Carambolage

[HJ] Ordre des post Jaymee - Jeremiah - Zooey - Yéelen

« Bonne soirée Jaymee à demain ! » - me dit t-elle avec un large sourire, postée derrière le comptoir caisse. J'avais commencé à travailler depuis quelques jours déjà et cela se passait plutôt bien. Le personnel m'avait plutôt bien accueillit et essayait de m'intégrer au mieux, me mettant à l'aise. Je pensais m'en sortir plutôt pas trop mal pour le moment. J'étais un peu réservée avec la clientèle, mais savait toujours renseigner les clients. J'étais assez contente - « Merci, Bonne soirée, à demain. » - dis-je esquissant un sourire à mon tour - « Tu as quels horaires demain ? » - Emily était l'une de mes collègues, la petite trentaine, mariée et mère d'un petit garçon c'était une personne tout à fait sympathique. C'était elle qui avait décidé tout de suite de me mettre à l'aise, d'ailleurs, elle me tutoyait. Entre employés on se tutoyait, il n'y à que le patron et sa femme à qui l'on accordait le vouvoiement - « En fin d'après midi, après mes cours. » - « D'accord. Donc on travaille ensemble demain. » - Elle me fit à un nouveau sourire avant d'ajouter : « Allez, rentre bien, à demain. » - Je la remerciais et quittais la librairie. Une grande librairie sur Lincoln avenue, deux étages et plus de livres que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Pour les fans de littérature, c'était l'endroit à connaître. La boutique fermait assez tard le soir, enfin plus tard que les petites librairies des petits villages. Il était prêt de vingt-et-une heures lorsque je marchais pour rejoindre ma voiture garée un peu plus loin. Je me demandais si ce n'était pas plus simple de venir en bus, car c'était toujours mission impossible pour trouver une place sur cette avenue. J'arrivais près du véhicule et me plaçait derrière le volant avant d'allumer le contact. La nuit ne tarderait pas à tomber et je n'avais qu'une hâte : rentrée chez moi pour me reposer. Entre les cours et mon nouveau job j'avais beaucoup à faire, même plus le temps de dessiner ou quoi que ce soit d'autre. J'allumais la musique et tombait sur la chanson War Sweater de Wakey ! Wakey ! Je m'engageais enfin sur l'avenue avec ma voiture : direction la maison. Je me fis doublée par une jaguar qui roulait à toute vitesse. Encore un malade ! Pensais-je. J'arrivais à un carrefour Lincoln était coupée par Harvey avenue. Un autre véhicule se trouvait devant moi, je tournais la tête pour surveiller le feu qui lui était éteint. Je fronçais les sourcils en réalisant qu'à cette heure-ci les éclairages de la ville auraient du commencer à s'allumer et qu'ils ne l' étaient pas. Je n'étais pas trouillarde... enfin un peu, mais cette idée de me retrouver à un carrefour sans feu m'angoissait un peu. Il y avait rien de mieux pour se faire encastrer par une autre voiture. Le véhicule devant moi commença à avancer tout droit et je vérifiais qu'il n'y avais bien personne ni à gauche, ni à droite. J'avançais donc à mon tour. Je suivais l'autre voiture avec une distante plus que raisonnable, lui aussi semblait aller tout droit pour continuer sur Lincoln. Et puis, venue de nulle part surgit une volvo grise. Celle-ci vint s'encastrer sur le côté gauche de la voiture qui me précédait. Sur la voie en sens inverse, une voiture rouge vint se mêler à l'accident frappant l'arrière de la volvo qui avait provoqué l'accident. Immédiatement, j'appuyais sur la pédale et freinais d'un coup sec pour éviter de m'encastrer dans les autres voitures, mais ne s'y étant pas attendu la voiture qui me suivait me rentra dedans. Heureusement que nous ne roulions pas très vite. Ma tête vacilla en avant et mon front vint frapper le volant. Je passais une main tremblante sur la partie douloureuse, relevant la tête pour regarder l'effroyable image qui se trouvait devant moi. Plusieurs voitures s'étaient encastrées les unes dans les autres au milieu du carrefour, empêchant ainsi le passage des autres.

C'est sur un air de Muse que Jeremiah Mason revenait sur Wellington. Il était tard et il roulait sur une route plutôt calme, uniquement visible grâce aux deux phares de sa Mustang. Il n'allait pas vite. Sa vitre était baissé et laissait passer la légère brise du soir. Une clope entre les lèvres, il ne quittait pas la route qui défilait devant ses yeux. Il était à un peu moins de quatre kilomètres de Wellington. Il était parti le matin même pour un reportage en extérieur. Enfin cela, c'était la version officielle qu'il avait donné au journal et aux proches qu'il avait vu avant son départ. Officieusement il était allé ce matin à Pittsburg pour sa première séance de radiothérapie. Il était resté pas mal de temps à l'hôpital, jusqu'en début d'après midi à vrai dire. Il avait dû remplir tout un tas de paperasse. Il aimait écrire mais pas ce genre de chose. Enfin au moins il savait qu'une fois ces papiers administratifs fait, il n'allait pas devoir les remplir à nouveau. La corvée était donc derrière lui. C'était la première fois qu'il venait à Pittsburg et il aurait aimé que ce soit en des circonstances différentes. Toutefois il en avait profité pour rencontré, l'après midi, un « justicier masqué », une connaissance à lui qui avait décidé de rejoindre une organisation secrète. Il avait fait une interview sur ce qu'il faisait, sans donné aucun détail sur lui, sa vie privée ou ses habitudes. Ce genre de personnes devaient restées dans l'ombre et ce n'est surement pas Jer qui allait dévoiler quoique ce soit. Il espérait que ce nouvel article allait calmer un peu les voix qui s'étaient élevées à nouveau contre les « mutants » comme lui. Sa journée avait donc été plutôt bien remplit. Et à vrai dire, il était crevé et il n'avait qu'une hâte, celle de rentrer chez lui. Il avait été malade ce matin même à cause des rayons et il ne se sentait pas en super forme. En même temps, il ne se sentait pas vraiment en forme ces derniers temps. Un autre « élément » auquel il devait s'habituer. Il aperçu un panneau sur le bas côté de la route, indiquant que sa ville natale était toute proche. Il écrasa sa cigarette quasiment finie dans le cendrier. Il attrapa ensuite une bouteille de coca et but une gorgée.

Et là, en regardant devant lui, il se rendit compte que quelque chose n'allait pas. Il n'y avait aucune lumière. C'était inhabituel. D'ordinaire, à l'approche de la ville, les lumières extérieures étaient allumées. Alors que là ce n'était pas le cas. Quand il rentrait, il pouvait voir de cette route, les néons et autres lumières de Wellington, et quelques panneaux publicitaires ce qui n'était pas la cas à cet instant. Il jeta un œil à son rétroviseur. Personne derrière lui, la route était déserte. Il prit son téléphone qui était sur le siège passager avec sa sacoche et ses feuilles pour le boulot. Il l'ouvrit et remarqua qu'il n'avait pas de réseau...Bizarre... et dangereux également. Il jeta son tel sur le siège passager puis il accéléra un peu sur l'accélérateur. S'il n'y avait pas de lumière, il s'était sûrement passé quelque chose. Il arriva quelques minutes plus tard sur Wellington. Il n'y avait bien aucune lumière dans la ville. Il prit Lincoln avenue et là il remarqua plus loin quelques voitures qui s'étaient accrochées, les unes aux autres. Un carambolage avait eu lieu en plein carrefour. Voilà ce qu'avait appréhendé le journaliste. Il accéléra un peu plus en arrivant sur les lieux, il braqua le volant et s'arrêta sur le bas côté. Là, il coupa le moteur et sortit rapidement de sa Mustang. Des gens criaient, certains étaient blessées, des personnes portaient secours à d'autres.

Jeremiah se mit à courir. Une voiture était encastrée dans un devant de boutique, le moteur en feu. Il arriva devant la portière et aperçu un type inconscient au volant. Il prit son pouls à travers la vitre brisée. Il respirait encore. Il ouvrit la portière, forçant dessus parce qu'elle était coincée. Au même moment le gars ouvrit difficilement les yeux. Il l'aida à sortit de la voiture. Ils ne pouvaient pas rester ici plus longtemps, au risque de sauter avec la voiture en feu. Il le mena loin du véhicule. Arrivés six mètres plus loin, ils furent soufflé par l'explosion de la berline. Ils se retrouvèrent tous les deux par terre. Jeremiah eu une inconscience de quelques secondes. Les oreilles lui bourdonnaient. Plaqué sur le ventre, il tenta de se relever mais sentit une vive douleur à l'épaule. Un morceau de taule lui avait entaillé la peau. Il arriva à se redresser tout comme l'homme à ses côtés. Il cligna des yeux, essayant de reprendre son équilibre.

Death is more easy than Life

Il faisait nuit noire, et je roulais à une allure modérée. À chaque fois que je conduisais, j'étais soumise à une certaine réticence. Je redoutais conduire, je redoutais les routes, et je redoutais surtout que ça se reproduise. L'accident de mes parents avait été une vision d'horreur, je n'avais beau ne pas avoir été dans la voiture, des images me revenaient, des images cauchemardesques. Si j'avais été sur place je n'aurais pas survécu. Par accoues, je regardais dans le rétroviseur de mon véhicule. J'avais tellement peur de voir Jade, assise à l'arrière, le visage ensanglanté et me reprochant de n'avoir rien pu faire. Ces souvenirs me hantaient.

Cet après-midi, j'avais passé la journée chez moi - je veux dire dans mon ancienne demeure, mon véritable chez moi, la maison dans laquelle j'avais grandis. J'avais souhaité passer un moment seule, et ne voulais pas être confrontée à mon oncle. Alors je m'étais réfugiée ici. J'en avais profité pour m'imprégner des lieux, des souvenirs, afin de toujours garder une trace d'eux. J'avais récupéré des photos auxquelles je tenais plus qu'à ma propre chair - des photos que j'avais hésité à prendre avec moi au risque de les perdre. Il y en avait une de moi et de Jade, en train de rire. Ma jeune soeur avait perdu sa première dent de lait à l'époque et son sourire était tellement pur. Nous étions proches, et heureuses. Puis il y avait également une photo de mes deux parents - ma mère était enceinte de Jade - ils se tenaient la main et se retenaient de rire face à la médiocrité de ma photographie. J'avais pris l'appareil à l'envers mais croyais dur comme fer que c'était le monde qui était à l'envers. Enfin, j'avais trouvé cette photo qui remuait beaucoup de choses en moi, une photo de ma mère et moi. Elle m'apprenait à jouer du piano, et notre complicité était palpable. Tous ces souvenirs m'avaient heurtés, mais je ne pouvais plus m'en séparer. Le mal que je m'infligeais n'était rien comparé au bonheur des instants revus et fragiles.

J'étais fatiguée. Mes yeux étaient irrités car j'avais beaucoup pleuré. La souffrance était toujours bien présente, même si ces derniers temps j'avais cru le contraire. Elle revenait au galop, quand on ne l'attendait plus. Un instant de bien être - fut-il minime - et la douleur refaisait surface d'autant plus brutale. Mes mains étaient crispées sur le volant, mon regard dur rivé sur l'horizon. Mon esprit était tellement embrouillé que je remarquai même pas que la ville était entièrement éteinte, illuminée par la seule lueur des étoiles. Je m'engageai alors sur Lincoln avenue. Au carrefour, je fus surprise par un amas de voitures toutes encastrées les unes dans les autres. Trop près pour éviter quoi que ce soit, je tentai tout de même l'impossible et freinai, paniquée. Je tournai le volant en voyant que je ne pourrais arrêter mon véhicule avant qu'il vienne heurter les autres. Ma voiture se retourna et ma tête cogna brusquement. À l'envers, je vis le sang couler sur ma peau. J'avais atrocement mal, et je devais rapidement sortir de là. Mes membres étaient douloureux, mais j'essayai de retirer ma ceinture. Celle-ci était bloquée et je me mis à tirer frénétiquement dessus. La panique m'envahit, et je me mis à pleurer. Le sang me montait à la tête - et celle-ci commença à tourner. J'étais persuadée que c'en était fini pour moi, la mort était venue me chercher. J'avais du mal à respirer, je hoquetais et tremblais. Ma voiture pouvait exploser d'une minute à l'autre, et d'une voix désespérée je tentai d'articuler : « À l'aide ... je vous en prie ... » Les larmes abondantes vinrent se mêler au sang dégoulinant. Bientôt je verrais ma vie défiler devant moi.

La jeune femme était assise au comptoir d'un café, entourée d'un tas de bouquins, de feuilles éparses et d'un tas de notes écrites de la main de Zkunerai. Le fiancé de sa sœur était un étudiant très intelligent et sur Naharda, on avait toujours pris au sérieux ses recherches sur les voyages spatiaux. Seulement, Yéelen était perdue dans toutes ses remarques, tous ces calculs... Elle essayait de tout son cœur, c'était le seul moyen de rentrer chez elle, ou plutôt dans la monde qui avait remplacé Naharda. Elle se prit la tête entre les mains. Plus le temps passait sur cette maudite Terre, plus les choses devenaient claires : Jamais elle ne partirait d'ici... Finalement, elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle n'arrivait pas à tourner la page. Elle pouvait très bien redevenir la princesse qu'elle était dans ce monde. Elle avait les moyens et la déterminations suffisante pour y arriver et pourtant... Elle but une gorgée de café. Il était froid. Elle jeta un regard glacial à la serveuse qui s'empressa de verser du liquide fumant dans sa tasse. Elle jeta un coup d'oeil à l'horloge et fut surprise d'être restée si longtemps dans un endroit pareil. Commençant à rassembler ses affaires, elle réalisa qu'il y avait une lettre au milieu des autres pages du journal de Zkunerai. Son coeur manqua un battement et quand elle posa les yeux sur le nom qui y était inscrit, elle serra les poings.

