Open your eyes to the world ( Pv Freddie )

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Sara cligna des yeux, éblouie par les rares rayons d'un soleil hivernal. Elle marchait d'un pas lent et quelque peu nonchalant. Sous son bras se trouvait l'édition du jour du Wellington Daily. Cela faisait deux semaines, deux semaines. Ces quelques jours pouvaient sembler si courts à la plupart des gens mais pour la jeune femme, ils représentaient une éternité. Les lecteurs des quotidiens les achetaient pour se tenir informés de l'actualité, Sara les achetait pour connaître la date du jour. La dernière chose dont elle se souvenait, c'était d'avoir écrit un article sur les conséquences des pouvoirs dans le sport. Elle ne savait même pas ce que son rédacteur en avait pensé, ni même comment son article avait été accueilli par ses lecteurs. Décidément, elle ne s'habituerait jamais à ses pertes de mémoire. Elle s'était " réveillée " dans une petite rue non loin du parc et comme à chaque fois, avait été droit au kiosque le plus proche.

A présent, la journaliste traversait le parc, plongée dans ses pensées. Chaque fois, c'était la même chose. Elle se demandait ce qu'elle avait fait, si quelqu'un l'avait vue ou bien si elle s'était simplement évanouie dans la nature comme perdue dans un grand trou noir. Malgré ses efforts, jusqu'à présent, elle n'était jamais parvenue à découvrir ce qui pouvait bien lui arriver durant ses " absences ".

Arrivée dans un coin tranquille du parc, la jeune femme s'installa sur un banc et ouvrit le journal. Le monde n'avait pas beaucoup changé. On évitait soigneusement de parler du problème mutant et la vie suivait son cours, les matchs de l'équipe de baskets faisaient la une et les dernières violences étaient passées sous silence. Apparemment, elle n'avait pas loupé grand chose.

Elle ferait mieux d'aller faire un tour au bureau histoire de montrer à son patron et à ses collègues qu'elle n'était pas portée disparue. La petite blonde replia soigneusement le journal et se leva. Elle reprit sa marche légère et tranquille comme n'importe quel promeneur du parc, comme si jamais elle n'avait éprouvé la moindre inquiétude. Pourtant, son esprit bouillonnait de théories toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Et puis, elle n'oubliait pas qu'elle pouvait à tout moment être la cible de Wyatt et le fait de mourir avant d'avoir prouvé au monde entier la vérité à son sujet lui déplaisait fortement. Peut-être devait-elle se rappeler aux bons souvenirs d'Ambre et donc de Cassidy pour faire pression sur le meurtrier. Une brose froide vint lui caresser les cheveux et la jeune femme resserra son manteau autour de sa gorge. Elle n'aurait su l'expliquer mais elle avait ce mauvais pressentiment qui la tiraillait. Elle faisait toujours confiance à son instinct et il la trompait rarement. Mais pourquoi donc ne se sentait-elle pas en sécurité ? Jetant des regards intempestifs de tous côtés, elle ne voyait rien d'anormal. D'autres promeneurs se trouvaient dans le parc et rien ne justifiait son pressentiment. Elle remarqua un jeune homme non loin d'elle mais il ne semblait pas particulièrement hostile, alors quoi ?

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SARA &. FREDDIE
Trois heures du matin. Il n'était que trois heures du matin. J'étais encore très fatigué et en sueur mais impossible de me rendormir. Toujours ce cauchemar, j'entendais ma mère hurler en voyant ce début d'incendie, c'était moi qui l’avais allumé. Je ressentais ce sentiment de culpabilité à chaque fois que je me réveillais. C'était comme si mon inconscient voulait que je me souvienne éternellement de ce qu'on ressentait quand on perdait sa famille. Pire j'avais perdu ma famille à cause de moi. J'avais toujours cette impression d'être un monstre puis quelques minutes après je me ressaisissais enfin. Ce n'était pas vraiment de ma faute, si mon père ne nous avait pas amené dans le Kansas lors de la pluie de météorites peut-être bien que maintenant tout le monde serait encore vivant. Le destin avait voulu que je possède ce don fabuleux. La pyrokinésie, alors pourquoi donc me priver de ça ? Je ne pouvais être occupé par les remords, j'avais bien d'autres choses à faire. J'avoue j'étais tout de même un peu déçu de ne pas avoir un pouvoir plus "cool" mais c'était déjà bien, peu d'humains avait la chance de posséder ce genre de chose. Les gens comme moi était des raretés dans le monde, sans doute pas dans le Kansas mais à l'échelle mondiale ça commence à faire très peu.

