Cela faisait une semaine que Jeremiah était revenu chez lui. Une semaine qu'il était sorti de cet hôpital après s'être fait opérer. Apparemment, dans cette histoire, il avait eu de la chance. De la chance et surtout peut-être un bon instinct quand il s'était rendu à l'hôpital. Il n'arrivait plus de toute façon à supporter ces maux de tête. Il ne se souvenait plus de grand chose mis à part ce rapide examen que cet interne avait fait. Il se souvenait de cette infirmière de son blouson posé sur le lit puis ce fut le trou noir. Il ne s'était réveillé que quelques jours plus tard, sur un lit d'hôpital. Après d'ultimes examens, il était rentré chez lui. Il avait eu un peu de mal à reprendre ses marques. Il n'était pas tout à fait remit de son séjour forcé. Il sentait encore parfois ses bras ou ses jambes se raidir. C'était énervant, surtout pour quelqu'un comme Jer' qui refusait de rester assis et ne rien faire. Mais il savait qu'il devait surtout se reposer, ordre du médecin et de ses amis. Heureusement, il avait pu prendre un peu de vacances au niveau de son boulot. Par contre, il ne savait pas s'il allait tenir autant de temps sans aller au journal. Quatre semaines, c'était beaucoup trop pour lui. Lui qui adorait son boulot. Cela lui manquait. Mais là, à cet instant précis, il se sentait incapable de bosser. Il se fatiguait rapidement et savait qu'il ne pourrait rien faire de bien. Ce matin là, il s'était réveillé avec difficulté. Après une douche et un bon quart d'heure à refaire le bandage qu'il avait sur le côté du crâne, il s'était dirigé ensuite vers la cuisine pour se faire un café. Cette petite habitude ne le quittait plus. Enfin, il tenait de réduire sa dose de caféine, comme il avait réduit sa consommation de tabac.

Ce matin là, il s'était vêtu d'un jean et d'une chemise blanche à rayures verticales, boutonnée jusqu'au col. Il prit un mug et y versa du liquide brûlant à l'intérieur. Il y ajouta un sucre puis il mélangea le tout avec une petite cuillère. Il prit ensuite un journal et s'installa à la table de la cuisine. Cela lui faisait bizarre de lire le Wellington, sans trouver le moindre de ses articles. Son dernier article, celui qu'il avait préparé à Austin avait quand même été publié. C'était son dernier article, enfin pour l'instant. Il n'avait vraiment pas envie d'abandonner son boulot. Et il ne voulait pas non plus en être obligé. Il se mit à parcourir le canard quelques minutes. Il avait bu deux tasses de noir quand il décida de se lever de son siège. Il rangea sa tasse et s'attarda ensuite sur son appareil photo. Il avait fait des clichés lors de son voyage à Austin et il n'avait encore rien tiré. Toute était encore dans l'appareil. Il y en avait une trentaine et il n'avait encore fait aucun tri. Il s'était posé dans le canapé pour les regarder. Il se souvenait de certains moments et d'autres non.... Encore sa mémoire qui lui jouait des tours. Il avait perdu quelques souvenirs d'avant son AVC. Heureusement, la plupart du temps, il se souvenait de la plupart des choses qui lui étaient arrivés. C'était énervant toute fois de savoir qu'il perdait certains souvenirs sans réussir à s'en remémorer. Il soupira en reposant l'appareil photo. Il jeta un œil à sa montre. Ce matin là, il avait rendez-vous avec Jordan. Ils devaient tous les deux aller chez le doc. Jordan avait une nouvelle échographie à faire et Jeremiah lui avait dit qu'il serait présent à ce rendez-vous. Il avait encore un peu de mal à se dire qu'il allait être papa. Mais cela allait mieux qu'il y a un mois. Il était même prêt à faire d'autres projets avec Jordan. Mais chaque chose en son temps. En ce moment, il y allait peu à peu. Il ne savait toujours pas s'il allait faire un bon père. Il avait perdu le sien quand il était gosse mais il avait eu le meilleur beau père au monde. Un homme bon, généreux et droit. Alors peut-être que grave à ces enseignements, grâce à son amour, grâce à sa mère également, qui avait toujours été présente, il pensait qu'il était devenu un homme bien. Enfin, en tout cas il l'espérait. Et il voulait faire son maximum pour que cet enfant, le sien, ne manque de rien. Oh bien sûr, il allait surement faire des erreurs, parce qu'il n'y connaissait rien en gosse, et qu'il ne savait pas non plus, s'il avait l'instinct paternel. Tout ce qu'il espérait à ce moment précis, c'est qu'il aurait assez de temps pour connaître son enfant. Il en était là dans ses réflexions quand il entendit des coups portés à l'entrée. Il reposa son appareil photo sur la table basse puis il se leva et se dirigea vers la porte. Il l'ouvrit et y découvrit Jordan. « Bonjour, entre. » Il l'embrassa rapidement avant de la laisser entrer.

