Je regrettais de lui avoir immédiatement avoué que son cocktail était une réussite. J'aurais pu tout aussi bien mentir rien que pour le plaisir de lui donner un gage. Ce que je pouvais être sadique parfois. Je souriais à cette idée avant de répondre : « T'inquiètes pas, si tu veux un gage, l'occasion se présentera bien pour t'en donner un. » - Il le savait, j'étais joueuse et ce n'était un secret pour personne. Je bus quelques gorgées de mon cocktail, lorsque Jeremiah reprit la parole pour me répondre. Moi avec un petit jeune ? Non mais ça ne va pas ! Je voulais un homme et non un gamin. Bon ok, je devais pas avoir plus de deux ans de différence avec certain, mais c'était peut-être le côté étudiant trop immature et irresponsable pour la plupart. Bien sûr, je n'avais rien contre un petit grain de folie, d'ailleurs avec moi, il valait mieux - « Tu préfères les hommes mâtures, responsables, beaux gosses, intelligents et journalistes? » - « Oh tu me connais trop bien Jeremiah Mason. » - dis-je dans un nouveau sourire - « Tu en aurais pas un à me présenter par hasard ? »- ajoutais-je, amusée. Jeremiah venait de se décrire en quelques mots. Vantard le jeune homme ? Ce n'était pas un trait de caractère que je lui connaissais et puisque je le connaissais bien moi aussi, je savais qu'il avait lancé ça plus amusé qu'autre chose - « Ma parole Evy, tu deviens vraiment jalouse? » - me dit t-il, alors que j'avais parlé de sa prétendante qui avait fuit avant que je n'arrive. Jalouse ? C'était en effet l'un de mes défauts. Cependant, je n'avais aucune raison de l'être avec lui. C'est vrai Jeremiah et moi c'était terminé... pourquoi être jalouse ? Ça n'aurait pas de sens, n'est-ce pas ? - « En faite, je trouve que cette femme me ressemble un peu, elle est juste peut-être légèrement superficielle. C'est à se demander si tu ne cherches pas ma copie, entre nous, l'originale est toujours meilleure. » - répliquais-je ironique et amusée. Je disais un peu n'importe quoi. Enfin, c'est vrai qu'elle me ressemblait, grande, fine, brune, les yeux clairs et un sourire charmeur. Quand on y réfléchit, il y avait beaucoup de femmes qui entraient dans ces critères - « Profiter? A quoi bon? Tu sais que tu peux toujours avoir ce que tu veux avec moi. Il suffit juste de le demander. A une époque tu savais le faire...maintenant je ne sais pas... » - « C'est vrai, mais tu ne devrais pas dire ça, tu sais je pourrais abuser de ce pouvoir... enfin je suis heureuse d'apprendre que je peux toujours avoir ce que je veux, même maintenant. » - dis-je l'air malicieuse.

C'est qu'elle était joueuse la petite Sullivan, comme dans ses souvenirs. Ce qui fait qu'il esquissa un sourire amusé. Ouep il était certain qu'elle aurait voulu jouer. « T'inquiètes pas, si tu veux un gage, l'occasion se présentera bien pour t'en donner un. » Il la regarda, gardant un sourire sur les lèvres. Il était certain qu'elle allait lui sortir un truc de ce genre. Le journaliste but une nouvelle gorgée de son cocktail, laissant la jeune femme faire pareil. Ainsi elle était venue ici pour Ambre. La curiosité de Jeremiah était à nouveau piquée et il se demandait depuis quand les deux femmes étaient amies. Elles semblaient tellement différentes l'une que l'autre. Il jeta un oeil sur la pièce. La miss de la soirée s'était déjà éclipsée. « Oh tu me connais trop bien Jeremiah Mason. » « Tu en aurais pas un à me présenter par hasard ? » Là il reposa ses yeux marrons sur elle. Possible. Il esquissa un sourire et répondit alors: « Humm...je peux chercher si tu veux. Mais cela doit se trouver. » Ouais elle avait tout cela devait elle, si elle le souhaitait. Mais les mots d'Everleigh voulait dire qu'elle n'était pas avec quelqu'un, qu'elle était célibataire. En même temps cela n'étonnerai pas Jeremiah. C'était une belle femme, intelligente, avec de la conversation et qui ne se prenait pas la tête. Alors il s'était plutôt attendu à ce qu'elle trouve chaussure à son pieds. « En faite, je trouve que cette femme me ressemble un peu, elle est juste peut-être légèrement superficielle. C'est à se demander si tu ne cherches pas ma copie, entre nous, l'originale est toujours meilleure. » Ooh, intéressant. Jer' posa son regard sur la barmaid. Il porta son verre à sa bouche. « Tu trouves? Je n'ai pas fait attention. Et puis tu sais, je ne cherche pas à retrouver ta copie. J'en ai assez avec l'originale. » Il sourit un peu plus. Oui une Everleigh dans sa vie, c'était déjà bien suffisant. Et puis en ce moment, il n'avait pas trop le temps de s'impliquer dans une nouvelle histoire. Il profitait juste de relations courtes sans attache. Cela lui convenait et apparemment à ces demoiselles aussi. Alors pourquoi se prendre la tête. « C'est vrai, mais tu ne devrais pas dire ça, tu sais je pourrais abuser de ce pouvoir... enfin je suis heureuse d'apprendre que je peux toujours avoir ce que je veux, même maintenant. » Cela le faisait rire. Sullivan était bien du genre à abuser de ce privilège. Mais il était étonné et amusé qu'elle se prenne au jeu. « Tu en doutais encore? » Il posa son verre à présent vide sur le buffet. Il jeta un œil sur les amuses-bouches et prit un canapé au saumon. Il n'avait rien mangé ce soir là et il avait une faim de loup. Pourtant il n'avait pas envie de se goinfrer de canapés. « Alors, dis-moi, quoi de neuf dans ta vie? Toujours entrain de jongler avec les bouteilles? »

« Humm...je peux chercher si tu veux. Mais cela doit se trouver. » - Je souriais. Il n'y avait pas à chercher bien loin, car il était devant moi. Jeremiah était tout à fait mon type au-delà de son apparence, j'aimais sa façon d'être. C'est bien pour cela que nous avions eu une relation tous les deux. Je ne le nierais pas, Jeremiah me plaisait toujours, même si nous étions séparés depuis quoi ? Un an environ. Seulement, je me rappelais aussi des raisons qui m'avaient poussé à le quitter. J'appréciais cet homme qui ne se prenait pas la tête... mais il y'a ne pas se prendre la tête et ne pas s'impliquer assez. Enfin bref. Le moment était mal choisi pour partir dans mes réflexions et penser à toute cette histoire avec Jer. D'ailleurs, il était déjà passé à autre chose depuis longtemps. Quant à moi, j'avais fait mon chemin aussi. Cela dit, nous restions en bons termes - « Tu trouves? Je n'ai pas fait attention. Et puis tu sais, je ne cherche pas à retrouver ta copie. J'en ai assez avec l'originale. » - « J'en ai assez avec l'originale ? Je ne sais pas vraiment comment je dois prendre cette phrase. » - dis-je avec le sourire. Quoi qu'il en soit, il était facile de deviner quel genre de femmes Jeremiah préférait : Les brunes aux yeux clairs. Si j'avais été blonde aux yeux noisette, peut-être n'aurais-je pas attiré autant son attention ? Du moins aux premiers abords. Je ne pensais pas que mon ex ne s'intéresse qu'au physique, qu'il n'ait que cette vision de surface. Je finissais de boire mon verre de cocktail, avant de le reposer sur le comptoir - « Tu en doutais encore? » - « Non, je voulais juste... vérifier. » - « Alors, dis-moi, quoi de neuf dans ta vie? Toujours entrain de jongler avec les bouteilles? » - me demandait t-il. C'est vrai qu'on n'avait pas eu trop l'occasion de se parler, ni de se voir ses derniers temps. J'esquissais un sourire avant de répondre : « Jeremiah, tu es quand même au courant que mon boulot ne se résume pas seulement à jongler avec les bouteilles ? » - Je riais légèrement - « Enfin bref. Je travaille beaucoup, mais le club accueille souvent des groupes sympa, alors je peux profiter des concerts en même temps. Tu devrais venir plus souvent... enfin je sais que tu bosses beaucoup. » - Je marquais une courte pause, plongeant mon regard dans le sien quelques instants - « Et toi alors ? Dis-moi tout... » - dis-je avant de décoller mon regard de Jer quelques secondes. Je balayais la salle du regard. Il y avait du monde à cette fête. Certains dansaient, alors que d'autres préféraient se tripoter sur le canapé, beaucoup avaient un verre d'alcool à la main. Je me demandais comment cette fête aller finir. J'espérerais pour Ambre que cela se passe bien. Ambre... où était t-elle ? C'était elle la reine de la soirée et je ne la voyais nulle part. Il faut dire qu'il y avait tellement de monde qu'il était difficile de retrouver un visage parmi la foule. Je me tournais de nouveau vers Jeremiah - « Tu l'as vue ? » - lui demandais-je - « Ambre. » - ajoutais-je, réalisant qu'il ne pouvait pas savoir de qui je parlais si je ne le précisais pas.

