« Qui te dis qu'il s'agit d'une voiture piégée ? Bon, d'accord, je ne vais pas te mentir, ça a tout l'air d'une voiture piégée. C'est le propre de l'Homme. Espérer que la conclusion la plus sordide soit faussée, que nous n'ayons pas toutes les données. » - C'était forcément une voiture piégée... du moins, c'est ce que je croyais, cela en avait tout l'air. La voiture avait soudainement explosé, là, ici en pleine ville. L'explosion avait surpris tout le monde et semée la zizanie, le chaos. Si il ne s'agissait pas d'une voiture piégée, de quoi pouvait t-il s'agir ? Je n'avais aucune autre réponse. Demain, les journalistes relateraient les faits dans la presse. Ils essayeraient de comprendre ce qui s'était passé et de nous le faire comprendre. D'après moi, ils n'y arriveraient pas. Quelqu'un piège une voiture, qui y'a-t-il à comprendre ? Pourquoi certaines personnes font ce qu'elles font ? Certains sont des malfaisants en guerre avec le bien et il est impossible de savoir pourquoi ils agissent comme ils le font. - « Quoi ?! J'entends pas grand chose, et je me casse la voix à crier. Ah, me perdre mais non, ne t'inquiètes pas, j'ai connu pire. » - Pire ? Qu'est-ce qu'il pouvait y avoir de pire que de perdre un proche ? A mon sens, absolument rien. La mort d'un être cher serait bien pire que ma propre mort. Dans le fond, je me moquais bien de ce qui pouvait m'arriver aujourd'hui ou les autres jours tant qu'il allait bien. Je serais capable de donner ma vie si cela permet de sauver celle de celui que j'aime - « Je ne sais pas quoi te dire... juste de te calmer... ? Pas le temps pour paniquer, compris ? Tu feras ce que tu veux chez moi mais là, j'ai besoin que... tu sois forte, du moins que tu essaies de l'être, c'est... » - Plus facile à dire qu'a faire. J'étais loin d'être forte et surtout en ce moment. Je me sentais si faible, si fragile. J'aurais aimé être quelqu'un de plus coriace, mais je ne l'étais pas. Quand j'y pense, ça me fait pitié. J'étais là à paniquer alors qu'il fallait faire tout sauf avoir peur. La situation était déjà assez délicate comme ça et il avait raison, il fallait que je tienne bon. L'angoisse n'amène rien de bon. Seulement, c'était là au fond de moi et je n'arrivais à m'en séparer. J'étais incapable de me vider l'esprit, de penser à autre chose. J'avais beau essayé de me dire que tout irait bien, je savais que c'était faux. Tout allait mal. Je me demandais combien de temps Wyatt serait capable de me porter. Je n'étais certainement pas légère bien que pas très épaisse. Mon petit ami m'informa qu'il allait me poser, mais resté avec moi. Encore heureux ! Je ne l'aurais pas laissé s'éloigner de moi. Si il décidait de traverser la rue pour aller aider, j'irais avec lui. Il n'irait nulle part sans moi. J'avais trop peur de le perdre. J'étais adossé contre le mur et Wyatt m'encadrait de ses bras, me protégeant, m'empêchant de voir ce qui se passait derrière. Néanmoins, je pouvais entendre toute l'agitation. Je m'empêchais de vouloir regarder et me concentrait sur le visage de mon copain - « Je crois avoir cassé ton téléphone, celui que tu m'as offert. Je n'arrive plus à lire les textos, à appeler, à l'allumer même... j'ai fais tout ce que j'ai put mais je n'arrive pas à brancher mon chargeur dessus... tu sais, mon ancien chargeur, il ne se branche pas dessus, j'ai dut casser quelque chose, je ne sais pas... si celui-là ne passe pas, celui qui était dans la boîte non plus... » - dit t-il, essayant une nouvelle fois d'amener mon esprit à autre chose. Wyatt n'avait jamais été très doué avec la technologie. Le portable que je lui avais offert ne pouvais pas déjà être cassé. Je le lui avais offert pour son anniversaire. Je restais silencieuse, sa feinte ne fonctionnait pas. On ne pouvait pas être ici à parler de portable avec ce qui se passait autour. Je me laissais attiré dans ses bras et me blottissais contre lui. Les bras de Wyatt avaient toujours eu quelque chose de réconfortant, de rassurant. L'endroit au monde où je me sentais le mieux. Je fermais les yeux un instant pour ne pas voir ce qui se passait autour de nous. Je relevais la tête pour faire face à Wyatt, afin qu'il m'entende lorsque je parlerais - « Je... » - commençais-je sans terminer. J'hésitais à m'excuser d'être si faible, mais cela ferait de moi une personne encore plus faible. Il fallait que je me reprenne et que je fasse semblant d'être forte. Personne ne veut d'une pauvre fille sur les bras - « C'est normal que ton ancien chargeur ne fonctionne pas dessus. Tu ne peux qu'utiliser que le chargeur qui était avec le portable dans la boite. Heureusement que je m'y connais un peu plus que toi, qu'est-ce que tu ferais sinon. » - Je souriais faiblement - « Je suis sûr qu'avec le bon chargeur, ton portable fonctionnera. » - Je repensais à ce qu'il m'avait dit plus tôt, m'avouant qu'il avait connu pire que tout ça. Je savais que Wyatt avait vécu des choses difficiles. Il ne m'avait jamais rien dit là-dessus, mais disons que ça se voyant. Lorsqu'on regarde dans ses yeux on s'aperçoit qu'il a vécu des choses compliquées. Du moins, c'est l'impression qu'il m'avait toujours donné - « Je suppose que j'ai aussi vu pire que tout ça. Je collectionne les catastrophes cette année et on en ai qu'à la moitié. » - J'arrêtais de parler, me rendant compte que cette phrase pouvait encore me donner l'air faible ou de m'apitoyer sur mon sors - « Au fait, j'ai trouvé une annonce pour une voiture d'occasion dans mes moyens... tu penses que t'auras le temps de venir avec moi pour voir si elle vaut quelque chose où si je me ferais arnaquer en l'achetant ? » - Je marquais un court silence - « Vu le prix, je crains que ce soit une voiture poubelle... » - Malgré le fait que j'engage la conversation, je n'oubliais pas où nous étions. Mon fin sourire, un peu crispé me trahissait et ma voix était légèrement tremblante.

