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Sujet: Reckoner ϟ Jeremiah Dim 16 Jan 2011 - 2:24
Jeremiah était mon meilleur ami. C'est en me réveillant que je me rappelais cette réalité et les souvenirs inconnus qui me troublaient. Malgré tout, j'avais finis par m'y habituer et je m'étais rapidement attaché à lui, peut-être parce qu'au fond, si il était mon meilleur ami ce n'était pas par hasard. Le plus dérangeant c'était lorsqu'il évoquait de vieux souvenirs, certains me revenaient, d'autres pas, et dans ce cas, il fallait rester évasif ou changer de sujet. Il devait sûrement croire que ce fut une négligence de ma part, il avait tort. J'aurai aimé m'en souvenir, aimer cette vie minable. J'avais repris conscience il y a environ trois ans après avoir changé le passé. D'abord, je n'avais pas compris, incarcéré pour meurtre, n'ayant jamais été à l'université... qui étais-je ? Ce pauvre type fumeur et glandeur ? Je détestais cette vie. Jeremiah ne devait peut-être pas tout suivre, j'étais cultivé, brillant et je devais parfois me taire pour éviter l'ahurissement et c'était le plus douloureux revers de cette histoire. Passer pour un idiot afin d'éviter que l'on soit étonné que je sois cultivé... j'allumais une cigarette; dépité. Inutile de penser aux dernières analyses médicales et aux recommandations du médecin. La cigarette était la seule chose qui me restais, que j'avais du moins. Une fois de plus je pensais à la mort. A quoi bon, j'avais essayé et c'était tout à mon honneur. Mais ce fut évident, nul ne peut vivre tant que l'autre survit et je l'avais bien compris, il était impossible que je fus heureux si les êtres que j'aime le sont, j'en avais payé les frais. Mais cette situation était la meilleure pour tout le monde, mes sœurs allaient bien et étaient ensemble... moi... et bien ce que je pensais n'avait aucune importance, ça ne changeais rien et inutile de changer de réalité, j'étais persuadé de finir sourd ou aveugle. Mon dix sur dix en vue n'était plus d'actualité quand à mon ouïe... je n'allais pas jusqu'à dire que j'avais besoin d'appareil auditif mais...
Depuis j'étais devenu casanier, je n'aimais ni sortir ni rencontrer des gens, quelle importance... de plus mes tenus vestimentaires ne semblaient pas plaire à tout le monde... ce n'est pas un choix de paraître négligé juste, faute de mieux et puis, pourquoi prendre le temps de me faire une garde robe, je ne savais jamais si j'aurai la force de vivre jusqu'au jour d'après... j'avais déjà fait un effort, après l'appel de Cassidy Weasthon j'avais foncé chez le coiffeur pour me couper les cheveux mais après l'entretien, plus rien... et puis comment aurait-elle eu besoin de mes services, je n'avais rien avoir avec la science...
J'envoyais un texto à Jeremiah pour qu'il me rejoigne, ou pas. Je n'allais pas bouger de toute manière mais je savais que lui seul ne me jugerai pas, à me voir là seul et à boire comme un pauvre type. Il se joindrai même volontiers à moi sans broncher, de toute manière il avait une vie lui. Un travail, d'abord. Il faisait très froid mais les collines, situées en hauteur gagnaient de nombreux degrés et nous épargnait de la neige. Néanmoins je commençais à mourir de froid avec ce coupe vent minable, pas de ma faute si j'avais pas de voiture, pas de ma faute si j'avais un coupe vent minable, pas de ma faute si j'avais dû marcher jusqu'ici, trop fauché pour payer un taxi... pas de ma faute si j'avais choisi l'alcool au lieu de la voiture...
Dernière édition par Wyatt J. Matthews le Dim 16 Jan 2011 - 8:48, édité 1 fois
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Dim 16 Jan 2011 - 7:20
Wyatt && Jeremiah
Une journée de travail venait de se terminer et le jeune journaliste n'en était pas mécontent. Bien qu'il adorait son job, il pouvait facilement se rendre compte que son taff lui bouffait pas mal de temps, même du temps libre. Alors là qu'il n'avait plus rien à faire, il se sentait beaucoup mieux. Il était à son bureau, observant ses collègues partir les uns après les autres. Il n'y avait presque plus personne dans la pièce de rédaction, hormis le jeune Duncan qui était lycéen mais aussi pigiste à ses heures perdues. Il lui jeta un oeil, l'observant ranger méticuleusement ses affaires. Cela fit sourire Jeremiah. Lui, n'a jamais été un pro du rangement, c'était plutôt le contraire. Pourtant il clamait à celui qui voulait bien l'entendre que c'était plutôt un bordel organisé. Et puis il arrivait toujours à retrouver les papiers qu'il cherchait. C'était le plus important non? "Tu peux y aller Duncan, ton rangement attendra demain". Le garçon l'observa, semblant un peu confus. "D'accord. A demain Jer'". Jeremiah lui fit un signe de tête laissant l'adolescent prendre son sac et quitter les lieux. Le journaliste se reposa ensuite sur son siège. Il observa son bureau. Il y avait quelques papiers devant lui. C'était des notes pour son prochain article. Il soupira. Il l'avait quasiment terminé. Il allait le prendre en main quand son téléphone qui était posé sur son bureau s'alluma et émit une petite sonnerie. Jeremiah se redressa et le prit en main. Il toucha l'écran tactile et aperçu le message de Wyatt. Il fit parcourir ses doigts sur l'écran, répondant à son meilleur ami. Puis il reposa le téléphone. Il prit ses notes et les rangea dans un casier, fermé par une clef. Pourquoi fermer le tiroir? Par habitude. Et puis il n'avait pas envie qu'on lise ses articles avant qu'ils ne soient publiés. Il se leva de sa chaise, mit son portable dans la poche de la veste en cuir qu'il venait de mettre sur lui. Une fois prêt, il éteignit sa lampe de bureau puis il quitta les lieux.
Tout en se dirigeant vers sa voiture, une Mustang de 1967, il se demanda si son meilleur ami avait un truc à lui dire. D'ordinaire c'était plutôt le journaliste qui l'appelait pour qu'ils puissent se voir. Jeremiah prit place derrière le volant de sa voiture. Il mit en marche cette dernière, jetant un œil sur le rétroviseur. Cela faisait quelques temps à présent qu'il enquêtait sur son ami d'enfance. Wyatt avait été emprisonné pour un crime qu'il n'avait pas commit. Jer' en était sûr à 100%. Il savait son meilleur ami incapable de faire une chose pareille à la femme qu'il aime. Il connaissait Isabel. Il avait vu Wyatt avec elle. Et ces deux là, s'aimaient alors jamais il n'aurait pu lui faire le moindre mal. Le journaliste en était convaincu. Et c'est pour cette raison qu'il menait sa propre enquête en dehors de ses heures de travail. Mais Jeremiah ne l'avait pas dit à son ami. Peut-être ne voudrait-il pas qu'il mette son nez dans ses affaires, ou peut-être voulait-il mettre un trait sur son passé. Mais pour le journaliste, la vérité devait éclater, maintenant ou plus tard. C'était une question d'honneur. Empruntant un chemin qu'il connaissait bien à présent, il roula sans aller trop vite. Les dernières infos qu'il avait obtenu en enquêtant, étaient un peu étrange...Il n'était pas à négliger un crime commit par un "mutant", un être comme lui. Toutefois ces dernières informations devaient être prises avec précaution. Depuis le temps, il avait apprit à ne plus s'emballer sur un indice, qui au final se révélait totalement inexacte. Et puis, il avait aussi comprit que ce crime avait été commit ou commandité par quelque chose de très important. Et qu'il fallait enquêter avec attention. Il arriva quelques minutes plus tard au sommeil du mont Carlisle. Là, où ils se retrouvaient souvent quand ils étaient gosses. Il gara sa voiture à quelques mètres de son ami. Sa silhouette de ce dernier se dessina sur l'horizon grace aux phares de la voiture. Jeremiah coupa le contact. Il observa Wyatt avant de s'emparer de son parka qui était à l'arrière de sa voiture. Il descendit et s'approcha de son ami tout en disant: "Laisse m'en un peu." Il parlait bien sûr de la bouteille que Wyatt tenait en main. Il prit place à ses côtés tout en lui tendant son parka et en prenant la bouteille en échange. Il observa l'étiquette. "T'es là depuis longtemps?". Sans attendre il but une gorgée de la bouteille. Puis il la repassa à son meilleur ami.
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Dim 16 Jan 2011 - 8:47
Jeremiah arriva au volant de sa vieille Mustang de 1967, elle avait de l'allure, l'une de ces gueules en ferrailles qui retient l'attention et qu'on porte comme un trophée à l'image du vin qui se bonifie. Ses phares m'aveuglèrent un instant et je détournais le regard avant qu'il ne coupe le contact et vint s'assoir près de moi. Les températures glaciales, plus douces ici, ne semblait pas vraiment nous gêner ou peut-être étions nous habitués à cela, ce qui ne serait pas le cas d'une personne ayant vécut en Californie par exemple. Je me mis à jalouser mon meilleur ami, il devait probablement sortir d'une journée de travail ce qui me rappela que la seule chose que j'avais c'était mon nom dans une boîte d'intérim et que les missions pour lesquelles on m'envoyais ne duraient jamais longtemps et qu'aucune entreprise pour laquelle j'avais travaillé ne m'avait proposé un contrat, peut-être par manque d'entrain, mais comment en avoir lorsqu'il s'agit de récurer les toilettes du King Burger... il n'y a pas de sous-métier mais quand même, certains sont plus répugnants que d'autres...
Jeremiah me tendis sa parka, la saisissant pour la lui tenir, je refusais poliment. En échange il avait saisit la bouteille et enfilé une gorgée en habitué, sans que l'alcool ne le fit grimacer, et observa pendant un instant l'étiquette. « C'est juste une vodka bon marché. » Me permettais-je de justifier dans un demi-sourire. Tout alcool était bon à prendre, et si le but est de se saouler autant économiser un peu, mon objectif n'était pas de déguster mais de me réchauffer un peu et de profiter des bienfaits liés à la prise du liquide. "T'es là depuis longtemps?", me demanda t-il, je hochais de la tête pour répondre que non puis fis une moue significative, en réalité je n'en savais rien et j'étais perdu en ce qui concerne la notion du temps... je rattrapais la bouteille et laissais l'alcool doucement me réchauffer l'œsophage non sans grimacer mais avec l'éternel air blasé dont je ne pouvais me défaire. Cela faisait combien de temps, un mois qu'on ne s'était pas vus déjà ? « Eh mec, bonne année au fait. » Dis-je dans un rictus. Cette annonce aussi normale que ce fut me parut drôle, comme si ma vie était normale... nous n'avions pas passé le nouvel an ensemble pour la bonne raison que... que j'avais préféré ruminer dans mon coin et avais prétexté rester avec mes sœurs mais vu qu'il parlait avec la cadette; Hailey, il devait bien savoir que c'était faux. Je n'étais pas bavard mais je ressentais le besoin de meubler la conversation, je paraissais déjà négligeant en ayant du mal à me souvenir de notre passé commun alors autant lui montrer que je m'intéressais à lui... j'avais peur de le perdre, il était l'une des seules personnes à m'avoir rendu visite en prison, je lui devais bien ça. C'était un chouette type.
« Combien de filles ? » Demandais-je un sourire en coin. J'en profitais pour allumer une cigarette et regardais le ciel grisâtre et pâle en redoutant que la neige ne vint une nouvelle et énième fois s'abattre à Wellington, mais bonne nouvelle, ça voulait dire que les températures avaient remontées.
