Il était près de 15h cet après midi là. Jeremiah avait passé la matinée au Wellington Post. Il avait peaufiné l'un de ses articles avant de le laisser à Charlie, le mec de l'impression. Il avait donc fini le boulot. Il était en week-end. Si bien qu'il avait envie de partir quelques heures ou quelques jours, loin de la ville, histoire de changer d'air. Il avait envie de voir d'autres visages. Et puis il n'avait plus envie de perdre son temps avec certaines personnes. Il avait besoin de passer à autre chose, de faire des choix, même difficiles. Il n'avait plus vraiment envie de s'attarder sur certaines choses. Sa dernière discussion avec Everleigh lui avait fait comprendre que le passé ne pouvait être changé, que le passé restait du passé. Il avait été idiot de penser que...Il soupira. Il était au volant de sa Mustang. Suite au carambolage, quelques jours plus tôt, il avait dû changer tout le pare-brise. Il y avait travaillé toute une journée. Heureusement il avait réussi à dégoter un verre d'origine. Il en avait passé des coups de fil pour l'obtenir. Mais bon, maintenant sa Mustang était comme neuve. Il traversa Wellington et passa devant l'université. Il pensa alors à Kath/Zooey Summer. Jeremiah esquissa un sourire. Cette fille était vraiment bizarre mais pas désagréable au contraire. Elle arrivait toujours à le faire sourire. Il aimait sa fraicheur, sa franchise, sa façon de voir les choses. Elle ne se prenait pas la tête. Et cela faisait un bien fou au journaliste. Enfin une personne qui n'avait pas peur des apparences. Une fille naturelle dont la compagnie était agréable et qui n'avait pas besoin d'en faire des tonnes pour attirer l'attention. Il tourna sur Store Lane et quelques minutes plus tard, il était dans son appartement. Il posa sa sacoche sur le canapé et aperçu la lumière rouge du répondeur qui clignotait. Il posa ses clefs sur la console et appuya sur la touche « play » du répondeur. « Monsieur Mason, ici Derek Andrews de la pharmacie centrale, nous avons votre prescription. » Un bip se fit entendre avant un second message, avec cette fois ci une voix féminine. « Jer', j'ai des photos pour ton articles sur le trafic d'armes dans l'état. Elles sont chouettes...Bye. » Un dernier message s'enchaina: « Jeremiah! Merci pour le boulot...et pour la Fondation. J'espère te voir mardi. Passe un bon week-end. » Le journaliste prit en main le tas de courrier qu'il avait prit dans sa boite aux lettres. Il le feuilleta avant de le reposer sur le meuble tout proche. Il jeta un œil à sa montre puis il se dirigea vers sa chambre. Il tira un sac de dessous son lit puis il l'ouvrit et y mit quelques affaires à l'intérieur. Il le referma puis il reprit sa veste et quitta son appartement. Alors qu'il descendait les escaliers, il sortit son téléphone de sa poche et pianota dessus. Arrivée à sa voiture, il balança son sac à l'arrière et se plaça derrière le volant. Il était à la pompe à essence quand il reçu un message sur son téléphone. Il jeta un œil dessus, esquissant un sourire avant de faire le plein. Quelques minutes plus tard, il se trouvait devant l'université. Il se gara et sortit de la voiture. Il faisait bon. Il portait un jean et une chemise à carreaux dont il avait relevé les manches jusqu'aux coudes. Il s'appuya sur sa Mustang, tirant une cigarette de son paquet. Il la coinça entre ses lèvres avant de l'allumer. Dix minutes plus tard il aperçu des élèves sortirent du bâtiment. Il jeta le café qu'il venait de finir puis il aperçu enfin la silhouette qu'il recherchait. Il esquissa un sourire en voyant que le demoiselle venait vers lui. Il la regarda s'approcher avant de demander: « Toujours partante pour une virée? »

« Avant de rentrer plus avant dans l'analyse génétique, nous allons avoir besoin d'un certain nombre de rappels biologiques. En effet, comment discuter la transmission de l'information au cours de générations, si l'on ne connaît les mécanismes biologiques qui opèrent au cours de la reproduction . Rappelons d'abord que ... » J'écoutais d'une oreille distraite ce que racontait Monsieur Saltzman sur son cours de mutations génétiques des différentes civilisations, quand je sentis mon téléphone vibrer. J'avais de toute manière décroché depuis un moment, les cours m'intéressaient mais j'étais beaucoup trop fatiguée pour suivre quoi que ce soit. La moindre mouche volante pouvait attirer mon attention. Je baissai les yeux sur mon blackberry et vis un message de Jeremiah. Celui-ci me demandait à quelle heure je finissais. Je pianotai sur mon clavier, le sourire aux lèvres.

Zoo a écrit:

« Je finis les cours dans moins d'une heure. Rejoins moi devant l'université »

Pendant la demie heure suivante, je tapai nerveusement mes pieds contre le sol. Ma dernière heure de cours toucha finalement à sa fin. Quand la sonnerie retentit je sentis comme un soulagement. « Et n'oubliez pas, la semaine prochaine je vous veux à l'heure et en forme pour attaquer les analyses biologiques des cellules majeures composantes de l'être humain. » Je refermai mécaniquement mon cours et empochant mon sac, je sortis de la salle. Je dévalai les escaliers avec hâte, me dépêchant de sortir de l'espace scolaire. J'étais enfin en week-end. À la sortie, j'aperçus non loin une radieuse mustang garée. Je souris en voyant le jeune homme adossé au véhicule, cigarette au bec. Il arborait un air faussement négligé et un sourire en coin que j'aurais reconnu entre mille. Jeremiah avait l'air de bien se porter, malgré les récents évènements. Je remarquai qu'il avait même réparé la pare-brise de sa voiture, auparavant cassé par la carambolage. Pour ma part, je n'en possédais plus. J'étais destinée à prendre le bus tous les jours dorénavant. Mon oncle avait été catégorique et avait refusé de me prêté la sienne. Je pouvais attendre longtemps avant de pouvoir m'en racheter une nouvelle. J'arrivai alors devant le journaliste, les cheveux en bataille et les manches relevées jusqu'aux coudes, il était plutôt charmant. « Toujours partante pour une virée ? » - lança-t-il. Je le dévisageai alors. « On va où ? » Ajustant mon sac sur mon épaule, j'ajoutai - « On peut passer chez moi, que je prenne des affaires ? » Jeremiah ne m'avait jamais parlé d'une quelconque virée, mais j'étais partante. J'appréciais beaucoup le jeune homme, de plus il m'avait sauvé la vie quelques jours plus tôt. Alors je lui devais bien ça. Enthousiaste comme pas deux, je sautillais presque sur place. Je ne pu retenir un sourire spontané et excité.

Jeremiah n'avait pas attendu longtemps avant de voir arriver la jeune femme qu'il attendait. Il ne s'était pas posé mille questions. Il s'était juste dit qu'il voulait passer un peu de temps ailleurs, et avec une personne qui l'appréciait. Il savait qu'avec la jeune étudiante en génétique, il n'avait pas trop de questions à se poser. C'était une fille spontanée, toujours partante pour changer d'air ou faire quelque chose de différent. Avec elle, la vie semblait plus simple, plus facile, enfin en tout cas ce qui ressemblait à la vie. Ces derniers temps, il avait plutôt été en dehors de tout univers social. Il avait besoin de se refaire, comme on se refait à une table de poker. Jeu pour lequel il excellait. Mais la vie était loin d'être un jeu et il avait parfois besoin de reprendre pieds, de retrouver des racines. Il n'avait pas envie de se prendre la tête. Il avait envie de voir autre chose, de partir un peu de Wellington. Il aurait aimé pouvoir retrouver ses potes mais ces derniers étaient eux aussi très occupés. Wyatt filait le parfait amour avec Jaymee, enfin rien ne pouvait être jamais parfait mais en tout cas, ces deux-là ne se quittaient plus, quant à Dirk, il avait disparu de la circulation, pour son boulot, supposait le journaliste. Et ces derniers temps à vrai dire il avait besoin de nouvelles têtes. Certaines nouvelles amitiés étaient plus faciles que les anciennes. Et Zooey faisait partie de ces nouvelles amitiés. Elle était fraiche, pétillante, amusante. Tout ce dont il avait besoin. Et il espérait aussi que la jeune femme ne le trouve pas de compagnie trop désagréable.

Il était donc là devant l'université de Wellington attendant l'étudiante qui ne tarda pas à arriver. Il se demandait si elle était du genre à partir à l'improviste. Il savait que certaines villes ne partaient pas de la ville sans emporter toutes leurs maisons avec elles. Et malheureusement pour l'étudiante, le coffre de sa Mustang avait déjà du mal à contenir tout son bordel de voyage. Dans son coffre en effet, il y avait tout le nécessaire au cas où il devait partir pour un reportage en dehors de la ville. Appareil photo, nécessaire pour camper, une radio, des rations, bref, un peu de tout. D'ailleurs ce bordel lui avait été utile récemment, lors du carambolage. Il avait d'ailleurs refait le plein de sa trousse de secours. Quoiqu'il en soit, il était décidé à emmener la jolie brune avec lui. Et il espérait que le surprise allait avoir un bon accueil chez cette dernière. Il esquissa un sourire à la venue de la demoiselle près de lui. A la question du journaliste. Zooey paru surprise. « On va où ? » Il esquissa un sourire. Les surprises ne pouvaient pas être dévoilées aussi vite. Il se contenta de sourire, se redressant. « C'est une surprise. J'ai cru comprendre que tu voulais bouger et que tu aimais voyager. » Il avait cru comprendre qu'elle aimait voyager alors pourquoi pas profiter de ce beau week-end qui s'annonçait. « On peut passer chez moi, que je prenne des affaires ? » Il ouvrit la portière coté passager, laissant passer la jeune femme pour qu'elle s'installe dans la voiture. « Bien sûr. On passe chez ton oncle et tu pourrais prendre des affaires de rechange. » Il referma la porte quand elle fut assise puis il fit le tour de la voiture. Il s'installa derrière le volant et jeta un oeil à la jeune étudiante. « Enfin si ton oncle veut bien te laisser sortir...ou à moins que tu ai autre chose de prévu? » Il ne savait pas en fait. Jer' était du style spontané et il pensait que les gens étaient tous comme lui. Il mit le contact à la voiture puis il démarra, emprunta la route. « Tu habites dans quel quartier? High Street? » Il ne savait pas où elle habitait. Pour une fois la curiosité ne l'avait pas poussé à se renseigner sur elle. Juste parce qu'il voulait la découvrir, petit à petit.

