[HJ] Les scènes sur les photos n'ont aucun rapport avec la fête mais je n'ai pas réussi à trouver les photos du lieu sans les acteurs... en gros voilà. On ne voit pas grand chose alors ceux qui ont vu Smallville doivent sûrement se rappeler du manoir de Lex Luthor^^

description des lieux

Le manoir de Cassidy Weasthon se trouve près de la périphérie de Wellington dans une zobe boisée offrant une réclusion absolue à ceux qui veulent s'isoler. Le manoir a été transporté à travers l'Atlantique de l'Écosse à son emplacement actuel à Wellington en 1989, où il a été minutieusement reconstruite pierre par pierre.

La demeure de caractère mesure plus de quatre cent mètres carrés de large avec une tourelle de cinquante mètres carrés. La maison dispose d'une bibliothèque, une salle d'armes avec des armes médiévales, une salle d'exercice, plusieurs quartiers des domestiques, une cave à vin et une grande salle de bal. A l'intérieur, le bâtiment est orné d'œuvres d'art inestimables et des objets anciens provenant du monde entier. La plupart des chambres ont des panneaux de chêne et bois de rose sur les murs et les planchers en teck, avec des antiquités et des tapisseries.

Dans la pièce principale se trouve un bureau, une cheminée avec meubles avoisinants, et une table de billard, qui a souvent été remplacé par un piano. Le bureau comprend également des vitraux éclairant le blason de la famille. Le bureau est connu pour ses nombreuses entrées et une mezzanine à l'entrée principale. Un dispositif de sécurité comprend une salle de panique derrière la bibliothèque qui a des vues sur l'ensemble du bâtiment. Le lieu possède beaucoup de voûtes et de coffres-forts.
© smallville wikki

mercredi 23 février - 22h

A vingt-deux heures, les invités commencèrent à arriver en masse. Il y avait en vérité, quatre fois plus de personnes que celles initialement invitées. La plupart ? Des étudiants venus faire la fête, attirés par les mots 'alcool', 'cave à vin', 'manoir' et 'suites de chambres inutilisées'. Ambre Weasthon n'avait pas le cœur à faire la fête mais elle pensait -naïvement- que le fait de ne plus penser durant une soirée allait l'aider à aller de l'avant, elle se trompait. Qui pourrait lui en vouloir ? A l'extérieur, les voitures commencèrent à arriver, ainsi que les taxis, certains invités -du moins un grand nombre- représentaient fièrement la jeunesse dorée de Wellington, venus boire et consommer des substances pour s'extraire d'une vie parfaite dont ils se plaignent. Mais la majeure partie des invités se composait de squatteurs ayant entendu parler d'une grande fête à l'extérieur de la ville. Ainsi les policiers ne risquaient pas de débarquer pour tapage nocturne. La plupart ne connaissaient -ou de vue, voire peu- même pas la raison de cette fête -l'anniversaire d'Ambre Weasthon- ni même le nom de celle-ci. La jeune femme ne trouvait pas cela gênant. Au contraire elle persistait à croire que voir des étudiants se déhancher et se détendre dans le manoir de sa tante l'aiderait à oublier pour une soirée sa quête de vérité et ses déboires amoureux, ayant la ferme intention de se trouver une proie avec qui coucher en ayant l'intime conviction de se sentir mieux et plus utile après. Il fallait que je sorte de ces toilettes... que j'arrête la coke aussi. Je me promettais un seul rail -dur de s'y tenir- que je consommais immédiatement, pour la soirée. Je restais néanmoins enfermée comme une idiote en comptant jusqu'à cinq pour sortir, entendant déjà la musique et les personnes s'amuser.

flash-back

J'allais leur montrer, j'allais lui montrer. Lui montrer que je m'en fichais totalement qu'elle soit avec ce stupide Matt Eversman, lui faire croire que j'étais passé à autre chose et que j'avais tout bêtement était sujette à une crise de folie passagère. Je désirais même réussir à lui parler si elle décidait de venir pour lui dire que voilà, la vie est ainsi faite. J'allais même faire plaisir à ce type, inviter sa propre copine, ayant du remord tout de même. Ils étaient ensemble -voilà ma conclusion, voilà pourquoi elle était bizarre, voilà pourquoi elle me repoussait- et j'avais couché avec elle. Devais-je lui en parler ? « Salut ! Je voulais te dire que je fête mon anniversaire mercredi soir, au manoir de Cassidy. J'aimerai beaucoup que tu viennes, en toute amitié bien sûr, d'ailleurs je voulais te parler à ce propos. J'ai même invité quelqu'un pour toi, je suis un véritable cupidon ! Bon ça marche aussi quand les deux personnes sont déjà ensemble... enfin bref, je compte sur toi Everleigh, si tu veux faire ton numéro avec les bouteilles, ça plairait sûrement aux autres... à plus tard ! » Je pris mon courage à deux mains pour inviter le garde du corps. Inutile de rentrer dans les détails du comment j'avais réussi à obtenir son numéro. Je n'avais pas envie de passer pour la psychopathe qui soudoie un crack en informatique dans l'organisme de sa tante pour obtenir un simple numéro. « Salut. C'est Ambre. Tu te souviens ? On avait fait une soirée il y a quelques temps avec Everleigh. Je fais une fête pour mon anniversaire, si ça te tentes. D'ailleurs je crois avoir loupé le tien. Enfin bref, j'ai invité Everleigh et elle sera ravie de te voir, ça se passe mercredi dans le manoir de ma tante. Tiens, voilà l'adresse (...) J'espère te revoir ! » Je raccrochais, m'écœurant de cette voix enjouée.

flash-back

« Sérieusement, tu croyais quoi ? Qu'on allait monter et que j'allais te laisser me... Je pensais que... laisse tomber aucune importance. Ne te fatigues pas à essayer de comprendre. Juste pars, s'il te plait. » M'avait-elle dit alors que je l'avais embrassé dans le cou, lui proposant de monter à l'étage pour nous adonner dans un corps à corps fougueux. Nous étions partis sur un malentendu, quelque chose de terrible que j'avais finalement réglé, mettant mon cœur à nu. « (...) Je n'ai jamais été doué dans ce genre de discours mais je sais une chose; ça fait un moment que je te vois plus que comme une amie. Ça fait un moment que je me demande si toi aussi, tu ressentirai peut-être ce que je ressens en ce qui nous concerne, en ce qui te concerne. Voilà, je tenais à te le dire, tu me plais (...) Mais je réalise que nous sommes trop différents (...) Tu n'es peut-être pas aussi délurée, aussi extravertie que j'aime les femmes... Mais je ne veux pas que tu leur ressemble, tu es bien trop unique et bien trop géniale pour que je te l'impose car je t'aime comme tu es. Mais finalement... je n'attends de toi qu'une amitié. » Avais-je fini par dire après quelques secondes de lucidité ou j'avais compris que Jaymee et moi n'étions pas faits l'un pour l'autre et que je ne me voyais en rien avec la jeune étudiante. Adorable, douce, gentille, agréable, ravissante mais... trop pure, trop innocente. Trop innocente pour la perturber en entrant dans sa vie de cette manière, en imposant à sa famille un homme jugé coupable aux yeux de la loi, un meurtrier, un homme fait de secrets, de regrets et de remords. Elle ne méritait pas cela. Et je ne voulais pas prendre le risque qu'elle puisse s'attacher à moi car elle semblait de ces filles qui pouvait l'être, rarement mais sûrement lorsque cela arrivait. Et je n'étais pas sûr de pouvoir répondre à ses attentes, de pouvoir l'aimer, lui apporter l'attention évidente qu'elle méritait. Je ne voulais pas de cela. Et j'espérais qu'elle non plus.

« Wyatt, Wyatt ? » Une voix me ramena à la réalité pour autant qu'il n'en faut pour dire mon nom.

mercredi 23 février - 21h15

« Wyatt, Wyatt ? » Mon meilleur m'interpella pour me demander si nous prenions bien le bon chemin pour aller chercher mon amie, je lui répondis que oui, bien plus préoccupé par l'idée d'emmener Jaymee en amie -c'est ce que je voulais- après l'avoir invitée tel un rencard. Mais nous avions réglé le malentendu, nous étions amis et c'est tout ce qui comptait désormais, nous avions certes dépassé les limites mais nous étions tous deux au courant de la situation actuelle : Jaymee et Wyatt = impossible. « Après tout tu dois bien savoir le chemin. » Lui dis-je en lui adressant un sourire exaspéré à travers le rétroviseur. Dire qu'il la connaissait... « Je t'ai indiqué la mauvaise ruelle... c'était celle d'après... » J'avais l'impression d'être un gosse, assis derrière sur la banquette arrière avec Dirk et Jeremiah devant, tels des chaperons. Je ne m'empêchais pas de le faire remarquer. « Vous savez que vous avez l'air d'être mes chaperons ? Mes deux chaperons homos. Et moi le gosse à l'arrière. » Je leur adressais un large sourire. Ils étaient habitués à mon humour pathétique. Je ne savais pas pourquoi j'avais autant fait attention à ma tenue vestimentaire, cette soirée n'allait pas être un plan drague, surtout pas après avoir été repoussé par Jaymee et lui avoir dit que finalement, je ne voulais pas d'elle. Néanmoins, j'essayais discrètement de me regarder dans le rétroviseur avant, passant une main dans mes cheveux, nerveux comme au premier rencard -et ça n'en était pas un-, redressant ma chemise blanche neuve et mon pull bleu à coll v qui me donnait l'air d'un jeune étudiant en recherche d'une confrérie. Jeremiah s'arrêta -qui d'autre pourrait conduire sa Mustang ?- et je pris immédiatement la parole. « Je suppose que t'as tout balancé à Dirk, alors je vais mettre les choses au clair les gars. Oui cette fille me plait mais finalement, je pense que ça risque de pas coller entre nous alors on y va en amis, j'ai bien dis en amis, donc pas de vannes. » Je leur adressais un regard sérieux en plissant les yeux. Je les connaissais et j'étais pareil, on avait tendance à se vanner dès que l'occasion s'y prêtait. « Dirk, pas touche. » Dis-je en pouffant. « Plus sérieusement, pas elle. » On était tous les trois des Doms Juans mais je ne voulais pas qu'il la touche parce que, les femmes avaient tendance à ne pas savoir résister ni à Jeremiah, ni à Dirk... et je savais que Jaymee était seulement une amie de Jeremiah, quoi que. « Je vais la chercher. Vous ici. » Dis-je en indiquant la voiture tandis que je sortais de la Mustang pour sonner chez les McKinley, attendant que celle-ci daigne se montrer sous le perron. Je me retins de fumer en attendant, elle n'allait pas prendre trois heures non plus.