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Dim 16 Jan 2011 - 9:28
Cette Mustang appartenait au père du journaliste. Il l'avait récupéré à la mort de ce dernier, il y a quelques années. Elle avait dormi dans le garage afin que le jeune homme soit en âge de la conduire. Mais bon sang qu'est-ce qu'il avait eu envie de la piquer et de faire un tour en pleine nuit pendant que sa mère dormait. Il y avait songé pas mal de fois à vrai dire. Et d'ailleurs, sa mère avait du comprendre ces impressions, voilà pourquoi elle avait prit soin de cacher le trousseau de clefs. On pouvait appeler cela l'instinct d'une mère. Jeremiah l'adorait cette voiture, pas parce qu'elle faisait "cool", comme on le lui avait déjà dit. Mais parce que cette voiture, fleuron de l'industrie automobile américaine, était la première bagnole de son père. Il l'avait acheté un peu moins d'un an avant son mariage avec Lauren. Ils avaient prévu pourtant d'acheter un van, quelque chose d'utile, surtout qu'ils comptaient avoir des enfants et que cela aurait été plus utile mais non. Quand le père de Jeremiah avait vu ce bolide, il avait tout de suite remplit les papiers pour son obtention. Et maintenant c'est le fils qui s'en occupait. Connaissant un peu la mécanique grâce à son paternel, il savait en prendre soin et s'en occupait quand elle avait un petit souci. C'était le seul bien matériel dont le journaliste ne voulait pas se séparer. Assis à côté de son ami, il avala donc une gorgée du breuvage. Piquette ou non, une bouteille était toujours la bienvenue, surtout si elle était partagée avec un ami qui comptait beaucoup à nos yeux. Il jeta un œil à Wyatt. En lui refilant ce parka, Jeremiah s'attendait à ce que son pote l'enfile. Au lieu de cela, ce bêta le garda en main. Quoi? Depuis quand faisait-il des manières? Il n'avait qu'un coupe vent, ce qui ne devait pas lui tenir chaud. Et même si lui et Jer' avaient grandi et qu'ils s'étaient acclimatisés au temps, quand la fraicheur était là, elle était là. Et ce soir là, il ne faisait pas très chaud. En levant les yeux sur le ciel, il remarqua que ce dernier était chargé. Peut-être que la neige allait tomber... Il observa Wyatt boire à la bouteille. Puis à ces mots, il lui donna une tape sur l'épaule. "Bonne Année à toi". Jeremiah savait bien que son meilleur pote avait passé les fêtes seul. Il lui avait proposé à plusieurs reprises de venir avec lui, de gouter à nouveau à la bonne cuisine de sa mère mais le jeune homme avait toujours refusé. Il n'avait alors pas insisté, se disant que s'il avait envie de venir, il savait où le trouver. "Ma mère a demandé de tes nouvelles. Elle pensait que tu avais quitté la ville ou que tu n'osais pas venir accompagné". Il esquissa un sourire. Lauren avait toujours appréciait Wyatt. Et encore maintenant elle demandait souvent de ses nouvelles au journaliste. Jeremiah fouilla dans ses poches, il en retira un paquet de clope. Il tendit le paquet à son ami pour qu'il en prenne une, puis il fit de même. Il coinça le tube entre ses lèvres puis sortit ensuite son briquet et l'alluma. Il fit pareil avec celle de son ami. Il remit le briquet dans sa poche puis tira une bouffée, observant le paysage devant eux. La ville s'étendait à leurs pieds. Ici, Jer' avait parfois l'impression d'être sur le toit du monde. D'ici il pouvait observer toutes les lumières de la ville ainsi que certains axes routiers.
"Combien de filles? Pas assez à mon goût et trop collantes..." Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette. Ah les femmes...A croire que jamais il n'arrivera à les comprendre. Enfin en même temps ce n'est pas comme s'il essayait vraiment. Il était jeune et il n'avait aucune envie de quelque chose de sérieux. Il avait d'autres préoccupations en tête. "On passe une nuit avec elles et il faudra déjà leur mettre la bague au doigt." La cigarette coincée entre ses lèvres, il jeta un regard à Wyatt. "La parka c'est pour l'enfiler pas pour la garder dans tes mains..." Il sourit légèrement, taquinant son ami d'enfance. Puis il demanda, curieux: "Et toi? Quoi de neuf?" Il se demandait si ces recherches de taff se passaient bien ou s'il avait des vues sur une jolie fille. Ben quoi, il avait le droit de demander.
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Dim 16 Jan 2011 - 9:58
"Ma mère a demandé de tes nouvelles. Elle pensait que tu avais quitté la ville ou que tu n'osais pas venir accompagné". « Dis lui bonjour de ma part. » Répondis-je, impénétrable. Lauren m'appréciait, et j'avais du mal à m'y habituer, parce que je ne l'avais pas connu et parce que je ne savais pas comment je m'étais comporté dans le passé avec elle. L'un dans l'autre je l'appréciais et elle cuisinait plutôt bien, Jeremiah avait de la chance. La mienne était morte l'année dernière d'un cancer, de toute manière je ne la voyais jamais, elle habitait en France avec son nouveau mari. J'attrapais une cigarette et le laissait m'aider à l'allumer. Je ne m'extasiais pas sur le paysage, trop habitué à me morfondre et à en oublier les merveilles de la nature. "Combien de filles? Pas assez à mon goût et trop collantes..." Je ris, Jeremiah était un véritable Dom Juan, les filles étaient attirées par son air de bad boy désinvolte je suppose, dans mon cas c'était pareil sauf que je ne représentais pas le bad boy attirant mais le bad boy dont on s'éloigne parce qu'il n'inspire pas confiance, c'est comme ça, c'est la vie.
Je ne bronchais pas et en profitais pour enfiler la parka, ce contact me réchauffa et je bénissais Jeremiah d'avoir toujours ce dont on avait besoin; alcool, cigarettes... voilà pourquoi j'avais du me lier avec lui, parce qu'il me ressemblait et qu'il savait combler mes attentes. Sa curiosité prit le dessus et il me demanda ce qu'il y avait de neuf dans ma vie. « J'ai bossé le mois dernier... » Répondis-je en guise de réponse, ce qui signifiait que je ne faisais rien ce mois-ci et que je ne voulais pas m'étendre sur le sujet. « Ça n'a rien à avoir mais... tu sais ça t'arrive de voir une amie... enfin, de la voir plus qu'une amie ? » J'avais conscience de ne pas être clair dans mes propos mais je n'avais jamais su trouver les mots lorsqu'il s'agissait de parler de ce que je ressentais. « J'y ai pas mal pensé ces temps-ci... je suis un peu paumé en fait, je me dis que c'est peut-être une erreur, tu sais comment ça se termine ce genre d'histoires... » Je paraissais un peu sentimental, voir gamin, ça me rappelais même le genre de discussion qu'on avait au lycée, lors de nos premiers vrais coups de cœurs. Je me demandais si Jeremiah m'avait connu hésitant à cette époque... et je me demandais aussi s'il savait que ma vie sexuelle était réduite à néant depuis quelques temps. Je pris une bouffée de nicotine et ajoutais. « Eh mec te fous pas de moi... » Je ne savais ni ce qu'il allait me répondre ni ce qu'il allait penser mais je prévoyais une réaction, pour lui il fallait arrêter de se prendre la tête et je paraissais sûrement très touchant de ce petit discours mais ça pouvait bien le faire rire... néanmoins j'esquissais un sourire amusé par mes déclarations et le poussais d'un coup sur l'épaule, sourire aux lèvres.
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Dim 16 Jan 2011 - 11:02
La mère de Jeremiah avait toujours voulu avoir une grande famille. C'était probablement pour cette raison qu'elle voulait un van afin d'y mettre toute sa tribu. Lauren adorait les enfants et ce n'était pas pour rien qu'elle était devenue institutrice. Malheureusement avec son mari, elle n'avait eu que Jeremiah et encore elle avait eu du mal à tomber enceinte. Et puis le père du garçon était mort dans le crash de son hélicoptère lors d'une mission en Afrique. Jer' n'était encore qu'un gamin. Pourtant, malgré le temps, malgré les prétendants, Lauren ne s'était toujours pas remariée. Et maintenant en fait, elle comptait plus sur Jer' pour lui donner des petits enfants. Mais ce dernier n'était pas du tout pressé. A vrai dire, contrairement à sa mère, il avait une aversion pour les gamins. Enfin non, ce n'est pas vraiment cela. Il ne les détestait pas. Il ne savait tout simplement pas comment se comporter avec eux. Et puis leurs cris qui lui percer les tympans, non franchement...Ce n'était pas pour rien qu'il utilisait des capotes. Enfin il y avait les M.S.T mais pour lui, pire que ces dernières, c'étaient les gosses. Aux paroles de Wyatt, il acquiesça de la tête. Oui il pouvait compter sur lui pour lui passer un bonjour, même s'il allait essayer de le convaincre de venir manger un de ces quatre à la maison, comme quand ils le faisaient quand ils étaient adolescents. « Je lui dirais mais tu sais qu'elle préfère ce genre de chose de visu... » Toutefois le journaliste ne s'attarda pas sur ce sujet. Sachant que depuis quelques temps, il était réfractaire à toute sociabilisation. Jer' esquissa un sourire quand il parla de ses « conquêtes ». Oui il avait pas mal de succès. Son air nonchalant et son flegme attiraient les filles même si cela n'était pas son but. Les filles bien souvent ne s'attachaient qu'aux apparences. Oui, lui aussi. Mais Jer' n'attendait rien d'autre qu'une coucherie. Elles, elles voulaient souvent s'attacher. Alors que bon, il est trop jeune pour ce caser le gars. Tant pis si elles ne pouvaient pas comprendre. Jeremiah n'était pas un mauvais garçon, c'est juste qu'il ne cherchait pas la même chose que ces filles.
Il vit ensuite Wyatt mettre la parka. Et bien il était temps. Prévoyant le Jer'? Oui un peu. Enfin en même temps, en tant que journaliste, il était censé pouvoir partir de Wellington dès que son boulot, ses recherches le demandaient. Alors sa voiture était un refuge. Dans son coffre, il avait même un sac de couchage, un réchaud et tout le nécessaire pour camper. Il avait aussi des appareils photos, du linge de rechange, un nécessaire de toilette bref sa voiture était une seconde maison. Le garçon reporta son attention sur son meilleur ami quand celui ci lui parla d'une « amie ». Jeremiah l'observa, sentant un sourire sur le point de s'afficher sur ses lèvres. Pourtant il écouta attentivement son ami. Héhé, une amie cela veut dire qu'il n'est pas aussi associable avec les autres qu'il ne le croyait. C'était une bonne chose. Quand Wyatt termina son speech, il l'observa. A la tape de son meilleur ami, il ne pu s'empêcher de sourire. « Mais jme fou pas de toi, c'est cool au contraire! » Il tira sur sa cigarette. Ben oui cela veut dire que monsieur continue de vivre, même sans Isabel. C'était une bonne chose, sachant qu'il avait du mal à s'en remettre, encore aujourd'hui. « Je la connais cette fille? » Il se demandait s'il avait déjà croisé cette « amie » en question. Il prit la bouteille d'alcool et en avala une nouvelle gorgée avant de reprendre: « Pour en revenir à la conversation, je dirais que si tu la considères plus qu'une amie, c'est qu'effectivement elle représente plus que cela à tes yeux. » Jeremiah n'était pas le meilleur psychologue que la Terre ai porté, mais il savait parfois trouver les bons mots. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'il était journaliste. Il savait parler, s'exprimer sans artifices. Il allait droit au but. « Toutes les histoires sont différentes Wyatt, c'est pas parce qu'il t'es arrivé un sale truc, que cela va se reproduire...il faut que tu vives, que tu profites de chaque instant. Et je te dirais même FONCE! ». Jeremiah était redevenu sérieux. Il ne voulait pas que son meilleur ami vive dans le passé, ou ne fasse que survivre. Une vie se vivait, qu'il nous arrive de bons ou de mauvaises choses. C'était la vie. Et c'est peut être pour cette raison qu'on finissait par l'apprécier.
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Quelque part, je me sentais coupable. Aux yeux des autres, j'avais l'air de me remettre facilement du deuil d'Isabel et de ce principe, le fait même de ne pas me souvenir d'elle me gênais, comme si je ne respectais pas son souvenir... j'aurai aimé affirmer mon innocence et couler des jours paisible dans une quiétude absolue mais il en était autrement et ce n'était pas son décès qui me préoccupait le plus. J'aurai voulu être comme lui; Jeremiah s'entend, il ne réfléchissait pas, il agissait, il profitait de la vie, il avait un emploi, des femmes à la pelle et c'était tout, il jouissait du plein pouvoir de sa liberté. Je ne pouvais pas me permettre de faire un faux pas, ni même de déclencher une bagarre dans un bar. Je ne connaissais pas bien les modalités mais étant en liberté sous caution, il aurait mieux valut m'abstenir de chercher les ennuis.
