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Avez-vous déjà été dans un état de joie intense qui vous permet de profiter de chaque instant de la vie, en passant par la plus petite chose fourmi aux buildings qui entourent votre maison. Les passants, l’air sur votre visage, ces choses quotidiennes que vous voyez autrement. Cette impression je la vie tout les jours depuis maintenant 3 ans, je profite de la vie à fond depuis que je suis sorti de prison. Je n’ai jamais eu la moindre permission, les sorties à l’air libre étaient rares, les autres prisonniers ne m’aimaient pas trop, la direction de la prison m’a sauvé la vie en me donnant une cellule pour moi seul. Même aux yeux des prisonniers j’étais un monstre, une créature à abattre.
Aujourd’hui les choses sont différentes et j’en suis content, je n’ai pas rencontré beaucoup de monde encore, mais j’espère que ça va changer, je me laisse du temps. Je suis toujours très renfermé. J’ai fais il y a quelques années plus ou moins par hasard la connaissance de Jaymee, une jeune fille qui me ressemble beaucoup, elle est relativement secrète j’ai remarqué ça chez elle, et justement elle ne pose pas trop de questions ce qui me permet d’apprécier sa présence. Elle m’a beaucoup aidé à m’insérer dans le monde d’aujourd’hui, me trouver un boulot quand j’en avais besoin, m’aider avec la technologie notamment. J’ignore si elle ne trouvait pas ça suspect, voir un homme de 24 ans qui ignore comment se servir d’un ordinateur et encore moins d’internet ? Je lui avais donné rendez vous chez moi pour diner ce soir, peut être regarder la télévision, une soirée entre amis rien de bien méchant enfin je crois.

J’étais allongé sur le canapé/lit de mon petit studio, la main sur mon front, les yeux fermés, une petite sieste qui me faisait le plus grand bien, je travaillais en ce moment en tant que stagiaire dans une entreprise et c’était épuisant mais cela me procure une certaine satisfaction de travailler. Doucement mes yeux s’ouvrirent, un petit bâillement la bouche entrouverte, les yeux plissés je cherchais mon réveil qui me tournait le dos… Je le mis maladroitement dans ma direction regardant l’heure qu’il était…18H?!... Mince! D’un bond je me levai de mon sofa, je passai par-dessus arrivant directement dans la cuisine.
Il était tant de cuisiner avant qu’elle n’arrive. Je sortais du frigidaire quelques légumes et quelques sauces, mon pouvoir allait encore une fois d’être une grande utilité. Voir les molécules, le code génétique de chaque chose me permettra des les cuirs comme il faut, des les assaisonner comme il faut, bref cuisiner comme il se doit. Je découpai, éplucher, fit bouillir de l’eau, tout ça aussi rapidement que possible. Je fis un bon dans mon armoire ôtant ma chemise blanche du boulot et ma cravate pour un tshirt plus décontracté, un petit tour dans la salle de bain afin de me rafraichir et enfin j’étais prêt.
J’ai du mal à savoir si mon pouvoir est une malédiction ou un don, j’ai cet étrange pressentiment que je dois être très prudent car cela me jouera des tours, je n’ai pas une absolue confiance en moi et en ce que j’ai en moi. Pour le moment je vis avec, et ça ne met aucunement vitale, je pourrais très bien vivre sans.

Le diner était presque prêt, je lançai un dernier regard vers le reveil, 18h30… J’avais encore un peu de temps devant moi, je plongeais dans le frigo me prendre une bière et me mettant devant la télévision cherchant à me reposer encore un peu… J’étais toujours un peu anxieux, les relations sociales n’ont jamais été mon fort, et puis c’est normal j’ai vécut dans un climat de violence quotidienne pendant toute ma vie. Et il fallait être franc, Jaymee est une fille, non pas que j’ai la moindre intention envers elle, mais c’est juste qu’elle devait être la première fille avec qui je parle vraiment, je ne compte pas les caissières etc… Je n’ai pas vraiment eu d’échange avec elles hormis les billets que j’avais à la main… Donc pour revenir à Jaymee, effectivement cela me rend un peu anxieux, j’ignore comment agir avec elle, je dois vivre ce qu’un adolescent vivait je suppose… sauf que j’ai passé l’adolescence il y a 10 ans maintenant… Tu es très en retard Jack…
C’est alors qu’on frappa la porte, je mis une seconde à sortir de mes pensées et fronçant les sourcils me demandant ce qu’il se passe… Puis je me dirigeais vers la porte posant ma bière sur la table basse. J’ouvris la porte à la brunette et esquissai un fin sourire en coin, ravi de la voir.

- Hey ! Comment ça va ? Laisse-moi te débarrasser de ton manteau…

Dis-je avec mon accent bien anglais, et gentleman attitude oblige je l’aidai donc à se débarrasser de son manteau. Une fois cela fait.

- Tu vois boire quelque chose ?

Repris avec un large sourire un peu timide.

Jaymee & Jack

Je me surprenais souvent à rêvasser à une existence ordinaire, à envier ces jeunes femmes à la vie tranquille. Je crois que le bonheur vient des choses simples. Certaines personnes ignorent la chance qu'elles ont. Je donnerais n'importe quoi pour avoir une destinée normale. Je n'ai jamais aspiré à être ce que je suis devenue, je n'ai jamais voulu être dotée d'un quelconque pouvoir. Le destin en avait décidé autrement pour moi et je n'avais d'autre choix que de vivre avec. Je ne pouvais que rêver à cette vie normale. Une vie où je serais en mesure de toucher les gens, de serrer une poignée de main, d'accepter une étreinte, un baisé...
J'essayais de garder l'espoir qu'un jour les choses s'arrangeraient et que les quatre dernières années ne seraient un jour plus qu'un mauvais souvenir. Je me laissais espérer que je pourrais maîtriser ce pouvoir ou qu'un traitement me serait donné pour brider celui-ci. En attendant, je vivais dans la peur constante de ce que je pouvais provoquer. Je me refermais et ne laissais que très peu de personnes m'approcher, c'est pour cela que je n'avais pas tellement d'amis. Seulement, on ne peut pas vivre dans la solitude constante, même pour quelqu'un de solitaire ça finit par être pesant. J'avais de rares amis, des personnes que j'avais laissé m'approcher, pour qui j'avais baissé ma garde. Jack était de ceux-là. Notre rencontre était dû à un hasard total. Il est différent des autres hommes, peut-être un peu étrange, mais le suis-je pas aussi ? Au moins, il n'avait pas l'air de me trouver bizarre. Les gens ont tendance à me trouver étrange, moi et mes absences d'esprit, moi et mon attitude étrange. Il ne semblait pas me juger et je ne le faisais pas non plus. J'avais eu parfois l'impression qu'il était perdu dans notre société actuelle, avec la technologie notamment, comme si il découvrait le monde d'aujourd'hui. Bien qu'intriguée, j'avais essayé de l'aider à s'adapter. Je pense que si nous nous entendions bien, c'est aussi parce que nous avions des caractéristiques ressemblantes.