« C'est une surprise. J'ai cru comprendre que tu voulais bouger et que tu aimais voyager. » - dit-il tout sourire, en se redressant. « Je vois. Je n'aime pas trop les surprises mais je ferais un effort. C'est vrai, c'est moi qui t'ai dis ça ? » - Je ne me souvenais en rien avoir parlé à Jeremiah d'une quelconque envie de mouvance, le journaliste m'avait alors bien cernée. Pour ce qui était de la surprise j'étais bien trop curieuse et impatiente pour les apprécier. Mais je me pliai à son jeu. Surtout qu'une virée en si bonne compagnie ne pouvait pas me faire de mal. Jeremiah m'ouvrit la portière côté passager – place que j'avais occupé lorsque nous étions partis du lieu du carambolage – et j'entrai à l'intérieur, m'installant confortablement sur le siège molletonné. Je le remerciai de sa galanterie. « Bien sûr. On passe chez ton oncle et tu pourrais prendre des affaires de rechange. » - me répondit-il. Il souligna d'ailleurs que c'était non chez moi mais chez mon oncle. J'avais tendance à l'oublier mais c'était vrai. Cependant cela n'avait désormais plus d'importance. « Super ! » - Le jeune homme referma alors la porte du véhicule et fit le tour afin de s'installer sur le siège du conducteur. « Enfin si ton oncle veut bien te laisser sortir...ou à moins que tu ai autre chose de prévu? » - je ris doucement - « Je te signale que j'ai 23 ans Jeremiah, j'ai l'âge de décider ou je vais, quand je veux sans demander la permission à qui que ce soit. » - J'avais failli dire 'Seth n'est pas mon père, je n'ai aucun ordre à recevoir de lui' mais rien que l'idée de prononcer le mot 'père' me faisait frissonner. Je n'aimais pas penser à eux, car cela me faisait toujours souffrir. Et une chose était certaine, mon oncle ne remplacerait jamais mon père. Surtout avec la relation que l'on entretenait, où un simple 'bonjour' avait déjà l'air de lui être arraché contre sa volonté. « Non je n'avais rien de prévu. Tu ne regretterait pas déjà de m'avoir invitée quand même ? » - Je lui adressai un sourire en coin. Il mit alors le contact et démarra, quittant le parking de l'université. « Tu habites dans quel quartier? High Street? » - Je le dévisageai un instant - « Comment tu as deviné ? » - impressionnée par son sens de la déduction, je me demandais si le journaliste n'avait pas fait quelques recherches sur moi. Car à moins qu'il ait un sixième sens, je ne voyais pas tellement comment il aurait pû savoir que je vivais sur High Street.

« Je vois. Je n'aime pas trop les surprises mais je ferais un effort. C'est vrai, c'est moi qui t'ai dis ça ? » Il esquissa un sourire amusé aux paroles de l'étudiante. Il lui jeta un regard avant de répondre: « Ça, c'est parce que tu es trop curieuse, que tu veux tout savoir tout de suite. » Il était curieux lui même, mais c'était plus une déformation professionnelle. Il l'était beaucoup pour son boulot, un peu trop quand cela le mettait dans certaine situation plus ou moins dangereuse. Mais c'était pour son boulot. En dehors, il était plutôt réservé, enfin pas timide, juste qu'il savait se tenir par rapport aux milles questions qu'il pouvait poser. Là, il était soft, très solft. Il savait faire preuve de patience même si certains le croyait incapable. A ce moment là, il voulait découvrir la jeune femme mais juste peu à peu, laissait le temps faire les choses à sa place. Quand il lui parla de passer chez son oncle, elle s'emballa. Il regardait la route quand elle lui répondit: « Je te signale que j'ai 23 ans Jeremiah, j'ai l'âge de décider ou je vais, quand je veux sans demander la permission à qui que ce soit. » Ooh tiens, ils avaient le même âge. Jer' pensait qu'elle était un peu plus jeune que lui. 20 ou 21 ans. Ils auraient pu grandir ensemble en fait, c'était amusant, rien qu'en y pensant. « Génial alors tu peux disparaître quelques jours, il ne dira donc rien? » Cela l'amusait de la taquiner. Il aimait la voir s'exclamer. « Non je n'avais rien de prévu. Tu ne regretterait pas déjà de m'avoir invitée quand même ? » Le journaliste secoua légèrement la tête. Non non il savait ce qu'il avait fait en l'invitant. Il savait qu'il allait en subir les conséquences, bonnes ou mauvaises. Non il plaisantait encore une fois. Il était ravi de l'inviter et il ne l'avait même pas fait sous la contrainte. « Bien sûr que non, je ne regrette rien, je suis prêt à te supporter pendant quelques heures ou plus....si affinités. » Il lui fit un clin d'œil amusé. Ah que c'était bon de ne pas se poser de question, juste de se laisser porter...Et c'est ce qu'il ressentait avec la jeune étudiante. « Comment tu as deviné ? » Le journaliste leva les yeux sur elle. Il haussa les épaules. Et bien, c'est qu'il avait vu juste en plus. Cela l'amusa. Il emprunta donc High Street et longea la grande avenue. « Et bien...pour tout te dire...je suis voyant. Voilà tu connais mon secret mais ne le dit à personne stp. Il esquissa un sourire, amusé par ses propres mots. Non en fait, j'en sais rien, j'ai dis ça par intuition et apparemment, elle n'est pas trop mauvaise. » Il esquissa un sourire. Puis quand la miss lui indiqua le numéro de sa maison, il scruta ces dernières avant de s'arrêter devant l'une d'elle. « Voilà miss, on y est. » Il coupa le moteur, histoire de lui laisser le temps de prendre ce dont elle avait besoin.

« Ça, c'est parce que tu es trop curieuse, que tu veux tout savoir tout de suite. » - lança-t-il d'un sourire amusé. Je pouffai - « Oui, ça doit être ça. » - La situation était légèrement drôle, car c'était le journaliste qui me disait que j'étais trop curieuse. Un comble non ? Ceci m'amusa. Mais d'un autre côté le principe d'une surprise était d'entretenir le mystère. Mystère que possédait également le jeune homme - « Génial alors tu peux disparaître quelques jours, il ne dira donc rien? » - Jetant un regard vers Jeremiah je rétorquai - « Rien de rien. Il n'a pas son mot à dire. » - Je reniflai la bonne odeur de l'intérieur du véhicule, une odeur de tabac - « Bien sûr que non, je ne regrette rien, je suis prêt à te supporter pendant quelques heures ou plus....si affinités. » - Je baissai le regard en souriant, puis en reposant mes yeux bleus sur mon compagnon de voyage je dis - « Je te préviens ça demande de l'entraînement, peu de gens arrivent à me supporter. » - Je ne relevai pas quand il mentionna que le temps de notre virée s'étendrait selon nos affinités. J'aimais beaucoup Jeremiah, et j'espérais que notre escapade nous aide à mieux nous connaître. Il me fit un clin d'oeil amusé alors je lui rendis un rictus tout aussi amusé. Puis quand il devina que je vivais sur High Street et que je lui demanda de quelle façon il avait pu le savoir, il haussa les épaules. Il tourna sur l'avenue et répondit - « Et bien...pour tout te dire...je suis voyant. Voilà tu connais mon secret mais ne le dit à personne stp. Non en fait, j'en sais rien, j'ai dis ça par intuition et apparemment, elle n'est pas trop mauvaise. » - Je ris - « Ah je vois. Ne t'en fais pas, avec moi ton secret sera bien gardé ... Ah oui, je me disais aussi, tu n'as pas le look Madame Irma sans vouloir te vexer. » - Je lui adressai un sourire hilare - « Très bonne intuition, mon colonel ! » - après imitation du salut militaire, j'éclatai de rire. Je m'amusais déjà beaucoup et je trouvais la compagne du jeune homme agréable. J'indiquai au conducteur le numéro de ma maison, puis Jeremiah se gara - « Voilà miss, on y est. » - Il coupa le moteur et j'ouvris ma portière en lâchant - « Je me dépêche. » - J'entrai en trombe dans la maison, grimpant les escaliers je me rendis dans ma chambre. J'attrapai un sac et y fourrai une tenue, ainsi que mes affaires de toilettes. Enfin je redescendis cherchant Seth. Ne le trouvant pas, je décidai de lui laisser un mot. Je saisis un post-it et écrivis :

Citation :

Je pars en virée avec un copain, Bisous. Zooey.