Je ne savais pas comment gérer cette situation, je n’étais pas fâchée qu’il ne m’ait pas parlé de sa maladie, mais j’aurais quand même aimé le savoir. Je comprenais les raisons qui l’avaient forcé à se taire, la situation n’était pas idéale. Je me doutais qu’il n’avait pas voulu m’inquiéter, mais j’aurais quand même aimé savoir parce que c’était quelque chose d’important. Je ne voulais pas le perdre parce qu’il était important pour moi, parce que je l’aimais. Ça m’avait pris un petit moment avant de me remettre de ce choc qui avait été grand et maintenant, mes amis savaient que j’étais enceinte. Cette étape de ma vie, celle du coma et le temps passé à l’hôpital n’avaient pas été des plus faciles pour moi. Je ne me souviens pas avoir été autant nerveuse, une autre fois dans ma vie. J’étais nerveuse et j’étais incapable de ne pas pleurer, je voulais lui dire à quel point je l’aimais et que je ne voulais pas le perdre. Profiter de chaque petit moment avec lui, sans se casser la tête. Comme ont avait toujours fait. Je ne savais pas encore comment ça allait se produire et je me demandais si j’allais rester dans mon appartement, je n’en avais simplement aucune idée. Il était peut-être trop petit pour abriter un enfant. Je ne savais pas si Jeremiah avait pensé à ce genre de chose et si éventuellement il voulait vivre avec moi. C’était délicat comme sujet et je ne savais pas ce qu’il en pensait. Je pensais que c’était tôt pour penser à ce genre de chose, mais j’étais incapable de ne pas y penser. De plus, je voulais être là pour lui, s’il avait besoin de moi. Je ne voulais pas le laisser tomber et je l’aimais trop pour me passer de lui trop longtemps. En ce moment, je filais le parfait amour, son sourire, son odeur et sa voix me manquait.

Mes vêtements me faisaient encore parfaitement, je n’avais pris que quelques livres sans plus, mais j’allais bientôt devoir faire les magasins. M’acheter des vêtements plus grands, j’avais toujours des vêtements qui me collaient au corps, sauf quelques trucs. J’avais un rendez-vous, plus tard dans la journée et c’est pour ça que je n’avais pas mis de robe. J’avais enfilé un short et un simple chandail qui m’avantageait, j’avais toujours eu le don de me vêtir. J’attachais mes cheveux, pour ne pas qu’il me tombe devant le visage. Je connaissais le chemin de sa demeure par cœur, je l’avais fait tellement de fois. Ça me faisait étrange de savoir que nous étions ensemble, nous n’en avions pas encore parlé, mais nous le savions tous les deux. Le voyage à Austin avait été comme une confirmation. Je me gardais donc pour me rendre à sa demeure, je cognais trois coups et la porte s’ouvrait devant moi. Un baiser sur mes lèvres et je souriais en faisant un pas vers lui. Je levais ma main pour la glisser contre sa joue alors que mon regard se posait directement dans le sien. Il n’y avait aucun mot pour exprimer à quel point j’avais eu peur, même encore maintenant, j’avais envie de pleurer en y pensant, mais je me retenais. Je prenais un souffle alors que je me taisais pendant un petit moment, un léger sourire contre mes lèvres. Un murmure de ma part alors que je le prenais dans mes bras et je posais ma tête contre son torse en fermant les yeux. « -Jeremiah..J’ai eu la peur de ma vie. Je ne veux pas te perdre.»Je l’aurai serré à lui broyer les os tellement j’avais eu peur, j’avalais de travers et je me reculais pour poser mon regard dans le siens. « -Je t’aime Jeremiah.» Je pense que c’était la première fois que je lui disais cela haut et fort, en le regardant dans les yeux. La dernière fois, il était dans le coma et il n’avait pas pu m’entendre, mais maintenant, j’avais besoin de lui dire. Je ne voulais pas pleurer, je n’aimais pas être émotive de la sorte et c’était encore pire depuis que j’étais enceinte. J’avais vraiment les hormones déréglées. Déjà que j’étais émotive, ça ne m’aidait en rien, mais comme toujours, je tentais de me contrôler.

Si Jeremiah n'avait rien dit pour sa maladie. C'était pour une bonne raison. Il ne voulait pas inquiéter Jordan, ni même sa mère ou les personnes qui étaient proches de lui. Il ne voulait pas non plus avoir à les rassurer alors que lui même ne savait pas comment cela allait se passer pour lui. Il avait beau être d'un naturel optimiste, il ne connaissait pas l'avenir. Il ne savait pas s'il sera encore là, demain, dans une semaine, un mois ou une année. Voilà pourquoi il avait garder le secret sur sa tumeur. Il ne voulait surtout pas passer son temps à rassurer les gens qui l'entourent. Mais il savait bien qu'il avait commit une erreur en ne disant rien à Jordan. Elle était l'une des premières concernées. Mais il n'avait pas su aborder le sujet. Il ne le savait toujours pas. Comment d'ailleurs aborder un sujet pareil? Il n'en avait pas la moindre idée. Il n'était pas du genre à aimer parler d'un avenir qu'il n'avait peut-être pas. Qui aimerait d'ailleurs? Personne. Mais à présent que les gens étaient au courant, bien malgré lui, il se sentait un peu plus léger. Il n'était plus obligé de faire attention à ses mots, ou quand il parlait de son emploi du temps. Mais cela ne voulait pas dire non plus que sa santé était devenu un sujet abordable. Non, pas encore ou alors pas en profondeur. Et puis ce n'était pas comme si en parler, arrangerai les choses. Mais il pouvait toujours rassurer Jordan quand elle flanchait. Toutefois il espérait que cela n'allait pas arriver. Même s'il comprenait que cela pouvait arriver. La jeune femme était gouvernée par ses hormones. Ce qui était en partie sa faute. Et puis si ces réconforts se limitaient à la jeune photographe, ça allait. Et puis là il trouvait cela comme un devoir de rester à ses côtés et de la rassurer quand elle avait des moments de doute.