« Je crois pas. » Répondis-je dans un murmure. J'avais rencontré Jaymee depuis moins de deux ans et disons que Jeremiah et moi ne nous voyons pas souvent et surtout moins en présence d'amis mais plus de femmes avec qui passer la nuit qu'autre chose. Je ne jugeais pas non plus utile de préciser son nom, peut-être voulais-je la déshumaniser, histoire de prendre cette histoire moins au sérieux et de rendre ce désir fictif. « Ouais je sais mais... je ne sais pas, quelque chose me bloque, il y a quelque chose qui me dérange. » Mon meilleur ami ne me jugeais jamais, il m'aidait à mettre de l'ordre dans mes pensées et à y voir plus clair, mais parler sans comprendre ce que l'on raconte est tout aussi difficile à décrypter pour la personne qui écoute et je ne voulais pas prendre la tête de Jeremiah, il devait penser que je me posais trop de questions. « Toutes les histoires sont différentes Wyatt, c'est pas parce qu'il t'es arrivé un sale truc, que cela va se reproduire...il faut que tu vives, que tu profites de chaque instant. Et je te dirais même FONCE! » Isabel... décidément, je ne pourrais jamais me défaire de son emprise, de son souvenir... je décidais de l'ignorer, j'étais déjà bien assez préoccupé comme ça. « Je sais pas vraiment, bien sûr qu'elle compte pour moi mais... tu vois les femmes ont tendance à s'attacher, imagine qu'on couche ensemble et que je me lasse d'elle, je perdrais non seulement ma copine mais plus important mon amie. Et puis je crois que c'est pas son truc les relations, elle est plutôt du genre... » Je mimais des mains un cercle puis un carré avant de me rendre compte que mes mimiques incompréhensibles ne devaient pas l'éclairer d'avantage. « Solitaire, seule, je ne sais même pas si elle a des amis... » Je levais les yeux au ciel, imaginant déjà qu'il répondrait que qui se ressemble s'assemble, je l'attendais au tournant, il avait beau trouver les mots il s'avérait que nous aimions beaucoup nous taquiner. « Je veux dire c'est pas un problème mais... je ne sais pas il y a un truc qui cloche et puis je l'ai jamais connue avec un type... peut-être qu'elle est lesbienne, c'est ça le problème. » Dis-je en m'allongeant sur le sol, croisant pendant un instant mes bras sur le sol avant d'apporter la cigarette à mes lèvres et de prendre une gorgée d'alcool en redressant momentanément la tête. « Ah les femmes, elles vont nous tuer je t'assure... » Ajoutais-je dans une bouffée que je dirigeais dans sa direction avant de m'amuser à former des O avec la fumée.
« Bon et toi avec Sara ? » Dis-je d'un air faussement détaché. Sara était la sœur d'Isabel et depuis que je lui avais avoué un crime que je n'étais pas sûr d'avoir commis, j'attendais les retombées de la "bombe" que j'avais lâché lors du gala de charité. Mon regard rivé sur le ciel, j'imaginais déjà que la jeune femme redoublait d'efforts pour dénicher une preuve de ma culpabilité, je soupirais derechef avec de nouveau le souvenir amère d'avoir été accusé à tort et emprisonné.
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Ce n'était pas Jeremiah qui allait le juger. Pas Wyatt. Avec d'autres, il ne se gênait pas, enfin plus ou moins. Il avait du tact mais il n'hésitait pas à dire la vérité en face. Quand quelque chose n'allait pas, il ne mettait pas des oeillères. Non ce n'était pas le genre du journaliste. Pourtant, avec Wyatt il n'agissait pas ainsi. Il n'avait jamais agi de cette façon. Entre amis, on ne se jugeait pas. Ils étaient amis mais différents et c'est peut-être pour cette raison qu'ils s'entendaient bien. Ils étaient complémentaires. Ils avaient chacun des qualités, des défauts. Wyatt avait toujours pu lui parler sans concession. Il savait que Jer' n'allait pas le juger. D'ailleurs, il ne l'avait pas fait quand on l'avait accusé d'avoir tué Isabel. Il savait qui était Wyatt, peut-être parfois même mieux que Matthews lui même. Wyatt avait changé ces dernières années. Jeremiah s'en était rendu compte. Il se demandait si cela avait un lien avec la pluie de météorites...Beaucoup de personnes avaient changé depuis cette épisode dramatique de la ville. Lui même était différent. Jer' reposa ses yeux marrons sur son ami. Comme il s'y attendait ce dernier éluda la question sur le prénom de la miss en question. C'était même étonnant qu'il ai posé cette question, sachant qu'il n'aurait pas de réponse. Il tira une nouvelle fois sur la clope, coincée entre ses lèvres. Il écouta son meilleur ami. Il expira doucement la fumée, observant ensuite le paysage devant lui. Cette situation, il ne l'avait jamais vécu. Peut-être parce qu'il évitait de se lier d'amitié avec des filles, histoire de ne pas compliquer les choses. Et puis il était davantage avec des mecs la plupart du temps, ce qui finalement ne le gênait pas. Il évitait les complications. « Oui, je vois très bien même. Mais peut-être aussi que cela se passera bien. Tu ne peux pas savoir avant d'essayer. » Ouaaahhh c'était profond cette réflexion. Le journaliste esquissa un fin sourire. Il se passa une main sur sa nuque, puis il fit tomber les cendres de sa cigarette qui menaçaient de tomber. Recoinçant la clope entre ses lèvres, il jeta un oeil à Wyatt qui était entrain de lui expliquer quelque chose avec ses mains, oui enfin il essayait en tout cas. Jeremiah fronça les sourcils aux paroles de son meilleur ami. On dirait que Wyatt avait trouvé son double. « Peut-être qu'elle se préserve pour toi, qu'elle veut t'offrir sa virginité. » Là, il ne pouvait s'empêcher de sourire. Non pas qu'il se moquait de Wyatt mais juste qu'il imaginait la situation. « Tu imagines? T'aurais plutôt intérêt à assurer dans ce cas. » Il donna un leger coup sur l'épaule de son ami. Il le regarda ensuite s'allonger sur la terre. Il prit ensuite la bouteille après que Wyatt ai bu une gorgée. Puis il resta un instant silencieux. « Si j'étais à ta place. Je lui laisserai quelques signes, histoire de voir si elle est réceptive ou pas. Si tu vois qu'elle accroche, tu pourras envisager une suite sans avoir à te faire de scénarios. » Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette, la finissant. Il écrasa le bout encore rouge sur la semelle de sa chaussure. Il jeta ensuite le mégot en contrebas. Tant pis pour l'écologie. La prochaine fois il emportera un cendrier portable. Il souffla, étirant un peu ses bras. Il sentait la fatigue pesait sur ses épaules. Aux mots de Wyatt, il acquiesça de la tête. « Et après on dit que ce sont les mecs qui sont compliqués. On est pas compliqué du tout, c'est plutôt elles qui ne comprennent rien. » Il but une nouvelle gorgée de la bouteille, la redonnant ensuite à son meilleur ami quand ce dernier lui parla de Sara. Ah celle-là. Moins il la voyait, mieux il se portait. Il soupira un peu avant de répondre. « Sara est têtue. Elle s'obstine. » Il jeta un oeil à Wyatt et ajouta: « Et ton coup d'éclat au gala de charité n'a pas arrangé les choses. Franchement à quoi tu t'attendais en lui disant ces mots? » Il savait bien que Wyatt avait dû etre agacé par les paroles de la journaliste. Mais il ne fallait surtout pas entrer dans son jeu et lui donnait, ne serait-ce qu'un prétexte à la blonde pour confirmer ses thèses. « C'est pas une fille méchante. Elle a juste pas comprit qu'elle se trompait. » Il côtoyait Sara quasiment tous les jours puisqu'ils bossaient pour le même journal et souvent sur les mêmes enquêtes. Elle était aussi, et cela faisait toute la différence, la sœur d'Isabel, fiancée défunte de Wyatt. Jeremiah pouvait imaginer sans mal ce que la miss pouvait ressentir à voir Matthews hors de prison alors qu'elle le pensait coupable du meurtre de sa sœur. Contrairement à Jer', elle cherchait par tous les moyens à obtenir des preuves de la culpabilité du garçon. Comme Jer' cherchait des preuves d'innocence. Ils étaient donc voués à se disputer sans arrêt, même si la jeune femme n'était pas au courant de son enquête sur Wyatt. Il n'empêche qu'elle savait qu'il était son meilleur ami et rien que pour cette raison, le journaliste se trouvait lui aussi sur le banc des personnes indésirables. En même temps, ce n'est pas ce qui allait l'empêcher de dormir, loin de là.
It's Wyatt J. Matthews
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Jeu 20 Jan 2011 - 7:59
« Oui, je vois très bien même. Mais peut-être aussi que cela se passera bien. Tu ne peux pas savoir avant d'essayer. » « Très... profond. » Je pouffais en tirant une bouffée de la cigarette, Jeremiah savait s'y prendre pour me parler, il me connaissait diplomatique, philosophe, à chercher toute chose cachée, à me poser un monceau de questions pour une seule et même chose quitte à déterrer des choses que je ne voulais pas voir dans le simple but d'avoir la confirmation que je suivais la bonne voie. J'étais un type très réfléchi, très posé et j'aimais peser le pour et le contre avant de me lancer, les déceptions m'avaient assagi. Je pensais d'avantage à ma vie plutôt qu'à la vivre, voilà mon plus grand défaut et en tant que meilleur ami d'un type comme Jeremiah, je comptais sur lui pour me booster de temps en temps, me pousser à faire des choses pour lesquelles j'hésite, m'aider dans ma réflexion, à penser plus légèrement, à ne pas me prendre la tête. « Peut-être qu'elle se préserve pour toi, qu'elle veut t'offrir sa virginité. Tu imagines? T'aurais plutôt intérêt à assurer dans ce cas. » « Ce que tu peux être con... » Dis-je avant de me relever un peu, soutenu par mes coudes et de lancer un regard rond à Jeremiah. « Sérieux tu crois que... non, non, n'importe quoi. » Je répondis à sa tape par une tape plus brutale mais amicale. « Et pour te répondre, je ne sus pas sûr qu'elle soit réceptive, elle n'a à la fois pas l'air de vouloir de grandes démonstrations mais donne plutôt l'impression qu'il lui faudrait un dessin pour comprendre. » Un souvenir me remonta alors et je décidais de lui en parler, il pourrait sûrement m'aider à poser ma réflexion. « Dis l'autre fois on s'est touchés... je sais ce que tu vas penser. On s'est effleurés la main pour être précis, plusieurs fois et à chaque fois elle a eut comme un moment de recul, ça veut dire quoi à ton avis ? Je sais que ça fait très ado' comme récit mais bon, je ne sais pas, je me pose des questions sur elle. » Articulais-je en riant, ça ne tournait pas vraiment rond chez cette fille et j'en avais conscience, mais le désir, ça ne se commande pas, autant que les questions qui amènent à des conclusions plus ou moins décisives.