Il était de corvée ce soir là. Il devait conduire Dirk, Jay et Wyatt à la fête que menait Ambre Weasthon. Personne qu'il ne connaissait pas personnellement. Mais il avait entendu parler d'elle. Elle était parente de Cassidy et cela lui suffisait pour lui soutirer une nouvelle fois un soupir alors qu'il jetait un œil sur la route devant lui. Il n'avait pas l'habitude d'aller à des fêtes étudiantes ou alors seulement quand il sortait avec une étudiante. Ce qui était arrivé deux ou trois fois, ou quatre. Enfin ce n'était pas important. Cette soirée avait de l'importance pour son meilleur pote alors il s'était dit, pourquoi pas. Cela pouvait être marrant. Et puis, l'idée de voir Wyatt et Jay ensemble était très « intéressant ». Il avait hâte de voir ces deux là ensemble même si Wyatt lui avait répété toute la journée que ce n'était pas un « rendez-vous ». Oui oui...Le journaliste conduisait donc sa Mustang alors que Dirk se trouvait à ses côtés et que Wyatt était à l'arrière, habillé sur son trente et un. Il aurait même voulu le prendre en photo vu qu'il avait son matériel dans le coffre mais il s'était retenu. Cela pourra attendre dans la soirée. Parce que le journaliste était certain de faire des clichés d'anthologie. « Après tout tu dois bien savoir le chemin. » « Je t'ai indiqué la mauvaise ruelle... c'était celle d'après... » Jer' ne pu s'empêcher de sourire à ces mots. Ahlaaa ce que le petit pouvait être nerveux. Il jeta un œil à Dirk à côté de lui en souriant. L'anxiété de Wyatt était palpable mais heureusement non communicative. Les deux garçons de l'avant étaient complètement relax comparé à leur pote à l'arrière du véhicule, parce qu'à force de bouger comme de cette façon sur le siège, il allait finir par trouer le tissu. « Vous savez que vous avez l'air d'être mes chaperons ? Mes deux chaperons homos. Et moi le gosse à l'arrière. » Cela fit sourire une nouvelle fois Jeremiah. Il jeta un œil au rétroviseur pour observer son ami qui remettait correctement le col de sa chemise toute neuve. « Pourquoi homos? Et j'te signale que si tu passais ton permis, je serais pas obligé de te conduire partout. Tu pourrais avoir ton moment d'intimité avec Jaymee. » Ben oui pourquoi homos? Non il était aussi hétéro que pouvait l'être Dirk qui était entrain de se marrer. Non lui, il avait plutôt l'impression de revenir à l'époque du lycée quand tous les trois faisaient le mur pour aller voir un concert ou aller à une fête en dehors de la ville. « Je suppose que t'as tout balancé à Dirk, alors je vais mettre les choses au clair les gars. Oui cette fille me plait mais finalement, je pense que ça risque de pas coller entre nous alors on y va en amis, j'ai bien dis en amis, donc pas de vannes. » Jer' lacha un instant le volant de sa Mustang, levant les mains en l'air avant de les remettre à dix heures dix. « Tu me connais trop bien... » Puis aux secondes paroles de Wyatt, Jeremiah jeta un œil à Dirk.
« Ouais Dirk, tu dois pas toucher à la copine de Wyatt même si  finalement il pense que cela ne va pas coller entre eux. Tu as juste qu'à regarder, pas à toucher. » Oui là, Jer' taquinait Wyatt en reprenant les mots qu'il avait prononcé plus tôt. Mais il était trop marrant dans le rôle du gars amoureux qui va à son premier rendez-vous. Et il tentait toutefois d'assurer qu'entre Jaymee et lui, il n'y avait rien du tout. Comme si ces deux amis étaient aveugles. C'était flagrant que Wyatt en pinçait pour elle. Et d'après ce que Jaymee avait dit à Jer', c'était réciproque. Le journaliste arriva devant la maison des McKinley. Maison qu'il connaissait bien pour y être allé de temps en temps pour chercher ou raccompagner l'étudiante. Il se gara sur le trottoir. « Je vais la chercher. Vous ici. ». Quand la portière claqua, Jer soupira, amusé et jeta un œil à Dirk. « J'espère que tu as pensé à prendre son biberon et son paquet de couches. Je crois qu'il va en avoir besoin. » Il ne pouvait s'empêcher de sourire. Cette soirée s'annonçait à « rebondissements ». Il profita de l'arrêt de la voiture pour sortir son paquet de clopes. Il en proposa une à Dirk, puis il alluma la sienne. Il coinça la clope entre ses lèvres puis il jeta un œil à Dirk « Tu crois qu'il va conclure ce soir? » Ouais parce qu'il était évident que Jay et Wyatt étaient attirés l'un vers l'autre. Reste à savoir si tout cela allait aboutir.

« Non, trop sage ! » - dis-je en me parlant à moi-même en m'observant dans le miroir. J'éliminais cette première robe, une robe blanche toute simple et en essayait une seconde - « Trop provocante ! » - en remarquant à quel point celle-ci était courte et décolleté - « Trop... bleue ! » - jugeais-je la troisième. Non, mais sérieusement, vous y croyez à cela ? Jaymee Mckinley en train de se prendre la tête pour une robe, tout ça dans le but de plaire à un homme qui ne voulait même plus de moi. « Tu n'es peut-être pas aussi délurée, aussi extravertie que j'aime les femmes... Mais je ne veux pas que tu leur ressemble, tu es bien trop unique et bien trop géniale pour que je te l'impose car je t'aime comme tu es. Mais finalement... je n'attends de toi qu'une amitié. » Pourquoi cherchais-je à lui plaire ? Il était clair que je ne serais jamais à la hauteur de ses espérances. Il voulait une de ces femmes délurée, fofolles, extraverties... plutôt le genre Robin. J'étais loin d'être comme elles, j'étais beaucoup trop réservée, beaucoup trop raisonnable et réfléchie. Wyatt ne me demandait pas de leur ressembler, mais voulais leur ressembler pour attirer son attention. Il disait que j'étais unique et géniale... pas assez pour qu'il veuille de moi apparemment. « Ma pauvre fille, tu fais n'importe quoi pour un homme qui n'attends de toi que de l'amitié. Ça se trouve il ne te remarquera même pas. Il y aura tellement de filles plus extraverties et sexy que toi à cette maudite fête. » Pensais-je en me regardant dans le miroir après avoir enfilé une quatrième robe - « Ça ira... enfin j'espère. » - J'avais choisi une robe rouge, courte mais de longueur raisonnable et un décolleté en V. C'était celle qui m'allait le mieux parmi les quatre que j'avais essayés, elle épousait mes formes et me mettait plus en valeur. Ce serait donc une robe rouge pour ce soir. Les hommes aiment le rouge, n'est-ce pas ? Du moins j'espérerais que Wyatt aime le rouge. Mes cheveux étaient lâchés et légèrement ondulés. Je terminais par un maquillage discret, prenant le soin de mettre en valeur mes grands yeux verts. La chose que je préférais chez moi. Je crois que j'avais rarement passé autant de temps à me préparer, sauf peut-être à l'époque où j'avais renconter mon ex. J'enfilais un petit gilet non pas parce que j'avais froid, mais ce n'était pas forcément une bonne idée de me balader bras nus à une fête bondée de monde vue le pouvoir que j'avais. Je me perchais sur mes chaussures à talons quand j'entendis sonner à la porte. Je me regardais une dernière fois dans le grand miroir de ma chambre. Je soupirais un grand coup avant de dire : « Très bien. Si je ne fais pas ma fille trop timide et coincée, ça devrait aller. » - Je me fit un grand sourire dans la glace avant que celui-ci ne disparaisse de mon visage - « J'y arrivais jamais... » - Je fermais les yeux un instant, soupirant derechef - « Allez, confiance, il faut pas que je me décourage, par contre il faut que j'arrête de parler à mon reflet dans le miroir parce que je dois vraiment avoir l'air d'être une folle ! » - Sur ces mots, je descendais les marches et me dirigeais jusqu'à la porte « PS : souviens toi que c'est absolument pas un rencard, mais que tu peux lui faire regretter ses paroles. » Pensais-je avant d'ouvrir la porte. J'esquissais un grand sourire en voyant Wyatt sur le perron - « Bonsoir. » - dis-je d'une voix douce et chaleureuse. Si il ne me faisait pas son regard troublant, je devrais réussir à ne pas perdre mes moyens face à lui. Il fallait à tout pris que je trouve une solution pour ne pas être trop nerveuse ou trop réservée. Pour l'instant, ça allait à peu près. J'approchais mon visage du sien et déposais un baiser sur sa joue. Je savais qu'un contact de quelques secondes uniquement ne lui ferait rien... du moins je l'espérais. Je remarquais la mustang de Jeremiah garée sur le trottoir, il semblait être accompagné d'un homme dont le visage m'était inconnu. Très certainement l'un de leurs amis. J'avais moi-même invité l'un de mes amis à cette fête. Disons que je savais que cette idée de fête étudiante lui plairait et je lui avais envoyé un message avec l'adresse. Je le verrais certainement sur place. Je reportais mon attention sur Wyatt, le fixant un instant de mes prunelles vertes - « Je suis prête, on peut y aller. » - dis-je dans un nouveau sourire, avant de saisir mon sac sur la tablette de l'entrée et de claquer la porte derrière moi.

