Jeremiah & Jaymee

« ... et je me disais qu'on pourrait aller boire un verre ensemble ce soir. » - me dit t-il avec un sourire colgate. Je l'observais silencieusement. L'étudiant essayait de retenir mon attention depuis quelques jours. Nous avions un cours en commun depuis le début de l'année, mais il ne semblait m'avoir remarqué que depuis cette semaine. J'ignorais d'où venait cet intérêt soudain et mon esprit dérangé me portait à croire qu'il avait fait un pari avec sa bande de potes. Un pari du genre : inviter Jaymee Mckinley à sortir. Il était bien le genre de type à faire des paris, lui et sa bande d'amis idiots. Je savais ce qui se disait sur moi au campus. Il y avait deux catégories de gens : Ceux qui me trouvaient trop hautaine, trop sur de moi et ceux qui me trouvaient ailleurs, bizarre, secrète. Et puis venaient les autres, mon petit comité d'amis. Cela fait trois catégories en fait. Cela dit, je n'ai pas beaucoup d'amis à l'université. Les miens étaient plus âgés et avaient déjà fini leurs études où n'en avaient pas fait - « Je ne peux pas, désolée » - me contentais-je de répondre. Je ne jugeais pas utile de me justifier. Je n'avais pas à le faire. D'ailleurs c'était réellement le cas je ne pouvais pas, bien que même si j'avais pu, je n'aurais pas voulu. Je ne souhaitais pas sortir avec ce type, persuadée qu'il se fichait de moi. Je pense que j'aurais même refusé si il avait été sincère. Ce n'était pas une bonne idée d'accepter un rencard avec un homme. Il était bien plus facile de repousser tous ceux qui s'intéressaient à moi, de ne pas leur laisser une seule chance. Je savais que si il m'arrivait de tomber amoureuse, les choses seraient bien plus difficiles pour moi. Mon pouvoir était une barrière à toute relation - « C'est aussi ce que tu as répondu la dernière fois. » - rétorqua t-il, visiblement déçu - « Parce que je ne pouvais pas non plus. » - dis-je d'une voix timide et détachée - « ... Ou bien tu ne veux pas. C'est vrai que Jaymee McKinley est trop bien pour sortir avec n'importe lequel des types de cette université. » - sa tension semblait être montée d'un cran, je ne comprenais pas vraiment sa réaction. Enfin, je savais que beaucoup pensaient que je me croyais trop bien, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il s'emporte. De toute évidence, il manquait de contrôle sur lui-même et de maturité - « Je dois y aller, à plus tard. » - bredouillais-je avant de tourner les talons. Je lançais un grand soupire en entrant dans ma voiture. Comme si j'avais la prétention de penser que j'étais trop bien... Au moins pendant que le monde pensait cela, je gardais à l'abri mon secret et ne mettais personne en danger. J'arrivais chez moi quelques minutes plus tard et m'étalait de tout mon long sur le lit. Attrapant mon portable, je tapais un message sur l'écran tactile à l'adresse de Jeremiah, confirmant que c'était toujours « Ok » pour ce soir. Je posais le téléphone près de moi et fixait le plafond, mon esprit s'envolant rapidement hors de ces murs.

J'ouvrais les yeux et jetais un coup d'oeil à mon portable. Quoi ? Je ne pouvais pas m'être endormie... je m'étais certainement mise à somnoler. Je mis un certain temps à reprendre mes esprits quand je réalisais qu'il allait bientôt être l'heure de me rendre chez Jeremiah. Celui-ci m'avait invité à passer la soirée chez lui. Quelque chose de simple, entre amis comme une soirée dvd. Je me dirigeais jusque dans la salle de bain et brossais ma longue chevelure brune. Je portais un jean slim bleu foncé et un pull col v. Je me dirigeais dans le placard à chaussures et enfilait mes bottines noires à talons. Je n'étais pas particulièrement intéressé par la mode et ses choses-là, mais je ne me négligeais pas. Disons que je m'étais ce qui me plaisait. J'enfilais mon manteau et sortait de la maison, après avoir annoncé assez fort que je partais. Je claquais la porte derrière moi, paniquant un instant car je pensais avoir oublié mes clefs. Elles étaient dans mes mains. Je pris la voiture et fit un détour par l'un de mes restaurants favoris pour prendre un truc à emporter. De la nourriture Italienne, c'est ce que je préférais. Je connaissais Jeremiah depuis assez de temps pour savoir que c'est ce qu'il aimait aussi. Je lui avais dit de me laisser m'occuper de la nourriture. Nous ne nous voyons pas pour manger de toute façon. Bref. Une fois que ce fut fait, je conduisais jusqu'à Store Lane. Jeremiah y habitait. Passant devant le quartier étudiant, je me disais qu'il était peut-être temps d'avoir aussi mon chez moi. La maison de mes parents étaient très bien, mais... comment dire il faut bien quitter le « nid » un jour où l'autre. J'avais songé à reprendre un petit boulot en plus de mes études, j'avais déjà travaillé mais ce n'était pas le cas en ce moment. Je garais la voiture et activais l'alarme avant de me diriger jusqu'à chez Jeremiah. Le froid m'asticotait légèrement et la neige avait commencé à tomber. Il devait faire quoi ? - 15. Juste un peu frais. Les gens me regardaient avec de grands yeux quand je leurs disait cela. Je suppose qu'ils étaient simplement plus frileux que moi. J'appuyais sur la sonnette et attendit que celui-ci vienne ouvrir la porte, mon sac de nourriture à emporter dans la main droite. Je connaissais déjà les lieux pour y être venu plusieurs fois. Nous nous connaissions depuis des années maintenant.

Le journaliste avait passé la journée sur le terrain. Il était parti à Topeka pour un reportage. Un de ses informateurs lui avait parlé d'une femme qui était capable de faire bruler tout ce qu'elle voulait, et cela rien qu'à la force de son esprit. Jer' avait voulu voir cela de ses yeux. Il était donc parti tôt le matin là. Il avait roulé quelques heures pour arriver dans la ville texane. Il avait mit un peu de temps à trouver cette femme, Melissa Partridge. Une jeune femme de vingt et un an, effrayée elle même par son « pouvoir ». Au début, elle refusa de lui parler. Puis quand elle comprit que Jeremiah ne lui voulait pas de mal, elle lui avait enfin ouvert la porte. Ils avaient discuté de longues minutes. Il apprit ainsi que la jeune femme était à Wellington pendant la pluie de météorites. Il comprenait donc d'où lui venait cette pyrokinésie soudaine. Il lui a fallu deux bonnes heures pour la rassurer et lui dire qu'elle n'était pas un monstre et qu'il y avait de nombreuses autres personnes comme elle. Et ce dont elle avait surtout besoin à ce moment là, c'était une structure qui puisse lui fournir un soutien psychologique et/ou matérielle. Il lui donna la carte d'un centre qu'il connaissait pour y avoir déjà envoyé quelques personnes. Il ne voulait pas la diriger vers la fondation Isis, parce qu'il n'aimait pas tout ce qui se rapprochait de près ou de loin, à quelque chose d'officielle. Il était peut-être parano mais Jeremiah refusait de mettre des noms sur une liste, qui plus tard, pourrait servir le gouvernement, d'une façon ou d'une autre. Et c'est peut-être pour cette raison qu'il n'avait rien dit sur lui, sur ces pouvoirs. Il avait bien garder tout cela pour lui. Mais il comptait aider cette fille qui semblait totalement perdu. Il lui expliqua comment se passait les choses et elle accepta de le suivre. Il attendit donc qu'elle fasse ces valises puis ils montèrent tous les deux dans la voiture du journaliste. Bien sûr, il la rassura aussi sur le fait que même s'il était journaliste, il n'allait en aucun cas faire un papier sur elle ou ce qu'elle lui avait dit au cours de leur discussion. Et la jeune femme lui fit confiance. Le jour allait bientôt s'achever quand la Mustang emprunta enfin les rues de Wellington. Il resta avec la jeune femme jusqu'à ce que l'association lui attribue un nouveau logement. Jeremiah ne doutait pas qu'elle sera mieux ici, avec des personnes comme elle, et non pas avec des gens qui la regardait avec haine en la traitant de pyromane. Il laissa ensuite ses coordonnées personnelles à la jeune femme avant qu'elle puisse le joindre si jamais elle avait un souci. Une fois la miss entre de bonnes mains, il la salua et quitta l'assos' en lui promettant bien qu'il repasserai la voir rapidement.

Il retourna ensuite au journal où il déposa des photographies qu'il avait prise la veille. C'étaient des clichés sur l'attentat qui avait eu lieu dans la ville de Coldwater. Un attentat anti-mutants. Jeremiah avait été sur les lieux. Il avait fait de belles photos et son article était attendu pour la première page du Wellington Times. Il détestait devoir relater ce genre de fait mais son boulot devait être fait. Il devait mettre en lumière la haine naissante de la population envers les « victimes » de la pluie de météorites. Bien que beaucoup étaient hostiles, il y avait aussi pas mal de personnes qui souhaitaient venir en aide aux « mutants ». Les deux groupes s'opposaient sans cesse, si bien que les tensions étaient de plus en plus vives. Ce qui conduisait parfois à des extrémités, comme cette explosion devant un centre pour les victimes. C'était la première fois que ce genre d'incident se produisait. La police veillait à ce que cela ne se renouvelle pas. Par chance, il n'avait eu aucune victime. Cet attentat était plutôt un avertissement, qu'une réelle menace. Pour l'instant en tout cas...Une fois les photographies déposées à l'imprimerie et son article donné à son rédacteur en chef, qui, une fois de plus faisait des heures supplémentaires, il reprit enfin le chemin de son appart. puis il rentra chez lui. Il n'était pas encore très tard et il laissa un message à Jay, lui proposant une soirée dvd chez lui. Il n'avait pas vu la miss depuis un moment et cela lui manquait. Et surtout, il voulait savoir si tout se passait bien pour elle. Il alla prendre sa douche puis il enfila un nouveau jean et un t-shirt blanc. Il avait eu le temps de ranger un peu son appartement avant que la miss n'arrive. Il avait fait un effort oui, bien que la plupart du temps son appartement n'était pas ce qu'il y avait de plus bordélique. Jeremiah était plutôt du genre à s'étaler pour travailler oui, mais en dehors de cela, il savait ranger quand il le fallait. Surtout qu'il n'avait pas de femme de ménage alors c'était de toute façon à lui de s'y coller (au ménage) et de ce fait, il préférait bien sûr, limiter les dégâts. Le journaliste profitait à ce moment là de son « don » pour faire disparaître toutes les choses qu'il souhaitait mettre à la poubelle. Puis il entendit la sonnette de la porte d'entrée. Il n'y avait que Jay pour sonner. Le reste de ses amis ou même ses collègues se contentaient de frapper des coups secs à la porte. Jeremiah jeta un cousin qui trainait par terre sur l'un des fauteuils puis il alla ouvrir à la miss. « Salut! Entre. » Il laissa passer la demoiselle, non sans jeter un œil au sac de victuailles qu'elle tenait à la main droite. « Humm ça sent bon. Italien? » Jaymee avait une très très bonne mémoire. Elle savait que sa nourriture préférée était italienne. Héhé elle était vraiment une fille à épouser, sauf qu'il n'avait aucune intention de l'épouser et qu'elle était plus une petite sœur qu'autre chose. « Fais comme chez toi. » Il referma la porte derrière lui.