Nous changeâmes alors de sujet lorsqu'il me répondit pour Sara, comme je m'y étais attendu et puis il fit mention de la bombe déposée le jour du gala de charité, je me pinçais les lèvres et me précipitais vers la bouteille pour goulument en boire une bonne quantité avant de d'étirer mes bras et d'écraser sous mes pieds le mégot, tant pis aussi pour l'environnement, dans les vies précédentes j'en avais assez donné ! « Quoi, elle a dit quelque chose ? » Bien entendu, j'en avais parlé à Jeremiah, je lui avais avoué avoir craqué sous pression et lui avoir servit la version qu'elle souhaitait à tout prix entendre. Je jurais dans un murmure. Pourtant elle n'avait pas fait de scandale et se faisait plutôt discrète depuis. « Sérieux, elle t'en a parlé ou c'est juste qu'elle travaille encore plus ? » Je soupçonnais Sara de chercher des informations pour me réexpédier en prison, après une rencontre impromptue, elle m'avait même craché à la figure : - Écoute, je ne sais pas ce que tu mijotes mais je le saurai. Je découvre toujours la vérité. Je surveillerai chacun de tes faits et gestes. Que ce soit derrière ton costume de poulet ou bien dans un bal de charité. Je saurai ce qu'il s'est passé et crois-moi, je saurai te pourrir la vie. J'avais confié mes soupçons à Jeremiah... « Pas une fille méchante ? Juste une connasse qui veut me voir finir mes jours en taule, tu comprends ça ? Elle a jamais crû que je pouvais être innocent, elle préfèrerait me voir mourir que vivant en prison. » Balançais-je, amère, me retrouvant dans une position assise dont les genoux dominaient ma vision. Je les encerclais de mes bras pour nicher ma tête sur mes jambes et fermais les yeux, ma pensée déformée par la rage que j'éprouvais, de cette situation, de Sara, de tout.
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Dim 23 Jan 2011 - 10:13
Aux paroles de Wyatt, Jeremiah esquissa un sourire. Ben oui, il pouvait faire des réflexions vraiment très profondes parfois. Et puis en même temps, il n'était pas psychologue donc il avait une bonne excuse si parfois ses mots étaient foireux. Comme ce soir là. En même temps, il voulait aider son meilleur ami mais lui même ne s'y connaissait pas trop en femmes. Sa principale activité avec les dames était de les mener jusqu'à la position horizontale. Donc ce n'est pas comme s'il était un expert vu que cela pour lui, n'allait jamais plus loin. Et c'était un choix. Les femmes étaient trop compliqués, autant passer du bon temps au lieu de se poser des questions. Malgré tout, il voudrait bien que son meilleur ami puisse trouver sa perle rare ou en tout cas une femme qui lui plait et qu'il lui fasse oublier ce passé qui le poursuivait. Le journaliste but une nouvelle gorgée de la bouteille. Cette dernière était presque vide. C'est que les deux garçons avaient une bonne descente ce soir, comme à chaque fois d'ailleurs qu'ils se voyaient. Il passa sa main sur sa bouche après avoir avalé une gorgée puis il reposa la bouteille près de Wyatt. Aux mots suivant de ce dernier, Jer' lui fit une grimace. Qui se ressemble, s'assemble non? Et il ne pu s'empêcher de rire à la remarque suivante de son meilleur ami. Il haussa les épaules. « Qui sait? Il n'y a pas que des filles de ptite vertu à Wellington. J'avais d'ailleurs fait un reportage sur une communauté mormone du sud, il y a un an». Il sourit à ce qu'il disait. Franchement, ce serait trop marrant si c'était le cas. Quoique non. Pas vraiment pour Wyatt qui avait déjà du mal avec les filles alors si en plus, elle accumulait les « tares » c'était plutôt mal barré. Il sentit ensuite la tape de son ami. « Et pour te répondre, je ne sus pas sûr qu'elle soit réceptive, elle n'a à la fois pas l'air de vouloir de grandes démonstrations mais donne plutôt l'impression qu'il lui faudrait un dessin pour comprendre. » Jeremiah jeta un oeil à Wyatt et répondit: « Ah ben tu vois, vous avez pas mal de points communs en fait...jplaisante. » Il soupira un peu, sachant que ses réflexions à deux balles n'allaient pas faire avancer le sujet présent. Il se passa une main sur la nuque. Mais malgré le fait qu'il chambrait son meilleur ami, cela n'empêchait pas le journaliste de penser réellement à la situation de ce dernier et de cette fille. Et plus Wyatt lui parlait et plus il se demandait si cette fille n'était pas elle aussi « spéciale .» Avec les recherches qu'il faisait, Jeremiah savait beaucoup de choses sur la pluie de météorites et de ses conséquences tant matérielles qu'immatérielles sur les personnes. Lui même était devenu différent, peut-être que cette fille était pareille...Et puis il savait aussi par expérience personnelle, que peu de personne révélaient leurs nouvelles identités génétiques. Parce que l'on pouvait se préparer à être jugé, traité comme un monstre. Voilà pourquoi même Jer' n'avait jamais dit à quiconque qu'il était différent. Ce n'est pas parce qu'il craignait la réaction des autres, il s'en fichait un peu, mais il voulait d'abord comprendre ce qui lui arrivait, comme ce qu'il arrivait à un bon nombre d'habitants de la ville depuis cette fameuse journée de 2007. « Dis l'autre fois on s'est touchés... je sais ce que tu vas penser. On s'est effleurés la main pour être précis, plusieurs fois et à chaque fois elle a eut comme un moment de recul, ça veut dire quoi à ton avis ? Je sais que ça fait très ado' comme récit mais bon, je ne sais pas, je me pose des questions sur elle. » Ce que venait de dire Wyatt confirmait un peu plus ses soupçons, quant à la nature de la jeune femme. Il avait rencontré quelques « mutants » avec des pouvoirs à la fois surprenant mais aussi carrément flippant. Cela pourrait expliquer certaines choses. Sinon pourquoi cette fille se comportait de cette façon? Le journaliste regarda son meilleur ami. A vrai dire, il ne savait pas s'il devait lui faire part de ses soupçons ou non. Jeremiah n'avait jamais parlé de modifications génétiques avec Wyatt et il ne voulait pas que cela commence ce soir là. Pourquoi? Parce que Jer' considérait que son ami n'était pas en « état » pour l'instant de connaître ce genre de révélation. En tout cas c'est ce que pensait le journaliste. Il sortit à nouveau son paquet de clopes et en piocha une. Il la coinça entre ses lèvres, l'allumant. Puis après une première bouffée « C'est étrange comme comportement en effet...est-ce que tu as tenté de lui parler? De lui dire que t'avais pas la peste, qu'elle pouvait même te serrer la main en toute confiance? » Autant qu'il pose carrement la question à l'intéressée. Si elle avait un problème, peut-être qu'elle se confierai à lui. Ou alors c'est qu'effectivement quelque chose ne tournait pas en rond.
Quand Wyatt parla de Sara, Jer' reporta son attention sur lui. Il ne voulait pas enfoncer son ami davantage avec ses paroles. Sara avait déjà fait un bon boulot. En même temps, le journaliste avait du mal à juger sa collègue. Ce n'était pas une position très simple à tenir. « Et bien en fait j'avais besoin d'une accréditation. Et elle a comprit que c'était pas pour le boulot...alors elle m'a dit de ne pas gaspiller mon temps. » Il tira sur sa cigarette puis il jeta un œil au paysage devant lui. Il faisait un peu plus froid qu'à son arrivée. Puis aux paroles de Wyatt, Jeremiah soupira un peu. « Je comprends même tout à fait. Mais Isabel était sa sœur. Tu veux qu'elle agisse comment? Elle veut connaître le coupable. Elle veut savoir qui a tué sa sœur. Tu ne ferais pas pareil à sa place? Je crois que personnellement, ce serait une bonne raison de vivre tu ne penses pas? Elle est aveuglée par la tristesse. Laisse-la fouiner si cela peut lui faire du bien... » Il regarda Wyatt dans les yeux et ajouta avec sérieux. « Je crois en toi Wyatt. Je sais que t'as rien fait. C'est pour cela que j'enquête sur ce qui s'est passé. » Et voilà, cela devait bien sortir à un moment ou à un autre. C'était la première fois que Jer avouait à son ami qu'il faisait des recherches sur la mort de sa fiancée. Il ne savait pas comment aller le prendre Wyatt mais ce dernier devait savoir que Jer' n'était en aucun cas son ennemi et que si l'on pouvait prouver son innocence une fois pour toute, il fallait le faire.
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Mar 25 Jan 2011 - 6:48
La bouteille quasi-vide, je dévisageais Jeremiah avec amusement, nous avions une bonne descente et l'assumions parfaitement. Cela dit, il m'arrivait de penser que je me plongeais bien facilement dans l'alcool en cas de problème, mais cela ne m'avait jamais conduis à l'alcoolisme ni même à une faible dépendance, cela était tout simplement un exécutoire éphémère à ma peine, une peine qui me rongeait les os à mesure que les jours passaient, semblables et mornes, à l'image qu'était ma vie actuelle, à l'image que j'étais, tristement. Parler de femmes avec mon meilleur ami me donna l'impression qu'il existait un faible espoir de s'en sortir et de vivre, tomber amoureux ou même fonder une famille et bien que cette perspective m'effrayait dans un sens, elle me confortait dans l'idée que ce passage à vide ne perdurerait pas dans le temps et qu'un jour peut-être, finirais-je par voir la vie comme mon ami, sans me soucier du lendemain et en profitant tout bonnement de ce que j'aimais. « Ah ben tu vois, vous avez pas mal de points communs en fait...jplaisante. » Je levais les yeux au ciel, tout de même amusé de sa réflexion. Ainsi il n'était pas le seul à remarquer mon comportement isolé ou même mes attitudes parfois asociales. Mais je ne lui en voulais pas, après tout, il ne me jugeait pas et continuait d'être mon ami bien que je ne présentât hélas pas les qualités nécessaires pour l'être ni même la conversation aussi avisée que celui-ci en matière de femme et de conseil pour celles-ci. Néanmoins il ne me parlait jamais de femme comme telle mais juste de distraction, lui ne se souciait pas du lendemain, les femmes n'étaient pour lui qu'une source de plaisir et à la fois d'agacement, si bien qu'il ne prenait jamais la peine de les rappeler ni même de leur donner ne serait-ce qu'un faible espoir. « C'est étrange comme comportement en effet...est-ce que tu as tenté de lui parler? De lui dire que t'avais pas la peste, qu'elle pouvait même te serrer la main en toute confiance? » Je trouvais ses paroles ridicules... à l'image de la situation. Comment pouvais-je dire à la femme qui me plaisait qu'elle ne devait pas s'inquiéter sur le fait de pouvoir me tenir la main ? Qu'elle devait me faire confiance ? Ces paroles n'étaient-elles pas un peu poussées en raison de la situation ? Je me mis à rire. En effet la conclusion lesbienne ne fonctionnait plus, être lesbienne ne signifiait pas forcément avoir une aversion pour les hommes et si le fait même de toucher un homme était impossible, que pouvais-je en déduire ? Que mon odeur lui déplaisait ainsi que la texture de ma peau ?
« Je comprends même tout à fait. Mais Isabel était sa sœur. Tu veux qu'elle agisse comment? Elle veut connaître le coupable. Elle veut savoir qui a tué sa sœur. Tu ne ferais pas pareil à sa place? Je crois que personnellement, ce serait une bonne raison de vivre tu ne penses pas? Elle est aveuglée par la tristesse. Laisse-la fouiner si cela peut lui faire du bien... » « Je ne sais pas, pas comme ça en tout cas... » Je me sentis bête, il avait entièrement raison mais je ne voulais pas l'admettre, je n'avais jamais été doué pour reconnaître mes torts. Une bonne raison de vivre que de lutter pour clamer mon innocence, était-ce tellement ce qu'il me suggérait ? Je levais une fois de plus les yeux au ciel, lui et ses idées... je me rallongeais sur l'herbe et fermais les yeux, attendant sagement que le temps passe et qui sait, pitoyablement une parole réconfortante... mais je n'oserai jamais le lui dire. Je me relevais, m'ennuyant rapidement de cette position et croisais le regard franc de mon meilleur et vraisemblablement seul véritable ami. « Je crois en toi Wyatt. Je sais que t'as rien fait. C'est pour cela que j'enquête sur ce qui s'est passé.» Pardon ? Il faisait quoi ? Cette idée me rendis heureux, heureux mais coupable. Pourquoi lui faire perdre son temps à trouver des preuves inexistantes ? La police n'avait rien trouvé, rien, rien absolument rien que ma présence avec son corps et mes mains baignant dans son sang, le regard perdu et comme... comme déjà condamné à l'arrivée de la police. « Tu ne devrais pas. Si la police n'a rien trouvé, tu ne trouveras rien. Perds pas ton temps. » Articulais-je déçu de devoir lui demander d'arrêter. En même temps, pourquoi l'autoriser à mener sa propre enquête, d'une part, il n'arrondirait pas ses fins de mois et ensuite il n'en serait que plus déçu de découvrir que ses recherches n'avaient abouties à rien... depuis combien de temps enquêtait-il sur moi ? Je me sentais observé tout à coup... « Depuis combien de temps... combien de temps tu... tu fais ça ? » Angoissé, je ne trouvais pas d'autre réflexe que de me jeter sur le paquet de cigarette pour en prendre une nouvelle que j'allumais après avoir échappé un frisson dû au froid. Tirant une bouffée et en espérant probablement que celle-ci effacerait ma peine, je fus agacé de voir que je n'en tirais aucune satisfaction, pire que le goût semblait s'être atténué.