Je sortis finalement en claquant la porte et rejoins Jeremiah qui attendait dans sa mustang - « Je suis prête ! » - lançais-je d'un sourire éclatant. Je jetai mon sac sur le siège arrière, et pris place sur la siège passager avant - « Je t'ai pas trop fait attendre j'espère ? »

« Je te préviens ça demande de l'entraînement, peu de gens arrivent à me supporter. » Cette phrase fit rire Jeremiah. Il posa son regard noisette sur la jeune femme qui se trouvait à ses côtés. Et il rétorqua ensuite, toujours sur le ton de la taquinerie. « C'est un défis que tu me lances? Bah au pire je t'enferme dans le coffre de la voiture. » Il lui fit un sourire charmeur mais amusé. Il avait du mal à croire que la jeune étudiante puisse être insupportable. Au contraire, elle était rafraichissante. Mais peut-être qu'il s'avançait un peu trop. Après tout il ne la connaissait pas vraiment. « Ah je vois. Ne t'en fais pas, avec moi ton secret sera bien gardé ... Ah oui, je me disais aussi, tu n'as pas le look Madame Irma sans vouloir te vexer. » Les mains sur le volant, il garda un fin sourire sur ses lèvres. « Je savais que je pouvais compter sur toi. » Quelques minutes plus tard, il était garé devant la maison des Summer. Il coupa le contact et laissa la jeune femme chercher quelques affaires. Il aurait bien sorti son paquet de clopes mais il voulait diminuer. Alors il garda ses mains sur ses cuisses. Il esquissa un sourire, se rappelant à la vitesse que la miss avait mit pour entrer chez elle. Elle n'était pas non plus obliger de courir. Il n'allait pas partir sans elle vu qu'elle était son invité. Il jeta un œil à sa montre. Quelques minutes à peine s'était écoulé quand il entendit un bruit sourd. Il releva son visage et aperçu l'étudiante, un sac à la main. Bon ça va, le sac était petit. Elle ne voyageait pas lourd, tant mieux. « Je suis prête ! ». Il la regarda arriver jusqu'à la voiture et mettre son sac à l'arrière. « Je t'ai pas trop fait attendre j'espère ? » « Non ça va, t'as même été rapide. » Il sourit avant de remettre le contact. Il fit demi-tour et reprit la nationale un peu plus loin. Il alluma ensuite la radio sur une station de rock, laissant une musique envahir l'habitacle. Le volume n'était pas très fort. C'était plus pour avoir un bruit de fond qu'autre chose. Puis il demanda, alors que la voiture prenait un peu de vitesse. « Alors dis moi, Zooey Summer, pourquoi t'être présenté à moi, comme Katharina? Tu avais peur que je sois un psychopathe? » Il plaisantait pour la fin de sa phrase. Mais il se demandait vraiment pourquoi elle lui avait dit s'appelait Kath alors que le soir du cambriolage, elle lui avait dit s'appeler Zooey.

Après avoir lâché un rire chaleureux, Jeremiah rétorqua, taquin - « C'est un défis que tu me lances? Bah au pire je t'enferme dans le coffre de la voiture. » - J'accompagnai son rire du mien et répondis - « Hum, non ça va je suis plutôt bien sur le siège avant. Un défi, oui pourquoi pas ... à toi de le relever ... » - Le jeune homme m'adressa un sourire amusé qui avait beaucoup de charme - « Je savais que je pouvais compter sur toi. » - Bien que nous plaisantions, sa phrase garderait tout son sens en d'autres occasions. Même si mon caractère et ma personne pouvaient de pas être au goût de tout le monde, j'étais une personne de confiance. J'étais franche et la trahison n'était pas vraiment mon truc. Si j'avais quelque chose à dire je le disais en face, et je ne gardais pas les secrets avec hypocrisie pour ensuite tout balancer derrière son dos. Non, je n'étais décemment pas ce genre de personne.

Quand je revînt de chez moi, jetant mon sac à l'arrière et prenant place aux cotés du journaliste, celui-ci parut surpris du peu de temps que j'avais mis - « Non ça va, t'as même été rapide. » - Le jeune homme mit alors le contact - « Tant mieux alors. » - J'agrémentai ma phrase d'un léger sourire. Jeremiah fit alors demi-tour puis emprunta la nationale non loin de là. Il alluma ensuite la radio – une station de rock, donc à mon goût – en musique de fond - « Alors dis moi, Zooey Summer, pourquoi t'être présenté à moi, comme Katharina? Tu avais peur que je sois un psychopathe? » - Il faut avouer que je ne m'y attendais pas à celle là. À vrai dire, j'avais complètement oublié cette histoire. Pourquoi ne lui avais-je donné que mon deuxième prénom déjà ? Ah oui, car je voulais qu'il apprenne à mes connaître par lui même, et que je ne savais pas s'il était le Jeremiah dont m'avait parlé Wyatt - « Oh, heu, non ... tu n'as vraiment pas l'air d'un psychopathe, je t'assure. Je ne sais pas. C'est simplement que ... un bon ami m'a parlé d'un Jeremiah. Ne sachant pas s'il s'agissait de toi, j'ai préféré faire ainsi. Et puis il faut bien que j'entretienne une part de mystère. » - Je réalisais maintenant combien j'avais été stupide. Qu'est-ce que cela pouvait bien faire ? De plus, ce n'est pas comme si je détestais Wyatt, au contraire. Mon acte pouvait paraître étrange, et Jeremiah allait me prendre pour une folle. C'était sûr. Mais d'un autre coté, j'étais Katharina. Et cette partie de moi était un héritage que je conservais comme un bien précieux. « Mais, tu sais, je ne t'ai pas menti. Katharina est mon deuxième prénom, alors c'est tout autant moi. » - Je ne cherchais pas à me justifier. Je voulais juste qu'il comprenne, qu'il sache que je n'avais en aucun cas voulu le tromper.

Jeremiah n'a jamais jugé la jeune femme. Non seulement parce qu'il ne la connaissait pas, mais aussi parce que lui même ne disait pas toujours la vérité. Parfois il était préférable de faire table rase de ce que l'on était pour profiter pleinement des moments et des gens. Quand il avait apprit le vrai prénom de Zooey, cela l'avait juste étonné. Il ne s'était pas posé plus de question. Il se disait qu'elle avait de bonnes raisons à ne pas lui dire la vérité et il préférait qu'elle vienne naturellement vers lui, qu'elle lui dise, plutôt que de se faire des scénarios. Quoiqu'il la voyait mal en serial killeuse ou en voleuse de haut vol. Cela le fit même sourire quand il y songea. « Oh, heu, non ... tu n'as vraiment pas l'air d'un psychopathe, je t'assure. Je ne sais pas. C'est simplement que ... un bon ami m'a parlé d'un Jeremiah. Ne sachant pas s'il s'agissait de toi, j'ai préféré faire ainsi. Et puis il faut bien que j'entretienne une part de mystère. » Il jeta un œil à la demoiselle qui se trouvait sur le siège passager. Un bon ami à elle? Cela le rendait curieux. Et là, il se souvint d'une discussion qu'il avait eu avec Wyatt et Dirk. Il se mit à sourire, amusé, venant juste de comprendre qui était l'étudiante à ses côtés. « Attends là...Tu veux parler de Dirk? » Il posa ses yeux sur le rétroviseur avant d'ajouter: « Je suis au courant pour vous deux...enfin si tu es la bonne « Zooey ». » Cela l'amusait plus qu'autre chose. C'était une coïncidence. Il remarqua son regard et son air gêné alors il ajouta: « Hey, détends toi. » Cette histoire était amusante dans le fond. Lui il s'en foutait qu'ils se soient éclatés dans le jardin. Il aurait bien fait la même chose s'il avait trouvé quelqu'un d'intéressant. « Et qu'est-ce qu'il a dit sur moi? » Le journaliste se demandait bien ce qu'on avait pu raconter sur ce « Jeremiah ». Il n'y en avait pas des milliers à Wellington. A vrai dire, à sa connaissance, il n'y avait que lui qui portait ce prénom. Quoique toutes ses hypothèses pouvaient vraiment être mauvaises, de la première à la dernière. Il prit une bretelle pour rejointe une autre portion de l'autoroute. « Mais, tu sais, je ne t'ai pas menti. Katharina est mon deuxième prénom, alors c'est tout autant moi. » Il acquiesça de la tête. Oui il était d'accord avec elle sur ce point. Un nom ne faisait pas tout. Voilà pourquoi il se trouvait à ses côtés. Il avait envie d'en apprendre un peu plus sur elle, par ses propres moyens. Il détestait les préjugés et en bon journaliste, il préférait avoir toutes les cartes en main pour se faire une opinion. Et c'est bien ce qu'il comptait faire avec l'étudiante. La conversation reprit, alors que la voiture filait toujours sur la route. Deux heures plus tard, ils arrivèrent à Indépendance. Jeremiah roula encore un peu avant d'arriver dans un grand panneau qui indiquait une fête foraine. Il jeta un œil à Zooey: « C'est la plus grosse foire des environs. T'as envie de t'amuser? »

« Attends là...Tu veux parler de Dirk? » - Jeremiah posa son regard sur le rétroviseur avant d'ajouter - « Je suis au courant pour vous deux...enfin si tu es la bonne « Zooey ». » - Je le dévisageai et me sentis rougir. J'étais tout autant gênée par la situation que quand Wyatt m'en avait parlé. Alors c'était bien le pote des deux autres zigotos. Décidément, j'avais bien choisis mes fréquentations. Ce qui voulait dire que Dirk leur avait parlé de notre soirée jardinage, et j'espérais alors qu'il leur ait épargné les détails. « En réalité je voulais parler de Wyatt ... mais oui, je suppose que je suis la bonne Zooey. Et oublis tout de suite le « Nous deux ». Attends, qu'est-ce que Dirk t'as raconté au juste ..? » - Je mis mon visage entre mes paumes, puis relevant le visage vers Jeremiah je vis que celui-ci s'amusait de la situation - « Vous avez un don, toi et Wyatt, pour me mettre dans des situations pas possibles ! » - « Hey, détends toi. » - Je le toisai - « Me détendre ? Facile à dire. Pourquoi a-t-il fallu que vous vous connaissiez tous les trois ... en plus je suis tombée sur les trois meilleurs potes qui se racontent tout, n'est-ce pas ? » - « Et qu'est-ce qu'il a dit sur moi? » - enchaîna Jeremiah. Si je me souvenais bien, Matthews avait essayé de me caser avec le journaliste. Il m'en avait fait une description complète, en précisant qu'il aimait les brunes aux yeux bleus. Il m'avait dit qu'il était brun, mystérieux, journaliste. Comment avais-je pu être aussi bête pour ne pas faire le lien ? - « Sur toi ? Rien de bien important. Sauf que j'aurais largement pu deviner que c'était de toi qu'il s'agissait. » - Mon malaise était toujours là, mais j'esquissai un sourire amusé à mon tour. Notre conversation continua, dans la bonne ambiance. Il n'y eut aucun blanc, et je trouvais toujours quoi dire au jeune homme. Nous nous entendions vraiment bien. Deux heures plus tard, nous arrivâmes à Indépendance. Mon conducteur roula encore un peu avant d'arriver devant un énorme panneau indiquant une fête foraine. « C'est la plus grosse foire des environs. T'as envie de t'amuser? » - Je lui fis un clin d'oeil avant de lancer - « Et comment ! » - Je sentais déjà que nous allions nous éclater.

