Aujourd’hui était un jour ordinaire. Il faisait beau et j’avais passé ma matinée à livrer les journaux sur High Street. J’avais tout le reste de la journée pour moi. En rentrant dans mon appartement, j’appuyai sur mon répondeur pour voir si j’avais des messages. Je posai ma veste sur la chaise de mon bureau et m’affalai sur le divan - « Bonjour Noah, c’est Anabell de la bibliothèque. On a reçu Andromaque que tu nous a commandé. Passes le chercher quand tu peux. » - Je souris furtivement. Je passais tellement de temps là-bas que j’aidais parfois - bénévolement - les bibliothécaires, et quand je demandais un livre qu’ils n’avaient pas, ils me le commandaient généreusement. Depuis ma sortie de prison, je m’engageais chaque jour à lire un peu plus, et chaque livre que je lisais était un pas de plus vers la sérénité. La littérature m’apportait tellement de choses, c’est ce qui m’aidait à tenir face à une vie plutôt monotone. Léon vînt se frotter à mes pieds en miaulant. Je me levai donc pour lui donner son repas. En jetant un regard à ma montre, je décidai de prendre une douche. Quand je sortis de chez moi un peu plus tard, je pris la voiture dans le but d’aller chercher mon bouquin à la bibliothèque. Je roulais tranquillement et aperçu l’hôpital. J’entrepris de m’y arrêter. Je trouvais toujours des excuses pour le faire. C’était idiot, mais quand je mettais les pieds ici, j’espérais la revoir. Selon moi elle avait quitté Wellington, mais j’espérais malgré tout. Car à ma sortie de prison, quand on m’avait remis toutes ses lettres j’avais décidé de la retrouver. Son adresse était au dos, mais quand je m’étais finalement rendu chez elle, quelques mois plus tard, après la pluie de météorites, je ne découvris qu’un appartement abandonné. Alors régulièrement, je m’arrêtais à St Lukes dans l’espoir vain de l’apercevoir. Je descendis de ma voiture et m’appuyai négligemment contre le capot. Je me fis griller une cigarette, réfléchissant à une excuse bidon pour entrer dans l’hôpital. Je me rappelai que j’avais toujours mon ouvrage fétiche sur moi - Les fleurs du mal de Baudelaire, celui qui avait été ma clef de sortie de prison, à Phoenix - et pensai que je pourrais faire la lecture à qui le voudrait. En écrasant ma cigarette contre le goudron, je saisis le livre en question et fermai ma voiture. Je me dirigeai vers l’entrée du bâtiment. Sans rien dire à personne, je m’installai dans la salle d’attente, et feuilletai le bouquin que j’avais entre les mains. Mes yeux parcouraient les lignes poétiques, tandis-ce que je ne faisais attention à rien. Des malades mourraient, d’autres se faisaient opérer, des âmes quittaient leur corps, mais moi je ne pensais qu’à une chose : entrevoir ne serait-ce qu’une fraction de seconde le visage de Kate Laurens.

Si vous saviez comme il est difficile de devoir se passer de l'être aimé. Je ne voyais Katharina que trop peu à mon goût. Dans le fond, c'est presque comme avoir une relation à distance : On ne se voit jamais. Enfin, j'avais quand même la chance de la retrouver certains soir et de pouvoir me blottir dans ses bras ou la sentir contre moi. Cela dit, nous ne partagions pas énormément de moments ensemble. Ah si, la dernière fois nous sommes quand même sorties au restaurant, chose qui n'était pas arrivée depuis des lustres. Aussi, je profitais de l'heure de sa pause pour me rendre à l'hôpital. Mes répétions de danse commencerait plus tard dans la journée et j'avais donc le temps de passer. Je me décidais à lui emmener quelque chose à manger. Ne suis-je pas une copine parfaite ? Je plaisante, je ne suis pas vantarde. Je savais que Kate ne prenait que très peu de temps pour manger, enfaîte, elle passait son temps à grignoter. J'avais appelé ma copine un peu plus tôt pour savoir si elle avait une pause. J'étais tombée sur la messagerie, mais elle m'avait re-contacter plus tard pour me laisser un message et me dire de passer, car elle avait sa pause. Je m'étais donc précipité, sautant sur l'occasion. Il était tellement rare que nous puissions passer du temps ensemble en pleine journée. Je savais que la pause serait courte, mais c'est mieux que rien, n'est-ce pas ? J'arrivais donc au volant de ma mercedes, garant mon véhicule avant de me diriger vers le grand hôpital de Wellington. Le lieu où ma copine passait le plus clair de son temps, de ses jours. Ce qui est marrant, c'est que moi, je n'y mets quasiment jamais les pieds. Mon univers était bien loin et différent du sien. Je passais énormément dans les studios de danse du Wellington City Dance. La danse, c'est presque toute ma vie. J'entrais dans le hall d'entrer, me dirigeant vers l'accueil. Un sourire dessiné sur les lèvres, je m'adressais à la femme derrière le comptoir - « Bonjour. J'aimerais savoir si je peux voir Katharina ? » - Je marquais un silence tandis-ce que la jeune femme m'adressais un regard - « Laurens... Katharina Laurens, interne en chirurgie. » - précisais-je, prenant conscience qu'elle ne pouvais pas savoir. J'ignore combien de personnes travaille ici, mais certainement beaucoup - « Katharina Laurens ? » - répéta t-elle - « Oui. » - « Très bien, je vais aller me renseigner, veuillez patienté ici. » - J'approuvais d'un signe de tête, me tournant, balayais les lieux de regard pendant que celle-ci s'informait.

C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre;
C'est le but de la vie - et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le cœur de marcher jusqu'au soir.

C'est incroyable comme un hôpital peut sembler défaillant, et à quel point il peut y régner une ambiance vertigineuse. D'un coté des corps inertes venaient d'être désertés par la vie, d'un autre des gens guérissaient de graves séquelles, et encore ailleurs certains se réjouissaient de la mort d'un autre, car elle lui permettrait de vivre. Oui, l'hôpital est irrévocablement tourmenté entre tous ces états d'âme. Oui, à chaque ligne que je lisais, à chaque mot, un espoir brisé, des souffles fantomatique, parfois des larmes séchées par des paroles bienveillantes, mais toujours un silence de mort et un entre-deux, une patience qui s'éternise, une âme entre la vie et la mort, un espoir pour ce ne soit pas nous. Chaque être ici n'était pas seul, non toutes ces personnes mourraient pour la plupart entourées. Je savais que quand j'avais tué l'homme qui avait ruiné ma vie, j'avais tué un père, un mari, un être chéri. Mais qu'en était-il de nous ? Qu'en était-il de maman, morte et pleurée par une fillette horrifiée, au milieu de la foule indifférente ? Je ne regrettais pas mon geste. La justice n'avait pas su faire son travail, elle l'avait tuée, elle avait meurtrie notre famille. L'injustice avait pris la vie qui nous servait de pilier, avait fait de Ginny une droguée, de moi un tueur, et de mon père un sale con. Je me disais toujours que c'était le passer, qu'il fallait avancer, mais malgré tout je ne pouvais m'empêcher de regarder en arrière. Un mot me fit sortir de mes pesées, un souffle, un nom - « Laurens... Katharina Laurens, interne en chirurgie. » - Je relevai les yeux, et me dirigeai doucement vers l'accueil - « Katharina Laurens ? » - fit la fille de l'accueil. Katharina Laurens. Ces paroles résonnaient, confuses, dans ma tête. Alors mes espoirs n'étaient pas infondés ? L'intuition qui m'avait amenée à venir encore et encore à St Lukes n'était pas vaine et illusoire ? Kate était-elle vraiment ici, ou étais-je en pleine hallucination ? Alors que la femme derrière le comptoir partit, je m'approchai quelque peu ahuri, et m'appuyai contre le bureau. Mon regard était désorienté, et je ne savais plus ou donner de la tête. Je fronçai les sourcils, déboussolé, et murmurai - « Kate. » - Non. Comment cela était-il possible ? Je m'étais persuadé qu'elle était partie, je pensais sincèrement qu'elle avait déserté la ville. Et je m'attendais une fois de plus à être déçu, car ça ne pouvait résolument pas être elle.