Après avoir repris mes esprits, cette fois avait été beaucoup plus long que d'habitude, je me levais avec l'envie de me recoucher... Malheureusement j'avais la fâcheuse tendance à avoir peur de m'endormir depuis quelques temps. La culpabilité était pour les faibles. J'étais faible... Il fallait toutefois que je m'y fasse. Une de mes faiblesses... J'avais l'habitude de les ignorer plutôt que les affronter. Je balayais le souvenir de ma mère rapidement. Je n'avais pas que ça à faire et puis j'avais besoin d'avoir tout mes esprits. Je ne travaillais pas certes mais les cavaliers noirs étaient ma plus grande réussite depuis quelques temps et j'étais fier de faire parti des leurs... Malheureusement je ne pouvais l'ébruiter. J'avais de la chance, mes voisins ne posaient pas de questions. J'essayais de fuir le quartier pendant les heures de boulot pour montrer que j'étais tout comme eux. Que je possédais un emploi, une vie totalement normale. Alors qu'en vérité j'étais un fugitif, j'avais tué toute ma famille et j'avais continuellement peur que l'on me retrouve. J'allumais un feu dans la cheminée d'un léger coup de main. Si quelqu'un me voyait... Enfin je m'en foutais. Je mangeais rapidement quelques conneries qui trainaient sur le comptoir. Tout était propre. Je payais une femme de ménage très cher pour que tout soit nickel. En fait, elle n'avait pas beaucoup de travail à faire avec moi parce que je ne passais pas beaucoup de temps dans cette grande maison. Pour tout le monde autour de moi j'étais un gamin de bonne famille qui travaillait dans les affaires étrangères. J'avais appris à parler plusieurs langues pour que ma couverture soit bien bétonnée. Je partais souvent longuement pour des soit disant déplacement mais je rien de tout cela n’étais vrai. Je trainais la plupart du temps. Je passais la nuit chez des amis mutants comme moi...

Il était maintenant quatre heures. Je sortais de la maison en veillant bien à éteindre le feu derrière moi. J'arrivais rapidement dans ce somptueux espace vert. Je me couchais dans l'herbe et m'endormit quelques heures. Je ne pensais pas dormir autant... Je fus réveillé par un animal baveux passant par là. Son maitre non loin était mort de rire. J'hésitais à le carbonisé mais bon... Il y avait des témoins, ça n'aurait pas été très prudent de ma part. Je me levais sous le regard intrigué de quelques personnes curieuses et je courus vers un coin isolé pour reprendre un peu le dessus face à la fatigue. Quelques minutes plus tard, je décidais qu'il était temps de décamper. Je m'apprêtais à partir quand je vis une jolie blonde en train de me regarder. J'attrapais mon paquet de cigarettes et en alluma une en passant ma main devant. Personne n'avait vu et puis de toute façon ils penseraient à une défaillance psychologique venant d'eux. Je m'approchais de la demoiselle. Ça faisait pas mal de temps que je n'avais pas discuté avec une vraie humaine. J'avais l'impression de devenir un associable. En ce moment je ne fréquentais que les cavaliers noirs. C'était dangereux pour ma vie sociale. Pas que j'avais besoin d'en avoir une mais bon... J'arrivais en face d'elle. « Bonjour ! Alors il y a de bonnes nouvelles ?! » Je ne m intéressais plus vraiment à ce qui se passait dans l'actualité depuis quelques temps. Je n'avais plus le temps à vrai dire... Et puis je n'avais pas trouvé mieux pour l'aborder...

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A présent, Sara observait attentivement le jeune homme. Il semblait tout à fait normal. Mais elle savait que les apparences étaient trompeuses à Wellington. Son sentiment d'insécurité la rendait méfiante, pourtant c'était rarement sa réaction première lors des premières rencontres. Elle savait qu'en cas de danger, personne ne bougerait. Les gens continueraient leur chemin en ignorant soigneusement ce qu'il se passait. C'était ce qui avait du arriver à Isabel, c'était ce qu'il arrivait à toutes les victimes. Chacun pour soi et Dieu pour tous. Loin de se laisser abattre par cet inexplicable sentiment d'impuissance, Sara ne quittait pas le jeune homme des yeux. Ce n'était pas de la paranoïa, il se dirigeait bien vers elle.

Loin de se laisser abuser par cette excuse inventée par son esprit rationnel, elle plongea sa main aussi profondément que possible dans sa poche, à la recherche de sa bombe lacrymogène. La façon aussi abrupte et peu banale du jeune homme de l'aborder ne fit que la conforter dans son sentiment d'insécurité. Aussi, sans même lui laisser le temps de finir, ni même de comprendre qu'il ne lui voulait aucun mal, Sara réagit de manière un peu trop impulsive et appuya de toutes ses forces sur la bombe en direction du visage de l'inconnu. C'est seulement après avoir agi qu'elle se rendit compte qu'elle avait peut-être été un peu vite...

- Euh pas de bonne nouvelle pour vous en tous cas...

Évidemment, le mal était fait, la journaliste ne pouvait plus revenir en arrière. Cette fois, elle était vraiment confuse et ne savait plus où se mettre.

- Je suis vraiment désolée, il y a une fontaine pas très loin pour vous rincer...