La porte s'ouvrit laissant apparaître mon ami et j'esquissais un doux sourire - « Salut. » - J'entrais à l'intérieur de l'appartement que je connaissais déjà, mais réalisait ne pas y avoir mit les pieds depuis un moment. A quand remontait la dernière fois que l'on s'était vus ? Quoi qu'il en soit, cette soirée était l'occasion de passer du temps ensemble, de prendre de ses nouvelles. Le jeune homme ne tarda pas à remarquer ce que j'avais emporté avec moi, l'odeur de la nourriture s'était dispersée dans l'air et j'en avais déjà l'eau à la bouche. Il devina très vite qu'il s'agissait de nourriture Italienne en tant qu'amateur de plats italiens qui se respecte. Une partie de ma mémoire avait beau me faire défaut, car je ne me souvenais pas de mon enfance, mais en ce qui concerne le reste j'avais très bonne mémoire. J'avais donc retenu les goûts de Jeremiah en matière de cuisine. De nouveau, je lui souriais avant de dire : « Gagné ! Tu penses bien que je n'allais pas apporter n'importe quoi. » - Il m'indiqua de faire comme chez moi et je pénétrais dans le salon avant de déposer le sac sur la table. Et puis, je me débarrassais de mon manteau et le posait sur le dossier d'une chaise. Je n'en avais pas besoin ici la température était douce et agréable, juste ce qu'il fallait. Je m'asseyais sur le canapé et me tournais la tête vers Jeremiah - « Alors, comment vas-tu ? » - demandais-je pour prendre de ces nouvelles. Jer' faisait parti de ces amis qui m'étaient proches. Je crois qu'il était un peu comme le grand-frère que j'aurais aimé avoir et que je n'avais jamais eu. Enfin, je ne sais pas, peut-être en avais-je un et que j'avais oublié son existence. Cette idée me faisait réfléchir. J'avais peut-être un frère quelque part sur cette planète ou bien une soeur avec les mêmes yeux et le même sourire. Je me demandais comment ma famille biologique vivait sans moi. Etaient t-ils anéantis par le chagrin d'une perte ou m'avaient t-ils volontairement évincé de leurs vies ? Une autre possibilité était envisageable : Ils n'existaient peut-être plus. J'ai vingt-et-un ans, du moins d'après ce qu'on établit les services qui m'ont retrouvé il y'a dix ans. Plus de dix ans étaient passés maintenant et je n'avais jamais eu aucun signe de ma famille. A croire qu'ils ne m'avaient jamais recherché. Comme je pouvais penser qu'ils étaient morts, peut-être aussi pensaient que j'étais morte ? Ce qui expliquerait pourquoi ils ne m'avaient pas recherché. Je dis qu'ils ne m'ont pas cherché, mais peut-être est-ce le cas et qu'ils n'ont simplement pas retrouvé ma trace. Je n'avais pas retrouvé la leur. Oui, j'étais toujours hantée par ces questions. Qui étais-je avant d'être devenue Jaymee Isabella McKinley ? Certains ne comprenaient pas mon acharnement, mon désir de connaître le passé. A vrai dire, je ne parlais plus beaucoup de cela, je me contentais d'y penser. D'un autre côté, ce que je pouvais découvrir m'effrayait. J'avais le pressentiment terrible que cette amnésie était la conséquence d'un tragique événement. Ma mère m'avait dit que mon amnésie était sans doute due à un traumatisme profond. Malgré toutes mes interrogations, je n'avais pas à me plaindre de ce que j'avais. J'étais une McKinley à part en entière, ma mère était une femme adorable et dévouée, mon père était doux et protecteur et ma soeur avait des défauts, mais elle avait son charme. C'était eux ma famille et même si un jour je rencontrais ma famille biologique, rien ne changerais. Je voulais juste des réponses sur mes origines, savoir ce qui m'était arrivé et connaître ces gens, cependant j'étais devenue Jaymee McKinley et je demeurerais en tant que telle. Est-ce que ce que je raconte vous parait clair ? J'ai parfois des pensées complètement contradictoires et l'esprit troublé. Il m'arrive de réfléchir tellement que mes réflexions ne sont plus qu'un grand charabia. Heureusement que personne n'est capable d'entrer dans mon esprit. Je m'arrêtais sur cette nouvelle idée... bien sûr c'était possible. La pluie de météorites avait modifié génétique de certains d'entre nous, moi par exemple. Il y avait des « dons » plus incroyable et effrayants les uns que les autres. Charlotte était capable de contrôler l'eau, elle me l'avait montré. J'avais vu des jeunes jouer avec le feu. Il n'était plus très sûr de sortir dehors en pleine nuit de nos jours. Les bandes de racailles avaient des centaines de possibilités en plus avec leurs pouvoirs... plus de possibilités de commettre des délits. Craintive comme je suis, j'ignore ce qui me prenaient de sortir dehors par des nuits d'insomnie. Cela devait me rendre folle ou inconsciente - « Tu as la tête d'un type qui a eu une grosse journée, je me trompe ? » - ajoutais-je suite à ma première question.

C'est qu'ils avaient leurs habitudes nos deux lascars. Jaymee connaissait bien les préférences de Jeremiah. Et c'était un bon point pour elle. Bon point dans la mesure où il n'hésitera pas à la réinviter une prochaine fois. C'est que cela faisait un bail qu'ils ne s'étaient pas vus. Un bail que Jer' n'avait pas prit le temps pour passer une soirée tranquille chez lui. Il avait trop de boulot en ce moment, trop de choses qu'il devait régler et qui faisait qu'il reléguer son temps libre à l'arrière plan. Même les filles en ce moment se faisaient discrètes, c'est pour vous dire. Cela faisait un moment qu'il n'avait ramené personne à son appartement. Quoiqu'il était rare qu'il passe la nuit ici avec une inconnue (ou non). C'était plutôt ailleurs que cela se passait. Bref, tout cela pour dire que Jer' niveau détente était au point zéro. C'est pour cette raison qu'il avait prit son téléphone et avait laissé un message à la belle brune. Il lui proposait de passer la soirée avec lui. Pendant qu'elle s'occupera de la bouffe, lui il cherchera un bon dvd. Un de ces vieux films en noir et blanc ou un film d'action, un thriller ou un film d'horreur. Jaymee avait le choix. Le journaliste avec une belle collection de dvd. Il était cinéphile et il adorait passer du temps devant sa télévision ou dans les salles obscures. Enfin quand il avait le temps. Mais pour ce soir, il voulait prendre un peu de temps pour lui, histoire de se retrouver, de se reposer un peu. Sauf que le journaliste est plutôt du style hyperactif, qui n'arrive pas à rester en place. Mais là il voulait faire un effort et enfin se poser. Il fit donc entrer la jeune brune avec un sourire aux lèvres. Elle était ponctuelle, c'était une qualité qu'il appréciait chez une femme. Il laissa la miss entrer dans son appartement puis il referma la porte. Il faisait froid dehors et il se demandait si la neige allait tomber. Il espérait que non, parce qu'il n'avait pas de pneus neige et la dernière il avait failli entrer dans la vitrine du supérette qui se trouvait un peu plus loin dans la rue. Heureusement qu'il avait de très bons réflexes. Il jeta un coup d'œil au paquet que la miss tenait dans ses mains.« Gagné ! Tu penses bien que je n'allais pas apporter n'importe quoi. » Il esquissa un sourire aux paroles de la jeune femme. Il savait qu'elle ne l'aurait pas déçu en apportant la bouffe. Avec une autre, il aurait pu craindre une salade avec des légumes bio ou encore du tofu mais non. Jaymee ne le décevait pas. Et à vrai dire, en sentant l'agréable odeur se répandre dans la pièce, il commençait à avoir l'eau à la bouche. « Tu sais que tu es la meilleure? Tu veux m'épouser? » Il regarda la brunette qui s'était installée dans le canapé confortable. Bien sûr il la taquinait. Elle était comme sa sœur, il ne pouvait pas la voir autrement même si à certains moments ses yeux se sont posés sur ses belles courbes féminines. Jaymee c'était Jaymee. Il sourit à ses conneries puis il prit le manteau de la demoiselle qu'elle venait de placer sur le dossier de la chaise de son bureau pour le ranger dans le placard de l'entrée. Ben ouais il avait fait un effort sur le ménage et le rangement, c'était pas pour refoutre le bordel. Non mais oh! Il referma ensuite la porte du placard, jetant un œil à son invité. « Bière ou coca? » Il se dirigea vers la cuisine ouverte sur le salon. Bon il n'avait pas grand chose dans ses placards mais son frigo regorgeait de picoles. « Alors, comment vas-tu ? » Ouais c'était une question basique quand on se rendait compte que cela faisait un bail qu'on avait pas vu son interlocuteur. Jay venait de lui piquer sa réplique. « Ben sa va bien, un peu en manque de temps libre et toi? Comment se passent tes cours? » Il ouvrit le frigo. Ouf il avait encore des boissons. Il avait même des oeufs et un truc qui avait plus de forme...ah oui une part de gâteau au chocolat que Georgie, la serveuse du Duckin Donuts lui avait offert. C'est que cette dernière en pinçait pour lui. Et c'était d'ailleurs une belle femme, sauf que son mari, un grand baraqué, tatoué, qui réparait des moteurs à tour de bras, était du même avis. Jer' n'avait pas trop envie de vérifier que sa réputation de « bras de fer » était véridique. Non il avait besoin de ses bras et de ses mains aussi par la même occasion pour continuer à écrire. Alors le journaliste se contentait de lui rendre ses charmants sourires et de se régaler avec les gâteaux qu'elle lui donnait en rab. « Tu as la tête d'un type qui a eu une grosse journée, je me trompe ? » Aux paroles de Jay, il ne pu s'empêcher de sourire. « Merci! Dis tout de suite que j'ai une sale gueule. » Il lui fit de gros yeux, qui se voulaient super teigneux mais cela l'amusait. Il ne fallait pas être devin pour remarquer en effet que Jer' manquait de sommeil. Il avait un peu trop négliger son lit, et là je ne parle pas de filles qu'on soit d'accord. « Non tu as tout bon choupette. Et c'est pour cette raison que je t'ai invité, pour laisser le taf derrière moi. Et toi alors, raconte-moi tout. Pourquoi tu as accepté mon invit? T'as pas le béguin pour un beau gosse de la fac? » Hahaa quand je disais que Jer' manquait parfois de tact. C'est fou. Il peut être très curieux par moment et peu importe comment ça sortait. « Allez, dis. »

« Tu sais que tu es la meilleure? Tu veux m'épouser? » - dit t-il en me lançant un regard. Je souriais. Je connaissais Jeremiah depuis assez de temps pour le savoir taquin. Il ne me demandait pas ma main, bien sûr, il n'y avait entre nous que de l'amitié. En plus, on n'épouse pas son grand-frère, non ? Il souriait à sa propre bêtise. Ce que j'aimais avec Jeremiah, c'est qu'il n'était pas comme ces types de l'université. Il ne pensait pas qu'à me mettre dans son lit et n'avait pas de gestes déplacés. Après, on ne sait jamais ce qui se passe dans la tête d'un homme, mais je lui faisais confiance. J'avais toujours eu plus l'impression qu'il me voyait comme sa petite soeur plutôt que comme une potentielle conquête ou une future femme - « Seulement si tu as une bague. N'oublie pas, je suis la meilleure. » - dis-je en laissant échapper un rire léger. Je pouvais être assez réservé avec des inconnus, mais avec Jeremiah il y'a longtemps que j'avais cessé de l'être. Notre amitié était de longue date et j'étais à l'aise en sa compagnie. J'étais loin de la fille froide et hautaine que les gens pensaient voir sur le campus. J'avais appris à me faire à ses taquineries et à les apprécier et même à les lui rendre. C'est agréable de pouvoir se sentir bien avec quelqu'un et de ne pas toujours ressentir ce malaise - « Coca. » - répondis-je alors qu'il venait de me demander si je préférais le coca ou la bière. Il se dirigea vers la cuisine, mais ne disparut pas de ma vision, car celle-ci était ouverte sur le salon. Son appartement était plutôt sympa. C'est bien d'avoir son chez soi, son indépendance et son autonomie - « Ben ça va bien, un peu en manque de temps libre et toi? Comment se passent tes cours? » - « Ce n'est pas nouveau. Tu as toujours été un homme très occupé. » - Jeremiah était rentré de pleins pieds dans la vie active. Il avait fini ses études avec brio et était devenu journaliste. Un métier qui demande du temps à en voir les plannings de mes deux amis qui étaient dans le métier - « Moi je vais bien merci. Je m'en sors pas trop mal avec les cours, mais c'est vrai que j'ai beaucoup de travail aussi » - Au moins, ça m'occupe l'esprit pensais-je. Pendant que je me concentre sur mes études, je ne suis pas en proie à mes réflexions sur mon passé oublié, sur mon pouvoir ou à me questionner sur Wyatt et tant d'autres choses. Comment pouvais-je avoir tant de choses à l'esprit sans exploser ou devenir folle ? Peut-être étais-je déjà folle cela dit - « Merci! Dis tout de suite que j'ai une sale gueule. » - Je lui rendis son sourire. Il m'avait l'air plus amusé que vexé. De toute façon, Jeremiah savait très bien qu'il était loin d'avoir une sale gueule, même fatiguer. Il était plutôt bel homme et j'étais certaine qu'il en avait conscience. Les femmes ne devaient certainement pas être un problème pour lui - « Non tu as tout bon choupette. Et c'est pour cette raison que je t'ai invité, pour laisser le taf derrière moi. Et toi alors, raconte-moi tout. Pourquoi tu as accepté mon invit? T'as pas le béguin pour un beau gosse de la fac? » - Je le regardais avec de grands yeux, étonnée par cette question soudaine. Pourtant, je devais bien être habituée avec Jer. Du coup, je ne pu m'empêcher de rire à sa question, peut-être par nervosité - « Non. La vraie question c'est plutôt pourquoi toi tu m'as invité ? Tu n'avais pas de jolies filles à voir ce soir ? » - J'esquissais un sourire angélique. Jeremiah aimaient les filles c'est certain et il n'avait pas l'air de vouloir se poser pour le moment. A moins qu'il n'ait pas trouvé la femme ce qui expliquait pourquoi il sortait avec des filles sans grande importance - « Mais pour répondre à ta question, monsieur le curieux, non je n'ai pas le béguin pour un de ces athlètes de la fac. Je ne crois pas que ce soit mon genre d'hommes pour être franche. » - C'est vrai, je ne m'intéressais pas vraiment à mes camarades de fac, mais à des gens plus âgés comme Wyatt par exemple - « Cela dit il y'a peut-être quelqu'un que j'aime bien et qui n'est pas à la fac. » - lâchais-je sans vraiment réaliser ce que j'étais en train de dire. Pourquoi lui parlais-je de ça ? Je savais que je pouvais parler à Jeremiah, mais c'est vrai que je n'avais pas pour habitude de faire ce genre de confidences - « On devrait manger non ? » - Je m'approchais de la table basse et ouvrais le sachet et la bonne odeur de nourriture s'échappait du sac. J'humais ce doux parfum qui éveillait ma faim - « Hum... ça a l'air vraiment bon. »