Elle me dévisagea alors avec de grand yeux, m'offrant alors l'un de ses plus beaux sourires dans une expression des plus adorables qui me fendit le cœur, me rappelant la triste vérité. L'étudiante n'était pas faite pour moi et elle passait son temps à me rappeler, rien qu'en voyant l'éclat de ses yeux parfaits et son sourire angélique qui se riait de moi, désignant, arrachant mes imperfections de la poitrine pour se river devant mes yeux pour preuve de ce qui était. Je reconnus alors immédiatement le regard qu'elle porta à mes lèvres et songeais dès lors à rompre notre contact mais fus porté par le désir de l'embrasser moi aussi, lui laissant lâchement faire le premier pas, tremblant presque devant son regard fou et laissant nos deux visages se rapprocher, nos lèvres se frôler avec délicatesse et puis s'entremêler avec douceur jusqu'à faire monter en moi plus de désir qu'il n'en faut pour ne plus refuser l'idée que nous échangions quelques baisers. Ce qu'elle déposa alors sur mes lèvres me déchira le cœur mais m'empêcha de refuser son contact alors que nous nous embrassions tendrement comme elle savait si bien être et faire et changions ce tendre baiser en quelque chose de langoureux sans tomber dans la fougue ni dans l'évocation d'un quelconque appel à l'acte sexuel et c'est bien ce qui me ramena à la réalité. L'étudiante était bien plus qu'une nuit, elle évoquait les lendemains, le toujours, la vie, tout ce à quoi je n'étais pas destiné, tout ce que je ne méritais pas et que je n'aurai jamais... ce qui m'aida à stopper ce baiser sans aucune vergogne apparente ni sans prendre de pincettes mais cette rupture brutale était nécessaire et sans laquelle jamais ce baiser n'aurait pris de fin. « Je ne sais pas à quoi tu joues mais ça ne me plait pas. » Dis-je en détachant mes mains de son bustier. « Je suis désolé. » Finis-je par dire en baissant les yeux, me préparant à affronter son regard que j'aimais tant et risquant de la perdre à jamais ou de lui faire du mal. Je fronçais toutefois les sourcils, essayant de recoller toutes les pièces du puzzle ensemble pour donner une explication à ma raison qui s'affolait par manque de réponse. « Je ne sais plus exactement ce que tu as dis l'autre jour mais il semblait clair que tu ne voulais pas de moi. » Dis-je alors en relevant la tête, croisant son regard avec incompréhension. « Je vais être honnête avec toi en te disant une chose qui m'as toujours semblé étrange. » J'attendis quelques instants avant d'ajouter. « Les femmes se plaignent d'être traitées comme des objets et je ne critique pas ce fait - j'admets moi-même avoir traité quelques femmes comme telles et je n'en suis pas fier -, mais comment voudraient-elles êtres traitées comme elles le méritent si elles-mêmes ne semblent pas capable de faire la même chose avec les hommes ? » J'arrêtais de froncer les sourcils, il paraît que ça donne des rides et que les rides me donnent un air de vieil homme grincheux. « Je ne dis pas que tu me traites comme tel, non loin de là mais entre ce que tu disais, la manière dont tu as réagi l'autre jour dans ta cuisine, je me disais que je t'avais manqué de respect et que tu ne voulais pas de moi et ce soir, ça semble être le contraire. J'ai bien vu la manière dont tu me regardes depuis qu'on est arrivés... » Je laissais le silence s'installer, parler avait toujours été difficile pour moi dans la mesure ou je n'aimais pas exprimer ce que je ressentais et non pas par manque de vocabulaire. De plus, j'avais eu le loisir d'y réfléchir durant mon temps-libre qui était assez conséquent d'ailleurs. « Je ne dis pas qu'une femme peut changer d'avis et là, je n'entends pas que tu veuilles m'épouser ou quelque chose d'aussi saugrenue que cela mais... si jamais tu voulais autre chose que t'amuser, saches que c'est une erreur parce que je ne suis pas quelqu'un pour toi et dans le sens inverse... tu... » Je décidais d'ouvrir mon cœur jusqu'au bout. « Je n'ai pas envie de simplement m'amuser avec toi car tu es beaucoup plus importante que cela à mes yeux et j'espère que tu comprendras. Je ne parle certes pas beaucoup habituellement mais tu sais comment je suis... parfois, il m'arrive de délier ma langue et de ne plus savoir s'arrêter... c'est l'alcool. » Dis-je dans un faible sourire.

Et puis, il brisa cet instant. Ce baiser doux, tendre... magique s'arrêta brutalement et mes prunelles vertes le fixaient. Il me repoussait, il ne voulait pas de moi. Qu'avais-je fait de mal pour qu'il me repousse de cette façon. Le sentiment de bien être et de joie que j'avais ressenti en l'embrassant s'estompait bien vite, ne me laissant que tristesse et déception. Wyatt déclarais qu'il était désolé, pas autant que moi en tout cas. Je le voulais, je voulais Wyatt mais j'étais apparemment la seule à le vouloir. Je restais silencieuse, le toisant de mes grands yeux tristes. Je ne comprenais rien. Un coup il semblait vouloir de moi et l'instant d'après il me repoussait. C'était pourtant bien lui qui m'avait avoué son désir de m'embrasser. J'avais peut-être mal interprété. La question n'était pas à quoi moi je joue, mais plutôt à quoi lui il jouait - « Je ne sais plus exactement ce que tu as dis l'autre jour mais il semblait clair que tu ne voulais pas de moi. » - C'était pourtant lui qui m'avait parlé d'amitié, qui s'était enfui avant même de m'avoir laissé un temps de réponse. Je l'écoutais poursuivre son discours sans l'interrompre, de toute façon, je ne sais pas si j'aurais été capable de parler. La boule en travers de ma gorge m'empêcherait très certainement de m'exprimer. Mes yeux s'humifères, toutefois aucune larme ne tombait. Pourquoi prenais-je son refus autant à coeur ? J'avais envie de fondre en larmes et faut dire ce qu'il y est son refus me faisait mal. Je me sentais affreuse, loin d'être désirable. Je détestais cette stupide robe, cette stupide fête et je regrettais de ne pas avoir bu assez, oui, de ne pas avoir bu assez afin de me souvenir de rien demain. Je ne voulais pas me souvenir de cette conversation, de la façon dont il avait rompu notre baisé, de la manière dont il m'avait repoussé - « si jamais tu voulais autre chose que t'amuser, saches que c'est une erreur parce que je ne suis pas quelqu'un pour toi et dans le sens inverse... tu... » - Cette phrase enfonçait le clou. C'est ce qu'on dit quand on ne veut pas de quelqu'un et j'avais bien compris qu'il ne voulait pas de moi. Une larme coula finalement sur ma joue. Je détestais ces larmes. Pourquoi fallait t-il que je sois si sensible ? Etais-ce l'alcool qui me faisait réagir plus rapidement que d'ordinaire ? Enfin, alcool ou pas, j'étais sensible. Il ne finissait n'avait pas fini sa phrase, mais je savais comment elle finirait. Il n'avait pas besoin d'en remettre une couche. Je n'étais pas quelqu'un pour lui. C'était clair et net. Tout ce qu'il disait était clair et tellement blessant - « Je n'ai pas envie de simplement m'amuser avec toi car tu es beaucoup plus importante que cela à mes yeux et j'espère que tu comprendras. Je ne parle certes pas beaucoup habituellement mais tu sais comment je suis... parfois, il m'arrive de délier ma langue et de ne plus savoir s'arrêter... c'est l'alcool. » - finit t-il par avouer dans un sourire, sourire auquel je ne répondis pas. J'étais importante à ses yeux, mais pas assez pour qu'il veuille de moi - « Comment est-ce que tu peux prétendre ne pas être quelqu'un pour moi ? Tu n'as pas le droit de dire ça. Je pense être capable d'en juger moi-même... et... l'autre jour dans la cuisine, j'ai été bête, j'ai mal interprété les choses, mais si tu m'avais laissé le temps de te répondre avant de partir, je t'aurais sûrement dit que moi, je ne voulais pas que de l'amitié. » - Je me rapprochais de lui - « Je ne joue pas Wyatt et je n'entends pas vouloir t'épouser ou quelque chose d'aussi saugrenue. » - Je reprenais une de ses phrases, puis marquait une courte pause - « Mais, je ne veux pas m'amuser avec toi. J 'ai compris que je ne suis pas assez bien pour toi, par contre je pense que tu es quelqu'un pour moi et tu me plais. Alors, c'est peut-être une erreur comme tu dis, mais c'est comme ça. » - J'essuyais les quelques larmes qui avaient coulé sur mon visage. J'avais parlé sincèrement et avec mon coeur, l'alcool me déliait la langue à moi aussi. Je baissais la tête un instant, essayant de me calmer un peu - « J'ai du mal à te suivre ce soir... Tu me dis que je te plais, que tu veux m'embrasser, mais d'un autre côté je suis pas quelqu'un pour toi et tu ne veux pas de moi... J'aimerais comprend quel est mon problème. » - Cela venait forcément de moi. Je ne le regardais toujours pas, plantée sur la piste sans danser.