En me levant ce matin, je n'aurais jamais cru que cette journée aurait pu être si riche en émotion. Mais parfois, il y a des moments où la vie ne fait pas de cadeau. Il était à peine six heures du matin quand cette petite gamine de huit ans arriva à l'hôpital avec le reste de sa famille. Accident de la route. Les parents s'en étaient plutôt bien tirés, la ceinture de sécurité les avait plutôt bien maintenus. Quelques contusions ou petites plaies, mais rien de bien grave. Les infirmières pouvaient largement s'en occuper. Les deux jumeaux avaient été transportés au bloc pour soigner les plaies les plus ouvertes, mais là encore, rien de mortel. Ils s'en tireraient, c'était sûr. Mais cette fillette... Des bouts de verre plein sa figure, une hémorragie interne, l'épaule disloquée... C'était la plus touchée, la moins sûre de s'en sortir. J'attrapais le brancard de la petite blondinette et l'entraînait au bloc avec les ambulanciers. Très rapidement, Peterson nous rejoignit. Je ne pus retenir un soupir de soulagement. J'avais confiance en elle, c'était un très bon médecin. Je l'ai supervisée pendant toute l'opération, les yeux rivés sur chacun de ses faits et gestes. J'étais touchée par le sort incertain de la gamine, mais lorsqu'on est médecin, il faut savoir passer outre. C'est l'une des règles fondamentales. Ne pas s'impliquer. Les sentiments altèrent nos gestes, et notre objectivité. L'opération se passa plutôt bien, et l'état de l'enfant s'était stabilisé. Je laissais à Peterson le soin d'aller l'annoncer à ses parents, de toute façon ce n'était pas mon rôle, à moins qu'on me demande de le faire. Je sors du bloc, retire mes gants et me lave les mains. Je me dirige d'un pas décidé vers les urgences, afin de voir si je ne peux pas être utile. C'est alors que mon biper laisse entendre un bruit strident. Je pose mes yeux dessus. C'est Kate. Un appel général à tous les internes. "Une explosion vient de retentir à Livingscorporation, il s'agirait probablement d'un attentat..." Je lève les yeux vers la télévision au dessus de moi, pour constater l'ampleur du désastre. Il y a une voiture en feu, des gens qui courent partout, du sang par terre, des dizaines de victimes, des flics, et j'aperçois Kate. Montée d'adrénaline. Je vois alors le Dr Peterson qui se dirige vers la sortie, déterminée à y aller. Je cours à sa suite, et la suit dans l'ambulance.

Lorsque l'on descend du véhicule, c'est la jungle. Je suis habituée à voir l'horreur des plaies, et à les soigner. Mais tout ça, c'est dans le calme de l'hôpital, où nous disposons de tout le matériel dont nous avons besoin. Ici règne le chaos, l'agitation, et la peur. Et il faut faire avec les moyens du bord. Je ne sais pas où donner de la tête, tant il y a de gens à secourir. Mes yeux se posent un peu partout autour de moi, ma respiration s'accélère. Je ferme un instant les yeux, et inspire à fond. Faith, reprends-toi. Il faut aider ses gens. Un médecin paniqué est un médecin inutile. J'attrape ma mallette de secours, et récite dans ma tête le protocole. D'abord, il faut établir le code couleur. Visiblement, c'est déjà fait. J'aperçois alors Kate au loin, occupée avec Peterson, à dégager une jeune femme sous une voiture. Et un jeune homme à côté d'elle lui signale que quelqu'un s'est évanouie. Ni une, ni deux, je me dirige vers lui, et l'attrape par le bras pour l'éloigner du danger. « Déjà, vous vous éloignez de cette voiture. » dis-je « Ensuite, vous m'emmenez à cette fille, tout de suite! » ajoutai-je sans lui laisser le temps de parler.
Alors que je le suis vers les lieux de l'accident, j'aperçois la blessée, au sol. De loin, je ne discerne pas grand chose, à part peut-être ce policier penché au dessus d'elle. Bon Dieu, mais qu'est-ce qu'il fait là celui là ? Il est censé être à son poste, et délimiter ce putain de périmètre de sécurité. Sans ça, on pourra jamais s'en sortir. Je m'approche de lui, l'attrape par l'épaule et le relève. « Je suis le Dr Atwood, je vais m'occuper d'elle. Maintenant retournez à votre poste. » dis-je d'une voix autoritaire. Je ne lui laissais pas le choix. C'est un ordre. Sans attendre sa réponse, je me penche vers la jeune femme. Un assez gros bout de taule est coincé dans sa cuisse, et elle a une blessure à la tête. Je vois qu'un garrot a déjà été fait à sa jambe. D'abord, je dois vérifier si elle est consciente. Je pose ma main sur son coup pour essayer de trouver un pouls. « Mademoiselle, vous m'entendez ? » demandai-je. Je pose mes doigts au creux de sa main avant d'ajouter. « N'essayez pas de parler. Si vous m'entendez serrez ma main, ou ouvrez les yeux. » ajoutai-je. En attendant une éventuelle réponse, j'observe les dégâts autour d'elle. Elle gise dans une véritable marre de sang. Il faut qu'elle se fasse transfuser. Il faut l'emmener à l'hôpital.