Je n'aime pas les hôpitaux, pour une raison que j'ignore, je ne m'y suis jamais sentie à l'aise. Kate travaille ici, alors j'y viens quand même, mais il est certain que ce n'est pas un lieu que j'aime. D'ailleurs, qui aime les hôpitaux ? La plupart des gens qui y viennent sont soit des malades, soit des blessés ou alors des personnes qui viennent visiter ceux qui ont été hospitalisés. Non, un hôpital n'a vraiment rien de réjouissant. A mon avis, il n'y à qu'en maternité qu'on peut voir des sourires sur les visages et encore... si tout c'est bien passé. Tout ça pour dire que l'hôpital, c'est l'angoisse pour beaucoup d'entre nous. Quant à ceux qui y travaillent, ils doivent avoir un moral d'acier. Il faut être fort, car chaque jour, ils ont à faire à de nouveaux cas. Kate me raconte parfois sa petite vie de l'hôpital et je dois dire que j'admire sa force et son courage. J'aimerais être aussi forte qu'elle. Je suis trop sensible, je serais incapable de rester de marbre face à un enfant atteint du cancer ou à une femme qui s'est fait amputé de la jambe. Je ressens beaucoup d'empathie pour les autres, mais je lis dans les pensées. C'est parfois pas facile d'entendre les pensées de quelqu'un qui souffre. Alors, j'admire Kate pour sa force et son courage. Ma femme sauve des vies. Jetant un regard aux alentours, je pouvais entendre les pensées des autres. Heureusement, j'étais capable de bloquer mon esprit et de ne pas entendre toutes les voix à la fois. J'avais passé des mois à avoir des migraines quand je ne maîtrisais pas mon pouvoir - « Kate. » - entendis-je, comme un murmure à côté de moi. Je me tournais et remarquait un homme non loin de là. Je me demandais un instant si j'avais rêvé. Est-ce que cet homme avait vraiment murmuré le surnom de ma copine ? L'avait t-il simplement pensé ? Je m'interrogeais- Je fronçais les sourcils - « Vous avez dit quelque chose ? » - lui demandais-je alors, comme si je n'étais pas sûr de moi Le jeune homme avait l'air déboussolé, mais peut-être que je me trompais ? Je me concentrais pour entendre ses pensées. J'entendis un « comment cela est t-il possible ? » L'homme connaissait t-il ma copine ? - « Est-ce que vous connaissez Katharina Laurens ? » - ajoutais-je du son de ma voix si particulier, a la fois doux et cassé. J'avais cette fois-ci l'air plus sur de moi. Je n'étais pas folle il l'avait bien murmuré. J'étais trop curieuse pour ne pas poser la question. Après tout, peut-être qu'il pensait à une autre Kate ? Enfin la coïncidence aurait été étrange, puisque je venais de parler de Katharina avec la secrétaire.

Je me disais que ça ne pouvais résolument pas être Kate. Mais la vérité c'est que ça ne pouvait être qu'elle. Ce n'est pas comme si j'avais simplement entendu son prénom, car c'est son identité entière qui avait été déclinée. Son nom, Laurens, ne pouvait la trahir. Alors que le regard dans le vide, je continuais de me poser des questions, je sentis un regard se poser sur moi et quelqu'un me dire - « Vous avez dit quelque chose ? » - Je relevai légèrement la tête, et dévisageai la jeune femme qui se trouvait en face de moi. Ne sachant quoi dire, je me contentais de me redresser poliment - « Est-ce que vous connaissez Katharina Laurens ? » - demanda-t-elle doucement. J'entrouvris la bouche, haussant les sourcils - « Je ... je crois. Je connais une personne de ce nom en effet. Brune, joli minois, de taille moyenne. C'est elle ? » - Je ne comprenais pas, comment, si c'était elle, j'avais pu passé tant de fois à l'hôpital sans la croiser. Je n'arrivais pas à saisir cela, et j'étais de ce fait un peu désorienté. Je posai négligemment mon livre sur le bureau du secrétariat, en murmurant - « C'est impossible. » - Je posai mon regard sur la jolie brune qui sembla acquiescer - « Et vous, qui êtes vous ? » - Elle semblait connaitre Kate, si c'était bien la Kate que je connaissais, cependant je ne voyais pas qui pouvait être la jeune femme. Kate avait-elle une sœur ? Ou bien était-ce simplement une amie ? Et puis je me demandais si Kate travaillait ici aujourd'hui. Allais-je enfin revoir la jeune femme qui m'avait aidé à surmonter une passe dure ? - « Katharina travaille ici alors ? » - Trop de questions parvenaient a mon esprit pour que je puisse les ordonner. Mais une chose était sûre : le fait que Kate vive à Wellington avait largement motivé ma venue dans cette ville. A ma sortie, je n'avais que son adresse en poche - adresse qui s'avéra nulle - alors ou serait-je allé autrement qu'à Wellington ? Je voulais prendre un nouveau départ, à l'époque, et j'avais jugé bon de m'installer dans cette ville du Kansas, loin d'un passé tourmenté. J'avais cherché la jeune femme, en vain. Et aujourd'hui mes recherches portaient enfin leurs fruits, à mon entière et stupéfaite surprise.