Ce soir, Jack m'avait invitée chez lui pour le dîner et j'avais naturellement accepté. Ma mère s'était réjoui quand je lui avais dit que je ne serais pas là ce soir parce que je sortais. Elle me trouvait beaucoup trop renfermée et m'incitait souvent à sortir ailleurs que pour aller à l'université. Alors, elle était contente d'apprendre que je sortais. Je ne lui avais pas donné plus d'indications, étant majeur, elle nous demandait juste à Robin et moi de lui dire quand nous sortions. C'était la moindre des choses, si je ne mangeais pas à la maison, si je ne restais pas à la maison, je me devais de les prévenir. Ma mère ne me posa pas beaucoup de questions, car elle savait que je n'aimais pas cela et puis, elle me faisait confiance. J'étais une grande fille et j'avais toujours été sérieuse. Elle n'avait pas vraiment de soucis à se faire pour moi. La seule chose qui l'inquiétait était mon enfermement. La plupart des jeunes de mon âge passent leurs soirées à s'amuser, sortent souvent, on des petits amis, ect. Je ne faisais rien de tout cela. Je n'avais pas présenté d'hommes à ma famille depuis quatre ans, depuis que j'avais rompu avec mon dernier copain à cause de mon pouvoir. J'avais quitté la fac à dix-sept heures trente et rentrait chez moi, ayant un peu de temps avant de me rendre chez mon ami. Je profitais de ce temps pour me reposer et dessiner un peu. J'hésitais à changer de tenue. Je portais une robe-pull grise avec des manche longues cintrée à la taille et un fin collant noir recouvrait mes jambes. J'avais enfilé une paire de bottes noires à talons. Finalement, je décidais de rester ainsi, c'était très bien. Je mettais souvent des vêtements à manches longues, avec ma malédiction, je préférais cacher ma peau le plus possible. Mes cheveux étaient lâchés et ondulaient dans mon dos. Je me passais juste un coup de brosse pour les démêler.

L'heure était venue de sortir, je quittais la maison me contentant d'annoncer un - « J'y vais, bonne soirée » - à mes parents qui m'avaient aussi souhaité de passer une bonne soirée. Je claquais la porte derrière moi et fermais les boutons du manteau que j'avais enfilé. Je me dirigeais vers ma petite voiture, un véhicule que j'avais eu à mes dix-huit ans. J'avais posé sur le siège arrière une bouteille d'alcool. Jack ne m'avait pas dit d'emmener quoi que ce soit, mais je ne voulais pas arriver les mains vides. J'avais donc choisi un bon whisky, je ne connaissais rien en alcool, en faite je ne buvais quasiment jamais. Enfin, on m'avait dit que ce whisky était très bon.
J'arrivais sur store lane dix minutes plus tard, ayant évité les bouchons. Je garais ma voiture, attrapait ma bouteille, avant de me diriger dans le bâtiment et de montrer jusqu'à l'appartement de Jack. Arrivée devant la porte, je frappais trois coups et attendit que celui-ci vienne ouvrir la porte. Lorsqu'il m'ouvrit, il m'adressa un sourire que je lui rendis toute aussi ravie - « Hey ! Comment ça va ? Laisse-moi te débarrasser de ton manteau... » - « Salut. Je vais très bien et toi ? » - il m'aidait à me défaire de mon manteau et je tâchais de faire attention à ne pas frôler ses mains. Je savais qu'un frôlement n'était pas très dangereux, mais je préférais éviter tout contact par peur. Aussi, je ne lui fis pas la bise en entrant, tous les gens qui me côtoyaient étaient habitués à cela. Je n'embrassais personne - « Merci. » - lui adressais-je avec douceur. Je souriais derechef, tandis-ce qu'il me demandait si je voulais boire quelque chose - « Oui. Je veux bien... qu'est-ce que tu as à me proposer ? » - Je repensais alors à la bouteille que je tenais dans ma main et que je ne lui avait toujours pas présenté - « Ah oui... euh... j'ai ramené une bouteille de Whisky. Il parait qu'il est bon. » - je la lui tendis dans un geste timide. Je fis quelque pas dans l'appartement, qui était plutôt un petit studio et humais l'odeur qui s'échappait de la cuisine - « Je ne sais pas ce que tu as préparé, mais ça sent très bon. » - dis-je tout en observant la pièce principale du studio.

• Lorsque j’étais dans ma cellule je rêvais du monde extérieur, je m’imaginais comme dans les films pour ado comme american pie, ou il y a une bande de potes toujours ensemble qui cherchent à s’amuser avant tout. J’étais rêveur mais très vite j’étais ramené par la réalité dès que je détournais le regard de la télévision et voyais le visage de mon super colocataire et son tatouage terrifiant en forme de cœur… Rien qu’à y penser j’en ai des frissons brr…
  
  Bref aujourd’hui je suis libre mais ma vie n’est pas forcément plus simple, j’ai été lâché dans un monde ou je ne connais rien, j’étais paumé, capable de tout pour survivre et essayer d’avoir une vie « normale ». La chute de météorite n’arrangea rien, me rappelant qu’une vie normale ce ne sera jamais possible pour moi. Mais une rencontre me fit changer quelque peu d’avis, j’ai fais la connaissance de Jaymee, qui à bien des égards me ressemble. Pendant mes quelques années de prison (juste dix ans on peut dire quelques années non ?) j’ai apprit à reconnaitre ceux qui avaient un lourd secret car souvent ils ne sont pas adaptés au monde qui les entoure, je fais partie de cette catégorie et ça me réconforte de me dire que je ne suis pas le seul. Elle était gentille et relativement généreuse, elle m’aida à trouver un boulot et un appart, à m’adapter aussi à ce monde ou tout va beaucoup trop vite.
  
  Lorsqu’elle arriva à la maison j’affichai de nouveau un sourire maladroit, ignorant si c’était le bon sourire pour la bonne occasion, un sourire timide en coin, je réalisais alors que les relations et les codes « sociaux » ne sont pas pour moi. Mes yeux avertis ne pouvaient que remarquer avec quelle attention elle ôtait son manteau, je ne lui posai pas de question pour autant. C’est ce qui était bien dans notre relation, nous nous posons que très peu de questions, nous gardons une part de mystère, certes la relation peu paraitre superficielle mais je n’avais pas besoin de plus.
  
  - Oh du whiskey, tu sais comment satisfaire mes racines British. On va essayer ça tout de suite. Et sinon pour le plat, bœuf et légumes façon thaï…J’ai vu ça à la télévision pendant que j’étais en prison et que je bavais devant une émission culinaire... et sinon ton whiskey avec ou sans coca ?
  
  Je ramenai alors deux verres vides et quelques glaçons. Je les posai devant elle et commença à servir le whiskey.
  
  - Alors quoi de neuf ? L’université, la vie, tout ça.
  
  Dis-je avec un large sourire, je me nourrissais de ses histoires, ça me permettait d’imaginer à quoi ressemblait la vie d’un étudiant américain, et puis si je pouvais la conseiller dans certains domaines… Le seul domaine sur lequel je peux l’aider c’est les hommes mais bon.
  Hélas ma maladresse légendaire allait très vite nous jouer des tours à tout les deux, lorsque je tendis le verre à la jeune fille, je le fis maladroitement glisser et le liquide s’échappa du verre pour atterrir sur mon amie. En moins de temps qu’il n’en faut je me saisis d’un morceau de papier afin d’essuyer la main de Jaymee qui était mouillée.
  
  - Désolé dis-je…
  
  Je n’eus le temps de finir ma phrase qu’au contact de nos deux mains quelque chose se provoqua… Une sensation indescriptible, comme si on tentait d’ôter mon âme de mon corps, comme si on aspirait mes entrailles… J’en avais le souffle coupé, je voyais flou, alors que cela ne durait que quelques fractions de secondes ça me parut une éternité. Mon pouvoir s’activa automatiquement pour tenter de me protéger, il essaya de s’adapter à cela, adapter mon corps à cette aspiration étrange qui avait tétanisé mon corps.
  Je tombai sur les fesses, les yeux grands ouverts…
  
  - Qu’est…Qu’est ce que qu’il s’est passé ?
  