Comme il s'en doutait, Jaymee rentra dans son jeu. Il esquissa un sourire, fier de lui. C'est ce qu'il appréciait chez elle. Il n'était pas obligé de calculer la moindre de ses paroles, ce qui à la longue pouvait être épuisant. Jay savait bien qu'il plaisantait. Ce n'était pas elle qui allait prendre toutes ses paroles avec sérieux. Non, et c'est pour cette raison qu'il appréciait la jeune femme. Il pouvait lui parler de tout et de rien, sans qu'il n'y ai réellement de gêne entre eux. Et puis en même temps, Jeremiah avait beau être curieux, il ne la bombardait pas de questions trop indiscrètes. Mais il devait avouer, que parfois, il aimait bien la taquiner, comme ce soir là où ils se retrouvaient devant la tv, avec un beau repas italien en prime. Et cela marchait parce que le jeune femme esquissa à son tour un sourire amusé. Elle savait bien qu'il la considérait plus comme une frangine que comme une éventuelle copine. Il l'avait rencontré au lycée et il l'avait vu grandir. Alors sincèrement non, il n'avait jamais eu de pensés « impures » comme pourrait le dire le pasteur de la ville. Bien qu'elle était une fille pleine de charme. Et d'ailleurs, il ne doutait pas qu'elle devait avoir de nombreux prétendants malgré tout ce qu'elle pouvait lui dire, sur les garçons. « Seulement si tu as une bague. N'oublie pas, je suis la meilleure. » Jeremiah lui décocha son plus beau sourire. Il plongea la tête dans le frigo pour prendre deux cannettes de coca cola. Puis il revint vers la demoiselle qui était assise dans le canapé. « Est-ce qu'un solitaire de vingt carats ferait de toi la plus heureuse des fiancées? » Il posa les boites en métal sur la table basse du salon puis il se dirigea vers sa dvdthéque. Il en sortit un boitier. « Kick Ass? Jcrois que tu ne l'as jamais vu. C'est un très bon film, tu vas adorer. » Il mit le dvd dans le lecteur, allumant ensuite la télévision à écran plat. « Ce n'est pas nouveau. Tu as toujours été un homme très occupé. » Là, elle n'avait pas tort. Il était toujours débordé, surtout ces derniers temps. Il avait bien du mal à aller faire un peu de randonnée. Ce qu'il adorait faire autrefois, quand le boulot lui prenait trop la tête. « Moi je vais bien merci. Je m'en sors pas trop mal avec les cours, mais c'est vrai que j'ai beaucoup de travail aussi » La jeune femme poursuivait des études de littérature. Les mots, voilà le point commun qu'ils avaient tous les deux. C'est d'ailleurs pour un devoir que Jay, au lycée était venue le trouver. Il l'avait alors aidé à mettre en place une structure à son texte. Jer' se souvenait déjà qu'à l'époque, la miss avait un bon coup de crayon. Il ne doutait donc pas qu'elle allait réussir dans les études qu'elle avait entreprit. Le journaliste revint vers le canapé avec la télécommande en main. A ces paroles, il remarqua que la jeune femme semblait surprise par sa question. Ooohhh. Avait-il touché un point sensible. La jolie brune aurait-elle le béguin pour un beau mâle? Il se posait la question quand elle lui rétorqua « Non. La vraie question c'est plutôt pourquoi toi tu m'as invité ? Tu n'avais pas de jolies filles à voir ce soir ? » Oh oh Jay qui commence de plus en plus à lui ressembler. Il sourit à ses mots, pas du tout décontenancé par de telles paroles. En même temps, il en aurait fallu beaucoup pour que Jeremiah perde son assurance. « Mais parce que tu es une jolie fille choupette et que j'avais envie de passer cette soirée avec toi. » Il sourit, amusé par leur conversation avant d'ajouter: « Et puis, il n'y a que toi pour savoir que j'adore les spaghettis de chez Capozzi. Parce que ouais, t'es la meilleure. » Il sourit à nouveau puis il lui donna un coup de coude avant de jeter un œil au paquet de nourriture que Jay était entrain d'ouvrir. Il avait une faim de loup. Mais le jeune homme avait de bonnes manières alors il allait patienter et attendre que la jeune femme se sert en premier, comme tout parfait gentleman. « Mais pour répondre à ta question, monsieur le curieux, non je n'ai pas le béguin pour un de ces athlètes de la fac. Je ne crois pas que ce soit mon genre d'hommes pour être franche. » Il releva ses yeux sur la jeune femme. « Cela dit il y'a peut-être quelqu'un que j'aime bien et qui n'est pas à la fac. » Et là, peu à peu, un sourire s'afficha sur les lèvres du journaliste. Héhé cela devenait intéressant. Alors là, elle en avait dit trop ou pas assez et c'était plutôt pas assez au goût de Jer'. Il observa, un sourire satisfait sur les lèvres. Il voyait bien l'air gêné de Jay. Rohh il ne fallait pas être gêné avec Jer voyons. Et surtout, il voulait en apprendre plus. Toutefois il préférait pour l'instant, écouter son estomac. « Hum... ça a l'air vraiment bon. » Il laissa l'étudiante prendre son pot de spaghettis puis il prit celui qu'elle lui tendait. Il planta rapidement la fourchette en plastique fourni avec le box puis il prit une première bouchée avant de demander: « Alors c'est qui ton amoureux? Dis-moi. » Et non il n'avait pas oublié. Il la taquinait une nouvelle fois mais la curiosité du beau brun était bien présente. Il ne fallait pas lacher ce genre de bombe avec Jer et faire ensuite comme si de rien n'était. Cela ne marchait jamais. Et têtu comme il l'était, Jay allait l'avoir sur le dos jusqu'à ce qu'elle ne lui explique le fond de sa pensée.

En quelques instants j'avais vidé mon esprit de mes moindres tracas. J'étais là à sourire aux répliques de mon « grand frère », profitant du moment présent pour mettre de côté tout ce que je pouvais avoir en tête. Vider mon esprit, c'est bien ce dont j'avais besoin, m'accorder le temps d'une soirée une dose d'oxygène. Ce soir ma dose d'oxygène s'appelait Jeremiah. En sa compagnie, j'avais vite fait de mettre de côté tout ce qui n'allait pas pour me concentrer sur ces quelques heures de bon temps. Oui, les amis sont un bon moyen d'échapper à une routine trop triste ou difficile. Jeremiah ignorait à quel point mon quotidien commençait à me peser. Ils l'ignoraient tous à vrai dire. J'avais bien besoin de me changer les idées et Jeremiah était très doué pour cela. Tout comme Hailey, la soeur de Wyatt. Cette fille avait un truc qui faisait qu'à chaque fois que je me retrouvais avec elle je ressentais une sorte de bien-être. Je m'étais même déjà demandé si elle n'avait pas le don d'apaiser mes peines le temps de sa présence. Les bons amis, c'est certainement cela qui réussissait à me donner du courage. Bien que le fait de ne rien pouvoir dire à personne me concernant me torturait et que j'avais du coup tendance à me replier sur moi-même parfois, à m'enfermer - « Est-ce qu'un solitaire de vingt carats ferait de toi la plus heureuse des fiancées? » - dit t-il en revenant vers moi - « Carrément. J'en serais comblée. » - répondis-je avec un rire amusé. Je n'étais pas une femme intéressée, attirée par l'argent et le matériel et ça, Jeremiah le savait bien. Tout ceci était donc d'autant plus ironique. Dans la réalité, je me contentais de peu de choses. J'aimais les choses simples. Je n'avais pas besoin qu'un homme me couvre de cadeaux. Une simple et sincère petite attention me suffisaient amplement. En fait, la possibilité de pouvoir toucher ou embrasser quelqu'un sans risqué qu'il ne fasse un malaise serait pour moi le plus beau des cadeaux. Il me proposa ensuite un de ses dvd. Le nom du film me disait quelque chose, mais il ne me semblait pas l'avoir vu - « Je ne l'ai pas vu non. Je te fais confiance pour le choix du film. Tu sais les choisir. » - J'esquissais un large sourire tandis-ce qu'il entrait le dvd dans le lecteur. J'évoquais ensuite le fait qu'il n'est pas de jolies filles à voir ce soir, toujours sur le ton de la plaisanterie. Quoi que - « Mais parce que tu es une jolie fille choupette et que j'avais envie de passer cette soirée avec toi. Et puis, il n'y a que toi pour savoir que j'adore les spaghettis de chez Capozzi. Parce que ouais, t'es la meilleure. » - Je lui rendais son sourire. Comme je vous l'ai dit, je n'étais pas habituée à tant de gentillesse. En général, lorsqu'on me disait « Tu es jolie » ou « tu es belle » c'était simplement pour m'amadouer, me séduire et me mettre au lit... et pas pour dormir si vous voyez ce que je veux dire. Bref. Avec Jeremiah par d'arrière pensées ou de phrases douteuses. C'est qu'on se connaissait depuis le lycée. Autant dire que notre relation n'avait rien d'une chose nouvelle. L'écriture et le dessin étaient ce que nous avait lié. Je sentis le léger coup de coude que me donna Jeremiah, les yeux rivés sur le sachet de nourriture, l'air aussi affamé qu'un loup. Plein de bonne conduite, il me laissa me servir d'abord. Je lui tendis un pot de spaghettis puis pris le mien. Capozzi faisaient les meilleurs spaghettis que je n'eus jamais mangés. Rien à voir avec ce qu'on achète en grande surface. Un jour, j'irais peut-être en Italie, visiter ce beau pays. Tout le monde dit que c'est magnifique et cela me donnait envie de le voir de mes propres yeux. Je commençais à manger dans l'espoir que Jeremiah, trop occupée à déguster ses pastas oublierait la révélation que j'avais fait il y'a une minute. Evidemment c'était idiot. On ne passe pas à côté de ce genre de petite « bombe » et surtout pas le charmant journaliste - « Alors c'est qui ton amoureux? Dis-moi. » - dit t-il taquin et curieux. Maintenant que j'avais commencé j'allais devoir finir. Je lui offrais un sourire timide. Je ne sais pas pourquoi j'avais parler de ma vie sentimentale... enfin si on peut appeler cela comme ça. Après tout, il était un peu mon grand frère et je me décidais finalement à nourrir sa curiosité - « Je pense pas que tu le connaisses, mais c'est un homme cultivé, quelqu'un qui mériterait qu'on lui donne la chance de montrer au monde qu'il est brillant. Il est solitaire et torturé, comme si il avait déjà vécu plusieurs vies de souffrance. Cependant, j'ai appris des choses et il pourrait avoir une part obscure en lui. J'avoue que j'ai peur de découvrir cette part de lui. Je me pose beaucoup de questions et à d'autres moments, je me dis simplement tant pis. » - Je m'arrêtais un instant, fixant Jeremiah des yeux - « Et... je vais finir par t'ennuyer si je continue à te parler de lui, non ? Je parle trop. Je suis sûr que tu penses que je me prend trop la tête. Tiens parle moi plutôt de toi et des filles. Je suis sûr que c'est moins prise de tête, je me trompe ? » - Je me rendais compte que finalement raconter tout ça n'avait pas été aussi terrible. Je quittais Jeremiah des yeux pour les coller sur l'écran plat, puis enroulait des spaghettis autour de ma fourchette avant d'avaler une bouchée.