« Il faut la sortir de là, autrement on n'y arrivera pas. » « Je sais ! » Beuglais-je dans le but de me faire entendre avec tout le vacarme mais aussi de me détendre, étrange manière de le faire s’entend. Rationnelle, je me préoccupais soudainement d’une chose inutile : « Comment avez-vous fait pour franchir les barrières ? » Je vouvoyais le docteur Peterson au travail. Le périmètre était interdit, l’inspecteur Grount me l’avait bien signalé mais il avait bien autre chose à faire que de s’occuper de moi, d’autant plus que je pouvais lui faciliter la tâche en tentant de sauver des vies, du moins une vie, un corps qui gisait près de mes genoux, une jeune femme baignant dans son propre sang tandis que ses yeux roulaient dans leurs orbites, fous et dont les paupières se refermaient lentement et de manière mécanique. « On va essayer un truc, d'accord ? Je ne garantis pas que cela va fonctionner, par contre. Prends là sous les aisselles pendant que je soulève ce truc. » « Vous êtes folle ! » J’ignorais de quoi elle voulait parler, ignorant tout de son pouvoir et de ce qu’elle imaginait pouvoir faire, de ce fait, je ne voyais que l’immédiat et ce que nous devions faire. « Docteur Peterson, j’ignore ce que vous comptez faire mais je dois suivre le protocole ! Je dois faire une trépanation et maintenant ! » Du sang coulait des magnifiques lèvres de la jeune femme étendue sur le sol, mourante. Je ne comprenais pas le docteur Peterson, elle n'agissait pas comme cela habituellement, de par sa fonction précise au sein de l'hôpital, je m'étais attendue à ce qu'elle fasse plus attention au protocole, qu'elle soit cohérente, si elle comptait pouvoir lever la ferraille de ses bras, je pense qu'elle eut été un peu ambitieuse... peut-être allait-elle la lever du regard... nous n'étions pas là pour divaguer. - Oh mon dieu, non !!! « Comment diable avez-vous fait pour… » Demandais-je à la femme qui avait accouru dans notre direction, s'agenouillant à côté du corps étendu, et puis, je reconnus ses traits froids mais néanmoins parfaits. « Cassidy Weasthon ?! Je rêvais de vous rencontrer, j’ai notamment lu votre étude sur… » - Ambre, ca va aller, je suis là. Ambre ! ON VOUS A DEMANDE UNE PERCEUSE, BANDE D’INCAPABLES !!!!!!!!!! GROUILLEZ VOUS, NOM DE DIEU !!!! Ma tête se pencha instinctivement vers l’arrière, elle avait de la prestance, du charisme mais aussi du coffre. Toutefois ce fut l’importance du chercheur qui fit que de nombreuses personnes qui sortaient du bâtiment en costume, se mirent à chercher la fameuse perceuse. La police allait bien évidemment se dépêcher de rassembler les personnes dans un périmètre de sécurité dans le cas ou une autre bombe éclaterait dans les parages… inutile de préciser que la bâtisse de verre que constituait Livingscorp risquait de faire pas mal de dégâts une fois réduite en miettes…

Je me répétais immédiatement tout ce que je savais sur la trépanation, ou autrement dit craniotomie. A la fois à voix haute et à voix basse, je tentais de me rassurer en me rappelant que je savais parfaitement du moins théoriquement quoi faire. « L’os temporal fait seulement quelques millimètres d’épaisseur… placer trois doigts au-dessus de l’oreille et deux doigts près de la pupille dilatée… » Je fis ce geste dans le but de m’exercer avant d’avoir une perceuse (ou pas d’ailleurs) comme pour me rassurer. « Okay… incision verticale jusqu’à l’os du crâne… » Je glissais mon doigt pour mimer l’incision. « Percer un trou au milieu de l’incision… oui c’est ça… » Je me sentais soudainement rassurée lorsqu’une perceuse, arrivée de nulle part arrivait tel un trophée dans les mains d’un des types en costume qui la tendait à Cassidy. Je me dépêchais de la saisir avant elle (quelle utilité pour le chercheur ?). La perceuse marchait avec piles, j’appuyais sur la détente, le bruit strident ne s’entendit presque pas tant l’atmosphère ambiante emplissait mes tympans. Je me sentis soudainement incapable, incapable de le faire et me tournais, perceuse en main vers le docteur Peterson. « Hey, c’est vous le Doc ici ! Je suis qu’une interne, je peux pas, je peux pas… vous savez le faire n’est-ce pas ? Dites-moi que ce n’est pas à moi de le faire ! » Je regardais rapidement la victime et sentais la sueur couler le long de mes tempes jusqu’à la commissure de mes lèvres, je m’essuyais aussi les yeux, par la même occasion tandis que le sang de la policière aidée précédemment commençait à sécher, dégageant une odeur désagréable sur mes vêtements alors que ma veste d’hôpital reposait sur son corps aussi inconscient. Je me penchais vers la jeune femme blessée et déglutissais à la vie de son corps inerte, je devais faire quelque chose mais même agenouillée, mes jambes tremblaient tandis que je forçais mes mains à ne pas suivre le mouvement, le propre d’un chirurgien, j’avais décidemment beaucoup de choses à apprendre… « Dites-moi que vous avez pratiqué ce genre d’interventions… j’ai pas encore fait de stage en neurochirurgie, tout ce que je sais à propos de ça n’est que théorique !! » Ajoutais-je comme pour justifier mon incapacité à le faire. Je priais pour que le docteur Liv puisse le faire, dans le cas contraire… et ben… on avait pas tellement le choix. Le temps nous était compté…

La situation devenait de plus en plus folle. Personne n’avait imaginé pouvoir subir à nouveau un catastrophe de ce type. Déjà que la chute de météorites avait fait des morts et des mutants, maintenant, la ville subissait une nouvelle torture. Lyse avait réussi tant bien que mal de se faire invisible aux yeux des forces de l’ordre et avait onc réussit à échapper au radar de Dick afin de pouvoir étouffer ce feu immense. Au début, elle pensait pouvoir réussir à l’éteindre. Hélas, elle ne pensait pas du tout que ce feu demanderait autant d’énergie pour mettre à terme ce désastre. Notre jeune pyromane essayait tant bien que mal de tenir bon et de contrôler ce feu. Ce feu très imposant doit on dire. Elle essayait de ne pas s’affoler et d’ignorer les hurlements qui se propageaient. Elle entendait les gens commenter l’allure du feu. Une fois il était fort, une fois il était faible. Le stress était à son comble, surtout lorsqu’elle pensait réussir à gérer le feu lorsqu’on la bouscula. Elle tomba par terre. Elle émit un juron. Sa tête tournait. Elle avait utilisé bien d’énergie pour mettre à terme ce feu qui demandait une concentration surhumaine. La jeune femme se releva, reprit ses esprits et regarda qui aurai bien pu la bousculer. Elle vit Katharina

« Kat’ ? »