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Jeu 27 Jan 2011 - 9:04
Spoiler:
hj: T'as double posté mon chou xD
Ça pour une bonne descente, ils avaient une bonne descente. Mais après tout comme le notifiait si bien Wyatt, ce n'est pas parce qu'ils avaient vidé la bouteille, enfin presque, qu'ils étaient des alcooliques. Jeremiah aimait bien boire de temps en temps mais ce n'était pas une habitude. Il n'était pas du genre à se lever et à tendre la main vers la première bouteille à sa portée. Pour la journaliste, c'était un plaisir, mais ce n'était pas pour autant qu'il buvait tout les jours. Non lui, il serait plutôt accro à son café bien corsé et à sa clope matinale. Là oui on pouvait vraiment parlé d'addiction. Et cela, il l'assumait parfaitement. Mais ce n'est pas pour autant qu'il allait arrêter ou même diminuer. C'était une façon pour le journaliste de supporter parfois le stress, celui du boulot, des questions en attente, ou des interrogations quant à son « pouvoir » à son éventuelle évolution. A vrai dire, il se demandait parfois s'il pouvait évoluer différemment, s'il pourrait être un danger pour lui même et pour les autres. Pour l'instant, il était bien fun mais si jamais il évoluait, cela pourrait être bien moins marrant. Jusqu'à présent, il avait fait en sorte que personne ne découvre qu'il avait un don. Il ne l'utilisait jamais en présence de quelqu'un. Il le faisait quand il était toujours seul, chez lui ou au bureau, vérifiant bien qu'il était seul et qu'il ne risquait donc pas de faire fuir quelqu'un. Malgré tout, cela ne l'empêchait pas de se faire des amis, en tout cas d'être en tout cas, bien plus sociable que son meilleur ami. Ce dernier, bien que loin de l'image de Serial Killer, il pouvait être un gars cool, à la verve facile. Sauf que ces derniers temps, il avait un peu trop tendance à mettre des barrières entre lui et les autres. Et même si parfois il n'en mettait pas, il avait une attitude qui laissait les gens perplexes. Peut-être que lui même s'il n'avait pas connu Wyatt alors qu'ils étaient gosses, se serait sûrement dit que ce type ne tournait pas rond. Mais il savait qu'avant, Wyatt était un gars beaucoup plus ouvert, plus facile. Mais en même temps, avec son passé, Jeremiah savait que cela pouvait changer un homme et c'est ce qui s'était passé. Alors au lieu de le juger comme le faisait pas mal de gens, il tentait à sa façon de le soutenir dans ce qu'il vivait, lui donnant quelques conseils quand il le pouvait. Parce que oui, comme pouvait le remarquer une nouvelle fois Wyatt, Jer n'avait vraiment rien d'un psychologue. Parfois il savait trouver les bons mots, mais les femmes restaient un mystère pour lui aussi. Il n'arrivait pas encore à les décrypter comme il l'aurait fait pour un texte de langue ancienne. Alors finalement il se trouvait mal placé pour lui donner le moindre conseil en matière de femmes. Malgré tout cela ne l'empêchait pas d'y aller de quelques remarques amusées, et je l'avoue, un peu idiotes. En même temps, on ne pouvait pas dire que la situation en elle même n'était pas ridicule. Parce qu'elle l'était. Wyatt et cette fille étaient un peu comme deux adolescents timides qui se tournaient autour sans réussir à s'avouer qu'il y avait une certaine attirance entre eux. Et apparemment cette fille ne semblait pas réceptive au charme de Matthews. Pourtant, lui même le trouvait mignon comme mec. Quoi, n'allait voir aucune remarque sexuelle dans cela, c'est juste une constatation. Alors il devrait plaire. Au moins que cette fille préfère vraiment les culottes aux boxer alors là pour son meilleur ami, il n'y avait plus aucun espoir de passage à l'horizontal.
La conversation changea de direction quand les deux garçons abordèrent le sujet de Sara. Cette collègue de Jer' était aussi journaliste, et anciennement sœur de la défunte fiancée de Wyatt. Voilà ce qu'on pouvait appeler une mauvaise accumulation de faits. Même si le journaliste soutiendrai son meilleur ami face à toute la ville, il n'en demeurait pas moins qu'il comprenait l'attitude de la jeune Hawkins. Toutefois Jer' voulait rassurer Wyatt. Il voulait bien lui faire comprendre, que même contre tous les autres, il sera là pour le défendre, quitte à mettre sa vie en danger pour faire éclater la vérité. D'ailleurs le journaliste lui avoua qu'il faisait des recherches sur lui, sur ce qui s'était passé, sur Isabel et leur relation. Il ne savait pas comment allait réagir Wyatt mais en même temps, il savait que peu importe ce que pourrait lui dire son meilleur ami, il n'allait pas arrêter ses investigations pour autant. « Tu ne devrais pas. Si la police n'a rien trouvé, tu ne trouveras rien. Perds pas ton temps. » Jeremiah s'attendait à ce genre de paroles. Malgré tout, il soupira un peu, mais gardant son regard sérieux et surtout déterminé, il répondit: « Hey mec, ça sert à rien de me dire d'arrêter. Tu sais que je ne le ferais pas. Tu devrais me connaître depuis le temps. Quand j'ai une idée en tête, je ne recule plus. » Il le regarda. Cela il en était hors de question. Il n'allait pas arrêter de chercher. Il savait qu'il était innocent et le savoir avec ce poids sur ses épaules l'énervait au plus haut point. Et surtout il savait que si la situation était inversée, Wyatt ferait pareil pour lui. C'était cela l'amitié non? « Et puis tu sais comme moi que la police parfois fait très mal son boulot. Pour être certain du résultat, mieux vaut faire les recherches soi même. » Ah cela, Wyatt devait savoir que la police à certains moments, même avec des preuves flagrantes ne serait pas capable de trouver un coupable, même avec une seule personne dans la pièce. Et puis surtout, il fallait savoir si la police avait un quelconque avantage à ce que le crime d'Isabel ne soit pas résolu. « Depuis combien de temps... combien de temps tu... tu fais ça ? » Jeremiah regarda son ami tirait une cigarette du paquet et l'allumer. Lui-même tira une bouffé. « Quelques semaines...pourquoi tu veux m'aider? » Peut-être que cela lui donnerai une bonne raison de se battre, au lieu de broyer du noir et d'enchainer les boulots sans vraiment chercher quelque chose qui puisse le passionner et le motiver à se lever le matin? C'est ce que pensait Jeremiah en tout cas.
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah Sam 29 Jan 2011 - 4:14
Il ne me suffisait qu'une photo pour remonter le temps, me tuer in utero dans le ventre de ma chère mère, lui infliger un traumatisme dont elle se remettrait un peu plus année après année. Ma vie était un tissu de mensonges dans lequel j'ajoutais de la matière, de quoi me perdre jusqu'à m'étouffer dans mes propres draps à l'image de l'enfant dont le cordon ombilical fini par s'enrouler autour de sa gorge, sans qu'il ne puisse rien faire, comme inévitable... cette pensée aussi morbide qu'elle soit me rendit soudainement heureux, euphorique et je ne doutais plus désormais de l'avenir, aucune femme ne compterait plus à mes yeux, ni la femme que j'aimais et que j'avais laissé pour lui sauver la vie, ni la jeune étudiante dont je m'étais épris, ni même la journaliste qui faisait de ma vie un enfer.
Mon meilleur ami était têtu mais sa ténacité payait, ça avait l'air de marcher pour lui. Dire que bêtement j'avais pensé que le chercheur de Livingscorp voulait réellement ma présence dans l'organisation. A quoi cela servait-il de me contacter, de me donner un entretien sans que j'eus envoyé de courrier au siège social pour finalement me laisser dans le plus grand des silences ? La vie était injuste, et même Jeremiah l'avait comprit, du haut sa vingtaine et de son air désinvolte. Sa cigarette aux lèvres et cette nonchalance dans le regard qui brisait des cœurs. Je l'enviais, je me mis à le jalouser au possible, imaginer même que je pourrais un jour prendre sa place et que sa mère serait la mienne... mais ces pensées m'écœurèrent. Jeremiah me demanda alors si j'eus envie de l'aider, je le regardais avec des yeux ronds comme si l'idée était des plus folles. « Pour quoi faire ? Tu sais tout ce qu'il y a savoir et même plus... », ajoutais-je en parlant du fait que je ne l'avais pas connu mais que lui si. Je n'avais jamais songé à lui avouer ma mutation génétique. En y pensant, je savais que je pouvais l'éviter, éviter d'être présent le jour du drame, mais cela n'était-il pas mieux en fin de compte ? J'avais le pouvoir de changer les choses, de me détruire, de me tuer... et je ne renoncerai pas à cette chose le moins du monde. « C'est inutile Jer', franchement arrête, tu ne trouveras rien, la police est certes incapable mais si elle n'a rien trouvé, toi non plus. » Plus futé que la police, mon ami ne trouverait certainement pas des preuves pour mon innocence. Tout m'accusait, même moi, je me demandais si je ne l'avais pas tuée... j'avais déjà tué... dans d'autres vies. Par accident, mais jamais je n'aurais tué une femme et cette histoire ne collait pas. Pourquoi aurais-je tué ma fiancée ? Le mariage et ce genre de choses, ce n'était pas mon truc, ça devait vraiment être sérieux, et même si elle m'avait trompé, je n'irais jamais jusque là... Je revoyais encore une de ces rares images, son corps entre mes mains, baignant dans son propre sang et moi à admirer son visage sans réagir, sans mot dire, le corps aussi inerte que le sien, mes bras formant un arc autour de sa taille comme pour la protéger ce que visiblement je n'avais pas réussi...