« Je ... je crois. Je connais une personne de ce nom en effet. Brune, joli minois, de taille moyenne. C'est elle ? » - La description correspondait à celle de ma petite amie. Il ne devait pas y avoir des centaines de Katharina Laurens, interne en chirurgie à Wellington. Mes yeux étaient rivés sur le jeune homme et une question résonnait dans mon esprit : Comment la connaissais t-il ? Il semblait désorienté par la possible présence de Kate ici, enfin peut-être que je me trompais ? - « On dirait, oui. » - répondis-je avant de l'entendre murmurer que cela était impossible. Mais bon dieu qui était ce type ?! Je n'avais que très peu d'informations, mais a priori, c'était quelqu'un qui n'avait pas vu Kate depuis un moment. La révélation de sa présence ici semblait l'étonné, il avait l'air de ne pas en revenir. Je présume donc que ce n'est pas quelqu'un qui vient la voir tous les jours et apparemment, il ne sait pas qu'elle travaille à L'hôpital Saint Lukes - « Et vous, qui êtes vous ? » - Hé oh ! C'était à moi de poser les questions ! Etait t-il un ancien ami perdu de vue... peut-être un ex petit ami ? Nous n'avions jamais vraiment eut de conversations sur nos ex, excepté Jackson, mais c'est différent, elle m'avait aidé à me libérer de l'emprise de ce connard - « Katharina travaille ici alors ? » - Ce type posait vraiment beaucoup trop de questions. - « Oui. » - Je détournais mon regard de l'inconnu lorsque la secrétaire revint. Je adressais un sourire - « Je suis désolée, mais Katharina Laurens est en ce moment même au bloc opératoire. Elle ne pourra donc pas se libérer. » - me dit t-elle et aussitôt, mon sourire disparaissait - « D'accord, merci. » - J'étais déçue, c'était évident. J'avais espéré passé un moment avec ma copine, mais apparemment, c'était raté. Les imprévus, c'est une des contraintes du métier. Elle pouvait être appelé n'importe quand et se voir obligé d'annuler sa pause. C'est ça d'être chirurgien. A nouveau, je faisais face au jeune homme - « Je suis Isobel, la petite amie de Katharina et vous êtes ? » - Kate n'était pas là, mais je comptais bien profiter d'un peu de temps pour en savoir plus à propos de cet homme. Le lien qui le reliait à Katharina m'intriguait. Je n'avais pas honte de dire que j'étais sa petite amie, bien au contraire. Au moins, il savait qu'elle n'était pas ou plus célibataire maintenant - « Comment est-ce que vous connaissez Kate ? »

La jeune femme avait les yeux rivés sur moi, alors j'en venais à me demander si je n'avais pas un bout de salade coincé entre les dents. Quand je lui fis ma description elle sembla d'accord et me répondit - « On dirait, oui. » - Une chose de mise au clair. Alors Kate était bien encore à Wellington, et de plus travaillait à l'hôpital St Lukes. Comment avait-je pu la rater ? Quoi qu'il en soit je sentais que j'agaçais la demoiselle avec toutes mes interrogations, ce n'était pourtant pas mon genre, mais cela faisait une éternité que j'attendais d'avoir des nouvelles de Kate et je ne m'y étais pas préparé. Elle répondit - « Oui. » - quand je lui demandai si Kate travaillait bien ici. Deuxième chose mise au clair. La jeune femme me sembla discrète, et je m'apparus à moi-même comme quelqu'un d'indiscret - ce que je n'étais pas. Alors que je voulais m'en excuser, la secrétaire revînt en déclarant - « Je suis désolée, mais Katharina Laurens est en ce moment même au bloc opératoire. Elle ne pourra donc pas se libérer. » - Je lançai un regard interrogateur à celle-ci. Le bloc opératoire ? Dire que quand elle faisait son stage à Phœnix, elle ne s'occupait que des soins, et de moi. La brunette remercia la femme du secrétariat, comme déçue de l'absence de Katharina. Elle se re-tourna vers moi - « Je suis Isobel, la petite amie de Katharina et vous êtes ? » - Bouche bée, je la dévisageai - « Sa petite amie ? Parce que vous êtes petite et son amie ? » - Je souris bêtement et en une seconde je repris mon sérieux - « Hum, okay, je vois. C'était au sens propre. » - Je me sentais ridicule, voilà que je faisais de l'humour à une inconnue qui n'avait pas l'air d'en rire. Alors Katharina était lesbienne ? Cela ne me dérangeait pas le moins du monde, cependant elle ne m'en avait jamais parlé - « Je m'appelle Noah. » - Je lui tendis la main, ravi de pouvoir mettre un nom sur son visage - « Comment est-ce que vous connaissez Kate ? » - enchaîna-t-elle. Sur le coup, je fus surpris de sa question. Elle était légitime cependant, mais je ne m'était pas préparé à y répondre. Je répondis donc doucement - « C'est une longue histoire. » - Je ne pouvais pas dire dans quelles conditions j'avais rencontré Kate, en fait je ne désirais pas m'étendre sur la question. Pour moi le passé était le passé et si j'étais venu jusqu'à Wellington c'était pour tout reprendre à zéro. Ma vie débutait en 2007, et j'avais rayé tout les évènements qui précédaient cette année. Cependant, en voulant retrouver Kate, j'avais commis une grossière erreur. Car que je le veuille ou non, la jeune femme appartenait à mon passé.

L'homme me dévisageait, bouche bée suite à la révélation. Apparemment, il ne s'était pas du tout attendu à ce que je sois la petite copine de Katharina. Ne savait t-il pas qu'elle aimait les femmes ? C'était peut-être un homme avec qui elle était sortie avant, ce qui expliquerait sa surprise - « Sa petite amie ? Parce que vous êtes petite et son amie ? » - dit t-il avec un sourire idiot. J'eus un doute, soit il n'avait vraiment pas compris, soit il plaisantait, trop surprit par la nouvelle. A mon avis, c'était ça. Je ne pus m'empêcher de rire et essayais de me calmer lorsqu'il reprit son sérieux - « Hum, okay, je vois. C'était au sens propre. » - J'entendis ses réflexions, se demandant si Katharina était lesbienne. Si il était un de ses exs, allait t-il faire comme tous les hommes qui pensent qu'ils ont rendue une femme lesbienne ? Je trouvais cette façon de penser plutôt stupide. On aime un être, non un sexe. Je ne cesse de me le répéter. Homo, Hétéro, Bi on s'en fou après tout ! Je me demande pourquoi on classe encore les gens dans ses catégories. Quand on y pense, c'est complètement ridicule. On aime une personne point barre. C'est parce que je pense ainsi que je n'ai jamais eu de problèmes avec mes sentiments pour Katharina. J'étais toujours sortie avec des hommes avant, mais je ne me suis jamais dit que sortir avec une femme n'arriverait jamais. On ne peut pas savoir à l'avance de qui on aimera. C'est le cœur qui choisit, pas nous - « Oui, c'était pas une blague, je suis vraiment avec Kate. » - Le jeune homme me tendis la main, se présentant comme étant Noah. Je n'avais jamais entendu parlé d'un Noah. J'avais espéré que son prénom m'éclaire, pensant qu'il pourrait s'agir d'une personne dont Kate m'avait parlé. Ce n'était pas le cas. A mon tour, je tendis la main pour venir serrer la sienne. Je connaissais la politesse tout de même. Je m'interrogeais alors sur le lien qui unissait ma copine à ce Noah, mais n'obtient guère de réponse - « C'est une longue histoire. » - Phrase qui veut clairement dire qu'il n'avait pas envie de m'en parler. Est-ce que cet homme cachait quelque chose ? Il avait cette espèce d'aura mystérieuse autour de lui. Je me demandais si c'était un genre qui voulait se donner ou si il l'était vraiment (mystérieux). Vous savez, les femmes raffolent de ces types mystérieux, elles trouvent ça sexy. Pour ma part, je préfère les fuir comme la peste. Le genre mec sombre qui a des secrets m'effraye. Je n'ai pas besoin de tomber sur un Jackson numéro deux. Quoi que, lorsque j'avais rencontré Jack, il avait plutôt l'air du type parfait, trop gentil, calme... peut-être trop. Je pense qu'il faut se méfier aussi de ceux qui ont l'air les plus innocents. Enfaîte... faut se méfier de tout le monde. Je ne fais confiance à pratiquement personne sauf à Kate, mes soeurs et ma mère, ainsi que quelques rares amis proches - « Vous voulez dire par là que vous n'avez pas envie d'en parler ? » - demandais-je alors. Je n'avais pas la langue dans ma poche, bien qu'un peu plus de retenue que mes deux sœurs, mais c'est vrai que chez les Williams, on dit ce qu'on a à dire - « En tout cas, je suppose que vous êtes une personne de son passé. Vous avez l'air de ne pas l'avoir revu depuis des années. Vous ne saviez pas qu'elle travaille ici et vous avez eut l'air vraiment surprit lorsque vous avez entendu son nom. Dans le genre, oh une revenante... enfin j'exagère un peu. » - Je souris légèrement. J'étais sûr de moi pour le coup. J'avais bien observé le comportement de Noah, et puis pensées à l'appuie cela me permettait d'en déduire des choses - « Vous savez, j'ai tout mon temps pour que vous me racontiez comment vous avez rencontré ma copine. J'avais prévu de passer un peu de temps avec Kate, mais apparemment c'est raté, donc j'ai du temps devant moi. » - J'insistais. Au pire, il m'enverrait balader. L'insistance me permettait aussi de le faire réfléchir et peut-être que je tirerais quelque chose de ses pensées. Derechef, je lui souriais, faisant ressortir mes petites fossettes. J'insistais oui, mais je savais faire en sorte de ne pas être trop lourde.