Quand je lui dis que je comprenais ce qu'il voulait dire, il me sourit. Son sourire était ... attirant. Oui c'est ça, il était attirant et charmeur. Il avait aussi de très beaux yeux qui me dévisageaient. Quand je lui proposai l'endroit ou nous pourrions nous asseoir, il ne trouva rien à y redire. Nous nous assîmes sur la pelouse, et il me demanda d'un ton faussement sérieux « Zooey, dis-moi maintenant que nous sommes seul que personne ne peut nous entendre: tu ne serais pas une espionne venue prendre des informations top secrètes au sujet de notre hôtesse , hein ? » Je souris quand il nota que nous étions maintenant seuls. Il arqua un sourcil - geste plutôt séduisant - et bu une gorgée de sa bière. « Hein hein, peut-être bien.» plaisantais-je. « Je serais comment en espionne ?» lui soufflais-je en mimant tenir une arme, puis en riant ensuite. Je relâchai mon arme imaginaire, et portai également ma bière à mes lèvres. Il me demanda ensuite ce que je faisait dans la vie, et semblant vouloir rectifier son indiscrétion ajouta « on va faire un jeu : tu poses des questions, je pose des questions...un petit jeu du fait ou pas.Une gorgée pour les choses déjà faites...ça te va ?» J'esquissai un large sourire. J'étais curieuse d'en apprendre un peu plus sur le beau jeune homme qui me tenait une agréable compagnie. « Une sorte de je n'ai jamais, oui je suis partante !» Je levai ma bière vers Dirk. « Je commence ? Alors ... T'es tu déjà battu ... pour une fille ?» Je n'attendis pas qu'il me permette de commencer, j'en pris l'initiative. Je murmurai la fin de ma question en me rapprochant de lui, presqu'à son oreille. Je n'avais pas répondu à sa question sur ce que je faisais dans la vie, je préférais le faire miroiter.

«Il existe en nous des germes de ressemblance que développe l'amour. Un geste, une inflexion de voix, tôt ou tard, trahissent les amants les plus prudents.» Raymond Radiguet.

Était-ce parce que je n'en étais pas à mon premier rail que je ne me sentais ni confiante ni euphorique ? Ou était-ce parce que la douleur d'un cœur brisé est si insurmontable que même la prise de drogues ne peut rien y faire ? L'un dans l'autre il s'avéra que je sombrais dans un état plutôt dépressif et que la simple vue de ce monde qui me semblait indispensable il y a quelque temps me donnait la nausée. J'ignorais l'affreux qui avait osé me traiter comme un objet -chose dont j'avais agi dans le sens quelques mois auparavant- et sortis du manoir en ignorant les -5°C, la cocaïne avait probablement altéré ma perception du froid et de la fatigue. Peut-être était-ce dû à l'alcool que j'avais ingurgité par la suite, ne comptant plus le nombre de verres passés dans mon corps, me traversant de leurs morceaux froids et tranchants, me coupant, réduisant les entrailles de mon sinistre être, s'apprêtant à me voir disparaître alors dans un bain de sang. Ni l'alcool, ni le temps ne pouvait effacer la douleur que je ressentais, de l'embrasure de mes côtes à la salive brûlante qui empêchait ma respiration à chaque descente dans mon œsophage. A la rigueur, le temps pouvait assécher mes larmes et me rendre insensible, de sorte d'atténuer mes douleurs par cette leurre ridicule et totalement fausse que l'insensibilité au monde et à la vie, soulageant pour quelques temps ma conscience et mon âme dont les seuls souvenirs merveilleux de ma seule et unique nuit d'amour avec la jeune femme pourraient me ramener à la triste réalité.

En sortant de la pièce, je décidais d'aller faire un tour dans le jardin lorsque j'aperçus deux silhouettes au loin, un homme et une femme, visiblement occupés alors que la femme se penchait, s'approchant de l'oreille de celui-ci. Je fis alors volte-face, me rassurant avec le fait que des agents de l'entretien nettoieraient le dégât causé par tout ceci et qu'enfin, je n'aurai plus à me soucier des chambres et draps utilisés ou bien même d'aller aux toilettes sans craindre de m'assoir sur des liquides visqueux. Arrivant sur le perron, je notais l'absence de courage de m'assoir en plein milieu et ce malgré que la plupart des invités et des squatteurs étaient déjà dans la pièce et ne risquaient pas de devoir passer devant moi à moins qu'ils ne décident de rentrer chez eux. Alors je me postais à l'extrémité du perron près de quelques plantes et m'accoudais quelques instants contre le rebord d'une plantation, manquant de glisser sur mon bras en raison de l'obscurité adjacente qui ne m'avait permis de distinguer mon membre. Je retirais derechef mon bras en déposant ma tête sur le rebord froid et graniteux, sentant quelques larmes couler le long de mon visage sans sentir un seul sanglot me surprendre, comprenant alors que la douleur avait dépassé le stade du profond chagrin et avait atteint son point culminant : s'ancrer en moi. Ces larmes de tristesse n'évoquèrent alors plus de la douleur, de la haine ou du mépris mais le profond désespoir de mon âme chagrinée par le refus d'un être que j'aimais profondément. Des images s'imposèrent alors en moi, me provoquant une vague de ressentiments et de chagrin au souvenir d'un regard tendre et rassurant de la jeune femme, des sensations de ses caresses sur mon corps et de la volupté de nos baisers passionnés qui avaient fini par me rendre folle...

« Que tout cela s'arrête. » Murmurais-je comme une prière à l'inconnu, rêvant que ma peine s'apaise soudainement comme par enchantement. « Pourquoi... qu'ai-je fais de si mal, pourquoi... » La fin de ma phrase se termina alors dans un flot de larmes qui s'arrêta alors que le froid m'enveloppa, m'immobilisa dans un frisson à vous glacer le sang, capable de vous réduire en cendres. Cet arrêt brutal marqua la fin de mes larmes mais aussi celle de cette fête minable. Je n'allais pas rejoindre les étudiants sur la piste, ni même me fondre dans cette masse en souriant, j'allais partir ou rentrer dans ma chambre et dormir, oublier tout. Je désirais à ce moment précis : une bouteille et mes élégies de gabriel fauré par yoyoma. J'avais toujours eu une manière personnelle de sombrer, de me défoncer. A l'image d'un type nommé Wyatt Matthews qui me racontait il y a longtemps se défoncer sur Roxanne de Police... j'espérais qu'il ai changé de musique, je la détestait, lui l'adorait.

Ils avaient l'habitude de se tourner autour. Jeremiah aimait entrer dans ce jeu, la draguer alors qu'elle faisait la même chose. Un jeu, parfois c'était tout à fait ça, à d'autres moments ce n'était plus un jeu. En tout cas par pour lui, mais il aurait préféré se casser un bras plutôt que de l'avouer de vive voix. Tous deux étaient restés quelques mois ensemble. Pour Jer' c'était du sérieux. Lui qui prenait tout avec le sourire s'était impliqué dans cette relation parce qu'il avait envie que cela marche. Malgré tout ils avaient fini par se séparer. Alors peut-être que finalement Jeremiah n'était pas fait pour une vie à deux. Il avait pourtant fait des efforts, à croire que cela n'avait pas été suffisant.
« J'en ai assez avec l'originale ? Je ne sais pas vraiment comment je dois prendre cette phrase. » Reportant son regard sur son ex petite amie, il finit par esquisser un sourire. « Tu peux le prendre bien jte rassure. Tu n'es pas une fille qu'on remplace, même avec une « copie ». » Le journaliste planta ses yeux marrons dans les prunelles bleutées d'Everleigh. Non il était faux de dire que Jer' avait un type de fan défini. Il avait une préférence pour les brunes aux yeux clairs mais cela ne pouvait pas dire qu'il n'appréciait pas les blondes aux yeux marrons. Pour lui, c'était surtout une question de feeling, le physique était un attrait mais il fallait aussi que les deux personnes s'entendent bien sinon il était préférable de passer la soirée seul. Une nana avait beau être « canon » si elle était arrogante ou capricieuse, Jer était vide désintéressé. Parce qu'il cherchait surtout des filles naturelles, intelligentes et artistes. Et il voulait surtout ne pas se prendre la tête. « Jeremiah, tu es quand même au courant que mon boulot ne se résume pas seulement à jongler avec les bouteilles ? » Il était amusé par les propos de la brunette. « Hey j'ai pas dis ça, jte demandais juste si tu bossais toujours au bar. » Oui parce que depuis le temps qu'il n'avait pas eu l'occasion de lui parler, peut-être que certaines choses avaient changé pour elle. « Enfin bref. Je travaille beaucoup, mais le club accueille souvent des groupes sympa, alors je peux profiter des concerts en même temps. Tu devrais venir plus souvent... enfin je sais que tu bosses beaucoup. » Oooh que c'est mignon, Evy s'inquiète pour lui? Dis donc elle était une vraie mère poule. Il devait avouer effectivement qu'il ne prenait pas beaucoup de temps pour lui ces derniers temps. Et l'idée d'assister à un concert lui plaisait bien. « Je ne manquerai pas de venir. J'ai vu en effet les affiches. Mais bon jvoudrais pas non plus que tu crois que je te harcèle en venant dans TON pub. » Il sourit une nouvelle fois. Il la taquinait oui mais il était aussi un peu sérieux. Jeremiah avait mit un peu de distance entre la miss et lui après leur rupture. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il s'accroche, ce qui était faux bien sûr. Il avait tourné la page comme la barmaid l'avait fait. « Et toi alors ? Dis-moi tout... » « Bah tu sais, la routine. Le journal m'occupe beaucoup surtout depuis la révélation du fameux dossier de Livingscorp. Enfin j'imagine que tu es au courant. Sinon, j'ai repris la guitare et jpense aussi faire une virée sur Las Vegas. » Parce qu'il avait vraiment besoin de vacances, de prendre un peu de temps pour lui et la musique et les voyages l'aident à s'aérer un peu la tête. « Tu l'as vue ? » Jeremiah leva un sourcil. Qui donc pensa-t-il avant qu'Everleigh reprit le fil de sa pensée. « Ambre. » « Non désolé mais je suppose qu'elle n'est pas très loin, après tout c'est ça fête. Tu t'inquiètes pour elle? »

