Sam Johnson et Zooey Summer. Une grande histoire. Deux personnes aux caractères plutôt bien trempés. Un professeur de littérature, une étudiante en génétique. Une relation sexuelle, mais surtout une incroyable amitié. Voilà comment on pouvait résumer le lien que j'entretenais avec mon meilleur ami. Sam était un type vraiment formidable, attachant et unique. Je me sentais bien avec lui, je pouvais être moi même. Nous n'avions aucun tabous, nous étions une famille. Bon, cela pouvait paraître pervers de dire ça puisque que j'avais couché avec lui, mais il était devenu mon frère, mon ami, une partie de ma vie que je ne renierais pour rien au monde.

Nous avions décidé de passer notre samedi soir tous les deux, chez lui. Entre potes quoi. C'était lui qui m'avait invitée. Alors évidement j'avais accepté, comment lui refuser ? Il était 20h00. Allongée sur mon lit, affalée même, je relevais avec nonchalance mon visage enfoui dans mon oreiller. En voyant l'heure, je me levai le sourire aux lèvres. Vêtue d'un simple sweet-shirt noir et d'un jean, je saisis mon sac et mis mes tennis. Je jetai un coup d'oeil au miroir de ma chambre, passant la main dans mes cheveux détachés, et sortis de la pièce. Descendant l'escalier, je vis que Seth regardait la télévision sans grand intérêt. « Seth, je sors. Je ne sais pas quand je rentrerais. » L'intéressé grommela, sans daigner me regarder. Il fixait toujours l'écran alors je franchis le seuil de la porte. Je jeta un regard à mon blackberry, celui-ci indiquait 20h15. Je me mis alors à marcher en direction de chez Johnson. Par chance, mon ami habitait le même quartier. Il faisait déjà nuit, mais je ne m'en inquiétais pas. Je n'avais pas l'habitude d'avoir peur de me promener seule sur High Street, je savais me défendre et de toute manière le quartier était relativement calme. Au bout d'une demie heure, j'arrivais devant une belle maison, dont une pièce était illuminée. Je m'avançai jusqu'à la porte et toquai. « Johnson, ouvre il caille dehors ! » - raillais-je. Pendant que monsieur parvienne à se bouger les fesses jusqu'à sa porte j'eus le temps d'observer l'intégralité de sa cour. Sa porsche était garée devant, toujours aussi cassée que l'autre soir à l'université. Oui, cela faisait déjà un moment qu'elle était dans cet état, mais Sam n'avait jamais pris le temps de la réparé. Il l'aimait telle qu'elle soit disant.

Ma journée avait plutôt bien commencé, reveillé sur mon canapé, des cendres sur cigarettes sur mon tshirt, un vinyle qui tourne dans le vide… Je pris une longue minute pour ouvrir les yeux, je regardais s’il n’y avait pas d’autres personnes dans mon salon, et apparemment j’étais seul… Ce qui était un bon début.
Je fis craquer mes vieux os afin de m’étirer un petit peu, je jetais un coup d’œil à l’heure qui indiquait qu’on était déjà au milieu de l’après midi… Pas rasé, une violente gueule de bois, une journée qui commence sur des chapeaux de roues. Je tendais difficilement le bras à l’endroit ou se trouve habituellement ma bouteille de whiskey… Je tapotais doucement le sol afin de la trouver, elle doit bien se cacher quelque part cette garce ? Lorsque je trouvais enfin ma meilleure amie je remarquai avec une grande déception qu’elle était vide, un soupir se fit légèrement entendre. Allez Sam ! Il est temps de se bouger le cul et de se lever, et croyez moi c’est difficile. Je devrais adopter un style nocturne vampirique quelque chose… Je ne parle pas de twilight ou tout ça, non je parle de dormir le jour et vivre la nuit, je suis un homme de la nuit, pas un mec qui est fait pour supporter les UV. Vous me direz vivre la nuit ça limite les interactions sociales, et à ça je répondrais que déjà les interactions sociales ne sont pas une partie importante de ma vie, et 90% des connaissances que je fais, je les fais la nuit, et elles sont toutes du sexe féminin… Je pense que vous avez compris le message et c’est absolument pas nécessaire que je fasse un dessin.