Quand je plaisantai suite à son aveu, du fait qu’elle soit la petite amie de Kate, la jeune femme se mit à rire, ce qui eut l’effet de me détendre. Je me serait sentis idiot si à la place elle m’avait dévisagé avec froideur. Mais quand je repris mon sérieux, elle fit de même - « Oui, c'était pas une blague, je suis vraiment avec Kate. » - Je lui souris. Après les gestes de politesse, la jeune femme m’avait demandé de quelle façon j’avais rencontré Katharina. La seule chose que j’avais trouvé à lui répondre c’était que c’était une longue histoire. Je ne désirais pas m’épancher là-dessus. J’avais fais table rase du passé et ce n’est pas maintenant que je retrouvais Kate que j’en parlerais. Dans un enfer quotidien, Katharina avait été la lumière - faible et évanescente - mais elle l’avait été, tout de même. Elle avait été un point d’appui, et je lui en serait toujours reconnaissant. Seulement tout cela demeurait du passé je regrettais alors d’avoir cherché à la retrouver. J’adorais Kate, mais quand j’avais cherché par tous les moyens à me débarrasser d’un passé pesant, je trouvais stupide le fait de courir après une particule de ce passé. J’avais peur qu’en la revoyant, tout reviennent. Les souvenirs de ces trois ans difficiles, ceux de mon enfance, ceux de mon père. Voilà ce qui m’effrayait. - « Vous voulez dire par là que vous n'avez pas envie d'en parler ? » - questionna-t-elle. Elle n’avait pas la langue dans sa poche. En d’autres circonstances cela m’aurait amusé, mais il s’agissait ici de moi et mon passé et cela me rebutait - « En tout cas, je suppose que vous êtes une personne de son passé. Vous avez l'air de ne pas l'avoir revu depuis des années. Vous ne saviez pas qu'elle travaille ici et vous avez eut l'air vraiment surprit lorsque vous avez entendu son nom. Dans le genre, oh une revenante... enfin j'exagère un peu. » - « Ouais. C’est vrai que ça fait un bail. » - Elle sourit légèrement, mais j’étais assez distant. En fait j’aurais préféré qu’elle me parle de n’importe quoi, tout sauf ça - « Vous savez, j'ai tout mon temps pour que vous me racontiez comment vous avez rencontré ma copine. J'avais prévu de passer un peu de temps avec Kate, mais apparemment c'est raté, donc j'ai du temps devant moi. » - Je souris, décidément elle n’en démordait pas. Je ne pu me résoudre à lui répondre franchement - « Je ne suis pas du genre à m’étendre sur ce genre de choses. Mais je vous invite à boire un café, si vous voulez. » - Je ne savais pas pourquoi je l’avais invité, après tout elle insistait sur des choses dont je ne désirais pas parler. Pourtant c’était le seul lien que j’avais avec Kate pour l’instant, et après tout ce temps je ne voulais pas la perdre, après tous ces effort j’étais bien décidé à la revoir. Quel qu’en soir le prix à payer, car elle en valait la peine. Isobel avait sourit, une sourire agréable : un sourire qui me rappelait tant ce qu’avait fait Katharina pour moi dans le passé.

« Ouais. C'est vrai que ça fait un bail. » - me répondit t-il, distant - « Je ne suis pas du genre à m'étendre sur ce genre de choses. Mais je vous invite à boire un café, si vous voulez. » - Qu'est ce qui avait de mal à me raconter comment il avait rencontré Kate ? Je compris alors qu'il ne s'agissait pas de quelque chose de banal, je ne vois pas pourquoi il refuserait d'en parler. Il laissait planer un mystère que même son esprit ne m'aidait pas à éclairer. Tout ce que je savais, c'est qu'il ne voulait vraiment pas s'entendre sur cette affaire. Comme je l'avais pensé, il était sûrement l'un de ses ex, ce qui expliquerait pourquoi je n'avais jamais entendu parler de lui. Cette possibilité me dérangeait, l'ex qui débarque des années après. Ce n'était pas bon pour moi, n'est-ce pas ? Je ne laisserais pas à crétin me voler ma petite copine. J'aimais trop Kate pour la voir s'en aller avec un autre. La jeune femme avait beau préféré les femmes, cela n'écartait pas les hommes. Je crois que Kate est déjà sortie avec des hommes (oui, sinon comment savoir qu'elle préfère les femmes ? ) et puis, comme je le dis, on aime une personne pas un sexe. Kate avait très bien pu avoir une relation avec ce type. Il m'invitait à boire un café et la première chose qui me traversait l'esprit était un « pourquoi ? ». Il refusait de répondre à mes questions, alors pourquoi ne pas s'en aller ? On invite quelqu'un à prendre un café quand on a envie de discuter avec, de prolonger le moment. Je doute que ce soit le cas. D'après ses pensées, il ne savait pas lui même pourquoi il m'invitait - « Alors attendez, vous débarquez de nulle part, vous connaissez Kate, mais je n'ai jamais entendu parlé de vous et quand je vous demande comment vous l'avez rencontré, vous refusez de me répondre. Qu'est-ce que je devrais en déduire ? » - dis-je ayant soudainement perdu mon sourire. Je me méfiais de cet homme et à vrai dire, je me sentais menacée. C'est peut-être ridicule, mais il connaît Kate et j'ignore ce qui les a unis. Le mystère reste entier... je déteste ce genre de mystère - « Je pense que c'est pas une bonne idée de vouloir voir Kate. Vous ne vous êtes pas vus depuis des années. Aujourd'hui elle a une vie bien remplie, ce qui inclut aussi une petite amie. » - J'étais beaucoup moins détendue que quelques minutes auparavant, plus froide et sur la défensive - « Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous voulez et pour être franche, je veux que vous restiez loin de Kate. Vous pourriez être quelqu'un de dangereux et ne me dites pas que vous ne l'êtes pas, ils disent tous ça... » - ajoutais-je, persuadée que cette personne allait venir mettre la pagaille dans nos vies. Le terme dangereux désignais pour moi plusieurs choses. Un potentiel ex petit ami pouvait être dangereux pour mon couple. Il était aussi un inconnu à mes yeux, un inconnu mystérieux et peut-être tout aussi dangereux. Après tout, on ne sait pas de quoi les gens sont capables. J'avais eu des surprises avec Jackson. Résultat des courses : Je ne fais plus confiance à personne ou presque.