Maedow. Malgré tout l'amour qu'elle avait pour son ainée, La fascination qu'il avait pour la blonde fille des Xzavier la mettait hors d'elle, surtout quand elle pensait qu'après tout, elle avait rencontré le jeune homme bien avant sa sœur. Surtout qu'aujourd'hui, la dite "Ambre", copie conforme de celle qu'elle admirait, ne se souvenait de rien. Pourtant, Yéel était sûre que c'était elle. Le visage contrarié, elle hésita un instant avant d'empocher la lettre. Elle aurait aimé la lire, penser qu'en réalité, elle était adressée à une jeune brunette aux yeux envoutants. Elle se leva, paya et sortit du café.

l'air était doux, le soleil était presque couché et la belle fut tout de suite frappée par l'obscurité. Ville de malheur... Même pas capable d'éclairer ses rues... Elle secoua la tête et réajusta son énorme sac sur son épaule. Elle parcourut quelques blocs sans réfléchir, elle essayait de ne pas penser à ses recherches ou même à cette enveloppe qui semblait bruler dans sa poche. Elle finit par craquer et attrapa la lettre qui dépassait de la poche de son blouson. Les yeux baissés sur les caractères ronds de l'écriture du fiancé de sa sœur. Elle était tellement concentrée qu'elle traversa la rue sans prendre garde aux feus éteints et aux voitures qui s'encastraient l'une dans l'autre. Elle ne vit même pas un jeune homme aider un homme coincé. Elle fut ramenée à la réalité par le souffle de l'explosion qui happa l'enveloppe et la projeta au sol. Sa jambe heurta le pied du feu et un craquement sinistre s'éleva. Elle étouffa un cri et se recroquevilla sur elle-même en entendant une deuxième explosion plus lointaine. Elle se traina jusqu'au mur en face et en s'appuyant sur lui se releva. Son genou et son tibia la faisait trembler de douleur. Elle retint ses larmes et sautilla, les mains plaquées sur le béton. Soudain, elle entendit un faible appel à l'aide d'un voiture renversée. En grimaçant, elle parvint à atteindre la carcasse et se mit à plat ventre. Calmez-vous... Plus vous pleurez et vous agitez et plus vous risquez de provoquer une accélération de l'hémorragie. Pourquoi aidait-elle cette femme ? Elle ne la connaissait même pas. Pourtant, quelque chose dans l'horreur de la situation lui rappelait ses dernières heures à Naharda. Courage...Je vais essayer d'appeler. Yéel lui attrapa la main et hurla, libérant sa douleur et sa frayeur. A l'aiiiide ! Une femme est coincée par ici !

Mes mains tremblaient encore tant j'avais eu peur. J'avais évité de justesse d'emplafonner ma voiture dans les véhicules qui s'étaient encastrés les unes dans les autres. Je n'avais rien vu arrivé, car il faisait trop sombre. Pourquoi est-ce que la ville n'était pas éclairée ? Le choc que j'avais subi lorsque la voiture de derrière m'avait embouti n'était rien comparé à ce qui s'était passé pour les autres. L'image de ce carambolage était effroyable. Ma première réaction fut de trouver mon téléphone portable pour appeler les secours, mais je ne recevais aucun réseau. Je décidais alors de sortir de mon véhicule bloqué par le carambolage. Les cris et les pleures étaient nombreux. J'étais dépassée par toute cette agitation, tout ce chaos. Il y avait même une voiture qui s'était encastrée dans la vitrine d'une boutique. Le feu jaillissait de la voiture. C'est alors que je reconnue la silhouette d'un homme qui s'éloignait du véhicule en flammes, soutenant un autre homme. Une explosion se produit et sous son souffle, je me retrouvais au sol. Je me rattrapais avec mes mains, mais ma tête cogna quand même contre le béton et je restais inerte quelques instants. Une douleur me saisissait. Je passais une main sur le coin de mon front et remarquais que je saignais. C'est avec difficulté que je me relevais, n'ayant qu'une seule pensée à l'esprit : Jeremiah ! C'était lui que j'avais reconnu deux secondes avant que la voiture n'explose. J'essayais de retrouver mon équilibre avant de me diriger vers lui et l'homme qui l'accompagnait. Tout deux étaient parvenus à se redresser - « Jer ! Ça va ? » - Je lançais un regard à mon ami, ainsi qu'à l'homme à ses côtés, me demandant si lui aussi allait bien. J'étais inquiète pour mon grand frère, bien plus inquiète pour lui que pour moi. Je portais une nouvelle fois ma main à ma blessure. Cela me faisait terriblement mal. La douleur raisonnait dans toute ma tête et je me demandais si je n'allais pas finir par m'évanouir. Je m'étais relevé avec difficulté, mais bien trop vite finalement. Ma tête avec quand même cogner fort. Je me reprenais avant de dire : « Il... il faut pas rester ici. Il peut y avoir une autre explosion. » - Oui, il fallait s'éloigner de cette voiture encore en flammes au plus vite - «Vous allez y arriver ? » - Dis-je au deux hommes. Ils venaient à peine de reprendre leurs esprits, cela dit moi aussi. Mes jambes vacillaient légèrement et je tendais de m'équilibrer. J'entendis une explosion plus lointaine, sursautant à ce son. Mon coeur avait fait un nouveau bon dans ma poitrine et j'avais laissé échapper un petit cri.

« A l'aiiiide ! Une femme est coincée par ici ! » - entendis-je une voix féminine hurler. Très vite, je trouvais sa provenance. Cela venait d'une voiture retournée non loin de nous. Je lançais un regard à Jeremiah. Nous ne pouvions pas la laisser se débrouiller. Il m'était tout simplement impossible d'ignorer cet appel, même si j'ignorais si j'étais capable de l'aider. C'est dans ce genre de situations que les gens se montrent solidaires les uns envers les autres. Nous devions nous entraider, car nous étions tous impliqués dans cet effroyable enfer. Je me demandais si j'allais me réveiller, là maintenant. Je voulais que ce soit un cauchemar. Cela me rappelait le jour de la pluie de météorites et le chaos que cela avait provoqué à travers toute la ville et même tout le Kansas. Personne ne voulait revivre un tel drame. Je savais bien qu'il y aurait des tas de blesser et sûrement des morts et hélas pour nous tous, cela n'avait rien d'un cauchemar, c'est enfer était réel - « Il faut qu'on... qu'on fasse quelque chose. On ne peut pas la laisser. » - dis-je d'une voix faiblarde.

Il ne s'était pas douté un instant qu'il aurait du faire face à ce genre de situation alors qu'il roulait doucement vers Wellington. Les informations n'avaient pas parlé de coupure de courant dans le secteur et encore moins dans toute la ville. Ce n'était pas normal. Pas normal du tout et le journaliste se demandait si cette coupure de courant n'était pas volontaire. Après tout, c'était un bon moyen pour entrer n'importe où, sans avoir de problème avec le moindre système de sécurité ou d'alarme dans la ville. Ce n'était pas un bon coup? Jeremiah pensait que c'était une idée lumineuse, mais qui serait bien vite découverte si cela était réellement le cas. Les grosses boites de la ville devaient être sur les dents, tout comme le Wellington Post et son boss. Cela allait lui faire un très bon article, étant donné qu'il se retrouvait aux premières loges. C'est qu'il était chanceux, et là, rien à voir avec l'ironie. Enfin chanceux, il se retrouvait quand même par terre, un mal de crâne terrible. Il ferma les yeux, ses tympans en avaient prit un coup. Il ferma les yeux, sentant une douleur à son épaule. Il réussit toutefois à se lever, reprenant rapidement son équilibre. « Jer ! Ça va ? » Il leva les yeux et aperçut Jaymee. Jaymee?! « Jaymee? Qu'est-ce que tu fiches ici? » Il fronça les sourcils, sentant la douleur à son épaule. L'homme près de lui s'était redressé. Le journaliste reprit alors la parole. « Allez vous mettre tous les deux à l'abri, dépêchez vous. » A cet instant, il aperçu Jaymee qui chancelait à ses côtés. Il l'attrapa par le bras. « Il... il faut pas rester ici. Il peut y avoir une autre explosion. » «Vous allez y arriver ? » Alors que l'homme se précipitait de l'autre côté de la rue, Jer' reposa son attention sur la jeune étudiante. « Jay, calme-toi...tu saignes. » Il passa une main sur la blessure de la miss. Il regarda ensuite autour de lui. C'était un gros désordre mais il n'avait pas le temps d'analyser la situation. Il vit ensuite Jaymee vacillait sur ses jambes. Elle semblait chamboulée par tout cela, qui ne le serait pas. A ce moment précis, il sentit une vive douleur à la tête. Il laissa échapper un gémissement, posant une main sur sa tête et fermant les yeux. Punaise! Il grimaça avant de rouvrir les yeux. Il sentit du sang couler de son nez. Il le chassa avec la manche de sa chemise qu'il portait sur le dos. Il se reprit puis il regarda Jaymee. « A l'aiiiide ! Une femme est coincée par ici ! »

Jeremiah jeta un œil en direction du cri. Une voiture était renversée sur le toit, avec son conducteur coincé à l'intérieur. « Il faut qu'on... qu'on fasse quelque chose. On ne peut pas la laisser. » Tenant toujours Jaymee par le bras, il remarqua qu'elle était sur le point de faire un malaise. « Jaymee, tu restes près de moi. » Il la tenait par les épaules. « Respires doucement, ça va aller. Suis-moi ». Il se dirigea avec elle vers la voiture en question. Une brunette était près du véhicule, c'était probablement elle qui avait crié plus tôt. Il mena Jaymee jusqu'à cette dernière. « Restez sur le côté. » Il n'avait pas besoin de secourir d'autres personnes en ce moment. Il tira sur sa chemise qui était dans son pantalon et la déboutonna rapidement. En tee-shirt, il enroula sa chemise sur sa main droite et s'agenouilla devant la portière du passager. Il tapa du poing les débris qui restaient de la vitre, afin de pouvoir entrer dans la voiture. La portière était complètement défoncée et il était inutile d'essayer de l'ouvrir. Une fois le passage dégagé, il regarda à l'intérieur. Et là, surprit, il aperçu Katharina. « Kath? » Il ne s'attendait pas à la revoir et surtout pas dans ses circonstances. « Reste tranquille, je vais te sortir de là. » Il se mit sur le dos et se laissa glisser dans la voiture. Il se retourna une fois à l'intérieur. Il aperçu que la demoiselle était bloquée par sa ceinture de sécurité. « Ça va aller d'accord? » Elle semblait totalement paniquée. Et il y avait de quoi. Il remarqua aussi le sang qui goutait sur le sol. « Accroches-toi au volant stp. Je vais couper ta ceinture. » Il sortit un couteau suisse de sa poche arrière. Il l'ouvrit et se contorsionna un peu pour attendre la boucle de la ceinture. Il se rapprocha de Kath, afin qu'elle tombe sur lui. Là, il sectionna la sangle et la miss atterri dans ses bras. Elle était en état de choc mais au moins, elle avait à nouveau la tête en bas. Son visage près du sien, il passa une main sur sa tête. Elle avait une entaille mais rien de très grave. « Je savais que tu voulais tomber dans mes bras. » Il esquissa un sourire rassurant. Oui d'accord ce n'était pas le moment de plaisanter mais il voulait détendre l'atmosphère. « Allez, on va sortir de là. » Ils empruntèrent le chemin qu'avait prit Jeremiah quelques minutes plus tard. Il sortit la miss en premier et la suivit. Une fois dehors, il regarda l'étudiante en génétique. « Ça va? » Il la mena vers Jaymee et la brunette. A cet instant, un poteau électrique qui avait été percuté par une camionnette, commençait à tanguer vers eux. Le bruit qu'il fit était sinistre et ne laissez présager rien de bon. « Vite, éloignons-nous d'ici. » Il mena les filles de l'autre côté de l'avenue. Alors qu'ils arrivaient à l'abri contre la façade, le poteau s'effondra, écrasant la voiture de Katharina.

La douleur était virulente. Le sang coulait sur tout mon visage, parvenant jusque dans ma bouche : il avait un goût amer. Le goût de la fin. Je crus que ma tête allait exploser, et je compris ce que pouvaient ressentir les personnes frappées par mes frappes mentales. J'avais les mains moites, pourtant je continuais à tirer sur ma ceinture, j'étais fatiguée et pourtant je m'accrochais à la vie. Pourquoi ? Qui me regretterait ? La vie était bien trop dure, bien trop compliquée. Et la mort m'apparut alors comme une évidence. N'était-ce pas beaucoup plus simple ? J'aurais fini de souffrir et la douleur s'éteindrait comme un soulagement. Mes larmes chaudes continuaient de dévaler mes joues, je voulais en finir. Je voulais que tout cela cesse. Calmez-vous... Plus vous pleurez et vous agitez et plus vous risquez de provoquer une accélération de l'hémorragie. Je vis alors qu'une femme s'était glissée jusqu'à moi, la voiture pouvait exploser d'une minute à l'autre, mais elle s'était risquée à venir m'aider. Ou était-elle inconsciente ? Quoi qu'il en soit je la dévisagea le regard vide et inexpressif. Quand elle me dit que plus j'angoissais, plus j'accélérais l'hémorragie, je réunis toutes mes forces et entrepris de gesticuler dans tous les sens afin d'accélérer le processus. Courage...Je vais essayer d'appeler. Non, je ne voulais plus que l'on m'aide, je voulais mourir. Mais je n'avais plus la force d'articuler quoi que ce soit. La jeune femme m'attrapa la main et hurla à l'aide. Pourquoi ne me laissait-elle pas mourir en paix ? Pourquoi se préoccupait-elle de mon sort ? Pourtant je me surpris à aimer son contact, rassurant. Je voulais m'endormir et ne plus me réveiller. A l'aiiiide ! Une femme est coincée par ici ! Non, tais toi je t'en prie – pensais-je.