Il l'avait déjà fait d'ailleurs, à plusieurs reprises depuis qu'il était sorti du coma. Il l'avait assuré qu'il se sentait mieux. Ce qui n'était pas vraiment le cas, mais il préférait lui mentir sur ce point. Elle devait d'abord penser à elle et au bébé qu'elle portait. C'était plus important que tout le reste. Jeremiah savait qu'elle devait se ménager. Il savait aussi que pendant son coma, elle avait du vivre des moments terribles. Et pour cela, il s'en voulait. Elle aurait pu faire une fausse-couche et cela l'aurait anéantit. Parce qu'il y tenait à présent à ce bébé. Il s'y était attaché. En même cela faisait un mois que Jordan lui avait annoncé. Il s'y était fait. Et maintenant c'était une véritable réalité. Il voulait donc prendre soin de Jordan, et qu'elle ne manque de rien. Même s'il lui arrivait quelque chose, elle ne manquerait pas d'argent, ni de soutien. Maintenant que sa mère, était au courant pour eux, elle avait été là pour Jordan, non seulement à l'hôpital mais aussi après sa sortie. D'ailleurs, elle les avait invité tous les deux à dîner, ce soir. Mais si Jordan le retrouvait ce matin là, c'était parce qu'ils devaient se rendre dans une clinique pour l'échographie de la jeune femme. Il la fit donc entrer dans son appartement. Il referma la porte derrière elle. A peine avait-il fait ce geste que la photographe se blotti dans ses bras. Jeremiah la serra contre lui. A ces mots, il posa une main sur les cheveux de la demoiselle. Cela devait sortir à un moment ou à un autre. Depuis qu'il était sorti de l'hôpital, ils n'avaient pas eu de moment rien qu'à eux. Ils avaient toujours été entouré. Et Jordan avait surement envie de lui dire ce qu'elle avait ressenti, même si Jer' n'avait pas besoin de cela pour le savoir. Il savait ce qu'elle avait pu ressentir. « Mais tu ne me perdra pas.... » Il la regarda ensuite alors qu'elle se détachait de son étreinte. Il l'observa un instant quand elle prononça cette phrase. Une nouvelle fois, elle était sur le point de fondre en larme. Il finit par s'avancer vers elle. Il posa une main sur sa joue, il essuya la larme qui menaçait de couler puis il esquissa un sourire, posant ses deux mains sur les joues de la jeune femme. « Je le sais....et moi aussi. » Elle devait déjà le savoir, surtout depuis leur voyage à Austin. Mais c'était bien de l'entendre à nouveau. Il approcha son visage de celui de la demoiselle et l'embrassa. Puis il la reprit contre lui avant de murmurer: « Arrête de te mettre dans cet état. Ce n'est pas bon, ni pour toi, ni pour le bébé. ». Il la regarda ensuite à nouveau. « Promis? » Il lui caressa la joue. Après quelques secondes, il demanda: « Je t'ai fais du thé, tu en veux une tasse? »

Je me doutais qu’il avait ses raisons pour ne m’avoir rien dit et je me doutais aussi que ce n’était pas une chose dont on pouvait aisément parler. Ces quelques jours à l’hôpital avaient surement été les plus durs de toute ma vie. C’était une nervosité et une peur sans pareil et je ne voulais pas revivre cela, ça avait été trop émouvant et beaucoup trop difficile. Nous n’avions pas encore passé de temps seul à seul et je comprenais que tous ses amis possèdent l’envie de passer du temps avec lui, je n’allais pas empêcher quoi que ce soit. J’avais moi aussi, envie de passer du temps seul avec lui, mais je savais que cela allait devoir attendre un peu. Je ne savais pas toujours comment réagir, comme toute personne normale j’étais inquiète et je me faisais du souci pour lui, mais je ne voulais pas trop en faire. Je ne voulais pas être toujours derrière lui à regarder ce qu’il était en train de faire et lui demander s’il se sentait mieux. Je n’avais pas envie de lui rappeler tous les jours sa maladie, déjà que ce devait être assez difficile à vivre. Ça m’échappait parfois, je ne pouvais contrôler ses émotions trop vives, mais je faisais attention à ce que je lui disais, la plupart du temps. Je voulais être là pour lui et pas le contraire parce que j’avais peur. Ce n’est pas lui qui devait me rassurer, mais moi qui devais le faire.

J’avais hâte de me rendre chez lui, mais en même temps j’étais nerveuse. C’est la première fois que nous étions tous les deux ensemble, seuls, depuis Austin. J’avais envie de lui dire un tas de chose, que je l’aimais, que je ne voulais pas le perdre, que j’allais être là pour lui peu importe ce qu’il allait arriver, mais la première chose que je faisais en passant le pas de la porte c’était de me blottir dans ses bras. Son contact m’avait manqué, durant ses quelques jours et j’aimais sentir mon corps contre le sien. Je fermais les yeux alors que je ne pouvais empêcher ces mots de sortir, j’avais besoin de les dire et je savais qu’ensuite, j’allais me sentir mieux. Je fermais les yeux pour mieux sentir cette étreinte. Je faisais un pas en arrière retenant quelques sanglots qui menaçaient de sortir sans que je ne le veuille et il faisait un pas vers moi pour glisser sa main contre ma joue. Je mettais la mienne par-dessus la sienne en laissant mon regard se poser dans le sien. Je fermais les yeux le temps de quelques secondes, le temps de sentir sa main sur ma joue. Un sourire se glissait sur mes lèvres alors que je l’entendais me dire qu’il m’aimait aussi. Jeremiah me reprenait dans ses bras et je ne faisais rien pour éviter cette étreinte. « -Je sais que ce n’est pas bon, je suis désolée. Juste que ça m’as réellement fait peur, mais je ne veux pas remettre ça sur le tapis. Je sais que ce n’est pas facile pour toi non plus.» Je finis par quitter ses bras pour m’asseoir sur une chaise. Je me calmais un peu et c’est vrai que ce n’était pas bon pour moi ou pour le bébé que je me laisse submerger par mes émotions. J’aimerais tant être capable de les contrôler comme bon me semblait, mais ce n’était pas toujours facile. « -J’en prendrai bien une tasse oui.»