« Alors attendez, vous débarquez de nulle part, vous connaissez Kate, mais je n'ai jamais entendu parlé de vous et quand je vous demande comment vous l'avez rencontré, vous refusez de me répondre. Qu'est-ce que je devrais en déduire ? » - dit-elle sur la défensive. Quelque part, je comprenais sa détresse, je comprenais sa curiosité car la seule chose qu’elle voulait c’était protéger Kate. Enfin c’est-ce que je supposais, après tout je n’en savais rien, je ne lisais pas dans les pensées. Mais c’est-ce que je déduisais de ses paroles et de son attitude. La pauvre ne devait pas comprendre ma réticence à lui parler de cette rencontre, personne ne le pouvait vraiment - « Il n’y a absolument rien à en déduire. » - « Je pense que c'est pas une bonne idée de vouloir voir Kate. Vous ne vous êtes pas vus depuis des années. Aujourd'hui elle a une vie bien remplie, ce qui inclut aussi une petite amie. » - Je souris, un sourire ‘jaune’, un sourire forcé. Ne pas revoir Kate ? Comment m’y résoudrais-je ? Cette jeune femme m’avait sauvé la vie, si je puis dire, dans un cas pareil n’est-il pas normal de s’attacher, de lui vouer une reconnaissance éternelle, de s’accrocher à son souvenir jusqu’à ce qu’il redevienne réalité ? Sincèrement, je pensais que si. Et puis Isobel se mentionna en tant que petite amie, et là je compris ce qui animait ses propos. C’était pourtant clair : elle était jalouse. Sinon pourquoi insister ? - « Je vois. » - « Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous voulez et pour être franche, je veux que vous restiez loin de Kate. Vous pourriez être quelqu'un de dangereux et ne me dites pas que vous ne l'êtes pas, ils disent tous ça... » - Là, elle me planta un couteau en plein cœur. Par je ne sais quel moyen, elle avait intuitionné ce que j’étais, ce que j’avais été - surtout. Dangereux. Sans doute. Je savais que j’étais impulsif, je savais ce dont j’étais capable, je savais tout ça. Seulement je n’étais pas fais que de ça, je n’étais pas quelqu’un de mauvais, et je ne pourrais pas faire de mal à Kate, ni à qui que ce soit qui ne le méritait pas. Pourtant, j’avais tué un homme. Oui j’avais ôté la vie à ce salopard. Et j’avais accepté sans rechigner ma peine, car cette ordure avait pu se balader, sans conséquence à ses actes, alors qu’il avait gâché tant de vie. Étais-je un monstre de n’avoir aucun regret de la sorte ? Non. J’avais simplement rendu justice - « Vous avez raison. Peut-être que je ne devrais pas revoir Katharina. Et pourtant, c’est-ce qui me fait tenir, cet espoir. Je pense que vous n’avez pas conscience des mots que vous utilisez. Dangereux, pourquoi avoir choisi ce mot ? Que connais trop les mots pour ne pas voir que cela à une signification pour vous. Vous ne savez rien de moi, alors privez-vous de me juger. » - Je contenais un certain énervement, je tentais de rester calme, car je savais que si je partais au quart de tour ma colère serait mal interprétée. J’étais un homme, elle était une femme. J’avais un casier judiciaire, et elle semblait propre sur elle-même pour porter de telles accusations. Alors peu importait si j’étais un type bien ou non, puisque tout était contre moi. Tout serait toujours contre moi, après tout j’avais tué quelqu’un. Et pour la plupart je n’avais pas tué un salopard, non aux yeux de tous j’avais tué un père, un fils, un mari. J’avais tué un homme.

« Il n'y a absolument rien à en déduire. » - « C'est ça... » - Et en plus, il me prenait pour une idiote ? Si il refusait de me donner des réponses, je trouverais certainement des réponses chez Kate. Enfin, j'espérais qu'elle soit capable de me répondre. Une nouvelle fois, je m'introduisais dans son esprit afin de lire ses pensées. Il se demandait comment se résoudre à ne pas voir Kate. Il était ensuite question de reconnaissance. J'entendis les mots « sauver la vie ». Mon visage restait impassible. Je n'étais pas censé entendre ce qu'il pensait, du moins, il n'était pas censé s'en apercevoir. Bon sang ! Pourquoi est-ce que son esprit ne répondait pas non plus à la question que je me posais. Qui avait t-il été pour ma femme ? Un ancien patient ? Bizarrement, le lien qui les unissait me semblait bien plus fort que médecin patient. Ils devaient avoir partager autre chose. Peut-être une relation, peut-être leur lit. J'essayais de ne pas grimacer à cette idée. Je ne pouvais pas l'imaginer en train de toucher ma femme, ni imaginer ma femme frémir sous le passage de ses caresses. Cette vision relevait pour moi du cauchemar. J'arrêtais de lire en lui lorsqu'un léger mal de tête vint me saisir. J'avais connu pire. Lire les pensées des gens, leur transmettre les miennes ou essayer manipuler leurs pensées était une chose très éprouvante. A première vue, on n'imagine pas que cela est si difficile, si fatiguant. Je n'ai quasiment rien à faire pour enter dans l'esprit de quelqu'un. Je n'ai ni besoin de toucher la personne, ni de la regarder. Quoi que je suis incapable de manipuler les pensées sans regarder ma victime. Ce côté de mon pouvoir était encore tout nouveau pour moi et je l'avais rarement utilisé. Quoi qu'il en soit, j'avais appris qu'à force de trop lire et transmettre des pensées, cela me fatiguait, me donnant d'énormes migraines. Je m'étais même retrouvé à saigner du nez parfois. J'avais ce matin utilisé pas mal de fois mon pouvoir, m'ennuyant alors que je patientais dans une file d'attente. Je m'étais alors mise à lire les pensées des gens. C'est parfois marrant d'entendre ce que les esprits des gens ont à dire. Parfois, car cela ne l'est pas toujours. Certaines pensées des gens qui vous entourent peuvent vous décevoir. Je peux tout entendre, alors je peux aussi savoir quand quelqu'un me ment et pourquoi il le fait - « Vous avez raison. Peut-être que je ne devrais pas revoir Katharina. Et pourtant, c'est-ce qui me fait tenir, cet espoir. Je pense que vous n'avez pas conscience des mots que vous utilisez. Dangereux, pourquoi avoir choisi ce mot ? Que connais trop les mots pour ne pas voir que cela à une signification pour vous. Vous ne savez rien de moi, alors privez-vous de me juger. » - C'est ce qui le faisait tenir ? L'idée de la voir lui donnait de l'espoir ? Que cherchait t-il a faire en venant voir Katharina ? Visiblement, il lui semblait très important de la revoir. Cela me donnait envie de faire une grimace, car c'était sûrement le signe qu'il tenait à elle. Malgré ces mots, le jeune homme gardait son calme. Je portais ma main à ma tête lorsque je sentis un nouveau pique de douleur me saisir. Noah ne semblait pas très content. C'était quoi qui le dérangeait le plus ? Que je ne veuille pas le laisser voir Katharina ou que je le dise dangereux ? D'ailleurs je n'avais pas affirmé qu'il l'était. J'avais simplement supposé qu'il pouvait l'être. Je ne le connaissais pas. Mon bras retombait le long de mon corps, mon mal de tête s'étant quelque peu dissipé. Cela m'apprendrait à jouer avec mon pouvoir - « Vous n'allez pas revoir Katharina. » - affirmais-je, comme un ordre - « Justement, je ne vous connais pas. Je sais absolument rien de vous. Un inconnu c'est ce que vous êtes et vous pourriez être n'importe quel genre d'homme. Je me méfie, c'est tout. Il faudrait vraiment que je sois bête pour vous laisser approcher de ma copine. Mettez vous un peu à ma place. » - C'est vrai qu'aurait t-il fait si les rôles avaient été inversé ? - « Vous croyez vraiment que je vais vous laisser débarquer comme ça dans nos vies ? Dans sa vie plus précisément. »