  Dis-je la voix tremblante alors que j’essayais tant bien que mal de reprendre mes esprits.

« Oh du whiskey, tu sais comment satisfaire mes racines British. On va essayer ça tout de suite. Et sinon pour le plat, boeuf et légumes façon thaï...J'ai vu ça à la télévision. » - J'esquissais un nouveau sourire, heureuse que ce que j'avais emporté lui plaise. A vrai dire, j'avais un peu hésité sur ce qu'il fallait emporter et puis j'avais finalement opté pour un bon whisky, pensant que ça lui plairait. Je ne m'étais apparemment pas trompée, quoi qu'il ne l'ait pas encore goûté - « Ça m'a l'air plutôt bon. Tu t'intéresses à la cuisine ? » - demandais-je, puisqu'il avait avoué avoir vu ça à la télévision. Jack et moi nous connaissions depuis plusieurs années. En y repensant, c'est vrai que niveau cuisine, je me souvenais qu'il se débrouillait plutôt bien. Enfin, cela ne voulait pas forcément dire qu'il s'intéressait à cet art. Oui, la cuisine est un art, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, il savait cuisiner comme il faut et il valait mieux puisqu'il vivait seul dans ce studio. Il y avait pas mal de choses que j'ignorais à propos de lui et qu'il ignorait à propos de moi. Sûrement parce que chacun de nous se dévoilait avec difficulté. Cela ne nous empêchait pas de bien nous entendre, de parler de choses et d'autres et d'apprécier la compagnie de l'autre. Le jeune homme... enfin plus vieux que moi. Encore une fois. Je n'étais vraiment pas faite pour avoir des amis de mon âge, il faut croire. Bref. Il revint vers moi avec deux verres vides à la main, afin de nous servir - « Euh oui. Je veux bien du coca avec. » - répondis-je avec retard, me souvenant qu'il m'avait demandé comment je voulais mon whisky - « Alors quoi de neuf ? L'université, la vie, tout ça. » - Il n'y avait rien de neuf. C'était bien ça le problème. Depuis quatre ans, rien ne changeait. Cette malédiction me « bouffait » l'existence et je ne vivais plus normalement. Mon quotidien n'était vraiment pas l'idéale. Et à quoi pouvais-je me raccrocher ? Même pas à l'amour d'un homme puisque cette chose compliquerait davantage mon cas. Pourtant, je crois que je rêvais d'amour. Aimer et être aimer en retour. Bien que le fait qu'on puisse m'aimer m'étonnerait. A mon sens, je n'avais rien d'assez spécialqui fasse que l'on puisse m'aimer. On n'aime pas les monstres. Je voulais l'impossible. Oui, l'impossible tant que j'avais ce pouvoir. Je lançais un regard à Jack, qui souriant semblait attendre mon histoire. C'est ce que j'aimais bien chez lui. Quoi que je puisse lui raconter, il montrait un certain intérêt pour ce que je lui racontais. C'est agréable de parler et d'être écouté. Il y'a bien trop de gens se contente d'entendre sans vraiment écouter, sans s'y intéresser. Ils posent des questions par politesse, pour faire comme si ça les intéressaient, mais n'écoutent que ce qu'ils veulent entendre. C'est la triste constatation que j'avais faite - « Bien, je... » - Je me coupais net lorsque je sentais du liquide atterrir sur ma main et le bord de ma manche. Jack avait renversé un peu de boisson sur moi. J'étais habituée à ces petites maladresses - « Ce n'est rien. » - Je gardais mon calme jusqu'à ce que je sente la pression de sa main sur la mienne. Visiblement gêné, il entreprenait d'essuyer ma main et la manche de mon pull. Et je ne sais pourquoi, je ne retirais pas ma main immédiatement, peut-être trop surprise par ce contact. Mon regard était rivé sur sa main, lorsque je sentais quelque chose se produire. La sensation était toujours étrange, indescriptible quand mon pouvoir s'activait, quand j'aspirais l'énergie d'un autre. Instinctivement, je relâchais sa main et m'éloignais un peu tandis-ce qu'il tombait sur les fesses, les yeux grands écarquillés, l'air choqué - « Jack ça va ? » - Je n'osais pas m'avancer vers lui - « Qu'est...Qu'est ce que qu'il s'est passé ? » - Comment ça ? Il avait senti quelque chose ? Savait t-il que j'avais provoqué ça ? J'étais nerveuse. Il ne devait pas savoir. J'essayais de sourire pour cacher mon malaise et mon inquiétude - « Euh... rien. Tu es juste un peu trop maladroit. » - Je ne me sentais pas très bien et avais du mal à ne rien laisser paraître. J'étais une personne ignoble, rien qu'un monstre. Il m'avait juste touché la main, un instant, un court instant. J'en avais marre. Je ne pouvais résolument plus vivre ainsi. Je ne supportais pas son regard sur moi, comme si... comme si il savait. Je ne devais pas rester ici. Il fallait que je fuis et je m'enferme chez moi. Là, je ne risquais pas un autre incident - « Je devrais peut-être te laisser... oui en faite je vais te laisser... c'est mieux. » - dis-je perturbée, avant d'attraper mon manteau.

Je savais à quel point le monde pouvait être étrange et cruel, mieux que personne je pouvais comprendre à quel point le destin avec certaines personnes, je ne suis pas assez égoïste pour parler de moi mais bien de la vie que j’ai enlevé. Il y a certains moments ou on préférerait ne pas être né, ou on se dit que le monde tournerait mieux sans nous. C’est à ce moment là de nos vies qu’il faut arriver à donner un sens, une utilité, ne pas vivre comme tout le monde mais comme celui qui profite de la vie, l’air deviendra une drogue, le sourire le meilleur moyen de communication. C’est pour ça que j’ai l’air idiot la plupart du temps car je souris tout le temps. Je suis un meurtrier souriant et maladroit… La vie pourrait être pire non ?

Bref si je vous dis ça c’est pour une raison précise, il venait de se passer un « accident », j’avais touché Jaymee, chose que je n’avais jamais faite auparavant, et je reçus comme un violent électrochoc, ou un coup d’aspirateur à la ghostbuster ça dépend comment on voit les choses. Bref encore, lorsque je l’ai touché, mon pouvoir c’est activé comme pour copier cette faculté ou du moins s’y adapter afin de me protéger, comme si il ma vie était en danger sans même que je ne le sache. J’étais sur les fesses, les yeux ouverts, j’étais quelque peu perturbé par cette expérience mais je n’en avais pas moins gardé mon esprit clair.