Alors que je décidais enfin à me lever, mon regard d’alcoolique se posa sur ma vieille machine à écrire, celle avec laquelle j’avais écrit mon premier livre… Je suis en ce moment en train d’écrire le second, et l’inspiration ne vient pas vraiment. Il y avait néanmoins une page entamée avec des mots dessus… Je plissai les yeux afin de lire ce que mon imagination débordante a bien pu écrire… « SAM, si tu lis ce message c’est que tu as une gueule de bois pas possible et que tu n’es pas capable de trouver la moindre putain d’idées… Il serait temps que tu te sortes les doigts… » Ça s’est arrêté là… Je suis probablement tombé dans le coma à ce moment là, ou peut être que des aliens sont venus me chercher… naaan.. Je reste sur le coma, ça colle plus au personnage. Ben le livre n’est pas prêt de sortir… Je me fous un peu des « fans » ou les lectrices, ce qui m’inquiète c’est mon éditrice, le genre de femme qui vous appelle tout les jours pour vous demander combien de pages vous avez fait, et qu’un premier jet doit être rendu dans…un mois.. Super!

Avec un certain dépit je regardais la date et je voyais que nous étions Samedi 14… Samedi ? C’est le jour ou j’ai rendez vous avec Zooey je crois… C’est alors qu’en quelques heures je me mit à ranger mon appartement délabré avant d’aller voir mon dealer pour qu’il me passe certaines de ses pilules magiques. Je n’avais pas vraiment prévu d’en consommer avec la jeune étudiante, surtout si elle vient à faire une overdose sur mon sofa ça le foutrait mal.

Quelques heures plus tard me voila devant mon four à essayer tant bien que mal de cuisiner quelque chose… Oh Et puis Fuck ! On commandera des pizzas, c’est alors que la douce voix de la jeune fille vint à mes oreilles, m’obligeant à lui ouvrir la porte… Je dois avouer que la tentation de la laisser poireauter dehors quelques minutes de plus était grande, mais je sais très bien qu’elle trouvera un moyen de me faire le payer. Avec la nonchalance qui me caractérise tant je décidai de lui ouvrir la porte avec un large sourire bien sur. « Que se passe-t’il ? On ne supporte pas le grand froid américain ? » Dis-je avec un large sourire taquin, je pris sa veste que je déposai sur un des fauteuils de ma maison. « Alors comment vas ? Tu veux boire quelque chose ? » J’avais déjà sorti une bouteille de whiskey fraichement ouverte et quelques bières… « Désolé ce sera pizza ce soir, je pense pas que je serais capable de cuisiner… Ce ne sera pas ce soir que tu gouteras à mes merveilleux talents de cuisiniers qui m’ont valu cinq étoiles selon un guide bulgare… » Inutile de préciser que c’était purement inventé hein ?

Je commençais à m'impatienter, c'est qu'il faisait froid dehors. Et j'étais persuadée que Johnson prenait son temps. Nonchalant comme pas deux, et arborant un air faussement négligé, Sam vînt enfin m'ouvrir. Il arborait un large sourire - « Que se passe-t’il ? On ne supporte pas le grand froid américain ? » - Je le dévisageai et donna un léger coup amical sur le torse. Je le poussai doucement pour entrer, sans me laisser prier. Le sourire taquin qui se dessinait sur son visage me décocha un sourire en coin - « Non, surtout quand mon meilleur ami fait exprès de me faire attendre sur le parvis. » - Il prit ma veste et la déposa sur l'un de ses fauteuils - « Alors comment vas ? Tu veux boire quelque chose ? » - Je lui souris - « Ça va. » - Enfin mis à part la douleur quotidienne, et le carambolage vécu récemment . Je n'avais d'ailleurs pas eu l'occasion d'en parler à Sam, peut-être serait-ce l'occasion ce soir. J'avais bien failli y rester, et si j'étais toujours en vie c'était grâce à Jeremiah. Et à Yéelen et Jaymee aussi. Mais quand j'avais revu Jeremiah quelques jours plus tard, et que nous étions partis en virée, il avait un geste qui m'avait touché. Il avait récupéré les photos de ma famille que j'avais dans ma voiture, voiture qui était partie en fumée. Quoi qu'il en soit, je lui était redevable - « Oui, sers moi ce que tu as. Et toi alors, comment tu vas ? » - Je me mis instinctivement a observer l'endroit et m'étonnai de la propreté et de l'ordre de la maison. Cela me fit sourire - « Désolé ce sera pizza ce soir, je pense pas que je serais capable de cuisiner… Ce ne sera pas ce soir que tu goutteras à mes merveilleux talents de cuisiniers qui m’ont valu cinq étoiles selon un guide bulgare… » - lança-t-il. J'éclatai de rire. Cela me ne me dérangeait pas, puisque j'adorais les pizzas. Toute la cuisine italienne était un régal, et dès que je pouvais je me cuisinais des pâtes à l'italienne, ainsi que de bonnes pizzas ou encore divers fromages - « Pizzas. Tu sais comment me faire plaisir toi. » - Je m'approchais de lui avec un sourire malin - « Tes talents de cuisiniers ? Écoutes tu sais que je t'adore hein, mais je doute que tu puisses obtenir cinq étoiles avec un oeuf à la coque et un sandwiche au beurre. » - Je lui lança un regard défiant - « Ah, tu sais faire mieux ? » - Je ris, légèrement moqueuse. J'adorais taquiner Sam et c'était également le cas pour lui, alors pourquoi se priver ? - « Mais je te connais d'autres talents ... » - Je me mordis la lèvre inférieure, esquissant un sourire charmeur. Je posai ma paume sur son torse et approcha mon visage du sien. Puis j'éclatai de rire contre mon meilleur ami - « Tu m'as manqué Sam. Je veux dire, une soirée rien qu'avec toi, en dehors des cours. Ici je ne crains pas qu'une doyenne débarque pour nous faire la morale. Car le coup des cours de soutiens, c'est pas très crédible. Tu crois pas ? » - Je pouffai légèrement, me rappelant l'autre soir à l'université. Ça avait été drôle tout de même, et comme d'habitude nous avions su nous dépatouiller d'un beau merdier. Johnson et moi, nous faisions la paire. Nous étions un duo très spécial.