J'en avais assez. Assez de tout ça, assez de toujours devoir me justifier, assez que l'on me juge. J'en avais assez de ce regard, un regard toujours de travers, un regard méfiant, accusateur. Les gens ne savaient juger que sur les actes passés, mais à quoi bon ? Ce ne sont pas nos actes qui nous définissent, ni d'où nous venons, ce sont nos choix, nos désirs de changer. Oui j'avais commis l'acte irréparable, oui j'avais été un monstre, oui mais tout ça je le savais et j'avais accepté le travail de la justice sur ma personne sans rechigner. Seulement aujourd'hui, bien que ne regrettant rien, j'étais sur le chemin du repentir. J'étais quelqu'un de bon, je souhaitais aider mon prochain, l'on pouvait compter sur moi et j'étais un homme droit. Un acte, un seul, me suivrait-il alors toute ma vie ? Suffisait-il pour rayer toute la bonté dont je faisait preuve ? Chaque jour j'espérais que non. J'étais quelqu'un de confiance et je ne désirais en aucun cas inspirer la peur et la crainte. Dangereux. Chaque homme sur terre porte le danger en lui, chaque homme est capable du pire. Pour sa survie. Aurais-je pu vivre, fouler le même sol que cette ordure, si ma mère n'avait pas été vengée ? Je ne pense pas. Je n'était pas plus dangereux qu'un autre, et je voulais tant que les gens le comprenne. Isobel m'accusait d'être un homme, en somme. Qu'elle aurait été sa réaction alors si elle avait su toute la vérité ? La jeune femme porta sa main à son crâne, dans un élan de faiblesse, pourtant elle continuait à me vouer ce regard dur, malgré son malaise elle continuait à me tenir face, et à vouloir m'éloigner de Katharina. Sincèrement soucieux, je lui demandai - « Vous allez bien ? » - Je m'apprêtai à lui prendre le bras pour la conduire à une chaise, mais reconsidérai ce geste qui serait de trop. A la place je lui tendis simplement la main - « Vous voulez vous asseoir ? » - Cependant elle continua à se battre, pour celle qu'elle aimait - « Vous n'allez pas revoir Katharina. » - affirma-t-elle, me donnant comme un ordre - « Justement, je ne vous connais pas. Je sais absolument rien de vous. Un inconnu c'est ce que vous êtes et vous pourriez être n'importe quel genre d'homme. Je me méfie, c'est tout. Il faudrait vraiment que je sois bête pour vous laisser approcher de ma copine. Mettez vous un peu à ma place. » - Au fond elle avait entièrement raison - « C'est vrai, je suis tout à fait d'accord avec vous. Je suis un homme, un inconnu, et je pourrais vous assurer mille fois que je n'ai aucune mauvaise intention, vous ne me croiriez pas. » - Je souris d'un sourire faiblard - « Vous croyez vraiment que je vais vous laisser débarquer comme ça dans nos vies ? Dans sa vie plus précisément. » - Non. Elle ne me laisserait jamais entrer comme ça dans leur vie, car elle l'aimait. Cela se voyait, cela se sentait. Et ça je pouvais le comprendre - « Très bien. Je n'irais pas contre votre volonté, Isobel. Mais j'aimerais que vous fassiez quelque chose pour moi. J'aimerais que vous disiez à Katharina que je suis à Wellington. Dites-lui simplement ça, dites-lui et je vous laisserais tranquille. » - Je voulais simplement que Kate sache que je suis en vie, que je m'en suis sorti. Lui donner signe de vie, après c'était à elle d'aviser, à elle de décider si elle désirait me revoir ou non.