Mais cette dernière était désormais près de la victime et surtout était trop préoccupée par ce qu’il se passait. Les choses prirent une allure des plus folles. Le feu était devenu ingérables. Les gens hurlaient « VITE !!!! LE FEU REPREND !!!! MAIS QUE FONT CES P*TAINS DE POMPIERS !!!!! ». Une autre femme arriva auprès de Katharina. Le stress les fit hurler des choses. Et encore une autre femme arriva. Ça n’en finissait plus. Elles étaient toutes les trois vers cette jeune victime. Lyse se sentait …nulle. Elle avala sa salive, elle était encore trop faible pour maîtriser ce feu. Se sentant inutile, elle faillit pleurer. Sauf qu’elle se reprit en secouant la tête « bordel Lyse tu vas pas chouiner et baisser les bras maintenant » s’insulta-t-elle. Elle regarda la scène … les évènements passaient de plus en plus vite et elle était devenue lente à la détente. Il allait qu’elle bouge son cul et qu’elle ne s’apitoie pas sur son sort. Katharina et l’autre médecin faisaient un travail de titan et tentaient de maintenir la victime en vie. Une troisième femme hurlait qu’on lui apporte une perceuse.

Lysianna regarda à nouveau ce feu, pour l’instant ces femmes ne la voyaient pas, trop occupées à soigner la jeune fille à terre et c’était tant mieux, car Lyse voulait rester anonyme. Pas très envie d’être dans un labo avec pleins de seringues pour voir comment et pourquoi elle avait des dons aussi fous. Lysianna réussi à ce concentrer suffisamment pour reprendre son travail. Elle réussissait légèrement à gérer ce feu impressionnant, pour elle c’était une victoire. Elle serrait des dents et avait affreusement chaud. Luttant pour que ce satané élément l’écoute, elle grognait et se concentrait avec ténacité. Elle ne devait pas faiblir, ce serait fichu. Si on l’a déconcentrait, sûr qu’elle tomberait dans les vapes. Seule l’adrénaline la faisait tenir … mais pour combien de temps ? Lysianna avait juste prit l’habitude de s’occuper des petites incendies de rien du tout. De contrôler le feu par fainéantise. Elle n’avait pas l’habitude de faire ce qu’elle venait de faire : contrôler ce feu sauvage. Il faut dire que ce genre de catastrophe n’arrivait que très rarement … enfin quoi que il y avait certainement plusieurs exceptions à la règle. Elle ne pensait pas devoir un jour subir une nouvelle épreuve de cette envergure … mais personne ne décide à quand à lieux ce genre de folie n’est ce pas ? Hormis ceux qui en sont la cause bien entendu. En attendant, Lysianna gémissait tout en grognant. Elle faiblissait et ses bras tremblaient. De rage, elle s’avança et permit encore quelques instants de répits aux jeunes femmes qui soignaient tant bien que mal la blessée encore inconsciente. Des larmes sortirent des yeux de notre jeune femme. Elle était fatiguée et épuisait. Mais elle ne voulait pas abandonner. Déterminée plus que jamais, elle continuait d’avancer à petits pas. Sauf que plus elle faisait cela, plus elle subissait la fatigue et plus son énergie s’envolait. Elle ne voulait pas perdre. Elle se l’interdisait mentalement : « Tu peux le faire bordel !! ». Disait elle en pensant tout haut afin de se donner du courage.

Rageant encore et encore elle se battait contre cet « ami » devenu un « ennemi » incontrôlable. Comme s’il se rebellait contre elle. De plus, il semblait faillir sous elle, elle sourit. Sentant la victoire approcher, elle continuer, la sueur au front. Cependant … ce fut un leurre puisqu’une chaleur incontrôlable arriva vers son nombril. Elle comprit que trop tard ce qui allait se passer. Son sourire s’effaça et avant qu’elle n’eu le temps de parer cette « attaque », elle fut projetée en arrière et un mur vint arrêter sa projection. Elle tomba comme une pierre et fut à demi inconsciente. Elle regarda à travers ses yeux brouillés les évènements, léger sourire aux lèvres, elle pensait qu’elle avait quand même fait de son mieux. Vidée de toute énergie, elle se laissa tomber et sombrer sans vraiment lutter. D’ailleurs, se serait complètement fou et plus que surhumain de lutter contre cela. Elle n’est pas SuperMan et ne peut donc pas se relever en eux secondes comme une fleur et combattre le feu d’un claquement de doigt. Jonchée sur le sol, elle respirait légèrement. On pourrait croire qu’elle dormait par terre … hélas non. Quelques secondes auparavant, elle se sentait tout de même forte d’avoir pu braver un feu d’une telle ampleur

HJ Lysianna, je t'ai ramenée, inconsciente avec Jaymee et moi, si ça ne te conviens pas, je peux éditer ^^