Quand je lui posai la première question de notre jeu, Dirk me souria assez largement. Quand je m'approchai je remarquai qu'il regardait les étoiles scintillant au dessus de nos têtes. Il réfléchissait à sa réponse sans doute. Durant ce laps de temps - et gardant toujours cette distance réduite - je pu remarquer qu'il était légèrement mal rasé - mais vraiment très légèrement, ce qui lui donnait un plus. Son visage était envoûtant, si je n'avais pas de self-control je l'aurais peut-être déjà embrassé. Mais heureusement, je savais me tenir. Puis il me répondit qu'adolescent nous ne faisions que des choses débiles, et pas forcement pour les bonnes personnes. Qu'il s'était une fois battu pour une fille, mais pas obligatoirement pour ses beaux yeux. Quand il prononça ces derniers mots, il plongea son regard dans le mien, exerçant une attraction sur moi que je n'aurais pu mesurer. Je le fixais avec intensité, un sourire charmeur en coin. Je savais - sans me vanter, c'était un fait - que mes yeux bleus profonds ne laissaient pas indifférents les hommes. Il bu une gorgée de sa cannette, affirmant par là sa réponse. Puis me demanda sur un ton plutôt séducteur si j'avais déjà voulu embrasser un inconnu. Il venait de tirer en plein dans le mille. Dirk était extrêmement attirant, et sa question de demeura donc pas sans réponse. Je lui souris, je me sentais simplement bien en sa présence. Il avait quelque chose qui me faisait me sentir bien, ce sentiment que je connaissais rarement ces derniers temps. « En réalité, j'ai la subite envie d'embrasser un bel inconnu là, maintenant.» Je me rapprochai un peu plus de son visage, sans pour autant prendre d'initiative. Je le regardais intensément, posant le bout de mes doigts sur les siens. J'humectai mes lèvres, attendant une quelconque réponse de sa part. Une chose se passait entre nous, un certain feeling. Il n'était pas de ces idiots sans conversations, sans intérêt. Dirk m'attirait vraiment, comme un aimant. J'avais chaud, mais je ne savais plus si cela était dû à l'alcool ou au bellâtre, au fond peu importait.

Il arrivât ce qu'il devait arriver. Dirk saisit mon visage pour l'attirer contre le sien, puis pressa avec fougue ses lèvres contre les miennes. Plus de distance entre nous, fatalement. Je glissai mes mains derrière sa nuque, embrassant ses lèvres douces et masculines, profitant de chaque seconde. Dirk m'embrassait sauvagement, passionné et sans manque de vigueur. J'adorais. Je parcourais sa chevelure blonde avec envie, tirant dessus par accoues. Sa paume contre ma nuque me réchauffait, ce contact était agréable. Je sentais le feu me monter aux joues, et peu à peu m'envahir tout entière. Je brûlais de désir, et je sentais que Dirk ressentais plus ou moins la même chose. Après ce baiser ardent, nous nous détachions l'un de l'autre, nous haletions de satisfaction. Nos regards se répondaient, le désir que l'on avait l'un pour l'autre se faisait sentir. Je ne savais pas beaucoup de choses sur Dirk, son nom, son gout pour la bonne musique et les bières, rien de plus. Mais cela me suffisait. Tout ce que je voyais c'est l'appel de son corps. Il murmura un "tu" hésitant, sans savoir ce qu'il voulait me dire - mais j'en déduis qu'il me demandait si j'étais partante - je lui répondis dans un murmure « Oui ...» Dirk se mit ensuite à me caresser, sa main se glissa sous ma robe, parcourant ma peau frissonnante. Et moi je glissai mes mains sous son t-shirt, ardente et entreprenante. Je le laissais faire, ses mains baladeuses provoquaient en moi un plaisir intense. Je blottis mon visage dans son cou, reniflant son parfum exquis. Sa peau était enivrante, et j'étais prête à me donner entièrement à lui.

Oui, il nous arrivait souvent de nous tourner autour. Lorsque je lui faisais des avances, il ne lui fallait que quelques instants pour entrer dans mon jeu. C'était tout comme un jeu... enfin peut-être pas tant que ça. L'attirance entre nous était toujours présente, du moins de mon côté, mais je ne crois pas que Jeremiah soit insensible à mes charmes. Il y avait bien succombé par le passé, cela pouvait être entre le cas. Je ne savais pas où tout ceci nous mènerait, sans doute nulle part, cependant, j'aimais cela. Parfois, j'aimais à penser qu'il veuille de moi... enfin bref. Je crois qu'il était difficile pour moi de m'empêcher de lui tourner autour comme ça - « Tu peux le prendre bien jte rassure. Tu n'es pas une fille qu'on remplace, même avec une « copie ». » - Je décrochais un nouveau sourire. Je soutenais son regard, me perdant quelques instants dans ses yeux noisette. Un regard et un sourire qui m'avait tant séduit autrefois et qui avaient toujours leur effet d'ailleurs - « Je suis d'accord avec ça. » - dis-je en souriant. Je ne me vantais pas ou si je le faisais, c'était toujours pour plaisanter. J'avais confiance en moi, c'est certain, mais juste ce qu'il faut. Dans la vie de tous les jours, j'étais plutôt quelqu'un de naturel et qui ne se prend pas la tête. C'est peut-être ce qui attirait chez moi, car oui, je savais que je plaisais. Je ne cherchais pas forcément à plaire et quand bien même, je n'avais pas beaucoup d'efforts à faire. On m'avait dit que j'avais ce truc qu'on appel le charisme, ce qui me permettait suscité l'attention de l'adhésion des autres. J'obtenais aussi rapidement la confiance des autres. Une qualité que Damon aimait chez moi, étant une de ses fidèles membres des cavaliers noirs, mes capacités pouvaient aider à tromper l'adversaire. Enfin bref. Assez parler de moi - « Hey j'ai pas dis ça, jte demandais juste si tu bossais toujours au bar. Je ne manquerai pas de venir. J'ai vu en effet les affiches. Mais bon jvoudrais pas non plus que tu crois que je te harcèle en venant dans TON pub. » - Me harceler ? N'importe quoi. Jeremiah était loin de me harceler ou même d'être collant. Ce qui était très bien, car j'avais horreur qu'un homme ou une femme soit trop après moi. Jer le savais bien et d'ailleurs, il n'aimait pas être collé non plus. C'est sans doute pour ça que nous avions été bien ensemble - « Tu as tout intérêt à venir. Ce n'est pas Arctic Monkeys, mais c'est un jeune groupe de rock. Ils ne sont pas encore très connus, mais ils sont géniaux. Je suis sûr que tu aimeras et en plus, je serais là... » - Je souris derechef soutenant son regard - « Et t'inquiètes pas, je ne pense pas que tu me harcèles. J'aimerais que tu viennes. » - ajoutais-je sincèrement - « Ta compagnie n'est pas trop déplaisantes, tu sais. » - Loin de là. Je m'intéressais à mon tour à la vie de mon ex petit ami - « Bah tu sais, la routine. Le journal m'occupe beaucoup surtout depuis la révélation du fameux dossier de Livingscorp. Enfin j'imagine que tu es au courant. Sinon, j'ai repris la guitare et jpense aussi faire une virée sur Las Vegas. » - « Qui n'est pas au courant ? En plus, j'y étais à la conférence. » - C'est surtout la seconde partie de sa phrase qui attira mon attention - « J'espère que j'aurais de nouveau l'occasion de t'entendre, tu sais que j'aime t'écouter jouer. D'ailleurs, tu pourrais aussi reprendre ton rôle de prof, parce que ta pauvre élève connaît toujours que deux pauvres accords. » - Jeremiah m'avait appris quelques accords à la guitare lorsque nous étions ensemble. Juste des petites choses simples - « Vegas ? Ne me dis pas ça, je pourrais avoir envie de venir et même de partir après la fête. Cela fait trop longtemps que j'ai pas fait une viré hors de Wellington. C'est pas dans mes habitudes. » - dis-je l'air enjoué. J'aimais l'aventure et l'imprévu, j'étais tout à fait capable de le faire, partir ce soir n'importe où. Mais une autre pensée me revint à l'esprit : Ambre. Je ne savais pas où elle était et c'est vrai que je m'inquiétais de son état, ce que Jeremiah me demanda immédiatement. Kyle ne s'était toujours pas pointé et ma promesse semblait être compromise. J'avais promis à Ambre que les choses s'arrangeaient, que sa peine disparaîtrait. Il fallait que Kyle vienne, car je n'avais pas le pouvoir de le faire moi-même - « Oui. Justement c'est sa fête, elle devrait être là avec ses invités. » - dis-je essayant de me convaincre que je m'en faisais pour rien. Ambre devait bien être dans le coin. Je reportais mon attention sur Jeremiah, lui offrant le plus fabuleux de mes sourires.