Soudain la jeune brune me lâcha la main et disparut. Alors c'était bel et bien fini. Étais-je encore vivante ? Je n'osais pas ouvrir les yeux, la douleur était encore là, elle. C'est alors que ma vitre explosa, je réalisai que j'étais encore bien vivante. J'ouvris avec difficulté les yeux, et je vis un visage familier. Jeremiah. Que faisait-il là ? « Kath? » Sa voix résonna dans ma tête, comme lointaine, j'étais encore sonnée. « Jer ... C'est bien toi ? ... » « Reste tranquille, je vais te sortir de là. » Comment ça il allait me sortir de là ? Pourquoi se donner tant de mal pour moi ? Il se mit alors sur le dos, se laissant glisser dans la voiture. Il remarqua que j'étais bloquée par ma ceinture de sécurité. « Ça va aller d'accord? » Je tremblais mais soufflai - « Non ... » En effet, rien n'allait. « Accroches-toi au volant stp. Je vais couper ta ceinture. » Je le dévisageai avant d'obéir. Il sortit un couteau de sa poche arrière et entreprit de couper ma ceinture. Il s'était rapproché de moi et quand le lien qui me maintenait la tête en bas se brisa, je tombai dans ses bras. Nos visages étaient près l'un de l'autre, et quand il passa sa main sur ma tête je frémis. Mon crâne saignait légèrement. « Je savais que tu voulais tomber dans mes bras. » lança-t-il. Je tentai un sourire, ce qui m'arracha un grommellement. Quand à lui il esquissa un sourire divin. « C'est tout à fait ça, j'ai fait exprès en fait. » Je le regardai profondément dans les yeux, puis remarquai qu'il saignait du nez. « Jeremiah, tu saignes du nez. » J'approchai ma main de son visage afin d'essuyer le liquide qui coulait mais au lieu de sa je lui étalai plutôt celui que j'avais déjà sur les doigts. « Allez, on va sortir de là. » Finalement, je ne voulais plus mourir. Qu'est-ce que je pouvais être stupide. Je collai ma joue au creux de son cou, j'avais trop de mal à bouger, alors il me porta jusqu'à la sortie. Le journaliste me fit sortir en premier, et me suivit. Une fois dehors, je jetai un regard ahuri aux alentours, j'avais l'impression d'être revenue en 2007. Jeremiah me regarda et me demanda si j'allais bien. « Merci. » Ce fut mon unique réponse. Il me mena alors vers deux jeunes femmes, titubant je du m'appuyer sur lui pour ne pas tomber.

C'est alors que je vis l'écrevisse de Wyatt, cette fille, que faisait-elle là ? Elle était accompagnée de la jeune femme qui m'avait découverte. Mais je n'eus pas le temps de réagir que Jer' souffla - « Vite, éloignons-nous d'ici. » Il nous mena de l'autre coté, un bruit fracassant se fit alors entendre. Je me retournai, un poteau venait de s'écraser sur ma voiture et celle-ci explosa. Hurlant, je m'élança vers celle-ci - « Nooooooooooon ! » Il y avait à l'intérieur les derniers souvenirs de ma famille, les précieuses photos, disparues, anéanties.

La jeune femme piégée dans la voiture semblait être dans un sacré état de choc. Les larmes coulaient à flot de ses yeux bleus. La voiture était complètement retournée, une forte odeur d'essence régnait dans l'air et Yéelen avait l'échine glacée. Encore cette drôle d'impression... Elle surgissait toujours dans les situations délicates, même juste avant qu'elles se produisent. Pourtant, cette fois, elle n'avaient rien sentit. Elle serra plus fort les doigts de la jeune femme qui se débattait dans la carcasse. Des morceau du pare brise lui entrait dans le bras alors qu'elle se tortillait pour que sa voix porte. Elle appela encore une fois plus fort. Elle mettait toutes ses forces dans ses efforts pour aider la prisonnière ensanglantée, sans doute pour ne pas penser à sa propre douleur. Elle venait par vague dans toute sa jambe, tsunami de souffrance. Soudain, elle entendit des bruits de pas précipités. Puis apparut un jeune homme. La belle brune eut même le temps de considéré son charme avant qu'il ne l'arrache au sol. Elle retint un cri de douleur alors qu'il la projetais vers une autre jeune femme, blessée à la tête. Elle toisa le "sauveur" avec animosité mais se retint tout commentaire. "Restez-là" Pour qui il se prenait, non mais !

Alors que le couple se faisait des réflexions déguoulinantes d'edulcorations ringardes, la princesse se laissa tomber par terre sans un regard pour celle qui était debout à ses côtés et regardait d'un œil inquiet sans doute la voiture sur le point de partir en fumée. Elle souleva lentement son jeans et remarqua que des éclats de son tibia était apparents sous sa peau, formant des bosses très dures et affreusement douloureuses, son genou d'un bleu très artistique mais pas très rassurant. Pas de fracture ouverte pensa-t-elle. Heureusement. Elle s'empressa de remettre son pantalon avant que quiconque voit ça. Pas la peine de jouer la demoiselle éplorée et en détresse. Même si elle adorait attirer l'attention, Yéel voulait juste sortir de cet enfer et ne jamais revoir ces gens qui semblaient un peu dépassé par les éléments. Sans doute parce qu'ils se connaissaient -c'était manifeste- et qu'ils voulaient jouer les héros. Puis elle réalisa qu'elle avait fait de même... Sans doute une poussée d'adrénaline accompagnée d'un peu de compassion. Mais c'était passé maintenant et elle voulait juste dégager de là.

Se levant péniblement, elle commença à s'éloigner péniblement, les larmes coulant, incontrôlables sur ses joues d'albâtre. Elle détestait ne pas pouvoir contrôler ces pleurs ! Soudain, ils furent tous les trois avec elle, le jeune homme se voulait protecteur. C'était bien un truc d'homme de jouer à ce jeu. Zkunerai était pareil. Elle s'arrêta un peu avant eux pour regarder la voiture disparaitre dans la tourmente. Quand la rescapée s'élança vers les flammes, la plus jeune des Xzavier était dans le chemin et sans réfléchir, elle tendit les bras pour retenir. Lorsqu'elle percuta Yéelen, la belle ne put soutenir la douleur, elle se laissa tomber sur le sol, entrainant dans une étreinte de fer la folle. Son souffle coupé par la souffrance qui lançait des éclair dans sa jambe ne l'empêcha pas de hurler : Non mais c'est pas vrai d'être aussi débile que ça ! Vous voulez mourir sérieusement ?! Fallait le dire, on se serrait pas donner autant de mal ! Yéel sera les dents et repoussa la jeune femme de toutes ses forces et ajouta, plus doucement. Allez-y si vous voulez ! Je sais même pas pourquoi j'ai tenté de vous retenir...

A cet instant, le réservoir de la voiture de la dénommée Kath explosa, des morceaux de tôles volèrent dans tous les sens et le souffle détruisit une vitrine en face. Yéelen se protégea la tête entre ses bras. Tout ça lui rappelait la dernière image qu'elle avait eut de Naharda : une planète en feu... Lorsque ce fut fini, un silence étrange s'installa. Elle secoua la tête, ses oreilles sifflaient. Se trainant jusqu'à un mur, elle s'y adossa en se demandant comment se relever. Elle regarda autour d'elle, se demandant comment les autres allaient. Pourquoi ? Cette planète avait un drôle d'impact sur son caractère....

Pourquoi fallait t-il que Jeremiah soit ici ? J'aurais préféré qu'il ne soit pas mêlé à cet enfer. Je m'inquiétais maintenant, maintenant que je savais qu'il était tout autant en danger que moi. Je n'étais pas rassurée, j'aurais préféré le savoir chez lui. Quand vous êtes dans une situation difficile, la seule chose qui peut vous aider c'est de savoir que ceux que vous aimez sont hors de danger. J'espérais que Jeremiah n'était pas avec son meilleur ami, Wyatt. C'était déjà trop insupportable de devoir m'en faire pour mon frère, alors si Wyatt était là... Je m'enlevais cette affreuse pensée de l'esprit. Si il avait été là, les deux amis seraient ensemble, n'est-ce pas ? - « Allez vous mettre tous les deux à l'abri, dépêchez vous. » - Il était dingue ? Je n'irais nulle part sans lui. Je n'allais pas aller me mettre à l'abri pendant qu'il était au milieu des débris de voitures et des flammes. Je sentais le bras de Jer qui me soutenait lorsque je me mis à vaciller - « Non ! » - objectais-je. Jer me demandais de me calmer avant de passer une main sur ma blessure. J'eus un léger mouvement de recul. Et puis, une jeune femme avait alors appelé au secours. L'homme qui nous accompagnait avait fuit et nous nous dirigeâmes tous deux vers la voiture renversée. Jer me soutenais toujours par le bras recouvert par les manches de mon gilet. Valait mieux, je tenais pas à ce que lui, ni personne se retrouve en contact avec ma peau. Les récents incidents avec Wyatt m'avaient suffits - « Jaymee, tu restes près de moi. Respires doucement, ça va aller. Suis-moi. » - Je tâchais de rester calme et me reprenais. Ce n'était pas le moment que je fasse un malaise. Arrivés près de la voiture retournée, tel un héros de film, Jeremiah se lançait au secours de la jeune femme coincées tandis-ce que je restais sur le côté. Je sentais une forte odeur d'essence. J'avais peur que la voiture ne prenne flamme et explose avant que Jer et la jeune femme aient le temps de sortir. Je tâchais de respirer doucement, m'accroupissais, car je ne me sentais pas vraiment très bien. Il y avait une autre jeune femme, celle dont le cri m'avait menée jusqu'à cette voiture. Je l'observais un instant le visage de l'inconnue. Celle-ci ne me lançait pas un seul regard, trop préoccupée par ses blessures. Elle releva son jean ce n'était pas très beau à voir. Je m'apprêtais à dire quelque chose lorsque Jeremiah ressorti de la voiture la femme qu'il venait de sauver. Je reconnaissais alors immédiatement son visage. C'était cette femme que Wyatt m'avait présentée à la fête d'anniversaire. Une personne dont je n'avais pas très bon souvenir. Nous n'avions échangés que quelques mots, mais je ne l'avais pas trouvée très agréable. Je n'avais pas le temps de me remémorer cette soirée, ce n'était pas le moment, car il fallait filer d'ici avant que la voiture explose. Je rejoignais l'autre côté de l'avenue avec les trois personnes. Une seconde de plus et nous nous serions tous faits écrasés par le poteau électrique qui venait de s'effondrer sur la voiture de Zooey. Celle-ci se mit à hurler et à se précipiter en direction de sa voiture qui venait d'exploser. Quelle folle ! Elle tenait à se tuer où quoi ? L'autre brunette essaya de la retenir. Lorsque le réservoir explosa, je me protégeais le visage contre les bouts de débris qui volaient dans tous les sens, restant collée contre le mur. L'explosion passée, je tournais la tête en direction des autres, m'inquiétant de leur état. Pourtant, je ne connaissais ni la brunette, ni Zooey - « Est-ce...ça va ? » - leur adressais-je - « ... Il faut pas rester là... » - C'était certain, avec cet effroyable carambolage, d'autres voitures ne tarderaient pas à exploser elles aussi. Je ne croyais pas si bien dire...

J'essayais de me redresser quand plusieurs voitures prient soudainement feu. Ce qu'il y'avait à craindre dans ce genre de gros accident, c'était la fuite d'essence qui ferait s'embraser tous les autres véhicules. Ma voiture était très certainement parmi tout ça. C'était mon premier véhicule, il était vieux et avait appartenu à ma mère avant de m'appartenir. Cependant, je ne pensais pas à ma voiture. Je n'aurais certainement pas les moyens de m'en racheter une, mais nos vies étaient plus importantes que cette voiture. De toute façon, c'était déjà trop tard. L'air était lourd, chaud, étouffant et me fis tousser. J'avais du mal à respirer correctement. A peine eus-je le temps de me redresser qu'un concert d'explosions raisonnait. Emportant certaines personnes sur leur passage. Des vitres se brisaient, des débris voletaient dans tous les sens, ainsi que des bouts de tôle. D'énormes étincelles jaillissaient de partout. J'étais comme choquée. Je n'osais pas bouger, de peur de me prendre une de ces boules de feu et de finir en torche humaine. C'est à cet instant très précis que je me demandais si nous allions nous en sortir. Etions nous revenus quatre ans en arrière ? Je laissais échapper un cris lorsque quelque chose vint se planter tout droit dans ma jambe gauche. Quand est-ce que j'allais me réveiller de cet enfer de flammes ? Les larmes avaient coulés sur mes joues sans que je ne puisse les retenir. Je saisissais ce qui était venu planter ma jambe et le retirait, étouffant un autre cris.

C'est qu'il avait tendance à se mettre dans des situations dangereuses ces derniers temps, entre la conférence de Livingscorp qui avait abouti à un fiasco, les recherches de mutants qu'il faisait pour la Fondation Isis et ce carambolage. Il n'évitait pas le danger, même quand il le pouvait. Est-ce qu'il était casse-cou? A vrai dire il l'avait toujours été. Il aimait le danger. C'était une façon pour lui de se sentir davantage vivant. Il n'avait donc pas hésité à aller secourir cette personne coincée dans sa voiture. Personne qui s'était révélé être Katharina, une jeune femme rencontrée quelques jours plus tôt au Fourth Park. Il avait été réellement surprit en voyant son visage. Mais il n'avait pas eu le temps de se poser davantage de questions parce que la situation était dangereuse et qu'il devait la sortir de son véhicule avant que celui ci n'explose. Il l'avait donc aidé, coupant la ceinture de sécurité avec son couteau suisse qui ne quittait pas la poche arrière de son jean. Cela lui était utile, pour ouvrir son courrier, décoincer la porte de son casier, trafiquer le distributeur de l'hôpital, bref il lui rendait bien service, encore plus ce soir là. Une fois la ceinture sectionnée, il aidait Kath à sortir de la voiture renversée. Une fois fait, il remarqua bien vite le poteau qui menaçait de tomber le véhicule et sur eux par la même occasion. Ils quittèrent donc les lieux pour se mettre à l'abri près du mur d'un bâtiment tout proche. Jeremiah se passa ensuite une main sur le visage. Le sang avait à nouveau coulé de son nez. Kath lui en avait fait la remarque dans la voiture. Il essuya le sang avec son t-shirt. Il enfila à nouveau sa chemise qu'il avait retiré. Il venait à peine de relever le visage quand il vit Katharina s'élancer vers sa voiture. Il n'eut pas le temps de bouger que l'inconnue alla rechercher la jeune étudiante en génétique. Il vit ensuite l'explosion. A tout les coups une fuite d'essence en était la cause et elle n'allait pas tarder à embraser les autres véhicules. Il fut projeter contre le mur en brique, sa tête cognait fort et il en grimaça avant de se retrouver par terre. Il rouvrit les yeux avec difficulté. Il regarda les filles qui semblaient ne pas avoir été blessé. Il jeta ensuite un œil plus loin à sa Mustang. « Est-ce...ça va ? » « ... Il faut pas rester là... » Ouep c'est sur que rester ici n'était pas une bonne idée. Il se releva, avec difficulté. L'embrassement allait être général, mieux valait ne pas s'attarder ici.