« En réalité je voulais parler de Wyatt ... mais oui, je suppose que je suis la bonne Zooey. Et oublis tout de suite le « Nous deux ». Attends, qu'est-ce que Dirk t'as raconté au juste ..? » Jeremiah jeta un œil à l'étudiante en génétique. Ah? Non là il parlait de Dirk, il ne s'était pas douté que la miss connaissait également Wyatt. Héhé, elle avait la chance de connaître le trio. Et cela il ne savait pas si c'était une bonne chose pour elle. Les garçons étaient assez taquins entre eux, surtout quand il y avait une histoire de fesses là dessous. On ne pouvait plus vraiment les tenir, ce qui était amusant, enfin pour eux. Ils avaient de l'humour, mais un humour typiquement masculin, donc pas forcement au goût des jolies demoiselles. « Ah mais je ne savais pas que tu connaissais Wyatt. Et Dirk n'a rien dit...votre histoire a fait un peu le tour de la soirée... » Il esquissa un léger sourire. Oui il n'était pas le seul à savoir qu'il s'était passé quelque chose dans le jardin des Weasthon. « Me détendre ? Facile à dire. Pourquoi a-t-il fallu que vous vous connaissiez tous les trois ... en plus je suis tombée sur les trois meilleurs potes qui se racontent tout, n'est-ce pas ? » Il haussa un peu les épaules. Elle n'avait pas tort. Ils se disaient tout ou pratiquement. Il avait ses secrets, tout comme Dirk et tout comme Wyatt. Mais ils étaient des amis d'enfance. Chacun savait qu'il pouvait compter sur l'autre, que les trois seraient toujours liés par un lien fort, peu importe ce qui pouvait arriver dans le futur. En tout cas, c'était la conviction de Jeremiah. « Non rassures-toi. On en a même pas parlé. Mais c'est chouette que tu nous connaisses tous les trois. » Aux autres paroles de son amie, c'est sa curiosité qui fut piquée au vif. « Sur toi ? Rien de bien important. Sauf que j'aurais largement pu deviner que c'était de toi qu'il s'agissait. » Il se demandait bien ce que Wyatt avait pu bien dire sur lui. « Et qu'as-tu deviné sur moi? » Connaissant Wyatt, il avait dû le charrier et pas qu'un peu.

Ils arrivèrent donc à Indépendance et Jeremiah se gara sur un parking proche de la grande foire. Il se doutait que ce genre d'attractions étaient toujours appréciés. Bien que lui, il avait d'autres préférences. Mais il avait cette impression que la jeune femme avait besoin de s'amuser. Et puis comme il était à Independance pour la suite du week-end, autant en profiter. Zooey était prête à s'amuser un peu. Il avait donc vu juste. Il esquissa un sourire satisfait et la laisser sortir alors qu'il faisait la même chose. Il verrouilla sa voiture puis avec la demoiselle, ils entrèrent dans la parc de la foire. C'était la plus grande foire de l'état. Il y avait un peu de tout, des stands d'artisans, des stands de produits locaux, des stands commerciaux et bien sûr quelques attractions. Le journaliste jeta un oeil à la miss et demanda: « Alors par quoi veux-tu commencer? »

« Ah mais je ne savais pas que tu connaissais Wyatt. Et Dirk n'a rien dit...votre histoire a fait un peu le tour de la soirée... » - fit-il. Erreur de ma part, j'aurais mieux fait d'entrer dans son jeu. Lui dire que je ne connaissais que Dirk, si on pouvait appeler ça connaître. Non, en fait je voulais être franche avec lui. Je n'aimais pas mentir, alors j'écartai rapidement cette hypothèse. Très bien, alors maintenant que j'avais fait la connaissance du trio, qu'allait-il advenir de mon sort ? Je ris intérieurement à cette pensée. Puis mon esprit analysa une deuxième fois la phrase du jeune homme. Le tour de la soirée ? Carrément. Le fait que Dirk et moi avions été les vedettes de la soirée me fit sourire. Sourire que je ravalai en pensant à Johéline, la pauvre en était amoureuse, et la peine que je lui avait fait me rendait furieuse contre moi même. Enfin bon - « Et bien si je connais ce lourdeau de Wyatt. Le tour de la soirée, vraiment ? Pauvre Ambre, Dirk et moi lui avons volé la vedette. » - Je pouffai. Jeremiah haussa légèrement les épaules, arborant un air faussement nonchalant assez charmant dans le fond - « Non rassures-toi. On en a même pas parlé. Mais c'est chouette que tu nous connaisses tous les trois. » - « Ça m'épate. Surtout de Wyatt en fait, commère comme il est. Oui, c'est sans doute une bonne chose de connaître trois grand gaillards comme vous. » - Je lui fis alors une petite tape amicale sur l'épaule, mais rien qui ne puisse perturber sa conduite - « Et qu'as-tu deviné sur moi? » - « Je viens de te le dire. Rien. J'ai été assez stupide pour croire qu'il ne s'agissait pas de toi. » - Je lui adressa une moue déçue et désolée, suivis d'un fin sourire.

Les heures s'écoulèrent vite, et nous arrivâmes dans la jolie ville d'Indépendance. Jeremiah se gara sur le parking – plutôt rempli – de la grande foire. Quand je lui lançai que je comptais bien m'amuser – avec Jeremiah j'oubliais tous mes soucis – il adopta un sourire empli de satisfaction. Nous sortîmes du véhicule, et le jeune homme verrouilla attentivement sa mustang qu'il regardait avec préciosité. Nous entrâmes donc dans l'espace forain, bondée où régnait une assez bonne ambiance. On pouvait apercevoir des stands très différents, d'artisanat, de sucreries en tout genre, d'autres produits locaux ou de stands commerciaux. Et puis il y avait les attractions - « Alors par quoi veux-tu commencer? » - me demanda Jeremiah. Je fis mine de réfléchir, et mon regard se porta sur le train fantôme. J'adorais ça, autrefois. Je me souvenais que mes parents nous emmenaient souvent, Jade et moi, dans ce genre d'endroit. Et toutes fières, nous choisissions toujours le train fantôme en premier. Ce genre de manège n'était généralement pas effrayant, et ma soeur et moi en ressortions souvent hilares - « Ça te tenterait, un train fantôme ? » - Je lui fis un sourire timide, en passant l'un de mes bras autour du sien.

« Ça te tenterait, un train fantôme ? » Le journaliste n'était pas particulièrement friand de manèges mais il voulait faire plaisir à la jeune femme alors il hocha de la tête. « Allons-y pour le train fantôme. » Il jeta un oeil dans la direction où l'attraction se trouvait. Même s'il n'était pas adepte de ces manèges, il voulait que l'étudiante choissisent ce qu'ils voulaient faire. Il aurait agit de la même façon avec une soeur ou un petit frère. Et puis c'était marrant, même si leurs décors, leurs faux morts n'étaient en rien crédibles. Il jeta un oeil à la demoiselle et ajouta en se dirigea avec elle, vers le train fantôme. « Je savais bien que tu aimais te faire peur. Accro à l'hémoglobine? » Il plaisantait bien sûr, comme il le faisait depuis le début de leur virée. Il donna ensuite un billet au type qui s'occupait de l'attraction. Ce dernier lui donna deux tickets que le journaliste plongea dans sa poche. Il poussa ensuite la barrière et laissa Zooey s'installa dans l'un des wagons. « A vous demoiselle. » Il s'installa ensuite à ses côtés. « Tu peux te blottir contre moi si tu as vraiment peur... » Il esquissa un sourire amusé. Leur wagon commença ensuite son périple dans l'antre diabolique.

Une heure plus tard, il avait fait le tour de la fête foraine. Ils venaient de prendre un petit quelque chose à manger. Jeremiah avait prit une petite bouteille de coca. Zooey était à ses côtés, observant tous les environs. Arrivant près d'un stand de tir, le vendeur accosta le journaliste. « Jeune homme, voulez vous gagner une peluche pour votre petite amie? » Jer' jeta un coup d'œil à l'étudiante, un sourire moqueur sur les lèvres. Un sourire que lui retourna la jeune femme. « D'accord » répondit Jeremiah. Il s'approcha du stand et posa sa bouteille. Il avait apprit à tirer avec son « beau père ». Il n'était pas partisan de se trimballer avec une arme sur lui, comme le prévoyait la constitution de son pays, mais il en avait un, juste pour se défendre, au cas où. Il prit la carabine et visa les boites de converses. Il les dégomma toutes et les minutes suivantes, Zooey Summer se baladait avec une énorme peluche. Jeremiah jeta un œil à sa montre. « Que dirais-tu de trouver un endroit où dormir? Il commence à se faire tard. » Il n'avait pas vu les heures passées. Il devait trouver un motel pour poser leurs affaires et faire un brin de toilette. Il avait bien envie de prendre une douche. « Ce soir il y a un feu d'artifices. Tu veux aller qu'on aille le voir? »

« Allons-y pour le train fantôme. » - dit-il en hochant la tête. Je voyais bien que Jeremiah n'était pas excité à l'idée de monter dans le manège, et qu'il faisait ça pour me faire plaisir. C'était attentionné de sa part, surtout que ces derniers temps mes tentatives pour m'amuser avaient été catastrophiques. Rien qu'à voir les dégâts de l'anniversaire d'Ambre Weasthon : ma dispute avec Johéline et une rumeur qui courait sur moi et Dirk – et qui s'avérait vraie - « Je savais bien que tu aimais te faire peur. Accro à l'hémoglobine? » - dit-il, taquin, alors que nous marchions vers l'attraction. Toujours accrochée à son bras, je répondis - « Bien sûr. En fait je collectionne des poches de sang, que je déguste de temps à autre. Mais ce n'est pas mieux que les boules de cristal ! » - lançais-je en riant. Puis Jeremiah acheta deux billets au type qui s'occupait du train fantôme, qu'il glissa dans sa poche. Gentleman, il poussa la barrière - « A vous demoiselle. » - Je lui adressai un sourire, et pris place dans un des wagons. Ensuite le jeune homme s'installa à mes côtés - « Tu peux te blottir contre moi si tu as vraiment peur... » - J'esquissai un sourire charmeur - « Je n'hésiterais pas ... » - C'est alors que le wagon démarra, et ce pour effectuer une destination qui je l'espérais, ne serait pas notre destination finale.