- Relax mec , encore un peu et tu t'chie dessus...soit brave , soit un homme ! Dirk avait baissé la vitre, m'adressant une dernière parole pour la route. Je me contentais de lui faire un signe aussi grossier qu'expressif, lui tendant mon majeur sans même le regarder. Qu'est-ce que j'avais envie de fumer là, maintenant, j'aurais put la terminer en quelque secondes, la mâcher, voire l'avaler avec plaisir. Dirk et Jeremiah me charriaient souvent sur mon comportement, me disant de relativiser car il s'avérait que je n'avais pas toujours été cet homme. Il fallait que je m'habitue à cette vie, au lourd secret que je portais. Oserai-je un jour leur dire la vérité ? Je me voyais mal arriver un soir et dire 'au fait, je ne vous connais pas depuis longtemps mais... mais vous êtes sympa les gars! le type que vous avez connu, ce n'est pas moi, durant toutes ses années...' Il fallait juste me rappeler que cette soirée n'était pas un rencard, n'en avait jamais été. Je n'avais pourtant pas de problème avec les femmes, la dernière que je m'étais faite m'avait d'ailleurs harcelé au téléphone, après que nous nous étions envoyés en l'air dans les toilettes du king burger que je récurais à l'époque ou j'étais intérimaire. Soit il y a quelques mois. Mais depuis quelques semaines, j'avais un travail, certes la fonction était floue mais le salaire était conséquent, je suppose qu'à Livingscorp, c'est le minimum.

Et puis ma dulcinée ouvrit la porte, m'adressant un large sourire que je lui rendis automatiquement, ajoutant un 'bonsoir' à vous faire fondre, de sa voix douce, chaleureuse et en fin de compte si innocente. Elle approcha alors son visage du mien pour me déposer un baiser sur la joue, ça faisait très rencard adolescent mais curieusement j'aimais ce retour aux sources. Ce qui me ramena à l'idée qu'elle et moi n'étions pas faits pour être ensemble. « Je suis prête, on peut y aller. » Elle sortit alors de la maison, faisant apparaître sa robe rouge qui dessinait avec merveille ses formes, faisant apparaître ses jambes, perchées sur des talons hauts. Je ne su qui de ses jambes fabuleuses ou de sa crinière longue et ondulée retombant en cascade sur ses épaules attirait le plus mon attention mais il était certain que je ne l'avais jamais vu vêtue de la sorte. « Tu es fabuleuse. » Dis-je avant de reprendre mes esprits, évitant le cliché de l'homme ébloui, bouche ouverte attendant que les mouches viennent pondre à l'intérieur de sa bouche. J'eus soudainement envie de lui tendre mon bras -curieusement cette femme m'incitait à la traiter en princesse, était-ce son naturel si pur ou son innocence apparente ?- mais me retins parce que je savais mes deux meilleurs amis au taquet et leurs fous-rire me poursuivre au moins pendant plusieurs mois. « Heu tu sais c'est... c'était pas la peine, tout ça. » Dis-je en désignant sa robe, ses cheveux et... sa silhouette. En faisait-elle trop ? Non bien sûr que non, d'ailleurs je n'avais plus l'air idiot avec ma chemise blanche et mon pull en coll V. J'avais quitté les jeans troués et les t-shirt depuis quelques semaines et j'avais ce soir fait un autre pas dans le monde civilisé. Peut-être en faisais-je trop, mais au moins, la jeune femme n'aurait plus honte de me côtoyer. Je ne faisais plus tâche à ses côtés. Se faisait-elle toujours aussi belle pour sortir ? Je n'en avais aucune idée vu que nous ne sortions jamais à ce genre de soirées. Nous nous retrouvions plutôt dehors, à la bibliothèque ou dans un café. Dirk et Jeremiah ne savaient pas vraiment ma passion pour la littérature, c'est une chose de mon véritable passé que je gardais à Jaymee et parfois je m'étonnais de voir à quel point le Wyatt qu'ils avaient connu devait être un crétin.

Je lui ouvris la porte dans un excès de galanterie. Je n'avais jamais été comme ça, ni même avec Ely. Je me demandais si le Wyatt qui avait probablement tué Isabel avait été comme ça avec elle. Peut-être non, ce qui n'avait pas été étonnant dans la révélation de sa culpabilité pour le meurtre. Sauf que je partageais désormais son identité, sa vie, ses amis et quelques-uns de ses souvenirs et que j'étais moi aussi un meurtrier pour le coup. Je cessais de penser à ce genre de choses pour entrer dans la voiture, adressant un regard enflammé à mes deux meilleurs amis à travers le rétroviseurs. S'ils étaient capable -je l'espère- de se retenir devant Jaymee, je savais que j'aurais le droit à un double résumé de la soirée dans les jours à venir, accompagné d'une bonne bouteille et de vannes qu'ils auraient le temps de retravailler d'ici là. « Bon et bien, Dirk, Jaymee, Jaymee, Dirk. Et... Jeremiah, que tu connais déjà. » Dis-je en la laissant s'attacher, passant un bras autour de son épaule. Les amis font ça, n'est-ce pas ?

« Relax mec , encore un peu et tu t'chie dessus...soit brave , soit un homme ! » Aux paroles de Dirk, Jeremiah failli s'étrangler avec sa cigarette. Lui, il s'était retenu pour ne pas gêner Wyatt, mais l'inspecteur de police lui, la gêne il ne connaissait pas. Il avait crié ses mots à leur ami, criant bien et d'une voix claire et audible. Et le journaliste ne put s'empêcher de rire. La soirée promettait d'être amusante et pleine de surprises. « Y'a pas de soucis à se faire de ce côté là , j'pense qu'il a déjà pris ses précautions...t'as pas remarqué qu'son fute lui allait serré aux fesses ? » Pauvre Wyatt, il allait souffrir avec deux mecs pareils à ses côtés. Pourtant Wyatt lui avait fait la « morale » en lui disant qu'il devait être sympa avec lui quand il sera avec Jaymee. Et Jer' avait acquiesçant en souriant. Il ne voulait rien foutre en l'air et était décidé à la jouer soft. Sauf que Dirk était à présent dans l'équation et que l'inspecteur de police, niveau finesse et délicatesse, ce n'était pas vraiment son truc. Il fallait juste espérer que la présence de Jaymee allait calmer ce dernier, sinon l'ambiance allait être lourde dans sa belle Mustang. Le journaliste tira sur sa cigarette alors que Wyatt avançait fébrilement jusqu'à la porte d'entrée des McKinley. Il observa son ami qui remettait correctement ses cheveux. Ouais un vrai premier rendez-vous. En tout cas, cette soirée en avait tout l'air. A sa question sur la finitude de la soirée, Dirk paraissait beaucoup moins optimiste que son meilleur ami: « Vas-y mollo sur l'optimisme , il n'arrivera même pas à lui arracher un baiser...j'ai l'impression qu'on va devoir lui refaire une éducation au petit ! » Dirk n'avait pas tort. Il restait encore du chemin pour Wyatt jusqu'à ce qu'il arrive à voir la couleur des sous-vêtements de Jaymee. A cette idée, il secoua doucement la tête. Arfff non, il ne voulait même pas y penser. Il considérait Jay comme une petite soeur et pas comme une femme, enfin si, mais pas une femme sur laquelle il pouvait poser son regard de mec. « Ouais et bien qu'il compte pas sur moi pour que je lui raconte l'histoire du spermatozoïde et de l'ovule. » Mais bon, un baiser ce n'était pas la fin du monde, alors sur cela oui, Jer' était optimiste. Et en même temps, c'était son caractère. Il avait confiance en son pote. Wyatt était beau gosse, il avait des possibilités, à lui de mettre la seconde et d'avancer. Le journaliste coinça à nouveau sa clope entre ses lèvres, jetant de temps en temps un œil à la porte d'entrée de la grande maison des McKinley. Enfin la porte d'entrée s'ouvrit et Jer' aperçu Jaymee apparaître dans une robe rouge qui la mettait (trop) bien en valeur. Jer' esquissa un sourire et alors que les yeux de Dirk se posait lui aussi sur le couple, le journaliste ne put s'empêcher de dire: « Oulaaa Jay va nous mettre Wyatt dans tous ses états. » Il esquissa un sourire en voyant le jeune couple venir vers la voiture. Jeremiah tira une dernière fois sur sa cigarette puis il la retira de ses lèvres pour l'écraser dans le cendrier de la voiture. Il baissa un peu plus la vitre pour faire sortir la fumée et celle de la cigarette de Dirk assit à ses côtés. Il observa le "couple" avancer vers la voiture. Il remit de ce fait le contact, retirant le frein à main. Puis alors que Wyatt ouvrait la portière tel un gentleman, Jeremiah jeta un œil au flic à ses côtés. C'était la première fois que Dirk voyait Jay, enfin en tout cas, il le pensait. Il ne se souvenait pas que son ami lui avait parlé de l'étudiante. Jer' aperçu le regard nerveux de Wyatt dans son rétroviseur et il ne pu s'empêcher de sourire. C'était marrant à le voir ainsi, si...nerveux, alors que bon, selon lui, il ne se passait rien entre Jay et lui. Ce n'est pas ce qu'il leur avait dit? Si. Bon alors, pourquoi il était si stressé dans ce cas? Bref, quand Wyatt fit les présentations, il salua de la tête Jaymee tout en disant, un sourire aux lèvres: « Bonsoir Jaymee. Tu est tout en beauté ma belle, tu vas rendre encore plus nerveux notre Wyatt. » Il esquissa un sourire, mettant en marche sa Mustang. Il déboita et reprit le chemin pour que tous les quatre puissent se rendre au manoir des Weasthon. Il n'était jamais allé au manoir et il n'était pas aussi curieux que cela. Il n'aimait pas Cassidy, mais bon il allait à cette soirée pour faire la fête et pas pour se prendre la tête avec qui que ce soit. Enfin une soirée où il pourra souffler un peu et penser à autre chose qu'au boulot et à ce qui pouvait l'attendre sur son bureau.