« Restez à l'abri, jreviens tout de suite! » Il quitta les filles et slaloma entre les véhicules. Il entendit alors des explosions près de lui, des explosions à la suite. Il évita quelques débris venant dans sa direction. Il se coucha même brutalement sur la route pour éviter une portière qui volait. Il posa ses mains sur sa tête, se protégeant des débris qui volaient autour de lui. Et soudain, il sentit une douleur intense à son bras. Il releva la tête et aperçu une coupure sur toute la longueur de son bras. Il avait surement du rentrer en contact avec un taule ou un autre objet tranchant. Il grimaça puis il prit appui sur ses mains, redressant la tête. Il se redressa rapidement et reprit sa course jusqu'à sa Mustang, qu'il avait garé plus bas dans la rue. Il se mit rapidement au volant et mit le contact. La voiture démarra tout de suite et Jeremiah déboita rapidement. Il roula jusqu'à la position des filles, évitant une nouvelle fois, voitures en flammes et bouts de taules. Le journaliste braqua son volant pour éviter une roue qui filait sur la route. Mais il ne put éviter un morceau de pare-choc qui s'encastra dans son pare-brise. Il reçu des débris sur le visage mais cela ne l'arrêta pas. Il savait que les minutes étaient cruciales et il devait arriver près des filles au plus vite. Il enclencha la troisième vitesse et se dirigea rapidement vers l'endroit où il avait laissé les demoiselle quelques minutes plus tôt. Il s'arrêta brutalement près des filles. « Vite! Montez! » Ils n'avaient pas intérêt à rester ici, c'était trop dangereux parce que deux autres poteaux menaçaient de s'effondrer. Alors que les filles rentraient dans la voiture, il passa une main sur son bras blessé. La blessure était profonde et le sang coulait jusqu'au plancher. Il retira discrètement les petits morceaux plantés dans sa peau grâce à son pouvoir, en passant simplement sa main sur la coupure. Puis il reposa ses mains sur le volant et une fois les filles dans la Mustang, il embraya et quitta rapidement la route. La plupart des personnes qui avait assisté au carambolage avaient déjà quitté les lieux. Ils étaient les derniers sur les lieux. Les quelques blessés avaient été secouru. Maintenant c'était à leur tour de partir. Jeremiah se dirigea vers l'hôpital plus loin. Le pare-brise brisé, faisant passer l'air frais du soir. Le journaliste jeta un œil au rétroviseur. Certaines filles étaient blessées, même Jaymee et même lui. Ils ne pouvaient aller nulle part qu'à Saint Lukes. Mais à quelques kilomètres plus loin, ils se retrouvèrent bloqués sur la route, à cause d'un camion retourné. Jeremiah ne le remarqua pas tout de suite à cause de l'absence de lumières. Ses phares lui firent découvrir le camion à huit mètres à peine devant lui. Jer braqua alors une seconde fois le volant. Il dû traverser un champ tout proche jusqu'à arriver à une fermette qui semblait abandonnée. Jeremiah stoppa la voiture dans la propriété. Il ne pouvait pas aller plus loin, son bras était trop douloureux pour qu'il puisse continuer à conduire. « Désolé les filles, jpense pas qu'on ira plus loin... » Il souffla, passant une main sur son bras. Au moins ici ils étaient en sécurité.

Je me brisais, ma vie partait en éclats et ça depuis 2007. Mais là était l'apogée de ce drame, la perte était désormais entière. J'avais l'impression que mes souvenirs d'eux se dissipaient, partaient en fumée ... Tout s'effondrait, jusqu'à présent les ruines persistaient, mais à cet instant les dernières réminiscences prirent leur envol. Du moins c'est l'impression que j'eus, et la douleur en était vive. Puis alors que je me ruais de toute la force qui me restait sur la voiture en feu qui contenait les bribes restantes de mon passé, je sentis une force me percuter, des bras m'étreindre, et quelque chose me rattraper, me tirant loin de mon but, me coupant le souffle et m'arracher un cri sourd. « ... Non ... Jade ... » - murmurais-je. Oui, je me mis à croire qu'elle était dans cette voiture, que l'accident se reproduisait, et je ne voulais pas la perdre une seconde fois, je refusais de la laisser mourir. C'était ma soeur, et je me mis à croire dur comme fer qu'il y avait encore une chance pour qu'elle vive, une chance pour que je la sauve. C'est alors nous tombions sur le sol, et ma peau s'égratigna brutalement contre la surface bétonnée. « Non mais c'est pas vrai d'être aussi débile que ça ! Vous voulez mourir sérieusement ?! Fallait le dire, on se serrait pas donner autant de mal ! » - lança la jeune femme qui m'avait trouvée, auparavant. À terre, je fixais toujours ma voiture en feu, revoyant le visage de ma défunte soeur parmi les flammes. Puis la jeune femme me repoussa violemment, et accablée je laissai on visage reposer sur le sol brûlant, les graviers de goudron s'infiltrant dans mes blessures. « Allez-y si vous voulez ! Je sais même pas pourquoi j'ai tenté de vous retenir... » - cracha-t-elle. Relevant doucement mon visage – juste assez pour pouvoir planter mon regard sur mon interlocutrice – je la dévisageai. « Vous ne comprenez pas les motivations qui m'ont poussé à vouloir me sacrifier. Je donnerais tout pour qu'elle revienne. » Bien sûr la femme qui se trouvait face à moi ne comprenait pas de quoi je parlais, elle ne savait pas que je parlais de Jade – morte en 2007 – et moi même j'avais du mal à distinguer ces hallucinations de la réalité. Enfin c'est le réservoir de ma voiture qui explosa, consumé par le feu plus plus vivant que jamais, et des morceaux de tôles s'élancèrent un peu partout autour de nous. Immobile, je restai sans rien faire, n'étant même plus terrorisée par ce qui pouvait encore m'arriver. Par chance rien ne m'atteint, la jeune brune se protégea la tête - par réflexe sans doute – avant de se traîner jusqu'au mur le plus proche et de s'y adosser. Quant à Jeremiah, il fut projeté contre le mur, et semblait s'être cogné la tête assez violemment. Je vis également Jaymee collée contre ce mur, le regard inquiet. « Est-ce...ça va ? » - demanda-t-elle. Je me souvenais la façon dont j'avais été froide avec elle à l'anniversaire, pourtant elle n'avait pas l'air d'être désagréable, et elle s'inquiétait de mon sort, de notre sort – mais moi comprise. « Je vais bien. » Ce n'était pas totalement vrai, mais je m'en sortais plutôt bien comparé à ce que j'aurais pu être sans Jeremiah, sans cette inconnue qui avait appelé à mon secours, et sûrement sans Jaymee aussi. « ... Il faut pas rester là... » - articula-t-elle. Je me relevai donc difficilement, les rejoignant. L'atmosphère lourde et étouffante, j'avais des difficultés à respirer, sans compter la douleur qui me lançait dans tous les membres de mon corps.

Et puis, comme si tout ça n'était pas suffisant, nous assistâmes à un feu d'artifices des plus violent. Tout s'enflammait, comme pour finir en beauté le drame de ce jour. Des vitres explosèrent dans un fracas bruyant, les débris des véhicules volant désordonnés, menaçants. Les flammes dévalaient tout sur leur passage, puissantes et impitoyables. « Restez à l'abri, jreviens tout de suite! » - lança Jeremiah. Acquiesçant, je fermai les yeux quelques minutes, ma tête me tournait. En les rouvrant, je vis que Jaymee retirait un débris de sa jambe après avoir crié de douleur. Je m'approchai d'elle et déchira un bout de ma robe. Je l'entourais autour de la blessure de la jeune femme en serrant de toutes mes forces, cela cesserait – au moins pour un temps – l'hémorragie. « Ça va aller, Jaymee ? » - je lui adressa un sourire rassurant et encourageant. Un mal de tête incroyable me prit, mais je l'ignorai et me retournai en direction de l'inconnue. Je lui tendis la main. « Vous pouvez marcher ? » À ce moment là, une voiture vrombit et s'arrêta juste devant nous. Jeremiah conduisait une mustang dans un état désastreux, son pare-brise était brisé mais la voiture pouvait toujours rouler, et semblait simplement égratignée. « Vite! Montez! » - hurla-t-il. J'aidai alors les deux jeunes femmes à monter et claqua légèrement la portière après avoir grimpé moi aussi à l'intérieur du véhicule. Jeremiah embraya et quitta la route, nous éloignant du lieu du carambolage. Je regardais à travers la vitre, les étoiles. Fermant les yeux, je me concentrai à oublier mon horrible mal au crâne. J'étais vidée de toute énergie. Puis notre conducteur ralentit, ouvrant les yeux je découvris un camion qui bloquait la route. Le journaliste braqua le volant assez maladroitement, et nous fit traverser un champs dont je n'aurais pas soupçonné l'existence dans la grande ville de Wellington. Le jeune homme se gara devant une sorte de grange. « Désolé les filles, jpense pas qu'on ira plus loin... » Je jetai un regard au jeune homme. « Ça ira, tu en a déjà beaucoup fait. »J'entrepris la première de sortir de la voiture. Vacillante, je du m'appuyer sur la voiture avant de reprendre mes esprit. Puis j'ouvris la porte du conducteur. « On devrait peut-être aller voir à l'intérieur ? Il y a peut-être une trousse de secours, un endroit ou dormir ... » Je le vis passer sa main sur son bras. « Ça va ? Allez, viens. » - fis-je en lui tendant une main.

C'était vraiment pas possible d'être aussi pleurnicharde et inconsciente que ça en même temps... Yéel se demandait vraiment ce qu'elle avait bien pu faire pour se retrouver avec des gens pareils. D'abord le bel homme qui se veut défenseur de la veuve et de l'orphelin, la camicaze geignarde et ... Non, d'accord, elle ne pouvait rien reprocher à la deuxième demoiselle. Sauf peut-être le fait qu'elle n'avait rien à lui reprocher. La belle fonctionnait comme ça : par critiques. Elle cataloguait les êtres humains trop vite, jugeait et préjugeait sans aucune limite, sans aucun remord. Elle s'écarta un peu de l'apocalypse quand la vague de violence s'intensifia. La tête entre les mains, elle essaya de ramper loin de cet enfer. Adossée à un mur, elle se roula en boule, hurlant de douleur dés qu'elle bougeait trop sa jambe blessée à la première explosion. Un frémissement lui parcourut l'échine et elle se recroquevilla plus fort, évitant de justesse un morceau de verre mortel, il dérapa sur son épaule gauche, laissant une égratignure. Là, elle commençait vraiment à en avoir assez. Cette journée lui donnait vraiment des poussées suicidaires. Elle n'avait pas avancer dans ses recherches comme elle ne parvenait pas à avancer à cet instant pour sortir de ce capharnaüm impossible.

Une nouvelle explosion retentit et elle sursauta. En plus, cette maudite situation l'abaissait au rang de simple mortel. Elle détestait ça ! Un pneu en flamme passa devant elle et elle resserra ses bras autour d'elle. Depuis le début, elle tournait le dos aux autres, se faisant la plus petite possible contre son bout de mur de béton. Elle sentit une déchirure dans sa jambe à nouveau. A présent, son genou saignait abondamment, percuté par un bout de tôle bleutée. Elle retira sa ceinture et la glissa autour de sa cuisse, serrant le plus possible. C'était une mauvaise solution, elle le savait mais elle n'avait rien pour couvrir la blessure. Elle entendit les autres qui se rassuraient en demandant si tout le monde allait bien. Elle ne daigna pas répondre. Elle se tourna seulement lorsque le jeune homme partit. Intriguée par ce qui pouvait poussé le héros à abandonner ses protégées. Elle eut vite la réponse à sa question lorsqu'elle distingua sa silhouette dans la fumée qui entrait dans une voiture plus ou moins intacte. Elle observa les deux brunes se soigner et se faire de drôles de moues, comme si elles se connaissaient mais ne s'appréciaient pas vraiment.

Yéelen sentit son regard se voiler quelque peu et elle serra les dents. La douleur et le sifflement à ses oreilles commençaient à l'épuiser. Encore un truc qu'elle haïssait dans cet instant. Elle ne contrôlait plus rien et des larmes de rage coulèrent sur ses joues. La voiture s'arrêta devant elles. Bin tiens... M'aurait étonné que superman décide de s'en sortir tout seul... Elle secoua la tête, elle refusait de monter dans ce véhicule au milieu des explosions. La brunette qu'elle avait aidée. Deux fois. Lui demanda si elle pouvait marcher. La belle s'était manifestement remise de ses tonneaux et de sa pseudo tentative de suicide affectif : miracle de l'adrénaline ou exagération passée ? Yéel hocha la tête avec un regard hautain et se leva en vacillant. Mouai... Elle ne devait pas trop faire la maline sur se coup-là. Le conducteur les pressa de monter, elle fut entrainée par les autres et se retrouva dans la voiture. Elle sera les poings. Elle ne voulait pas les accompagner ! Elle s'en sortirait très bien seule. Mais bon... Maintenant qu'elle était là, elle se laissa aller et grimaça. Jambe de m*****.