« Non... enfin si. » - réponds dis-je, alors que Noah me demandait si j'allais bien. Il avait certainement remarqué mon moment de faiblesse. Il me tendit la main pour en me proposant d'aller m'asseoir. Je fixais sa main un instant avant de continuer à parler.... ou plutôt continuer à mettre les choses au clair. Je devais lui faire comprendre que j'étais là et qu'il ne pouvait pas débarquer ainsi dans la vie de Katharina. Je me protégeais et voulait protéger ma petite amie, mon couple par la même occasion. Ce qui m'avait été donner était tellement beau, j'avais peur qu'on me le reprenne - « C'est vrai, je suis tout à fait d'accord avec vous. Je suis un homme, un inconnu, et je pourrais vous assurer mille fois que je n'ai aucune mauvaise intention, vous ne me croiriez pas. » - dit t-il avec un faible sourire - « Très bien. Je n'irais pas contre votre volonté, Isobel. Mais j'aimerais que vous fassiez quelque chose pour moi. J'aimerais que vous disiez à Katharina que je suis à Wellington. Dites-lui simplement ça, dites-lui et je vous laisserais tranquille. » - Il se montrait compréhensif, ce que j'appréciais particulièrement. Enfin, méfiante comme je suis, je ne pouvais m'empêcher de me demander si il était réellement sincère. Comptait t-il vraiment ne pas la voir contre ma volonté ou allait t-il le faire derrière mon dos ? C'est fou cette manie que j'avais de ne faire confiance à personne, jamais. C'était les débris restant de l'ouragan Jackson. J'étais consciente d'aller parfois un peu trop loin. Je me méfiais beaucoup trop et avait tendance a voir le mal presque partout. Serais-je capable de guérir vraiment un jour de ce que Jackson m'avait fait ? Mon histoire avec lui resterait toujours dans un coin de ma tête. Je ne pourrais jamais oublier le mal qu'il m'avait fait. Il m'avait détruite et le processus de reconstruction allait être long. Derechef, je me concentrais sur l'esprit de Noah. Je savais que je ne devais pas le faire, car j'avais beaucoup trop utilisé mon don aujourd'hui, mais je voulais m'assurer qu'il était sincère. La lecture de ses pensées m'aiderait. Il voulait que Kate sache qu'il était en vie et qu'il s'en était sorti. Qu'est-ce que ces pensées cachaient t-elles ? L'explication de l'ancien patient sorti d'affaire me revenait alors à l'esprit. Peut-être avait t-il été atteint d'une maladie grave et qu'il s'en était sorti ? Qu'est-ce que cela pouvait être d'autres. Tout ce que j'avais vraiment appris, c'est que Kate avait été là pour lui. Je l'entendis penser que c'était à Kate de décider si elle souhaitait le voir ou non. A priori, il n'envisageait pas de forcer les choses et d'aller contre ma volonté. La douleur au niveau de ma tête était revenue. Je me sentais vaciller, prise de vertiges - « Je devrais... m'asseoir. » - Je n'aurais certainement pas dû forcer sur mon pouvoir. Je rejoignais les chaises un peu plus loin et m'asseyait. Ça allait passer... du moins je l'espérais. Ce n'était qu'un avertissement me prévenant d'arrêter d'abuser de mon don pour le moment. J'avais pas mal compté sur mon pouvoir aujourd'hui et ces derniers jours. La fatigue se faisait certainement ressentir. Je pris ma tête entre mes mains et fermait les yeux un moment - « Je... lui dirais. » - Pourquoi est-ce que j'affirmais cela ? Il aurait été beaucoup plus facile de moi d'ignorer cette rencontre et de continuer ma petite vie tranquille avec Katharina. Cependant, si ce n'était pas moi qui lui disais, ils finiraient forcément par se croiser et puis, j'avais bien l'intention de lui parler de Noah, de lui poser des questions. J'avais besoin de savoir qui était ou avait été cet homme pour elle. Je ne suis pas le genre de femme à faire comme si de rien était, comme si tout allait bien. Enfin, excepté concernant le travail de Katharina. Je refusais de lui avouer que son absence me pesait, mais c'était une chose tout à fait différente. Je ne pouvais pas lui dire une chose pareille. Je devais prendre sur moi et supporter ça. Je relevais la tête vers lui - « Et vous avez un nom de famille, Noah ? » - Comme tout le monde, je suppose. Katharina connaissait peut-être plusieurs Noah, qui sait ? Autant annoncer avec le nom de famille, elle serait de qui il était question.

Alors que je lui tendais la main, Isobel la fixa en continuant à se battre pour préserver sa vie, son couple, celle qu’elle aimait. Et c’était quelque chose que je respectais. Elle ne se sentait pas bien, c’était évident, pourtant elle s’acharnait - « Non... enfin si. » - dit-elle après que lui eu demandé si elle allait bien. Je fronçai les sourcils, inquiet pour sa santé malgré les dizaines de médecins qui se trouvaient ici. J’étais comme ça, je m’inquiétait d’autrui, peu importe qu’il me soit inconnu ou ne me porte pas dans son cœur, je ressentais réellement un souci du bien d’autrui. Un comble pour un meurtrier, n’est-ce pas ? Mais au risque de me répéter, il y a certains acte que je jugeais impardonnables, et parfois je me sentais le devoir de faire la justice moi-même. Pour tout le reste, je n’étais pas le méchant de l’histoire, j’étais plutôt le bon samaritain à qui on pouvait demander de l’aide. La jeune femme semblait prise de vertiges, elle vacilla légèrement - « Je devrais... m'asseoir. » - Je franchis alors la barrière, je n’allais pas rester là sans rien faire. Alors je passai mon bras à sa taille pour la soutenir, et lui pris la main de l’autre. Je l’aidai à marcher jusqu’à une chaise pour qu’elle puisse enfin s’assoir. Elle mit son visage entre ses paumes, et ferma les yeux quelques secondes. Afin d’être à sa hauteur, je m’accroupis devant elle - « Je... lui dirais. » - Je souris finement - « Merci. » - Elle releva la tête vers moi - « Et vous avez un nom de famille, Noah ? » - Apparemment elle semblait sincère, elle allait vraiment lui parler, alors je sentis que je pouvais lui faire confiance, jusqu’à une certaine limite du moins - « Oui, Donovan. Noah Donovan. » - Je la regardai un instant, elle semblait si fragile. C’était face à des personnes comme ça que je me sentais obligé d’être protecteur, oui c’était comme un appel, c’était naturel. Je jetai des regards aux alentours, avant de reposer mes yeux ambres sur Isobel - « Vous voulez de l’eau ? » - Je posai ma main sur la sienne, puis en me relevant je me dirigeai vers le distributeur de boissons. Alors que j’appuyai sur l’icon eau minérale, j’appuyai mon front contre la machine, fermant les yeux un instant. Ma vie était rythmée de choix, comme toutes les vies humaines. Et j’estimais que c’était nos choix qui dirigeaient notre vie, que nous étions maîtres de notre destin. J’avais choisis d’aider la jeune femme qui ne m’accordait pas sa confiance, car j’aurais très bien pu passer mon chemin. Mais je ne l’avais pas fais dans un but égoïste, je ne l’avais pas fais par hypocrisie, ni pour avoir quelque chose en échange, mais par pur souci d’humanité. Pourquoi ? C’est une question inutile, car il n’y a pas de réponse. Demandez à un médecin la raison pour laquelle il s’évertue à sauver des vies, certains - certes - répondrons pour le salaire, mais la plupart le font par élan de générosité, peut-être pour avoir bonne conscience, ou bien simplement parce qu’ils aiment ça. Après tout, aider, sauver, rendre heureux c’est plutôt quelque chose de gratifiant non ? Voilà pourquoi, naturellement, je préférais devenir quelqu’un de bien. J’avais peut-être tué un homme, mais ce n’est pas cet acte unique qui me définissait, c’était l’ensemble des choix que j’avais fais par la suite. Je saisis enfin la bouteille d’eau, et arrivé devant Isobel, je lui tendis, gratifiant le tout d’un sourire, sincère.