Ce sourire me faisait définitivement fondre. Je m'étonnais encore de ne pas avoir succomber à ses charmes plus tôt - « Tu es fabuleuse. » - me dit t-il lorsque je sortais de la maison, laissant apparaître la tenue que j'avais mis si longtemps à choisir. J'esquissais un nouveau sourire, flattée par son compliment, bien que fabuleuse me paraissait être un mot un peu fort. Etait-ce vraiment l'adjectif qui me qualifiait le mieux à ses yeux ? Quoi qu'il en soit, je remarquais bien à la façon dont il me regardait que ce qu'il voyait lui plaisait. J'ignorais si je parviendrais à être celle qu'il voulait ce soir, mais au moins, il avait l'air d'aimer mon apparence physique. J'aimais qu'il me regarde ainsi, comme une femme qui pourrait être davantage pour lui qu'une simple amie. Tout ce que je voulais, c'est lui plaire - « Heu tu sais c'est... c'était pas la peine, tout ça. » - Pas la peine ? Bien sûr que si idiot ! Ne vois-tu pas que j'ai envie de te plaire ? Tout ça, comme tu dis, c'est pour toi. Evidemment, répondre cela n'aurait pas été très intelligent. Je voulais lui plaire, cependant j'étais persuadée qu'avouer avoir fait tout ça juste pour lui serait très vite moins plaisant pour Wyatt. Il me trouverait certainement très adolescente, d'ailleurs, je me trouvais ridicule. Je n'avais jamais agis d'une telle façon, je ne cherchais pas particulièrement à plaire aux hommes. Wyatt était plus âgé que moi. Je suppose qu'en plus d'être attiré par des femmes délurées et extraverties, il aimait les véritables femmes. Peut-être était t-il du genre à craquer sur celle qui n'ont peur de rien et se montre très entreprenante. Dans ce cas-là, je n'avais aucune chance avec lui. Je suis réservée et je doute sans arrêt de moi-même. Bref. Je remarquais que Wyatt avait lui aussi fait un effort sur sa tenue. Enfin, je n'entends pas par là qu'il l'avait fait pour moi. Je ne me faisais pas d'illusions, il ne voulait pas de moi, mais quoi qu'il en soit, cela changeait de son genre vestimentaire habituel. Cette tenue lui allait très bien. Le fais-tu exprès de me plaire davantage à chaque fois qu'on se voit ? Je m'approchais alors de lui une nouvelle fois, murmurant à son oreille - « Entre nous, tu n'es pas mal non plus. » - Que m'avait t-il pris de dire un truc pareil ? Enfin, je le pensais, d'ailleurs il était mieux que pas mal, mais de là à oser le dire... Je souriais pour éviter de paraître trop tendue face à lui - « ... Mais tu sais, c'était pas la peine, tout ça. » - dis-je citant la phrase qu'il m'avait dit quelques secondes plus tôt. Je ne savais pas si c'est parce que j'étais nerveuse, mais j'avais soudainement chaud. La température de l'atmosphère était t-elle montée ?

Nous marchions alors vers la mustang à l'intérieur de laquelle les deux hommes discutaient. Etait-ce juste une impression que j'avais où nous avaient t-ils vraiment observé ? Arrivés devant la voiture, Wyatt m'ouvrit la porte tel un véritable gentleman. Je m'installais sur la banquette, mon beau Wyatt à mes côtés. Le jeune homme ne tarda pas à faire les présentations. Je mis donc un nom sur le visage inconnu : Dirk - « Bonsoir, Dirk. » - dis-je dans un sourire timide. Le « enchantée » me paraissait beaucoup trop classique, non ? Wyatt passa son bras autour de mon épaule. En toute amitié, évidemment. Comme si cela pouvait vouloir dire autre chose. J'essayais de ne pas me faire d'illusions, mais je décrochais tout de même un sourire discret. Je me tournais ensuite vers Jeremiah, me demandant un instant si il avait dit quelque chose à propos d'une certaine conversation au sujet de Wyatt à l'intéresser. La honte pensais-je. Est-ce que Dirk était lui aussi au courant ? J'eus l'impression que les trois amis partageaient une certaine complicité, leurs oeillades ne m'échappaient pas - « Bonsoir Jaymee. Tu es tout en beauté ma belle, tu vas rendre encore plus nerveux notre Wyatt. » - « Bonsoir. Je... merci. » - Deux compliments en l'espace de cinq minutes : record. C'est surtout la fin de sa phrase qui retint mon attention - « Très drôle Jeremiah et pourquoi je le rendrais nerveux, moi ? » - Dis-je à mon frère de coeur, avant de tourner la tête vers Wyatt. Derechef, je le fixais. Je ne comprenais pas pourquoi Jeremiah disait cela. Moi rendre nerveux Wyatt ? Impossible. C'était lui qui me rendait toujours nerveuse et pas l'inverse - « Tu l'es ? » - J'aimais cette idée. Si j'arrivais à le rendre nerveux, c'était bien signe que je lui plaisait ?

J'étais affalée dans mon canapé à regarder la télé quand je vis qu'il était déjà 19 heures. Je soufflai. Ce soir je sortais. Jo' m'avais invitée – forcée plutôt – à la fête d'anniversaire d'une fille que je ne connaissais pas, Ambre Westchose. Depuis l'accident je ne sortais plus, je restais enfermée. Alors Jo' m'avait incitée à sortir. Je connaissais Johéline depuis longtemps, mais nous nous étions perdues de vue quand j'étais partie à la FAC et qu'elle était entrée à l'école de police. J'avais toujours considéré Jo' comme une soeur, mais depuis quelques temps nous nous voyions que brèvement. Alors cette soirée nous permettrait de nous retrouver. Jo' venait me chercher à 20h30, il me restait donc une heure et demie pour me préparer. Je me levai enfin, et montai à ma chambre en me dirigeant vers mon dressing. J'ouvris la porte, et parcourus mes tenues du regard. Je ne savais pas quoi me mettre. Soudain mon regard s'arreta sur une robe emballée dans une pochette en plastique. Je la sortis et l'ouvris. C'était la robe que je portais à mon premier rencart avec Luke, mon ex. Tout un tas de souvenirs remontèrent à la surface. Je souriais. Je saisis une paire de collant noirs et me dirigeai vers la salle de bain. J'entrepris de prendre une douche, et une fois que j'estimais être assez propre pour sortir je me hissai en dehors. Je me mis en sous-vêtement et revêtis ma robe. Je me regardais maintenant dans le miroir, ne sachant pas par quoi commencer. Je me nettoyai le visage avant de dessiner un trait d'eye-liner au dessus de chacun de mes yeux. Je me mis une touche discrète de rouge à lèvre puis je me coiffai et m'ondulai la chevelure brune en belles anglaises à l'aide d'un fer. Je jetai un dernier regard à mon reflet et attrapai mon sac à main. Je descendis l'escalier, Seth était assis à son bureau. Il m'interpella. << Zooey tu sors ce soir ? >> J'aquiescai et souris. J'entendis une voiture se garer devant chez nous, je dévalai l'escalier et jeta un regard par la fenêtre, c'était Johéline. Je mis mes chaussures en vitesse – de simples noires vernies à talons – et attrapai mon trench. Elle toqua et je lui ouvris, toute souriante. J'étais finalement euphorique – façon de parler – surtout car je revoyais enfin mon amie. << McBride je suis contente de te voir ! >> Je la pris dans mes bras et criai à l'adresse de mon oncle << Seth, j'y vais. Bonne soirée. >> Je l'entendis grommeler et dis à Jo' << On y va ? >>

Ce soir là, Jo' était de « corvée ». Enfin corvée était un grand mot. Sa mère était à une réunion municipale et son père au boulot, elle était donc en charge de ses cinq sœurs. Comme ce jour là, elle ne travaillait pas, elle avait pu s'occuper des chipies sans que ses parents doivent payer une baby sitter. Alors elle se trouvait là dans le salon un pinceau à la main entrain de peindre avec les deux dernières, Hanna et Sarah tandis que les trois plus grandes étaient dans leurs chambres. Johéline aidait Sarah à colorer la maison qu'elle avait dessiné. Elle avait attaché ses cheveux en une queue de cheval et portait une vieille salopette qui avait connue des péripéties. La porte d'entrée s'ouvrit et sa mère entra. « Bonsoir. La réunion a été plus longue que je croyais. » Johéline se tourna et se donna un coup de pinceau sur le crane sans le vouloir, se mettant un peu de jaune dans les cheveux. « Merde. » Sarah mit une main sur sa bouche, pointant sa sœur avec son doigt. « Hannn t'as dit un gros mot. » Décidément, celle-là, elle n'était pas sourde. Jo mit un doigt sur sa bouche pour qu'elle ne cafte pas à leur mère. Elle embrassa ensuite Sarah sur la tête puis alors que sa mère arrivait dans le salon, Johéline répondit: « C'est pas grave, ma soirée commence dans une heure, j'ai encore le temps. » Oui enfin façon de parler. Elle était quand même un peu à la bourre, étant donné qu'elle devait seulement rentrer chez elle et se changer et aller chercher Zooey. « J'ai fais des lasagnes, elles sont dans le four. » Juliette esquissa un sourire aux mots de sa fille. « Merci ma chérie, t'es un ange. » Jo' se passa un coup de chiffon sur le front puis elle ébouriffa les cheveux d'Hanna. « J'y vais. Bisous tout le monde, à samedi! » Cinq minutes plus tard, elle était au volant de sa voiture. Elle arriva un petit quart d'heure plus tard chez elle et elle prit directement une douche. Elle s'habilla, optant pour une robe ivoire avec un col bateau, sans manche( ici pour voir la robe). Elle adorait cette robe mais c'était la première fois qu'elle la mettait. Elle mit des escarpins à lacets de la même couleur. Elle s'attacha les cheveux en une tresse négligé dans le dos. Elle se maquilla très peu, mettant juste un peu de gloss et de mascara. Une fois prête, elle jeta un œil à sa montre. Elle était quasiment à l'heure, c'est-à-dire, pas encore en retard, mais pas très à l'avance non plus. Elle prit sa pochette puis elle quitta précipitamment son appartement. Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait devant la maison des Summer. Elle klaxonna une fois, façon de prévenir de sa présence, puis elle descendit du véhicule. « Ouaaaah! » Merde, elle avait zappé qu'il ventait autant. Elle fit attention à ce que sa robe ne se soulève pas. Puis elle trottina jusqu'à la porte d'entrée. << McBride je suis contente de te voir ! >>. Zooey la prit dans ses bras et cela la fit sourire. Cela fait un bail qu'elles n'avaient pas passé de soirée ensemble. Elle lui manquait et elle espérait que cette soirée allait bien se passer. « Moi aussi! ». Un grand sourire s'afficha sur les lèvres rosées de la policière. << On y va ? >> « Oui! » Toutes les deux se dirigèrent ensuite vers la voiture. Johéline referma bien vite le gilet blanc qu'elle avait mit sur ses épaules. Haha c'est qu'il caillait quand même! Une fois installée dans la voiture, elle confia: « Bon je t'avoue tout de suite que je n'ai pas été invité directement. Enfin je l'ai été par un ami journaliste, qui est lui même ami avec une amie de Cassidy. » Jo' fit une grimace alors qu'elle mettait le contact « Ouais je sais, c'est compliqué. Bref tout cela pour te dire que je ne connais pas vraiment le chemin mais que j'ai mit l'adresse dans le gps. Je voulais juste te prévenir au cas où on se retrouverai à Las Vegas sans le vouloir. » Là, elle ne put s'empecher de rire. « En avant pour cette soirée de foliiiiiiiiiies! »