Jaymee n'était pas la seule à apprécier ce genre de soirée. Comme je l'ai déjà dit, le journaliste a un peu trop tendance à se focaliser uniquement sur son travail au Wellington Times. Il ne prend plus assez de temps pour lui. Il en néglige un peu sa famille et ses amis. En même temps, en ce moment au journal, c'était devenu explosif. Depuis la découverte de ce fameux dossier « top-secret ». Même si ce n'était pas son article, il avait bossé sur certains points. C'est pour cette raison qu'il avait passé pas mal de temps au journal. Mais il avait parfois besoin de décompresser. Il aurait pu enfiler un jogging et aller faire un tour en forêt comme il le faisait parfois, mais c'était quand même beaucoup plus agréable de passer la soirée avec une adorable jeune femme et un plat de spaghettis. Donc il n'avait pas hésité longtemps avant d'envoyer un message à Jaymee. Cela faisait pas mal de temps qu'il ne l'avait pas vu. Et à vrai dire, sa « petite-sœur » lui manquait. Il voulait savoir comment la miss se portait et ce qui se passait dans sa vie depuis leur dernière discussion. Il se souvenait d'ailleurs, que ce jour là, la demoiselle était venu le voir au journal. Ils avaient prit un café ensemble, sur la terrasse de l'immeuble avant que Jer' ne soit rappelé à la tache. La conversation avait à peine duré une vingtaine de minutes. Alors ce soir là il était content de rattraper le temps perdu. « Carrément. J'en serais comblée. » Là, Jeremiah ne pu s'empêcher de lever doucement les yeux au plafond. Il esquissa un sourire et répondit, convaincu « Raaah les femmes, vous êtes vraiment toutes vénales. » Comme d'habitude, il plaisantait. Il savait bien que toutes les femmes ne pensaient pas qu'au fric. Et d'ailleurs, elles étaient plutôt mal tombées avec lui. Le journaliste ne roulait pas sur l'or. Il avait un salaire décent certes mais pas de là à faire des folies, surtout de ce genre. Il était quelqu'un de naturel, de simple, alors les bagues à vingt carats, c'était de l'ordre du fantasque. Malgré tout, il avait réussi à économiser pas mal de fric depuis qu'il avait eu son premier job. Il avait été employé dans une fabrique de vélos, pas très loin d'ici. A l'époque, il avait douze ou treize ans. Il avait prit ce job pour se payer sa première motocross. D'ailleurs, celle-ci il l'avait bichonné jusqu'à ce qu'elle ne rende l'âme après un raid à travers les montagnes avec Dirk. En dehors de cela, on ne pouvait pas dire que Jer' était quelqu'un de dépensier. Bien sûr, il n'était pas non plus économe. Il était juste dans le bon milieu. Cela ne l'empêchait pas en effet, de faire des cadeaux, d'inviter des potes au restaurant, de faire des sorties ou même des voyages. Mais il avait grandi avec cet façon de voir l'argent et comment le dépenser. Sa mère lui avait toujours dit de ne jamais dépenser son argent inutilement mais plutôt de s'offrir ce qui lui faisait vraiment plaisir. Et malgré le temps, le journaliste n'avait pas trop changé sa relation avec l'argent.

Le jeune homme s'était donc installé près de la demoiselle, sa box de spaghettis en main. C'est qu'il adorait la cuisine italienne et il avait du mal à résister à cette spécialité. En dépit de son appétit, il ne pu s'empêcher de retenir les paroles de Jaymee. C'est pourquoi il lui avait posé la question sur son « amoureux » avec un ton mi amusé, mi sérieux. « Je pense pas que tu le connaisses, mais c'est un homme cultivé, quelqu'un qui mériterait qu'on lui donne la chance de montrer au monde qu'il est brillant. Il est solitaire et torturé, comme si il avait déjà vécu plusieurs vies de souffrance. Cependant, j'ai appris des choses et il pourrait avoir une part obscure en lui. J'avoue que j'ai peur de découvrir cette part de lui. Je me pose beaucoup de questions et à d'autres moments, je me dis simplement tant pis. » Oooh. L'esprit de Jer' percuta sur le mot « Homme ». D'ordinaire, la miss utilisait plutôt le terme « Garçon ». Là, cela sous entendait que le gars était plus âgé qu'elle...ce qui le fit froncer les sourcils, interrogateur. « Solitaire » et « Torturé ». Et voilà, c'était parti, le journaliste n'était plus du tout rassuré. Il y avait déjà assez d'associables et de personnes étranges et déséquilibrés qui se baladaient dans cette ville pour que Jaymee retombe sur l'un d'eux. Il planta sa fourchette dans sa box. « Attends Jay...ce que tu me dis me rassures pas vraiment là. » Et à cet instant précis, Jeremiah n'avait plus envie de la taquiner ou de rire non, là il était très sérieux. « Je veux dire qu'il n'a pas l'air très clair ce gus... » Il voyait toutefois que ce mec comptait beaucoup pour Jaymee sinon elle ne lui en aurait pas parlé. Raison de plus qui faisait qu'il ne comptait pas rester sans rien faire. « Je peux enquêter un peu sur lui si tu veux, jeter un œil sur ses antécédents. » Bon là, il allait devoir se rendre au commissariat et demander à Dirk qu'il le laisse une nouvelle fois dans la salle des archives le temps qu'il fouille un peu. Après tout ce mec était vraiment un détraqué, un tordu et il devait donc veiller à ce qu'il n'arrive rien à Jay. « Et... je vais finir par t'ennuyer si je continue à te parler de lui, non ? Je parle trop. Je suis sûr que tu penses que je me prend trop la tête. Tiens parle moi plutôt de toi et des filles. Je suis sûr que c'est moins prise de tête, je me trompe ? » Jer' finit par fourrer la fourchette dans la bouche, goutant une nouvelle fois à ces pates « al dente ». Puis il reporta son regard sur la miss en haussant légèrement les épaules. « Dis pas de bêtise. Tu sais que tu ne m'ennuies pas. » Cela ne l'ennuyait pas qu'elle lui parle, sans gêne, au contraire. Il préférait qu'elle se confie à lui plutôt que de garder toutes ses pensées pour elle. « Les filles sont trop compliquées. J'ai arrêté de vouloir les comprendre. A chaque fois que j'essaie, j'ai l'impression de vieillir de dix ans. » Il esquissa un sourire, se mettant confortablement contre le dossier du canapé. Ouais trop compliquées les demoiselles. Il préférait profiter et ne pas se prendre la tête.

J'esquissais un sourire à la réplique de Jeremiah qui s'était exclamé en plaisantant que les femmes sont toutes vénales. C'est vrai que l'argent attire beaucoup de femmes et des hommes aussi, mais heureusement nous ne sommes pas tous ainsi. Quel est l'intérêt de vouloir toujours avoir plus pour en mettre plein la vue au reste du monde ? Finalement quand on ne sera plus là ça servira à quoi ? A rien. Mes parents m'ont transmis de bonnes valeurs et je connais la valeur de l'argent. Aussi, j'ai déjà effectué plusieurs petits jobs, n'ayant aucunement l'envie d'être à la charge totale de mes parents. Je devais gagner mon propre argent et géré mon compte. Une chose qui ne fut pas très difficile. Je suis assez raisonnable. Cela a été différent pour ma soeur, si elle sait maintenant que la vie est loin d'être facile et qu'on n'obtient pas de l'argent en claquant des doigts, à dix-sept ans elle croyait pouvoir tout plaquer et se créer une nouvelle vie loin du Kansas. Au moins cette expérience lui aura apprit certaines choses. Désormais, elle continue ses études dans la même université que moi et elle semble s'y tenir depuis quatre ans.

A mesure que je me confiais à Jeremiah à propos de Wyatt, le sourire de celui-ci semblait s'affaiblir, laissant place à un air plus sérieux, voir inquiet. J'étais inquiète aussi, car je sentais bien que j'avais des sentiments pour lui. Le simple fait d'avoir des sentiments pour un homme était un problème pour moi. Petit un : Je devais éviter les relations de ce genre et petit deux : Tomber amoureuse d'un potentiel meurtrier n'était pas une bonne idée. Pourquoi cette perspective ne me faisait pas fuir ? Sara croyait qu'il avait tué sa soeur et cela aurait dû suffire à m'éloigner de Wyatt. Pourtant, lorsque j'étais avec lui, je ne pouvais m'empêcher de fondre devant ses sourires où quand il me regardait avec une insistance troublante. Je me surprenais même à penser vouloir apaiser ses souffrances. Je devais être dingue pour m'être attachée à lui... trop attachée, seulement il avait ce quelque chose qui faisait qu'il me plaisait - « Attends Jay...ce que tu me dis me rassures pas vraiment là. Je veux dire qu'il n'a pas l'air très clair ce gus... » - Oui, Jeremiah aurait sans doute été un frère parfait. Il s'intéressait à ce qui pouvait m'arriver, s'inquiétait pour moi. J'appréciais. Il faisait attention sans pour autant entrer dans le rôle du grand frère lourd et trop protecteur - « Je peux enquêter un peu sur lui si tu veux, jeter un oeil sur ses antécédents. » - Enquêter ? Cela ne ferait pas de moi une folle qui fouillait dans la vie de Wyatt ? D'un autre côté, je devais savoir ce qu'il cachait. Sara pouvait aussi me raconter pourquoi elle croyait qu'il avait tuer Isabel, mais Jeremiah pouvait m'apporter d'autres informations - « Pourquoi pas. Je ne sais pas si tu trouveras des réponses, mais on ne sait jamais. J'aimerais tellement qu'elle se trompe... » - répondis-je avec un petit air triste. Je ne savais pas trop ce que je ferais si cette histoire de meurtre se confirmait. Il fallait être un monstre pour prendre une vie ainsi. Je me décidait à préciser qui était ce « elle » avant que Jeremiah ne m'interroge - « C'est une de mes amies qui le connaît aussi parce qu'il à été fiancé avec sa soeur, mais elle à... été tuée et mon amie croit que le fiancé est le meurtrier. J'ai même pas encore eue le temps de lui parler à elle, mais je la connais et si elle croit ça c'est forcément qu'il y'a une raison. On ne suspecte pas quelqu'un pour rien. » - Je lançais un long soupire, soulagée de pouvoir parler à Jeremiah sans l'ennuyer et par la même occasion de vider mon esprit de certaines pensées - « En faite j'ai appris tout ça y'a pas longtemps et ça me perturbe, peut-être que je finirais folle. » - J'aurais sans doute eu moins de problèmes à "m'amouracher" d'un snob de l'université, sauf que ce genre d'hommes ne m'attiraient pas du tout.

Je lançais un regard à Jeremiah que j'avais questionné sur ses relations avec les femmes - « Les filles sont trop compliquées. J'ai arrêté de vouloir les comprendre. A chaque fois que j'essaie, j'ai l'impression de vieillir de dix ans. » - Je ne niais pas que les femmes étaient compliquées... du moins pour les hommes. Cela dit certains hommes étaient aussi un vrai casse-tête - « En fait, je pense que c'est surtout les relations qui sont compliquées. Les hommes et les femmes ne se comprennent pas parce que bien souvent on a des problèmes à communiquer... enfin je suppose. C'est ce que je pense, mais je dois pas être la mieux placée pour parler de ça, je crois. » - Je marquais une courte pause - « Enfin bizarrement je te comprends. Il y'a déjà assez de choses qui sont compliquées à gérer, alors pourquoi en rajouter avec une relation ? » - Oui, mes sentiments pour Wyatt allaient et avaient déjà compliqué mon existence. Seulement, je ne pouvais rien faire contre cela. Les sentiments étaient bien présents. Je lui rendais un sourire léger.

Le journaliste s'était installé confortablement sur le canapé près de Jaymee quand celle ci s'était décidée à lui parler du mystérieux garçon qui l'intéressait. Cela avait bien sûr éveillé la curiosité du garçon qui, tout en plongeant régulièrement sa fourchette en plastique dans sa box de spaghettis, il jetait des regards à la jeune étudiante. Il était rare que Jer' parle de sa vie privée et encore moins Jay, mais apparemment cela lui tenait à cœur et il était content qu'elle se confie à lui. En plus, plus sa « petite-sœur » parlait et plus il avait envie d'en savoir plus sur cette amourette. Parce qu'il était évident, que de forts sentiments étaient en jeux, sinon Jaymee ne lui aurait pas parlé de ce garçon. Cela lui tenait à cœur et c'est une raison de plus qui faisait que Jer' était doublement attentif. La conversation avait donc commencé par des confidences et le journaliste, comme à son habitude répondit par une série de questions. Il était normal qu'il s'inquiète pour elle, étant donné les premiers mots qu'elle avait prononcé. Il avait froncé les sourcils à ces déclarations. Ce mec lui paraissait vachement louche. C'est pourquoi il s'était proposé de faire une enquête sur lui. Après tout, Jaymee était comme sa petite soeur et il voulait être certain que ce type dont elle s'était entichée, était correct et que son casier judiciaire était vierge. « Pourquoi pas. Je ne sais pas si tu trouveras des réponses, mais on ne sait jamais. J'aimerais tellement qu'elle se trompe... » Il acquiesça de la tête quand Jay affirma qu'elle n'était pas contre une petite recherche sur ce fameux garçon. Bien, dès demain matin, il passera au commissariat. Soit il ira voir Dirk si ce dernier était au poste, soit il irait voir Maria, la sublime Maria, qui lui devait un service. En même temps, ce sera une occasion pour parler avec elle. Cela faisait un bail qu'il n'avait pas vu cette dernière. Puis il leva les yeux sur Jay. Qui sa « elle »? « C'est une de mes amies qui le connaît aussi parce qu'il à été fiancé avec sa sœur, mais elle à... été tuée et mon amie croit que le fiancé est le meurtrier. J'ai même pas encore eue le temps de lui parler à elle, mais je la connais et si elle croit ça c'est forcément qu'il y'a une raison. On ne suspecte pas quelqu'un pour rien. » Oulaaaaaa...plus Jaymee parlait et plus les phrases de cette dernière se mêlaient dans sa tête. Il arrêta même de manger. Il tenait toujours la box dans ses mains. Et il se sentit peu à peu bizarre. Son esprit allait à cent à l'heure. C'était étrange mais plus elle parlait de ce type et plus il avait l'impression de le connaître...oui c'était...Jeremiah jeta un oeil à Jay. Ah non, non non...cela ne pouvait pas être cela...En même temps, ce serait une telle coïncidence. De ce fait, le reste de la conversation ne le sortit par de ses pensées, à part quand elle aborda le sujet des femmes. « En fait, je pense que c'est surtout les relations qui sont compliquées. Les hommes et les femmes ne se comprennent pas parce que bien souvent on a des problèmes à communiquer... enfin je suppose. C'est ce que je pense, mais je dois pas être la mieux placée pour parler de ça, je crois. » Un problème de communication entre les hommes et les femmes? Oui probablement mais les femmes n'en restaient pas moins plus compliquées que les mecs. Un mec, c'était ultra simple, une fille, c'était ultra chieuz. « Ecoute, j'ai compris. Et j'suis rassuré. » Il lui fit un grand sourire. Il planta sa fourchette dans sa box et avala une bonne bouchée de spaghettis. Ahlala ce qu'elle lui avait fait peur la petite McKinley. Il avait failli se faire son premier cheveu blanc. Et croyez-moi à bientôt 24 ans, c'était plutôt précoce. Et en plus, il y tenait à sa crinière de mâle. Puis Jeremiah jeta un oeil à son amie qui ne semblait pas comprendre. « Je connais ton type. J'avoue, il est louche...pas très sociable, un poil négligé quand il s'y met, un peu sauvage aussi. Mais c'est un chouette type. » Il n'en revenait pas encore très bien que Jaymee avait le béguin pour Wyatt. C'est fou ce que le monde pouvait être minuscule. En même temps, cela le rassurait. Il savait que malgré ce que les gens racontait et cette pie de Sara, Wyatt était quelqu'un de bien, à qui il était arrivé un mauvais truc. C'était juste cela. Jeremiah en était certain, d'ailleurs, il était même prêt à risquer sa carrière pour cette « affaire ». « Tu parles bien de Wyatt Matthews? Si c'est lui, je te rassure, je ne crois pas un seul instant qu'il soit coupable. Mais j'avoue encore une fois que ce n'est pas le mec le plus simple qui existe sur terre. C'est mon meilleur ami. »