Je glissais une main distraite dans mes cheveux tout en jetant un regard circulaire à ma montre. Notre rendez-vous était dans quelques heures à peine, même presque une heure. Je me sentais nerveuse, je ne savais pas si je voulais savoir le sexe de l’enfant, mais je pensais que c’était mieux pour me préparer pour plus tard. Quand il revenait avec la tasse, je la prenais entre mes mains pour laisser la chaleur se percuter contre ma peau. Je posais mon regard dans le sien en affichant un sourire. « -Est-ce que tu veux savoir si c’est une fille ou un garçon ou tu préfères attendre? J’avoue que je ne sais pas réellement, je pense que ce serait mieux de savoir son sexe pour pouvoir se préparer correctement, mais si tu préfères attendre je pourrais comprendre.» Je ne savais pas moi-même ce que je voulais faire et je voulais lui en parler pour que nous nous mettions d’accord. Ce n’est pas là-bas qu’il allait être temps de prendre la décision. Je prenais une gorgée du thé avant de le reposer contre la table où je m’étais assise tout à l’heure.

C'était difficile parfois d'avancer quand des regards compatissants ou de pitiés étaient posés sur vous. Difficile de ne pas faire comme s'ils n'existaient pas. Et pourtant, à présent Jeremiah devait faire comme si c'était le cas. Bien que la plupart de ces proches à présent, étaient au courant pour son cancer. Il avait décidé toutefois de continuer son bonhomme de chemin sans se soucier de ces choses qui pourraient le freiner. Il était toujours en vie et il devait en profiter tant qu'il le pouvait encore. Et pour se faire, il devait continuer ce qu'il faisait avant d'avoir cet accident vasculaire cérébral. Il reprenait le cours normal de sa vie, enfin il essayait de le rendre le plus normal possible. Jer' avait toujours quelques migraines, même si elles étaient moins fortes. Il avait aussi quelques trous de mémoire consécutifs à son opération. Il y avait des choses dont il ne se souvenait plus. Ce n'était pas des choses importantes la plupart du temps mais cela pouvait être déroutant. Surtout quand il s'agissait de chercher son appareil photo, quelque part dans son appartement. Mais il prenait cela avec philosophie, comme il l'avait fait jusqu'à présent. Il n'allait pas changer sa personnalité et son caractère à cause de ce qui se passait dans son existence. Et c'est pour cette raison qu'il voulait reprendre un cours normal dès que possible. C'est ce qu'il faisait depuis une semaine, depuis sa sortie d'hôpital.

Le journaliste venait de rassurer sa petite-amie. Jordan était anxieuse et il le savait. Son hospitalisation avait été une épreuve pour elle. Elle avait du supporté ses jours de coma, sans avoir la certitude qu'il pourrait se réveiller. C'était frustrant, stressant, un moment qu'il ne souhaitait de vivre à personne. Voilà pourquoi il se devait d'être à nouveau là pour elle, de lui faire comprendre qu'elle devait le laisser faire et qu'il allait continuer à se battre comme il l'avait fait jusqu'ici. Parce que s'il était sorti du coma, c'était bien pour profiter à nouveau de tous les instants de sa vie. Il lui caressa doucement la joue pour chasser ses larmes qui y avaient glissé. Jeremiah ne voulait pas qu'elle s'inquiète. Il ne voulait pas qu'elle mette sa santé en péril et celle de leur enfant à cause de lui. « Je sais, mais ça va à présent... » Il ne mentait pas vraiment. Une partie de sa tumeur avait été retiré. Bon il n'était pas guéri, il était toujours malade. Il avait toujours une grosse partie de la tumeur encore ancrée mais il se tenait debout, il parlait, il marchait et c'était pour lui le principal. Jer' passa un bras dans le dos de la jeune femme pour l'inviter à s'asseoir à une chaise de la cuisine toute proche. Comme la demoiselle acceptait une tasse de thé, il se dirigea vers le meuble de cuisine pour y prendre la bouilloire électrique qui était branchée et prête à l'emploi. Il avait déjà préparé une tasse avec un sachet de thé à l'intérieur. Il fit couler l'eau dans la tasse puis il reposa le réceptacle avant de se diriger à nouveau vers la table et de donner le mug à Jordan. Il prit ensuite place à la table après s'être reprit une tasse de café.
A la question de la jeune femme, il haussa doucement les épaules. Il n'y avait toujours pas pensé. Il faut dire qu'il n'en avait pas eu le temps. Est-ce qu'il voulait savoir? Oui et non. Oui parce que comme le disait la jeune femme, ils pourraient commencer à préparer son arrivée, et non parce qu'il se disait que le mystère avait du bon. De toute façon, que ce soit une fille ou un garçon, il espérait juste qu'il allait être en bonne santé. Dans sa famille, il n'y avait pas de maladie spécifique, juste un cas d'asthme, ce qu'il redoutait un peu. Mais il savait de toute façon, qu'il allait aimer cet enfant, quelque soit sa nature. Car oui, Jeremiah n'oubliait pas non plus qu'il était un mutant. Chose qu'il n'avait toujours pas révélé à Jordan...décidément, il lui cachait bien des choses sans le vouloir... Il finit par relever les yeux de sa tasse de café puis il répondit: « On peut le demander...On saura à quoi s'en tenir. » Il se passa une main dans les cheveux. Cela lui faisait bizarre à nouveau de s'imaginer en père... Les choses allaient vite, un peu trop, mais c'était sa vie. Il n'avait aucune intention de faire marche arrière. Il était là où il voulait être, avec la personne qu'il souhaitait avoir à ses côtés.