Après quelques embardées qui lui arrachèrent un cri de souffrance et manquèrent, accessoirement de les tuer, ils arrivèrent près d'une grange. Ok... Un champ au milieu de la ville... Ils étaient fous ces terriens. Elle avait remarqué la blessure du jeune homme mais n'avait rien dit, le laissant à son rôle d'Homme fort aux yeux de sa demoiselle en détresse. Elle sentait une forte tension émotive entre les deux passagers avant. Elle sourit et se tourna vers la brunette qui était derrière avec elle. Étrangement, elle dut se retenir de ne pas lui demander comment elle se sentait. La tête lui tournait, elle avait bien assez avec ses propres problèmes du moment. Yéel se demandait un peu comment elle allait sortir de la voiture. Et puis pourquoi sortir, elle était mieux là que dehors... Et puis elle pouvait très bien essayer de conduire. Il devait bien y avoir un hôpital dans le coin ! Elle tenta d'appeler le 911 mais il n'y avait pas de réseau. Mais c'est quoi cette planète ! Alors elle soupira et perdit connaissance, sombrant dans le néant,

Je fermais les yeux un instant, rêvant que ces images disparaissent dès que je les ré ouvriraient. Avions nous la moindre chance de nous en sortir ? Je me souvenais avoir espéré mourir quelques mois plus tôt, à la conférence de Livingscorp. Ce n'était pas tant ce que j'avais ressenti lorsqu'on m'avait piétiné, marché dessus alors que j'étais tombée à terre qui m'avais poussé à préféré mourir. Je m'étais simplement dit que la mort était un choix plus facile. Parce que ma vie était beaucoup trop compliquée et qu'il valait mieux mourir que de vivre encore une année avec ma malédiction. J'étais désespéré et j'avais laissé ce désespoir me ronger. J'avais honte d'avoir été aussi faible et même si j'avais souhaité la mort ne serais-ce que cinq secondes, c'était déjà trop. Je regrettais aujourd'hui mes paroles. Je ne voulais vivre et garder en moi l'espoir qu'un jour les choses s'arrangeraient. Non, je ne voulais pas mourir et c'est pour cela que j'avais aussi peur ce soir - « Restez à l'abri, jreviens tout de suite! » - dit Jeremiah avant de disparaître de ma vue. Les yeux humidifiés par les larmes, j'essayais de résister à la douleur insoutenable qui avait saisie ma jambe gauche. Je vis Zooey s'approcher de moi. Elle déchira un bout de sa robe avant d'entourer ma jambe avec - « Ça va aller, Jaymee ? » - me demanda t-elle, l'air de s'inquiéter de mon sort. Je n'avais pas eu une bonne impression de Zooey la première fois que nous nous étions vues - sans doute aussi parce que je croyais qu'elle voulait Wyatt - mais elle était différente ce soir. Elle n'avait pas hésité à me venir en aide. Je lui adressais un sourire à mon tour, reconnaissante - « Oui, je pense que ça va aller. Je te remercie » - répondis-je sincèrement. Elle se retournait vers l'autre jeune femme. Je savais que celle-ci était blessée à la jambe. J'avais entrevu son horrible blessure. Alors que Zooey lui tendais la main, la mustang de Jeremiah s'arrêta devant nous. Par chance, sa voiture n'avait pas brûlé avec les autres et elle nous permettrait de nous sauver plus rapidement. Cependant, il fallait vite fuir avant de finir comme les autres... nous à l'intérieur en prime. Zooey nous aida à monter. Décidément, cette Zooey là n'avait rien avoir avec la femme désagréable à qui j'avais eu a faire l'autre soir. Je m'installais sur la banquette arrière de la voiture, la brunette à mes côtés, Jeremiah et Zooey à l'avant - « Mon dieu Jer tu es blessé. » - dis-je avec inquiétude lorsque je remarquais le sang sur son bras. Tout était devenu plus silencieux, mais mes oreilles bourdonnaient encore du bruit des explosions. L'air me fouettais le visage, le parbrise de la voiture avait été brisé. Je fixais la route, essayant d'oublier mes douleurs au niveau de la tête et à la jambe, lorsque je vis un camion retourné au milieu de la route. Dans un reflex quasi immédiat, Jeremiah braquait le volant, faisant tourner la mustang tout droit dans un champ. Nous arrivâmes jusqu'à une ferme visiblement abandonnée et Jer arrêta la voiture - « Désolé les filles, jpense pas qu'on ira plus loin... » - Je lui lançais un regard. Son bras avait l'air de le faire beaucoup souffrir. Il en avait déjà beaucoup fait, sur ce point, j'étais d'accord avec Zooey - « On devrait peut-être aller voir à l'intérieur ? Il y a peut-être une trousse de secours, un endroit ou dormir ... » - « Ça m'a l'air à l'abandon, mais tu as raison, on trouvera peut-être de quoi se soigner. Et, c'est toujours mieux que de rester-là. » - répondis-je, même si elle semblait s'être adressée à Jeremiah. Ces deux-là semblaient se connaître. Je ne m'en étonnais pas, Wyatt devait aussi les avoir présenté l'un à l'autre. Je me tournais vers la brunette dont l'état m'interpellait. Elle avait le teint si pâle qu'il était impossible de ne pas voir qu'elle était mal en point - « Est-ce que ça va ? Vous n'avez pas l'air très... » - Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'elle tombait dans l'inconscience. Cette fois-ci, je n'y étais pour rien. Je n'avais établi aucun contact avec la jeune femme et je suppose que cela était plutôt dû aux chocs qu'elle avait subi. Je n'osais pas la toucher, car je savais qu'avec mon pouvoir cela n'arrangerait rien. Je tirais alors mes manches sur mes mains de façon à n'établir aucun contact entre ma peau et la sienne. Je tapotais légèrement ses joues pour essayer de la ramener à nous - « Non, non, revenez avec nous, je vous en prie. » - J'ignorais son nom et j'ignorais qui elle était, mais je ressentais une certaine inquiétude son égard. J'essayais d'oublier mes propres maux pour me concentrer sur la jeune femme, espérant qu'elle ré ouvre les yeux - « Allez, s'il vous plait... » - ajoutais-je à demi voix, presque désespéré.

Jeremiah avait prit la décision d'aller à l'hôpital. Tout le monde était quasiment blessé et il ne pouvait pas rester sur cette portion de route avec toutes ces voitures qui prenaient feu. Saint Lukes était à quelques kilomètres à peine, en moins de quinze minutes, ils y seraient. Mais la route venait à l'hôpital était bloqué, le remarquant trop tard à cause de l'absence d'une visibilité nette. Il avait donc du braquer le volant pour venait d'écraser la pédale de frein, s'immobilisant dans la cours d'une vieille ferme abandonnée. Il resta quelques instants au volant. Son bras lui faisait mal mais c'était supportable. Ce qui le dérangeait à ce moment précis, c'est qu'ils étaient dans la galère, tous les quatre. Il retira sa chemise et l'arracha d'un geste vif pour se faire ensuite un garrot de fortune. Il noua le tissu sur son avant-bras puis il vit sa portière s'ouvrir et Katharina qui se trouvait devant lui. « On devrait peut-être aller voir à l'intérieur ? Il y a peut-être une trousse de secours, un endroit ou dormir ... » Ça va ? Allez, viens. » Passant sa main sur son bras, le journaliste quitta son siège, sortant de la voiture. Il referma la portière dans un bruit métallique. Il observa les dégâts sur son pare-brise. Puis il posa son regard noisette sur Kath. « Non c'est bon, j'ai ce qu'il faut dans mon coffre. » Il jeta un œil à l'intérieur de la voiture. Il vit l'inconnue qui était dans les pommes et Jaymee qui tentait de la réveiller. Il ouvrit doucement la portière. Il prit le pouls de la jeune femme. Elle était simplement évanouie. Il reporta son regard sur sa sœur de cœur. « Elle s'est évanouie. » Il vit ensuite le sang sur le pantalon de l'étudiante et ajouta: « Tu as besoin d'être soignée alors viens, on s'occupera de ton amie après. » Il se dirigea vers le coffre de la Mustang. Il l'ouvrit. A l'intérieur il y avait un petit bordel. Jer' repoussa quelques affaires et sortit une trousse de premiers secours. Il jeta un œil à Katharina puis il sortit une petite bouteille de désinfectant. Il prit un morceau de gaz et mit quelques gouttes dessus. Il tendit le tout à Jaymee. « Nettoies ta plaie, je regarderai après s'il te faut des points ». Puis il jeta un oeil à Kat. « Montre moi ta coupure, je vais passer un coup de désinfectant. » Vu la position de la coupure, la miss ne pouvait pas le faire tout seule. Il allait donc l'aider. A l'acquiescement de la jeune femme, il entreprit de nettoyer la plaie. Inutile de lui dire que cela allait piquer, elle devait le savoir. Une fois fait, il lui mit un petit pansement. « Voilà, jcrois que tu devrais t'en sortir. » Il esquissa un sourire pour la rassurer. A cet instant, un bruit se fit entendre à l'arrière de la Mustang. « Kath, tu peux t'occuper de la miss stp? Jvais m'occuper de Jay. » Une fois mis d'accord. Jeremiah se tourna vers Jaymee qui finissait de nettoyer sa plaie. Il jeta un œil à la jeune étudiante. « Est-ce que ça va? Tu t'es blessée autre part? » Il remonta doucement le pantalon de Jaymee. Il posa ensuite ses doigts sur la plaie. « Ça va, c'est pas trop profond...Mais il va falloir faire des points... » Il reprit la trousse de soins et en sorti de quoi recoudre la plaie. « C'est ma mère qui serait contente en me voyant faire. » Sa mère était infirmière et elle lui avait apprit pas mal de truc, surtout pour soigner les blessures, remettre des os en place, faire une atèle, bref, de quoi pouvoir aider quelqu'un au moment voulu. Il fouilla dans la trousse et demanda à la miss « Je vais te faire une piqure d'anesthésie. » Il prit un petit flacon et une seringue dont il déchira l'emballage. Il piqua l'aiguille dans le bouchon du flacon puis aspira un peu de liquide blanc. Il retira l'aiguille et appuya dessus pour faire sortir l'air. Une fois fait, il regarda Jaymee. « Prête? ». Il pointa ensuite l'aiguille sur la peau de la jeune femme et fit la piqure. Il injecta un peu de produit puis la retira. Il essuya avec un coton propre puis il expliqua. « L'anesthésie va faire effet rapidement. » Il prépara ensuite le fil. Il reposa ses doigts sur la peau de la demoiselle, tatonnant doucement, histoire de voir si elle sentait la zone ou non. Il vit qu'elle semblait grimacer. « Ça te fait encore mal? »

Jeremiah passa une dernière fois sa main sur son bras, avant de se lever et de refermer la portière derrière lui. Je le vis jeter un regard à son pare-brise en miettes. Il me rappelait Sam, mon meilleur ami. Lui aussi était très attaché à sa voiture, et cela me fit sourire. Je me souviens encore de l'autre soir à l'université, quand j'étais montée dans sa porsche au rétroviseur cassé. Et le regard qu'il m'avait lancé après une de mes réflexions. Dans des moments pareils, il était toujours bienvenue de relativiser, de penser à des choses distrayantes. Le journaliste posa son regard sur moi. « Non c'est bon, j'ai ce qu'il faut dans mon coffre. » Je lui souris. « Très bien. » Puis le jeune homme jeta un regard à l'intérieur de la voiture, Jaymee tentait de réanimer l'inconnue, qui venait de sombrer. La jeune femme n'avait rien à voir avec l'aguicheuse de l'anniversaire, aux cotés de Wyatt. J'avais un énorme défaut, qui était de juger les gens au premier regard. Mais je voyais que la brunette était en fait quelqu'un de généreux, quelqu'un de bien, me sembla-t-il. Ouvrant délicatement la portière du véhicule, Jeremiah entreprit de prendre le pouls de la jeune femme. « Elle s'est évanouie. » - dit-il à Jaymee. Il fit comprendre à Celle-ci qu'il fallait la soigner avant de s'occuper de l'étrangère. Se dirigeant vers le coffre, notre sauveur l'ouvrit et je découvris qu'il était encore plus bordélique que moi. Pendant ce temps, j'aidai Jaymee à le suivre, et à s'adosser au coffre. Jeremiah sortit une trousse de secours du bazar de son coffre et tendit ce qu'il fallait à Jaymee pour qu'elle se soigne. Alors que je m'apprêtais à venir en aide à celle-ci, Jeremiah – désinfectant en main – me déclara - « Montre moi ta coupure, je vais passer un coup de désinfectant. » J'acquiesçai donc. Alors qu'il nettoyait ma plaie, je grimaçai. « Je suis navrée pour ta voiture. Je suis sûre qu'elle avait de l'importance pour toi. Mon meilleur ami, Sam, est attaché à la sienne comme à sa propre chair, et elle est en piteux état. Tout ça pour dire que je connais. » - lançais-je, comme pour penser à autre chose qu'au picotement de ma coupure, pendant que le charmant jeune homme s'occupait de moi. Jeremiah déposa finalement un pansement sur ma plaie. « Voilà, jcrois que tu devrais t'en sortir. » Il m'adressa un sourire rassurant. « Oui, merci beau brun. » - Je lui rendis un sourire sincère. Puis un bruit émana de l'arrière de la voiture du journaliste. « Kath, tu peux t'occuper de la miss stp? Jvais m'occuper de Jay. » - dit-il. « Bien sûr. » - répondis-je. Je me dirigeai alors vers la voiture, apercevant la jolie brune qui émergeait. J'entrai dans la mustang, m'asseyant auprès de la jeune femme. « Vous vous êtes évanouie. Comment vous appelez vous ? » - lui demandais-je en lui prenant une main, comme elle avait pu le faire lorsque j'étais coincée dans ma voiture, auparavant. « Et comment vous sentez vous ? » Je regardai autour de moi, et vis une bouteille d'eau à l'avant. Je me penchai pour l'atteindre, et la tendis à la demoiselle. « Tenez, buvez un peu. Ça vous fera du bien. » - lui dis-je, souriante et amicale. Je tentais de la rassurer et de la mettre à l'aise, prenant soin d'elle. Dans de telles situations, il fallait être solidaires les uns avec les autres.

Tout se brouillait autour de la belle, elle se sentait bizarre, un peu nauséeuse et surtout sa tête pesait des tonnes. Son cœur semblait s'emballer dans sa poitrine, pomper comme un fou. Elle soupira, ce n'était pas si désagréable et ce serait encore mieux si elle fermait les yeux, juste une minute non ? Alors que ses paupières masquaient la lumière, elle entendait toujours des voix. Peut-être n'avaient-ils pas remarqué qu'elle se reposait. Quand elle voulut ouvrir les yeux, ce fut impossible. Elle essaya de parler ou même de bouger et elle comprit que son corps était un peu hors service pour le moment. Et voilà, elle était inconsciente face à des inconnus. L'image forte qu'elle avait toujours donnée venait de voler en éclats en un instant. Si elle avait pu, elle aurait hurler de rage et de dépit. Plus le temps passait et plus elle détestait être ici. Elle aurait peut-être du mourir à Naharda, la simplicité de cette fin aurait mieux valu que de se sentir perdue sur cette planète... Les souvenirs remontaient par vagues.