Johéline était superbe dans sa robe. En fait j'avais rarement eus l'occasion de la voir habillée de la sorte car à l'école de police la robe n'était évidemment pas de mise, et Jo' n'avait pas non plus l'habitude de porter ce genre de tenue au quotidien. J'étais vraiment contente de passer la soirée avec elle et ça me changerait les idées. Elle m'avoua qu'elle était également heureuse de me voir et me fit un grand sourire. Elle aquiesca quand je lui demandai si on pouvait y aller, et nous nous dirigeâmes vers le véhicule. Il y avait un sacré vent dehors, si bien que nous dûmes tenir nos robes pour ne pas qu'elles s'envolent - je ne sais pas pourquoi mais j'étais persuadée qu'un voisin pervers regardait à travers sa fenêtre à ce moment là. Une fois dans la voiture je me frottai vivement les bras histoire de me réchauffer - on avait beau être au Kansas on était en hiver quand même. Johéline me confia ensuite qu'elle n'avait pas été directement invitée, elle avait été invitée par un ami journaliste ami lui-même avec Cassidy. << Si tout le monde fait comme nous il risque d'y avoir pas mal de gens ... Cassidy ... Cassidy Weasthon ? Elle sera à la fête ? >> En fait elle avait beau être mon nouveau patron je ne l'appréciais guère, et j'étais là pour me détendre et mettre le reste de coté. Alors j'espérais que Cassidy ne serait pas présente. Ou du moins qu'avec le monde qu'il pourrait y avoir je ne la croiserais pas.Au nom de Cassidy Jo' fit une grimace. Cela me fit rire. Elle m'expliqua que du coup elle ne connaissait pas le chemin - elle avait donc entré l'adresse dans le GPS. << T'en fais pas on va bien trouver.Las Vegas avec toi ce serais fun Baby.>> Je ris à mon élan soudain d'humour. Dire que je ne voulais pas sortir au départ et qu'il avait fallut beaucoup d'efforts à mon amie avant de me convaincre de sortir. Jo' démarra et s'écria que ce serait une soirée de folie. Sans doute oui. Au bout de quelques minutes Johéline tourna à gauche alors que le GPS indiquait à droite. Elle soupira un 'merde' charmant. << Il fallait tourner à droite Jo' ! On est pas rendues !>> Je riais, il fallait bien qui sait peut-être qu'on se retrouverait en panne dans un patelin sans réseau. Soudain nous aperçûmes une mustang qui roulait juste devant nous et Jo' décida de les suivre. Elle avait l'air de croire dur comme fer qu'ils se rendaient au même endroit que nous. << T'es sûre de ton coup ? >>

Jaymee salua Dirk dans un sourire timide, ce qui me fit esquisser un sourire. Elle était vraiment douce, agréable et naturelle, ce qui ne m'avait jamais attiré auparavant. Même Ely dont j'étais tombé amoureux et que personne ne connaissait n'avait jamais été aussi douce, à vrai dire, la jeune femme était une véritable peste qui savait obtenir ce qu'elle voulait à l'aide sourires et de son charme incontestable. Ce souvenir déclencha en moi une vague de nostalgie, et je me rappelais immédiatement les limites à ne pas franchir avec l'étudiante. Fort heureusement, avec ma perte d'audition, je n'entendis pas les messes basses que s'offraient mes deux meilleurs amis ce qui évita bien évidemment un mécontentement et de longs soupirs habituels. En revanche, la voix de l'étudiante me ramena à l'a réalité. « Très drôle Jeremiah et pourquoi je le rendrais nerveux, moi ? » Le journaliste avait sûrement vendu la mèche ou du moins fait des sous entendus et je ne m'empêchais pas de lever les yeux au ciel. Heureusement qu'il savait être plus fin que Dirk et qu'il se tiendrait au moins cinq minutes de plus que son compère. Le manoir étant reculé de la ville, j'appréhendais le triste moment ou les deux passagers avants ne sauraient plus se contenir et au moment ou Jaymee et moi devrions supporter leur humour. « Tu l'es ? » Nerveux s'entend. Je la regardais dans les yeux et lui répondis le plus sérieusement du monde. « Bien sûr. » Avant d'esquisser un sourire amusé. Je n'avais jamais fais dans l'étalage de sentiments, ce n'était sûrement pas ce soir que j'allais me dévoiler et encore moins lui révéler qu'elle me rendait réellement nerveux. Soudainement je me sentis plus confiant, moins nerveux, moins gamin. Était-ce parce que la situation avait fini par me sembler ridicule et adolescente, je ne saurai dire. Toujours est-il que je fins par trouver la situation tout à fait normale. L'épaule d'une amie sous mon bras dans la voiture de mon meilleur ami Jeremiah et accompagnés par mon autre meilleur ami Dirk.

Je laissais donc les jeunes hommes discuter entre eux pour me tourner vers la jeune étudiante qui ne semblait nullement gênée par mon bras. Je tentais d'accrocher son regard pour l'interroger avant même de lui avoir posé une question. Après quelques secondes, je me décidais à parler, baissant à mon tour d'un ton. Ils étaient dans leurs conversations, la jeune brune et moi allions partir dans la notre en attendant qu'ils aient fini de murmurer car oui, je savais pertinemment qu'ils le faisaient, ne serait-ce que par les regards qu'ils se lançaient, se reflétant dans les rétroviseurs bien que je n'entendis rien du tout. « Rien de pire que le rouge pour voler la vedette à la fille qui fête son anniversaire. » Dis-je dans un sourire, sans quitter son regard. Puis je baissais une nouvelle fois d'un ton. « Tout le monde risque de t'admirer. » J'ajoutais. « Attention, je risque d'être jaloux. » Dis-je dans un nouveau sourire, m'étonnant de cette bonne humeur, délaissant mon air bougon pour les autres jours. A vrai dire, lorsque nous sortions entre amis avec les deux énergumènes de devant, l'air agacé ne me quittait jamais bien qu'il m'arrivait de me réjouir d'une sortie avec eux mais ce soir, le retour aux premiers amours adolescents me rendis quelque peu euphorique bien que je commençais à me calmer, reprenant confiance en moi, ma façon habituel de me comporter avec toutes les femmes à mesure que je me faisais une raison, à mesure que je m'efforçais de la voir comme une amie.

Nous étions proches à l'arrière de l'imposante voiture du journaliste et cette proximité bien qu'amicale me rassura. Il y avait bien longtemps que le contact humain -d'une femme entre autre- me manquait et ce vide, cette absence ne pouvait être aussi comblée que par la femme qui se tenait à côté de moi. Il m'était difficile de la voir comme une amie mais pas aussi complexe que je l'avais imaginé. Peut-être était-ce mon incroyable capacité à ignorer, passer au dessus des choses ou au fait que j'étais habitué à voir des choses m'échapper à tel point qu'il m'arrivait d'être totalement insensible. De plus, après m'avoir repoussé, je ne lui avais pas laissé le temps d'en placer une, me lançant dans mon discours d'homme qui repousse une femme pour des raisons d'incompatibilité évidente. Si j'avais laissé la jeune femme s'exprimer, peut-être aurait-elle approuvé, peut-être m'aurait-elle dit que je me faisais des films et qu'elle ne voulait rien d'autre de moi que de l'amitié, peut-être avais-je mal interprété ses propos dans la cuisine, interprétant un quelconque intérêt pour une attirance, qui sait. Ce soir, ça n'avait plus d'importance. Je me penchais alors à son oreille pour que, malgré mes murmures, elle seule puisse m'entendre. « Il n'y a que les femmes qui ne savent pas s'habiller qui craignent la couleur. On peut être éclatante sans vulgarité et douce sans fadeur. Marcel Proust avait-il déjà ta robe ? » Demandais-je dans un sourire. Jaymee était la seule avec qui je parlais vraiment de littérature. Dirk m'aurait certainement recalé, Jeremiah m'aurait emmené boire un verre, peut-être me trompais-je mais c'est une partie de moi même que je décidais de ne révéler qu'à elle, du moins entièrement.