J’aurais voulu savoir, mais en même temps j’aurais voulu ne pas savoir pour ne pas penser à cette maladie, à ce cancer qu’il m’avait caché. J’aurais aimé faire comme si de rien n’était, mais ça n’avait rien de facile, disons que ce que nous avions vécu depuis le début n’avait rien d’aisé non plus. Nous avions passé à travers beaucoup d’épreuves Jeremiah et moi, c’est ce qui faisait de nous ce que nous étions. Notre couple, notre façon d’être et notre façon de se comporter. Je ne pouvais pas faire comme si rien n’était arrivé parce que ce n’était pas le cas, il y avait bel et bien quelque chose qui n’allait pas, mais j’espérais que ça n’allait que s’améliorer. Je me reculais de son étreinte pour me poser contre la première chaise de la table. J’étais un peu pensive, un peu muette contrairement à ce que j’étais habituellement, mais j’avais besoin de mettre les choses au clair en moi. J’avais peur, je ne savais pas ce qui allait nous arriver pour le futur et je ne voulais pas le perdre. C’était exactement la dernière chose que je souhaitais, je ne voulais pas le perdre, je voulais le garder auprès de moi et de notre futur enfant. Je posais mon coude contre la table alors que je laissais mon menton se poser dans le creux de ma main. Je laissais mon regard glisser sur ce que j’aimais alors qu’il me quittait pour se diriger vers la cuisine. Un sourire sur le coin de mes alors que je le suivais simplement du regard jusqu’à ce qu’il revienne se poser près de moi dans la cuisine. Je prenais la tasse entre ma main droite pour humer l’odeur du thé et j’en prenais une longue gorgée avant de reposer mon regard sur lui. Je reposais la tasse contre la table laissant mon index courir sur le contour. Savoir était surement la meilleure chose pour nous puisque nous n’en savions pas beaucoup sur le sujet des enfants, savoir ce qu’il allait en être pouvait être la meilleure des choses pour nous.

Je laissais la tasse se poser une nouvelle fois contre mes lèvres pour en prendre une longue gorgée avant de simplement la reposer contre la table. Je faisais glisser ma chaise pour me lever et m’approcher de Jeremiah pour me glisser sur ses genoux. Dans un sourire je venais glisser ma main droite sur sa joue pour qu’elle se retrouve ensuite sur sa nuque. Un sourire prenait place sur mes lèvres alors que je laissais mes iris pâles se poser dans les siens. « -Je pense que c’est mieux de savoir en effet, on pourra savoir où on s’en va.» Je venais glisser, mais mains derrière sa nuque pour entrelacer mes doigts. Je jetais un regard oblique à l’horloge qui se trouvait derrière lui et je reposais mon regard tout juste en face du sien. Mes lèvres venaient se glisser sur sa joue, pour ensuite se glisser jusqu’au coin de ses lèvres pour y déposer un baiser. « -Eh bien. Il nous reste encore pas mal de temps avant de devoir se rendre à mon rendez-vous. Qu’est-ce que tu veux faire? »

Murmure qui venait se perdre sur ses lèvres alors que ma main droite venait se glisser dans ses cheveux. Un sourire amusé prenait place sur mes lèvres. Je voulais parler d’autre chose, je voulais faire autre chose. Je voulais qu’on avance tous les deux à la place de reculer, c’est surement la meilleure chose que nous avions à faire. Je laissais mes mains glisser le long de ses épaules avant de en ne quittant pas mon regard du sien et après un baiser à l’improviste je me levais rapidement de la chaise pour me glisser derrière lui, visiblement d’humeur joueuse. Je laissais mes lèvres se glisser quelques secondes dans son cou avant de lui murmurer quelques mots amusés à l’oreille. « -Est-ce que tu as une idée de ce qu’on pourrait faire pendant tout ce temps? » Un rire de ma part alors que je m’éclipsais totalement de lui, le laissant en plan sur la chaise pour me diriger vers la cuisine et me faire couler un verre d’eau. Je prenais une longue gorgée de mon verre avant de le reposer dans l’évier de la cuisine. Des pas se faisaient entendre derrière moi et je me tournais pour poser mon regard sur Jeremiah qui devait se diriger vers moi.

Je n'avais pas envie de regarder derrière moi. Je n'avais pas envie de passer les derniers moments qui me restaient à me dire que je devrais faire ça ou ça. Non j'avais envie d'agir, je voulais faire ce dont j'avais envie. Je ne pouvais pas oublier cette maladie. Je ne pouvais pas oublier cette tumeur qui bouffait une partie de mon cerveau mais je pouvais faire en sorte de vivre normalement et de profiter de la vie comme je pouvais encore le faire. Rien ne s'était passé comme je l'aurais souhaité mais je ne regrettais rien de ce qui s'était passé dans ma vie. Je me sentais même chanceux d'avoir autant d'amis, un boulot que j'aimais et d'avoir trouvé une personne avec qui je me sentais bien. Une personne qui avait réussi à toucher mon cœur et à me faire comprendre que l'amour pouvait être finalement, quelque chose de très simple. Je ne m'étais pas sentie aussi bien avec une femme depuis un bail. C'était différent de ce que j'avais déjà connu et j'avais l'impression de repartir au point de départ avec Jordan. Nous n'avions pas eu de relation conforme. Bien sûr, elle m'avait toujours plu. Je la trouvais éblouissante mais jusqu'à ce qu'il n'y a pas longtemps, je la considérais davantage comme une sœur ou une protégée. Je n'avais pas fait attention qu'elle avait changé, qu'elle n'était plus cette étudiante qui s'était présentée à moi. Non, elle était une femme adorable, drôle, naturelle qui avait le don de me faire sourire et de me rendre les choses bien plus faciles. J'avais envie de la rendre heureuse, de lui offrir tout ce qu'elle voulait, de prendre soin d'elle. A une époque, cette situation m'aurait probablement effrayé et j'aurais eu du mal à me faire à l'idée d'être en couple et d'etre bientôt père. Mais plus maintenant. Ma maladie m'avait montré que la vie, ça se vivait et qu'on devait avancer quoiqu'il arrive. Maintenant, je me sentais bien, pas tout à fait physiquement mais je ne changerai ma vie pour rien au monde.