Ce n'était pas vraiment comme si elle revoyait toute sa vie en accéléré. De toute façon, il n'y avait pas grand chose à voir. Non, seuls les passages où elle avait faibli repassait devant ses yeux. A chaque fois, elle avait trouvé la force de se surpasser, de rendre sa famille fière d'elle. Malgré la grande différence entre elle et Meadow. Yéel avait toujours été la petite, celle qu'on observe du coin de l'œil sans vraiment y prêter attention. Pourtant aujourd'hui, elle portait sur ses seules épaules le poids d'un héritage gigantesque et le devoir de ramener sa soeur à qui elle était vraiment. Pour l'instant, les Xzavier ne vivait que par elle sur ce monde ! Entre deux pensées, elle entendit la voix inquiète, sincèrement inquiète de la jeune femme qui était assise à ses côtés dans la voiture. Alors, on se préoccupait d'elle ? C'est vrai que cette humaine lui avait semblé plus ouverte, moins concernée par cette drôle de tensions entre les deux autres.

Elle tenta de sourire et y parvint presque. Ses cils papillonnèrent et elle distingua la silhouette de la brune qui semblait un peu paniquée. Elle aussi apparemment était blessée et Yéelen se demanda pourquoi elle s'intéressait à elle plutôt qu'à ses propres blessures. C'était un concept qui lui échappait un peu la générosité, même si elle avait aidé la dénommée Kath'. Soudain, celle si apparut dans son champ de vision. Elle semblait aller beaucoup mieux. Ils avaient peut-être eu le temps de se soigner en partie pendant sa très légère absence. Elle grimaça en sentant les douleurs revenir dans sa jambe. Mais elle avait décidé de ne rien laisser paraitre. Lorsque la jeune femme s'adressa à elle avec son ton compatissant, elle se souvint qu'elle aurait été loin de tout ça sans l'accident et la folie de la brunette. Lorsqu'elle approcha sa main de la sienne, elle eut un mouvement de recul. Elle répondit d'un ton qui se voulait glacial mais parut plutôt pitoyable tant sa voix était enrouée : Je vais bien. Merci. Yéelen. C'est mon nom... Yéel but une ou deux gorgées et remercia d'un simple signe de tête.

Son regard se porta vers le jeune homme et l'autre jeune femme qui semblaient avoir une trousse de secours. Elle soupira et regarda son jean maculé de sang et la ceinture qui s'était un peu relâchée. Elle resserra le garrot et releva les yeux. Vous savez où nous sommes ? Je ne connais pas bien la ville... Il doit bien y avoir un hôpital... ça vous arrive souvent les panne de courant de cette ampleur ? Elle toussa et essaya de repousser une mèche de cheveux qui lui venait dans la figure. Son ton impérieux était un peu faiblard mais il était à nouveau présent. Supermâle est-il d'attaque pour redémarrer ? Elle réalisa qu'elle n'avait pas parlé autant depuis un moment, depuis sa rencontre avec Meadow en réalité...

« Tu as besoin d'être soignée alors viens, on s'occupera de ton amie après. » - me dit Jeremiah, alors que la jeune inconnue était toujours dans les vaps. Nous ne pouvions pas la laisser toute seule, mes blessures attendraient. Mon frère se dirigea vers le coffre de sa mustang, tandis-ce que Zooey m'aidait à sortir de la voiture pour m'adosser contre le coffre. Pourquoi est-ce que personne ne s'occupait de l'inconnue ? - « Nettoies ta plaie, je regarderai après s'il te faut des points » - Jeremiah me tendit un morceau de gaz pour que je désinfecte la plaie à ma jambe. Je remontais mon jean afin de pouvoir le faire. La blessure n'était pas très profonde, mais cela ne l'empêchait pas d'être douloureuse. Heureusement que Jeremiah était prévoyant et qu'il avait une trousse de secours dans sa voiture - « Kath, tu peux t'occuper de la miss stp? Jvais m'occuper de Jay. » - Kath ? Je fronçais les sourcils. Pourquoi est-ce qu'il l'appelait comme ça ? Je finissais de nettoyer ma plaie et Jer revint vers moi. Je remettais mon jean comme il faut. Je ne voulais pas qu'il regarde ma blessure, encore moins qu'il me touche - « Est-ce que ça va? Tu t'es blessée autre part? » - « Non ! » - dis-je alors qu'il commençait à remonter mon jean pour voir ma blessure - « Ce n'est pas la peine. Je vais bien, c'est juste une petite coupure de rien du tout. » - mentis-je, ce qui ne l'empêcha pas d'en faire qu'a sa tête. Je sentais une nouvelle vague de peur monter en moi. Il ne pouvait pas le laisser me soigner. Il serait forcément en contact avec ma peau et on sait tout ce qu'il se passe quand cela arrive. Il posa ses doigts sur la plaie et je grimaçais - « Ça va, c'est pas trop profond...Mais il va falloir faire des points... » - Il chercha dans sa trousse le matériel nécessaire. J'avais confiance en Jeremiah, je savais très bien qu'il pouvait me recoudre correctement, seulement je ne pouvais pas le laisser le faire. C'est en mon pouvoir que je n'avais pas confiance. Imaginez vous qu'il essaye de me soigner et qu'il se trouve mal ensuite - « Jeremiah. J'ai dit non ! Occupes toi de tes blessure au lieu de t'occuper de moi, tu veux bien ? Si tu veux m'aider laisse-moi me débrouiller toute seule ! » - dis-je sur les nerfs. Il ne comprendrait certainement pas ma réaction, surtout que je ne m'étais jamais montré aussi nerveuse en sa présence. Jer ne s'arrêterait t-il jamais ? Se fichait t-il de ce que je lui racontais ? Il me fit une piqûre pour anesthésier la partie douloureuse, décidément, il avait vraiment tout dans sa mallette de secours - « L'anesthésie va faire effet rapidement. » - me dit avant de me faire l'injection, me touchant à nouveau pouvoir si je sentais encore quelque chose - « Je t'en prie, ne fais pas ça. » - Je croisais son regard un instant, moins agressive que tout à l'heure, mais visiblement inquiète. Au pire, il penserait que j'avais peur de me faire recoudre. C'était mieux de passer pour une trouillarde que la vérité. Je savais que rien de ce que je dirais ne pourrait l'empêcher d'agir, de me soigner. Il n'allait pas me laisser avec une blessure ouverte. Je le connaissais. Mes nerfs lâchaient et je sentis une larme couler le long de ma joue. Il fallait que je me calme. J'étais tellement anxieuse qu'il tomberait en deux secondes si il me touchait. Je fermais les yeux un instant, essayant de respirer lentement. Je restais silencieuse un moment avant de reprendre la parole : « C'est bon. » - soufflais-je. J'espérais que tout cela se finirait assez vite. Je décidais d'entamer n'importe quelle conversation qui me permettrait de me calmer un peu. Je soupirais légèrement, balayant d'un revers de main ma joue humide - « Alors Wyatt a dû te présenter Zooey à ce que je vois... » - Oui, les deux jeunes gens semblaient se connaître. Je lançais un regard à Jeremiah qui lui était concentré sur ma blessure. Je pris une nouvelle inspiration, le regard perdue dans la nuit.

« Jeremiah. J'ai dit non ! Occupes toi de tes blessure au lieu de t'occuper de moi, tu veux bien ? Si tu veux m'aider laisse-moi me débrouiller toute seule ! » Le journaliste releva le visage sur sa soeur de coeur. Il ne comprenait pas pourquoi elle se mettait en colère pour cela. Il voulait juste l'aider et non pas lui faire mal. Il savait que les filles n'aimaient pas la vue du sang mais là. Elle devait bien savoir qu'elle pouvait lui faire confiance. De toute façon, il n'allait pas l'écouter. Elle avait besoin d'être soigné alors qu'elle le veuille ou non, il allait s'occuper de cela. Sa propre blessure au bras pouvait attendre. Il avait fait un bandage de fortune et pour l'instant cela allait. Il ne ressentait pas trop la douleur. De plus, à cet instant ce n'était pas son bras qui lui faisait mal mais ce mal de crane qu'il avait, depuis qu'il avait été projeté contre le mur de briques au moment de l'explosion. Il se disait qu'il reprendrait un médicament tout à l'heure. Mais il savait qu'il ne lui restait pas grand chose. Il n'avait pas eu le temps de passer à la pharmacie de l'hôpital, pensant qu'il pourrait passer dans l'une des pharmacies de Wellington. En même temps, ce n'était pas comme s'il n'était pas habitué à ces maux de tête. Après lui avoir fait une piqure d'anesthésie, il jeta un œil à Jaymee. « Je t'en prie, ne fais pas ça. » Il ne comprenait pas pourquoi elle se mettait dans cet état...Il fronça un sourcils lorsqu'elle se mit à pleurer. « Jayme... » « C'est bon. » Les filles...pourquoi est-ce qu'elles étaient aussi compliquées. Bizarrement, l'espace de quelques secondes, il se demanda si son état, était bien en rapport avec sa blessure ou s'il s'agissait de tout autre chose...Il allait lever sa main pour essuyer cette larme qui avait couler sur sa joue quand elle l'essuya d'un revers de la main. « Alors Wyatt a dû te présenter Zooey à ce que je vois... » Le fil et l'aiguille en main, il se prépara à recoudre la plaie de l'étudiante. Aux mots de cette dernière, il lui jeta un oeil. « Zooey? De qui tu parles? » Il toucha doucement la peau de la jeune femme autour de la blessure puis il commença à recoudre la plaie. Il fit des points rapprochés, histoire que la miss n'a pas une trop grosse cicatrice en souvenir. Il était bien parti quand il ressenti un léger tremblement de la main. Il s'arrêta alors, prétextant s'essuyer un peu le front. C'étaient toujours dans des situations comme celles-ci qu'il était victime de tremblements. A chaque fois qu'il se concentrait un peu trop, il perdait physiquement la maitrise. Une fois le tremblement passé, il reprit rapidement la suture de la plaie. Il jeta un œil à Jaymee. Celle-ci était devenue silencieuse. Il coupa ensuite le dernier point et mit un pansement sur la blessure, la laissant ainsi au propre. « Voilà. J'ai fais de mon mieux. Mais je te conseille quand même d'aller à Saint Lukes, histoire qu'un médecin jette un œil à ta blessure. » Il baissa le jean de Jaymee puis il nettoya à nouveau ses mains. « Je crois qu'on va passer la nuit ici. Vu la coupure de courant, jpréfère attendre le levée du jour. Cela doit être la cohue en ville et à l'hôpital... » Il se demandait si sa mère allait bien. Il n'avait pas réussi à la joindre vu que son téléphone n'avait pas de réseau. Elle devait probablement être à l'hôpital. Il soupira en passant une main sur son front. « Quelle soirée... » Il referma sa trousse de secours puis il jeta un œil à son coffre. Il en sortie deux lampes torches. Ils allaient en avoir besoin pour visiter les yeux. « Bon jvais voir la belle au bois dormant. » Avant il donna une gourde à Jaymee: « Tiens tu devrais boire un peu, tu es toute pale... » Il alla voir les filles. Il jeta un œil à l'inconnue puis à Katharina. Il demanda ensuite à la blessée: « Est-ce que ça va? J'ai de quoi te soigner, sauf si tu veux le faire toi même. » Il porta son regard noisette sur elle.Il lui était étranger, peut-être que la miss n'aime pas qu'un étranger s'occupe d'elle ou ne l'approche de trop près. « En tout cas tu ne peux pas rester avec une blessure ouverte qui risque de s'infecter. On va devoir attendre le jour pour partir. Mieux vaut rester en sécurité ici et attendre qu'on y voit un peu mieux pour retourner en ville. »

La jeune femme se tenait devant moi eut un mouvement de recul quand j'approchai ma main de la sienne, dans un geste compatissant. L'inconnue m'avait sauvée la vie, et je lui étais redevable. Elle ne me connaissait pas, pourtant elle avait risqué sa vie à deux reprises pour moi - « Je vais bien. Merci. Yéelen. C'est mon nom... » - fit-elle, froidement. La jeune inconnue semblait refuser mon aide, mais l'instant ou j'étais coincée dans ma voiture me revînt en mémoire, ainsi que la façon dont j'avais refusé son aide, également. Je lui fis un léger sourire - « Enchantée Yéelen. » - Ce nom était plutôt rare, du moins je ne l'avais jamais entendu - « C'est joli comme prénom. » - J'essayais d'être rassurante et présente, car la jeune femme paraissait perdue. Cela dit, c'était compréhensible. Yéelen but quelques gorgée d'eau et me remercia d'un simple signe de tête. Elle était distante. Son regard se porta sur Jaymee et Jeremiah, au dehors. Puis elle soupira en jetant un coup d'oeil à sa blessure et à la ceinture qui maintenait sa jambe. En resserrant le garrot et en relevant les yeux vers moi, Yéelen me demanda - « Vous savez où nous sommes ? Je ne connais pas bien la ville... Il doit bien y avoir un hôpital... ça vous arrive souvent les panne de courant de cette ampleur ? » - La belle toussa et tenta de repousser une mèche de cheveux avec difficulté et maladresse - « Non, je l'ignore. Il y a l'hôpital Saint Lukes en effet, mais le camion qui nous a fait dévier de la route nous empêchait d'y aller. Et non je n'ai jamais connu une panne de cette ampleur. J'ignore la raison de cette panne, mais elle aura des conséquences. » - dis-je en tentant d'expliquer à la jeune femme ce qui se passait. Yéelen m'avait dit ne pas bien connaître la ville, j'en déduis qu'elle était plus ou moins nouvelle en ville - « Vous êtes nouvelle à Wellington ? » - Je m'approchai d'elle en regardant son jean imbibé de sang. Malgré la résistance qu'elle exerçait, elle devait être soignée - « Yéelen, il faut soigner ça. » - dis-je en désignant d'un hochement de tête sa blessure.