Je décidais finalement de sortir de la salle de bain, non sans gémir suite au passage de la poudre dans mon nez, m'étirant avant de me regarder dans le miroir, victime et spectatrice de ma propre déchéance. Les yeux rouges et maquillés, je refermais la porte, entendant de loin la musique, à l'autre bout du manoir. Je passais rapidement dans mon ancienne chambre pour m'assurer que ma tenue attirait plus le regard sur ma silhouette que sur mes yeux. Satisfaite, je pris donc l'escalier pour me rendre dans la pièce centrale ou la musique se faisait plus forte et ou les invités et invités de mes invités commençaient dès lors à s'amuser sans se soucier de ma présence et qu'importe ! La vue du monde sembla me rassurer et m'assura alors une protection, un environnement, un cadre auquel me raccrocher, quelque chose pour combler l'absence l'absence d'un réel petit-ami, d'une famille ou même de réels amis. La cocaïne m'avait procuré quelques instants de lucidité mais m'apporta alors une soudaine confiance en moi et un état d'euphorie à la vue de tout ce petit monde et de la musique entraînante sur laquelle se déhanchait de nombreuses personnes. Je distinguais alors un groupe d'étudiants ainsi que la troupe des pom-pom girls qui m'adressa alors de larges sourires avant de m'inviter à les rejoindre pour nous amuser ensemble mais je m'intéressais plus au bar et ne résistais pas à l'envie de commander un petit quelque chose. La fête n'était pas particulièrement huppée, seul le cadre s'y prêtait. Les gardes du corps n'étaient pas là pour me protéger mais bien pour protéger le manoir, quant aux portiers, ils étaient engagés pour cela à l'année, quant au barman... disons que ma tante ne rangeait pas son alcool dans un vulgaire meuble ou un traditionnel garage. Et quitte à avoir une profusions de boissons, autant qu'un professionnel puisse les préparer. Ainsi, avide d'alcool, je me commandais alors un métropolitain avant de reconnaître un visage. « Matt ? » Dis-je en esquissant un -faux- large mais néanmoins réel sourire. Quel paradoxe... Plus sincèrement, bien que je fus jalouse de la relation qu'il partageait avec Evy, personne ne m'avait obligée à l'inviter et si je l'avais fais c'était bien pour prouver à la jeune barman que la relation qu'elle entrainait avec lui ne me dérangeait, que j'étais même 'cool' avec ça. Pourquoi m'aurait-elle repoussé chez moi l'autre soir sinon ? « Je n'ai pas vu Everleigh. Tu l'as vue ? » Demandais-je à tout hasard en faisant comme si la réponse m'était égale. Erreur. Je me contentais de prendre le cocktail et de le siroter tranquillement. Comme je ne trouvais rien à dire, je m'empressais d'ajouter. « Je suis contente que tu sois venu. » Je l'appréciais, même son air un peu paumé. Ses épaules carrées. Il avait été sympathique, charmant lors de notre rencontre, ainsi je devais faire un effort pour mettre le reste de côté et lui montrer à quel point j'étais mature, à quel point la vie était trop courte pour m'attarder sur des détails. « Mais je suis aussi contente pour vous deux. Vous allez bien ensemble. Ça fait longtemps ? » Bien évidemment, j'aurai préféré qu'ils m'avouent tout de suite leur relation, au lieu de me faire poiroter toute la soirée, me laisser charmer Matt comme une idiote alors qu'il sortait en réalité avec Evy... en revanche, j'éprouvais du remord parce que j'avais couché avec elle alors qu'elle était en couple avec lui. Dire que je me trompais et que je ne le savais même pas...

Peut-être s'ennuyait-il, encerclé par tous ses étudiants... mon regard balaya rapidement la pièce, il n'y avait d'ailleurs pas autant d'étudiants que je le pensais mais bien deux fois plus de personnes que je l'avais imaginé. Vous savez comment sont les jeunes à notre époque, dès que l'on évoque le mot 'fête' au moins six personnes se proposent pour venir, et si ses six personnes invitent à leur tour six personnes qui en invitent six, on finit par se retrouver avec la population de Wellington au complet, excepté les parents. Néanmoins tout le monde semblait y trouver son compte, certains même montaient déjà, je les voyais à travers les porte en verre. Je ne faisais pas le ménage ici alors qu'importe. Les quartiers de Cassidy étaient sous verrous, à croire qu'elle cachait un trésor dans sa chambre... en revanche, pas la mienne alors je priais pour ne pas avoir à dormir dans un lit ou deux personnes se seraient adonnées bien que les draps seraient changés. « Tu as trouvé le manoir sans trop de difficultés ? Ce n'est pas très indiqué par ici... » Je levais la tête vers le haut plafond et ajoutais. « Je ne vis plus ici. C'est le manoir de ma tante. »

J'peux pas contredire, Jer' ça m'étonne que tu n'aies pas tenté ta chance , il est pas mal le lot ! Jeremiah secoua légèrement la tête aux paroles de Dirk. « Ça va pas. Jaymee est comme une soeur. Je la connais depuis le lycée, jpeux plus la voir autrement à présent... » Ouep parce que peut-être que s'il l'avait rencontré dans d'autres circonstances, les choses auraient pû être différentes. Enfin de toute façon, ce n'est pas comme s'il cherchait à se caser. Il laissa le « couple » s'installait dans la voiture, Wyatt jouant son rôle de cavalier à la perfection, en ouvrant la portière à la jolie brune.
A l'avant du véhicule en compagnie de son ami policier, Jeremiah ne pouvait s'empêcher de jeter un oeil à l'arrière par son rétroviseur. C'est qu'ils étaient mignons ces deux amoureux. Sauf que la gêne de Wyatt était palpable et décrocha par la même occasion un sourire au journaliste. Ahlalaaa il avait vraiment l'impression de revenir au temps du collège quand Dirk et lui poussaient Wyatt à aller se déclarer. Sauf que là, le biquet avait presque vingt-quatre ballets. C'était un peu beaucoup pour jouer les timides non? Bref, le journaliste reprit la conduite de sa Mustang. Il ne roulait pas trop vite, quoique, avec un flic à ses côtés, il ne risquait pas de se prendre un prune au croisement de deux routes. Alors qu'il se concentrait sur la route, il écoutait d'une oreille distraite la conversation entre Wyatt et Jay. Et il s'empêcher de rire, gardant juste un léger sourire sur ses lèvres. Est-ce qu'il se rend compte qu'il lui fait de l'effet ? ( en ajoutant rapidement ) parce que je me sens de trop là...tsé que j'aime pas me sentir de trop, ça me donne envie de balancer des conneries...file-moi une cigarette pour m'occuper la bouche ! Le journaliste jeta un œil à son ami qui semblait souffrir de la situation. Gardant une main sur le volant, il piocha avec l'autre dans la poche de sa chemise. Contrairement à Wyatt, il ne s'était pas mit sur son trente et un. Il avait juste enfilé un jean, un t-shirt et une chemise à carreaux par dessus. En même temps, il ne voyait pas pourquoi il allait faire un effort. Il ne supportait pas cette Cassidy et pour Ambre, elle devait avoir le même sale caractère que sa fichue tante. D'ailleurs, il était d'avis ce soir, de rester aussi loin que possible de cette dernière. Il donna le paquet de clopes un peu aplatit à son ami en chuchotant à son tour: « C'est un prêt, j'ai plus d'autres paquets sur moi. » Et Jeremiah sans clope, c'était plus Jeremiah, il avait besoin de sa dose régulière de nicotine sinon il devenait de mauvaise humeur. Il regarda Dirk qui s'était allumé une clope. Heureusement, ils arrivèrent à proximité du manoir des Weasthon. Il trouvait cette demeure vraiment lugubre, encore plus quand le soleil s'était couché. Il tourna pour entrer dans la propriété, apercevant dans son rétroviseur la voiture de McBride. Il vit cette dernière se garer un peu plus loin. Enfin, ils arrivèrent à destination. Jer' coupa le contact.

Ce n'était pas tout les jours que la jeune policière mettait une robe. La plupart du temps, elle sortait en jean et cela lui convenait. Garçon manqué, elle adorait pouvoir être maitresse de ses mouvements. Et puis, elle pouvait aussi s'amuser avec ses sœurs, faire la chipie. En robe, elle devait toujours faire attention à ce qu'elle faisait. Elle devait se comporter en « lady », ce qui n'était pas une habitude chez elle. Elle était plutôt tout terrain même si, comme ce soir, elle appréciait se mettre en valeur et portait autre chose que son uniforme et son insigne. Elle était donc derrière le volant. Elle avait mit un peu de musique en fond sonore. Elle ne connaissait pas vraiment le chemin mais avec un gps, elle était optimiste et se disait que de toute façon, une demeure comme celle des Weasthon devait se remarquer de loin. C'était donc avec attention qu'elle suivait les indications de l'ordinateur de bord. << Si tout le monde fait comme nous il risque d'y avoir pas mal de gens ... Cassidy ... Cassidy Weasthon ? Elle sera à la fête ? >> « Et bien tant mieux alors parce que j'ai pas envie de m'ennuyer à cette soirée. » Ouais elle ne sortait pas souvent ces derniers temps, alors ce n'était pas pour rester dans son coin et boire un verre sans parler. Elle avait bien l'intention de s'amuser. « Oui. C'est bien elle. Je me demande si chez elle, elle est aussi pimbêche que lorsqu'elle passe à la télévision. » Cette femme l'insupportait, elle et son sourire dénué de toute émotion si ce n'est de l'hypocrisie. Jo' prit une intersection, chantonnant doucement la chanson qui passait à la radio. << T'en fais pas on va bien trouver. Las Vegas avec toi ce serais fun Baby.>> « C'est vrai que ce serait cool. Faudrait faire une virée là bas, un de ces jours. Peut-être qu'on deviendra riche ou alors on se retrouvera avec un inconnu et une bague au doigt. » Johéline fit une grimace. Elle avait vu trop de films, celui lui donnait de mauvaises idées. Elle voulait se marier oui mais pas suite à un état d'ivresse. << Il fallait tourner à droite Jo' ! On est pas rendues !>> Johéline soupira. « Oui je sais mais je m'y retrouve plus avec ces travaux... » Et là, Ô miracle, elle vit la voiture de Jeremiah un peu plus loin. Mon sauveur. << T'es sûre de ton coup ? >> La jeune policière hocha la tête avec un sourire triomphant. Elle emprunta le même chemin que la Mustang puis quelques minutes plus tard, elles arrivèrent à destination. « On va se garer un peu plus loin d'accord...j'ai pas envie qu'on égratigne ma Poupette. » Et puis surtout, elle savait que Jer allait à la soirée avec ses amis, dont Dirk et elle n'avait vraiment pas envie de le voir ce soir. Elle allait l'éviter, comme on évite la Peste. Jo' coupa le contact et retira sa ceinture de sécurité. Avec Zooey, elle se dirigea vers le fameux manoir Weasthon.