Je pouvais aisément percevoir la gêne dans le regard de Jaymee qui prit sa veste et se mit à partir. D’un bond je me redressai et attrapa la jeune femme par la main (« Pour que dans le cerveau d'un couillon, la pensée fasse un tour, il faut qu'il lui arrive beaucoup de choses et de bien cruelles » bah je dois être un couillon car je n’ai pas retenu la leçon précédente en lui touchant la main de nouveau), et ce qui devait se passer se passa, je me pris un nouvel électrochoc, mais celui-ci était différent, mon pouvoir s’activa une nouvelle fois tentant de copier cette faculté… Rapidement je lâchai la main de Jaymee… toujours aussi perturbé je regardais la jeune fille, les yeux rivés sur sa main « Ne pars pas… Dis-moi ce que c’est ? Depuis quand ? ».. Je tachai de reprendre mon souffle lentement avant de m’interposer entre elle et la porte, je posai mon bras devant elle prenant soin de pas la toucher…. « Est-ce que tu ressens la même chose ? » Elle semblait inquiète et aussi paumée que moi mais pas pour les mêmes raisons, je sentais plus de la culpabilité dans son regard que de la gêne. Je plissai les lèvres avant de reprendre une nouvelle fois « Reste…S’il te plait »…

Vous allez croire que je suis maso, remarque peut être que je le suis-je me découvre tout les jours, suis encore comme un ado. Tout ça pour dire que je n’avais qu’une seule envie c’était de la retoucher, je voulais voir une nouvelle fois ce que ça faisait et comment mon pouvoir allait réagir à termes. Peut être pas si mal qui sait ?
Si elle comptait partir je n’allais pas l’en empêcher mais j’avais envie qu’elle se confie à moi, je lui parlerais de mon pouvoir aussi… Surement pas de mon passé, il n’y a aucune chance qu’elle le sache, elle partirait très probablement en courant et criant, m’insultant peut être aussi, j’ai dit que j’étais maso mais pas non plus socio-suicidaire afin de perdre ma seule amie, aussi étrange notre relation puisse-t-elle paraitre.

Alors que je m'apprêtais à quitter l'appartement, Jack se releva et me retint par la main. N'avait t-il pas compris ? C'était la deuxième fois en l'espace de quelques minutes que je me trouvais en contact avec lui. J'eus cependant une sensation étrange cette fois-ci. Je ne saurais dire de quoi il s'agissait. C'était un peu comme si son corps essayait de résister à mon pouvoir. Il relâcha ma main, l'air aussi perturbé que moi. Si je n'étais pas tout à fait persuadée qu'il avait compris la première fois, il semblait que cette fois-ci, Jack avait compris. Du moins, il devait bien savoir qu'une chose étrange se produisait dès qu'il me touchait. J'essayais de comprendre ce que Jack avait fait lorsque nous nous étions touchés. Je l'avais ressenti. Je le regardait plus perdue que jamais. J'avais peur. Il m'avait découverte, même si il ne savait pas vraiment ce qui s'était produit. Je savais qu'il allait me poser des questions, vouloir des réponses. J'en arrivais à tout ce que j'avais toujours cherché à éviter. Je ne voulais pas que mes proches ou que mes amis soient au courant pour mon pouvoir - « Ne pars pas... Dis-moi ce que c'est ? Depuis quand ? » - Je ne voulais pas avoir à lui expliquer. Je craignais même la façon dont il me regarderait après avoir compris que je n'étais qu'un monstre - « S'il te plait... ne me demandes pas ça. » - Il s'était placé en face de moi, entre moi et la porte, m'empêchant ainsi de fuir comme une voleuse. C'était pourtant la seule chose que j'avais envie de faire pour le moment. Expliquer cette partie de moi me semblait bien trop difficile. Surtout face à quelqu'un qui était mon ami. J'avais peur qu'il ne veuille plus l'être très longtemps après cette soirée - « Est-ce que tu ressens la même chose ? » - Dit t-il remarquant bien que j'étais moi aussi perturbée. Je me sentais tellement coupable. Je ne voulais pas lui faire de mal avec mon pouvoir - « Reste...S'il te plait » - me demandait t-il pour finir - « Jack... je t'assures que tu ferais mieux de me laisser partir... »

Je ne me sentais pas très bien. Coupable et tellement triste. A tel point qu'une larme coula le long de ma joue. Ce sujet était sensible pour moi. Ce truc me pourrissait vraiment la vie. Pouvais-je réellement confier tout ça à Jack ? Les choses seraient encore pire pour moi si je lui disais tout et qu'il me jetais à la porte. Je ne supportais déjà pas très bien ce pouvoir et ce secret. Je fermais les yeux un instant et baissais la tête. Peut-être me faisais-je trop de soucis. Il était aussi possible que Jack ne me voit pas comme un monstre. Bien que même moi, je me voyais comme tel. Il s'était passé un truc bizarre la deuxième fois qu'il m'avait pris la main... Jack pouvait t-il être comme moi ? Si il avait lui aussi un de ces pouvoirs, peut-être me comprendrait t-il - « Tu... tu n'en parleras à personne, n'est-ce pas ? » - lui demandais-je avec de grands yeux tristes - « Je ne sais pas si je devrais te le dire... tu ne voudras plus jamais m'approcher. » - Je m'éloignais de Jack et fit quelques pas dans l'appartement. J'étais tellement anxieuse que je ne savais même pas si j'arriverais à lui en parler où à dire des phrases compréhensibles. Je décidais de lui tourner le dos, ce serait plus facile si il ne me regardait pas. Je me dirigeais alors vers la fenêtre, plongeant mon regard dans la nuit noire. Je reprenais une dernière fois mon souffle avant de me lancer : « Ça fait quatre ans... » - Déjà. Quatre années que la pluie de météorites avait bouleversé nos vies - « Lorsque je me trouve en contact avec quelqu'un, quand je le touche, il y'a ce truc qui se déclenche. Tu as dû ressentir une sensation étrange, comme si on te volait ton énergie vitale. C'est ce qui arrive à chaque fois que j'établis un contact avec quelqu'un. J'absorbe son énergie... je ne peux pas le contrôler... » - J'essuyais une seconde larme sur ma joue, toujours le regard rivé sur l'extérieur - « C'est pour ça que tu ne dois plus faire ça, Jack. Je ne dois toucher personne. Tu n'as pris ma main que quelques secondes, mais plus longtemps, cela peut créer un malaise... et même pire. Cependant, il y'a un truc étrange qui s'est produit tout à l'heure. Tu as fais quelque chose n'est-ce pas ? » - Je refusais toujours de me retourner pour lui faire face.

J’ai passé pas mal de temps à me plaindre, suis un peu un pleurnichard, me plaignant de mes erreurs, cherchant la rédemption, même si je savais qu’il y avait pire que moi je continuais mes supplications. Ça n’a jamais aidé quelqu’un de savoir qu’il y a pire que soit, on a toujours été ce genre d’idiot nombriliste qui cherche à attirer un peu l’attention sur soit. Heureusement la seule attention que j’attirais était la mienne, je me plaignais qu’à moi-même, ça permettait les dommages collateraux.

Si je vous raconte ça c’est parce que pour la première fois de ma vie je viens de réaliser que je ne suis pas la seule victime du destin, je ne suis pas le seul avec qui la vie à jouer un de ses mauvais tours jouant avec nous comme un maitre marionnettiste. Je savais que ce qui me rapprochait de Jaymee était une sorte de souffrance partagée, à bien des égards je savais qu’elle était une fille compliquée, je n’avais juste jamais mesuré à quel point. Lorsque pour la première fois en quelques années nous nous sommes touchés (ou plutôt quand je l’ai touchée), j’ai ressenti comme un choc électrique, mon corps s’est arrêté de vivre pour une seconde.

Quelque peu perturbé je demandai à la jeune fille d’où venait cette sensation étrange qui m’avait torpillée, avait-elle la même impression ? Et pourquoi mon pouvoir s’était-il activé ? Il ne le fait que lorsque je suis en danger, signifie t-il que je l’étais ? « On a tous des secrets Jaymee, tu peux tout me dire je suis une tombe… Crois moi je ne pourrais jamais te considérer autrement que comme ma meilleure amie quoiqu’il arrive… Dis-moi tout… » je pouvais voir le désespoir dans son regard azur, j’aurais aimé essuyer la larme sur sa joue, mais j’étais quelque peu effrayé, je me demandais si c’était le bon moment pour ça.

Je m’ôtais de la porte quand elle s’éloigna pour me raconter son histoire, je l’écoutais attentivement. M’arrêtant sur un détail qui m’interpella, 4 ans…. Tout comme moi, ces 4 ans auraient-ils un lien avec la pluie de météorite ? Enfin elle me retourna une nouvelle question, je pris une bouffée d’air avant de plonger mes mains dans mes poches tout en fixant le sol… « Tu n’es pas la seule à qu’il arrive des trucs bizarre… J’ai un pouvoir, qui est un peu l’inverse du tien…Le mien me protège… C’est un système d’autodéfense… Mon corps s’adapte aux dangers… Si je vais dans un immeuble en flamme ma température augmente, ma peau se durcit et je deviens aussi chaud que du métal exposé au soleil… L’inverse quand il fait froid etc… Je m’accapare les caractéristiques qui m’entourent… Je pense que mon pouvoir s’est activé quand je t’ai touchée, pour me protéger contre le tien justement… » Ça me semblait logique, enfin c’était surtout la seule solution que mon esprit un peu simplet ait trouvé.

J’imaginais à quel point ça devait être dur pour elle, enfin je n’imagine que très brièvement, la solitude, l’isolement, tout ça je connaissais, je ne pouvais que compatir silencieusement à sa souffrance, impossible pour moi de lui dire la vérité à mon sujet. Je me demandais si elle ferait preuve de la même tolérance à mon égard si je lui disais qui j’étais ? Quel monstre se cache derrière ce sourire ? Me regarderait-elle de la même façon ou me fuiterait-elle comme la peste ? Je soupirais lourdement, ignorant ce que je devais faire… Puis une idée un peu incongrue me vint à l’esprit ?

« En général il me faut du temps avant que mon pouvoir ne s’adapte, si on essayait avec le tien ? C'est-à-dire, si on faisait plusieurs tentatives, à la fin tu pourrais me toucher peut être non ? Enfin normalement, c’est ça ou je finis allongé sur le sol titubant, mais je pense que ça en vaut la peine… » Dis-je avec un petit rire, j’étais stupide de penser à cela mais je voulais tenter le coup, ça pourrait l’aider à se sentir mieux, et moi juste cela me suffirait, je ne demande rien de plus…

Je m’approchai d’un pas lent vers la jeune fille, tendant ma main tout en prenant une chaise sur laquelle j’allais m’asseoir… « ok ? » Dis je avec un air faussement rassuré.

Le jeune homme se voulait rassurant. Il me promettait d'être aussi muet qu'une tombe concernant mon secret et que quoi qu'il arrive, il resterait mon ami. Comment pouvoir et vouloir rester près de moi après cela ? Je prenais toutefois mon courage à deux mains pour lui dire la vérité. De toute façon, il se doutait de quelque chose, alors autant le dire. Je me rassurais en me rappelant ses paroles, qu'il ne m'abandonnerait pas. Les vrais amis sont censés restées à vos côtés en toutes circonstances, n'est-ce pas ? J'espérerais que c'était vrai. J'essuyais les larmes qui avaient coulée sur mes joues avant de me retourner pour lui faire face. Je lui avais en quelques sorte retourné la question et si cette fois-ci c'était moi qui le regardais, lui avait les yeux rivés sur le sol - « Tu n'es pas la seule à qu'il arrive des trucs bizarre... J'ai un pouvoir, qui est un peu l'inverse du tien...Le mien me protège... C'est un système d'autodéfense... Mon corps s'adapte aux dangers... Si je vais dans un immeuble en flamme ma température augmente, ma peau se durcit et je deviens aussi chaud que du métal exposé au soleil... L'inverse quand il fait froid etc... Je m'accapare les caractéristiques qui m'entourent... Je pense que mon pouvoir s'est activé quand je t'ai touchée, pour me protéger contre le tien justement... » - Je savais bien que d'autres personnes avaient été affectées par la pluie de météorites. Ce que je ne savais pas en revanche, c'est que Jack en faisait partie. Alors c'était ça que j'avais senti ? Mon pouvoir s'était activé, mais semblait avoir plus de mal à atteindre son but. Jack ne s'était pas évanoui. Maintenant tout ça avait un sens. Son don lui permettait de se protéger contre ma malédiction. Je baissais la tête un instant. Au moins lui, il ne faisait du mal à personne avec son pouvoir, contrairement à moi. Le fait qu'il est aussi été touché par la kryptonite me rassurait. Aucune personne de mon entourage - a ce que je sache - ne traversait cette épreuve. Jack pouvait me comprendre. Il était plus ou moins dans la même situation que moi. Il savait ce que ça faisait de voir son quotidien bouleversé par un tel changement. Je ne pouvais m'empêcher de me demander comment il avait pris les choses au début. Avait t-il eu peur, comme moi ? Avait t-il crut devenir fou, comme moi ? S'était t-il senti seul, comme moi ? Il m'arrêta dans mes réflexions lorsqu'il reprit la parole : « En général il me faut du temps avant que mon pouvoir ne s'adapte, si on essayait avec le tien ? C'est-à-dire, si on faisait plusieurs tentatives, à la fin tu pourrais me toucher peut être non ? Enfin normalement, c'est ça ou je finis allongé sur le sol titubant, mais je pense que ça en vaut la peine... » - dit t-il avec un petit rire. Etait t-il devenu inconscient. Ce qui me demandait relevait de la pure folie. J'avais de nouveau peur. Son idée me paraissait être une très mauvaise chose. C'était dangereux. Il fallait que je m'en tienne à ce que j'avais toujours fait : N'approcher personne. Il ne pouvait pas plaisanter avec cela. Ça n'avait rien d'amusant. Je le regardais avec de gros yeux tandis-ce qu'il s'approchait de moi. Il me tendait sa main, je ne la prit pas. Il s'installa sur une chaise, attendant mon accord. Il avait l'air plutôt calme, ça me déroutait un peu - « Tu... tu es malade ? Tu ne peux pas me demander ça. Tu ignores les risques. Ce n'est pas un jeu, Jack. Je pourrais te faire du mal... » - dis-je les yeux encore humides à cause des larmes de tout à l'heure - « Tu es malade, tu le sais ça ? » - Répétais-je - « Et si ton pouvoir ne réussit pas vraiment à s'adapter ? Je ne veux pas te faire de mal et tu devrais savoir que quelqu'un a déjà fait un coma de trois jours à cause de mon pouvoir... » - Bien sûr il avait fallut plus que d'une poignée de main pour arriver jusque là - « Tu es malade. Tu n'as l'air d'avoir vraiment peur. Tu devrais. » - D'un autre côté et malgré l'angoisse qui montait en moi son idée pouvait être intéressante. Si il y arrivait avec son pouvoir, je ne serais plus un danger pour lui. Je pouvais aussi essayer d'empêcher mon pouvoir de s'activer. Une chose que j'étais jusqu'alors incapable de faire. Une seule personne semblait être immunisée contre mon pouvoir : Wyatt. J'ignorais encore pourquoi mon pouvoir ne marchait pas sur lui. Nous avions fait pourtant plus que de nous tenir la main, cela aurait du s'activer. Enfin je n'allais pas me plaindre que Wyatt soit immunisé. C'était une bonne chose. Seulement, j'aurais aimé comprendre. Wyatt m'embrassait dans le cou et tout allait bien. Jack me prenait la main et il manquait de faire un malaise. Son contact avait pourtant été plus furtif. Cela prouvait bien que Wyatt était particulier. Après avoir passé de longues minutes à y réfléchir, je me rapprochais de Jack - « On est malades. » - Il fallait que j'arrête de dire ça. Je tendais ma main pour saisir la sienne. Je tremblais. Angoissée par ce qu'il pouvait se passer. Je fermais les yeux un instant, essayant de me calmer, chose impossible. J'essayais de me concentrer. Il ne fallait pas qu'il s'active. Il ne le fallait pas. Pourtant, ce n'est qu'au d'une minute que je sentis mon pouvoir commencer à agir. Je tâchais de garder sa main dans la mienne pour notre expérience. Je me mettais à trembler davantage avant de hurler : « NON ! » - Je relâchais sa main. Résultat : Je l'avais tenu pas plus de deux minutes. Je fixais mon ami, pour voir comment il allait...