Au bout d'une heure, nous avions fait le tour de la fête foraine. Nous étions allés nous prendre quelque chose à manger, Jeremiah une bouteille de coca, et moi une barquette de frites. Nous passions un bon moment, et j'appréciais la compagnie du journaliste. Le contact passait bien, et j'en étais heureuse. Car Dieu sait combien c'était difficile, d'ordinaire, avec mon caractère assez trempé. Nous arrivions devant un stand de tir, quand un vendeur nous accosta - « Jeune homme, voulez vous gagner une peluche pour votre petite amie? » - dit-il en s'adressant au journaliste. Nous échangeâmes des regards amusés et des sourires moqueurs. Puis nous nous prêtâmes au jeu - « D'accord » - répondit Jeremiah. Il s'approcha du stand, et posa sa bouteille. Il saisit la carabine, qu'il posa sur son épaule. Le jeune homme avait l'air de se débrouiller et semblait plutôt à l'aise avec l'arme. Et il faut avouer qu'il était assez craquant, à l'affût des boites de conserves. Alors qu'il positionna la carabine en face de son globe oculaire, je lui murmurai à l'oreille - « Ta petite amie est avec toi. » - Je ris doucement, essayant de l'encourager. Jeremiah, visant sa cible, décrocha un sourire avant de dégommer toutes les boîtes, une à une. Quelques minutes suffirent pour que je me retrouve à me trimballer avec une énorme peluche – un gros lion avec une casquette portant l'inscription 'Fête foraine d'Indépendance' – de quoi me souvenir de cette journée pendant longtemps. Je remerciai alors le jeune homme du lot gagné qu'il venait de m'offrir, lui déposant un baiser sur la joue. Puis mon ami – car c'était comme ça que je pouvait appeler Jeremiah désormais – jeta un coup d'oeil à sa montre - « Que dirais-tu de trouver un endroit où dormir? Il commence à se faire tard. » - Je n'avais pas vu les heures passer - « Tu as raison, et puis Tobby commence à se faire lourd. » - Je pouffai. C'était bien moi qui avait donné un nom à ma peluche, et je l'assumais. Peu m'importer que ça paraisse puéril, ce qui comptait c'était le plaisir que j'éprouvais à être ici. Mais le jeune homme avait raison, il commençait à se faire tard, et j'avais bien envie d'une douche - « Ce soir il y a un feu d'artifices. Tu veux qu'on aille le voir? » - ajouta-t-il - « Oh, oui pourquoi pas. Puisqu'on est ici autant en profiter. »

« Tu as raison, et puis Tobby commence à se faire lourd. » Cette phrase décrocha un sourire au journaliste. Et en plus elle lui avait donné un petit nom. C'était un peu cliché tout ça mais c'était incontournable d'une foire régionale et puis il se disait que la jeune étudiante avait envie peut-être d'agrandir une éventuelle collection d'ours en peluche. Bref, ils devaient se bouger un peu s'ils voulaient trouver une chambre disponible pour passer la nuit ici. Il ne se voyait pas voyager de nuit. Et puis le feu d'artifice allait avoir lieu d'ici deux petites heures. D'ailleurs Zooey était partante pour y assister. « Oh, oui pourquoi pas. Puisqu'on est ici autant en profiter. » Ils se dirigèrent donc tous les deux vers la sortie du grand parc. Jer' sentait une légère fatigue s'installer sur ses épaules. Ils reprirent la route, cherchant un hôtel pas trop loin du centre ville. Il n'avait pas envie de reprendre la Mustang ce soir. Il préférait marcher un peu et puis il faisait bon, autant en profiter. Le journaliste ne mit pas longtemps à trouver un hôtel. Il y avait déjà séjourné et il savait donc que ce dernier était clean et le personnel sympathique. Il gara la voiture sur le parking de l'immeuble puis il se dirigea avec Zooey à l'intérieur, ayant prit leurs sacs au préalable. « On dépose nos sacs, on se débarbouille un peu et on va manger? » Il se gratta la tête et ajouta: « J'ai une faim de loup. » Il esquissa un sourire amusé. Il ouvrit la porte et fit passer la jeune femme avant d'entrer à son tour. Il salua le gérant, un homme d'une soixantaine d'année, avec le teint halé et les cheveux blancs. « Bonsoir M. Baker. Je voudrais deux chambre svp. » « Oh Jeremiah, cela fait longtemps qu'on ne t'a pas vu ici. » Jeremiah présenta ensuite Zooey puis le vieil homme répondit: « Je suis désolé mon petit mais il ne me reste qu'une chambre avec deux lits, à cause de la foire l'hôtel est complet. » Le journaliste jeta un oeil à Zooey. « Cela ne te dérange pas? » Comme la jeune femme acquiessa, il accepta donc la chambre. Le gérant leur donna la clé de leur chambre. Tout en marchant dans le couloir qui menait à l'étage, Jer' finit par dire: « Désolé je n'avais pas prévu ça. » Ils arrivèrent dans leur chambre. Le jeune homme posa son sac sur une console toute proche. La chambre était grande. « Je te laisse la salle de bain si tu veux prendre une douche. A toi l'honneur. » Il esquissa un sourire puis il la vit poser Tobby. Il fouilla ensuite son sac pour sortir une nouvelle chemise. Il laissa ensuite la miss allait dans la salle de bain.

Nous nous dirigeâmes tout deux vers la mustang et reprîmes la route à la recherche d''un hôtel. Il faisait bon ce soir-là. Le jeune homme nous dégota rapidement un hôtel et se gara sur le parking de celui-ci. Après avoir atteint l'entrée de l'immeuble, chargés comme des mules, Jeremiah lança - « On dépose nos sacs, on se débarbouille un peu et on va manger? » - dit-il en se grattant la tête, il enchaîna - « J'ai une faim de loup. » - Je lui adressai un sourire identique au sien - « Oui, ça me va. J'ai l'estomac dans les chaussettes. » - Jeremiah m'ouvrit ensuite la porte, galant. Il salua l'homme qui semblait gérer l'hôtel. L'homme en question devait avoir la soixantaine, guère plus, et avaient les cheveux grisonnant - « Bonsoir M. Baker. Je voudrais deux chambre svp. » - demanda le journaliste - « Oh Jeremiah, cela fait longtemps qu'on ne t'a pas vu ici. » - Les deux hommes semblaient se connaître, alors je me mis à les dévisager un à un, intriguée. Jeremiah me présenta - « Bonsoir M. Baker. Enchantée. » - dis-je poliment. À l'adresse de Jeremiah, il ajouta - « Je suis désolé mon petit mais il ne me reste qu'une chambre avec deux lits, à cause de la foire l'hôtel est complet. » - « Cela ne te dérange pas? » - me demanda Jeremiah. « Non, ne t'en fais pas ça ira. » - Le jeune homme accepta donc la chambre et M. Baker lui tendis la clé. Alors que nous marchions en direction de notre chambre, Jeremiah finit par lâcher - « Désolé je n'avais pas prévu ça. » - « Désolé ? Tu rigoles, j'ai passé une super journée grâce à toi. Je me doute bien que tu n'avais pas prévu de te retrouver seul avec moi dans une chambre. Mais t'inquiètes pas, c'est pas grave. » - Je décrochai un sourire à l'adresse de mon ami, puis nous arrivâmes dans la chambre qui nous avait été attribuée. Je posai Tobby au pied d'un lit. La chambre était plutôt spacieuse - « Je te laisse la salle de bain si tu veux prendre une douche. A toi l'honneur. » - fit Jeremiah. « Merci, c'est gentil. Je tâcherais de ne pas mettre trop de temps. » - J'arquai mes lèvres en un sourire, avant de filer dans la salle de bain, munie de mes affaires de toilettes.

Je pris mes aises, et commençai à me déshabiller. Je soufflai en jetant un coup d'oeil furtif à mon reflet dans le miroir. Une fois nue, j'entrai dans la douche. J'actionnai la pomme, laissant couler l'eau sur ma peau. Cela me procurait comme un soulagement, et la sensation de l'eau chaude sur mon corps était plaisante. Je fermai les yeux, puis me savonna. Lorsque je me rinçai je fis durer le plaisir en restant un peu sous l'eau. J'avais le besoin de me laver afin de me débarrasser de la crasse de la journée. L'odeur fruitée de on gel douche emplit mes narines d'un parfum exquis, et la buée commença à s'imprégner sur les parois de la douche.