Ils jouaient au jeu du chat et de la souris et cela les amusait à vrai dire, ils y prenaient goût et c'était devenu un véritable jeu entre eux. Jeu qui était parfois sérieux, d'autres fois beaucoup moins. Mais s'il y avait une évidence, encore aujourd'hui, c'est que ces deux là se plaisaient encore mutuellement. Après tout ils avaient eu une histoire ensemble et on ne pouvait pas effacer ce qui s'était passé entre eux. Jeremiah avait continué sa route, tout comme Everleigh mais il était évident qu'il y avait encore de l'attraction entre les deux jeunes gens. Il n'y avait qu'à voir les sourires qu'ils s'échangeaient, oubliant un peu ce qui pouvait se passer autour d'eux. « Tu as tout intérêt à venir. Ce n'est pas Arctic Monkeys, mais c'est un jeune groupe de rock. Ils ne sont pas encore très connus, mais ils sont géniaux. Je suis sûr que tu aimeras et en plus, je serais là... » La proposition était alléchante. Il est vrai que le journaliste n'était pas allé au pub de la barmaid depuis un bon moment. Il se renseignait parfois de temps en temps grâce à Tom Bradford qui s'occupait de la rubrique « Spectacles, fêtes et vie nocturne à Wellington ». A plusieurs reprises, il s'était dit qu'il pourrait aller un de ces soirs mais à chaque fois une affaire urgente l'avait retenu, soit au journal, soit avec la Fondation Isis. Ce qui fait que cela faisait un moment qu'il n'avait pas mit les pieds dans le bar de la jeune brunette. Elle se souvenait bien aussi des gouts musicaux de son ancien compagnon. Oui il était fan de ce groupe anglais et cela depuis dès années. Il aimait d'ailleurs le rock en général et surtout pas ce genre de nuisance sonore qu'on appelait « techno ». « Et t'inquiètes pas, je ne pense pas que tu me harcèles. J'aimerais que tu viennes. » A nouveau, il esquissa un sourire. « Une invitation comme celle-ci ne se refuse pas, et je viendrai avec plaisir. » Oui il pouvait quand même se libérer une soirée pour aller voir Evy. Et puis il savait qu'il devait prendre un peu de repos alors c'était une bonne occasion de le faire. Puis la jeune femme fit allusion à son goût pour la musique. Oui il est vrai qu'il appréciait jouer un peu de guitare, ou même un peu de piano. Cela avait toujours était une façon pour lui de faire le vide, de penser à autre chose qu'à son boulot. « J'espère que j'aurais de nouveau l'occasion de t'entendre, tu sais que j'aime t'écouter jouer. D'ailleurs, tu pourrais aussi reprendre ton rôle de prof, parce que ta pauvre élève connaît toujours que deux pauvres accords. » Ah oui, cela il avait apprécié lui apprendre quelques accords de base. Ils avaient partagé ces moments ensemble, étant un peu plus complices encore grâce à ces moments musicaux. Jeremiah esquissa un sourire amusé. Il se souvenait bien de ces fois où Evy s'était énervée parce qu'elle n'arrivait pas à assimiler un certain nombre de notes qu'il lui avait montré. Il avait bien cru retrouver sa guitare à l'autre bout de son appartement. « Et bien tu sais que tu es toujours la bienvenue chez moi, ma porte te sera toujours ouverte. Je te donnerai de nouvelles leçons, juste toi et moi. » C'est que ces moments lui manquaient. Il aimait bien jouer, mais encore plus pour quelqu'un, pour partager un moment privilégié. « Vegas ? Ne me dis pas ça, je pourrais avoir envie de venir et même de partir après la fête. Cela fait trop longtemps que j'ai pas fait une viré hors de Wellington. C'est pas dans mes habitudes. » Jeremiah hocha ensuite doucement de la tête, oui il avait envie de prendre des vacances. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait mais plutôt la possibilité. Il sourit toutefois aux paroles de la jeune femme. « Jdois avouer que les virées en dehors de l'Etat me manque aussi. Alors promis si je pars, je te fais signe mais ma consigne reste la même, un seul bagage. » Il sourit. Oui Evy et lui étaient déjà partie en Californie et la miss avait prit quasiment toute sa maison. Jer' avait même eu du mal à fermer le coffre ce jour-là.

Je vis alors ses yeux s'humidifier alors qu'elle se tenait là, à mes cotés sans que nous nous touchions désormais. Elle resta alors devant moi sans mot dire et laissa tomber une larme qui coula lentement sur sa joue, une larme qui me fendit le cœur alors que j'essayais de lui faire comprendre que nous ne pouvions pas être ensemble. Sa tristesse était visible, palpable ce qui justifia le fait qu'elle ne répondit pas à mon sourire. « Comment est-ce que tu peux prétendre ne pas être quelqu'un pour moi ? Tu n'as pas le droit de dire ça. Je pense être capable d'en juger moi-même... et... l'autre jour dans la cuisine, j'ai été bête, j'ai mal interprété les choses, mais si tu m'avais laissé le temps de te répondre avant de partir, je t'aurais sûrement dit que moi, je ne voulais pas que de l'amitié. » « Oh, je vois. » Dis-je, alors que ses révélations me nouaient aussi la gorge. Dans tous les cas, elle m'avait repoussé si violemment que l'ardeur de son refus m'avait transpercé le cœur, me faisant comprendre qu'elle ne voulait pas de moi ni de mon corps et aujourd'hui, elle me révélait que c'était le contraire, qu'elle voulait de moi plus que de l'amitié et cette confession me fit alors réfléchir mais à quoi bon pousser la réflexion. L'étudiante n'était pas faite pour moi et je n'étais pas pour elle, nous devions comprendre cela et composer avec. Jaymee se rapprocha alors de moi et j'eus la nette impression qu'elle n'allait pas s'en tenir à mon refus mais surtout qu'elle pouvait me faire céder, perspective que je détestais. « Je ne joue pas Wyatt et je n'entends pas vouloir t'épouser ou quelque chose d'aussi saugrenue. Mais, je ne veux pas m'amuser avec toi. J 'ai compris que je ne suis pas assez bien pour toi, par contre je pense que tu es quelqu'un pour moi et tu me plais. Alors, c'est peut-être une erreur comme tu dis, mais c'est comme ça. » J'eus l'intention d'essuyer les larmes de ses joues mais elle le fit d'elle même, soulageant ma conscience et effaçant cette vision d'horreur. Son regard ne croisait pas le mien, le fuyait-elle ? « Tu ne comprends pas. » Dis-je en soupirant. « J'ai du mal à te suivre ce soir... Tu me dis que je te plais, que tu veux m'embrasser, mais d'un autre côté je suis pas quelqu'un pour toi et tu ne veux pas de moi... J'aimerais comprend quel est mon problème. » « C'est moi qui ne suis pas assez bien pour toi. Tu n'y es pour rien, tu es une bonne personne, une trop bonne personne et je ne voudrai pas briser cela. J'ai franchi quelques limites, je te l'accorde, jamais je n'aurais dut t'avouer que tu me plaisais ni à quel point j'avais envie de t'embrasser mais... » Je cherchais son menton que j'attrapais d'un revers de main pour qu'elle croise mon regard qui ne se voulait ni moqueur ni agacé, plutôt bienveillant. « Tu n'as aucun problème, retiens-ça. Le problème a toujours été moi. En revanche, je crois qu'on gêne. » Dis-je en la poussant sur le côté en vue de deux étudiants qui commençaient à se pousser des épaules. Je me décalais de quelques pas vers le bar. « Viens. » Dis-je en lui adressant un sourire très doux.

J'avais envie d'une bonne bière, une bonne bière fraîche et pourquoi pas quelques cigarettes. Je tâtais mes poches, parfait, il me restait un paquet. J'hésitais à sortir, il aurait été malvenu de sortir pour fumer avec les larmes de l'étudiante. Je profitais de cet instant de réflexion pour demander une bière et supposais qu'elle m'avait suivi. Qu'allais-je bien pouvoir lui dire ? Que j'étais libéré sous caution, incarcéré pour meurtre et qu'en plus je n'avais ni connu ni vécu cette vie ? Qu'en plus de cela, je risquais de quitter ce monde dans quelques temps, lassé, agacé et traumatisé par ce semblant d'existence qui m'exacerbait ? Ma vie était trop compliqué et dès lors que nos lèvres s'étaient entremêlées pour la première fois, nous étions passés du fantasme à la réalité et cette limite que nous avions franchi faisait de nous des amants dans le sens ou nous savions pertinemment que l'on éprouvait pour l'autre plus qu'un désir physique, un désir intellectuel et la volonté d'établir quelque chose à deux et ces pensées nouvelles et franchement désagréablement agréables me troublèrent et je décidais d'enfiler ma bière en un rien de temps pour calmer ce maudit mal de tête qui commençait à me prendre le chou.

A cet instant, j'étais incapable d'affronter son regard. C'était trop difficile et une douleur supplémentaire que je décidais de ne pas m'infliger. Je le savais depuis le début. Je savais que Wyatt ne voudrait pas être avec moi. Je m'y étais préparé, mais jamais je n'avais imaginé que cela me blesserait autant, que je ressentirais cette douleur dans ma poitrine. Il ne me laissait même pas une chance. Je regrettais d'avoir été assez idiote pour espérer. Je détestes l'espoir, on dit qu'il fait vivre et que fait t-on quand cet espoir est réduit à néant ? On désépére - « Tu ne comprends pas. C'est moi qui ne suis pas assez bien pour toi. Tu n'y es pour rien, tu es une bonne personne, une trop bonne personne et je ne voudrai pas briser cela. J'ai franchi quelques limites, je te l'accorde, jamais je n'aurais dut t'avouer que tu me plaisais ni à quel point j'avais envie de t'embrasser mais... » - Encore un vieux discours qui servait à me repousser en douceur. Je voulais juste qu'il cesse de me parler, qu'il arrête ça et m'en aller. J'avais qu'à appeler un taxi et partir ou même marché bien que la ville soit assez loin. Peut importe. Je m'en fichais du moment que je n'avais plus à entendre ses conneries. Il attrapait mon menton d'un revers de main et me forçait à le regarder. Je détestais cela - « Tu n'as aucun problème, retiens-ça. Le problème a toujours été moi. En revanche, je crois qu'on gêne. » - ajoutait t-il, avant de me pousser sur le côté. J'ignorais pourquoi je m'efforçais à le suivre et à rester à ses côtés. La soirée était finie pour moi de toute façon, fini et quel beau désastre ! - « Tu me surestimes. » - déclarais-je. Oui, parce que je ne me reconnaissais dans aucun de ses mots. Une trop bonne personne. Plutôt un monstre. Dans le fond, c'était peut-être mieux ainsi. Je savais pertinemment que je ne pouvais pas me permettre d'être avec lui, ni avec personne. Je n'étais faite pour aucun homme. Les cas comme moi, ça reste seul et enfermé. Pourtant, ce désir que j'éprouvais pour Wyatt était plus fort que tout, plus fort que cette voix dans ma tête qui me disait que je ne pouvais pas - « Et en plus, tu n'as rien écouté de ce que je t'ai dit. Je décide moi-même de qui est assez bien pour moi ou pas ! C'est vrai ! Je n'ai pas besoin que tu me traites comme si j'étais une petite chose fragile et précieuse ! Laisse-moi faire mes choix et même si tu n'étais pas fait pour moi, quand bien même ce serait une erreur, laisse-moi la faire. » - dis-je en élevant légèrement le ton. Il y avait tellement de bruit que personne ne nous porterait attention.