« Ecoute, j'ai compris. Et j'suis rassuré. » - dit t-il avec un grand sourire. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas. Comment pouvait t-il être rassuré après l'histoire que je venais de lui raconter ? Soit j'avais loupé quelque chose, soit c'est encore moi qui étais trop méfiante ou trop parano comme certains pouvaient le penser - « Quoi. Comment ça ? » - le questionnais-je immédiatement, mais il me semblait qu'il était déjà prêt à me donner une explication. Jeremiah avait en effet, l'air d'être moins inquiet que quelques minutes plus tôt, avant que je ne lui dévoile plus de détails sur ce fameux homme mystérieux et sombre. Bizarrement, le fait qu'il soit un potentiel meurtrier ne l'inquiétait pas - « Je connais ton type. J'avoue, il est louche...pas très sociable, un poil négligé quand il s'y met, un peu sauvage aussi. Mais c'est un chouette type. Tu parles bien de Wyatt Matthews? Si c'est lui, je te rassure, je ne crois pas un seul instant qu'il soit coupable. Mais j'avoue encore une fois que ce n'est pas le mec le plus simple qui existe sur terre. C'est mon meilleur ami. » - Je l'observais avec de grands yeux étonnés. Ma seconde réaction fut de rire, nerveuse, amusée. Je repensais alors à ce que m'avait dit Wyatt à propos de son meilleur ami « Qui est-ce que je compte te présenter... disons, un ami. Je veux dire, mon meilleur ami quoi, il n'est pas du genre à se poser, plutôt libertin, ne perds pas ton temps. Même si il est fichtrement mignon. Enfin je veux dire, si j'étais une fille, je le trouverai mignon. Bref, tu m'comprends. ». J'essayais de m'arrêter de rire après un instant, le regard de Jeremiah s'était sans doute posé sur moi, se demandant pourquoi je réagissais ainsi et ce qui pouvait me faire rire à ce point - « Désolée. » - dis-je m'étant arrêté de rire. D'ailleurs il n'y avait pas de quoi rire. Je saisissais que je venais de tout lui raconter sur Wyatt, de lui parler de mes sentiments, alors qu'il était son meilleur ami. Mon dieu ! Je décidais de ne pas le regarder me concentrant sur l'écran de télévision, ma box à la main - « Alors c'est toi. Bien. » - L'homme qu'avait vaguement décrit Wyatt. Je repensais aux paroles de Jeremiah qui semblait persuadé de l'innocence de Wyatt. Etait t-il vraiment objectif ? Je veux dire il était son meilleur ami, il n'allait pas l'accuser ? Comment Jeremiah pouvait être sûr que Wyatt était innocent et comment Sara pouvait être persuadée de l'inverse ? J'étais davantage embrouillée- « Gênant ! » - lâchais-je ayant toujours du mal à réaliser que je m'étais confiée au meilleur ami - « Wyatt, c'est bien de lui que je parle à son propre meilleur ami. » - J'esquissais un faible sourire. Le monde était t'-il si petit que ça ? Tous les liens se rejoignaient formant un grand dessin - « Pourquoi es-tu persuadé qu'il ne soit pas coupable ? Sara semble bien accrochée à l'idée que ce soit lui l'assassin de Isabel... » - Je voulais qu'il me rassure à propos de cette histoire. Mais peut-être devais-je me faire ma propre idée et me fier à mon instinct. Je savais comment était Wyatt, nous avions passé pas mal de temps ensemble et cet homme là ne pouvait pas être un tueur. Pas lui. Sara se trompait peut-être trop aveuglée par le désir de justice pour sa soeur

« Est-ce qu'il... » - je m'arrêtais en cours de route, pas certaine que ce soit une bonne idée de m'engager sur ce terrain-là - « Non, c'est idiot comme question, en plus tu vas sûrement pas me répondre, mais je me demandais, juste par curiosité si à tout hasard il ne t'aurait pas parlé des filles... ou d'une fille, d'une potentielle petite amie qu'il aurait ou une femme qu'il apprécierait disons ? » - Je marquais un court silence, avant de reprendre - « Oh non à m'entendre je me donne l'air d'être une gamine. Oublies.»

Jeremiah s'était inquiété alors qu'il écoutait le récit de sa petite sœur. Il s'était dit qu'elle avait en effet, rencontré un type très louche, sur lequel il devra avoir un œil. Il était même décidé à aller faire un tour au commissariat de Wellington afin de se renseigner sur ce gars, en inspectant son casier judiciaire. Il n'était pas parano, il voulait juste être sûr que la jeune étudiante ne risquait rien en restant en compagnie de cet asocial. Il savait que trop bien ce que les mecs avaient parfois en tête...c'était pas très joli...et savoir qu'un type pouvait avoir ce genre de pensées sur Jaymee le foutait un peu en rogne. Puis peu à peu, le journaliste sentit son inquiétude disparaître. Il venait de comprendre que ce type louche, associable, ours mal léché, c'était juste Wyatt. D'ailleurs cela le fit sourire. C'était une telle coïncidence. Son meilleur pote avec sa petite sœur. Il ne pourrait pas rêver mieux non? En même temps, il ne s'était pas douté que cette fille dont il lui avait parlé il n'y a pas longtemps sur les collines de la ville, c'était Jaymee McKinsley. Tout en continuant de manger, ces révélations lui avaient ouvert l'appétit, il jeta un regard à cette dernière. Elle avait éclaté d'une rire sonore et nerveux. Ce qui fit sourire Jeremiah. En même temps, cela devait être une réelle surprise pour elle. Parce qu'en y réfléchissant, il ne se souvenait pas d'avoir déjà parlé de Wyatt à la jeune étudiante. Enfin si, mais il n'avait pas mit de prénom sur la personne en question. « Désolée. » Jeremiah haussa les épaules. « Y'a pas de quoi. » Il esquissa un nouveau sourire. Plantant une nouvelle fois sa fourchette en plastique dans ses pâtes, il leva à nouveau le regard sur son amie. Il comprenait à présent que la jeune femme devait être encore plus gênée par les confidences qu'elle venait de lui faire. Après tout, c'était toujours beaucoup plus simple de parler d'un étranger, que d'une personne qu'il pouvait connaître réellement. Bah en même temps, il n'y avait pas de quoi être gêné. Wyatt lui avait aussi parlé de Jay, même sans savoir que Jeremiah pouvait la connaître. Et puis le journaliste n'était pas là pour les juger tous les deux. Au contraire, il était content de savoir que « l'amoureux » de Jaymee n'était autre que Wyatt Matthews. Cela faisait une inquiétude en moins. Et puis, cela ferait du bien à son meilleur ami d'avoir une fille comme Jay. C'était une fille simple, gentille, intelligente, pas le moins du monde snob, ni hypocrite, une femme parfaite en fait dans l'esprit du journaliste. « Alors c'est toi. Bien. » Là, c'est Jer' qui leva un sourcil de curiosité. « Comment ça c'est toi? Wyatt t'a parlé de moi? » Il arriva au fond de sa box de spaghettis et avala la dernière bouchée avant de reposer la box vide sur la table basse. Il s'essuya la bouche avec une serviette en papier qui accompagnait les menus. Puis il jeta un oeil à Jaymee quand elle reparla de Wyatt. « Pourquoi es-tu persuadé qu'il ne soit pas coupable ? Sara semble bien accrochée à l'idée que ce soit lui l'assassin de Isabel... » Cette question, on le lui avait souvent posé, même Wyatt lui même. Jeremiah prit la canette de coca et but une gorgée. En effet, s'il avait eu un dollar à chaque fois qu'on lui aurait posé cette question, il sera devenu riche, bien que la richesse ne l'attirait pas plus que cela, comme je l'ai déjà écris plus haut. Bref, il reposa la canette sur la table basse puis il finit par dire: « J'en sais rien. Je le ressens. Wyatt est mon meilleur ami. On se connait depuis qu'on est gosse et j'ai la conviction, là tout au fond de moi... » dit-il en posant la main le cœur «  qu'il est innocent et qu'il n'a pas pu commettre ce meurtre ou infliger le moindre mal à la femme qu'il aimait. » Il s'en foutait royalement que beaucoup le prenaient pour un dingue pour défendre Wyatt mais il avait cette conviction que les flics s'étaient trompés de coupable. Et c'est pour cette raison que Jeremiah faisait sa propre enquête. Il voulait découvrir ce qui s'était réellement passé. « Et Sara est encore touchée par le décès de sa sœur, normal qu'elle réagisse de cette façon, surtout que Wyatt a avoué le meurtre pour qu'elle arrête de lui pourrir la vie. » Il aperçu le regard de Jay et soupira en haussant les épaules et ajouta avec un léger sourire: « Oui, je n'ai pas dit que Wyatt était un mec futé, il a foiré sur ce coup. Mais Sara est toujours là en train de fouiner, tu m'étonnes que cela lui fou les nerfs. » Le journaliste s'installa un peu plus confortablement dans le canapé. Puis à la question de Jay, il sourit à nouveau. « Non, c'est idiot comme question, en plus tu vas sûrement pas me répondre, mais je me demandais, juste par curiosité si à tout hasard il ne t'aurait pas parlé des filles... ou d'une fille, d'une potentielle petite amie qu'il aurait ou une femme qu'il apprécierait disons ? » Mais c'est qu'elle était curieuse la demoiselle. « Hummmm...laisse moi réfléchir... » Il vit que la jeune femme était pratiquement suspendue à ses lèvres. Et comme il n'était pas la faire « souffrir » inutilement, il répondit: « Si, il m'a parlé d'une fille. Une brune aux yeux bleus. Une fille qui le fuit comme la peste et qui n'ose même pas le toucher...je me demande d'ailleurs qui cela peut être... » Jer' savait bien qu'il s'agissait de Jaymee. Mais il aimerait en savoir plus, savoir pourquoi elle l'avait repoussé.