Je me levais, sentant un besoin de me dégourdir les jambes, son manteau me réchauffant doucement je me baissais, portant les mains sur mes genoux en prenant une respiration pour me calmer. J'étais néanmoins resté évasif devant sa présence, prétextant le choc, évitant le sujet, clamant une innocence dont je n'étais pas sûr... répétant inlassablement ce n'est pas moi... je ne l'ai pas tuée..., comment pouvait-il m'aider alors qu'il n'avait aucune carte en main ? Cette pensée m'énerva, saississant la bouteille vide, je la jetais avec toute la force dont j'étais capable contre un arbre ce qui la fit exploser en un millier de morceau qui retombèrent sur l'herbe. En proie à la fureur, je ris, d'un rire nerveux, agacé, triste... Je me tournais vers mon meilleur ami et dis. « Comment tu peux le savoir si je suis innocent hein ? A quoi bon ! Et si tu ne savais pas toute la vérité ? » Mes yeux étaient fous, perdus, froids et durs. J'avais conscience de m'énerver sur lui mais il fallait que ça sorte et je savais que j'allais regretter plus tard cet excès de colère. « Putain, t'as trouvé quelque chose ? Je vais répondre à ta place : non ! Tu n'as rien trouvé et tu ne trouveras rien, tu peux pas comprendre, arrête de chercher, je t'épargne tout ça, okay ? » Mon discours était quelque peu troublant et portait à croire que je lui faisais des aveux. Je me comprenais moi... et c'était le plus triste. Nous vivons dans un monde ou le but est de communiquer les uns les autres et la personne la plus apte à me comprendre n'était personne d'autre que moi-même... et jamais personne ne pourra prendre cette place, jamais un ami, jamais une femme, personne, personne ! Cette colère provoqua une chose dont je n'avais pas été sujet depuis très longtemps... des flashs, des images incessantes d'objets, de lieux, de personnes qui me firent tituber et tomber sur le sol, laissant un fin filet de sang couler de mon nez. Ely, encore Ely, Hailey, Kristen, ma mère... et soudain Isabel, un flash si rapide que je n'arrivais plus à me souvenir de son visage, la femme qui était morte en laissant derrière elle une autre vie brisée; la mienne. Je murmurais. « Isabel... »
It's Jeremiah A. Mason
Jer' ♣ "Nothing can ever be perfect"
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Tout ce qu'il avait dans la vie, Jeremiah s'était battu pour l'obtenir. Il avait puisé en lui pour trouver les ressources nécessaires de se lever le matin, d'avoir un but dans la vie. Il ne voulait pas laisser son destin entre les mains d'autres personnes. Il ne voulait pas qu'on lui dise ce qu'il avait à faire. Il était têtu et là, c'était une qualité plutôt qu'un défaut. Bien sûr comme tout le monde, il avait déjà fait des erreurs. Il allait en refaire, mais ces erreurs lui apprenaient à avancer. Il ne restait pas en retrait à s'apitoyer sur son sort. Pourtant, comme tout le monde, il avait eu des coups durs. Notamment la mort de son père, alors qu'il avait à peine cinq ans. Il avait grandi sans réelle présence paternelle même si John, le meilleur ami de son père était là pour lui, il n'était tout simplement pas son père. Mais au lieu de pleurer sur ce qu'il n'avait plus. Il profitait de sa famille, de sa mère, de ses amis. Il profitait de la vie qui était encore en lui.
Parfois il voudrait bien que son meilleur ami agisse un peu comme lui. Quand il le regardait parfois il avait l'impression que Wyatt portait toute la misère du monde sur ses épaules. Il savait bien qu'il avait connu une tragédie mais il devait tenter d'aller de l'avant. Il devait arrêter de faire attention à ce que les gens pouvaient dire sur lui. Il devait vivre, peu importe les autres. Mais Wyatt avait du mal. Et c'est un peu pour cette raison qu'il avait décidé de s'occuper de son « affaire », de tenter de trouver des preuves qui pourraient disculper son meilleur ami et lui permettre ainsi de vivre enfin une vie normale. Mais Wyatt n'y mettait aucune bonne volonté. Voilà pourquoi il ne lui avait rien dit, quant à ses recherches, jusqu'à maintenant. Il était resté discret. Mais ce soir là, le jeune homme avait eu envie de se confier, de dire à son ami ce qu'il avait sur le cœur. Il n'était pas détective, il n'était pas flic, il n'était pas procureur, avocat ou autre, non. Il était juste journaliste. Et il espérait qu'avec ses laisser-passer, il pourrait faire des recherches sans être trop ennuyé avec les autorisations en tout genre. « Pour quoi faire ? Tu sais tout ce qu'il y a savoir et même plus... » Non justement il ne savait pas tout. Il y avait aussi de nombreuses zones d'ombre. Même lui, ne se souvenait pas de tout. La partie civil en avait conclu à une amnésie partielle dû au traumatisme. Jeremiah voulait savoir ce qui s'était passé les heures avant le drame. Il voulait retracer l'emploi du temps d'Isabel avant son assassinat. Et il savait que Wyatt même, ne pourrait pas l'aider. « C'est inutile Jer', franchement arrête, tu ne trouveras rien, la police est certes incapable mais si elle n'a rien trouvé, toi non plus. » Là Wyatt commençait sérieusement à lui taper sur le système. Peut-être que les preuves l'accusaient et d'ailleurs c'était pour cette raison qu'il avait été incarcéré mais justement, il devait se battre et prouver qu'il n'en était rien. Que la police et les juges avaient condamné un innocent. Jeremiah soupira. Il recoinça sa cigarette entre ses lèvres puis il fuma tranquillement quelques secondes sans répondre à son ami. Il savait que lorsque Wyatt était ainsi, borné, il ne servait à rien de tenter de lui parler. Ils avaient un peu le même caractère et probablement que lui réagirait de la même façon. Enfin non. Jeremiah serait plutôt rassuré de savoir que quelqu'un fouillait pour prouver son innocence. Et mieux, il l'aiderai même à trouver des preuves. Au lieu de cela, Wyatt était entrain de s'énerver tout seul, encore une fois. Jer' fronça les sourcils. Il observa son meilleur ami au moment où ce dernier se relevait. Il semblait furieux. Mais cela ne surprit pas une seconde le journaliste qui resta impassible. Il le regarda envoyer la bouteille vide contre un arbre. Il restait un peu d'alcool dedans, dommage... Il leva les yeux sur Wyatt qui avait reprit la parole. « Comment tu peux le savoir si je suis innocent hein ? A quoi bon ! Et si tu ne savais pas toute la vérité ? » Comment il pouvait le savoir? A vrai dire il ne savait pas. Il connaissait juste Wyatt et il avait l'intime conviction qu'il était innocent. Voilà pourquoi il faisait ses recherches. Voilà pourquoi il se mettait à dos un bon nombre de personnes. Parce qu'il croyait en Matthews. Mais apparemment même lui ne croyait pas en son innocence. « Putain, t'as trouvé quelque chose ? Je vais répondre à ta place : non ! Tu n'as rien trouvé et tu ne trouveras rien, tu peux pas comprendre, arrête de chercher, je t'épargne tout ça, okay ? » Là, il poussait le bouchon un peu trop loin. Jeremiah était un gars gentil mais il ne fallait pas abuser non plus. Il pensait savoir faire mieux son boulot que lui ou quoi? Le journaliste finit par se relever. Il était à quelques centimètres de Wyatt nullement intimidé par la crise qu'il avait à l'instant. « Ecoute Wyatt, je sais faire mon boulot alors laisse moi faire. Et arrête avec cette putain de mentalité. Comment veux-tu que les gens croient en ton innocence si même toi tu n'y crois pas?! Arrête bordel. Au lieu de t'apitoyer sur ton sort, d'aller de petit boulot en petit boulot, reprends ta vie en main merde! Pense à Isabel, pense à son assassin qui court encore. Pense à tes sœurs qui croient encore en toi... » Jeremiah en avait un peu marre de ses discours défaitistes. Il voulait être là pour lui mais il était aussi là pour lui faire comprendre qu'il n'adoptait pas la bonne mentalité. Il devait décider de reprendre sa vie en main, d'avoir un but, et d'avancer droit vers lui. Parce que malgré ce qu'il pensait, il n'était pas seul. Jeremiah avait ses yeux rivés sur la silhouette de son meilleur ami quand il vit que ce dernier ne semblait pas aller bien. « Wyatt? » Il fronça les sourcils quand il vit ce dernier se tenir la tête et tomber sur le sol. Alors qu'il murmurait le prénom de sa fiancée, Jeremiah le vit fermer les yeux et tombait dans l'inconscience. Le journaliste posa un genoux par terre. Il prit son poul puis il soupira. « Ce soir, tu vas jouer les cons jusqu'au bout... » Il regarda son ami quelques secondes puis il finit par le mener jusqu'à sa voiture, l'emmenant chez lui.
It's Wyatt J. Matthews
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« Ecoute Wyatt, je sais faire mon boulot alors laisse moi faire. Et arrête avec cette putain de mentalité. Comment veux-tu que les gens croient en ton innocence si même toi tu n'y crois pas?! Arrête bordel. Au lieu de t'apitoyer sur ton sort, d'aller de petit boulot en petit boulot, reprends ta vie en main merde! Pense à Isabel, pense à son assassin qui court encore. Pense à tes sœurs qui croient encore en toi... » « Si tu crois que c'est facile... je suis sous caution, l'intérim c'est tout ce que je peux avoir petit con... » Répondis-je avant de sombrer. Je ne l'avais pas insulté pour être désagréable, j'avais même ajouté cette désignation dans un sourire à mesure que le sol vacillait et que je me retrouvais, tête dans l'herbe avant de voir le sol défiler sous mes yeux à mesure qu'il me trainait dans la voiture. Ma tête incontrôlable pencha en arrière et je m'endormis. Je ne me souvins pas que la voiture eut démarré ni que Jeremiah m'avait conduit jusqu'à chez lui. La seule chose que je me rappelais c'est ce retour brutal à la réalité. Des lumières aveuglantes, un froid à vous geler les orteils et puis plus rien. Le sang avait séché mais perlait toujours jusqu'à mes lèvres dans ce goût infect et redoutable que je détestais tant. Il me sembla dormir assez longtemps, quelques heures, laissant à mon crâne le loisir de se reposer et de calmer ses ardeurs. Je rêvais alors; d'Ely, la femme que j'aimais et la voix d'Isabel, sans jamais voir son visage, me ramenant toujours au moment douloureux ou le corps de cette femme gisait dans mes bras, de mes yeux secs et immobiles, des traces de larmes sur mes joues et de ce regard si inconnu qui m'avait habité. Le choc m'avait fait perdre connaissance, je possédais une amnésie partielle qui m'empêcha de découvrir la vérité, de me rappeler ne serait-ce que d'un seul élément, de découvrir mon innocence ou ma culpabilité...
Je me réveillais en sursaut, agrippant le drap qui me recouvrait comme si je sautais à la gorge d'un agresseur. J'eus des vertiges et me redressais, ouvrant progressivement les yeux dans l'obscurité avoisinante. Il me fallut quelques minutes avant de réaliser ou je me trouvais, je me souvins alors être tombé et m'être endormi dans la voiture de mon meilleur ami, ces souvenirs récents me parurent très lointains. Jeremiah était le meilleur ami que je puise avoir et aucune réalité ne m'avait apporté un pareil soutient, il me donnait envie de rester et de me battre, mais peut-être n'avais-je aucune envie de lutter contre la mort, peut-être avais-je tout bonnement peur de l'inconnu, peur d'avoir une véritable raison de rester et d'aimer la vie. J'appelais mon ami, l'unique, le seul. J'ignorais si il était dans la pièce, si il avait guetté mon réveil mais savais qu'il s'était inquiété pour moi. Je fus alerté par sa respiration et pris la peine de parler d'une voix rauque et mal réveillée. « Merci mec. Je suis désolé, je ne sais pas du tout ce qui s'est passé je... je ne sais pas. » Je me sentis coupable. « Je hum... j'apprécie ce que tu fais pour moi c'est juste... juste que je pense que tu ne trouveras pas grand chose. » Dis-je en baissant la tête dans une obscurité qui ne laissait rien entrevoir.
J'avais la bouche pâteuse, semblable à un lendemain de soirée. Je ris de soulagement, c'était derrière moi, j'étais au chaud et en présence d'un ami qui visiblement était capable de tout, enquêter pour sauver mon honneur mais également me traîner chez lui après avoir eu un de ces délires insupportables. Je voulais tout bonnement oublier ça, oublier tout et me concentrer sur le présent, Ely, Isabel et le passé derrière moi, me laissant de faibles et douloureuses réminiscences d'un passé torturé, abjecte au goût profondément infect et brûlant. Peut-être n'accepterait-il pas ce changement brutal de sujet, mais je me permis d'orienter la discussion vers quelque chose qui n'impliquerait ni plus ni moins que des réponses claires et banales. « J'ai un plan pour la fille. J'ai entendu parler d'une fête, un genre de fête étudiante... cette fille en est, elle sera peut-être contente de revoir ses amis si elle en a... Jer'... j'ai une idée absolument délirante... et si tu venais avec nous ? C'est à Store Lane dans quelques jours, je ne sais plus quand, ça te dirais ? Allez s'il te plait, elle sera là. » Dis-je comme si le fait de voir la femme que j'appréciais l'inciterait à venir, peut-être était-il curieux et se demandait quel genre de fille j'allais lui montrer. « C'est pas le genre allumeuse mais super belle. Un peu hautaine quand on la connait pas... mais adorable. » J'espérais qu'il se laisse avoir par ce subterfuge peu subtile mais qui détournerait aisément la conversation, Jeremiah comprendrait peut-être le message...