« Désolé ? Tu rigoles, j'ai passé une super journée grâce à toi. Je me doute bien que tu n'avais pas prévu de te retrouver seul avec moi dans une chambre. Mais t'inquiètes pas, c'est pas grave. » Oui enfin quand même. Le jeune homme se disait qu'il aurait du prévoir cette affluence dans les chambres d'hôtes de la ville alors que la foire était un grand événement dans la région. Comme souvent quand il partait, il n'avait rien prévu, ni chambre, ni endroit où manger. Mais il était rassuré de voir que la jeune étudiante ne s'en offusquait pas, et qu'elle ne le prenait pas pour un vile pervers qui n'attendait que le bon moment pour lui sauter dessus. Ce qui d'ailleurs, lui arracha un sourire amusé. Dans la chambre, le journaliste posa ses affaires afin de se dégager les mains. Il proposa à Zooey de passer la première dans la salle de bain. Il se doutait que la jeune femme avait besoin d'un peu de fraicheur. « Merci, c'est gentil. Je tâcherais de ne pas mettre trop de temps. » Ce n'était pas le temps qu'elle allait mettre dans la salle de bain qui l'inquiétait non, juste le fait qu'elle puisse utiliser toute l'eau chaude. Il la laissa aller dans la pièce annexe puis il continua de sortir ses affaires, bien que l'envie de fumer une clope était grande. Cela faisait quelques heures qu'il n'avait pas touché à son paquet et l'envie ne manquait pas. Toutefois il n'aimait pas imposer sa dépendance aux autres. Il laissa donc son paquet où il était, dans la poche de son jean. Il sortit ensuite un tee-shirt et un shampooing. Il prit ensuite une boite de cachets et l'ouvrit. Il en avala deux rapidement avant de les faire passer avec un peu d'eau, d'une bouteille qui était dans ses affaires puis il referma le sac et le posa par terre. Il se dirigea ensuite vers l'une des deux fenêtres de la chambre et l'ouvrit, laissant passer un peu d'air dans la pièce. Il tira son téléphone de sa poche puis il prit place sur le rebord en bois et il consulta ses messages en absence. Deux étaient du boulot, même le week-end on ne pouvait pas le lâcher un peu, à croire qu'il était le seul journaliste compétent de Wellington. Un troisième message d'un pote qui l'invitait à une soirée sur Lawrence avec d'anciens copains de fac et le dernier message était d'une fille dont il ne se rappelait même pas le prénom. Il pianota quelques réponses avant de ranger son téléphone dans sa poche arrière. Il se dirigea vers son sac où il en ressortit un plan cartographique. Il jeta un œil dessus, se repérant rapidement. La carte donnait un aperçu d'Independance et de ses environs. Il savait où il devait aller mais il préférait mémoriser un second itinéraire en cas d'imprévu sur la route. Il entra les coordonnées sur le Gps de son téléphone. Une fois fait, il rangea à nouveau la carte. Il se redressait lorsque la jeune femme sortie de la salle de bain. Jeremiah prit son tour, emportant ses affaires. Une bonne vingtaine de minutes plus tard, ils se retrouvaient tous les deux dehors, marchant sur l'un des trottoirs de la ville. « Tu veux faire quoi? Manger dans un ptit restaurant ou emporter quelque chose pour le manger sur le terrain plus loin, là où l'on pourra observer le feu d'artifice? »

Quand je sortis de la salle de bain, Jeremiah prit ses affaires et se dirigea vers la salle de bain, à son tour. Je me posai près de la fenêtre, regardant au dehors. Independance était une jolie ville, loin de l'étouffante Wellington. Cela me faisait du bien de m'éloigner un peu, c'était comme une grande bouffée d'air frais. Je jetai un oeil à mon cellulaire, et vis que j'avais plusieurs messages. Un de Johéline qui me proposait d'aller boire un coup, un de Sam également, qui lui me demandait si on pouvait se voir la semaine prochaine. Il y avait aussi un message d'une copine de la fac. Je répondis à mes messages, puis vingts minutes plus tard Jeremiah sortit de la salle de bain. Nous sortîmes alors de l'hôtel, et nous retrouvâmes à marcher dans les rues d'Independance - « Tu veux faire quoi? Manger dans un ptit restaurant ou emporter quelque chose pour le manger sur le terrain plus loin, là où l'on pourra observer le feu d'artifice? » - fit le journaliste. Manger dans un petit restaurant pourrait être sympa, en effet. Mais je ne voulais pas que Jeremiah dépense trop, et puis il avait raison, si l'on mangeait sur le terrain nous pourrions observer le feu d'artifice, et ainsi profiter de la soirée en plein air. Je fis mine de réfléchir puis dis - « On a qu'à se prendre quelque chose à emporter, et aller manger sur le terrain pour assister au feu d'artifice. » - Je lui souris et c'est alors que nous trouvâmes une sandwitcherie. Pour ma part, je commandai des nuggets et un milkshake. Je remerciais Jeremiah pour tout ce qu'il faisait, il m'avait payé beaucoup de choses aujourd'hui et je n'avais pas l'habitude. Je préférais ne pas vivre aux crochets des autres car j'aimais mon indépendance. Mais je m'amusais tellement avec le jeune homme, que je ne lui en touchai pas mot. En arrivant sur place, nous nous installâmes sur la pelouse, attendant le début du spectacle de lumières qui ne débuterait pas avant une heure - « Alors, dis moi Jer' tu es déjà venu à Independance ? J'ai vu que tu connaissais le gérant de l'hôtel, tout à l'heure. » - dis-je intéressée.

« On a qu'à se prendre quelque chose à emporter, et aller manger sur le terrain pour assister au feu d'artifice. » Si Jeremiah avait proposé un restaurant, c'est qu'il voulait l'inviter. Il ne faisait aucune charité, c'était une invitation. On ne pouvait pas dire en plus que ces derniers temps, le jeune homme dépensait beaucoup d'argent. Les seuls dollars qu'il avait dépensé, c'était pour changer le pare-brise qui avait été endommagé lors du carambolage, ainsi que l'un des feux arrières. Il avait du passer pas mal de coup de fil pour dénicher un pare-brise d'origine. Et à présent, sa Mustang était comme neuve. En même temps, il avait eu pas mal de chance de ne pas être davantage blessé sur cette grosse coupure qu'il avait eu au bras. Et personne n'avait été tué, c'était un miracle. D'ailleurs, son rédacteur l'avait mit sur cette histoire. Jer' devait faire un papier sur ce qui s'était passé à Wellington, ce soir du 23 mars dernier. Il avait déjà quelques pistes. Et d'ailleurs, il avait un rendez vous en fin de semaine avec l'un de ses informateurs. Bref, Jeremiah ne se serait donc pas ruiné avec ce repas au restaurant. Mais il aimait aussi l'idée de manger sur le terrain. Il faisait bon, autant profité du climat. Et ils pourraient aussi se parler en toute quiétude, sans avoir des personnes qui crient près de leurs oreilles. Il acquiesça donc aux mots de la demoiselle et ils se dirigèrent vers un petit snack, pas très loin. Le journaliste commanda des nuggets et un milkshake pour Zooey, tandis qu'il se contentait d'un hot dog avec moutarde et une cannette de coca-cola. Ils s'installèrent ensuite sur le terrain. Il commençait déjà à y avoir pas mal de monde. Il venait d'ouvrir sa cannette quand l'étudiante lui adressa la parole. Il but une gorgée de coca puis il répondit, après l'avoir reposé près de lui, sur l'herbe. « Oui, j'y viens régulièrement. » Il esquissa un sourire en l'observant et ajouta: « En fait, si tu veux tout savoir, et même si je voulais garder la surprise, tous les ans, il y a un festival de rock, à une vingtaine de kilomètres d'ici. » Il prit ensuite son hotdog et croqua dedans. Il avait une faim de loup. Puis quelques instants plus tard, il expliqua: « Ce festival a lieu demain. Et c'est là où nous allons. Enfin si tu es partante. »

L'air chatouillait ma peau, et cette sensation était agréable. C'était une bonne soirée, et nous avions la chance d'en profiter. L'herbe était douce et la vue splendide. Je passais un bon moment. Je croquai un morceau de nugget en me délectant. Je mastiquais la viande pleine d'appétit, sirotant entre deux bouchées un peu de milkshake. J'aimais assez ce mélange sucré/salé - « Oui, j'y viens régulièrement. » - fit-il en reposant son coca sur le sol, après en avoir bu quelques gorgées. Il me sourit avant d'ajouter - « En fait, si tu veux tout savoir, et même si je voulais garder la surprise, tous les ans, il y a un festival de rock, à une vingtaine de kilomètres d'ici. » - Il croqua son hotdog, et je le regardai, intriguée - « Un festival ? » - Il poursuivit - « Ce festival a lieu demain. Et c'est là où nous allons. Enfin si tu es partante. » - Mes lèvres s'étirèrent en un large sourire - « T'es sérieux ? Bah un peu que je suis partante ! » - Je bus de mon milkshake, bruyamment, au travers de la paille. J'étais excitée comme une puce, et Jeremiah était agréablement surprenant - « C'est génial ! Tu sais, t'es de loin l'un des meilleurs types que j'ai rencontré. Non, sérieusement. » - dis-je sincère, en riant. Je lui lançai des regards complices, puis esquissai un sourire en coin. Alors qu'il portait son sandwiche à ses lèvres, je lui en arrachai un petit bout, et l'avalai - « Très bon, le hotdog. » - Je ris discrètement, et faisant une pause dans mon casse-croûte je m'allongeai gracieusement sur la pelouse, m'étalant de tout mon long. Une légère brise fouettait mon visage, et c'était rafraîchissant. Je fermai les yeux, le sourire au bord des lèvres. Je me mis à imaginer le meilleur des mondes possibles, mieux que celui qu'avait imaginé Leibniz. Je me mis à voir un monde parfait, un monde ou ma famille était encore vivante, un monde sans pluie de météorites, un monde sans dons, sans mutations génétiques de cette ampleur, sans morts. Et dans ce monde, l'instant que je vivais actuellement avait parfaitement sa place. Je respirais un bon coup, puis des frissons ne tardèrent pas à m'envahir. Pourtant je ne bougeai pas, puis le premier feu explosa dans les airs, et me fit ouvrir les paupières. Un halo de lumière parcourut le ciel sombre. Le regard plongé dans l'espace stellaire, je dis, à l'adresse de Jeremiah - « Tu n'as pas peur qu'une comète nous tombe sur la tête ? » - Mélancolique, je suivais les chemins sinueux qu'empruntaient les feux. Un artifice éclaira le plafond naturel comme une étoile filante, comme un espoir, comme une promesse. Le ciel s'illumina comme un signe d'une vie meilleure. Et le commencement d'une belle nuit vagabonde.