J'avalais une autre bouchée de spaghettis, tandis-ce que Jeremiah reposait sa box sur la table. Je mangeais plus lentement que lui, certainement parce que je n'arrêtais pas de parler depuis tout à l'heure. Curieux, le jeune homme me demanda si Wyatt m'avait parlé de lui - « Non enfin si, mais il ne m'a rien dit que je ne sache pas déjà. » - Répliquais-je un sourire aux lèvres. Je savais très bien que Jeremiah n'était pas du genre à se poser, qu'il ne nous présenterait pas d'aussitôt une femme en tant que petite amie officielle. Comme il l'avait mentionné plus tôt, les femmes étaient trop compliquées et il n'avait pas envie de se prendre la tête. Je suppose que c'est ce que font beaucoup d'hommes. Ils ne veulent pas s'embêter avec des problèmes de couple, cependant leur besoin de sexe est beaucoup trop fort pour pouvoir se passer des femmes. J'en étais bien consciente. C'est aussi pour ça que je me méfiais des hommes qui m'abordaient. Je ne voulais pas être celle que l'ont prends, dont on se sert et qu'on jette ensuite. Je suis plutôt du genre à ne pas me donner facilement. Wyatt était un homme et j'étais peut-être trop prise de tête pour lui. J'étais même parfois trop prise de tête pour moi-même. Toujours à réfléchir, toujours cette maudite raison, toujours à faire attention à tout ce que je faisais. Parce qu'il y'a être compliqué et être trop compliqué. Certains hommes aiment les femmes difficilement accessibles, mais je pense qu'il y'a une limite. Bref. Mes yeux étaient rivés sur Jeremiah qui m'expliquait pourquoi il pensait Wyatt était innocent - « J'en sais rien. Je le ressens. Wyatt est mon meilleur ami. On se connait depuis qu'on est gosse et j'ai la conviction, là tout au fond de moi... qu'il est innocent et qu'il n'a pas pu commettre ce meurtre ou infliger le moindre mal à la femme qu'il aimait. » - Je ne pouvais douter de la sincérité de Jeremiah. Il était convaincu de l'innocence de son ami. Oui, il y croyait dur comme fer et rien ne semblait pouvoir changer son point de vue. Cette idée me réconfortait, me rassurait. Je me disais alors qu'il était idiot de douter de lui. J'avais beau connaître Wyatt depuis une année seulement, nous avions passé assez de temps ensemble pour savoir à qui j'avais à faire. Il n'aurait pas pu tromper aussi longtemps. Je veux dire, même si on choisit de porter un masque, de monter une autre facette de nous-même, le masque tombe forcément un jour. On ne reste pas caché éternellement. Chassez le naturel et il revient au galop. Wyatt n'avait rien d'un meurtrier - « Et Sara est encore touchée par le décès de sa soeur, normal qu'elle réagisse de cette façon, surtout que Wyatt a avoué le meurtre pour qu'elle arrête de lui pourrir la vie. » - Je fis de gros yeux. Il lui avait avoué le meurtre même si il n'était pas coupable ? C'était complètement idiot ! Sara n'allait pas le lâcher pour autant, ça allait même être pire - « Oui, je n'ai pas dit que Wyatt était un mec futé, il a foiré sur ce coup. Mais Sara est toujours là en train de fouiner, tu m'étonnes que cela lui fou les nerfs. » - « Quand Sara me parlait de sa soeur et de l'homme qui l'a abattu, du fiancé qu'elle pensait coupable, j'y ai cru. Seulement, jamais je n'aurais imaginé que l'homme dont elle parlait était Wyatt... parce que dans ce qu'elle m'a dit, je ne reconnais pas celui auquel je me suis attachée. » - J'avais l'impression de trahir Sara en croyant à l'innocence de Wyatt, mais je le jugeais lui si je le pensais coupable - « ... C'est sûrement la chose la plus stupide qu'il n'a jamais fait... avouer le meurtre juste pour qu'elle arrête de lui pourrir la vie. Sara n'abandonnera pas. Je la connait bien. Elle ne va pas le lâcher et il à simplement réussit à aggraver la situation. Tu sais, je la comprends, elle cherche juste à rendre la justice pour Isabel, mais je comprends que Wyatt soit sur les nerfs aussi. » - Comme si son âme n'était déjà pas assez torturée. Cette histoire là ne devait pas arranger les choses. La femme qui avait aimé - peut-être l'aimait t-il encore - était morte et on l'accusait, comme si ce n'était pas déjà difficile de perdre un proche.

Ma curiosité éveillée, j'avais questionné Jeremiah. Etant son meilleur ami, il savait très certainement si il y avait une femme dans la vie de Wyatt et peut-être qu'il avait parlée de moi ? Je pouvais toujours rêver. Mon attitude me paraissait très adolescente et j'en avais honte - « Si, il m'a parlé d'une fille. Une brune aux yeux bleus. Une fille qui le fuit comme la peste et qui n'ose même pas le toucher...je me demande d'ailleurs qui cela peut être... » - « Moi aussi je me demande qui c'est... franchement je vois pas. » - dis de façon ironique. Je me reconnaissais assez bien dans cette description. Je m'arrêtais sur l'une des phrases qu'il avait dit : « qui le fuit comme la peste et qui n'ose pas le toucher ». C'est vraiment ce que Wyatt pensait ? Il s'était donc aperçu de quelque chose, même si il était bien loin de la vérité. Je ne voulais pas avoir à le fuir... d'ailleurs à chaque fois que je le voyais, je me sentais flancher un peu plus, ne résistant plus à l'envie de le toucher. Une chance qu'il n'y est pas eu d'accident, lorsque j'avais caressé son visage, poser un baisé sur ses lèvres ou lorsqu'il s'était jeté sur moi, embrassant mon cou avec fougue. Il ignorait ce qu'il risquait si il me touchait. Je repensais d'ailleurs à ce jour, qui - même si mon pouvoir n'avait pas fait des siennes - ne s'était pas très bien terminé. Je l'avais repoussé, interprétant mal le fait qu'il se soit jeté sur moi. J'avais probablement tout gâcher. Je ne voulais plus uniquement me contenter d'amitié, même si je savais que vouloir plus était complètement fou et inconscient, que je ne pouvais pas me le permettre. J'eus la sensation que Jeremiah attendait d'en savoir plus, peut-être me trompais-je. Qu'allais-je bien pouvoir raconter si il me demandait pourquoi je fuyais les contacts avec Wyatt, sachant que je l'aimais bien - « Qu'est-ce qu'il y'a ? » - demandais-je, l'air innocent, avant de terminer mes spaghettis et d'attraper une serviette en papier.

Bah quoi, Jeremiah avait faim et il adorait ses pâtes alors oui, il parlait mais il mangeait en même temps. Héhé, c'était Jer, il était capable de faire plusieurs choses à la fois. Mais cela ne l'empêchait pas d'être complètement dans la conversation. D'ailleurs, il n'avait perdu aucune miette des paroles de la jeune femme qui se trouvait à ses côtés. « Non enfin si, mais il ne m'a rien dit que je ne sache pas déjà. ». Il leva un sourcil vers l'étudiante. « Ce qui veut dire? » Bon en même temps il ne voyait pas ce que Wyatt pourrait dire sur son sujet. En ce moment, il n'avait rien de croustillant à raconter. Il passait la plupart de son temps au journal, à bosser. Et quand il rentrait chez lui, le soleil était déjà couché ou pire, il était sur le point de se lever. Alors comment voulez-vous qu'il puisse avoir une vie sociale? Bah il se disait que cela ira mieux dans quelques jours, voir quelques semaines. C'est juste qu'avec ce qui se passait avec Livingscorp, le journal était sur le défensive et à l'affut de la moindre déclaration. D'ailleurs, le journaliste devait se rendre en fin de semaine à la conférence donnée par Cassidy Weasthon. Bref, il reporta son attention sur la jeune demoiselle aux yeux verts posée à côté de lui. Puis cette dernière le questionna sur Wyatt. Oui elle n'était pas la première à lui poser cette question. Jeremiah avait l'habitude qu'on ne comprenne pas sa façon de voir les choses. Mais lui, il s'en fichait. Le Wyatt qu'il connaissait, était incapable de faire du mal à une mouche, alors à sa fiancée, c'était un comble. Non, il était définitivement convaincu que son meilleur ami n'avait rien d'un criminel même si on lui avait mit cette étiquette sur le dos. Peu importe le temps, l'énergie qu'il allait devoir y consacrer, il allait trouver la vérité. Cela lui tenait à cœur. Il aurait pu, comme beaucoup, tirer un trait sur le passé de Wyatt mais il ne le pouvait pas. Il ne pouvait pas laisser son meilleur ami vivre avec ses accusations sur le dos. Parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas vivre pleinement jusqu'à ce que la vérité puisse éclater au grand jour. Et il le comprenait. Il se disait que si la situation avait été inversée, Wyatt aurait fait la même chose pour lui. Alors pour Jeremiah, il était normal de tout faire pour comprendre ce qui s'était passé ce jour là, avec Isabel. « Quand Sara me parlait de sa sœur et de l'homme qui l'a abattu, du fiancé qu'elle pensait coupable, j'y ai cru. Seulement, jamais je n'aurais imaginé que l'homme dont elle parlait était Wyatt... parce que dans ce qu'elle m'a dit, je ne reconnais pas celui auquel je me suis attachée. » Jeremiah reporta son attention sur Jaymee. Sara Sara Sara...Elle avait toujours la langue pendue. Il hocha la tête aux mots de l'étudiante. Il prit ensuite sa canette de coca cola puis il avala une bonne gorgée. Oui à croire qu'il y avait deux Wyatt. Un Wyatt d'avant la catastrophe, et un Wyatt actuel. En fait, en y réfléchissant, Jer' s'était souvent posé des questions sur son meilleur ami. Wyatt avait oublié pas mal de choses. Et Jeremiah devait lui rafraichir la mémoire... « Et bien moi non plus, je ne le reconnais pas dans les paroles de Sara. Il n'est pas cet homme qui a été décris par les psy qui l'ont suivis, ni par les expertises. » Il ne savait pas depuis quand Jaymee connaissait Wyatt, mais elle même avait du se rendre compte que Matthews n'était pas un homme violent, impulsif à l'esprit « grillé ». Non il était un gars simple, nonchalant, parfois un peu trop. Mais ce qu'il est clair, c'est qu'il n'était pas ce garçon qui était parfois décrié. « ... C'est sûrement la chose la plus stupide qu'il n'a jamais fait... avouer le meurtre juste pour qu'elle arrête de lui pourrir la vie. Sara n'abandonnera pas. Je la connait bien. Elle ne va pas le lâcher et il à simplement réussit à aggraver la situation. Tu sais, je la comprends, elle cherche juste à rendre la justice pour Isabel, mais je comprends que Wyatt soit sur les nerfs aussi. » Jer' se reposa confortablement sur le canapé. Il garda sa canette de soda dans les mains puis alors qu'il réglait le dvd, il ajouta: « Oui j'en suis conscient et il le sait aussi. Sara est encore plus convaincue de sa culpabilité. » Il soupira puis il porta à nouveau son regard sur sa sœur de cœur « Elle veut rendre justice oui mais elle ne peut pas le faire à n'importe quel prix. » Il soupira. Il n'avait pas de préjugés sur Sara Hawkins, mais il n'appréciait pas toujours sa façon de faire. Elle était bien trop impulsive et ne cherchant pas toujours dans la bonne direction. Elle part au quart de tour ce qui énerve parfois notre journaliste. Il savait bien qu'elle était juste apprentie, qu'elle n'avait pas encore sa place au journal, mais bon de là à faire du zèle chaque jour, c'était un peu trop pour lui. La conversation tourna ensuite sur la possible fille dans la vie de Wyatt. Cela fit sourire Jer'. Il observa Jaymee qui semblait très intéressée par le sujet. Les filles étaient très curieuses. Sciemment, il tourna autour du pot, juste pour voir comment elle allait réagir. Si elle allait mordre à l'hameçon qui était plutôt gros. Mais plus il était gros et plus cela marchait, ce qui encore une fois avec l'étudiante se révélait correct. « Moi aussi je me demande qui c'est... franchement je vois pas. ». Là, il ne pu s'empêcher de sourire aux paroles de celle-ci. Comme s'il pouvait s'agir d'une autre personne qu'elle même, ou alors c'est qu'elle croyait vraiment que Wyatt avait une seconde vie avec femme et enfants. Il était évident que cette fille dont Wyatt lui avait parlé, n'était autre que Jaymee. D'ailleurs il avait prononcé son prénom au cours d'une conversation. Pourtant il avait été étonné d'apprendre que ces deux là se voyaient. Comme le monde était petit et là ce n'était pas qu'un simple euphémisme. Jeremiah ne pouvait s'empêcher d'observer sa petite sœur de cœur. « Qu'est-ce qu'il y'a ? » Il l'observa. Ce qu'elle pouvait être marrante la miss. Il lui donna une légère tape sur l'épaule. Elle mangea silencieusement, évitant son regard avant de s'essuyer la bouche avec une serviette en papier. « Arrête de faire celle qui ne comprends pas. C'est de toi dont il me parlait. Alors il te plait Wyatt? » Il lui fit un grand sourire, fier de sa réplique.

