je te rassure. Au cas ou tu te serai demandée, je ne me suis jamais imaginée que tu puisses changer d'avis en t'invitant à mon anniversaire... » Les larmes coulaient alors le long de mes joues. « C'est juste que c'est tellement dur... je ne suis pas aussi forte que je le croyais et j'ai du mal à faire face à tout ça... je suis tellement désolé, tu dois penser que je suis pitoyable mais c'est la première fois pour moi... » J'essuyais mes joues en regardant ailleurs puis en croisant de nouveau un regard qui attendait la suite. « Je ne suis jamais tombée amoureuse, tu sais. Si je pensais qu'il y avait une possibilité, une infime possibilité pour que tu changes d'avis, crois-moi que j'essaierai... » C'était trop dur, je voulais qu'elle parte, jeter son cadeau aux ordures, ni vu ni connu, attendre le retour de ma tante pour me faire crier dessus et ainsi passer à autre chose, penser à autre chose qu'à la souffrance que j'éprouvais... « Je veux juste que tu t'en ailles, je sais que je t'ai invité mais à l'origine, je t'ai invité en invitant Matt car je croyais que vous étiez ensemble et que j'étais d'accord avec ça, mais tu ne l'es pas et heureusement... mais, je voudrais que tu sois sincère à ton tour. » J'essayais de lui offrir un regard aussi sincère, aussi doux mais tristement brisé. « Est-ce que tu sors avec ce type... » Je désignais la veste du regard. « Dis-le moi. » Dis-je dans un supplice, me forçant à la regarder malgré des larmes qui m'empêchaient de la voir nette.

« Non... je n'ai pas envie de retourner à l'intérieur... et inutile de me prêter la veste, je ne la mettrais pour rien au monde. » - répliqua t-elle, froide. Je décidais de ne pas relever, me contentant de la regarder dans les yeux. Je ne m'énerverais pas contre elle, elle avait ses raisons d'être amère avec moi. Je le comprenais - « Je ne vais pas te mentir Everleigh... je... je me sens idiote dans cette histoire. J'ai mal... j'ai mal depuis l'autre jour ou tu es passée chez moi. Je sais que nous sommes de simples amies et je n'en espère pas plus, je te rassure. Au cas ou tu te serai demandée, je ne me suis jamais imaginée que tu puisses changer d'avis en t'invitant à mon anniversaire...» - Les larmes coulaient à nouveau sur ses joues. Il émanait d'elle, de son regard et de chacun de ses mots une telle tristesse. Elle allait finir par me faire pleurer à mon tour. J'étais mal de la mettre dans cet état. Seulement, je devais me montrer forte. J'étais forte. Je ne pleurais que rarement. Je ne suis pas quelqu'un de sensible, mais quand je vois Ambre s'effondrer devant moi et à cause de moi, cela ne me laisse pas indifférente. Pas sensible, mais pas insensible non plus. J'ai surtout un grand et fort rempart autour de moi. Je crains qu'on me qualifie de faible si je montre ce genre de choses - « C'est juste que c'est tellement dur... je ne suis pas aussi forte que je le croyais et j'ai du mal à faire face à tout ça... je suis tellement désolée, tu dois penser que je suis pitoyable mais c'est la première fois pour moi... je ne suis jamais tombée amoureuse, tu sais. Si je pensais qu'il y avait une possibilité, une infime possibilité pour que tu changes d'avis, crois-moi que j'essaierai...» - J'avais été bien trop loin avec elle. Je n'aurais jamais du laisser cela arriver, la laisser tomber amoureuse de moi, la laisser m'aimer à ce point. Mais c'était arrivé sans que je ne le vois venir. Nous étions dans une bonne relation, un bon feeling s'était créé, on se séduisait et se plaisaient mutuellement et elle avait finir par m'aimer, m'aimer vraiment. Je savais que ce n'était pas une vulgaire amourette pour elle. Les sentiments qu'elles éprouvaient étaient vrais et sincères. Ce qu'elle voulait était trop sérieux pour moi. J'avais franchis la limite avec Ambre, bien sûr que je l'aimais plus que d'amitié, mais pas au même point qu'elle. Tout ce discours me rappelait qu'il ne pouvait rien se passer entre nous, que j'avais bien fait de la repousser et que j'aurais jamais dû aller aussi loin. Hélas, on ne revient pas en arrière. Je ne regrettai pas notre magnifique nuit, ni les instants passés avec elle, simplement, j'aurais pas du me le permettre - « Je veux juste que tu t'en ailles, je sais que je t'ai invité mais à l'origine, je t'ai invité en invitant Matt car je croyais que vous étiez ensemble et que j'étais d'accord avec ça, mais tu ne l'es pas et heureusement... mais, je voudrais que tu sois sincère à ton tour. » - Si c'est ce qu'elle voulait, je m'exécuterais. J'avais été étonnée qu'elle m'invite. Je ne voulais pas lui imposer ma présence si celle-ci ne faisait que remuer le couteau dans sa plaie. Elle était brisée et cela se reflétait dans son regard. Dans des derniers mots, elle me demandait si j'étais avec Jeremiah. Pourquoi voulait t-elle savoir ce genre de détails ? Pour souffrir davantage ? - « Je ne sors pas avec lui, mais c'est mon ex et nous sommes restés amis. » - répondis-je avec sincérité. Inutile de partir dans les détails. Je m'approchais d'Ambre et reprit la parole : « Je vais m'en aller, comme tu me l'as demandé. Crois-moi, j'aurais aimé que les choses se passent différemment... vraiment. » - Je passais ma main sur son visage et essayait ses joues - « Ne fais pas de bêtises ou de choses imprudentes. » - Bien que cela semblait déjà fait pour ce soir puisqu'elle s'était droguée. Je ne méritais pas qu'elle se détruise ainsi pour moi. Je plongeais mes yeux dans le sien, sincère, preuve de ma réelle inquiétude à son égard. Je l'embrassais sur le front avant de tourner les talons pour regagner mon véhicule. J'avais malheureusement eut la confirmation de ce que je croyais. Je ne pouvais la laisser ainsi. Il fallait que j'intervienne. Je m'assurerais personnellement que cette souffrance s'évapore. Oui, il s'imposait qu'elle oublie tout cela, qu'elle puisse passer à autre chose et reprendre sa vie (...)