Nous roulions dans la bonne humeur. Jo' avait mit un peu de musique en fond sonore, et j'agitais mes doigts au rythme de la mélodie. Bizarrement sortir me faisait presque oublier ma douleur, ou du moins me permettait de la mettre de coté. Jo affirma que si tout le monde faisait comme nous, nous ne nous ennuierons pas. En fait je comptais boire ce soir, histoire d'oublier mes problèmes. Elle aquiesca à propos de Cassidy Weasthon. Je décrochai une moue à l'idée de sa présence. Et j'espérais de pas perdre mon job si je dérapais ce soir et qu'elle vienne à l'apprendre. En réalité je m'en foutais, je n'allais pas laisser cette fille gâcher ma soirée. Johéline ne semblait pas s'inquiéter pour ce qui était de trouver le chemin puisqu'elle fredonnait. Elle me rassura en me disant qu'on trouverait bien. Elle m'avoua que Las Vegas toutes les deux ce serait plutôt cool, qu'il faudrait qu'on y fasse une virée un jour. Elle mentionna les clichés sur cette endroit qui faisait rêver tout un chacun, et je lui souris. Jo' soupira quand je lui indiquai qu'elle s'était trompée de direction, elle râla qu'elle ne s'y retrouvait plus avec tous ces travaux. « T'as raison, c'est la galère les travaux ... » Jo' avait désormais une étincelle dans les yeux, elle suivait le mustang avec attention comme si elle filait un criminel. C'était marrant à voir. Je me souviens qu'au départ j'avais été peu réceptive qu'elle entre en école de police et je le regrettais. Elle avait l'air de bien se débrouiller et d'être un bon flic. J'étais fière d'elle. Jo' sourit, triomphante. En effet nous ne tardions pas à arriver devant le château de la famille Weasthon. Elle m'expliqua que l'on irait se garer plus loin. « Mais Jo' il y a pleins de places libres ...» Puis elle ajouta qu'elle ne voulait pas qu'on abîme sa 'poupette'. Aussitôt j'éclatai de rire. « Ta Poupette ? Tu donne un nom à ta voiture maintenant ? » Jo' coupa le contact. Je soufflai, histoire de me préparer à m'amuser. Je retirai ma ceinture et sortit de la voiture. Nous nous dirigeâmes alors vers le manoir, bras dessus bras dessous. « C'est parti ! » fis-je comme pour m'encourager. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas côtoyé d'endroits bondés.

La fameuse Jaymee ? Il semblait que Jeremiah et Wyatt lui avait parlé de moi. C'était ce que cette réplique laissait supposer en tout cas. J'avais très vite reporté mon attention sur Wyatt qui - d'après Jeremiah - était nerveux. A cause de moi ? - « Bien sûr. » - me répondit t-il avec un sourire amusé, sourire auquel je répondais. Est-ce que c'était vrai ou plaisantait t-il ? Je connaissais Wyatt depuis assez de temps pour savoir que malgré tout, il était nerveux. Alors comme ça je le rendais nerveux ? Intéressant... ainsi je ne le laissais pas indifférent, ce qui me donnait l'envie de sourire une nouvelle fois. Je n'étais alors pas la seule à être nerveuse, ce qui me donnait moins l'air ridicule ou ce qui nous donnait un air stupide à tous les deux. Cette réponse de Wyatt me rassurait, peut-être que tout n'était pas perdu et que ce soir, je pouvais lui plaire. J'avais encore le pouvoir de le faire changer d'avis, qu'il veuille de moi plus que de l'amitié. En tout cas, c'était très clair dans ma tête. Je voulais de Wyatt et pas en tant qu'ami. Ce n'était plus assez. Mon attachement avait dépassé cela - « Est-ce qu'il se rend compte qu'il lui fait de l'effet ? ( en ajoutant rapidement ) parce que je me sens de trop là...tsé que j'aime pas me sentir de trop, ça me donne envie de balancer des conneries...file-moi une cigarette pour m'occuper la bouche ! » - Je détournais mon regard de Wyatt quelques instants pour observer les deux hommes à l'avant. Ils n'étaient pas très discrets pour des hommes qui avaient l'air de faire des messes basses. En tout cas, si Wyatt n'était pas conscient qu'il me faisait de l'effet, il était sûrement aveugle, car Jer, Dirk et moi-même savions que c'était le cas. Je lançais un regard à Jeremiah à travers le rétroviseur intérieur. Je décidais de me passer de commentaire, mais très franchement, j'espérais qu'ils parviennent à être plus discrets. Le manque de réaction de Wyatt me poussait à croire qu'il n'avait rien entendu, ce qui m'étonnait. Dirk n'avait pas été très discret et n'importe qui aurait pu entendre, non ? Enfin bref.

Mes yeux rencontraient derechef ceux de Wyatt - « Rien de pire que le rouge pour voler la vedette à la fille qui fête son anniversaire. » - dit t-il dans un sourire, alors que je tâchais de soutenir son regard. Soudainement, Wyatt me paraissait beaucoup moins nerveux. En tout cas, me concernant rien n'avait changé. Le jeune homme m'intimidait énormément. C'est fou ce pouvoir qu'il avait sur moi. Je pouvais me réjouir d'une chose : Je ne rougissais pas. C'était déjà ça - « Tout le monde risque de t'admirer. Attention, je risque d'être jaloux. » - ajoutais t-il. A quoi est-ce que Wyatt jouait ? Il me disait un jour qu'il n'attendait de moi que de l'amitié et ce soir, il me disait des choses comme ça. D'ailleurs, il ne me donnait pas l'impression de me voir comme une amie à cet instant. Peut-être que je me faisais des films ? Qu'il me disait toutes ses choses pour plaisanter. J'avais tout à fait horreur de me faire des idées. C'est bien trop cruel quand on voit la réalité en face, quand on s'aperçoit qu'on s'est fait de fausses illusions - « Il n'y a que les femmes qui ne savent pas s'habiller qui craignent la couleur. On peut être éclatante sans vulgarité et douce sans fadeur. Marcel Proust avait-il déjà ta robe ? » - Je répondais à son sourire. J'adorais qu'il me parle de littérature et ce soir tous les éléments semblaient être réunis pour que je craque, dans son sourire, son regard, au son de sa voix et avec ses paroles - « Si tu cherchais à me troubler, ça marche... » - déclarais-je en murmurant, m'arrangeant pour être plus discrète que Dirk et Jeremiah dont j'avais entendu les messes basses - « Aurais-tu un don pour cela ? » - ajoutais-je avec douceur et réserve.

La mustang s'était arrêté et Jeremiah avait coupé le contact. Ce n'est qu'à ce moment-là que je quittais mon Wyatt des yeux pour observer les alentours. Nous sortions de la voiture et je découvrais l'extérieur du manoir. L'endroit aurait été parfait pour une fête d'halloween, c'était vraiment lugubre, enfin cette maison allait parfaitement à la femme glaçon qui en était la propriétaire. Le nombre de voitures garées propriété m'indiquait que beaucoup de monde était déjà là. Il devait y avoir une bonne partie du campus et de Wellington qui serait présent à la fête. Je me tenais aux côtés de Wyatt, évoluant jusqu'à l'entrée avec Jeremiah et Dirk.

Vous connaissez le principe de la Bucket List ? Une liste de chose à faire avant une certaine date ou un certain âge, souvent avant de mourir. Ça parait un peu glauque comme ça mais c’est étonnement divertissant, et lorsque j’étais en prison et que le jour de ma sortie se faisait de plus en plus proche la seule chose qui me faisait encore tenir c’était cette liste accrochée au lit de mon coloc qui partage le lit du dessus. Cette liste elle était simple, la première chose était « PROFITER » et je le fais, je ne vais pas énumérer chaque élément de cette liste ce serait trop long, mais il se trouve que dans cette liste il y a « Participer à une fête étudiante ». Cela fait maintenant trois ans que je suis libre, et je ne l’ai toujours pas fait. Je regardais les divers films qui passaient à la télévision, les fêtes étudiantes étaient un endroit de rêve, alcool, filles, musique, fun, bref comment ne pas rêver de cela. Je dois avouer que les quelques « fêtes » organisées en prison me laissaient toujours un gout amer, entre l’alcool importée illégalement, les bagarres et les risques de se faire choper… C’était bien moins fun mais ça passait le temps.

Néanmoins l’occasion se présentait à moi, Jaymee m’avait invité à la soirée d’une de ses amies, un anniversaire je crois, elle savait à quel point cela me démanger d’aller à une telle soirée, à quel point j’enviais les étudiants. La soirée était donc prévue à un manoir, 23h, pas de style vestimentaire, bref me voila dans le vent total.
J’étais livreur de colis en ce moment, mon boulot se terminait à 18h je devais donc rentrer chez moi pour me changer, me reposer et partir. J’étais quelque peu anxieux, arrivé chez moi j’avais ma petite garde robe devant moi, j’ignorais complètement je devais m’habiller. Un soupir plus tard je décidai d’opter pour quelque chose de relax, c’est une fête étudiante après tout, je n’allais pas venir en costard, alors une chemise simple, un pantalon, chaussure, ça devrait aller… C’est un anniversaire, faut que je prenne un cadeau aussi non ? pff… Encore une fois le doute s’empara de moi, j’étais perdu dans les codes sociaux et ce que je devais faire dans une telle situation, et surtout j’étais quelqu’un d’anxieux.

L’adresse était écrite sur un post-It collée sur mon frigo, j’avais encore quelques heures devant moi, je me posai nonchalamment sur mon canapé, une bière à la main, les yeux rivés un plafond, un sourire ravi naissait sur mon visage rêveur, j’avais hâte, je pouvais sentir mon corps bruler d’impatience. J’imaginais déjà les premières notes de musiques lorsque j’arriverais près des lieux.
Je pris mes clés et regarda une dernière fois mon reflet dans le miroir, l’homme qui y paraissait semblait un homme comblé, oubliant qui il était autrefois, il y avait dans son regard cette infime anxiété… Je laissais un petit soupir échapper de mes lèvres avant que je n’ouvre la porte afin de rejoindre mon petit scooter.
Les cheveux au vent, le sourire aux lèvres, l’esprit occupé par ce qu’il se passait déjà à la fête, je réalisais un de ces moments de rêves. Certes à coté des personnes déjà présentes je passerai pour un alien si je leur montrai avec quelle joie je suis content d’être ici. Ils ont probablement participé à plusieurs fêtes déjà, à 24 ans ça ne devrait pas être la première fois pour moi. Je me demandais alors ou serais-je à ce moment là si ma vie n’avait pas été ce qu’elle est, si je n’avais pas été en prison. J’aurais peut être un boulot à Manchester, une copine, j’en sais rien en fait, je ne le saurais jamais.
Avant que je n’aille plus loin dans ma réflexion j’étais arrivé sur les lieux de la fête. De très belles voitures se trouvaient déjà garées, j’étais un peu gêné avec mon scooter de 10 ans d’âge que j’ai acheté à un ado qui semblait manquer d’argent autant que moi à cette époque. J’accrochai mon bolide ou je pouvais, avant de faire les premiers pas vers la fête. La musique était audible, les cris de joies des personnes présentes également, un nouveau soupir se fit entendre, l’anxiété augmentait peu à peu. Je franchisai le seuil de la porte timidement, je jetais un regard timide autour de moi, il y avait beaucoup de monde, la musique était forte, l’ambiance était électrique…
Aucun visage connu pour le moment, Jaymee ne semblait pas être encore là, je l’attendais un peu comme un super héro afin que je ne passe pas la soirée dans mon coin car me connaissant j’aurais du mal à adresser la parole à quelqu’un que je ne connais pas.