It's Jeremiah A. Mason
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« Petit con » A croire que Wyatt se fichait vraiment de Jeremiah. Ce dernier l'observa plonger dans les songes. Il ne prenait pas du tout mal cette impolitesse. C'était amical entre eux. Un genou par terre, il observa son meilleur ami. C'était la première fois qu'il le voyait faire une « crise » de cette sorte. Le jeune garçon mit cela sur le fait de la fatigue et du stress. Il soupira puis il balança sa cigarette tout en tirant Wyatt par les épaules. « ..ton état d'esprit aussi est sous caution? » Il soupira puis après une flexion, il parvint à hisser Matthews sur son épaule. Il comprenait que ce dernier puisse se sentir mal mais pour Jer' il était grand temps à présent qu'il réagisse, qu'il prenne son destin en main. Il n'avait pas envie de le voir bousiller sa vie alors qu'il pouvait encore faire de grandes choses. Jeremiah avança jusqu'à sa Mustang, toujours garée à quelques pas d'eux. Il installa correctement Wyatt sur le siège passager, lui mettant même la ceinture de sécurité. Puis il fit le tour du véhicule et ouvrit la portière avant de se mettre derrière le volant. Il jeta un œil à Wyatt, se demandant s'il avait souvent ce genre de crise. Puis il finit par mettre le contact. Bon il avait un peu bu pour reprendre le volant et espérait ne pas croiser une patrouille de police sur son chemin. Il était encore lucide pour conduire mais pas pour souffler dans un alcootest qui serait positif. Jeremiah fit donc attention et conduisit avec prudence. Les rues étaient désertes et il en profita pour aller un peu plus vite. Il jetait parfois quelques regards à Wyatt qui dormait toujours. Il n'avait pas l'intention d'oublier leur conversation. Jer' pouvait être têtu quand il le voulait. Il n'allait pas lâcher le morceau si facilement, surtout après leurs précédents échanges verbaux. Il reporta son attention sur la route qui défilait devant lui avant de prendre une artère principale menant au cœur de Wellington. Il se gara ensuite devant son immeuble de style ancien, avec des briques rouges en revêtement mural. C'était un ancien bâtiment administratif avec de très grandes fenêtres, reconverti depuis quelques années en loft et en appartement. Le journaliste arriva à monter son ami jusqu'à son appartement. Il l'installa ensuite dans le lit de la chambre d'amis. Il lui enleva la parka et ses godasses avant de le laisser dormir et rattraper son retard de sommeil, qui devait être conséquent à voir les cernes sous les yeux de son meilleur ami.
Il éteignit la lumière mais laissa la porte entrouverte. Il soupira. Il avait bien besoin d'une clope. Il revint dans le salon à la recherche de son paquet de cigarettes. Il le trouva dans la poche de son blouson. Il le prit en main et en sortit un tube avant de reposer le paquet sur le bureau plus loin. Bureau où il travaillait pour ses articles et où des tas de feuilles trainaient encore. Il fuma sa cigarette puis il alla prendre une douche. Il travailla ensuite sur un article qu'on lui avait donné. Demain, était samedi et il n'avait pas l'intention d'aller au journal. Mais là, il n'avait pas sommeil alors il préférait employer son temps de façon constructive. Ce n'est que trois heures plus tard qu'il s'accorda une pause. Il se dirigea vers la cuisine où il se fit une tasse de café. Il jeta un œil dans les placards mais comme il s'y attendait ces derniers étaient presque vide. Le journaliste avait oublié de passer à la supérette. Il se contenta de prendre une pomme dans la corbeille de fruits. Il entendit ensuite des bruits venant de la chambre de Wyatt. Il s'y dirigea et arriva au moment où le garçon se réveillait. Il l'observa, restant près de la porte. « Merci mec. Je suis désolé, je ne sais pas du tout ce qui s'est passé je... je ne sais pas. » « Je hum... j'apprécie ce que tu fais pour moi c'est juste... juste que je pense que tu ne trouveras pas grand chose. » Jeremiah resta silencieux, observant son ami quitter le pays des songes. Il poussa un peu plus la porte, laissant entrer le soleil matinal dans la chambre. « Gaspille pas ta salive Matthews, tu sais que ça servira à rien. Jvais pas laisser tomber maintenant. Jte demande juste de me faire confiance. C'est pas si dur si? » Il n'avait pas l'intention d'arrêter ces recherches. Il savait qu'il était sur une bonne piste et n'allait pas abandonner si facilement et surtout à ce stade. Il aurait juste aimé que son ami s'implique dans la quête qui était devenue la sienne. Après tout, il s'agissait de sa vie, de sa fiancée. Mais il lui laissait le temps. Peut-être n'était-il pas prêt. Il le comprenait très bien. Puis quand Wyatt changea de sujet, il soupira intérieurement. Question subtilité, ce n'était pas gagné. « J'ai un plan pour la fille. J'ai entendu parler d'une fête, un genre de fête étudiante... cette fille en est, elle sera peut-être contente de revoir ses amis si elle en a... Jer'... j'ai une idée absolument délirante... et si tu venais avec nous ? C'est à Store Lane dans quelques jours, je ne sais plus quand, ça te dirais ? Allez s'il te plait, elle sera là. » Jeremiah se passa une main dans ses cheveux hirsutes. Un sourire finit par se dessiner sur ses lèvres. « Whaaaa tu veux me la présenter? T'as pas peur qu'elle tombe follement amoureuse de moi? » Il ne pouvait s'empêcher de sourire à sa connerie. Il vint ensuite s'asseoir sur le bord du lit alors que Wyatt lui parlait de cette fameuse fille qui le faisait craquer. « Si j'entends bien, tu veux m'emmener dans une soirée étudiante? Wyatt, j'ai passé l'âge...quoique...Il va y avoir pas mal de filles. C'est un bon plan ça...et puis je fais une bonne action en t'accompagnant non? » Il s'imaginait mal dans une soirée de ce genre mais il voyait que cela tenait à Wyatt et cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas été enthousiasmé par quelque chose. Et puis, il allait aussi rencontrer cette fameuse ville. « Ok, je viens. »
It's Wyatt J. Matthews
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« Gaspille pas ta salive Matthews, tu sais que ça servira à rien. Jvais pas laisser tomber maintenant. Jte demande juste de me faire confiance. C'est pas si dur si ? » Dit-il en laissant visiblement entrer le soleil matinal. Je plissais les yeux et grognais, quelle heure était-il ? Avais-je sombré dans un sommeil toute la soirée ? Jeremiah avait vécut pire. Certains de mes souvenirs me remontaient de temps en temps et je me souvins d'une époque adolescente ou mutuellement nous nous tenions par les épaules, ivres et en recherche de son lit pour nous affaler tous deux sur le même, sans aucune ambiguïté si ce n'est des tapes amicales sur les épaules avant de nous endormir comme de grosses pierres, saouls et amusés de la situation. C'était moins drôle lorsque je me souvins de nos vomis mais cela restait de nouveaux et beaux souvenirs. Ainsi donc, j'arrêtais tout bonnement de le dissuader, si cela l'amusait... et quelque part, peut-être espérais-je de lui qu'il trouve la réponse, qu'il puisse me rendre ma liberté, ma véritable liberté, une liberté mentale, un soulagement. « Okay ! » Répondis-je en levant les yeux au ciel, ce qui me donna mal au crâne. Je me laissais retomber comme une pierre sur l'oreiller moelleux avant de regarder le plafond d'un air dubitatif. Et si les découvertes de Jeremiah pouvaient le mener jusqu'à une vérité des plus sordides ? Vers un passé des plus tortueux dont la réponse pouvait être : oui, je suis un meurtrier ? Qu'en sera t-il de ma vie ? Oserais-je finalement en finir ? Ou tenterais-je de me repentir, de purger ma peine totale... ou peut-être tenterais-je un ultime voyage dans le passé avec pour seul but de me tuer... ou de supprimer ma mutation... Même si ce pouvoir m'avait apporté plus d'ennuis que le contraire, il m'avait sortit de pas mal d'impasses et était une solution à ce malheur... j'avais même songé à avertir la population des météorites, mais qui aurais crû un ahuri prédisant une chute de météorites ? Personne, voilà, telle était la réponse.
Un sourire se dessina sur son visage et me ramena à l'idée saugrenue que nous pourrions vivre des évènements pour le moins normaux. Il s'exclama. « Whaaaa tu veux me la présenter? T'as pas peur qu'elle tombe follement amoureuse de moi? » « Aucun risque. » Dis-je en lui adressant un très large sourire amusé. Jeremiah était peut-être un séducteur comme je l'avais été auparavant, notre amitié était forte et laisser les femmes détruire notre relation n'était pas pour demain, déjà pour la bonne raison que l'on ne s'attachait que rarement aux femmes et dans son cas plus ou moins jamais et ensuite parce que nous partagions dans le sens ou ça nous était égal. Hors, cette personne m'importait mais j'avais une confiance presque aveugle en mon meilleur ami, jamais il n'essaierai de la mettre dans son lit, quoi que. Cette pensée me fit froncer les sourcils puis je me rendis compte que ceci serait impossible. Si déjà elle hésitait à me tenir la main ou se reculait lors d'une étreinte, il ne risquait pas de la manipuler assez pour coucher avec elle.
Venant s'asseoir sur le bord du lit, il ajouta. « Si j'entends bien, tu veux m'emmener dans une soirée étudiante? Wyatt, j'ai passé l'âge...quoique...Il va y avoir pas mal de filles. C'est un bon plan ça...et puis je fais une bonne action en t'accompagnant non? » « Exactement Jer'. Bon en fait j'avais aussi une autre idée en tête. » Des idées j'en avais à la pelle, mon seul défaut ? Je pensais trop, je retournais les choses dans tous les sens, leur faisant perdre de leur signification, je finissais même par embrouiller l'esprit d'un autre qui aurait tenté de m'expliquer quelque chose. Cependant je décidais de rester soft et le plus clair possible. Attestant qu'il viendrait, je me redressais et sortis mes jambes de la couette pour m'assoir convenablement dans le lit. « Je m'inquiète pour Hailey... » Je n'étais pas du genre démonstratif. Ma sœur cadette n'était là que depuis 2010 et elle passait beaucoup plus de temps dehors à faire la fête qu'à travailler. Elle était plutôt jolie et je me préoccupais de ses fréquentations, pas à l'image du frère jaloux qui ferait une crise. Plutôt dans le genre en retrait sans rien faire à regarder ce qui se passe et n'hésiterait pas à intervenir en cas de problème. Malgré tout pour émettre le fait que je m'inquiétais pour elle signifiait quelque chose, je n'aimais pas m'étaler sur mes sentiments. « Enfin pas qu'il se passe quelque chose. C'est juste qu'on se voit pas souvent tu vois et... disons que la fille chez qui on va, Aurora, non Ambre, elle s'appelle Ambre au fait. » – dis-je en articulant. « Est populaire je crois ce qui veut dire beaucoup d'étudiant et une aubaine pour toi, beaucoup de pom-pom girls. » Par pom-pom girls j'entendais des filles bien foutues comme on le dit entre nous et surtout assez docile, allumeuses souvent mais pas réticentes aux aventures d'une nuit. Elles n'étaient pas du genre à faire un scandale si on les rappelaient pas... bref, j'aimais bien les pom-pom girls. « Bref, Hailey en sera, elle rate pas ce genre de truc, enfin je crois. Donc si je pouvais passer en plus pour jeter un coup d'œil à ses activités... juste comme ça, à titre d'info' et puis j'y vais surtout pour Jaymee. » Affirmais-je, tentant de me débarrasser de l'image du frère protecteur et collant. Ce n'était pas mon genre mais... Hailey c'était Hailey, on touche pas, ou de loin, on se cache, il ne faut pas que je le sache voilà, mais j'étais curieux et quelque part je voulais pouvoir jeter un coup d'œil de temps en temps.