« C'est normal que ton ancien chargeur ne fonctionne pas dessus. Tu ne peux qu'utiliser que le chargeur qui était avec le portable dans la boite. Heureusement que je m'y connais un peu plus que toi, qu'est-ce que tu ferais sinon. Je suis sûr qu'avec le bon chargeur, ton portable fonctionnera. » « Où va le monde ! Maintenant tu dois penser que j’ai vécu dans une grotte jusqu’à aujourd’hui. » Je ne connaissais strictement pas la technologie parce que d’une part, je n’y ai fait aucunement attention et ensuite parce que voyager de réalités en réalités vous empêche de voir des choses aussi futiles que l’avancée de la technologie. Je savais appeler et envoyer des texto, le strict minimum et pouvais en vivre. « Je suppose que j'ai aussi vu pire que tout ça. Je collectionne les catastrophes cette année et on en est qu'à la moitié. » « On a eu une année très difficile, je te l’accorde, depuis novembre, il y a eu beaucoup de changements dans nos vies mais les choses sont différentes aujourd’hui, je t’ai toi. » Articulais-je, m’approchant d’elle pour qu’elle m’entende sans que j’ai à crier, l’empêchant encore plus de voir, formant une sorte de cocon autour de nous et d’elle surtout. Et puis, elle m’annonça avoir trouvé une voiture d’occasion, me demandant de l’aide pour savoir si elle se ferait arnaquer ou non, ajoutant qu’elle serait une voiture poubelle. Elle aussi essayait de feinter, c’est ce que m’indiquait la contradiction entre une phrase des plus banales et le tremblement de sa voix. Je répondis dans cette lancée. « Oui, bien entendu. » Il allait falloir que j’apprenne et vite. Google serait mon meilleur ami ce soir. Il fallait aussi que je demande quelques tuyaux à Jeremiah, histoire de ne pas avoir l’air bête devant un type qui s’y connait et optionnellement de ne pas paraître trop crétin devant ma petite-amie. Que la vie est difficile, pensais-je alors que certains agonisaient sous des morceaux de ferrailles tandis que le chauffeur avait certainement grillé dans la voiture. Et puis, j’entendis une seconde explosion, moins bruyante mais toujours aussi déchirante, un bruit sourd et violent qui me fit fermer les yeux rapidement et qui se perdit dans le bruit d’un brasier. Je tournais la tête rapidement et vis une jeune femme se faire projeter contre un mur, non loin de nous mais qui risquait au beau milieu de l’action de finir écrasée par les passants. Je regardais alternativement Jaymee et la jeune femme et je pensais immédiatement à Jaymee. J’aurais aimé que quelqu’un prenne soin d’elle si elle avait été à sa place. Altruiste, je me dépêchais de dire : « Reste ici, tu es en sécurité, elle risque de finir écrasée. » Je ne l’embrassais pas, me contentant de la regarder dans les yeux. « Il faut que tu sois forte, je la ramène ici. Je ne joue pas les héros mais si tu avais été à sa place, j’aurais aimé que quelqu’un prenne soin de toi. » Je l’abandonnais pour courir en direction de la jeune femme étendue au sol, inconsciente puisqu’elle ne bougeait pas d’un poil. L’action s’était néanmoins ralentie car les gens avaient rapidement compris qu’il n’y avait pas de seconde bombe seulement l’explosion d’une voiture qui avait retenti. Les pompiers commencèrent à arriver sur les lieux, commençant à maîtriser le feu, il était temps. J’hésitais à tirer la jeune femme, en principe, on ne doit pas bouger une victime… mais la laisser se faire écraser n’était pas non plus de très grand de secours. Au lieu de cela, je la tirais vers mois, la retournais pas de manière très délicate mais nous ne sommes pas là dans le style, et la portais à bout de bras tandis que mes muscles lâchaient, épuisés. Je finis par laisser ses pieds traîner sur le sol tandis que je la ramenais vers Jaymee. « Les secours… ne devraient plus tarder. Tu sais ce qu’il faut faire pour les premiers secours ? Je sais pas trop… »

« Où va le monde ! Maintenant tu dois penser que j'ai vécu dans une grotte jusqu'à aujourd'hui. » - « Je sais que c'est le cas. » - Plaisantais-je, riant nerveusement. J'étais loin d'être détendue et me demandais même comment j'avais fait pour répondre à sa plaisanterie. J'essayais de faire du mieux que je pouvais pour ne pas avoir l'air trop faible. Il fallait que je me ressaisisse - « On a eu une année très difficile, je te l'accorde, depuis novembre, il y a eu beaucoup de changements dans nos vies mais les choses sont différentes aujourd'hui, je t'ai toi. » - Me dit t-il, s'approchant de moi de façon à pouvoir me parler sans hurler. Il y avait tellement de vacarme autour de nous qu'il était difficile de s'entendre. Ainsi, il m'empêchait davantage de voir, toujours très protecteur. J'esquissais un léger sourire à sa réplique. Oui, l'année avait été loin d'être calme, mais désormais nous étions tous les deux. J'étais heureuse de ne plus avoir à tout traversé toute seule et il n'avait pas à le faire non plus. Et puis, Wyatt me répondit qu'il viendrait avec moi voir la voiture d'occasion. Il m'avait déjà proposé de m'aider pour cela. Je lui faisais donc confiance. J'étais persuadée de ne pouvoir me faire arnaquer si Wyatt était avec moi. Il ne laisserait pas le vendeur me raconter n'importe quoi. Je le remerciais. Après tout, il n'était pas obligé de m'aider, mais il le faisait volontiers. J'eus un sursaut lorsque j'entendis une seconde explosion. Celle-ci avait été moins bruyante que la première. Je n'y voyais rien, mais supposais qu'il s'agissait de la voiture de police enflammée qui avait fini par exploser. Derechef, des cris me parvenaient, alors que j'avais été incapable d'hurler, probablement trop choquée pour tout ce désastre. Mon petit ami tourna la tête tandis-ce que je n'y voyais toujours pas grand-chose, Wyatt faisant barrière - « Reste ici, tu es en sécurité, elle risque de finir écrasée. » - « Quoi ? Non ne me laisse pas. » - Qu'en avais-je à faire d'être en sécurité si Wyatt ne l'étais pas ? Rien absolument rien ! Ma réaction était égoïste, chose qui ne me ressemblait absolument pas, mais j'avais tellement peur pour lui. Je croisais son regard et me plongeait dedans - « Il faut que tu sois forte, je la ramène ici. Je ne joue pas les héros mais si tu avais été à sa place, j'aurais aimé que quelqu'un prenne soin de toi. » - Etre forte. Toujours le même refrain. Et qu'est-ce qui se passait si j'étais incapable de l'être ? Wyatt s'éloignait, courant jusqu'à une jeune femme étendue sur le sol. Cela aurait pu être moi. J'aurais certainement apprécié que l'on vienne me sortir de là. D'ailleurs, cette situation me rappelait ce que j'avais subi lors de la conférence de Livingscorp. Si Jeremiah n'était pas venu me chercher, la foule m'aurait écrabouillée plus qu'elle ne l'avait déjà fait. Désormais, je pouvais tout voir, la souffrance et les larmes. La vision était cauchemardesque. Je fermais les yeux un instant, mais même les yeux fermés, j'avais les images du chaos qui régnait dans le centre ville. Wellington était devenue une ville du drame. Bientôt, les gens ne connaîtraient notre ville que parce qu'ils avaient lu les faits d'actualité dans les journaux. Lorsque je ré-ouvrit les yeux, je remarquais que les pompiers étaient arrivées. Enfin ! Ce n'était pas trop tôt. Comment avaient t-ils pu être aussi longs ? Combien de temps s'était t-il passé depuis la première explosion ? J'avais l'impression d'être ici depuis une éternité. Wyatt revint vers moi avec la jeune inconnue, la portant à bout de bras, semblant épuisé - « Les secours... ne devraient plus tarder. Tu sais ce qu'il faut faire pour les premiers secours ? Je sais pas trop... » - Les secours... ils allaient avoir beaucoup de travail. Les blessés devaient être nombreux. Je demandais à Wyatt de la reposer sur le sol. Il fallait que je me souvienne des premiers gestes de secours. Je m'avançais vers la victime. Le fait de me concentrer sur elle m'obligeait à prendre sur moi. Il fallait que je l'aide et vite. Je fermais les yeux une seconde et respirait un bon coup - « Elle respire. » - dis-je après m'être penchée sur elle pour vérifier sa respiration. Je ne pouvais prendre le risque de la toucher. Je ressentais beaucoup trop d'angoisse et de nervosité pour me le permettre. J'avais appris à contrôler mon pouvoir que très récemment. Je n'avais pas envie de rendre cette femme encore plus inconsciente qu'elle ne l'était. Pourquoi mon pouvoir n'était t-il pas de faire revenir les gens, de donner de l'énergie au lieu de leur prendre ? - « Il ne faut pas que je la touche... je risquerais de... » - Je me coupais, pas le temps pour les explications - « Prends ma place. » - dis-je en me poussant pour que Wyatt s'agenouille à côté d'elle - « Il va falloir la placer en position latérale de sécurité pour éviter l'obstruction des voies aériennes. » - J'attendis que Wyatt se positionne près de l'inconnue pour commencer à le guider. Je lui expliquais alors la procédure étape par étape.