Jeremiah lui était étonné par ce mélange de sucré/salé. C'était étrange mais la jeune étudiante semblait se régaler alors cela le fit sourire. Lui il était adepte aux classiques. Il adorait les hot dog et il en mangeait de temps en temps. Il avait la chance de ne pas trop grossir alors il pouvait en profiter. Le journaliste expliqua donc à Zooey dans quel but, il l'avait invité ici. C'était pour assister à un festival de rock qui avait lieu à quelques minutes d'Indépendance. « Un festival ? » « T'es sérieux ? Bah un peu que je suis partante ! » « C'est génial ! Tu sais, t'es de loin l'un des meilleurs types que j'ai rencontré. Non, sérieusement. » Les propos de la jeune femme le fit sourire. Il ne faisait pourtant rien de remarquable ou d'exceptionnel. Cela lui faisait plaisir de l'inviter. Il avait comprit que la jeune femme avait besoin de se changer les idées alors pourquoi pas lui proposer de l'accompagner. Il compter venir et c'était dommage de ne pas le proposer à l'étudiante. « Vraiment? J'en suis flatté. » Il sourit un peu plus, surtout quand Zooey lui arracha carrément un bout de son hot dog. La morfale. Il finit alors par donner la moitié de ce dernier à la jeune femme. Il mangea sa part, de bon appétit. Il n'avait quasiment rien mangé de la journée. « Très bon, le hotdog. » « Tu trouves aussi? » Il sourit, amusé par l'étudiante. Il observa ensuite cette dernière se rallonger sur l'herbe. Il ne faisait pas très froid mais il y avait une petite brise qui fit frissonner la brune. Il n'avait que sa chemise sur le dos et pourtant il se sentait bien. Peut-être parce qu'il était habitué à sortir ainsi, peu importe le temps. Bientôt le feu d'artifices débuta. Jeremiah qui avait fini son hot dog, c'était détendu à son tour sur l'herbe. Il avait allongé ses jambes en les croisant tout en mettant ses mains sur l'herbe. Il observa le ciel qui se retrouvait coloré par des feux. Il avait toujours apprécié les feux d'artifices. Il se souvent que lorsqu'il était ado, avec Wyatt et Dirk, ils avaient concocté une petite fusée. Ils avaient été la lancer sur un terrain qui se situait près d'un champ. Malheureusement pour eux, ils étaient gosses et n'avaient pas tout calculé, si bien que la fusée était retombée aussi vite qu'elle était montée et avait glissé sur le sol, puis sur la plantation de blé tout proche, cramant pas mal d'épis. Il avait eu le droit à un bon sermon de la part du propriétaire du champ et de sa mère qui le priva deux semaines de son vélo. Il avait du alors utilisé ses jambes pour aller et revenir de l'école qui n'était pas toute proche. Il esquissa un sourire à ce souvenir. Puis il sortit de sa rêverie aux paroles de l'étudiante toute proche. « Tu n'as pas peur qu'une comète nous tombe sur la tête ? » Il jeta un œil sur elle, se redressant, pour s'asseoir un peu mieux. « Une comète? Non. En même temps, c'est pas prévu par la météo mais si ça arrive, je jouerai encore au « Supermâle » » Il sourit, faisant allusion aux paroles de Yeelen le soir du carambolage. A la fin du feu d'artifices, ils reprirent le chemin de leur hôtel. En entrant dans la chambre, il soupira. Il sentait la fatigue sur les épaules.

Quand je m'exclamai en remerciant Jeremiah de m'emmener au festival, il sourit, amusé - « Vraiment? J'en suis flatté. » - « Bien sûr. Je dis ce que je pense. Et tu as de la chance, pour toi, c'est en bien. » - Je lui fis un clin d'oeil et le jeune homme sourit encore plus, notamment quand je lui arrachai franchement un bout de son hot-dog. Le journaliste voulu m'offrir la moitié de celui-ci - « Tu dois me prendre pour une morfale ! » - je croquai un bout mais lui rendis le reste, il semblait avoir faim - « Tu trouves aussi? » - répondit-il quand je lui dis que son hot-dog était délicieux. Nous échangeâmes des regards complices, tout deux amusés. J'aimais beaucoup Jeremiah, cette personne qui me redonnait le sourire, je me sentais revivre avec lui, j'oubliais les tracas quotidiens et c'est ce qui me faisait du bien. Puis je m'allongeai dans la pelouse fraîche laissant mon esprit aller au grès du vent, les paupières agréablement closes. Quand la première fusée me fit ouvrir mes prunelles bleutées, je me rendis compte que le journaliste s'était également installé à son aise, à mes cotés. Je souris finement en jetant un regard à mon ami, puis replongeai mes yeux dans le ciel immense, grondant de couleurs. Les feux partaient en tout sens, dans un désordre harmonieux. Je me souvenais que plus jeune, au début ou je connaissais Johéline, nous avions été observer un feu d'artifices. Nous avions emmené Jade, et la soirée avait été argumenté de rires multiples. C'était le bon vieux temps, et je donnerais tout pour pouvoir remonter le temps et revivre ces instants de bonheur purs. Je me souvenais que Jade avait peur des grondements des fusées, et qu'elle en pleurait. Mais Johéline et moi faisions tout pour la faire rire, et finalement elle avait voulu monter dans une des fusées pour faire un dessin dans le ciel. Personne ne pouvait se douter, à cette époque, que d'affreux cailloux verdâtres viendraient briser nos vies, et perceraient le ciel à vif. Quand je demandai au jeune homme qui me tenait compagnie s'il n'appréhendait pas qu'une de ces comètes nous tombe dessus, il se redressa et répondit - « Une comète? Non. En même temps, c'est pas prévu par la météo mais si ça arrive, je jouerai encore au « Supermâle » » - Je rougis très très légèrement. Alors il avait entendu notre conversation. Je me souvenais que j'avais répliqué à Yéelen qu'au contraire Jeremiah était tout à fait banal. Je me demandais s'il avait entendu aussi cette partie de la conversation - « Ça me rassure. D'ailleurs je n'ai pas eu l'occasion de te remercier depuis l'accident. Sans toi, je sais pas ce que l'on aurait fait. » - J'avais repris un air grave, et posa ma main sur la sienne dans un geste de gratitude. Je gardai ce contact rassurant durant tout le feu d'artifice. Quand celui-ci se clôtura, nous reprîmes le chemin vers l'hôtel. En arrivant dans la chambre, Jeremiah soupira - « Comme tu dis. » - Je me dirigeai vers un des lits et m'y laissai tomber. Puis en lançant un regard à Jeremiah je dis - « Tu ronfles la nuit ? »

Ils étaient revenus à l'hôtel, flânant un peu dans les rues. Les gens se promenaient encore. Il faut dire qu'il faisait encore bon, à part une petite brise. Jeremiah avait enfoui ses mains dans ses poches, restant silencieux un bon moment. Son mal de crâne était revenu. Mais il appréciait la présence de l'étudiante. Elle était une bouffée de fraicheur et c'était très agréable. Elle n'était pas comme certaines filles qui parlaient sans raison. Ils avaient passé une bonne soirée. Cela faisait un bail qu'il n'avait pas assisté à un feu d'artifices et cela lui avait rappelé certains souvenirs, qu'il croyait avoir oublié. Cela lui faisait un peu étrange de se rappeler son enfance. Cela faisait un moment qu'il était entré dans sa vie d'homme et pas une seule fois il s'était retourné sur son passé, sur les différentes conneries qu'il avait pu faire étant gosse, avec ou sans ses potes. Cela l'avait fait sourire. Cette histoire de fusée, il l'avait presque oublié. Sa mémoire lui jouait des tours ces derniers temps et il essayait de s'y adapter. Il marquait à présent pas mal de truc sur un carnet, afin de ne pas louper des rendez-vous ou même certaines choses qu'il devait faire. Cela l'énervait un peu à vrai dire. Mais il n'avait d'autre choix que de s'y faire.

Ils étaient donc entrés dans la chambre qu'ils occupaient pour la nuit. Jeremiah avait laissé échapper un soupir. « Comme tu dis. » Il jeta un œil à Zooey qui venait de se laisser tomber sur l'un des lits. Ah oui, il avait presque oublié qu'ils devaient partager la chambre. Il esquissa un sourire aux paroles de l'étudiante. « Tu ronfles la nuit ? » Là, il se gratta un peu la tête en l'observant. « Non. Rassurée? » Il la regardait. Non il ne ronflait pas. Heureusement, sinon le sommeil de la jeune femme aurait été un peu perturbé. Le journaliste rétorqua: « Et j'espère que toi non plus? » Il sourit. Il avait le sommeil assez lourd, alors s'il s'endormait avant Zooey, et qu'elle se mettait à faire du bruit comme le ferait une trompe d'éléphant, cela ne le dérangerai pas plus que cela. Il observa la jeune femme un moment avant de se tourner vers son sac qui était par terre. Il le prit par la sangle et le posa sur le meuble devant lui. Il était encore ouvert. Il plongea sa main à l'intérieur et il finit par faire sortir une grande enveloppe marron. Il s'en empara et revint vers l'étudiante. Il prit place sur le bord du lit sur lequel avait prit place cette dernière. Il se gratta une nouvelle fois la tête puis il dit: « Tu sais, lors du carambolage, je me suis dit que t'étais frappée pour courir comme une folle vers ta voiture.... » Il esquissa un mince sourire avant de reprendre: « Je suis allé voir mon pote qui tient la fourrière. » Douglas, avait été l'un des garagistes qui s'était occupé de remorquer les carcasses des voitures qui avaient été touché la nuit de l'accident. « Et il m'a dit que tu devais tenir à certaines choses... » Il lui tendit l'enveloppe. Comme la jeune étudiante ne semblait pas comprendre, il ajouta: « Parfois il ne nous reste que des souvenirs, mais qui ont tous, à leur façon, leur importance. » Dans cette enveloppe, il y avait des photographies. C'était les souvenirs qu'il avait récupéré dans la voiture de Zooey quand il était passé à la casse pour faire son enquête. Douglas lui avait alors donné un carton avec un tas de photos, plus ou moins cramé. Jer les avait gardé. Il avait compris à ce moment là pourquoi la miss, s'était jetée vers sa voiture avant qu'elle n'explose. Il les avait prit avec lui. Il avait un ami qui s'y connaissait en restauration de photographies. Il avait été le voir pour les photographies que lui même n'avait pas pu sauver. « Je n'ai pas pu toutes les récupérer, désolé. » Il avait sauvé, soixante-dix pour cent des photographies. Heureusement qu'elles étaient dans une boite en fer, sinon il n'aurait rien pu faire. Jeremiah savait qu'elle devait tenir à ces souvenirs, c'est pourquoi quand son ami avait voulu s'en débarrasser, il l'en avait empêché.