Bon je ne vais pas reprendre le refrain sur lequel je suis un chieur, un mec qui aime casser les pieds, qui aime voir les gens énervées tout ça tout ça, car vous le connaissez déjà à mon avis. Néanmoins comme tout bon prédateur, j’ai mes cibles préférées, celles qui réagissent d’une façon qui vous pousse à aller plus loin. Je pense que vous voyez un peu ou je veux en venir n’est ce pas ? Zoo’ fait partie de cette catégorie de fille qu’on aime taquiner encore et encore parce qu’il y a pas mieux. C’est parfois juste jouissif, ça vaut (presque) toutes les drogues du monde.

Alors que mon esprit vagabondait sur comment torturer la pauvre fille qui n’avait pas encore traversé le seuil d’entrée, je plongeai ma main dans ma poche afin de voir si la drogue tout récemment achetée était toujours en ma possession, et j’étais rassuré de voir que oui. « Rhoo.. Désolé je ne t’avais pas entendu du premier coup… Il fait si froid ? » Dis-je l’air faussement interrogateur, alors que je savais très bien qu’il caillait dehors. Je regardais vaguement autour de moi cherchant deux verres, une fois que cela était fait je m’empressai de servir un peu de whiskey dans les verres et j’en tendis un à la jeune fille. « Cheers ! A la tienne. Ça va je n’ai pas à me plaindre, la vie va presque pour le mieux, tu me connais je suis un optimiste tout va toujours pour le mieux » Dis-je alors que je m’adossais contre le mur en menant le verre d’alcool à mes lèvres.

Je lâchais un nouveau rire lorsqu’elle me répondit sur mes talents de cuisiniers, je scrutai le plafond rapidement tout en lui répondant « Attends, je peux te faire rêver avec mon achi-parmentier sauce M&M’s et mes lasagnes aux smarties.. » Bien sur c’était pour rigoler… enfin une fois sous l’effet de drogue j’ai vraiment essayé un de ces plats… Bah quand on est sous LSD ça passe plutôt bien, une fois l’effet terminé, on se rend compte qu’on aurait préféré manger de la pâtée pour chien...
C’est alors qu’elle prit un air sérieux avant de s’approcher de moi et de me flatter, sur le coup j’étais un peu surpris, mais le vieil homme que je suis n’allais nullement se laisser avoir. Je haussais les sourcils tout en arborant un sourire provocateur… « Oh je suis bourré de talents pour des tas de choses… Parfois même on m’appelle dieu » Dis-je avec un large sourire avant qu’elle ne se rétracte… Je la laissai faire ses quelques pas en arrière.