J'avais besoin de boisson. Quelque chose de fort. J'avais beau essayé, je savais que rien de ce que je dirais ne changerait les choses. Wyatt était persuadé de ne pas être pour moi, que je n'étais pas pour lui, tout ça avant même d'avoir essayé. Comment pouvait t-il le savoir ? Soit il en était vraiment convaincu, soit je ne lui plaisais pas tant que ça. C'est vrai, lorsqu'on désire vraiment quelqu'un, ce désir fini toujours pas être plus fort que le reste. Je le savais, parce que j'avais essayé d'écouter la raison, mais le désir l'emportait toujours. Je commandais une vodka. C'était parfait pour ma situation. Boire pour oublier. Oublier cette maudite soirée. Oui, j'allais boire jusqu'à n'en plus pouvoir et demain, j'espèrerais ne pas me souvenir de cette fête. Il se passa plusieurs minutes pendant lequel je n'adressais ni un mot, ni un regard à Wyatt. Face à mon verre, je m'enfermais dans mes réflexions, je n'étais plus vraiment là. Il pouvait très bien dire quelque chose, je n'écoutais plus rien. J'attrapais mon verre pour en descendre quelques gorgées. Je laissais le goût de la boisson me saisir, me secouer. Mon regard se perdait parmi la foule, sur ses visages d'étudiants saoul, bourrés, euphoriques. Ils avaient l'air de s'amuser dans le fond. Je finissais mon verre et en prenait un autre à la suite. J'avais sûrement l'air pitoyable à m'enfiler ces verres dans l'unique but d'apaiser ma peine et ma déception, d'être tellement saoule que je serais incapable de réfléchir. C'était exactement ça qu'il me fallait. Je me demandais si fumer de l'herbe ne serait pas plus adapté à mon cas. La notion du temps m'échappait et j'avais fini ce nouveau verre. C'est alors que je me tournais vers Wyatt. Lui aussi semblait dans ses pensées... du moins c'est l'impression que j'avais en le regardant - « Ecoutes Wyatt, oublions ça pour ce soir. Après tout, tu m'as emmené ici pour qu'on s'amuse non ? » - Dans un mouvement rapide, je m'approchais de lui avant de murmurer dans son oreille : « Alors amusons nous... » - Je déposais un baisé sur ses lèvres - « Rien que ce soir... » - Mes lèvres se portaient sur son cou et je l'embrassais avec une frénésie nouvelle - « Sans penser à demain, on s'en moque, demain est un autre jour, mais ce soir je veux que tu sois à moi. » - murmurais-je d'une voix suave entre deux baisés fous. J'étais prise de folie, l'alcool aidant. A défaut d'avoir plus, je voulais qu'il m'accorde juste cette nuit. Je lui offrirais mon corps et nous cederions à nos désirs, simplement cette nuit. Peut-être cherchais-je à partager davantage avec lui, quelque chose qui impliquait qu'il ne me voit pas comme une amie. Je ne pensais même pas aux conséquences que cela aurait sur demain. Tout ce qui m'importait, c'était maintenant. Une preuve que l'alcool faisait son effet, car ce n'était pas moi du tout. Je me posais toujours des questions - « ... On devrait aller dans un endroit un peu plus... intime. » - dis-je dans un nouveau murmure, croisant son regard un instant. Je n'étais pas hésitant, ni troublée, ni gêné. En fait, j'étais sûr de moi et de ce que je voulais. Je caressais sa nuque de mes mains, mon visage à quelques centimètres du sien - « Ne cherche pas à résister, c'est inutile... » - ajoutais-je dans un souffle, jouant avec ses lèvres sans l'embrasser.

« Une invitation comme celle-ci ne se refuse pas, et je viendrai avec plaisir. » - Je souriais avec satisfaction. Cette réponse me plaisait tout comme l'idée qu'il vienne à cette soirée. Je me ferais un plaisir de le retrouver. Lorsque nous étions ensemble, nous avions fait pas mal de sorties, en concert notamment. Cet intérêt pour la musique et pour le rock nous rapprochait très certainement. Oui, nous avions passé de bons moments ensemble, car nous avions des choses à partager. Et puis, je m'intéressais toujours à ce qu'aimait mes partenaires, je ne rechignais jamais à ce qu'une personne me fasse découvrir son univers. Au contraire, j'aimais cela. Bien sûr, je n'avais pas toujours les mêmes goûts, mais je savais apprécier pas mal de choses - « Et bien tu sais que tu es toujours la bienvenue chez moi, ma porte te sera toujours ouverte. Je te donnerai de nouvelles leçons, juste toi et moi. » - C'est vrai que quand j'y repense, tous ces moments-là me manquaient. Ses cours de guitare, nos sorties, nos week-ends et même nos soirées passés chez l'un ou chez l'autre à regarder des dvd. Enfin, c'était des choses que nous n'avions pas perdues, nous pouvions toujours passer de bons moments ensemble, mais ce n'est pas tout à fait pareil - « Juste moi et mon professeur... je suis tout excitée rien qu'à cette idée. » - dis-je avec un sourire en coin et l'air plein de sous-entendus, un brin de malice dans les yeux. Quoi c'est vrai que cette perspective était... intéressante. Mais je devais sérieusement arrêter de faire ça, de dire ce genre de choses et de lui tourner autour - « Jdois avouer que les virées en dehors de l'Etat me manque aussi. Alors promis si je pars, je te fais signe mais ma consigne reste la même, un seul bagage. » - j'étais amusée par sa réplique. Je savais à quoi Jeremiah pensait en ce moment. Je n'avais pas emmené tant de choses que ça la dernière fois, les hommes exagère toujours - « Super ! Promis un seul bagage, après tout, est-ce que j'ai besoin de tant de vêtements que ça pour une simple virée ? » - répondis-je avec un nouveau sourire. Encore un sous entendu ? Bien sûr que non, qu'allez vous encore imaginer.

« Juste moi et mon professeur... je suis tout excitée rien qu'à cette idée. » Jeremiah posa son regard sur Evy, amusée par l'attitude de la barmaid. Elle était taquine ce soir, encore plus que d'habitude. Et cela le fit sourire. « Tu es sûre qu'on parle de la même chose? » Il leva un sourcil, ne pouvant s'empêcher de sourire. Il savait bien que la jeune femme appréciait la musique mais bizarrement, il avait l'impression qu'elle ne parlait pas que de musique. Lui, cela ne le dérangeait pas, au contraire. Il voulait bien être son professeur dans d'autres matières. Et puis ce n'est pas comme si c'était une corvée. Il appréciait passer du temps avec la jeune femme. Elle était de bonne compagnie et ils avaient de nombreux points communs, non seulement au niveau de la musique, des voyages mais aussi du caractère. Ils s'entendaient toujours bien, même après leur rupture. « Super ! Promis un seul bagage, après tout, est-ce que j'ai besoin de tant de vêtements que ça pour une simple virée ? » « Je ne sais pas, jme demande toujours comment tu fais pour arriver à fermer tes valises quand tu pars. Encore une truc de fille. » Le journaliste était toutefois un peu étonné que son ex copine soit de nouveau partante pour partir avec lui sur les routes. Ainsi il n'était pas désagréable de voyage à ses côtés. La musique ambiante passa d'un bon vieux rock à de la pop. Jer' grimaça un peu. Il jeta un œil sur la table. Il prit deux bouteilles de bières posées parmi d'autres, devant eux. Il en donna une à Everleigh et garda la seconde en main: « Que dirais-tu d'aller faire un tour dehors? Cette musique va nous rendre sourd. » Et il avait aussi envie de prendre l'air. Il faisait trop chaud à l'intérieur. Quand la jeune femme accepta, ils quittèrent tous les deux le manoir. Jer' jeta un œil en partant, cherchant Dirk ou Wyatt des yeux mais rien. Une fois dehors, le journaliste proposa de s'asseoir dans le parc, devant le manoir, qui donnait accès sur l'allée menant à la rue et à la route. Il ne faisait pas très froid ce soir là, mais il y avait une brise un peu fraiche. Il mit alors sa veste qu'il tenait à sa main libre, sur les épaules de la demoiselle. Cela lui rappelait quelques souvenirs...

« Tu me surestimes. Et en plus, tu n'as rien écouté de ce que je t'ai dit. Je décide moi-même de qui est assez bien pour moi ou pas ! C'est vrai ! Je n'ai pas besoin que tu me traites comme si j'étais une petite chose fragile et précieuse ! Laisse-moi faire mes choix et même si tu n'étais pas fait pour moi, quand bien même ce serait une erreur, laisse-moi la faire. » Elle éleva alors le ton dans un élan qui m'intrigua. Jaymee n'était pas du type à s'emporter ni même se lancer dans de phrases aussi longues, dans un tel discours, je fronçais les sourcils avant de soupirer. Elle commanda alors un verre et je la laissais faire, elle était visiblement assez grande pour surveiller elle-même sa consommation, je fis de même et demandais un shooter de téquila que j'enfilais à la suite alors qu'elle en était déjà à son second. « Doucement speedy... » Finis-je par dire, l'œil taquin, le sourire amusé aux lèvres. Elle se tourna alors vers moi avant de s'approcher de moi avec un regard qui m'inquiéta. L'air qu'elle tenait me signifiait clairement qu'elle voulait de moi autre chose de que l'amitié, qu'elle allait s'apprêter à me séduire et sachant pertinemment à quel point il était dur pour moi de la repousser, je m'apprêtais à l'éloigner mais son doux murmure à mes oreilles me provoqua comme une décharge électrique, m'emportant derechef dans une tension sexuelle qui s'avéra être partagée. « Ecoutes Wyatt, oublions ça pour ce soir. Après tout, tu m'as emmené ici pour qu'on s'amuse non ? Alors amusons nous... » « Toi non plus tu ne prêtes pas attention à ce que je dis... arrête de me regarder comme ça... » Dis-je en reposant mon verre vide alors qu'elle s'approchait encore de moi, si près qu'elle déposa un baiser sur mes lèvres. « Rien que ce soir... » « Ce n'est pas bien... » Ses lèvres se déportèrent alors sur mon cou et elle m'embrassa avec une frénésie qui me provoqua de nouvelles décharges et de nouveaux picotements qui n'avaient de but que de m'asticoter d'avantage et de la désirer physiquement. « Sans penser à demain, on s'en moque, demain est un autre jour, mais ce soir je veux que tu sois à moi. » « Je ne connaissais pas cet aspect de ta personnalité. » Néanmoins, je ne m'interrogeais pas plus sur ce comportement, persuadé que si je ne connaissais rien de cette Jaymme, c'était pour la bonne raison que nous avions toujours étés amis si bien que ces baisers fous n'auraient pas eu de sens puisque ni l'un ni l'autre n'avait pensé à l'autre de cette manière il y a quelques mois. Sa voix suave m'excita soudainement et ses deux baisers m'embrasèrent le cou...

Mes mains glissèrent le long de sa taille pour attraper l'une de ses jambes que je relevais pour l'attirer à moi. Je n'étais pas pudique, de plus, la soirée s'y prêtait, les autres faisaient de même et bien pire... certaines jeunes filles risquaient de l'avoir déjà fait avant même d'entrer dans une des nombreuses chambres du manoir... je connaissais ce type de fête... Jaymee était-elle de ce genre ? Moi qui l'avait imaginé vierge... j'étais bien surpris. « ... On devrait aller dans un endroit un peu plus... intime. » « Je ne sais pas, franchement Jaymee...» C'était mal, très mal... mais pourquoi résister au désir... pourquoi souffrir de ne pas être avec elle et de ne pas coucher avec elle en même temps ? Cela en était trop pour l'homme que j'étais et elle était si entreprenante ! Ses caresses sur ma nuque me titillèrent de nouveau. « Ne cherche pas à résister, c'est inutile... » Je caressais la cuisse que j'avais attrapé et glissais ma main plus haut, dans la direction de son entrejambe, ne résistant plus à ses attaques sournoises ni à l'effleurement de nos lèvres qu'elle maitrisait à la perfection. « Tu es bien sûr de ce que tu veux ? Juste ce soir, il ne se passera rien d'autre après, n'est-ce pas ? » Dis-je dans un souffle, embrassant son cou puis m'arrêtant derechef, reposant sa jambe et essayant de retenir quelque chose qui allait bientôt me trahir. « Stop, Stop ! » Je la repoussais de quelques centimètres, pensant immédiatement à la vue de Dirk et Jeremiah entrain de se caresser. Allez, bon dieu ! Calme toi petit ! Je passais une main sur mon entrejambe à moi pour me forcer à calmer les ardeurs. Mes joues étaient rouges. « J''en ai très envie moi aussi. Mais pas ici... Voici ce que je te propose. On s'amuse encore un peu ici et on termine chez toi ou chez moi, d'accord ? J'ai pas très envie de me faire interrompre, si tu vois ce que je veux dire... » Finis-je par dire, commandant deux cocktails très forts au barman. « Tu pourras te retenir ? » Dis-je d'un sourire amusé, l'attrapant par la taille pour la serrer contre moi. « Pour information, je crois que le type en bleu, là sur le côté, se touche en te regardant... »

Je ne prêtais peu d'attention à ses remarques, bien trop occupée par les baisers que je lui donnais dans le cou. Je voulais qu'il me succombe, ne pas lui laisser une chance, ni un prétexte de me résister. Il avait raison ce n'était pas bien. Nous ne devrions pas, seulement, mon désir était trop fort. Si je ne pouvais pas avoir de véritable relation avec lui, je voulais au moins l'avoir pour une nuit. Je voulais que l'on partage ce moment d'intimité ensemble, car quoi qu'il arrive, c'est quelque chose, un souvenir, qu'il ne pourrait pas m'enlever. J'aurais au moins eu ça. J'aurais au moins laissé mon désir physique s'exprimer. J'en souffrirais peut-être demain, peut-être pleurerais-je en ayant le souvenir de cette nuit passée, de ce moment déjà envolé. Pour l'heure, j'étais concentrée sur le présent et Wyatt semblait répondre positivement à mes baisés et à mes caresses. Je n'étais pas hésitante, contrairement à ce que j'aurais été si je n'avais rien bu. L'alcool était t-il le remède à ma timidité et à ma nervosité ? En ce moment, j'étais tout sauf nerveuse. Je savais ce dont j'avais envie et je ne laisserais pas Wyatt me repousser cette fois-ci. Je sentis ses mains glisser le long de ma taille pour attraper l'une de mes jambes qu'il relevait. Plaquée contre lui, je n'avais qu'une envie, c'est que nous nous débarrassions de nos vêtements afin de sentir la chaleur de sa peau et de m'enivrer de son odeur. Pas ici bien, pas devant tout le monde. J'avais beau être saoule, je ne comptais pas le faire en public. C'est ce pourquoi je proposais un endroit plus intime. Il y avait sûrement des chambres dans cet immense manoir. Nous ne serions pas les seuls à aller en emprunter une. Il caressait ma cuisse, remontant dangereusement en direction de mon entrejambe. Un courant électrique me traversa alors tout le corps, je sentais une chaleur nouvelle m'envahir, tandis-ce qu'il embrassait mon cou - « Tu es bien sûr de ce que tu veux ? Juste ce soir, il ne se passera rien d'autre après, n'est-ce pas ? » - Mes yeux le dévoraient et je me mordis la lèvre inférieure - « J'ai jamais été aussi sûr de moi. Rien que ce soir, je te le promet. » - dis-je sur un ton mélodieux et charmeur, lorsqu'il me repoussa, moi et mes caresses. Je compris immédiatement pourquoi, ce qui me décrocha un petit sourire en coin. C'était la première fois que je voyais Wyatt rougir. J'étais satisfaite de moi et de l'effet que je lui faisais - « J''en ai très envie moi aussi. Mais pas ici... Voici ce que je te propose. On s'amuse encore un peu ici et on termine chez toi ou chez moi, d'accord ? J'ai pas très envie de me faire interrompre, si tu vois ce que je veux dire... Tu pourras te retenir ? » - dit t-il avec un sourire avant de m'attraper par la taille et de me serrer contre lui. Je passais mes mains dans son dos, sous sa chemise. Je me fichais bien que tout le monde nous regard ou nous ait regardé. J'avais trop bu pour faire attention à ça - « Pour information, je crois que le type en bleu, là sur le côté, se touche en te regardant... » - « Est-ce que toi, tu pourras te retenir ? » - Je souriais - « Parce que j'avoue, que c'est assez compliqué pour moi... » - Je marquais une courte pause, mon visage à quelques centimètres du sien. J'avais à peine observée l'homme dont il me parlait - « Il doit envier ta place ce type, toi qui peut faire ce que tu veux de mon corps cette nuit. » - dis-je frôlant ses lèvres, avant de l'embrasser langoureusement et avec fougue. La Jaymee toute douce avait bel et bien disparu, noyée dans plusieurs verres d'alcool laissant apparaître celle que j'étais à cet instant. Celle à qui Wyatt ne résisterait pas. Je n'avais qu'une seule envie : Rentrer maintenant et profité de son corps, qu'il me fasse l'amour. Je fini par lui mordiller légèrement la lèvre inférieur avant de déclarer en murmurant : « Tu es sûr que tu ne veux pas rentrer maintenant ? »