« Supermâle est-il d'attaque pour redémarrer ? » - dit-elle en parlant de Jeremiah. Je souris, amusée par sa remarque - « Jeremiah ne peux pas conduire, il est blessé au bras il me semble. Et il fait nuit noire, il vaut mieux ne pas reprendre la route avant demain matin. » - puis le supermâle en question pointa le bout de son nez, et j'arquai un sourire à l'adresse de mon interlocutrice, me référant à notre discussion précédant l'arrivée du journaliste. Jeremiah nous dévisagea tour à tour, puis demanda à Yéelen - « Est-ce que ça va? J'ai de quoi te soigner, sauf si tu veux le faire toi même. » - celle-ci ne semblait pas plus réceptive - « En tout cas tu ne peux pas rester avec une blessure ouverte qui risque de s'infecter. On va devoir attendre le jour pour partir. Mieux vaut rester en sécurité ici et attendre qu'on y voit un peu mieux pour retourner en ville. » - Je me tournai vers le jeune homme - « Jeremiah, tu devrais peut-être aller jeter un oeil à l'intérieur. Voir si tu trouves un endroit ou dormir. Je peux m'occuper d'elle. » - fis-je en désignant la grange, puis en reposant mon regard sur Yéelen. Peu m'importait sa réaction, je voulais sincèrement aider la jeune femme. Je posai ma main sur son bras. Celle-ci résista un moment, mais je maintenait ma prise sur elle. Je ne céderais pas, et j'étais déterminée à soigner sa blessure - « Tu peux me passer la trousse de secours, s'il te plaît, Jer' ? » - Je regardais fixement Yéelen, toujours compatissante mais lui montrant clairement ma détermination, et le fait que je ne changerais pas d'avis.

Yéel eut un sourire inconscient. Même dans une situation pareille, la brune arrivait à la complimenter sur son prénom. C'était quand même bizarre... Qu'est-ce qui pouvait rendre une humaine sensible à un prénom de Naharda ? Elle se souvenait d'une légende de sa planète où l'héroïne portait ce prénom. Elle était fière, implacable mais pleine du générosité assez ridicule. Elle s'était toujours dis que jamais elle ne ressemblerais à cette femme. Pourtant, elle réalisa avec horreur que le changement était en marche : elle était orgueilleuse et arrogante, sûre d'elle et têtue... Et elle était prête à donner sa vie pour sa soeur. C'est une forme de générosité non ? Elle secoua la tête, sentant que son esprit repartait dans tous les sens. Elle accepta l'eau qu'on lui proposait. Sa gorge n'avait jamais été aussi sèche, même quand son monde avait explosé, emportant avec lui tout ce qu'elle aimait. Bien peu de chose en fin de compte... Elle soupira et grimaça en resserrant la ceinture qui garrotait sa jambe. La brune qui avait manifestement décidé de s'occuper d'elle était assez rassurante. Il émanait d'elle une sorte de paix, un peu comme une institutrice maternelle consolant un enfant ayant trébuché. Elle ne pouvait s'empêcher d'être reconnaissante, même si elle n'avouerait jamais qu'à cet instant, elle était complètement terrorisée.

La belle changea de sujet pour oublier la douleur qui zébrait sa jambe des orteils jusqu'à la hanche. C'était mauvais... Enfin, ça le serait encore plus quand elle ne sentirait plus rien du tout. Elle écouta la réponse et acquiesça. OK. Il n'y avait aucun espoir d'atteindre un hôpital digne de ce nom. Elle serra les poings, elle devait oublier un peu ses blessures. C'était vraiment débile de se focaliser dessus. Elle releva la tête et tenta d'arranger ses cheveux. Elle était pleine de poussière et de sang séché. Bien. Elle avait envie de pleurer pour son look et pas pour sa jambe, c'était déjà plus acceptable pour une princesse. Oui, je débarque... J'ai passé beaucoup de temps en Inde et à... ailleurs avant. Toi non plus t'as pas l'air de connaitre le coin ! Son ton était un peu accusateur, même si à la base, ce n'était pas vraiment voulu. Elle tenta une moue amusée avec peu de réussite. Je peux le faire, il me faudra juste un peu de désinfectant, c'est rien... Plus de peur que de mal, je vous assure. Bon d'accord, là c'était un de spires mensonges de sa vie ! Elle soupira, prête à céder aux exigences de la jeune femme. Elle continua pourtant à détourner l'attention d'elle.

Il a pas le superpouvoir de voir la nuit comme en plein jour ? Je suis déçue. Elle sourit puis manqua de s'étouffer en toussant. Lorsqu'il arriva près d'elles, la brune lui lança un regard entendu. Elle sourit avec complicité et leva un regard innocent vers le jeune homme. Il semblait mal en point, c'était vrai. Elle perçut le tremblement de ses mains surtout, et le tressautement d'une veine sur son cou était étrange. Étonnamment, maintenant qu'elle le regardait, elle avait l'impression qu'il avait quelque chose de plus grave. Un truc qui datait d'un moment vu la fatigue de ses traits. Le jeune homme se baissa pour observer l'état de ma jambe et je reculais sans pouvoir m'en empêcher. Vous devriez y allez tous les deux dans cette grange, je m'en sors ça va ! J'ai l'impression que l'homme de la tribu va s'effondrer pas vous ?

Yéel résista encore une seconde à la brunette insistante, lançant même un regard suppliant à l'autre demoiselle qui restait un peu à l'écart, une gourde à la main. Aucune chance de trouver du soutient, ils s'étaient ligués contre moi. Elle croisa les bras sur la poitrine, boudeuse. Très bien, allez-y, mais vous allez voir que vous vous donnez du mal pour pas grand chose. Le dénommé Jeremiah lança la trousse à la dite Kath et il s'éloigna avec ses lampes torches. Yéelen soupira puis attrapa les ciseaux, les enlevant des mains de la brune. Autant couper ça proprement hein... En fait, elle était terrorisée qu'on touche à la plaie. Elle coupa de la cheville au genou en une ligne parfaitement droite, avec une lenteur un peu exagérée. Quand elle dégagea la plaie, elle comprit qu'elle ne pourrait pas le faire toute seule. L'os était apparent en partie juste sous le genou où la tôle avait taillé la chair comme du beurre. Plus bas, au niveau de la fracture du feu rouge, on voyait plusieurs zones violacées et un léger soucis dans l'alignement de l'os. Elle grimaça. Bon... Désinfecter la plaie, faire une attelle... ça devrait suffire. Ok... Je vous fait confiance Kath... Me faites pas regretter... Elle s'arrêta dans sa phrase. Pas la peine d'en rajouter dans le mélodramatique, c'était déjà suffisant comme ça.

Jeremiah ne savait pas à qui je faisais référence en parlant de Zooey. J'en conclus qu'il pensait qu'elle s'appelait Kath, puisque c'est ainsi qu'il l'avait surnommé un instant plus tôt. Je vis les mains du jeune homme se poser sur ma peau, je fermais les yeux, respirant doucement. Pour vu qu'il se dépêche et qu'il arrête de me toucher, pour vu qu'il ne fasse pas de malaise - « Brune, les yeux bleus, que tu as sortie de la voiture... Elle s'appelle Zooey... enfin je crois... du moins c'est sous ce nom là qu'on me l'a présenté... Mais peut-être que je perds la... la tête. » - répondis-je commençant à me sentir vraiment nerveuse à mesure qu'il se trouvait en contact avec moi. J'essayais de regarder ailleurs tandis-ce qu'il avait déjà commencé à recoudre la plaie. Ça n'allait pas du tout. Je ne ressentais pas de douleur au niveau de ma blessure, ce n'était pas cela. Soudainement, c'est comme si mon cran s'était fendu en deux ou que l'on m'avait frapper sur la tête avec une masse. Je laissais échapper un léger gémissement de douleur, surprise par celle-ci. Ce mal de tête... c'était horrible, insoutenable. J'en eus la vision trouble un instant. Je portais ma main à mon front, celle-ci était légèrement tremblante. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Etait-ce dû au choc que j'avais reçu à la tête lorsque je m'étais pris le volant ? Impossible. Le choc avait pas été si violant. Je fis une grimace, ma main contre mon front. Je ne me sentais vraiment pas bien, je crus même que j'allais m'évanouir, car je me sentais vraiment faible, vraiment très fatiguée - « Voilà. J'ai fais de mon mieux. Mais je te conseille quand même d'aller à Saint Lukes, histoire qu'un médecin jette un oeil à ta blessure. » - dit t-il en remettant mon jean correctement. Il avait terminé ? J'avais tellement été accaparé par la douleur que je n'avais eu conscience de rien d'autre. Jeremiah ne s'était pas évanoui, c'était une bonne chose, mais je ne comprenais pas. Il aurait dû se sentir mal. De plus, mon anxiété était un accélérateur sur l'effet de mon pouvoir. J'éloignais ma main de mon front, la douleur avait disparu. Je restais silencieuse un moment, essayant de me remettre de tout cela. Essayant de comprendre ce qui m'était arrivé et pourquoi Jeremiah aillait bien. Je n'écoutais pas vraiment ce que disait Jeremiah aux filles, ni ce qu'elles leur répondaient. Leurs voix me paraissaient lointaines, comme un murmure dans la nuit. Mon enveloppe corporelle était bien là, mais moi, je n'y étais plus, mon esprit trop préoccupé par ce qu'il venait de se passer, encore sous le choc.

J'adressais un regard à Jeremiah qui me tendait une gourde. J'avais à peine écouté ce qu'il m'avait dit juste avant - « Est-ce que ça va ? » - dis-je enfin, lui lançant un regard fixe, un ton sérieux - « Euh merci... et merci aussi de t'être occupé de ma blessure. » - J'attrapais la gourde et bu quelques gorgées tandis-ce qu'il se dirigeait vers Zooey et la brunette, sans doute pour venir en aide à la dernière. Je restais quant à moi à l'écart un court moment - « Jeremiah, tu devrais peut-être aller jeter un oeil à l'intérieur. Voir si tu trouves un endroit ou dormir. Je peux m'occuper d'elle. » - entendis-je, alors que je m'avançais vers eux - « Ouais, bonne idée. » - en réponse à Zooey - « Je viens avec toi si tu veux. » - ajoutais-je, m'adressant à Jeremiah - « Je vais bien. Je devrais réussir à marcher jusqu'à là-bas, ne t'inquietes pas. » - Je ne lui laissais pas le temps de me répondre quoi que ce soit. J'avais certainement repris des couleurs, ce mal de tête avait disparu, tout comme le tremblement de mes mains. Quant à ma jambe, elle ne m'empêcherait pas de me déplacer. Je ne serais pas d'une grande aide aux filles, je ne pouvais même pas les toucher et Zooey semblait maîtrisé la situation. - « Allez donnes-moi ça. » - dis je en désignant les lampes torche.

« Brune, les yeux bleus, que tu as sortie de la voiture... Elle s'appelle Zooey... enfin je crois... du moins c'est sous ce nom là qu'on me l'a présenté... Mais peut-être que je perds la... la tête. » Le journaliste releva la tête vers sa sœur de cœur. Zooey? C'était quoi cette histoire? Il fronça les sourcils avant de dire: « Ah? Elle s'est présentée à moi en me disant qu'elle s'appelait Katharina. » Il esquissa un mince sourire en reprenant son travail. « Peut-être avait-il peur de me dire son vrai prénom. Ou alors elle a peut-être une jumelle, faudrait lui demander. » A vrai dire, que cette miss s'appelle Zooey ou Kath ne changeait pas grand chose pour lui. Elle était juste une amie. Et cette amie ne changeait pas avec un nom. C'est ce qui était le plus important pour le jeune homme. Même si cela éveillait un peu sa curiosité. Après tout, il ne connaissait quasiment rien de cette fille, mise à part ce qu'elle lui avait dit, lors de cette discussion dans le parc. Et puis à cet instant précis, il avait autre chose à faire, que de mettre des spéculations sur la tête de la demoiselle. Il s'occupait de la plaie de Jaymee, faisant son maximum pour faire un travail correct, faire des points serrés et ainsi éviter des douleurs inutiles et une cicatrice disgracieuse. Il ne remarqua donc pas le trouble qui s'était emparé de la jeune étudiante, trop concentré sur ce qu'il faisait. Il évitait à tout prix de penser à ses mains qui se mettaient à trembler parfois. Mais il avait presque fini par s'y habituer avec le temps. Même la douleur qui l'assaillait souvent ces derniers jours, il en faisait presque abstraction. La douleur crânienne faisait partie de son quotidien et il vivait avec, ou tout au moins il essayait, évitant de faire des bêtises, comme à cet instant quand le fil perçait la peau de l'étudiante. Après quelques minutes, il parvint à la fin de la blessure. Il mit un bandage par dessus, donnant un dernier conseil à Jaymee. Même s'il pensait avoir fait de bons soins, il n'était pas toubib et il préférait qu'elle montre sa blessure à quelqu'un de compétent et qui avait un diplôme pour cela. Il passa une gourde remplit d'eau à Jaymee qui était encore plus pâle que tout à l'heure. « Est-ce que ça va ? » Il fronça les sourcils à cette question. C'est elle qui était blessée et elle lui demandait comment il allait? Il esquissa un sourire pour la rassurer puis il répondit en fermant le coffre, les lampes-torches en main. « Oui ça va, t'en fait pas pour moi. » Il la laissa pour aller voir les deux demoiselles dans la voiture. Une nouvelle fois, il ne releva pas le ton condescendant de l'inconnue. Après tout, si elle ne voulait pas qu'on la soigne, c'était son problème, pas le sien. « Jeremiah, tu devrais peut-être aller jeter un œil à l'intérieur. Voir si tu trouves un endroit ou dormir. Je peux m'occuper d'elle. » Il acquiesça aux paroles de Kath, enfin de Zooey. Il donna la trousse de secours à l'étudiante en génétique puis elle laissa les filles. « Je viens avec toi si tu veux. » « Je vais bien. Je devrais réussir à marcher jusqu'à là-bas, ne t'inquiètes pas. » « Allez donnes-moi ça. » Jeremiah observa Jaymee. Il savait qu'il était inutile de pourparler avec elle quand elle était décidé à faire quelque chose. Il soupira, résigné. « D'accord. » il lui donna une lampe puis il ajouta en allumant la sienne. « Mais tu restes derrière moi. Cette ferme est une ruine, le toit doit être branlant. » Il s'avança vers la fermette toute proche, faisant attention où il marchait. Il poussa la porte d'entrée qui n'était pas fermée et qui tenait presque par miracle. Il pointa la lampe dans la première pièce, un ancien salon, probablement à en croire le lustre qui était encore accroché. Leurs pas faisaient grincer le plancher. Jeremiah alla tout droit et découvrit une cuisine. Il s'approcha de l'évier et ouvrit le robinet. Il y avait de l'eau. « Si on a pas d'électricité, on aura au moins de l'eau... » Il plaça l'une de ses mains sous l'eau et gouta. « ...potable. » Le journaliste pensait qu'il pourrait remplir la gourde qui était dans le coffre. Il se tourna ensuite vers Jaymee. « Jcrois qu'on trouvera rien ici. A mon avis, il n'y a pas plus de meuble à l'étage qu'au rez-de-chaussée. Et puis... » A cet instant une douleur intense se propagea dans son crane. Il grimaça en portant une main à sa tête, lâchant par le même occasion la lampe-torche qu'il avait dans l'autre. Fermant les yeux, il tenta de reprendre son calme. Bon sang, ça faisait un mal de chien. Il sentit ensuite une filet de sang couler de son nez. Il se tourna pour prendre appui sur le rebord du lavabo, alors que la douleur, sans toutefois s'en aller, se faisait moins forte. Il rouvrit les yeux, soufflant, essuyant le sang qui avait coulé de son nez.