Sais-tu que la curiosité est un vilain défaut, Jeremiah Mason ? Pensais-je lorsqu'il demanda à en savoir plus sur ce qu'avait pu me dire Wyatt à son sujet. Enfin, curieuse, je l'étais aussi, la preuve en était concernant Wyatt. Je me posais beaucoup de questions sur le séduisant jeune homme - « Bien il m'a simplement dit qu'il me présenterais son meilleur ami et qu'il n'est pas du genre à se poser, donc de ne pas perdre mon temps... » - En y réfléchissant, pourquoi Wyatt m'avait t-il dit cela ? Le fait que je puisse m'intéresser à son don juan de meilleur ami le dérangeait t-il ? Cela n'avait aucun sens. Il avait sans doute dit cela pour me mettre en garde simplement. Je souriais. Jeremiah était comme mon frère et bien qu'il soit très mignon, même très beau, je ne m'imaginais pas sortir avec lui. Les liens qui nous unissaient étaient différents de cela. D'ailleurs, j'avais certainement une meilleure place que toutes ses filles qu'il côtoyait le temps d'une nuit. Il les prenait, puis les jetais, alors que moi, j'étais toujours là. Je savais qu'entre nous, de véritables liens d'amitié c'était créé. Je pouvais compter sur Jeremiah tout comme il pouvait compter sur moi. On peut dire que je l'aimais, mais plus comme une soeur peu aimer son frère - « Mais tu vois, je savais déjà tout ça. » - ajoutais-je, toujours souriante - « Donc... tu vas surement à une fameuse fête d'étudiants prochainement... »

Un sourire qui me quitta, lorsque la conversation devenait plus sérieuse - « Et bien moi non plus, je ne le reconnais pas dans les paroles de Sara. Il n'est pas cet homme qui a été décris par les psy qui l'ont suivis, ni par les expertises. » - Etions nous les seuls à voir Wyatt autrement que comme un potentiel meurtrier ? Est-ce que notre vision s'était troublée parce que l'on tenais à lui ? Quoi qu'il en soit, je n'avais jamais eu peur de Wyatt quand je me trouvais avec lui. Il ne s'était jamais montré violent non plus, ni quelconque autre signe qui aurait pu m'avertir qu'il était dangereux. Torturé : oui, Dangereux : non - « Oui j'en suis conscient et il le sait aussi. Sara est encore plus convaincue de sa culpabilité. Elle veut rendre justice oui mais elle ne peut pas le faire à n'importe quel prix. » - « Ça doit être difficile pour les deux, c'est triste quand j'y pense. » - dis-je en ayant sincèrement l'air triste. Je compatissais pour les deux, pour mon amie en recherche de justice pour sa soeur et pour Wyatt, déjà tellement torturé - « Et j'ai peur que Sara ne comprennes pas que je puisse croire à l'innocence de Wyatt. » - Je soupirais longuement - « ... La police dans cette affaire ? Qu'est-ce qu'ils font ? N'ont t-ils pas d'autres preuves ? » - lui demandais-je. Jeremiah semblait bien informé sur cette faire, peut-être avait t-il des réponses à me donner au sujet de l'enquête - « Il doivent bien avoir plus d'éléments que Sara... » - Cette affaire devait être élucidée. Pour Isabel, pour Sara, pour Wyatt. Ce meurtrier n'avait pas détruit une seule vie, mais plusieurs.

J'avais reposé ma box de spaghettis sur la table et buvait quelques gorgées de soda à mon tour - « Arrête de faire celle qui ne comprends pas. C'est de toi dont il me parlait. Alors il te plait Wyatt? » - dit t-il en me regardant, un air fier et un sourire dessiné sur les lèvres. Au moins, il ne me demandait pas pourquoi j'évitais les contacts physiques avec Wyatt, ce qui était une bonne chose. Je préférais qu'il oublie ça. Je n'avais même pas de fausse excuse à lui sortir pour expliquer cette réticence. Je posais ma canette sur la table et m'appuyais contre le dossier moelleux du canapé - « Possible. » - répondis-je vaguement avant de croiser le regard de mon frère - « Bon, okay, très bien il me plait. » - avouais-je un peu gênée - « ... mais je ne suis pas son genre de fille, il ne veut pas de moi. Il faut croire que tous les hommes préfèrent ces femmes dévergondées et délurées. Sûrement parce qu'elles sont plus... divertissantes. Bref. Même si il t'as parlé un peu de moi, il ne veut pas de moi. Et je sais même pas pourquoi je te dis tout ça... parce que tu es mon ami... mais tu es aussi son meilleur ami. Je ne sais pas si tu t'imagines à quel point ça peut être... gênant pour moi. Tu te rends compte de ce que je t'ai dis à propos de ton... meilleur ami, Wyatt ? » - J'étais légèrement nerveuse - « C'est horrible ce qui m'arrives là. » - dis en finissant par rire, syndrome de ma nervosité, une nouvelle fois.

S'il avait un défaut bien connu chez le journaliste, c'était sa curiosité. En même temps, on ne pouvait pas faire son métier sans une once de curiosité. Parce que c'est cela qui le faisait avancer, qui le pousser à fouiller, à mettre son nez dans des affaires dont parfois, il ne devrait pas. Et puis là, ce n'était pas de la curiosité mal placé. Il voulait juste en savoir un peu plus sur Jaymee et Wyatt. Ils étaient tous les deux ces amis et c'est normal s'il se posait certaines questions. En même temps, l'étudiante ne pouvait pas lancer ce genre de conversation sans attendre un minimum d'attention et d'intérêt de la part de Jer'. « Bien il m'a simplement dit qu'il me présenterais son meilleur ami et qu'il n'est pas du genre à se poser, donc de ne pas perdre mon temps... » Jeremiah leva les yeux sur Jay. Quoi? Maintenant Wyatt parlait de sa vie privée? Depuis quand? Cela étonnait le journaliste. Il était étonné que Wyatt parle de lui. « Que je ne suis pas du genre à me poser, et que tu ne dois pas perdre ton temps? Ça veut dire quoi? Qu'il a peur que tu deviennes une de mes innombrables conquêtes? Une fille de plus sur ma liste de « victimes »? » Il avait dit ces derniers mots avec un léger sourire sur les lèvres. Franchement parfois Wyatt abusait. Comme s'il sautait sur tout ce qui bougeait. Bon il était pas du genre à se poser, enfin si, c'est juste que les circonstances n'étaient pas en sa faveur. Et puis bon, comme je l'ai déjà dit, il se trouve trop jeune pour se casser. En plus, il y a un emploi du temps qu'il ne lui permet pas d'avoir une vie sentimentale sérieuse ou tout au moins intéressante. Et puis même quand il faisait des efforts dans ce sens, cela n'était jamais compris. Alors non franchement, pour le moment il préférait des histoires d'un soir, des histoires courtes sans prise de tête. De plus, Jaymee n'était pas du tout une fille avec qui il avait envisagé quoique ce soit. Pas qu'elle n'était pas jolie si, mais c'était une sœur de cœur et on ne pouvait rien envisager avec une sœur. Bref sur ce point là, Wyatt n'avait rien à craindre. Il lui laissait la jeune étudiante. Bien qu'il allait quand même le surveiller, pour ne pas qu'il foire les choses. Parce que son meilleur ami semblait revenu au temps du premier rendez-vous et des premiers émois. A croire qu'il allait devoir lui refaire toute son éducation. « Mais tu vois, je savais déjà tout ça. » Buvant une nouvelle gorgée de sa canette, il jeta un œil à l'écran où le film commençait. Puis il reposa sa boite de soda sur la table en demanda: « Ah? T'avais des vues sur moi? Oooh que c'est mignon. » Il posa une main sur la tête de Jaymee et déposa un léger baiser sur son crane. « Donc... tu vas surement à une fameuse fête d'étudiants prochainement... » Là, il soupira. Ouais il n'était pas vraiment emballé par cette idée de fête étudiante mais bon, cette soirée semblait être important pour Wyatt et comme il sortait rarement ces derniers temps, mieux valait le soutenir dans son envie de vaincre sa solitude. « Ouais il a réussi à me convaincre. Mais bon, peut être que je trouverai une fille qui me ferait passer une bonne (nuit) soirée. Et puis j'pourrais aussi vous surveiller tous les deux. »

La conversation bifurqua à nouveau sur le sujet de Wyatt. Oui cette histoire était étrange. Il semblerai qu'il existe deux Wyatt, l'actuel et celui qui a été fiancé à Isabel. Lui même parfois, quand il relisait les comptes rendus, avait du mal à comprendre. Quand le drame était arrivé, Jeremiah se trouvait à l'université. Et cela faisait plus de deux mois alors qu'il n'avait pas vu son meilleur ami. C'est quand il avait reçu un coup de téléphone de ce dernier, en prison, pour comprendre qu'à ce moment là, ils s'étaient éloignés tous les deux. Et c'est pour quoi ensuite, il avait tout fait pour être là pour lui. Il était venu le voir régulièrement à la prison, lui apportant parfois des plats, des gâteaux que sa mère faisait. D'ailleurs cette dernière venait parfois avec lui, lors de visites. Bref, il était clair que quelque chose de louche se tramait derrière tout cela. « Ça doit être difficile pour les deux, c'est triste quand j'y pense. » Oui il le pensait aussi. Et c'est bien pour cela qu'il se montrait plutôt cool avec Sara bien que parfois elle poussait un peu trop le bouchon. Elle avait des « circonstances atténuantes. » « Et j'ai peur que Sara ne comprennes pas que je puisse croire à l'innocence de Wyatt. » Il regarde Jaymee qui était entrain de penser à toute cette histoire. « C'est sûre qu'elle a un avis bien tranché sur ce qui s'est passé avec sa soeur... » « La police dans cette affaire ? Qu'est-ce qu'ils font ? N'ont t-ils pas d'autres preuves ? » Alors là. Le journaliste passa une main sur sa nuque. Il se souvenait que les premières semaines après son retour à Wellington, il n'avait pas arrêté d'aller au commissariat. Mais il n'avait jamais eu grand chose à se mettre sous les dents. « Pour les flics c'est une histoire classée. » Il était bien conscient que la lumière devait être faite sur cet homicide. C'est pourquoi il enquêtait. Mais pour l'instant, les informations qu'il trouvait, n'étaient pas énormes et il devait prendre son mal en patience. Jeremiah était certain que le meurtrier était toujours en ville, là quelque part et cela n'était pas du tout rassurant...« Possible. » Puis alors que Jay reparlait de sa « relation » avec son meilleur ami, il tourna la tête vers elle. « Bon, okay, très bien il me plait... mais je ne suis pas son genre de fille, il ne veut pas de moi. Il faut croire que tous les hommes préfèrent ces femmes dévergondées et délurées. Sûrement parce qu'elles sont plus... divertissantes. Bref. Même si il t'as parlé un peu de moi, il ne veut pas de moi. Et je sais même pas pourquoi je te dis tout ça... parce que tu es mon ami... mais tu es aussi son meilleur ami. Je ne sais pas si tu t'imagines à quel point ça peut être... gênant pour moi. Tu te rends compte de ce que je t'ai dis à propos de ton... meilleur ami, Wyatt ? » « C'est horrible ce qui m'arrives là. » « Et pourtant il n'y a pas de gêne à avoir...franchement Jaymee, Wyatt est un type bien. Il t'apprécie. J't'assure. C'est qu'il ne sait pas comment s'y prendre. Il ne sait pas comment agir avec toi. Il ne veut pas être un gros lourdeau c'est tout. Et s'il voit que tu n'es pas « réceptive », il ne fait pas forcement les bons gestes ou les bons choix. »

Nous parlions tellement de Wyatt que ses oreilles devaient s'être mise à siffler, le pauvre - « Que je ne suis pas du genre à me poser, et que tu ne dois pas perdre ton temps? Ça veut dire quoi? Qu'il a peur que tu deviennes une de mes innombrables conquêtes? Une fille de plus sur ma liste de « victimes »? » - dit t-il avec un léger sourire. Je suppose que c'est ce que ça voulait dire. Wyatt ne voulait pas de moi, mais il ne voulait pas non plus que je finisse aux bras d'un don juan, comme son meilleur ami par exemple. Quoi qu'il en soit, c'était bien la vérité. Jeremiah ne restait jamais avec une femme bien longtemps. Je n'en avais pas connu une seule qui soit resté. Il disait ne pas vouloir se prendre la tête, mais n'avait t-il pas finalement peur d'une histoire trop sérieuse ? Bien des hommes décident de prendre la fuite face à l'amour. Enfin, je n'étais pas ici pour analyser mon ami. Il était un grand garçon et il faisait ce qu'il voulait. J'espérais tout de même qu'un jour, sa vie prenne un nouveau tournant, qu'il découvre une femme qui changerait tout. Jeremiah n'avait pas l'air malheureux, cette vie là semblait lui convenir, mais il pouvait avoir tellement mieux si il trouvait la femme - « Ah? T'avais des vues sur moi? Oooh que c'est mignon. » - reprit t-il, avant de poser une main sur ma tête et de déposer un baiser sur mon crâne. Les contacts physique quels qu'ils soient me surprenaient toujours. C'est ce qui arrive quand on doit passer sa vie à les éviter. Enfin, l'accident n'était pas à craindre dans ce cas-là. J'esquissais un léger sourire - « Tu as tout deviné... je suis tellement gênée maintenant... » - dis-je avant de pouffer. N'importe quoi, Jer était mon frère. Bref. J'avais compris que Jeremiah était le fameux ami de Wyatt. C'était donc accompagné de lui que nous irions à la fête, d'ailleurs cette idée ne semblait pas le ravir - « Ouais il a réussi à me convaincre. Mais bon, peut être que je trouverai une fille qui me ferait passer une bonne (nuit) soirée. Et puis j'pourrais aussi vous surveiller tous les deux. » - « Après tout, tu n'auras que l'embarras du choix, avec toutes ses étudiantes dévergondées qui aiment se pavaner devant les mecs. » - J'étais légèrement exaspéré par ces filles-là. C'est peut-être pour ça que je ne me sentais pas à ma place dans ce genre de fêtes. Il y avait un énorme fossé entre moi et les filles qui se trémoussaient devant et parfois sûr les mecs. Certains n'hésitaient même pas à se... disons tripoter en public. J'espérais que l'anniversaire de cette fille n'irait pas trop loin dans la débauche, sinon je me sentirais vite très mal à l'aise - « Nous surveiller ? Je suis une grande fille, mon cher Jeremiah... bien que je t'accorde, que quand je te parle de Wyatt, j'ai l'impression d'être une vraie adolescente. Ça craint. »