Je me sentais impuissant, d’entendre tous ses cris, de voir l’émoi et l’effroi griser le paysage ambiant de Wellington, de découvrir tous ses visages meurtris, de voir les réminiscences de la pluie de météorites sur les visages de ces citoyens se perpétuer de catastrophe en catastrophe, de sentir le poids de cette victime dans mes épaules, mes bras qui la portaient à bout portant, le contrecoup de la montée d’adrénaline me guettait mais mon mental ferait l’affaire. J’étais trop habitué à ce genre de situation, je ne devais pas me laisser abattre, je devais me battre ! Jaymee me demanda de reposer la victime sur le sol, s’avançant vers elle, je me forçais à réfléchir aux premiers secours mais les bruits ambiants m’empêchaient de me concentrer. « Elle respire. » Déclara ma petite-amie après vérification, je soupirais de soulagement. « C’est déjà ça. » Bon, il fallait rapidement trouver quoi faire… pourquoi n’avais-je pas écouté cette magnifique intervention à l’âge de seize ans au lycée ? Avais-je été trop prétentieux de croire que les gestes de secours étaient évidents ? Je me détestais soudainement. « Il ne faut pas que je la touche... je risquerais de... » Nous nous regardâmes un instant et j'acquiesçais de la tête, ne posant aucune question, cela la regardait, son problème n’était pas le mien, je pris donc sa place, m’agenouillant à côté d’elle. « Il va falloir la placer en position latérale de sécurité pour éviter l'obstruction des voies aériennes. » J’esquissais un sourire nerveux parmi ce paysage déchiré. « Tu en sais des choses, tu ne cesseras jamais de me surprendre. » Position latérale de sécurité… la victime sur le côté, c’est ça ? Ah oui, comme dans les films, ça me revenait… Je déplaçais doucement son corps sur le côté, me souvenant qu’un héros dans un téléfilm avait rassemblé les bras près de la poitrine ou quelque chose du genre, je m’exécutais. « C’est ça ? Je dois faire quoi maintenant ? » Je remarquais que de nombreux secours étaient arrivés sur les lieux et cherchais du regard les médecins dans leurs tenues mais ma myopie ne m’aidait pas vraiment et les points flous courraient dans tous les sens tels des lumières ternes et rapides. Un point rouge et bleu s’avançait vers nous et je me demandais s’il nous avait vus… « Eh vous ! Vous ! A l’aide ! ici ! Ici ! » Je lâchais les bras de la victime et agitais les bras jusqu’à ce que point flou se distingue et apparaisse plus nettement dans mon champ de vision. « C’est elle ! » Je vis son regard se porter rapidement sur une Jaymee pâlichonne. « Heu non, celle qui est par terre ! » « Elle respire ? » « Oui oui, elle a été projetée par l’explosion de la seconde voiture il y a je ne sais pas, cinq minutes peut-être ? Dix minutes plutôt… en fait j’en sais rien du tout. » « Poussez-vous. » Affirma cette voix autoritaire et sèche avant de prendre ma place et de prendre le poul de la victime, d’observer son visage et de regarder ses pupilles à l’aide d’une petite lampe de poche. « Commotion, rien de grave, je l’emmène et vous, rentrez chez vous ! » Je restais figé pendant qu’il demandait un brancard, me tournais mécaniquement vers Jaymee, vers ma Jaymee que j’empoignais violement dans mes bras de peur qu’elle ne s’écroule, s’évanouisse, craque, elle était si fragile… je murmurais dans ses cheveux : « Je t’en prie, ne craque pas maintenant, ce n’est pas le moment, on doit… » J’articulais, à contrecœur : « Rentrer. » Dieu seul sait à quel point j’aurais aimé rester là pour aider, non pas pour jouer les héros mais pour aider toutes les Jaymee qu’il pouvait y avoir sur ce champ de bataille parce que j’aurais aimé qu’on prenne soin de la mienne dans le cas inverse… Mais celle que j’aimais se tenait dans mes bras et jamais, jamais je ne la laisserai au milieu de cette scène effroyable… « Eloignons-nous… marchons, c’est ce qui apparait… le plus sûr. » Je sentis soudainement mes yeux s’humidifier sous l’inquiétude adjacente que révélait mon courage téméraire. « Je t’aime », murmurais-je à demi-mots.