Lorsque je complimentai la jeune femme sur son prénom, elle arbora un sourire qui semblait sincère. Malgré toute la froideur, toute la dureté dont Yéelen faisait preuve, elle sourit. Et cela était plaisant, c'était comme une victoire. À croire que j'aimais me faire du mal, car je côtoyais certaines personnes insupportables aux yeux de tous, et pourtant je leur accordais une humanité et un respect, vraisemblablement. Je travaillais pour Cassidy Weasthon et j'avais une grande estime pour cette femme que tout le monde détestait. Moi je la trouvais juste. C'était un peu comme avec Yéelen. La jeune fille semblait hautaine, capricieuse et pouvais paraître trop franche et agaçante. Pourtant je la voyais comme quelqu'un d'attachant, je l'aimais bien. Une fois que j'eus répondu à sa question, elle acquiesça. Elle était tendue – ce qui se comprenait tout à fait – et je la vis serrer les poings. La douleur devait être vive, avec une blessure pareille. Elle arrangea ses cheveux en relevant la tête, et je lui adressai un sourire fin et amusé. Elle avait la jambe charcutée, et se souciait de son apparence - « Oui, je débarque... J'ai passé beaucoup de temps en Inde et à... ailleurs avant. Toi non plus t'as pas l'air de connaître le coin ! » - confia-t-elle. Je la dévisageais, les yeux écarquillés. En Inde ? Je me demandais combien de temps elle avait passé là-bas, et ce qui l'avais amenée jusqu'à Wellington - « Wahou. L'Inde ? Tu viens de loin. Qu'est-ce qui t'as amenée chez nous ? » - Quand elle insinua que je ne connaissais pas plus le coin qu'elle, je rétorquai, amusée - « Si en fait je vis ici depuis que j'ai 12 ans. Mais j'ai un très mauvais sens de l'orientation. » - Son ton avait été accusateur, mais je l'ignorai. Ce n'était pas le moment de faire des histoires avec une fille qui semblait avoir un caractère aussi trempé que le mien. Elle fit une moue amusée et un rictus du même ordre vint se poser sur mes lèvres - « Je peux le faire, il me faudra juste un peu de désinfectant, c'est rien... Plus de peur que de mal, je vous assure. » - fit-elle. Ce n'est pas pour autant que je laisserais tomber. Elle disait ça, mais je savais qu'au fond elle désirait être aidée. Qui ne le serait pas dans une telle situation ? Yéelen soupira, comme si elle acceptait finalement mon aide bienveillante - « Il a pas le superpouvoir de voir la nuit comme en plein jour ? Je suis déçue. » - « Non, c'est un homme on ne peut plus banal. » - répondis-je, sans me douter une seconde que chaque personne présente avait de lourds secrets à cacher, des secrets nés avec la pluies de météorites pour certains. Et en vérité le terme de 'superpouvoir' prenait tout son sens. Yéelen sourit et manqua de s'étouffer en toussant. Je pouffai doucement - « Ça va ? » - Puis Jeremiah arriva. Nous échangeâmes un regard complice, Yéelen et moi. Jeremiah ne me sembla pas bien, moins bien que ce qu'il voulait laisser croire. Mais Yéelen avait également besoin d'aide, car nous étions tous plus ou moins mal en point. - « Vous devriez y allez tous les deux dans cette grange, je m'en sors ça va ! J'ai l'impression que l'homme de la tribu va s'effondrer pas vous ? » - Je la dévisageais, puis secoua négativement de la tête - « Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça. » - J'étirai un sourire, puis me tournai vers le journaliste - « Ça va aller toi ? » - Pendant que Yéelen faisait la moue, et croisa les bras comme un enfant qui n'a pas ce qu'il veut, Jeremiah me lança la trousse de secours et s'éloigna avec les lampes de torches, en direction de Jaymee - « Très bien, allez-y, mais vous allez voir que vous vous donnez du mal pour pas grand chose. » - La jeune femme me faisait rire, elle me rappelait Jade, ma petite soeur. Si Jade avait été encore en vie, je suis certaine qu'elle se serait bien entendue avec Yéelen. J'attrapai les ciseaux de la trousse, mais la jeune femme me devança - « Autant couper ça proprement hein...» - « Je t'en prie. Si tu as besoin d'aide appelles moi. » - Je me mis alors à observer attentivement ce qu'elle faisait. J'avais beau n'être pas spécialisée dans le coté médecine de la science, je m'y connaissais. Du moins assez pour pouvoir l'aider. Elle découpa soigneusement son jean, puis quand la plaie apparut nettement, je grimaçai. Son os était légèrement apparut, ce n'était pas bon signe. Son genou était violacé et en mauvais état - « C'est pas beau à voir ...» - « Ok... Je vous fait confiance Kath... Me faites pas regretter...» - J'acquiesçai. Je saisis ensuite le désinfectant et en mis sur du cotton. Je le brandis au dessus de la blessure - « Prête ? Serres les dents. » - Je nettoyai alors la plaie, essayant d'être rapide et précise. Après il me suffirait de faire une attelle, et le tour était joué.

Yéelen avait toujours adoré poser des questions. Et elle avait toujours voulu qu'on lui réponde. Elle était suffisamment têtue pour faire plier n'importe qu'elle barrière de silence. En revanche, quand il s'agissait d'elle, c'était une autre histoire. Elle regarda la brune avec un regard innocent et grimaça comme si elle souffrait. Elle avait évité de devoir s'expliquer sur l'Inde, le flash info et Weasthon... Elle se souvenait parfaitement de cet instant où elle était redevenue elle-même. Un large sourire illumina ses lèvres pâles et elle écouta la jeune femme qui se défendait face à son accusation peu sympathique. C'est dommage de vivre quelque part et de s'y sentir étranger. Quand je suis chez moi, je me sens en sécurité parce que je connais chaque molécule d'air... Elle haussa les épaules et regarda arriver le fameux Jeremiah. Les deux autres demoiselles semblaient beaucoup se baser sur lui, comme s'il était sans conteste l'homme de la situation. Pourtant, il y avait chez lui quelque chose d'étrange, elle le sentait. D'ailleurs, Yéel fut encore une fois surprise par ce pressentiment. Depuis un moment, elle semblait avoir comme un... 6ème sens... Elle se moqua de sa crédulité. Rien n'existait en dehors des faits scientifiques, c'était ce que disait Zkunerai et il avait raison.

Cette confiance totale des deux brunes envers l'homme du coin était réelle, pourtant, elle avoua qu'il n'était qu'un homme banal. Alors pourquoi tremblez-vous un peu dés que vos regards se croisent ? La belle n'ignorait rien des sentiments, mais elle ne comprenait pas du tout la gêne. Pour elle, quand on aimait, on se jetait à corps perdu. Comme elle l'avait fait... Comme elle le regrettait. Je manquais de mourir d'apoplexie et une fois encore, la jolie jeune femme se soucia de moi. C'était presque gênant cette attention. Pas de problème, mes poumons sont bien accrochés. Elle eut un sourire enjôleur et essaya de les faire déguerpir. Sans résultat pour ce qui était de son infirmière.

Prête ? Serres les dents. Faire confiance ça fait mal ! Yéel grimaça et se mordit la lèvre inférieure tellement fort qu'elle sentit le goût ferreux de son sang. Oups ! Elle fixait le désinfectant et la main habile et rapide qui répandait les éclairs de douleurs. En temps normal, la Princesse aurait sans aucun doute fait punir un serviteur aussi peu délicat, mais là, il fallait avouer que sa nouvelle connaissance faisait du mieux qu'elle pouvait. Elle tenta de détourner les yeux et se concentra sur les deux autres qui avançaient progressivement vers la grange. Soudain, elle entendit un bruit reconnaissable entre tous. Elle murmura Un hélicopter ?, elle secoua la tête puis parla plus fort :Je rêve ou c'est un hélicopter ?! Il est loin mais on doit pouvoir lui faire signe non ? Yéelen sourit à la jeune femme qui remballait les compresses imbibées de sang et commençait à confectionner une attelle. Le bruit des pales s'éloigna. Les autres, qui se disputaient à qui entrerait le premier n'avait pas entendu son appel. Vous croyez qu'il repassera dans l'autre sens ou va vraiment devoir dormir dans ce taudis ? Elle frémit de dégout. En réalité, elle se fichait bien de ce qui se passerait. Elle voulait juste s'écrouler dans un lit moelleux avec une couette en plumes d'oies. Mais si elle n'obtenait pas ça, un anti-douleur quelconque ferait le même effet et elle dormirait même sur un plancher mal joint.

Jeremiah ne s'opposa pas à ce que je l'accompagne jusqu'à la grange... de toute façon, il n'avait pas vraiment eut le choix. Je marchais à ses côtés, lampe torche allumée à la main, en direction de la ferme en ruine. Ma jambe ne me faisait pas trop mal, mais je marchais doucement, faisant attention à où je m'étais les pieds. A première vue, les lieux faisaient froid dans le dos. Les extérieurs ne semblaient pas entretenus depuis des années, je n'osais donc pas imaginer ce que c'était à l'intérieur - « Mais tu restes derrière moi. Cette ferme est une ruine, le toit doit être branlant. » - me dit t-il, avançant devant moi. Jeremiah était protecteur envers moi, surtout ces derniers temps. Il m'avait sorti de la salle de conférence, le jour où un fou avait tiré en l'air dans la foule et aujourd'hui encore, il était là. Nous arrivâmes devant la porte d'entrée, la poussant simplement. Celle-ci n'était pas fermée. Peut-être que la serrure ne fonctionnait plus à moins que des gens soient venues squatter. J'ignorais qu'au-delà de la route, qu'au-delà du champ se trouvait cette ferme abandonnée. J'entrais après Jeremiah à l'intérieur, m'éclairant de la lampe torche. C'était un vieux salon, l'endroit sentait l'ancien, la poussière et le renfermé. J'aurais été incapable de distinguer la couleur du canapé, des années de poussières semblaient s'être accumulé lui donnant une couleur grisâtre. Jeremiah se dirigea immédiatement vers la cuisine, tandis-ce que j'observais la pièce principale. Rien d'intéressant, juste de vieux ne meubles, des feuilles de papiers laissés là, ainsi que quelques bouteilles en verre qui traînaient. Le bois avec lequel était fait l'escalier me semblait plus que douteux, rongé par les bestioles. Mieux vallait ne pas essayer de monter à l'étage. J'eus un sursaut, lorsque la lumière provenant de ma lampe s'arrêta sur un rat. Celui-ci s'enfuit en courant, tandis-ce que la voix de Jeremiah me parvenait - « Si on a pas d'électricité, on aura au moins de l'eau... potable » - Il n'y avait rien à voir dans le salon, je rejoignais donc Jeremiah dans la cuisine. Il avait vraiment goûté cette eau ? - « Jcrois qu'on trouvera rien ici. A mon avis, il n'y a pas plus de meuble à l'étage qu'au rez-de-chaussée. Et puis... » - « Jer ? » - dis-je, inquiète en voyant sa lampe tomber. J'éclairais avec ma lampe. Les yeux rivés sur lui, je remarquais que quelque chose n'allait pas. Il avait porté une main à sa tête et la grimace sur son visage m'annonçait qu'il souffrait. J'avais dû reproduire les mêmes gestes lorsque cet affreux mal de tête m'avait saisie tout à l'heure. Au moment même où il s'occupait de recoudre ma plait, quant il m'avait été en contact avec ma peau. L'idée me traversa l'esprit : Est-ce que s'était le contact de Jeremiah qui avait provoqué en moi cette douleur ? C'était idiot. Cela ne m'était jamais arrivé. La seconde question qui me vint était : Est-ce qu'il souffrait maintenant parce qu'il m'avait touché tout à l'heure ? Ce qui n'avait pas de sens non plus. Mon pouvoir n'agissait qu'au contact de l'autre, pas avant, pas après... enfin en principe. Je m'avançais vers Jeremiah, qui s'était tourné pour prendre appuie sur le rebord de l'évier - « Jer ? Est-ce que ça va ? Qu'est-ce qui se passe ? » - Le silence qui s'était installée ne faisait qu'amplifier mon inquiétude. Je dirigeais ma lampe de façon à ne pas l'éblouir, mais du coup, je n'y voyais pas grand-chose - « Tu... devrais peut-être t'asseoir un instant. Tu n'as pas l'air d'aller bien. Tu as peut être subit un choc lors de l'accident ? » - répliquais-je, en posant ma main sur son épaule, celle-ci étant recouverte du tissu de sa chemise - « Je t'en prie. » - Qu'il s'assoit, qu'il me dise quelque chose... Et puis, j'entendis du bruit à l'extérieur... cela semblait être un hélicoptère - « J'entends un hélicoptère... à moins que ce soit un rêve. »

Spoiler: