JAYMEE &. CHARLOTTE

« ARRRRRRRRRRRRRGH » Elle était énorme. Je n’avais jamais eu l’occasion d’en voir une aussi grosse sur cette planète. L’araignée c’était logé dans un petit coin près de mon lit. La première fois Mason était là pour me sauver de cet animal. Ce jour-là il était toujours en Afrique. Je restais tétaniser. Et dire que j’avais peur d’un truc aussi futile. J’attrapais une chaussure et prenant mon courage à deux mains, je l’écrasais. Je n’aimais pas tué un être vivant mais ces trucs là ce n’était pas possible. Il fallait vraiment que j’arrive à maitriser ce genre de peur. Ce n’est pas possible ça. Je suis une extra-terrestre, j’avais dû subir un bon nombre de choses pour arriver ici et j’avais peur d’une araignée. Je devrais travailler sur ce genre de peur. Il était inconcevable de vivre avec ce genre de chose. Quoiqu’il en soit je laissais le cadavre du pauvre animal à côté de mon lit, je l’aspirerais en faisant le ménage plus tard. Je sortais enfin de mon lit. C’était un de mes jours de repos. J’avais autant de jour de repos que j’avais envie en fait, étant la gérante et tout les postes haut placé de ma propre entreprise. Bref, j’avais décidé que ce jour là j’offrirais un jour de repos à mes deux gentilles employées. Les pauvres, elles avaient beaucoup de mal à suivre le mouvement. Il est vrai que j’en demandais beaucoup mais contrairement à elle, je ne travaillais pas depuis longtemps et j’étais loin d’être fatigué de la cadence. Prenant conscience que les deux jeunes femmes commençaient à devenir un tantinet névrosées. J’entrais dans la cuisine. Elle était nickel ! J’essayais de garder la maison de Mason propre un maximum. Il avait entièrement confiance en moi et je ne voulais pas qu’il est à regretter de me laisser aussi longtemps sa maison. Je n’utilisais que sa voiture contre son gré. Ce n’était pas bien compliqué comme engin, je ne comprenais pas pourquoi il ne m’avait jamais appris à conduire. J’attrapais deux tranches de pain et les glissais dans le grille-pain. J’aimais qu’ils coquent sous la dent. Ils sautèrent peu de temps après les avoir coincés entre les deux grilles. Les déposants sur une assiette je les aspergeais de chocolat fondue. J’adorais ce genre de petit déjeuner, c’était Mason qui m’avait fait découvrir ce genre de saveur. Enfin avant que je me rappelle de mon passé. En fait, j’adore le chocolat et autres sucreries tout à fait délicieuses. Je dégustais le délicieux plat que je venais de concocter. Après avoir tout engloutie, je m’activais histoire de ne pas perdre le reste de la journée. Une robe de ma composition pour me vêtir, une paire de chaussure à talons et une ceinture pour la taille. Je devais être présentable quelque soit le jour. Je portais toujours des vêtements créés par moi pour me faire un peu de pub si jamais on me demandait d’où elle venait. J’attrapais mon sac à main et sortis de la maison en veillant bien à verrouiller la porte. Je renonçais à prendre la voiture. Je n’avais pas de but fixé pour ce jour et j’errais dans les rues de Wellington sans jamais m’arrêter. Rapidement je commençais à me lasser. Je rentrais dans high street, passant devant les maisons j’étais capable de donner le nom de chaque personne qui y habitait. En fait, je connaissais le nom de tout le monde mais je ne leur avais jamais parlé pour la plupart et ils ne me connaissaient pas. Il n’y avait que Jaymee. La jeune demoiselle était un peu sur la défensive avec moi. J’avais eu beaucoup de problèmes avec mes dons et mes trous de mémoire. Mason m’avait énormément aidé, maintenant que je n’avais plus vraiment besoin de son aide je voulais aider d’autres personnes à moi tour. Je n’avais pas beaucoup de chance avec elle pour le moment à vrai dire. Elle semblait avoir peur de ce que je pouvais savoir. Je l’avais vu utiliser son don. Je savais ce qui lui arrivait. Elle avait été affectée par les météores et je savais qu’elle avait des problèmes avec lui. En fait, j’avais été dans le même cas qu’elle, j’avais eu peur la première fois que j’avais utilisé ce don. Jaymee avait la chance de pouvoir se faire aider mais je représentais sans doute une menace pour elle. Je m’arrêtais devant la maison de la demoiselle. J’ignorais si elle était là et j’hésitais à me présenter à elle. Si elle était aussi effrayée que je le passais elle ne m’accueillerait sans doute pas à bras ouvert et ce serait totalement légitime. Après quelques minutes d’hésitation, j’approchais de la porte lentement, continuant à réfléchir des conséquences que pourrait avoir mon acte. Inspirant longuement je frappais quelques coups à la porte espérant que ce serait Jaymee qui répondrait.

Spoiler:

« Jaymee. » - s'exclamait ma mère d'une douce voix en frappant à la porte de ma chambre. Je relevais la tête du livre dans lequel je m'étais plongée et indiquait à ma mère d'entrer. Elle s'inquiétait beaucoup pour moi ces derniers temps. J'ai toujours été quelqu'un d'assez casanier qui préfère rester à la maison, plutôt que de sortir à droite et à gauche. L'inverse même de ma soeur Robin qui est beaucoup plus fêtarde que moi, moins réservée, moins renfermée. Je m'étais ces jours-ci particulièrement enfermée dans ma solitude ce qui avait sûrement interpellé ma mère. Je plaçais un marque page dans mon livre et le posais à côté de moi sur le lit. Ma mère m'adressa un doux sourire et s'assit près de moi - « Tu ne souhaites toujours pas venir avec nous chez les Lewis ce soir ? » - « C'est que j'ai beaucoup de travail, en fait. » - Ma mère me fixait de ses grands yeux bruns. Je savais que celle-ci voulait m'inciter à sortir un peu. J'appréciais qu'elle me porte tant d'attention et je regrettais de ne rien pouvoir lui dire - « Qu'est-ce qui ne vas pas, Jaymee ? Je vois bien qu'il y'a quelque chose et que ces derniers jours tu as choisi le silence et la solitude. » - Elle n'était pas dupe et elle avait bien raison. Il y'avait quelque chose. J'avais beaucoup pris sur moi depuis la pluie de météorites. L'apparition de mon pouvoir il y'a trois ans, faisait que je devais toujours faire attention au moindres de mes gestes. Cela dit, un accident ça arrive vite. J'en arrivais à un point ou cela en était assez. J'en avais marre de devoir faire attention. Je désirais juste être comme tout le monde et pouvoir serrer un ami dans les bras quand bon me semble. Ma réalité était devenue difficilement supportable. Je ressentais de la tristesse à propos de tout ça. Jusqu'à aujourd'hui, j'avais plus ou moins supporté le fait de devoir être distante avec les autres, de me passer de tout contact physique, même le plus infime. Je me disais que c'était comme ça et j'avais presque fini par m'y faire. Mais la vérité c'est que je m'étais trompée. Le pire, c'est que les choses ne changeraient certainement pas. J'avais bien essayé de me rendre à la Fondation Isis et puis... et puis j'avais fait demi-tour. Ces gens-là ne pourraient pas me comprendre et me venir en aide. Je n'y croyais pas. Je ne pensais pas pouvoir avoir le contrôle de cette chose un jour. Je n'y étais jamais arrivé. Alors, ça allait être ainsi ? Je devrais mettre des barrières entre moi et les autres toute ma vie ? Rester seule au final. J'étais restée un moment dans le vague, silencieuse, ne répondant pas ma mère - « Chérie, j'aimerais être là pour toi, mais je ne peux pas te venir en aide si tu ne me dis pas ce qu'il se passe. » - renchérie t-elle - « Ne t'en fais pas pour moi. Ça va. C'est juste que... j'aie beaucoup de choses à penser en ce moment... » - Je lui adressais un sourire pour la rassurer - « Bien. Mais saches que je suis là. » - Elle me sourit à son tour, puis se relevait en m'informant qu'elle devait sortir, avant de quitter ma chambre.

Je me replongeais dans ma lecture. Cela me permettait d'avoir l'esprit assez occupé pour éviter de penser à autre chose. C'était comme une sorte de remède à toutes mes réflexions qui pouvaient parfois me donner la migraine. J'entendis la porte d'entrée claquer ce qui m'indiquait que ma mère était sortie. Je me retrouvais donc seule à la maison. Robin était... je ne sais pas où et mon père travaillait encore. J'étais presque arrivée à la fin de mon livre quand on frappait à la porte. Je sortais alors de ma chambre, descendait les escaliers et allait ouvrir la porte. Je restais figée sur place quand je vis Charlotte sur le palier. Que faisait t-elle ici ? Que me voulait t-elle ? Je restais silencieuse un moment, avant de retrouver ma voix : « Tu viens jusqu'à chez moi maintenant ? » - Mon ton était plutôt froid. Je n'appréciais pas de la voir ici, chez moi. Heureusement que j'étais seule à la maison. En la voyant ici sur le seuil de la porte, je réalisais qu'il serait compliqué de me débarrasser d'elle. J'avais beaucoup ne pas être aimable à chacun de nos rencontres, Charlotte persévérait - « Est-ce que tu vas enfin me dire ce que tu me veux ? »

J’attendis quelques minutes. A vrai dire, à un moment je me suis même demander si je n’allais pas faire chou blanc… J’étais sûre qu’elle ne m’accueillerait pas comme une vieille amie. Elle n’avait pas confiance, c’était normal, je n’avais pas encore réussit à lui faire comprendre que je ne voulais pas lui faire de mal. Je n’avais rien avoir avec ces personnes qui faisait des trucs pas net avec les gens affectés par les météorites, enfin c’est ce que Mason m’avait dit. Je commençais à désespéré de l’aider un jour quand elle se montra à la porte. Je sursautais d’ailleurs. Je voyais sur dans son regard qu’elle n’était pas enchantée de me voir. « Tu viens jusqu'à chez moi maintenant ? » Je m’attendais à ce genre de réaction. Elle voulait que je la laisse tranquille mais elle avait besoin d’aide. Peut-être pas de la mienne c’était une évidence. Mais il fallait que quelqu’un la guide et d’après ce que j’avais pu entrevoir elle était plus qu’effrayer et devait avoir peur de dire à quelqu’un ce qu’elle était capable de faire. Je n’avais jamais eu l’occasion de pouvoir moi-même lui parler de mon don. Je n’avais jamais eu l’idée de venir sonner chez elle en vérité. Je n’aimais pas vraiment m’incruster chez les gens. Prendre cette liberté c’était quelque chose qui m’horripilais mais à vrai dire je ne savais plus vraiment comment faire pour l’approcher. J’avais eu énormément de chance. Comparé à elle j’avais toujours eu Mason et il m’avait toujours beaucoup aidé. Il n’avait pas prit peur quand il avait appris que je venais d’une autre planète. Je ne savais pas comment lui dire. Je n’avais vraiment aucune intention malfaisante sur elle. En fait, je pouvais facilement comprendre ce qu’elle ressentait. Même si j’avais toujours pu me confier à Mason, les autres restaient pour moi des gens à qui je ne pouvais faire confiance. Pour elle, je n’étais personne. Pire, je l’avais vu en train d’utiliser son don, sans le faire exprès certes, mais elle l’avait utilisé devant moi. Elle ne savait pas que j’étais comme elle. Même si je ne contrôlais que de l’eau. Je restais une personne doté d’un don tout comme elle. Le mien devait être beaucoup moins conséquent tout de même. J’avais eu que des problèmes minimes avec lui et je m’en sortais plutôt bien. Soit je la redirigeais vers Mason ou vers l’Isis Fondation, si elle ne voulait pas j’étais moi-même capable de tout faire pour l’aider. Enfin pas non plus l’impossible mais j’étais quand même prête à l’aider un maximum.

« Est-ce que tu vas enfin me dire ce que tu me veux ? » J’ignorais si je pouvais avoir confiance en elle. Je n’avais pas l’assurance total de son ‘innocence’. Pourtant elle était tellement effrayer par ce qu’elle avait fait quand je l’avais vu la première fois que j’avais plus de mal à douter. Comment lui faire comprendre que je n’étais pas une menace sans me mettre moi-même à nu. Je ne voulais pas trahir ce secret. Lui dire que moi aussi je possédais un de ces dons passait encore mais je ne pouvais lui avouer que je venais d’une autre planète. Elle ne me croirait pas de toute façon. Ces humains ont l’esprit beaucoup trop étroit pour accepter qu’une telle chose puisse exister. Je choisissais donc les mots avec tact. Je ne voulais pas qu’elle se sente menacée par moi. C’était ridicule. « Je suis désolée de te déranger. J’habite pas loin et je rentrais chez moi quand je suis passé devant ta maison et donc, voilà. » Whaou, je n’aurais pas pu choisir plus clair… Bref, j’étais un peu nerveuse. Ce n’était pas elle qui me faisait cet effet. C’était plutôt les réactions qu’elle pouvait avoir. Elle pouvait très bien appeler les flics pour harcèlement. Je reprenais en inspirant un long moment. « Si je suis ici, ce n’est pas pour t’embêter Jaymee. Je suis consciente que tu as aucune raison de me faire confiance, c’est normal, tu ne me connais pas et personnellement je ne donnerais pas non plus ma confiance à une inconnue mais je peux t’aider. » J’ignorais si ce genre d’approche pouvait fonctionner mais je ne savais plus vraiment quoi lui dire.

« Je suis désolée de te déranger. J'habite pas loin et je rentrais chez moi quand je suis passé devant ta maison et donc, voilà. » - Je la toisais du regard et fronçais les sourcils. Je ne comprenais toujours pas la véritable raison de cette visite. Charlotte et moi n'étions pas amies. Je ne connaissais pas vraiment cette jeune femme, mais celle-ci savait quelque chose à mon propos. Une chose que j'avais toujours cherché à garder pour moi et qui devait le rester. Je ne pouvais pas en parler. Certaines personnes contaminées par la pluie de météorites semblaient prendre cela avec plus de légèreté. J'avais même vue de jeunes voyous joués avec leurs pouvoirs. Je m'inquiétais un peu. Que deviendrait notre monde ? Le taux de drames et de criminalité était déjà assez fort avant et désormais, les choses n'allaient pas aller en s'arrangeant. Notre monde avait changé et ce changement ne me plaisait pas. Les conséquences d'un tel drame pourraient s'avérer catastrophiques - « Si je suis ici, ce n'est pas pour t'embêter Jaymee. Je suis consciente que tu as aucune raison de me faire confiance, c'est normal, tu ne me connais pas et personnellement je ne donnerais pas non plus ma confiance à une inconnue mais je peux t'aider. » - ça non plus, je ne comprenais pas. Charlotte semblait vouloir m'aider, mais pourquoi ? Les gens ne sont pas aussi gentils. Je ne dis pas que je ne connais pas de bonnes personnes, car mes parents en sont l'exemple. C'est eux qui m'ont tout donner : Une vie, un toit sur ma tête, une famille, de l'amour, de l'aide. Je dois reconnaître qu'ils m'ont énormément apporté. J'avais eu une chance inouïe. Seulement, je sais aussi que tout le monde n'est pas comme cela et qu'il faut se méfier de certaines personnes. J'ai toujours été ainsi. Lorsque j'ai rencontré Nicole McKinley, je me suis immédiatement méfiée d'elle, tout comme je me suis méfiée des gens des services sociaux. Je ne connaissais pas tout ce monde. Finalement, les McKinley ont fini par gagner ma confiance. Je les ai laissé m'aider et m'aimer. Cela n'a pas été facile au début. Je suis craintive de nature. Chaque jour, les journaux nous informent de ce qui se passe dans le monde. Comment croire en l'humanité et penser qu'il y'a encore de bonnes personnes sur terre, quand on entends si souvent parler de meurtre, de viole et d'enlèvement ? Un jour on vous raconte qu'un fils à perdue la raison et qu'il à tuer toute sa famille, le lendemain un malade jette une pauvre femme sous les rails d'un train. Aujourd'hui, avec ces changements qui s'étaient produit, le crime semblait être une chose plus simple. Le monde est devenue fou - « Tu as raison, je n'ai aucune raison de te faire confiance et je ne te fais pas confiance. » - répondis-je, toujours sur la défensive. Cette attitude, Charlotte devait y être habituée maintenant. J'avais bien pensé à lui répéter une énième fois qu'elle avait mal vu, que ce n'était pas ce qu'elle croyait, mais Charlotte n'était pas idiote. Elle savait très bien ce qu'elle avait vu : Moi et mon pouvoir d'absorption vitale. Cela fait un peu pensé à un monstre ou à un extra-terrestre dit comme ça, non ? - « J'ai du mal à comprendre... comment est-ce que tu peux vouloir m'aider et croire que c'est possible. Je ne vois franchement pas ce que tu peux y faire et de quelle façon tu peux me soutenir. Personne ne peut comprendre et je ne vois pas pourquoi toi, tu comprendrais. A moins d'avoir une idée douteuse ou un intérêt personnel. On ne se connaît pas, alors dis moi pour quelle raison tu ne renonce pas une bonne fois pour toute. » - Au moins, cela avait le mérite d'être clair. Qu'elle parle tout de suite et qu'elle me dise la vérité ! Bien que si elle est des intentions douteuses, elle ne le dirait pas - « Comme si les choses pouvaient s'arranger... » - laissais-je échapper à voix basse. Cela faisait trois années maintenant, trois ans pendant lesquels je devais cohabiter avec ce truc. Je n'avais aucun contrôle là-dessus.

« Tu as raison, je n'ai aucune raison de te faire confiance et je ne te fais pas confiance. » Touchée. Je en pouvais bien sur pas lui en vouloir mais elle avait une certaine aisance à trouvé des mots cassants. De sa bouche j’avais l’impression d’être pire qu’une curieuse. J’avais conscience de m’introduire dans sa vie. En tout cas, de son point de vu parce qu’elle ne voyait pas forcément où je voulais en venir avec mes paroles qui n’avait de sens que pour ma personne. C’était un peu difficile de s’exprimer sur un truc aussi grave. Il pouvait toujours y avoir des gens qui entende de que je lui disais. Je ne pouvais pas exprimer tout ce que je voulais explicitement. Même si je voulais l’aider il fallait aussi protéger le secret. C’était un truc que Mason trouvait primordial. Ne pas se faire repéré par eux. Je ne savais pas qui était « eux » mais il fallait en avoir peur quand on avait un don tel que le mien ou celui de Jaymee. « J'ai du mal à comprendre... comment est-ce que tu peux vouloir m'aider et croire que c'est possible. Je ne vois franchement pas ce que tu peux y faire et de quelle façon tu peux me soutenir. Personne ne peut comprendre et je ne vois pas pourquoi toi, tu comprendrais. A moins d'avoir une idée douteuse ou un intérêt personnel. On ne se connaît pas, alors dis moi pour quelle raison tu ne renonce pas une bonne fois pour toute. » Voilà on y était. Je n’avais plus qu’à lui dire. Sauf que voilà, avec le temps j’étais devenue légèrement parano. Je ne pouvais tout simplement pas me mettre à nu en public même si en ce moment même il n’y avait pas à chat dans high street. On n’était pas à l’abri qu’un enfant soit caché dans les buissons ou même que « eux » ait caché des micros un peu partout dans la ville pour traqué les gens possédant un don. Je suis barjo je vous l’accorde mais il en était de notre survis, si certains ne supportaient pas de vivre en contact avec des mutants ou des extra-terrestres, nous nous étions tout de même des êtres vivants, des êtres vivants particuliers certes mais des êtres vivants dotés d’une vie avant toute chose. De mon point de vu nous avions autant de droit que les autres de vivre librement. J’étais heureuse comme ça, avec mon don et je ne comptais pas me faire avoir uniquement parce que certains avait des problèmes avec mon espèce. Jaymee était des miens si je pouvais le dire ainsi et il était normal que je veuille l’aider. Enfin elle ne le comprendrait surement jamais mais je devais au moins essayer de lui expliquer. « Comme si les choses pouvaient s'arranger... » Quel pessimisme ! On m’avait souvent dit que tout pouvait s’arranger. Je pouvais facilement être d’accord mais je refusais de mettre un terme à mon déterminisme. En fait, je comprenais qu’elle puisse réagir ainsi. Elle n’avait sans doute pas eu beaucoup de chance. Elle était seule pour contrôler son don. Un don qui ne devait pas être facile à supporter vu les problèmes qu’elle semblait avoir.

J’aurais pu me barrer. La laisser ici alors que j’avais conscience qu’elle avait besoin d’aide. Sauf que voilà. C’était plus facile à dire qu’à faire. Si je faisais un truc de ce genre ça me donnerait surement mauvaise conscience et je n’aurais pas réussis à dormir. Je l’avais laissé parler. De toute façon je ne savais pas encore comment je pouvais introduire ce genre de truc et puis de toute façon elle avait sans doute besoin de tout lâcher. Après tout, elle devait avoir beaucoup de « haine » envers moi. C’était normal. Je la regardais longuement. Je m’attendais presque à ce qu’elle me ferme la porte au nez et je finis par lui répondre. « Si tu veux vraiment que je t’explique tout j’aimerais entrer. Tu ne comprends pas certes mais n’oublie pas une chose Jaymee, tu n’es pas la seule dans ton cas, certains ont plus de chance que toi sans doute mais je te comprends plus que tu ne voudrais le croire. Je n’ai pas d’idée douteuse et aucun intérêt personnel à t’aider. Je ne le fais pas pour avoir bonne conscience non plus, je veux t’aider parce que j’ai été dans le même cas, enfin non pas dans le même cas, c’est beaucoup plus compliqué pour toi mais je suis pareil, enfin pas totalement mais je suis quelque chose de proche. Ne me fais pas confiance si tu ne veux pas mais tu devrais Jaymee. Et sache que les choses peuvent s'arranger. » C’était dit au moins. Si elle me laissait entrer et si elle était seule je lui montrerais mon don. Enfin un petit truc pas dur car l’utiliser me fatiguait énormément. C’était pour cela que Mason avait décidé de m’entrainer. Il était temps de la mettre au parfum c’était plus de nécessaire, je manquais terriblement d’arguments maintenant.

Il m'arrivait parfois d'être tellement négative, surtout en ce qui concerne mon pouvoir. Je savais que mon existence ne pouvait demeurer ainsi, mais je n'imaginais plus que les choses puissent changer. Le 17 février 2011, cela ferait quatre ans. Dans presque un mois. Ces quatre années avaient défilées aussi vite que l'on tourne les pages d'un livre. Quatre ans et rien n'avait changé. C'était encore et toujours comme si je venais d'acquérir mon pouvoir. Je ne contrôlais absolument rien. Aujourd'hui, j'étais incapable d'établir un contact avec quelqu'un sans que celui-ci se trouve affaiblit. J'avais fini par croire qu'il était impossible d'avoir le contrôle de cette chose. Certains pouvoirs ne peuvent peut-être pas maîtrisé. Des pouvoirs plus difficiles. Je crois que le mien en fait partie. Mon contact entraine des malaises et peut-être que je ne peux l'éviter. La seule façon que j'ai trouvé de ne pas faire de dégât est de ne toucher personne. Un simple frôlement n'aura pas de conséquences, mais je savais que plus le contact durait longtemps et plus la personne se sentirait mal. Il m'est ainsi impossible de marcher main dans la main avec un petit ami, de l'embrasser ou d'envisager que les choses aillent plus loin. Enfaîte, il m'est impossible d'envisager d'en avoir un, de petit ami. Un souvenir vint alors me frapper l'esprit. Celui de mon dernier copain. Après la pluie de météorites, j'ai mis un moment à me rendre compte de ce qui avait changé pour moi. Je n'ai donc pas eu immédiatement conscience du pouvoir que j'avais. A cette époque, j'avais entamé une relation avec un homme. Notre histoire durait depuis plusieurs mois et je me sentais bien avec lui. Je ressentais des choses que je n'avais encore jamais ressenties pour un homme. Je n'irais pas jusqu'à vous parler de passion, mais j'étais amoureuse et lui aussi. Je me souviens qu'au début, je n'ai pas compris. Il a fait un malaise alors que je lui tenais la main et je ne pensais pas que s'était de ma faute. C'est difficilement croyable. Mais plus tard, j'ai compris. Je me souviendrais toujours de notre dernier baisé. Je pouvais encore sentir ses douces et chaudes lèvres contre les miennes et du plaisir que je ressentais à ce moment-là. Je me souviens aussi de comment cela a fini. Nos lèvres ne se séparaient pas doucement et mon regard ne plongeait pas dans le sien. Aucune parole, rien. Juste lui qui s'était écroulé sur le lit. Il avait fait un nouveau malaise et j'avais compris que c'était moi. J'avais ressenti cette chose étrange en le touchant. Ce contact fut si intense que... qu'il est entré dans un coma pendant quelques jours. Tout était de ma faute. Cela me paraissait complètement fou et j'ai cru devenir folle, mais j'étais persuadée d'une chose : J'avais causé cela. Heureusement, il a fini par s'éveiller et la première chose qu'il a demandée c'est de me voir. J'y ai été bien entendu, mais il a senti que quelque chose n'allait pas. J'esquivais le moindre de ses gestes. J'ai attendu sa sortie de l'hôpital pour lui annoncer que je le quittais. Je m'entends encore lui dire ces mots « Je ne peux pas. Nous deux, ça ne marchera pas ». Il a essayer de me retenir, il m'a demandé de lui laisser une chance, de nous donner une chance. Je ne lui en est pas donné l'occasion. Et puis, je suis partie. J'ai refusé de le voir quand il venait sonner à ma porte, je n'ai pas répondu à ses appels et au bout d'un moment, il a cesser. J'imagine que quand quelqu'un réalise qu'on ne veut plus de lui, il fini par cesser d'essayer, par respecter du choix de l'autre. Je ne l'ai jamais revu, ni eu de nouvelles depuis. Je suppose que c'est mieux ainsi. Tout comme il est mieux de ne pas songer à ce qu'ont aurait pu être. Serions nous tomber fous amoureux ? Aurait t-il pu être l'homme de ma vie ? Peut importe maintenant. Ce qui est arrivé est arrivé et je n'ai pas d'homme dans ma vie.

Mon regard était resté fixe et comme dans le vague quelques instants. Je clignais des yeux, tandis-ce que Charlotte se trouvait toujours face à moi. Avait t-elle dit quelque chose ? Elle me regardait longuement et le silence qui semblait s'être établit depuis quelques minutes continuait - « Si tu veux vraiment que je t’explique tout j’aimerais entrer. Tu ne comprends pas certes mais n’oublie pas une chose Jaymee, tu n’es pas la seule dans ton cas, certains ont plus de chance que toi sans doute mais je te comprends plus que tu ne voudrais le croire. Je n’ai pas d’idée douteuse et aucun intérêt personnel à t’aider. Je ne le fais pas pour avoir bonne conscience non plus, je veux t’aider parce que j’ai été dans le même cas, enfin non pas dans le même cas, c’est beaucoup plus compliqué pour toi mais je suis pareil, enfin pas totalement mais je suis quelque chose de proche. Ne me fais pas confiance si tu ne veux pas mais tu devrais Jaymee. Et sache que les choses peuvent s'arranger. » - Je l'écoutais attentivement. Ces paroles se voulaient rassurante et d'une part, j'avais envie d'y croire. De croire en elle, de croire qu'elle puisse m'aider et que les choses peuvent s'arranger. Je voulais retrouver l'espoir perdu. Seulement, mon côté méfiant et peut-être un brin paranoïaque pour le coup me faisait dérailler. Ce discours était peut-être tout fait. Elle entrerait chez moi et essayerait de m'attaquer. Peut-être comptait t-elle me kidnapper et m'enfermer dans une cellule, de là on pratiquerait des expériences sur moi. Peut-être voudrait t-ils se servirent de moi comme une arme ? Allons ma grande, tu as l'imagination débordante nous ne sommes pas dans une fiction. Et puis qui sont « ils » ? Avec cette pluie de météorites et tout ce qui s'en était suivie, j'avais le droit de me pauser des questions. Je n'avais aucune preuve de rien, mais il me paraissait possible que certaines personnes veuillent du mal aux gens comme moi. Ont étaient devenus particuliers maintenant. Certains fous voudraient nous étudier comme des phénomènes de foires... peut-être que cela avait déjà été fait. Je soufflais un bon coup, au risque de passer pour une folle. J'essayais de reprendre mon calme. Très sérieusement, Charlotte n'allait tout de même pas m'attaquer chez moi et en pleine journée. Et puis, me kidnapper non. Et puis, j'avais de quoi me défendre. Ce pouvoir me pourrissait la vie, mais en cas d'attaque, je n'aurais pas d'autre solution que d'y faire appel. Charlotte n'allait pas me tuer ou m'attaquer. Elle l'aurait déjà fait non ? Elle avait eu pas mal de fois l'occasion de m'atteindre, notamment le soir où elle m'avait surpris avec mon don dans une ruelle. D'ailleurs comment avait t-elle su que c'était de ma faute si il s'était senti mal ? Je n'avait moi-même pas compris tout de suite. Ah oui, peut-être parce que j'avais été assez stupide et angoissé pour avoir une tête de coupable et m'enfuir, comme tel - « Très bien. Entre. » - Je la laissais passer et refermait la porte derrière nous. J'étais bien contente qu'aucun membre de la famille ne soit là. Il n'y aurait personne pour entendre la conversation. Je reconnaissais que Charlotte avait raison sur un point : Nous ne pouvions pas poursuivre notre conversation à l'extérieur. Les murs ont des oreilles et on ne sait jamais des quelles il s'agit. Je me dirigeais vers le salon, supposant que Charlotte m'avait suivie - « Qu'est-ce que tu entends par là ? » - Je marquais une courte pause - « Tu as dis que tu as été dans le même cas que moi... comment ça ? » - la questionnais-je, intriguée. Charlotte était t-elle devenu un danger pour les autres, comme moi ou avait t-elle une autre particularité ? Je savais que d'autres personnes avaient été contaminées par cette pierre étrange dont personne ne connaît la provenance, cela dit, je n'avais encore jamais parlé à l'un de mes « semblables ». Isis Foundation était bien là pour cela, des gens comme moi y allaient pour être aidé, seulement, je n'avais pas été capable d'entrer à l'intérieur de l'établissement.

Elle aurait pu tout bonnement me dire de partir. Enfin personnellement j’aurais tout simplement ignoré et j’aurais fermé la porte au nez d’une fille qui paraissait tout simplement folle et qui prétendait savoir tout de ce qu’on pouvait ressentir quand on avait un don. Alors que je m’attendais à me faire recaler. J’entendis « Très bien. Entre. » J’hésitais un instant, ce revirement de situation était assez inattendu pour moi. J’entrais tout de même dans la demeure. Elle semblait vide de prime abord. Cette maison ressemblait un peu à celle de Mason, en fait, toutes les maisons de ce quartier se ressemblaient un peu. Une banlieue exactement comme on les aime. J’étais maintenant habitué à ce genre d’habitation. En fait ma situation était beaucoup plus acceptable qu’avant mon arrivée sur Terre. J’avais pris beaucoup de temps à me souvenir, même si beaucoup de choses restaient flou j’avais déjà beaucoup de chance d’avoir pu me rappeler de certaines de ces choses. J’étais heureuse de ma nouvelle vie. Je la suivais dans la pièce qui semblait être le salon. La maison était très jolie, très chaleureuse. Elle avait ce quelque chose qui donnait envie de rester. Chez Mason c’était pareil, j’avais l’impression d’être chez moi. Enfin pas ici mais chez Mason, jamais je ne penserais être totalement chez moi. En fait, je n’aimais pas l’envahir, je rangeais tout ce qui m’appartenait. J’avais parfois l’impression d’être intruse dans la petite maison. Il m’avait toujours accueillie à bras ouverts. Je n’avais pas à me plaindre de ce côté-là. Il aimait aider les gens et il adorait m’aider, malheureusement j’avais l’impression de l’utiliser. Il m’avait vraiment beaucoup aidé et je ne pouvais rien faire pour lui rendre ce qu’il m’avait donné. J’étais heureuse mais je me sentais mal parfois par rapport à ça. J’étais en train de réfléchir à tout ça quand elle se retourna vers moi. J’avoue je ne m’y attendais pas vraiment. « Qu'est-ce que tu entends par là ? » Pendant quelques minutes je n’étais même plus sûr de savoir très bien de quoi nous parlions quelques secondes plus tôt. Je ne savais plus quoi dire, je ne savais pas quels mots utiliser. « Tu as dis que tu as été dans le même cas que moi... comment ça ? » Voilà, nous y étions, de tout façon je n’avais plus vraiment le choix. Même si peu de monde était au courant, c’était la seule façon de convaincre Jaymee qu’elle pouvait avoir confiance en moi. Quand je lui aurais expliqué, elle pourrait choisir. Ignorer ou accepter mon aide. C’était comme elle voulait après ça j’aurais tout essayé pour l’aider à accepter son don et peut-être aussi pour l’utiliser. Je pourrais même en parler à Mason, il pourrait l’aider à maitriser tout ça, il m’avait aidé moi alors pourquoi pas elle. Elle avait l’air adorable, même si elle ne m’aimait pas, et j’étais sûre que Mason l’adorerait. Je soupirais longuement puis apercevant un verre sur une table, je la regardais et lui dis, « Regarde. » Attendant qu’elle détourne son regard je fixais le verre. D’un coup, le verre passa de vide à plein. J’avais pris beaucoup de temps à maitriser ça. Remplir un verre était peu de chose. Malgré ça j’ai dû cligner des yeux, ça piquait. Utiliser mon don me fatiguait. Ça, ce n’était rien mais j’avais toujours peur d’en faire trop et de finalement m’évanouir.

Je me retournais et respirait lentement. « Tu vois Jaymee, je ne te veux aucun mal, je te le promets. J’ai vécu exactement la même chose que toi. Je suis différente toutefois. Je contrôle l’eau. On appelle ça l’hydrokynésie mais je pense que tu le sais. J’ignore en quoi consiste ton don mais je pourrais t’aider. J’étais perdue et un peu effrayée quand j’ai découvert ce que je pouvais faire avec quelques goutes d’eau, on m’a aidé à accepter et à maitriser tout ça. Je voudrais que ça se passe de la même façon pour toi. » Je fis volte-face et la regarda. Je la dépassais de quelques centimètres sans doute… Pourtant j’étais pratiquement sûre qu’elle était plus grande que moi. Je portais des talons hauts et j’avais toujours été plus petite que tout le monde bizarrement. C’était sans doute pour ça que je ne pouvais pas m’empêcher de fermer ma bouche quand on m’écrasait. Il y avait beaucoup trop d’hommes qui pensaient que les femmes étaient des moins que rien, je détestais ce genre de mentalité. Non mais oh ! J’avais fini par me faire entendre par mon caractère puisque la taille me faisait défaut. Je m’approchais d’elle. Lui faisant face maintenant d’un mètre tout au plus. « Maintenant tu choisis, soit tu acceptes mon aide soit tu la refuses. Réfléchis bien, parce que je pense que ça doit être dur de vivre ça toute seule. » Maintenant mon cœur battait, j’avais envie qu’elle accepte. J’avais envie d’aider. C’était ce qu’il me fallait pour le moment.

« Regardes » - me dit t-elle. Je suivais le regard de la jeune femme qui fixait le verre vide qui était resté sur la table. Soudainement, celui-ci se rempli d'eau. Je regardais la scène bouche bée, n'ayant jamais assisté à un tel spectacle. C'était vraiment elle qui avait fait cela ? Charlotte avait elle aussi un « don » ? Je fixais le verre désormais plein, ayant d'abord cru à une hallucination, mais ceci n'en était pas une. Charlotte s'était de nouveau tourné vers moi et je quittais le verre du regard pour porter mon attention sur elle - « Tu vois Jaymee, je ne te veux aucun mal, je te le promets. J’ai vécu exactement la même chose que toi. Je suis différente toutefois. Je contrôle l’eau. On appelle ça l’hydrokynésie mais je pense que tu le sais. J’ignore en quoi consiste ton don mais je pourrais t’aider. J’étais perdue et un peu effrayée quand j’ai découvert ce que je pouvais faire avec quelques goûtes d’eau, on m’a aidé à accepter et à maitriser tout ça. Je voudrais que ça se passe de la même façon pour toi. » - m'expliqua t-elle. Charlotte était donc bien elle aussi une humaine infecté par les météores. J'arrivais, alors à mieux comprendre certaines choses. Comme par exemple pourquoi elle n'avait pas fui en me surprenant faire une chose étrange. Elle n'avait pas eu peur de moi. Je me sentais légèrement plus à l'aise. Je n'irais pas jusqu'à dire que je ne me méfiais plus d'elle, bien sûr que si, mais disons que le fait de savoir qu'elle était « comme moi » me rassurait. Le discours de Charlotte me paraissait sincère, j'essayais néanmoins de trouver dans son regard ou dans ses gestes le signe du mensonge, mais rien ne semblait la trahir. Elle s'approcha de moi à un mètre de moi, me faisant face. J'hésitais à reculer - la trouvant trop proche pour sa sécurité - mais ne bougeait pas - « Maintenant tu choisis, soit tu acceptes mon aide soit tu la refuses. Réfléchis bien, parce que je pense que ça doit être dur de vivre ça toute seule. » - ajouta t-elle, me confrontant à un dilemme. La première réponse à laquelle je songeais était un refus. Je ne la connaissais pas et elle ne me connaissait pas. Nous avions beau avoir un point commun, cela ne voulait pas forcément dire que je pouvais lui faire confiance. Des tas de personnes touchées par la kryptonite avaient perdu l'esprit. Certains semblaient se croire invincible et au-dessus de toutes les lois. D'un autre côté, je reconnaissais qu'elle avait raison. Je vivais difficilement avec ce qui m'arrivait. Dire que c'était dur était encore trop peu. Cela avait été dur, mais désormais c'était... insupportable. Si je ne parlais pas de ce qui m'arrivait à ma famille ou à mes rares amis, c'est parce que j'avais peur, peur qu'on me fui, peur qu'on ne me comprennes pas. J'avais face à moi une jeune femme qui semblait être capable de me comprendre et qui sait peut-être qu'elle pourrait m'aider ? J'inspirais légèrement, avant de lui répondre : « Insupportable. C'est le mot juste pour décrire ce que je vis seule et ce que j'essaie de cacher chaque jour. Ce n'est pas juste difficile, c'est encore pire. Comment as-tu fais pour accepter la main qui t'était tendue, pour donner suffisamment de ta confiance à une personne et l'autoriser à t'apporter son aide. » - Je la regardais. Perdue et effrayée, c'est ce que j'avais l'impression de ressentir chaque jour. Le temps qui passait n'avait en rien arrangé les choses, non c'était devenu pire. Je m'étonnais moi-même d'avoir parlé avec tant de sincérité, moi qui me suis renfermée - « Imaginons que j'accepte, comment est-ce que tu penses pouvoir m'aider ? Tu n'as pas exactement conscience du pouvoir que je détiens. Tu ignores à quel point être avec moi pourrait te mettre en danger. Je ne suis pas certaine que tu saches dans quoi tu t'embarques et en plus, pourquoi vouloir m'aider ? Tu aurais pu simplement partir et continuer ta vie. C'est ce qu'auraient fait la plupart des gens. »