Il ne me posa pas de questions sur le fait que je ne puisse toucher la jeune femme, c'était une bonne chose. Ce n'était pas le moment de parti dans des explications et puis, étais-je prête à le faire ? J'avais essayé une fois d'en parler et il m'avait coupé. Ce n'était pas plus mal. Wyatt devait ignorer ce que j'étais capable de faire. Je pouvais maîtrisé mon pouvoir désormais, sauf là parce que j'étais dans un état de panique. J'essayais de réfléchir à la façon dont il réagirait si il savait que j'étais capable d'absorber l'énergie, de prendre une vie en touchant une personne. Je n'avais pas envie qu'il me prenne pour un monstre. Serait-t-il capable de m'accepter ainsi ? Parfois, je me dis que je ne mérite pas d'être avec lui. C'est un secret très lourd à porter. Seulement, je suis désormais incapable de me passer de Wyatt. Je l'aime. Je ne peux m'imaginer le quitter. C'est tout mon être qui en serait brisé - « Tu en sais des choses, tu ne cesseras jamais de me surprendre. » - Un léger sourire se dessinait sur mon visage. J'avais été simplement attentive lors d'une intervention sur le sujet au lycée. C'était bien la première fois que j'avais à me servir de ce savoir. Je m'employais à guider Wyatt qui s'en sortait très bien. Je regardais la victime, l'air inquiète. La pauvre femme. Heureusement que Wyatt l'avait secouru. J'étais alors fière de l'homme que j'aimais. C'était quelqu'un de bon. C'était un altruiste qui n'hésitait pas à aller aider son prochain. Je crois que dans notre société, c'est quelque chose de plus en plus rare. Les gens sont devenus tellement égoïstes. On vit dans un monde où c'est chacun pour soit. Une nouvelle fois, mon regard se perdait sur la scène de l'attenta. Mes yeux s'arrêtaient sur ces gens qui avaient été blessés, dont les cris exprimaient la souffrance et la terreur. J'avais comme une impression de déjà vu. On lisait sur le visage des gens, les mêmes expressions que le jour de la pluie de météorites. Wellington était frappé une nouvelle fois par le drame. Les cris d'une fillette non loin de nous me broyèrent le coeur, elle hurlait le nom de sa mère, certainement perdue parmi la foule. Je ne remarquais qu'alors la présence des secours qui la prirent en charge. Un homme accouera dans notre direction. Il était des services de secours. Il prit en charge la jeune femme que Wyatt avait secourue. Je soufflais, rassurée, car elle se trouvait désormais entre des mains sûres. Je regardais les secours emporter la jeune femme sur un brancard, silencieuse, bouleversée par tout ce que j'avais pu voir/entendre aujourd'hui. Les pompiers avaient maîtrisé le feu et toute la tension que j'avais ressentie redescendait. J'éprouvais le besoin de pousser un cri, de pleurer pour me calmer, mais resté toujours figée sur place, dépasser par tout cela. J'étais sous le choc, j'avais du mal à croire que tout cela c'était produit. J'attendais le moment ou j'ouvrirais les yeux, reconnaissant les murs de ma chambre. Hélas, tout ceci était bien réel. Je pris une profonde respiration, essayant de retenir mes larmes. J'allais craquer - « Je t'en prie, ne craque pas maintenant, ce n'est pas le moment, on doit... Renter. » - Murmurait t-il dans mes cheveux. Je fermais les yeux un moment. J'avais hâte de rentrer, mais me sentais mal vis-à-vis de toutes les personnes qui restaient ici, les blessés, les morts (combien de personnes y avaient laissé la vie ?), les proches de ceux à qui il était arrivé quelque chose. Moi j'étais là, aucune égratignures, aucune blessures... du moins physique, car prise de blessures psychologique. Je ne pourrais oublier ce jour - « Eloignons-nous... marchons, c'est ce qui apparait... le plus sûr. » - Je plongeais mes yeux dans ceux de Wyatt. Le regard de mon petit ami c'était humidifié. Etait-ce le contre coup ? J'étais tellement reconnaissante de le voir se tenir à côté de moi, vivant, bien que quelque peu blessé, mais rien d'alarmant - « Je t'aime » - Me dit t-il à demi mots. J'étais incapable de me lasser de ces paroles. J'aimais les entendre de sa voix, j'en étais folle... folle de lui. Il représentait tant pour moi. Au moins, sa déclaration avait réussit à m'apaiser un peu, mais me donnait davantage envie de pleurer, de tout relâcher. Je caressais son visage d'une main, mon regard dans le sien - « Je t'aime aussi. » - Dis-je à son oreille dans un faible murmure. Je déposais un baisé sur ses lèvres avant d'attraper sa main - « Oui rentrons. » - Sur ses mots, j'emboîtais le pas. Il ne fallait pas que je craque maintenant. Nous arrivâmes chez Wyatt après plusieurs longues minutes. Le chemin avait été long et j'eus l'impression que nous allions nous écrouler. Il avait été tout à fait hors de question de prendre les transports ou un taxi, pas après un attentat. Wyatt avait quelques coupures à la tête et sur le visage et avait du sang sur son jean au niveau des genoux. Je m'employais à jouer les « infirmières » pour désinfecter tout cela. La soirée se passerait dans le calme, difficile de se remettre d'un tel évènement. Je faisais re-défiler les images de la journée dans mon esprit. Nous avions de la chance de nous en être sorties - presque - indemnes. Installés sur le canapé, je me blottissais dans les bras de mon homme. J'avais eu tellement peur...