Désolé Post pas terrible, je me rattraperais au prochain promis

Suis-je fou ? C’est une question à laquelle j’ai essayé de répondre pendant des années sans jamais trouver de véritable réponse, je suis quelqu’un de réfléchi et de sérieux. Le fait que je me pose encore cette question doit probablement prouver que je ne suis pas complètement fou, j’ai encore un peu de raison. Le problème avec moi c’est que je ne pense pas comme tout le monde, j’ai un grand problème à évaluer les risques d’une situation depuis que je ne suis plus en prison.

Alors que Jaymee me demanda si j’étais malade, la seule chose qui me vint à l’esprit c’était « Oh oui…. Je suis fou… Mais crois moi ça vaut le coup…Au pire je finis tétanisé sur le sol et je reprendrais probablement mes esprits quelques secondes plus tard au mieux ça marche…rien à perdre, on peut qu’y gagner. » Lorsque elle me dit que je devrais avoir peur j’esquissai un sourire avec un petit soupir, elle devait penser que je devais avoir peur de rien. En réalité j’avais du mal à m’imaginer qu’une fille comme Jaymee, aussi sympathique et fragile pouvait gravement me blesser même contre sa volonté. Je me disais que ça ne pouvait être en aucun cas pire que ce que j’ai vécut, ce que j’ai vu et vécut durant mes dix dernières années m’ont forgé un moral de fer, je doute que Jaymee puisse me blesser autant que certains gars aient pu le faire. Je gardais la main tendue, attendant patiemment sa main en retour.

Je me doute que ça doit être libérateur pour Jaymee, peut être qu’elle se sentirait moins seule après ça, j’espérais vraiment l’aider en retour. J’espérais vraiment que mon pouvoir allait s’activer tout seul sinon j’étais foutu… Il n’a pas intérêt à me lâcher ou je me retrouve à la morgue pour le diner ce soir… Lorsque sa main vint à me toucher je sentais comme un violent éclair me transpercer le corps, je me figeai littéralement. Le temps se mit à ralentir, je ne pouvais pas bouger, ma vision diminuait de secondes en secondes avant que je devienne pratiquement aveugle… Je ne sentais pas mon pouvoir s’activait… Bizarrement je m’entendais parler intérieurement insultant mon pouvoir justement, mon corps était comme une caisse de résonance pour ma propre conscience… Lui demandant de s’activer…

Ce que j’ignorais c’est qu’il était l’était déjà, et petit à petit ma vue revenait, mes différents sens se réactivaient également, lorsque je fus capable de distinguer ce qui m’entourait je pouvais remarquer que je tenais encore la main de Jaymee mais ça ne me faisait rien. Cela ne dura que quelques secondes avant qu’elle n’enlève sa main… Je reprenais mon souffle lentement avant de me laisser emporter par un sentiment de bien être… Je me mis à rire à grande bouche… Je passais ma main libre dans mes cheveux avant de souffler une nouvelle fois.. « Comment tu te sens ? » Je captais son regard, elle semblait terrorisée, je la comprenais, elle tenait ma vie entre ses mains durant une seconde… « Je crois que ça a marché…A la fin je ne sentais plus rien… C’était un simple toucher… Donne-moi ta main…Dernier essai »… Là on peut déclarer l’état de démence, je ne m’étais pas encore remis de la précédente expérience que je reprenais de nouveaux risques, mais j’étais sur que ça allait fonctionnait, j’avais cette intime conviction. Je tendis de nouveau la main, quelque peu tremblante mais qu’importe j’affichai de nouveau un sourire confiant…

Comment est-ce que je me sentais ? Mal. Très mal. Je ne pouvais pas faire ça et mettre Jack en danger. Cette expérience était une mauvaise idée. Ce que je ne comprendrais pas, c'est que mon ami ne semblait toujours pas être inconscient du danger. J'étais même plus terrorisé que lui. Pourtant, il avait manqué de s'évanouir. Je l'avais senti faiblir et c'est pour ça que j'avais lâché sa main. Je posais mon regard sur lui, il ne semblait pas véritablement anxieux - « Je crois que ça a marché...A la fin je ne sentais plus rien... C'était un simple toucher... Donne-moi ta main...Dernier essai » - Oui, on pouvait le déclarer : Jack était atteint. Il était mon ami, je l'appréciais, mais vraiment il était fou. C'est ce que je n'arrêtais pas de me répéter. Derechef, il me tendit sa main. Celle-ci était légèrement tremblante, mais son sourire était confiant. Quant à moi, je ne souriais pas. Ne comprenait t-il pas à quel point s'était une expérience difficile pour moi ? Ce pouvoir me rendait malade. Oui, j'en étais véritablement malade de pouvoir faire du mal aux gens rien qu'en les touchant - « Non. » - Je ne voulais pas faire un dernier essai. Ce n'était pas une expérience sans risques. Il disait que cela avait marché, pourtant, je l'avais presque senti partir à un moment - « ça suffit Jack ! » - dis-je en m'éloignant de lui. Mon ton était plus froid, mais dans le fond j'étais plus angoissée qu'autre chose et puis, le fait qu'il soit plus détendu que moi me déstabilisait - « Tu ne comprends pas, Jack ! De toute évidence, tu ne mesures pas l'ampleur du danger ! Ce n'est pas une expérience amusante ! Tu n'imagines pas une seconde ce que c'est pour moi. Je ne veux pas prendre de risques supplémentaires. Tu crois que c'est facile pour moi ? Tu crois que c'est facile de savoir qu'à chaque fois que je touche à quelqu'un, je peux mettre sa vie en danger ? ça me rends simplement malade de vivre avec ce truc. » - J'avais élevé légèrement le ton, sans pour autant être véritablement en colère. J'étais anxieuse et triste - « Ton pouvoir te protége peut-être... jusqu'à ce que tu perdes le contrôle et que tu t'écroules parterre. Je ne peux pas me permettre de faire une expérience avec ça, avec ta vie ! Tu penses peut-être que je dramatise, mais je ne peux pas ! Je ne peux pas ! Tu es mon ami et tu ne peux pas me demander de me servir de toi comme... cobaye. » - J'essayais de retenir les nouvelles larmes que je sentais arriver - « Il est vraiment plus raisonnable que j'y ailles maintenant. » - dis-je avant d'enfiler ma veste - « Si tu veux vraiment m'aider... juste arrête avec ça. Tout est beaucoup plus simple quand je ne touche personne... » - ajoutais-je avec une pointe de tristesse avant de me diriger vers la porte.