Je me dirigeai timidement vers le bar prendre une bière, je frappai ma semelle contre le sol au rythme de la musique, une main dans ma poche tenait mon téléphone ou cas ou je recevais un coup de téléphone. Mais mon attention se porta sur Jaymee qui franchissait la porte…entourée de gars… « Bon s’ils sont amis avec Jaymee ils doivent être sympa », me dis-je.

D’un pas plus ou moins rapide je me dirigeais vers la jeune femme, je lui fis signe de la main alors que je m’approchai. « HEY ! » Dis je rapidement à la bande. « Salut Jaymee, ça va ? » je me tournai enfin vers ses amis en tendant la main… « Salut je m’appel Jack… » Dis je très timidement sans pour autant avoir le regard fuyant comme j’en avais l’habitude.

« Si tu cherchais à me troubler, ça marche... Aurais-tu un don pour cela ? » L'étudiante était adorable, ses intonations, les mots qu'elle prononçait... adorable comme une amie et malheureusement l'impression vint surplomber la raison et dès lors, je ne trouvais plus difficile de la considérer comme telle et m'emploierais à suivre cette voie. Jeremiah avait coupé le contact de sa mustang et nous en profitâmes pour observer les lieux. Un manoir gigantesque s'étendait devant nous avec à l'entrée des portiers et des agents de sécurité. A mon avis, ils étaient plus là pour surveiller le manoir en lui-même que la fête sinon comment aurait-on put nous inviter sans avoir même jamais parlé à la jeune étudiante qui fêtait son anniversaire ?

Nous marchâmes alors de conserve vers l'entrée du manoir, avançant avec à mes cotés une belle étudiante ravissante qui attirait les regards de par sa robe rouge éclatante ainsi que mes deux meilleurs amis. J'étais fier d'avoir à mes cotés Jaymee, elle était si merveilleuse dans sa robe que même certains invités s'attardaient sur elle en franchissant le seuil du lieu. Et fort heureusement pour elle, vêtu de la sorte, je ne lui faisais plus honte comme avant, avec mes vieilles guenilles. Toutefois en entendant dès lors la musique rythmée, je trouvais mon pull en coll V un peu trop et décidais de l'enlever pour ne pas faire tâche ni bon chic bon genre car ce n'était aucunement ce que j'étais. « Attends. » J'enlevais mon pull, laissant entrevoir une chemise d'un blanc éclatant, neuve. J'esquissais un sourire. « C'est bon, on peut y aller. » Dis-je dans un sourire m'apprêtant à lui offrir mon bras lorsque je vis deux femmes arriver, manquant de nous dépasser, bras dessus, bras dessous. Je manquais de glisser sur mes chaussures neuves, des chaussures fines, longues, légèrement pointues à la mode italienne -suggérées par Cassidy lorsqu'elle m'avait offert un entretien et qu'elle avait décidé de m'engager, suggérant quelques idées pour refaire ma garde-robe, voulant à tout prix que chaque employé représente la société-. « Bonsoir mesdemoiselles. » Dis-je dans un sourire charmeur plutôt de circonstance qu'avec arrières pensées. Je lançais un regard à la fois surpris et amusé à celle dont les yeux bleus me dévisageaient eux aussi avec surprise. J'étais réellement heureux de la voir, quoi de plus amusant que de voir une personne que l'on apprécie à une fête ou on s'étonnait même de croiser des personnes intéressantes ? « Tu me présentes Zooey ? » Dis-je dans un sourire plus large, me rappelant immédiatement son... « Je n'ai pas envie que tu parte ...». Je n'y avais pas pensé tout le restant de la semaine mais il s'avérait que ce souvenir me remontait aussi violemment que l'éclatante robe de Jaymee, je décidais de la présenter elle aussi. « Elle c'est... Jaymee. Une amie qui a accepté de m'accompagner pour éviter que je la harcèle à ce sujet. Peut-être vous êtes vous croisées à la fac ? » J'incitais l'étudiante à s'approcher, toujours aussi amusé par la situation lorsque je remarquais qu'elle s'était tournée dans la discussion opposée, un type l'avait accosté. Immédiatement, j'entrais dans la conversation. « Wyatt. J'ai invité Jaymee. » Je lui tendis ma main, prête à la serrer.

Nous marchions vers l'entrée du château, comme deux soeurs, tout aussi complices du moins. Je n'arrêtais pas de jeter des regards et sourires à Jo', lui faire comprendre que sortir me faisait le plus grand bien, et avec elle le plus grand plaisir. « Finalemment t'as peut-être bien fait de me forcer la main Jo'. » Je lui fit un bisou sur la joue. Elle rit à la vue de mon étonnante bonne humeur. Soudain une voix qui m'était familière nous salua – et venait de derrière, pas très loin en fait. Je me stoppai net, forçant par la même occasion Johéline à s'arrêter. Je fermai les yeux quelques secondes, puis me retournai. Un jeune homme au sourire des plus charmeur se trouvait là. « Wyatt ? » Je n'en revenais pas, soudain je me remémorais l'après-midi devant le mémorial. « Qu'est-ce que tu fais là ? » J'étais très surprise, et je ne m'attendais pas à sa présence. Étrangement il semblait heureux de me voir, moi aussi jusqu'à ce que je voix une écrevisse à ses cotés. Wyatt me demanda de lui présenter Jo'. Je lui souris, répondant à son large sourire. « Bien sûr, Johéline, Wyatt. Wyatt, Johéline. » Il me présenta l'écrevisse, elle s'appelait Jaymee. C'était une amie à lui, et il me demanda si nous nous étions croisées à la Fac. « Bonjour. » fis-je en lui tendant la main. «Non Wyatt je ...» Celui-ci se retourna vers l'inconnu qui parlait à Jaymee. « ... je ne l'ai jamais croisée à la Fac ... Wyatt je te parle ...» J'haussai les sourcils n'en revenant pas du comportement de Wyatt. « Jaymee, c'est ça ? Tu sors avec ça, il est sympa ton mec ! » dis-je à miss écrevisse, exaspérée mais finalement amusée.

Jeremiah conduisait bien. Il appuyait parfois sur l'accélérateur mais seulement quand il était seul. Dirk était habitué à sa conduite, quant à Wyatt, il préférait observer le paysage, plutôt que de critiquer sa conduite. Enfin peut-être aussi qu'il ne voulait pas se retrouver à faire de l'auto-stop sur le bord de la route. Il avait donc passé son paquet de clopes à son ami pour reprendre ensuite sa conduite. Ce soir, il était plutôt détendu. Il ne voulait pas penser au boulot, et à l'énorme masse de travail qui l'attendait chez lui ou au journal. Ce soir, il voulait se détendre, peu importe le lieu où il allait se trouver. Car même s'il n'aimait pas les Weasthon, il pouvait pour une fois y faire abstraction ou tout au moins, éviter les membres de cette foutue famille. Il pouvait faire des efforts pour cette soirée. Le journaliste se reconcentra sur la route qui défilait devant lui. Il jetait parfois des coups d'œil au rétroviseur pour observer le petit « couple » d'amis à l'arrière. Il ne tarda pas à arriver au lieu de destination. Il se gara et coupa le contact. Laissant Wyatt et Jaymee sortir de la voiture, il retira ensuite sa ceinture. Ceinture qu'il avait mit parce que son ami flic se trouvait à ses côtés. Sinon la plupart du temps, il la mettait rarement mais là il faisait un effort. Jer' jeta un œil à la demeure de ces « hôtes » d'un soir. Puis il se décida enfin à sortir de la Mustang.

Jer' quand est-ce que tu vas réparer ta portière ? Depuis l'temps que je t'en fais la remarque !

Il referma sa propre portière aux mots du grincheux. Il ferma la voiture puis il fourra les clefs dans l'une des poches de son pantalon. Jetant un œil à Dirk, il passa ensuite une main dans ses cheveux pour les discipliner un peu.

« Y'a rien à réparer Grant, jte l'ai déjà dit. C'est un bruit authentique à la Mustang. C'est c'qui fait son charme. »

Il voulait quoi? Qu'il passe un coup de dégrippant? Pas possible, ce bruit métallique, c'était ce qui faisait sa particularité. C'est ce qu'il aimait. Il se souvenait que lorsqu'il était gosse, il entendait son père arriver et se garer dans l'allée puis le bruit typique qui annonçait son entrée prochaine dans la maison. Et ça Jeremiah ne voulait pas y toucher. Il s'occupait de sa Mustang, il l'entretenait régulièrement. Il haussa donc les épaules aux mots de son pote.

Moi , j'vais tout droit ...Jer ' tu m'suis ?! ( à Wyatt & Jaymee) On vous laisse...sortez couvert !

« Ouep, jte suis! A tout à l'heure les z'am...is ».

Jer esquissa un sourire. Non non, il n'allait pas faire comme Dirk. Il fit un clin d'oeil à Jay puis il emprunta un ptit chemin avec Dirk qui menait à l'arrière de la maison. S'il pouvait éviter la grande porte, il préférait. Une fois seuls tous les deux, Ils entrèrent rapidement dans la maison où une musique électro-pop, ce que le journaliste détestait.

« Bon maintenant, faut qu'on trouve l'alcool. »