Noah m'accompagna jusqu'au siège, me soutenant par la taille. Il avait presque l'air de s'inquiéter de ce qui m'arrivait. Pourquoi ? Après tout, nous n'étions que des étrangers. Je ne m'étais pas montré très sympathique avec lui, car sur la défensive. Je lui avais bien fait sentir que je ne lui faisais pas confiance. Essayait t-il de la gagner en faisant mine de s'inquiéter de ma santé ? Il l'avait l'attitude du bon samaritain qui veut aider son prochain. Cela n'allait pas vraiment avec son côté homme mystérieux en qui je n'avais absolument pas confiance. Je le voyais comme un faiseur de troubles. Il m'annonça son nom de famille : Donovan. Noah Donovan, cela ne devrait pas être trop compliqué à retenir et puis, comment oublié cette rencontre ? Cet homme si mystérieux qui connaissait Katharina, chose toute aussi mystérieuse puisqu'il refusait de me dire qui il était ou avait été pour elle, comment il l'avait rencontré. Il me proposa de l'eau. Si seulement un verre d'eau et de l'aspirine pouvait calmer cette migraine... mais je savais que ce n'était pas le cas. Il posa sa main sur la mienne avant de se diriger vers le distributeur de boissons. Je fermais les yeux quelques secondes. Il fallait que je rentre chez moi au calme. J'éviterais d'utiliser mes dons pour les jours à venir. Je disputais toujours Kate quand elle forçait sur son pouvoir de mémoire holographique, mais je n'étais pas mieux ! La télépathie faisait maintenant partie intégrante de ma vie, je m'appuyais sur mon pouvoir assez souvent et puis, j'ai découvert que je suis capable d'injecter n'importe quelle pensée dans l'esprit d'un autre. D'ailleurs, j'aurais pu m'en servir sur Noah si je ne me sentais pas aussi mal. Ainsi, j'aurais été véritablement assurée qu'il ne s'approche pas de Katharina sans mon accord. Je n'avais jamais été aussi possessive et jalouse. Ce n'est pas des critères qui font partie de moi, cela n'a jamais été le cas dans mes autres relations. Seulement, c'est différent avec Kate, peut-être parce que je n'ai jamais autant aimé une personne que Kate. Oui, je crois que c'est cela. J'ai cru connaître l'amour avant elle, mais je me suis trompée. Maintenant je sais ce que c'est. Noah revint vers moi, bouteille d'eau à la main, me la tendant - « Je vous remercie. » - dis-je avant de deviser le bouchon et de boire quelques gorgées. Je lui lançais un regard - « Ça va aller. C'est juste un mal de tête. » - lui assurais-je, comme pour le rassurer. C'était stupide ! Je ne le connaissais pas. Je ne le croyais pas sincèrement inquiet pour moi - « Je pense que je vais juste... rentrer. » - Je marquais un silence, mes yeux rivés sur les siens - « Je n'arrive vraiment pas à vous cerner, ce qui m'arrive très rarement, je sais toujours à qui j'ai à faire en général, mais là, je ne sais pas. Mais croyez-moi, je réussirais bien à avoir des réponses, même si ce n'est pas par vous. » - Derechef, je bus quelques gorgées d'eau avant de refermer la bouteille. Mon mal de tête était toujours présent, mais supportable. Je devrais être capable de rentrer à la maison - « Juste une dernière question avant de partir : Vous n'êtes pas de Wellington ? Vous êtes de passage ou comptez-vous vous installer ici ? » - Kate ne m'avait jamais parlé de lui et tout me portait à croire que ce Noah débarquait en ville. Peut-être que j'avais tort, mais si il était là depuis plus longtemps, il aurait certainement en contact avec Katharina, non ? Il fallait que je sache si le faiseur de trouble allait s'implanter ici ou finir par partir. Peut-être attendrait t-il de voir Kate.

« Je vous remercie. » - dit-elle quand je lui tendis généreusement la bouteille d'eau. J'avais le regard persistant, me demandant si elle allait aussi bien qu'elle voulait le faire croire alors elle affirma - « Ça va aller. C'est juste un mal de tête. » - Sacré mal de tête, alors. J'acquiesçais cependant - « D'accord. » - Bien que cela puisse lui paraître étrange, j'étais réellement inquiet pour elle - « Je pense que je vais juste... rentrer. » - Je lui souris - « Oui, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. » - Elle avaient ses deux yeux perlés plongés dans les miens, et un air sérieux empruntait son visage - « Je n'arrive vraiment pas à vous cerner, ce qui m'arrive très rarement, je sais toujours à qui j'ai à faire en général, mais là, je ne sais pas. Mais croyez-moi, je réussirais bien à avoir des réponses, même si ce n'est pas par vous. » - Je ravalai ma salive en me redressant. Elle était tenace, ne renonçait-elle donc jamais ? Elle voulait des réponses à tout prix, elle voulait fouiner dans mon passé, qu'elle le fasse. Mais qu'elle ne s'étonne pas si ça ne lui apporte que des ennuis. Je me doutais qu'elle passerait par Kate, alors au moins cela m'assurerait qu'elle lui parle de moi. Mais je n'aimais pas ce principe de tout vouloir savoir à rien payer. Après tout ma vie ne regardait que moi - « Vous savez, fouiller dans le passé des gens n'est pas toujours bon. » - Selon moi, c'était même contre-productif. Ce n'était ni bon pour moi, ni bon pour elle. Je ne lui barrerais pas la route, car ce n'était pas mon genre, mais cela m'énervait quelque peu. Cesserait-elle de regarder derrière, ne pouvait-elle pas regarder l'homme que j'étais aujourd'hui ? Plutôt que de chercher à connaître ce que je ne suis plus - « Juste une dernière question avant de partir : Vous n'êtes pas de Wellington ? Vous êtes de passage ou comptez-vous vous installer ici ? » - En quoi cela la regardait ? En rien selon moi. Elle était en train de s'assurer que je ne vienne pas m'immiscer entre elle et Katharina. Puéril. Qu'elle essaye de me virer de la vie de Kate, il y aurait sans nul doute des dommages collatéraux. Et une fois de plus, elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas - « Non. Je ne suis pas de Wellington. Mais je vis ici depuis presque quatre ans. Mais je ne vois pas en quoi cela vous regarde, Isobel. » - dis-je en soulignant bien son nom.

« Vous savez, fouiller dans le passé des gens n'est pas toujours bon. » - « Vous dites ça parce que vous avez peur que je découvre certaines choses ? » - C'était ce que sa réponse me laissait penser en tous cas. Une seule et unique chose m'intéressait dans son passé : La partie qui incluait Katharina. Je n'avais que faire du reste ! Bon bien sûr si il s'avérait que cet homme était dangereux, je préférais le savoir - « Non. Je ne suis pas de Wellington. Mais je vis ici depuis presque quatre ans. Mais je ne vois pas en quoi cela vous regarde, Isobel. » - C'était une question comme une autre, un interrogation des plus banales qui plus est. J'aurais pu poser cette question à n'importe quelle personne rencontrée, histoire de faire connaissance et surtout de faire la conversation. Pourquoi le prenait t-il ainsi ? Il est clair qu'il n'aimait pas en dire sur lui, même le plus petit détail - « Relax, c'était une simple question. » - Oui, je détestais ce genre d'homme mystérieux. Il n'y avait vraiment rien d'attirant dans ce genre de comportement. J'en étais plus agacée qu'autre chose. Il vivait ici depuis presque quatre ans et il n'avait pas croisé Kate une seule fois ? Je n'arrivais toujours pas à comprendre et Katharina avait intérêt à me donner des réponses. Je ne lâcherais rien tant que je ne saurais pas. Je ne suis pas particulièrement curieuse, mais cette fois-ci, je sens que mon univers est menacé. La menace ? Noah Donovan - « Encore merci. » - dis-je en montrant la bouteille d'eau qu'il m'avait donné - « Je vais rentrer. Au revoir Noah. » - dis-je pour être polie. La situation avait beau être particulière, ce n'était pas une raison pour être impolie. Il faut croire que je suis une fille bien élevée. Je lui adressais un sourire presque imperceptible avant de me relever et de m'éloigner, mon sac de nourriture à la main puisque je n'avais pas pu voir Katharina. Je soupirais. Noah pouvait être sûr que je parlerais à Kate, rien que pouvoir avoir les réponses que lui ne m'avait pas donné. Je me mis au volant de ma voiture avant de démarrer et de quitter le parking de l'hôpital.