Avez-vous déjà pensé que votre vie serait meilleure si vous aviez un but ? Vous savez comme tous ceux que l’on vous balance à la télévision ou dont les politiques parlent… Les fameux « I have a dream » et toutes phrases toutes faites qui sont censées donnez une direction à votre vie. Quand je suis sorti de prison je m’étais juré de me trouver un but justement, en prison j’en avais un c’était sortir… Et en sortant bah j’avais rien, le vide. Puis je me suis trouvé un certain plaisir à aider les gens qui m’entouraient. Ça passe de la vieille dame pour ses courses ou mes amis les plus proches, je prenais du plaisir à aider mon entourage. Alors ma vie n’avait pas de direction, elle était loin d’être toute tracée mais je savais ce qu’il me restait à faire.

Jaymee était une fille au cœur tendre incapable de blesser qui que ce soit, préférant souffrir en silence afin de ne pas partager sa peine par peur justement d’impliquer ceux qui souffrent. Ça je ne l’avais pas comprit au premier abord, car je lui forçais à faire ce qu’elle détestait le plus au monde, blesser une personne qu’elle appréciait. Alors que je reprenais doucement connaissance après la précédente expérience, je ne pouvais m’empêcher de penser que j’étais égoïste et idiot, que même si cela partait d’un bon sentiment c’était très douloureux pour elle. Elle devait probablement se rappelait ses moments de solitude et à quel point ce « pouvoir », pouvait être difficile à vivre.

Alors qu’elle m’implora presque d’arrêter, je fis un léger soupir, elle avait raison je ne pouvais pas la forcer. Je restais là à la regarder se lever, silencieux, immobile, je m’insultai intérieurement, me trouvait parfaitement stupide de lui avoir fait subir ça. Il est très dur de raviver ses démons, de se confronter à eux impuissant, mieux que personne je le savais, mais je devais les affronter et Jaymee aussi… Alors qu’elle se dirigeait vers la porte je me levai rapidement et me mit entre elle et la porte… « Jaymee…arrête ! Tu n’es pas la seule à vivre avec un fardeau crois moi…Nous avons tous nos démons, nos peurs, nos craintes qui nous isolent pensant qu’on est mieux tout seul. Mais c’est faux… Rien ne vaut un peu d’aide… J’ai été stupide de t’infliger ça, mais je vais bien.. enfin presque *rire* tout ça pour te dire que tu dois affronter tes peurs rien qu’une fois, tu ne vivras que mieux après… Désolé pour tout encore »

Je reprenais mon souffle après mon petit speech, honnêtement je n’avais pas envie d’être ce gars moralisateur mais Jaymee est cette personne qui m’a sorti de mon cocon, elle est une amie précieuse. Je veux pouvoir lui rendre la pareille, je n’avais jamais été aussi proche de dévoiler mon secret, mais j’ignore toujours comment elle le prendrait, et comme je l’ai dit j’ai bien trop peur de perdre cette relation pour tout dévoiler ainsi…

Je plongeais mon regard dans les yeux azurs de l’étudiante, j’esquissai un petit sourire réconfortant en coin, dans un réflexe un peu idiot j’ai prit sa main….. Et rien ne se passa… Surpris je regardais nos mains, j’étais muet, je ne faisais que sourire un peu plus en regardant Jaymee…

Pour la deuxième fois de la soirée, il se releva pour se mettre entre moi et la porte, afin de m'empêcher de fuir. Pourquoi ne me laissais t-il pas partir et aller pleurer dans mon coin ? C'est tout ce dont j'avais envie à cet instant, d'aller m'isoler. J'avais l'impression qu'il ne pouvait pas me comprendre. Je ne pouvais pas me permettre de « jouer » avec mon pouvoir, comme lui testait le sien. Il y avait beaucoup trop de risques. Je ne comprenais pas qu'il veuille prendre ses risques. Après tout, c'est un peu comme si j'avais sa vie entre mes mains - « Jaymee...arrête ! Tu n'es pas la seule à vivre avec un fardeau crois moi...Nous avons tous nos démons, nos peurs, nos craintes qui nous isolent pensant qu'on est mieux tout seul. Mais c'est faux... Rien ne vaut un peu d'aide... J'ai été stupide de t'infliger ça, mais je vais bien.. enfin presque *rire* tout ça pour te dire que tu dois affronter tes peurs rien qu'une fois, tu ne vivras que mieux après... Désolé pour tout encore » - Comment pouvait t-il en rire ? D'un autre côté, il n'avait pas tout à fait tord. J'avais tendance à m'isoler à chaque fois que j'avais un souci. Chacun à déjà ses propres problèmes, sa propre souffrance et je ne voulais pas imposer un secret supplémentaire à ceux que j'aime. J'avais souvent pensé que j'étais mieux seul et que ne rien dire était ce qu'il y avait de mieux à faire pour moi et surtout pour les autres. La réaction de Jack, me confronter ainsi à ma peur m'avait conforté dans l'idée qu'il ne fallait pas le dire. Je pensais qu'il ne comprenait pas vraiment mon mal. Cela n'avait rien de facile. Cependant, il avait raison, je ne pouvais pas passer ma vie à fuir éternellement, à m'isoler et à avoir peur. Ces dernières années, j'avais perdu tout espoir de devenir normale un jour. J'étais devenue beaucoup trop pessimiste et avec ça peut-être m'apitoyais je trop sur moi au lieu de me battre ? Ce que disait Jack me faisait réfléchir. Il fallait que je me reprenne en main. J'étais beaucoup trop jeune pour être si désespérée - « C'est tellement compliqué de vivre avec ça que j'ai perdue tout espoir de m'en sortir. J'ai peur de ce qui pourrait arriver et j'ai peur de devoir supporter ça toute ma vie. » - Je crois que j'aurais préféré mourir que de vivre quatre autres années comme celles que je venais de passer - « Je sais que tu veux m'aider, seulement je suis complètement tétanisée, tu as raison, je pourrais pas vivre indéfiniment seule avec cela. Je sais que j'y arriverais pas toute seule et que j'ai besoin d'aide, mais ne m'en demandes pas trop le même soir. Tu viens à peine de retrouver tes esprits et je ne suis vraiment pas capable de recommencer maintenant. » - Je croisais son regard. Il esquissait un sourire qui se voulait réconfortant et dans un nouvel élan de folie, il attrapa ma main. Ne venais-je pas de lui dire que je ne voulais pas ? Je savais que ça partait d'une bonne intention, mais Jack n'en faisait qu'à sa tête et j'aurais voulu qu'il m'écoute. Alors que je réfléchissais à cela, ma main était toujours dans la sienne. Je fixais le jeune homme avec de grands yeux, lui souriait et n'avait pas l'air de se sentir mal en point. Qu'est-ce qu'il se passait ? Depuis combien de temps étais-je en contact avec sa peau ? N'aurait t-il déjà pas dû se retrouver mal ? J'étais surprise. J'observais nos mains et retirais finalement la mienne - « Qu'est-ce qui s'est passé ? » - demandais-je au jeune homme - « Tu souris... Ton pouvoir t'a protégé c'est ça ? Tu penses que ça à fonctionné ? »

« C'est tellement compliqué de vivre avec ça que j'ai perdue tout espoir de m'en sortir. J'ai peur de ce qui pourrait arriver et j'ai peur de devoir supporter ça toute ma vie. » Ce que venait de dire Jaymee me toucha énormément, parce que cela résumait à la perfection ce que je ressentais au quotidien, vivre avec le fardeau qui est le mien toute ma vie. Est cela la vraie sanction ? Et non la prison, juste vivre avec les remords sans jamais pouvoir faire marche arrière ou même faire acte de rédemption.