Je prenais une nouvelle gorgée de mon breuvage avant qu’elle ne me parle de notre dernière rencontre, là encore je rigolais. Je me décollais de mon mur pour m’affaler sur un de mes fauteuils en cuir. Je plongeai une de mes mains dans mes poches pour en sortir la boite de pilule et mon paquet de clope. « J’ai pas trouvé mieux sur le moment comme excuse, mais la doyenne me connait, et elle peut rien me refuser… Tiens j’ai ces pillules, il parait que c’est nouveau et que c’est pas mal… on pourra essayer après si tu n’as pas peur… » dis je provocateur alors que je m’allumai ma clope. Quel prof suis-je pour proposer de la drogue à mon élève? Enfin c'est pas mon élève déjà, c'est une élève de mon université, et puis ce ne serait pas la première fois que j'en prends avec elle… Je pris une bouffée avant de saisir le téléphone pour commencer à composer le numéro de la pizzéria. « On bouffe avant ou pas ? »

Quand j'étais encore sur le seuil de la porte, Sam avait pris un air faussement navré en lançant - « Rhoo.. Désolé je ne t’avais pas entendu du premier coup… Il fait si froid ? » - Je lui avais lancé un regard noir en grommelant. Je savais à quel point il jubilait mais je ne pouvais m'empêcher de réagir, c'était dans mon caractère. Désormais nous étions au chaud, et quand Sam me tendit un verre de whisky je le saisis volontiers - « Cheers ! A la tienne. Ça va je n’ai pas à me plaindre, la vie va presque pour le mieux, tu me connais je suis un optimiste tout va toujours pour le mieux » - dit-il en s'adossant nonchalamment contre le mur. Je levai légèrement mon verre en souriant - « À la tienne Johnson. Oui tout va toujours pour le mieux pour ce très cher écrivain. Ça avance d'ailleurs ton bouquin ? » - demandais-je intéressée, en portant vivement mon verre à mes lèvres. Quand je lui parlai des talents qu'il n'avait pas – il ne fallait pas se leurrer – il lâcha un rire enjoué. Il scruta le plafond comme s'il allait me sortir une réplique philosophique et rétorqua - « Attends, je peux te faire rêver avec mon achi-parmentier sauce M&M’s et mes lasagnes aux smarties.. » - Je mimai un grimace de dégoût après avoir haussé un sourcil - « Sans façon. Mais bonne recette si tu as une belle-mère dont tu veux te débarrasser. » - Je pouffai. Quand je le flattai sur des talents autres que la cuisine – qui n'était résolument pas un talent – il parut surpris sur le coup. Puis il haussa négligemment les sourcils en arborant un sourire provocateur que j'adorais - « Oh je suis bourré de talents pour des tas de choses… Parfois même on m’appelle dieu » - fit-il d'un air laissant croire qu'il y croyait vraiment - « Ah vraiment ? J'ignorais que Dieu buvait comme un trou, se défonçait et couchait avec la première fille qui lui passe sous le nez. Dieu est la perfection, donc ce n'est résolument pas toi. Avoues qu'au lit tu es le diable en personne. » - dis-je en lui faisant un clin d'oeil tout en essayant de me retenir de rire. Puis alors que je lui rappelai notre dernière rencontre, il rigola. En même temps, il y avait de quoi. Il alla s'affaler sur un de ses fauteuils – en cuir attention - « J’ai pas trouvé mieux sur le moment comme excuse, mais la doyenne me connaît, et elle peut rien me refuser…» - Je m'assis sur le fauteuil juste à coté, en riant. Je laissai tomber mes chaussures, et me mis à l'aise. J'aimais bien la maison de Sam, je m'y sentais plus chez moi que chez mon oncle - « Qui pourrait te refuser quoi que ce soit ? » - dis-je sur un ton que je voulais ironique. Je bû cul-sec la fin de mon verre, pendant que d'un regard bref je vis Sam sortir une boite de pilule de ses poches, ainsi que son paquet de clopes - « Tiens j’ai ces pilules, il parait que c’est nouveau et que c’est pas mal… on pourra essayer après si tu n’as pas peur… » - lança-t-il, toujours avec cet air provocateur qui lui était typique. Il s'alluma une cigarette, avec ce sourire malin qui me fit rire - « Moi avoir peur ? Tu rigoles. Et puis de quoi aurais-je peur, on a tout fait tout les deux, alors au pire. » - dis-je amusée - « Dire qu'avant de te rencontrer j'étais une fille bien propre sur moi. » - Sur ces mots, j'éclatai de rire, peu convaincue. Je posai mon verre vide sur la table et me levai, alors que Sam saisit son cellulaire s'apprêtant à composer un numéro - « On bouffe avant ou pas ? » - « Je sais pas, mais au pire commande, le temps qu'on nous livre ... » - Alors que le jeune homme lança l'appel, je me positionnai derrière lui trifouillant sa masse de cheveux. Je calai ma tête sur le haut de son crâne, et mes bras autour de ses épaules - « Quatre fromages et beau livreur pour moi, s'il te plaît. » - Un rictus apparut alors à la commissure de mes lèvres, attendant une réaction de Sam.