J'esquissais un sourire quand Jordan vint s'asseoir sur mes genoux. Je passais une main sur son dos alors qu'elle m'observait. Ma main remonta sur sa longue chevelure quand elle me posa la question. A vrai dire, je n'y avais pas pensé. Fille ou garçon, les deux me plaisaient. Je savais que j'allais avoir autant de mal avec l'un, qu'avec l'autre. Je ne savais pas si j'allais savoir me débrouiller avec un gosse. A chaque fois qu'il y avait eu un enfant dans les parages, j'avais rapidement quitté les lieux. Mais je voulais faire un effort. Cela ne devait pas être si difficile. J'acquiesçais donc de la tête à ses mots avant de l'embrasser. A ces mots suivants je regardais l'horloge. Nous avions encore deux heures devant nous. « On pourrait faire un tas de choses, il nous reste encore deux bonnes heures avant le rendez-vous. » Après un nouveau baiser, Jordan quitta mes genoux. Je la regardais se diriger vers la cuisine. Je finissais de boire mon café avant de me lever à mon tour pour déposer le récipient dans l'évier tout proche. Je regardais à nouveau la jeune femme. « Pas trop nerveuse à l'idée de revoir ma mère ce soir? » C'était la première fois depuis l'hôpital que ma mère et Jordan allaient se voir. Et la première fois que ma mère l'invitait à diner. Je me doutais que la jeune femme devait être nerveuse à l'idée. Elles allaient faire plus amples connaissances. Mon beau père sera surement là. Je passais une main sur sa joue avant de descendre sur sa taille. Je venais cueillir ses lèvres, l'embrassant avec douceur avant, d'un geste habile, la soulever pour la faire s'asseoir sur le meuble de cuisine. Je descendais mes lèvres sur son cou, passant mes mains sous son chandail, caressant ses formes. « J'ai peut-être une idée pour passer le temps... » Je la regardais, esquissant un sourire malicieux avant de venir l'embrasser une seconde fois. Mes mains ôtèrent son t-shirt pour le poser à côté. Je venais habilement retirer son soutien-gorge. Je quittais alors ses lèvres pour les déposer sur sa poitrine. J'avais envie d'elle, envie de la faire mienne encore une fois. Elle m'avait manqué, physiquement et mentalement. J'avais à nouveau une soif d'elle que j'avais envie d'assouvir. Je me redressais doucement pour l'observer, attendant une nouvelle fois son feu-vert. A ce dernier, je souriais avant de venir l'embrasser avec fougue, posant mes mains sur ses joues. Je la prenais à nouveau dans mes bras, la soulevant du meuble. Nous serions mieux dans ma chambre.

Je n’avais pas envie de rester assise à parler de sa maladie parce que je savais que ce n’est pas ce qu’il voulait faire. Je pensais que changer de sujet, faire autre chose, s’amuser était la meilleure chose à faire. Je lui avais dit ce que j’avais sur le cœur et cela était amplement suffisant, je ne voulais pas m’éterniser sur le sujet. Que nous en parlions pendant des semaines, cela n’allait pas changer les faits. Il était malade, soit, mais nous ne pouvions pas baser notre vie sur ce fait et allez de l’avant était la meilleure chose à faire. Je sentais cette tension invisible parce que j’avais abordé le sujet en entrant, j’avais eu besoin de lui dire ce que je pensais, mais maintenant je me sentais mieux. Je ne voulais pas en parler pendant des lustres. Je n’étais pas à l’aise face à cette situation, mais j’allais le supporter du mieux que je le pouvais en faisant ce que je pouvais.

C’est surement pour cela qu’après avoir bu une gorgée de mon café, je me levais pour me poser contre ses genoux. Penser à autre chose, faire autre chose et profiter des moments que nous passions ensemble, c’est ce que je voulais. Je laissais ma main se glisser sur son visage alors que ses lèvres venaient se poser sur les miennes. Je l’aimais et je voulais ce qu’il y avait de mieux pour nous. Un sourire s’affichait sur mon minois et je le regardais. « -Deux heures? Hmm. C’est long ça, on a le temps de faire un tas de choses.» Je m’amusais. Entre nous c’était clair et j’aimais bien jouer avec lui. Ce ne fut pas très long avant que je ne rompe ce contact pour me retrouver dans la cuisine pour me servir un verre d’eau, mais c’était en faite pour l’éviter un peu. Je le voyais venir vers moi, posant sa tasse dans l’évier et je me déviais un peu de sa trajectoire, un sourire amusé posé sur mes lèvres. « -Nerveuse? Je suis morte de peur ! Nous sommes ensemble depuis peu et en plus elle sait que je suis enceinte. Je préfère ne pas savoir ce qu’elle en pense.» Un rire amusé de ma part alors que je haussais les épaules. J’avais toujours été à l’aise avec les gens, mais je devais avouer que cette situation faisait officiel, ça me rendait un peu nerveuse. Après tout, je voulais lui plaire. Je ne savais pas encore comment allait se dérouler ce fameux souper et il me tendait nerveuse. Notre situation n’avait rien de banal, mais nous nous aimions. L’amour et le bonheur, c’est ce que les parents souhaitent habituellement à leur enfant. Il y avait un tas de choses que nous devions faire aujourd’hui. Il y avait d’abord ce rendez-vous qui me rendait nerveuse et ensuite ce souper avec ses parents, sa mère et son beau-père. Je posais mon regard sur lui en me disant que pour l’instant, j’allais profiter de ce moment avec lui.

Je laissais nos lèvres s’unir une fois de plus avant de me faire soulever. Je me retrouvais assise sur le comptoir alors que Jeremiah s’approchait de moi. Je glissais mes bras autour de son cou collant mon corps contre le sien pour prolonger le baiser. Le baiser se rompait et j’ouvrais mes yeux pour poser mon regard dans le sien. À ses paroles j’affichais une moue amusée et affichais une mimique faussement offusquée. « -Hmm. Je ne te croyais pas comme ca Jeremiah.» C’était du sarcasme, cela m’amusait. Je riais légèrement avant de sentir ses lèvres se poser une nouvelle fois de plus contre les miennes. Je sentais mes sens s’envahir de ce désir que j’éprouvais pour lui. Il m’attirait de manière indéniable. Je laissais ses mains se glisser sous mon haut alors qu’il me le retirait promptement je lui donnais un coup de main tout en enlaçant mes jambes autour de lui. Mes mains venaient adroitement ouvrir les boutons de sa chemise alors que je sentais ses lèvres courir sur ma peau. Cela m’amusait de voir que Jeremiah me demandait mon feu vert, nous n’en serions pas là si je ne voulais rien savoir de lui, mais il était tellement attentif, j’aimais sa façon de faire. Mon corps se soulevait une fois de plus pour se retrouver dans ses bras alors qu’il nous faisant entrer dans sa chambre. Je quittais ses lèvres un moment pour venir les glisser dans son cou et d’une voix amusée je lui parlais. « -Ne t’arrange pas pour qu’on soit en retard à mon rendez-vous.» Il me déposait sur le lit, se glissant une nouvelle fois contre moi, mais aujourd’hui je prenais un peu plus les devants que la dernière fois. J’étais un peu moins timide et je savais à quoi m’en tenir. J’inversais un peu les rôles et je me retrouvais à califourchon par-dessus lui. Je venais cueillir ses lèvres une fois de plus avec les miennes tandis que ma main venait se poser contre sa joue.

S'il y avait une chose dont j'étais sûr, c'est que j'avais envie d'aller de l'avant. Je voulais profiter de ces moments. Ma maladie, je ne pouvais rien y faire. Je ne pouvais rien changer mais ce que je pouvais faire, c'était la diriger comme je le souhaitais. J'étais heureux, malgré ce qui se passait, cette tumeur qui s'accrochait. J'étais soulagé de voir que Jordan était du même avis que moi. Elle était inquiète, je le savais mais elle ne voulait pas sans arrêt remettre le sujet sur le tapis. Elle voulait avancer elle aussi et ne pas s'attarder sur ce qui se passait. C'est pour cette raison aussi que je l'appréciais. Elle savait faire la part des choses. Elle savait qu'il y avait un moment pour tout. C'était une façon de penser que j'aimais et que j'adoptais tous les jours. Je l'observais une nouvelle fois alors qu'elle s'était dirigée vers la cuisine.

Nous avions le temps devant nous avant d'aller à ce rendez-vous. Et à vrai dire, je me sentais un peu nerveux à l'idée de cette échographie. Nerveux à l'idée de voir cet enfant, réellement, d'avoir la confirmation de sa présence et future naissance. Nerveux aussi, parce que nous pouvions savoir s'il y avait un quelconque problème. Je n'avais pas d'antécédent dans ma famille. Et je ne savais pas si ma maladie pouvait se transmettre plus tard à notre enfant... Je reportais mon regard noisette quand elle reprit la parole, me tirant de mes pensées. Je l'observais. J'avais déjà une idée derrière la tête. Cela faisait un moment que nous n'avions pas eu d'intimité tous les deux, plus depuis notre voyage à Austin. J'avais envie de la retrouver, rien que tous les deux, sans personne autour de nous pour gâcher cet instant. Quand elle aborda le sujet de ma mère, je ne pu m'empêcher de sourire. Je la savais nerveuse à cette idée et pourtant, il n'y avait pas de quoi. Je la rassurais donc une nouvelle fois, alors que mes lèvres s'attardaient sur son cou parfumé. « Ne te fais pas de souci, ma mère t'adore déjà. Par contre, faudra que tu supportes ces questions, elle est assez curieuse. Il paraît que c'est de famille. » Je souriais à cette fin de phrase. J'étais comme ma mère et j'en avais même fait mon métier. Mais contrairement à elle, je savais tenir ma langue quand cela était nécessaire. Là, j'étais déjà certaine qu'elle avait annoncé la nouvelle de Jordan et de sa grossesse à toutes ces amies. Je la tenais dans mes bras, la serrant contre moi tout en l'embrassant par moment. Je faisais parcourir mes mains sur son corps, sur sa poitrine, sur son ventre. « Ah? Tu me croyais plus sage? » Je la prenais ensuite dans les bras, la laissant passer ses jambes autour de ma taille. Jordan avait déboutonné ma chemise et je me retrouvais torse-nu. Nos peaux se collaient l'une à l'autre. Nous arrivâmes bientôt dans ma chambre. Je la posais délicatement sur le lit. Je déboutonnais rapidement mon jean pour ensuite le retirer, restant en caleçon. Je me penchais sur elle pour l'embrasser avec passion. Je jouais avec sa langue, passant mes mains sur son cou, sur ses courbes avant que la jeune femme ne décide de prendre le contrôle de la situation. Je basculais donc sur le dos, posant mon regard sur elle. Je mettais correctement l'oreiller sous ma tête alors qu'elle venait ensuite m'embrasser. Je passais mes mains sur son dos, la laissant faire. C'était loin d'être désagréable. J'aimais quand elle prenait ce genre d'initiative. Cela me fit même sourire. Je la laissais faire, laissant mes mains s'attarder sur son short qui devenait un peu trop gênant à mon goût. Je me redressais alors, obligeant Jordan à s'asseoir sur moi. « Je ne t'imaginais pas aussi entreprenante miss Blackwell... » Je lui souris alors que mes mains venaient déboutonner son short. Une fois fait, je l'invitais à s'allonger, venant ensuite tirer sur le tissu pour le lui enlever, le glissant le long de ses jambes. Une fois fait, je revenais au dessus d'elle, l'observant. Je venais à nouveau l'embrasser, glissant l'une de ses mains sur sa joue. « Je crois que je vais aimer en apprendre un peu plus sur toi. » Je me penchais un peu plus pour déposer mes lèvres sur les siennes.