Évidemment, il était en droit de se demander de quoi je parlais, mon sous-entendu ne lui avait pas échappé. Je décrochais à mon tour un de mes sourires - « D'après toi ? » - me contentais-je de répondre, laissant planer le mystère. C'est vrai qu'il pouvait paraître un peu étrange étant donné notre histoire que je veuille partir avec lui, très franchement, j'ignorais si c'était véritablement une bonne idée. Je savais que je pouvais retomber dans ses bras, ce n'était pas bien difficile, mais si je l'avais quitté, c'est aussi qu'il y avait de bonnes raisons, des raisons qui faisaient que lui et moi, nous ne pouvions pas être un couple - « Je ne sais pas, jme demande toujours comment tu fais pour arriver à fermer tes valises quand tu pars. Encore un truc de fille. » - « Tu abuses, je n'emmène pas tant de choses que ça et surtout comparé aux autres filles. Je t'assure, je fais partie des plus raisonnables. » - Et c'était vrai ! Je me souvenais particulièrement d'une de mes amies, Week-end entre filles, une vraie princesse ! Elle avait sûrement emmené tout son dressing. Ce souvenir me décrocha un nouveau sourire - « Que dirais-tu d'aller faire un tour dehors ? Cette musique va nous rendre sourd. » - dit t-il, alors que le style de musique venait de changer. Le rock laissait la place au morceau pop d'une bimbo qui ne savait sans doute pas chanter véritablement. Avec cette technologie maintenant n'importe qui pourrait chanter. Même moi si je le voulais. Bref. J'attrapais la bouteille de bière que me tendait Jeremiah - « Tu as raison, allons prendre l'air. Cette chanson risque va finir par faire saigner mes tympans. Ce serait dommage. » - Nous quittions alors le manoir, nous sortions dans le parc côté rue. Je cherchais Ambre avant de quitter la pièce, toujours sans aucun succès. Le jeune homme me proposa de nous assoir devant le manoir avant de poser sa veste sur mes épaules. Je n'étais pas particulièrement frileuse, mais c'est vrai que la légère brise m'asticotait un peu. La veste avait son parfum, parfum qui m'était familier - « Merci. Gentleman ce soir Jeremiah. » - dis-je avec un sourire. J'appréciais son attention. Et puis, je tournais la tête, je remarquais la présence d'une jeune femme dans l'obscurité. Elle était seule, postée à l'extrémité du perron. Je crus reconnaître sa silhouette, malgré le peu de lumière. Je m'approchais en sa direction - « Ambre ? » - dis-je, le regard fixé sur elle avant de porter mon regard sur Jeremiah. Ça n'allait pas, de toute évidence, la peine d'Ambre ne s'était pas évaporée. C'était le triste constat que je faisais, la voyant cachée là, seule, près d'une plante, alors que s'était son anniversaire. Je posais ma main sur son épaule.

Alors que nous nous embrassions, mon corps sur le sien, Dirk hurla une injure, un Putain. Il se détacha de moi, mais j'eus également le réflexe de me reculer, me demandant ce qui lui arrivait. Je me demandais ce qu'il avait, quel était son problème, si c'était l'endroit – peu convenable – ou si c'était moi. M'y prenais-je mal ? Je n'en avais pourtant pas l'impression. Il dévia son regard de moi – comme honteux – et semblait refroidi par la réaction qu'il venait d'avoir. «Dirk, ça va ? » Il fixait son genou tandis que sa jambe paraissait immobilisée, figée, lourde, tendue. Je posai ma main sur sa fameuse jambe avant de souffler « Ça fait mal ? » Mais il me signifia que le mal était passé et que nous pouvions reprendre notre activité.

Je le regardai intensément, lui montrant que si ça n'allait pas il pouvait me le dire, que ce n'était pas la peine de faire le dur. Mais il ne dis rien, et je pressai alors avec envie mes lèvres contre les siennes. Ce contact était plaisant, rassurant, je me sentais bien dans ses bras. Puis il passa ses mains sur mes cuisses, pour arriver jusqu'à ma petite culotte. Ses mains étaient douces et ardentes de désir – un désir mutuel. De mes mains délicates, j'entrepris de le déshabiller également. Dans ce coin d'ombre, une soirée pourtant fraîche, nos corps se réchauffaient l'un l'autre. Sa peau contre la mienne, nos odeurs se mélangeant, nos corps ne faisaient plus qu'un.

Des vibrations m'envahissaient, le plaisir m'arrachant quelques fébriles gémissements. Dirk savait s'y prendre, et j'adorais le contact de nos peaux brûlantes d'ardeurs incontrôlables. Le bien être que j'éprouvais en cet instant était virulent. Nous n'étions pas loin d'atteindre le point fatidique, pas loin du septième ciel. Les paupières closes, et le corps envahi par l'excitation j'adorais l'instant présent. Mais soudain une présence se fit sentir, quelqu'un nous observait et je sentis le feu me monter aux joues. Dirk – qui semblait avoir remarqué cette présence bien avant moi – se releva brusquement, décollant son torse musclé de moi. Tous deux, haletants, nous rhabillâmes en vitesse, dans la mesure du possible. Quand j'aperçus enfin la silhouette, j'eus un haut le coeur. Bien que je trouvais Dirk toujours aussi attirant, je me répugna de moi-même, et honteuse je vis son regard. Johéline. Mon amie, celle que je considérais comme ma soeur, qui l'était en fait, venait de me prendre sur le fait accompli. Elle venait de voir une facette de ma personnalité qu'elle connaissait mais qu'elle préférait ignorer. « Merde.» me soufflais-je à moi même. Gênée, je me mis à me frotter le bras, frénétiquement. C'était comme si ma propre mère m'avait surprise en train de faire l'amour avec un inconnu, et quelque part c'était rassurant. Cette présence maternelle me manquait tellement que j'aurais tout fait pour la retrouver.

« J'ai jamais été aussi sûr de moi. Rien que ce soir, je te le promet. » Elle était mélodieuse, charmeuse... je ne rougissais pas, je ne rougissais jamais, néanmoins la rougeur de mes joues exprimait la chaleur et la tension sexuelle qu'elle créait entre nous, me provoquant... Lorsque j'eus arrêté notre échange fougueux, elle passa ses mains sous ma chemise, ses doigts fins sur mon dos. « Il y a décidément beaucoup de toi que j'ignore... » Dis-je dans un sourire qui se voulait charmeur à mon tour. « Est-ce que toi, tu pourras te retenir ? Parce que j'avoue, que c'est assez compliqué pour moi... » « Et on dit que les hommes sont les plus intéressés... » Jaymee se débarrassait de l'image innocente et timide que je connaissais depuis le début. Peut-être avait-elle murit depuis ou peut-être qu'elle n'était comme ça que dès qu'il s'agissait d'amitié, de montrer nos sentiments, nos désirs et non pas dans le cadre des relations... ce qui voulait dire qu'elle avait l'habitude des relations d'une nuit, ce qui me fit douter sur son propre désir, néanmoins ses larmes m'avaient prouvées qu'elle disait vrai, qu'il s'agissait bel et bien de moi, toutefois...

Elle s'approcha de mon visage pour me murmurer de ses lèvres parfaites. « Il doit envier ta place ce type, toi qui peut faire ce que tu veux de mon corps cette nuit. » « Ah oui ? » Je m'approchais de son oreille. « C'est que, sous ses apparences de jeune première on a quelques idées coquines ? » Je resserrais mon étreinte, croisant son magnifique regard, un regard qui en disait long sur ses intentions. « Je rends les armes, tu as gagné ma douce. » Murmurais-je dans un rire, la serrant plus fort jusqu'à la lâcher. « Si tu as ton téléphone, je te laisse le loisir de nous appeler un taxi, tu entendras mieux dehors. » Je cherchais Jeremiah du regard. « Moi, je vais chercher Jeremiah et Dirk pour leur dire qu'ils rentreront sans nous. » Lui dis-je dans un regard complice. « A tout de suite. » Je caressais sa joue avant de partir à la recherche de mes meilleurs amis. Je regardais un groupe de jeunes étudiantes délurées se faire laper le ventre par des garçons tout aussi idiots qu'elles et essayais de reconnaître Jeremiah et Dirk parmi la foule et les étudiants. Je manquais de me faire bousculer, me fit écraser le pied et risquais de me retrouver avec une femme ivre sur l'épaule qui commençait à tituber. Je haussais les sourcils avant qu'un type vienne la récupérer pour l'allonger dans un coin. Joyeux. « Jeremiah ? Dirk ? » Bon dieu, ou étaient-ils ? Dans une chambre bien sûr ! Il valait mieux envoyer un texto pour être sûr. Pour se faire, je décidais de sortir sous l'air froid pour éviter qu'un malheureux ne renverse sa boisson sur mon écran et ainsi retrouver ma jeune étudiante qui me promettait une nuit charnelle.

« Pardon. » Dis-je en enjambant des corps inertes, ivres. Je réussis avec peine à atteindre la porte d'entrée et à me glisser jusqu'au perron ou une certaine chevelure me frappa au visage. Ainsi donc, mon journaliste préféré n'avait pas prit de chambre, ce qui me fit esquisser un sourire. « Très étonnant. » Soufflais-je en arquant un sourcil, me demandant s'il était accompagné ou avec Dirk. La longue chevelure blonde de l'étudiante qui fêtait son anniversaire apparut alors que les dernières lueurs de la pièce centrale s'effacèrent à mesure que la porte se refermait. Une jeune femme avait posé la main sur son épaule et lorsque je les fixais, je reconnus derechef son visage. J'adressais un sourire à mon meilleur ami, chuchotant. « Le hasard fait bien les choses. » J'ajoutais. « C'était pour te dire qu'avec Jaymee, on va rentrer de notre côté. » Annonçais-je d'un ton plein de sous-entendus. « D'ailleurs tu ne l'aurais pas vu ? Je lui ai demandé d'appeler un taxi. » Je ne réussis pas à m'empêcher de le questionner à voix basse, quoi que pas très discret, j'avais beaucoup but. « Vous remettez le couvert ? »