It's Jeremiah A. Mason
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S'il avait quelque chose de certain chez Jeremiah c'est qu'il n'était pas un gars qui abandonnait facilement et cela dans tous les sens du terme. Quand il avait quelque chose en tête, il allait jusqu'au bout. Surtout quand il était persuadé que cela en valait la peine. Et en l'occurrence là, oui cela valait toutes les heures supplémentaires de travail qu'il affichait à son planning. En plus cela avait rapport avec son meilleur ami. Alors il ne voulait rien lâché du tout, mais rien de rien. Peu importe ce que Wyatt pouvait lui dire, peu importe ce que les autres pouvaient dire, il n'allait pas dévier de son objectif. Ce n'était pas comme si cela n'était pas important pour lui. Au contraire, c'était quelque chose qui lui tenait à cœur. Il voulait prouver que Wyatt était innocent. Prouver qu'il était incapable de faire du mal à qui que ce soit, et surtout pas à sa fiancée, la femme qu'il aime. Non cela ne tenait pas la route. Alors voilà pourquoi il enquêtait. Et il n'allait pas arrêter maintenant, que Matthews le sache une bonne fois pour toute. Ainsi le sujet sera clôt. Parce qu'il ne pouvait pas abandonner. Il ne pouvait pas laisser son meilleur pote rester accusé d'un meurtre qu'il n'avait pas commit. Jer' savait que si la situation avait été inversé, le jeune homme aurait fait la même chose pour lui. Parce qu'ils se connaissaient depuis qu'ils étaient gosses, parce qu'ils avaient fait les quatre cent coups à deux, parce qu'ils se faisaient confiance. Ensemble, ils avaient des souvenirs gravés dans leurs mémoires. Ils avaient fait les fous, ils avaient joué avec le feu, ils avaient été là l'un pour l'autre. Et c'est ce qu'on appelait une réelle amitié. Cela n'allait pas changer aujourd'hui, même avec tout ce qui s'est passé ces derniers temps. Jeremiah était convaincu qu'il ne pourrait jamais être trahi par Wyatt et inversement. « Okay ! » Et bien c'est qu'il devenait raisonnable le petit, il était temps. En même temps, essayer de le faire changer d'avis, c'est comme demandé qu'il neige un 3 juillet. Mais le journaliste pouvait comprendre Wyatt dans un certain sens. Peut-être avait-il peur de ce que le journaliste pourrait découvrir, sur son passé, sur ses « trous de mémoires ». Mais Jer' était d'avis que toute la vérité devait être faite, bonne ou mauvaise, il devait savoir.
Assit sur le rebord du lit, il observait Wyatt qui émergeait peu à peu de son sommeil. Le jour venait de se lever. Aux paroles de son ami, Jeremiah releva son visage sur lui. Il le vit tirer la couette qu'il avait sur lui puis se rasseoir sur le lit. Il savait que Jer' plaisantait. En aucun cas il irait piqué la copine qu'un ami, aussi mignonne soit-elle. Une fille ça pouvait se remplacer, pas un meilleur ami. Et puis il y avait tellement de femmes sur terre, pourquoi rester avec une alors qu'on pouvait s'amuser avec toutes les autres? Pour le journaliste, le choix était vite fait. Et puis, il semblerait qu'il n'était pas fait pour la vie à deux. Trop de contraintes, trop de prises de tête, trop de trop quoi. Il n'était pas un mec compliqué et pourtant il tombait toujours sur des filles archi-difficiles. Ce qui le poussait à ne pas vouloir s'investir davantage que quelques nuits. Et puis il était jeune non, alors pourquoi vouloir se caser? Finalement bien qu'il avait passé l'âge des fêtes étudiantes, il ne pouvait pas nier que c'était le lieu idéal pour rencontrer des filles, qui ne demandaient rien d'autre que passer du bon temps, sans engagement, sans prise de tête. Le deal idéal pour le journaliste. Et puis, il y allait surtout parce que cela semblait plaire à Wyatt. Pour une fois que ce dernier semblait décider à sortir, fallait pas passer à côté de cette ocassion. « Exactement Jer'. Bon en fait j'avais aussi une autre idée en tête. » Jeremiah fronça les sourcils. Tiens, cela lui semblait en effet trop « surprenant » pour que ce soit réellement clair. Wyatt avait donc une idée derrière la tête. En même temps, cela l'étonnait de la part de son ami, d'aller à une soirée étudiante, même pour une fille. Il y avait une raison caché à tout cela. « Enfin pas qu'il se passe quelque chose. C'est juste qu'on se voit pas souvent tu vois et... disons que la fille chez qui on va, Aurora, non Ambre, elle s'appelle Ambre au fait. » avant que Wyatt n'ajoute ensuite « Est populaire je crois ce qui veut dire beaucoup d'étudiant et une aubaine pour toi, beaucoup de pom-pom girls. » Et bien voilà la raison. Son meilleur ami s'inquiétait pour sa petite sœur. Jer' connaissait bien Hailey. Cette dernière était adorable oui, mais elle avait un peu trop tendance à se dissiper selon les événements. Malgré tout, le journaliste ne pensait que c'était une raison valable pour la « fliquer ». Et il était mal placé lui, pourquoi ne demandait-il pas à Dirk, c'était lui le flic. Bah en même temps, cela ne le dérangeait pas. Bien qu'il n'aimait pas chaperonner, il pouvait toujours jeter un ou deux coups d'oeil. «Ouais donc tu veux aller à cette fête pour avoir un oeil sur elle? Tu crois pas que ça va lui faire chier de voir son grand frère dans les parages? » Hailey était comme son frère. Elle avait un sacré tempérament et Jer' doutait que cela fasse plaisir à l'étudiante de voir son grand frère à une fête, surtout si elle a un mec dans son champ de vision et qu'elle est venue à la fête pour lui... Puis alors qu'il venait de terminer sa phrase, il se rendit compte qu'il avait zappé une chose. « Jaymee?! » Il ne put s'empêcher de sourire. Il posa une main sur son front. Non c'était pas possible. Cela ne pouvait pas être cette fille dont Wyatt lui parlait sans arrêt. Non non...Il reporta son regard sur son meilleur ami. « Tu parles bien d'une belle brune aux yeux bleus, le sourire éclatant et un petit grain de folie? »
It's Wyatt J. Matthews
For why you're not around, and feeling so useless, It seems one thing has been true all along.
[HJ] J'ai fais une réponse de fin, soit ça sert de conclusion, soit tu réponds pour le clôturer au choix^^
«Ouais donc tu veux aller à cette fête pour avoir un oeil sur elle? Tu crois pas que ça va lui faire chier de voir son grand frère dans les parages ? » « Rectification : j'y vais pour la fille, pas pour ma sœur. Pas de ma faute si ces deux femmes sont étudiantes et se retrouvent à la même fête, même si je l'ai invitée. La fille, pas ma sœur. » Dis-je en roulant des yeux bien que je ne lui avais pas laissé le temps d'en placer une. C'était tout moi, je me dérobais pour ne pas dire que je tenais à ma sœur et que j'étais bien curieux de connaître le visage de son petit-ami, bien qu'Hailey ne semblait pas se poser, -du moins je le pensais vu que je ne voyais pas souvent le même avec elle-. « Bref tu m'auras compris... enfin c'est juste par curiosité tu vois, en fait je m'en fiche. » Je mentais mal... surtout à mon meilleur ami qui me connaissait par cœur et cette relation m'étonnait parfois. Il me connaissait vraiment bien jusqu'au froncement de mes sourcils et au sarcasme que j'employais pour chaque situation... il était comme un frère. «Jaymee?! Tu parles bien d'une belle brune aux yeux bleus, le sourire éclatant et un petit grain de folie? » Je le dévisageai sans mot dire, un sourire aux lèvres. Ainsi il connaissait Jaymee et la qualifiait de belle brune. Elle convenait donc aux critères de mon meilleur ami, de plus elle me plaisait, quoi de plus ? J'esquissais de nouveau un sourire. « T'es jaloux ? » Je pouffais. Plus sérieusement je me demandais comment les deux jeunes gens se connaissaient et surtout la nature de leur relation. Je fronçais donc un sourcil pour lui montrer mon intérêt, pour exprimer une question que je ne voulais pas prononcer, sachant pertinemment que lui et moi nous nous comprendrions et que d'un regard à son tour il pouvait me donner la réponse que j'attendais. Jeremiah n'était pas amoureux, sinon je le saurais, je ne savais même pas s'il l'avait été, quelque part, je ne le connaissais pas aussi bien qu'il croyait que je le connaissais... mais peut-être avait-elle été dans son lit, rien qu'un soir. La curiosité me démangea et j'anticipais sur sa réponse. « Vous vous connaissez depuis longtemps ? Comment ? C'est une amie, une ex ou un membre de ta famille ? » Finis-je par demander en lui lançant une œillade taquine. Toutes les femmes de cette ville semblaient appartenir à l'une des catégories alors je préférais être prévenu.
Je fis un étrange parallélisme; pensant à Jaymee, je me mis à penser à Hailey, à ses regards... et pour la première fois de ma vie, je me mis à sourire aux souvenirs de toutes ses choses qui faisaient que Hailey et moi partagions une relation particulière. Ne serait-ce qu'une main furtivement posée sur mon épaule ou un regard bienveillant avant d'aller se coucher. Je m'effrayais alors de cette pensée mais... ce n'était qu'une pensée après tout et je ne dépassais pas les limites n'est-ce pas ? Je fus perdu pendant quelques instants et ajoutais. « Que choisirais-tu entre la facilité, une belle facilité, quelque chose qui te séduis, de tout beau, tout rose... et quelque chose de dangereux, d'excitant, de fougueux ? » Je me sentis coupable de cette pensée pour le moins répugnante, celle qui était venue après et fus soulagé de savoir que moi seul avait été témoin de cette vision d'horreur. J'étais vraiment perturbé et j'avais besoin de sommeil, je chassais donc cette envie pour le moins abjecte et me concentrais sur une belle jeune femme, une étudiante à croquer dont le sourire me faisait fondre. C'était sur cela que je devais me concentrer, sur Jaymee et tout simplement elle, elle ou une autre mais pas Hailey, surtout pas Hailey... surtout pas ma sœur. « Laisse tombé Jer'. Merci pour tout. » Je baillais et m'affalais sur le lit jusqu'à me rallonger complètement et tirer le drap jusqu'à mes épaules pour me couvrir comme un bébé. « Bonne nuit mon chou. » Je posais une main sur sa cuisse en pouffant avant de la reposer contre ma joue et de fermer les yeux, pensant une nouvelle fois à la chance que j'avais de le connaître, d'avoir fait de lui mon meilleur ami, mon confident et remerciais une nouvelle fois Dieu de m'avoir donné Jeremiah que je considérais comme un frère. Mieux qu'un frère de sang, un frère de cœur. Le meilleur ami que je puisse rêver d'avoir, un type parfait en tout point mais mieux que cela, quelqu'un capable de me comprendre et de me soutenir, d'avoir cette foi infaillible en moi et de m'aider à voir la lumière là ou je n'ai que de l'obscurité... « Quand tu verras ta mère, dis lui de faire une tarte et de m'en laisser une part. » Finis-je en murmurant, pensant aux bienfaits de sa mère que j'avais rencontré et qui, comme Jeremiah ne semblait pas plus préoccupé que ça par mon séjour en prison et qui avait toujours ce regard bienveillant et cette manière si douce de me demander si j'avais enfin trouvé du travail et que j'en trouverai, qu'il ne fallait pas m'inquiéter... je me demandais si Jeremiah lui avait dit de faire un effort mais dans tous les cas, cela marchait... Et ça me rappelait à quel point j'aimais ma mère et aussi qu'elle était morte depuis peu en France et son souvenir me bouleversa jusque dans les ténèbres ou je m'endormis en pensant à une étreinte de ma mère, à un dernier mot, un dernier regard. On dit que lorsqu'un homme meurt, il pense à sa mère... Je ne sais pas si cette généralité est un fait mais je pouvais le confirmer. Je n'avais cesser de penser à ma mère...
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Sujet: Re: Reckoner ϟ Jeremiah
Reckoner ϟ Jeremiah
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