Jeremiah n’était pas le seul à se sentir nerveux pour ce fameux rendez-vous. En fait, je l’étais pour ce rendez-vous et aussi pour ce souper que j’allais passer en compagnie de sa mère. C’était deux choses qui me mettaient la pression. D’un, je voulais que mon enfant se porte bien et je faisais tout pour que ce soit le cas et ensuite je voulais plaire à sa mère et à sa famille. C’était important, nous allions être une famille et nous n’avions pas passé par le même chemin que les couples habituels prennent. Je ne regrettais pas ce chemin, mais tout cela me rendait quand même nerveuse. Je laissais ma main droite glisser sur la nuque de Jeremiah. C’est vrai que depuis notre voyage, nous n’avions pas encore passé de moment tous les deux et je dois avouer que cela me manquait. J’avais pris goût à l’odeur de sa peau, à son rire et à ses étreintes. Elles m’avaient manqué et je pense que c’était aussi son cas. Je penchais un peu la tête sur le côté pour laisser ses lèvres se glisser dans mon cou alors que j’affichais un sourire. « -Je suis contente de savoir qu’elle m’adore déjà, mais je reste quand même un peu inquiète. Et je répondrai à ses questions sans problème, je préfère qu’elle m’en pose plutôt qu’elle reste silencieuse.» Tant mieux si le fait qu’elle ait une nouvelle personne de plus dans sa famille lui faisait plaisir, je préférais qu’elle prenne cela de la sorte plutôt qu’elle le prenne mal. Je n’avais encore rien dit à mes parents, il était peut-être temps que je le fasse. Enfin, ce n’était pas le moment idéal pour penser à ce genre de chose parce que les caresses que me procurait Jeremiah me faisaient frissonner de désir. Un sourire se perdait sur mes lèvres alors qu’il me répondait. « -Oui je te pensais beaucoup plus sage que ça, mais c’est loin de me déplaire.» Quelques mots qui venaient se perdre dans le creux de son oreille.

Une fois arrivée dans sa chambre, je me laissais déposer sur le lit et je le laissais retirer une autre partie de ses vêtements. Il y avait encore nos vêtements dans la cuisine et cela eu le don de me faire sourire. Nous étions seuls dans sa maison alors nous pouvions agir comme bon nous semblait. Je le laissais venir vers moi, collant mon corps contre le sien, je prolongeais les baisers qui devenaient de plus en plus ardents entre nous. Je changeais les rôles pour me retrouver au dessus de lui, je revenais poser mes lèvres contre les siennes pour l’embrasser langoureusement alors que je sentais ses mains qui avaient envie de me retirer le dernier bout de tissu qui me restait sur le corps. Alors qu’il se redressait, je n’avais d’autre choix que de suivre le mouvement et je baissais un moment mon regard vers ses mains avant de venir perdre une de mes mains dans ses cheveux. Un sourire amusé prenait place sur mes lèvres alors que je venais glisser mes lèvres dans son cou, mordillant doucement sa peau j’en venais à son oreille. Mon souffle venait se perdre dans le creux de son oreille. « -Eh bien nous avons encore un tas de choses à découvrir ensemble.» Un sourire alors que je finis par m’allonger pour qu’il retire mon short. Je glissais mes bras autour de lui alors qu’il se glissait par-dessus moi, je n’avais pas pu garder le contrôle bien longtemps, mais ce n’était pas très grave. Je laissais une de mes mains se perdre dans son dos alors que mon regard se posait directement dans le sien, un sourire amusé se perdait sur mon minois. « -On a tous le temps pour en apprendre sur l’autre.»

Une fois de plus, un baiser venait prendre place entre nous alors que ma main glissait dans son dos en le caressant du bout des doigts. Mes lèvres venaient quitter les siennes pour se poser une nouvelle fois dans son goût que j’embrassais avec autant de tendresse que de désir pour lui. Tout ce temps passé sans lui, sa présence m’avait manqué, autant physiquement que mentalement. Ça me faisait du bien de me retrouver avec lui. Je cessais les baisers pour venir parler dans le creux de son oreille alors que j’appréciais le contact de sa peau contre la mienne. Je refaisais le même manège que tout à l'heure pour me retrouver par dessus lui et maintenant il ne me restait plus qu'un sous-vêtements de dentelle rouge. Je me penchais vers lui, glissant ma main contre sa joue en effleurant ses lèvres des miennes pendant un court instant.« -J’avais hâte de me retrouver toute seule avec toi, ça m’avait manqué. » Ma main quittait sa joue alors que mon index venait lentement dessiner le contour de ses lèvres avant que je ne repose une nouvelle fois mes lèvres contre le sienne.