Jeremiah se gratta la tête avant de répondre - « Non. Rassurée ? » - Je lui souris - « Et j'espère que toi non plus ? » - Je me redressai un peu - « Bein voyons, je suis une fille. Je ne ronfle pas. » - Je pouffai. C'était typique des mecs de croire qu'une fille était proprement parfaite, qu'elle n'allait pas au toilettes, n'avait ni flatulences ni remontée gastriques, après tout, nous les filles sommes autant humaines. En vérité je ne ronflais pas, ou du moins personne ne s'en était jamais plains. Mais je me contrefichais que ce soit le cas ou non. Jeremiah, souriant, me regarda longuement. Je fis de même puis me passai la main dans les cheveux. Il se tourna vers son sac, il le prit en le posant sur un meuble. Il fouilla à l'intérieur et en sortit une enveloppe marron – du genre papiers importants. Je me disais donc que ça ne me regardait pas. Mais le jeune homme revînt vers moi et s'assit sur le bord du lit, à mes cotés. Il semblait soucieux car il recommença à se gratter nerveusement la tête. Je le regardais attendant qu'il parle, me demandant ce qui le préoccupait - « Tu sais, lors du carambolage, je me suis dit que t'étais frappée pour courir comme une folle vers ta voiture.... » - Il esquissa un fin sourire, et un rictus s'afficha au coin de mes lèvres, rien qu'une seconde - « Je suis allé voir mon pote qui tient la fourrière. » - J'écoutais Jeremiah, attentivement. Je ne comprenais pas ce qu'il cherchais à me dire, pour l'instant - « Et il m'a dit que tu devais tenir à certaines choses... » - J'eus alors un pincement au coeur. En effet, il y avait certaines choses auxquelles je tenais beaucoup. Mais elles avaient été anéanties. C'est pourquoi je ne comprenait pas ou il voulait en venir. Il me tendit l'enveloppe - « Parfois il ne nous reste que des souvenirs, mais qui ont tous, à leur façon, leur importance. » - Je saisis lentement l'enveloppe, le dévisageant. L'incompréhension régnait sur mon visage - « Oui. Je ... C'est ... » - Je tremblais désormais, et j'avais peur d'ouvrir cette enveloppe. Je pris mon courage à deux mains, et je l'ouvris quelque peu tendue. Je plongeai la main à l'intérieur pour en sortir ... des photographies. Mes photographies. Mon coeur se serra. Mes souvenirs, les photos de ma famille, la plupart ... je les croyais définitivement envolées et les voilà devant mes yeux ... J'entrouvris la bouche, béate. Des spasmes m'envahirent, les tremblements se faisaient de plus en plus forts. J'avalai difficilement ma salive, et hoquetai. Je fermai doucement les yeux et les larmes se mirent à couler, à flots et malgré toute la volonté dont je faisais preuve pour les contenir - « Je n'ai pas pu toutes les récupérer, désolé. » - Je pleurais. Moi qui voulais me montrer forte et joyeuse, voilà que la douleur et la tristesse revenaient au galop. Mais une sorte de 'joie' aussi. Le geste de Jeremiah me surprenait, et je lui était tellement, tellement reconnaissante - « Oh Jeremiah ... » - Je m'essuyai du revers de la main, les yeux humides. Sans compter que les larmes continuaient de dévaler mes joues - « Je ... co ... comment tu ... as fais ? Comment tu as pu ... elles étaient brûlées. Tu ... tu dois me trouver ridicule. Mais ce sont bien plus, bien plus que ... de simples photos ... c'est tout ce qui me reste d'eux ... » - Je décidai d'affronter le regard de mon ami - « Jeremiah ... » - Je lâchai les photographies pour me jeter sur le journaliste. Je passai mes bras autour de son cou, enfouissant mon visage en son creux, et le serrant de toute mes forces. Je plissai mes paupières si fort, l'eau quittant mes cils comme un soulagement. J'agrippai le t-shirt du jeune homme avec mes mains tremblantes - « Merci. Je ... merci. » - Je reniflai, j'avais l'impression que mon coeur était compressé par un camion, et j'avais du mal à respirer. Sans doute le trop d'émotion en peu de temps. Mais ce que Jeremiah venait de faire ... c'était tellement généreux. Honorable. Je lui étais redevable. Jamais je n'avait ressentis un mélange aussi désastreux de joie et de tristesse en même temps. C'était dévastateur, mais c'était également, et surtout soulageant et rassurant.

Le journaliste observait l'étudiante qui semblait ne pas comprendre où il voulait en venir. Il savait ce qu'il voulait dire, il savait comment. Après tout, il était journaliste, il savait quel mot il devait employé. Seulement, il savait très bien qu'il y avait des sujets plus difficiles que d'autres. Des sujets qui nous tenaient beaucoup plus à coeur que d'autres, qui n'avaient pour nous, aucun intérêt. C'est pour cette raison qu'il y allait doucement. Ce genre de mots, ne pouvaient pas être balancé comme ça, sans avoir travaillé le terrain. Jeremiah se doutait que cela devait être un sujet sensible pour la jeune femme. Et c'est probablement pour cette raison qu'il l'avait invité ici, à Indépendance, histoire de lui permettre de se détendre et de se connaître un peu plus. Après tout, ils ne se connaissaient pas tellement. Ils avaient discuté ensemble le temps d'un après midi, puis ils s'étaient vus à nouveau lors du carambolage. Jeremiah ne connaissait pas grand chose sur Zooey Katharina Summer, ni Zooey Katharina Summer sur Jeremiah Adam Mason. C'est donc pour cette raison qu'il avait choisi ces mots afin de ne pas la choquer ou lui causer de la peine par ce geste qu'il venait de faire. Quand Douglas lui avait donné ce carton, le journaliste n'avait pas pensé une seule seconde à le lui laisser. Il se disait qu'il pourrait toujours tenté de les récupérer au lieu de tout jeter. Et finalement, Parker avait réussi à retoucher les photographies grâce à un très bon logiciel. Évidemment, certaines couleurs n'étaient plus les mêmes mais les photographies étaient complètes, c'était le principal. Il se doutait que pour la jeune femme, les retrouver, était le plus important. Et s'il ne lui en avait pas parlé avant ce soir là, c'est parce qu'il ne les avait récupéré que la veille. Il observa Zooey qui ne semblait pas comprendre ce qui se passait. Mais elle prit quand même l'enveloppe en main. Elle était un peu hésitante. Il la comprenait et c'est pour cette raison qu'il lui laissait tout le temps dont elle avait besoin. Il la voyait trembler mais elle finit par mettre la main à l'intérieur pour en ressortir quelques clichés. Elle devait probablement croire qu'elle ne les reverrait jamais. Et là, elle se mit à pleurer. Le journaliste se mordit la lèvre en l'observant. « Oh Jeremiah ... » « Je ... co ... comment tu ... as fais ? Comment tu as pu ... elles étaient brûlées. Tu ... tu dois me trouver ridicule. Mais ce sont bien plus, bien plus que ... de simples photos ... c'est tout ce qui me reste d'eux ... » Il l'observa, esquissant un mince sourire. Elle comprenait ce qu'elle pouvait ressentir pour la bonne et simple raison qu'il n'avait que des photographies, comme souvenir de son père. Il ne s'en rappelait plus. Il avait beau faire des efforts, il ne se souvenait pas de lui...Et encore moins ces derniers temps où sa mémoire lui jouait des tours...Il fouilla dans une de ses poches et en sortit un mouchoir en tissu qu'il tendit à la jeune femme. « Non je ne te trouve pas ridicule... » Il lui fit un sourire rassurant quand elle posa enfin son regard sur lui. « Jeremiah ... » Zooey lâcha les photographies pour se blottir dans ses bras. Il recula un peu sous l'étreinte surprise de son amie puis il passa l'un de ses bras sur le dos de la jeune étudiante. Il la serra contre lui alors qu'elle se laisser aller à verser des larmes qui avaient dû être contenu jusque là. « Merci. Je ... merci. » Le jeune homme serra un peu plus la jeune étudiante contre lui. Il savait qu'elle en avait besoin. Il sentait les mains de cette dernière sur son tee-shirt. Jeremiah n'avait pas fait ce geste pour en attendre quoi que ce soit en retard. Il l'avait fait par plaisir. Il s'était dit que cela ferait plaisir à Zooey, s'il arrivait à sauver, ne serait-ce qu'une dizaine de photographies. Mais il comprenait qu'elle soit happée par l'émotion. Cela devait être un peu déstabilisant. Elle avait surement cru qu'elle les avait perdu à jamais. Mais pour le journaliste, rien n'était impossible, surtout avec beaucoup de bonne volonté, de bonnes relations et un bon logiciel de retouche graphique.