Je voulais réussir. Je voulais la sauver. J'étais en dehors des protocoles, j'étais au courant. Mais je n'allais pas me résoudre à voir cette jeune femme mourir. Elle était jeune et belle, elle ne méritait pas d'avoir été victime de cet bombe. Pourtant, même si je voulais de tout mon être la sauver, ma tête me disait que je n'y arriverais jamais. Que c'était déjà une bonne chose qu'elle soit encore en vie après l'explosion. « Vous êtes folle ! » Oui je l'étais. J'étais folle parce que je voulais la sauver contre toutes attentes, la tirer de là pour aller chercher une perceuse. Mais mon pouvoir de télékinésie avait ses limites, les même limites que mon corps avait. J'avais beau essayer de lever les débris qui coinçaient les jambes de la jeune femme, je n'y arrivais pas. Mon corps n'y arrivait pas. « Docteur Peterson, j’ignore ce que vous comptez faire mais je dois suivre le protocole ! Je dois faire une trépanation et maintenant ! » J'avais espéré réussir à la sortir de là, pour qu'elle puisse se rendre à l'hôpital le plus tôt possible, mais c'était peine perdue... Les débris avaient levé de quelques centimètres, ce qui n'était évidemment pas assez pour que Kate puisse la sortir de là... Bon, il fallait alors changer le plan. « Ça ne fonctionne pas, on retourne au protocole. » Je me retournai, cherchant ce qui pourrait faire faire un trou dans le crâne de la jeune femme. Qui pouvait bien avoir une perceuse avec lui ? Les chances d'en trouver une étaient extrêmement minces !
J'entendis une autre voix dernière moi, qui n'était pas celle de Kate, mais plutôt d'une rousse que je connaissais. C'était Cassidy. Sauf que ma relation avec la directrice de Livingscorporation n'avait jamais été très bonne. Toutefois, je devais faire preuve d'objectivité. « Ambre, ca va aller, je suis là. Ambre ! ON VOUS A DEMANDE UNE PERCEUSE, BANDE D’INCAPABLES !!!!!!!!!! GROUILLEZ VOUS, NOM DE DIEU !!!! » « Madame Weasthon, nous essayons de sauver votre nièce, mais vous devrez reculer. » Allait-elle le faire ? Je l'espérais fortement. Ce qu'il y avait comme différence majeure entre une salle d'opération à l'hôpital et le chaos de l'extérieur, c'était les proches de la victime qui ne vous laissaient rien faire sans qu'ils viennent vous crier dans les oreilles. J'avais appris à rester calme, pas eux.
Mon regard se tourna avec vers Kate, qui semblait se remémorer les étapes d'une trépanation. Étant urgentologue, j'avais fait beaucoup d'opération, mais très peu dans ce genre là. J'avais toujours eu de la chance et un neurochirurgien avait toujours été présent lorsque j'en avais eu besoin. Dans ces cas là, j'avais assisté aux opérations, dans le cas où justement, comme ici, il n'y aurait pas de chirurgien pour faire le travail à ma place. La tête étant le membre le plus important, il fallait lui faire très attention. Un millimètre de trop avec la perceuse et les dégâts pouvaient être irréparable. Mais nous n'avions pas de... Ah, maintenant si. Arrivée de nulle part, Kate la saisi avant que Cassidy ne le fasse. Sauf que la jeune femme semblait hésité. Je l'avais autorisé à assister à quelques opérations, mais elle en avait très peu dans son répertoire. « Hey, c’est vous le Doc ici ! Je suis qu’une interne, je peux pas, je peux pas… vous savez le faire n’est-ce pas ? Dites-moi que ce n’est pas à moi de le faire ! » Je voyais tous ses espoirs reposer sur moi. « Je... » À peine avais-je eu le temps de dire un mot qu'elle reprenait. « Dites-moi que vous avez pratiqué ce genre d’interventions… j’ai pas encore fait de stage en neurochirurgie, tout ce que je sais à propos de ça n’est que théorique !! » J'aurais voulu lui dire que j'étais une experte en la matière, que j'étais capable de tout faire ce qu'un neurochirurgien pouvait faire, mais c'était faux. Mon expérience dans ce domaine était très limité. Mais nous n'avions rien à perdre. Il n'y avait personne d'autre sur les lieux capables de faire cette trépanation. C'était moi qui avait le plus de compétence, c'était donc à moi de le faire. « Je n'ai fait qu'assister à ce genre d'opération. Je ne l'ai jamais fait moi-même. Redit-moi tout ce dont tu te souviens, joins à mes expériences ont devrait y arriver... » Je l'espérais, du moins. Le Dr Greenwood, qui était neurochirurgien à l'hôpital, m'avais déjà donner quelques conseils sur comment lui procédait à ses opérations, mais cela remontait à au moins 1 an. Pourtant, je l'entendais clairement dans ma tête. « Ne prenez jamais une opération à la tête à la légère. Il faut de la précision dans ce que vous faites, et surtout, vous n'avez pas le droit à l'erreur... » Je n'avais pas le droit à l'erreur. Malheureusement, tout le monde faisait des erreurs...

HJ finalement pas de révélations pour Ambre comme ça avait été annoncé

C’était le chaos total, l’anarchie. Tout n’était que cris, désolations, souffrance. Chacun bousculait l’autre pour sauver sa peau, certains annonçaient la fin du monde à l’aide de pancartes tandis que d’autres pleuraient tout bonnement ou restaient figés, choqués, traumatisés. Les citoyens redoutaient une attaque terroriste mais la plupart pensaient qu’elle aurait échouée, qu’elle n’aurait pas aboutie alors c’est avec effroi que tout le monde constatait une faille dans la sécurité intérieure du pays. Quelques-uns songeaient à déménager, partir du Kansas et d’autres ne voulaient pas abandonner, persuader qu’un jour, la folie générale finirait par s’arrêter d’elle-même. D’autres plus farfelues n’attendaient qu’une chose, que des héros en collants viennent les sauver, leurs idées alimentées par des blogs ou régnait l’absurdité générale. On n’osait pas dire qu’on y croyait au risque de passer pour un illuminé, pour un adolescent n’ayant jamais grandi mais chacun, à sa façon, espérait être sauvé d’une manière ou d’une autre. Les secours arrivaient pour transporter les blessés tandis que des véhicules de police affluaient devant le désordre pour tenter de calmer le jeu, les voyous qui brisaient des vitres et ceux qui criaient à se casser la voix. La jeune interne Katharina Laurens tenta de pratiquer une craniotomie sur le jeune corps d’une jeune femme prénommée Ambre Weasthon sous les yeux fous d’une certaine Cassidy Weasthon qui voyait devant elle partir sa source d’informations, son espoir de découvrir et de parvenir à ses fins. Ambre Weasthon prononça quelques mots, une fois la tension rétablie dans son crâne avant de s’étouffer dans son propre sang et de succomber à ses blessures, le plus naturellement du monde, aussi naturellement que peut mourir un extra-terrestre projeté par une voiture piégée en pleine rue. Le début d’une nouvelle ère commençait. Cassidy Weashton cherchait et allait malheureusement et aussi sûrement que possible trouver un nouveau moyen d’atteindre ses objectifs au plus grand malheur de ses opposants.