Il était à présent question de l'affaire Isabel. J'étais sûr d'une chose : Sara n'abandonnerait jamais. Je la comprenait. Je me m'étais à sa place, si j'avais perdu une personne chère à mon coeur, moi aussi j'aurais voulu rendre la justice. Sara était convaincue de la culpabilité de Wyatt, peut-être parce qu'il n'y avait personne d'autre à accuser ? C'est vrai que le fait de s'acharner sur la mauvaise personne n'était pas la meilleure solution. La justice, mais pas à n'importe quel prix. Jer avait raison. Seulement, je pense que Sara était beaucoup trop aveuglé par ce qu'elle pensait être juste pour s'en rendre compte - « Pour les flics c'est une histoire classée. » - Une affaire classée ? Ils n'avaient donc rien contre Wyatt ni qui que ce soit ? - « Très bien. De toute façon, je devrais faire confiance à mon instinct et celui-ci me dit que Wyatt n'est pas un tueur. »

Je répondais aux questions de mon frère sur ma « relation » avec Wyatt, son meilleur ami. C'est vrai qu'il était bizarre de me confier à lui, étant donné le lien qu'il avait avec le concerné, d'un autre côté, Jer était comme mon frère et il avait raison, je ne devais pas avoir de gêne à me confier à lui - « Franchement Jaymee, Wyatt est un type bien. Il t'apprécie. J't'assure. C'est qu'il ne sait pas comment s'y prendre. Il ne sait pas comment agir avec toi. Il ne veut pas être un gros lourdeau c'est tout. Et s'il voit que tu n'es pas « réceptive », il ne fait pas forcement les bons gestes ou les bons choix. » - Il m'appréciait oui, je savais bien qu'il m'appréciait, mais Wyatt m'avait aussi fait comprendre qu'il ne voyait finalement en moi qu'une amie. Une simple amie... Je ne comptais pas parler à Jeremiah du mal entendu qu'il y avait eu entre nous. Je l'avais repoussé pensant qu'il voulait simplement coucher avec moi, il m'avait dit que je lui plaisais, mais m'avait repoussé à son tour, avouant ne rien vouloir d'autre que de l'amitié. Soit mon refus l'avait refroidit, soit il s'était aperçu qu'il ne voulait pas vraiment de moi. Dans les deux cas, il semblait que nous ne puissions pas envisager autre chose que de l'amitié. Je me demandais parfois si il s'était vraiment remis de la mort d'Isabel, cette femme qu'il allait épouser. Wyatt pouvait t-il réellement se mettre avec une femme, je veux dire avoir une relation sans que ce ne soit que pour le sexe ? Il n'était peut être pas encore prêt -« Ecoutes, je t'assure qu'il ne veut de moi que de l'amitié, je le sais parce qu'il me l'a dit. C'était très clair, pourtant je n'arrête pas de penser à lui comme une idiote. Le pire dans tout ça, c'est que tu dis qu'il ne sait pas comment agir avec moi, mais je ne sais pas comment agir avec lui. Je crois que cette... attirance me trouble beaucoup trop. Je n'étais pas comme ça avec mon ex... » - Enfin beaucoup de choses avaient changé depuis que je l'avais quitté, moi y compris. C'est pour ça que je l'avais laissé. Jusqu'à ce que je tombe sur Wyatt, je n'avais pas envisagé avoir une nouvelle « relation ». J'avais baissé les bras depuis un moment concernant mon pouvoir, ayant perdu l'espoir. Je crois que d'une certaine façon, Wyatt me donnait la motivation de me battre de nouveau contre mon pouvoir. J'avais envie d'avancer, de reprendre le contrôle et de ne pas laisser cette fichue malédiction me pourrir la vie - « Il faut vraiment que je reprenne les choses en main. » - Mon pouvoir, moi-même et cette histoire avec Wyatt. Une voix s'était élevée dans ma tête, j'étais trop défaitiste et il fallait que je fasse quelque chose, que je fasse quelque chose par rapport à Wyatt, pour Wyatt. Je voulais autre chose que de l'amitié et je devais agir...

On ne pouvait pas dire que Jeremiah était le mec le plus stable niveau relations amoureuses. Il papillonnait un peu à droite et à gauche. Il n'était pas prêt pour avoir une relation sérieuse. Et puis ce n'est pas comme si son boulot le lui permettait. Il passait plus de temps au journal que chez lui, forcement garder une vie privée équilibrée revenait à l'exploit. Les aventures d'un soir lui suffissait pour le moment. Il n'avait pas besoin d'autre chose. Pas d'engagement, pas de promesses, c'était parfait pour lui. En plus, il avait toujours du mal avec les filles. Oui il savait s'y prendre mais quand tout devenait plus sérieux, c'était beaucoup plus difficile. Alors finalement il préférait profiter simplement de ce qu'il pouvait avoir, sans vraiment à obtenir plus d'une soirée ou d'un moment à l'abri des regards. Mais il avait toujours traité les femmes avec respect. Il avait toujours été clairs avec les filles. Donc Jeremiah se caser, non ce n'était pas pour maintenant. Et cela ne l'ennuyait pas du tout. Ce n'était pas une question de prendre la suite. C'était plutôt prendre une solution de facilité. Il se prenait déjà assez la tête au boulot, pour ne pas avoir à le faire chez lui, avec une petite-amie. Puis le sujet dévia sur la fameuse fête d'Ambre Weasthon. Wyatt avait réussi à le convaincre d'y aller. Seul, jamais il n'aurait été au manoir. Non seulement parce qu'il n'aimait pas ce lieu, trop lugubre à son goût mais aussi parce qu'il n'avait pas une très bonne opinion sur la famille Weasthon. Enfin Jer' n'était pas du genre à faire des généralités, ou à avoir des préjugés, mais ce qu'il savait de Cassidy le dissuadait grandement de faire connaissance avec le reste de la famille. Toutefois il avait accepté, parce que cela tenait à cœur à Wyatt. Et puis il comptait bien amener Dirk, histoire de ne pas tenir la chandelle tout seul. Dirk adorait rendre service alors Jer' était certain qu'il allait ramener son cul, surtout curieux comme il l'était. « Après tout, tu n'auras que l'embarras du choix, avec toutes ses étudiantes dévergondées qui aiment se pavaner devant les mecs. » Là le journaliste ne pû s'empêcher de sourire. Il but une gorgée de sa canette. « Tu crois vraiment que jsuis attiré par ce genre de filles? Non pas possible, ce sont les pires. » Oui, ce genre de filles étaient les plus difficiles à rembarrer, les plus collantes, celles qui, souvent après une nuit, pensent déjà à la présentation aux parents, à la couleur de leur bouquet de mariée. Non merci. « Jpréfère les filles plus simples franches avec de l'humour. Et accessoirement jolies...après tout c'est plus agréable. » Il fit un sourire amusé à Jay. « Nous surveiller ? Je suis une grande fille, mon cher Jeremiah... bien que je t'accorde, que quand je te parle de Wyatt, j'ai l'impression d'être une vraie adolescente. Ça craint. » Sur ce point, Jer' en était moins sûre. Oui elle était « grande » mais elle restait une fille jolie et le journaliste savait à quel point il pouvait y avoir beaucoup de cons sur terre. Il ne voulait pas qu'elle tombe sur l'un d'eux. Quoique là pour l'instant, elle tombait bien vu qu'il s'agissait de Wyatt Matthews, un peu asociale mais pas un mauvais garçon, vraiment pas. « Oui tu parles comme une fille amoureuse. Jpeux comprendre. » Il était sérieux. Cela ne servait à rien de le nier, c'était flagrant. Et puis ce n'était pas comme s'il allait la juger. On ne choisissait pas de qui on tombait amoureux. Et il savait aussi que l'amour faisait faire des choses stupides.

Au sujet de Wyatt justement, Jer' ne voulait pas trop en dire. Et puis ce n'était pas à lui de lui parler de ce genre de chose mais plutôt au principal intéressé. De toute façon, il savait maintenant que Jaymee ne risquait rien avec ce type « plus vieux » qu'elle, comme elle l'avait précédemment décris. Alors il n'avait plus de soucis à se faire à ce niveau là. Il savait que Wyatt allait bien s'occuper, si enfin il décidait à passer la vitesse supérieure avec la belle. D'ailleurs, Jer' n'hésita pas à faire l'éloge de son meilleur ami, histoire que Jay lui fasse confiance malgré ce qu'elle avait du entendre autour d'elle, et pas seulement de la part de Sara Hawkins. « Ecoutes, je t'assure qu'il ne veut de moi que de l'amitié, je le sais parce qu'il me l'a dit. C'était très clair, pourtant je n'arrête pas de penser à lui comme une idiote. Le pire dans tout ça, c'est que tu dis qu'il ne sait pas comment agir avec moi, mais je ne sais pas comment agir avec lui. Je crois que cette... attirance me trouble beaucoup trop. Je n'étais pas comme ça avec mon ex... » A ces mots, le jeune homme observa son amie. Est-ce qu'elle était aveugle elle aussi? Il était pourtant EVIDENT que Wyatt et elle s'étaient entichés l'un de l'autre. Mais apparemment les principaux concernés ne s'en étaient même pas rendus compte. Il se passa une main sur la nuque sentant la fatigue l'assaillir. Confortablement installé dans le canapé, il observait l'écran plat de la télévision. Puis il tourna la tête vers Jaymee. « Chaque histoire est différente. Arrêtez de vous prendre la tête, ça peut être si simple. Il vous suffit de vous faire confiance. » Il resta silencieux puis il fit un léger sourire. « Ouais venant de moi, cela pourrait ne pas être crédible. Mais j't'assure que je le pense. » Ce n'était pas parce qu'il était célibataire qu'il ne s'y connaissait pas un peu. Il avait vécu des histoires, des courtes, des moins courtes mais le principe était toujours le même, se faire confiance. « Il faut vraiment que je reprenne les choses en main. » Il passa une main sur la cuisse de Jaymee, la tapotant. Puis il répondit: « Il faut surtout que tu apprennes à te détendre un peu. Allez, cessons cette conversation. Tu as tes pates à finir et on a un film à regarder. »

« Tu crois vraiment que jsuis attiré par ce genre de filles? Non pas possible, ce sont les pires. » - me répondit t-il. Si j'avais dit cela, c'est surtout parce que je constatais que beaucoup d'hommes semblaient aimer les filles dévergondées. Il était possible que je me trompe et je me demandais si finalement, elles n'étaient pas plus un « divertissement » pour les hommes -« Jpréfère les filles plus simples franches avec de l'humour. Et accessoirement jolies...après tout c'est plus agréable. » - Ajouta Jeremiah en souriant l'air amusé - « Je vois, le genre marrante et naturelle qui ne se prend pas trop la tête. Tout ça en étant jolie. » - Je riais légèrement - « Enfaîte presque toi, mais au féminin. » - Pas de prise de tête, tout comme Jer - « Oui tu parles comme une fille amoureuse. Jpeux comprendre. » - Jeremiah avait un air bien plus sérieux. Ce que les sentiments peuvent rendre bête pensais-je. Il fallait tout de même que je me ressaisisse. Je doute que Wyatt me succombe si j'adoptais le comportement d'une adolescente. J'étais beaucoup plus mature que ça. Je ne m'étais jamais sentie aussi stupide avec un homme... cela dit je n'étais pas tombée amoureuse des quantités de fois. Juste une - « Chaque histoire est différente. Arrêtez de vous prendre la tête, ça peut être si simple. Il vous suffit de vous faire confiance. Ouais venant de moi, cela pourrait ne pas être crédible. Mais j't'assure que je le pense. » - Je laissais échapper un rictus. C'était assez étonnant d'entendre ces mots de la part de Jeremiah. Si seulement les choses pouvaient être si simples que mon frère le disait. Hélas, je savais bien que ce n'était pas le cas. La situation me semblait déjà si compliquée alors qu'il ne s'était encore rien passé. J'avais l'impression que rien n'était jamais simple avec moi, même adolescente je me posais des tas de questions, alors que les autres ne pensaient qu'à s'amuser. Jer tapota ma cuisse de sa main avant de déclarer : « Il faut surtout que tu apprennes à te détendre un peu. Allez, cessons cette conversation. Tu as tes pates à finir et on a un film à regarder. » - « Mais je suis très détendue, comme toujours. » - mentis-je. Je ne cherchais pas à lui mentir, non cette phrase était ironique, car Jer me connaissait très bien - « D'accord, assez parler de ça. » - J'esquissais un sourire avant de me concentrer sur l'écran de télévision. Aussi, je me calais confortablement dans le canapé afin de suivre le film. Un moyen pour moi de me divertir et de me détendre un peu, c'est vrai il avait raison mon frère.