Je ne répondis rien à ce moment là, je ne faisais que regarder la jeune fille dans les yeux, cherchant presque à éviter son regard, elle avait raison, je ne pouvais pas trop lui en demander si rapidement. J’avalais ma salive, muet et incapable de sortir le moindre son jusqu’au moment ou je l’empêchai de quitter mon appartement. Là je pris sa main dans un acte presque stupide et lorsque je réalisais que rien ne se passait, je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire. Je sentis que mon pouvoir était activé tel un bouclier, cette sensation d’invincibilité me possédait une nouvelle fois, je la ressentais à chaque fois que j’étais insensible aux flammes ou au froid. « Oui » répondis-je brièvement à Jay’. « Mais il y a un hic… ça ne marchera que ce soir… En fait mon pouvoir ne me permettra pas de toucher à chaque fois, qu’on se verra, la prochaine fois on aura pas besoin de refaire ce qu’on a fait, ce sera nettement plus rapide mais je serais encore sensible à ton pouvoir … Probablement au second touché ou quelque chose du genre ça fonctionnera»… Je lâchais sa main mon sourire toujours gravé sur mes lèvres. C’est alors que mes narines sentirent une odeur de brûlé… « MERDE LE PLAT ! » Dis-je rapidement en courant dans le four sortant la carcasse carbonisée de mon plat… Je fis un peu d’air avec un torchon, et m’empressai d’ouvrir les fenêtres…. Un peu rigide je me tournai vers Jay’ me pinçant les lêvres… « Pizza ? » dis-je avec dépit...il était évident que je ne voulais pas qu’elle parte et que je comptais toujours passer la soirée avec elle… « Ou whiskey toute la nuit mais ça nourrit pas, et c’est pas conseillé quand on a le ventre vide... Expérience qui parle. »

Je cherchais à détendre l’atmosphère qui était quelque peu pesante, au final c’était une bonne expérience et pas inutile, je savais que la prochaine fois je pourrais la toucher, bon je me prendrais un petit choc une fraction de seconde mais c’est tout. Comme avec les flammes, une petite brûlure et après c’est oublié.
Je me dirigeais vers le téléphone, commençant à composer le numéro de la pizzeria la plus proche. Je regardais une nouvelle fois l’étudiante, je me posais sur une chaise et reprit « Tu sais, suis désolé de t’avoir imposé ça… Je n’avais pas le droit…Remplissons nous de quoi nourriture et d’alcool pour faire passer tout ça ok ? J’espère que tu m’en veux pas… » J’étais le plus naturel possible, je n’avais jamais eu besoin de me cacher derrière une fausse personnalité avec elle… Je n’avais pas peur de m’excuser ou d’être désolé. J’espérais seulement qu’elle me pardonnera.

« Oui. Mais il y a un hic... ça ne marchera que ce soir... En fait mon pouvoir ne me permettra pas de toucher à chaque fois, qu'on se verra, la prochaine fois on aura pas besoin de refaire ce qu'on a fait, ce sera nettement plus rapide mais je serais encore sensible à ton pouvoir ... Probablement au second touché ou quelque chose du genre ça fonctionnera. » - Alors son pouvoir l'avait effectivement protégé. Jack n'avait pas fait de malaise et tout allait bien. J'esquissais un mon tour un sourire, sourire qui disparaissait au fil de son discours. Je n'étais pas rassurée en apprenant que même si ce serait plus rapide, Jack serait encore sensible à mon pouvoir. Lorsque j'écoutais mon ami parler, je me rendais compte qu'il connaissait très bien son pouvoir, comparé à moi. Il maîtrisait mieux les choses. J'aurais aimé être capable de me contrôler moi aussi. Une chose me traversa l'idée un quart de second après quoi je la refoulait. Il en était carrément hors de question ! Jack était capable de se protéger contre mon pouvoir, il était très certainement le moins exposé au danger que je représentais, mais m'entraîner à maîtriser mon pouvoir sur lui n'était pas une bonne chose. C'était mon ami, non un cobaye. Et même si ça avait marché pour ce soir, même si il m'assurait que ça irait pour la suite, j'avais peur de lui faire du mal. On ne m'ôterait pas cette peur du jour au lendemain. Soudainement une odeur de brûlé vint me chatouillé les narines. Avec toute cette histoire, Jack avait oublié son plat dans le four. C'était de ma faute. Il se précipitait pour sortir son plat de là. Il était évident que nous ne pouvions manger cela c'était noir charbon - « Désolée. C'est de ma faute. » - Il avait certainement pris le temps de cuisiner et à cause de moi, tout était parti en fumé. Jack voulait continuer de passer la soirée avec moi ? Ce qu'il avait appris sur moi ne changeait apparemment rien à ses yeux. Il me prouvait que je devais peut-être faire plus confiance à mes amis. Si Jack m'acceptait, d'autres le pourrait aussi ? Cela ne m'empêchait pas de craindre leur réaction. J'approuvais lorsqu'il me proposait de commander des pizzas. Ça m'allait très bien. Je n'étais pas difficile.

Je m'asseyais sur le canapé, tandis-ce que Jack appelait la pizzeria. Je me demandais comment nous pourrions passer une soirée normale après ce qui s'était passé. J'étais beaucoup trop nerveuse. Peut-être aurait t-il été mieux de partir maintenant ? - « Tu sais, suis désolé de t'avoir imposé ça... Je n'avais pas le droit...Remplissons nous de quoi nourriture et d'alcool pour faire passer tout ça ok ? J'espère que tu m'en veux pas... » - « En fait, j'ai surtout amené le Whisky pour toi... » - Non pas que je le prenais pour un alcoolique, c'était parce que je pensais que ça lui ferait plaisir et je détestais venir les mains vides lorsque j'allais chez quelqu'un - « Je ne bois pas beaucoup d'alcool. » - ajoutais-je - « Et je sais que ton intention était bonne... même si tu m'as trop brusquée. Tu es un vrai ami. Tu ne me juges pas et en plus, tu me comprends. » - Je marquais une courte pause avant de reprendre - « Je rêve du jour où je serais capable de contrôler ce truc. Pour l'instant c'est lui qui a le contrôle sur moi... Il y'a des tas de gens qui rêvent d'avoir des pouvoirs surnaturels, mais moi je veux juste être normale... Comment puis-je toucher quelqu'un sans que mon pouvoir se déclenche ? J'aimerais qu'un jour ton pouvoir n'est même pas à te protéger, car le mien ne se sera pas activé. » - Je lui lançais un regard - « ... Mais je vais arrêter de parler de moi. Je ne veux pas avoir l'air de toujours me plaindre ou de pleurnicher sur mon sort. Ça suffit. Profitons de la soirée comme nous l'aurions fais si rien de tout ça n'était arrivé. » - dis-je avec un léger sourire.