Cela faisait quelques semaines que sa vie avait prit un nouveau tournant. Et c'était déstabilisant mais pas désagréable. Elle avait même fini par y prendre goût. Elle avait envie de plus. Mais en même temps, elle ne voulait pas bruler certaines étapes. Elle voulait y aller petit à petit, un pas après l'autre. Elle ne voulait pas faire d'erreurs. Elle ne voulait pas se tromper dans ses mots ou dans ses gestes. Johéline perdait un peu de son assurance à ce niveau. Elle avait l'impression de tout apprendre, enfin non ce n'était pas une impression. Elle apprenait. Elle apprenait à chaque fois qu'ils se voyaient. Et même si elle aimait cela, elle détestait cette impression d'être à la ramasse, de marcher vers l'inconnu. Mais plus ils se voyaient et plus elle se sentait incapable de rester loin de lui. Elle faisait déjà des efforts au commissariat pour ne pas l'observer à chaque fois qu'ils se croisaient. Même si leur relation n'avait rien de normale, qu'ils devaient se cacher pour se voir ou juste pour se tenir la main, la policière ne regrettait pas ce pas en avant. Elle ne regrettait pas d'avoir ouvert son cœur. Et surtout, elle ne regrettait pas du tout qu'il ai fait la même chose. Mais c'était juste un début. Tous les deux devaient s'apprivoiser. Tous les deux devaient apprendre à se connaître. Elle commençait à en savoir plus sur lui, comme il commençait à en savoir plus sur elle. Elle était entrain de mettre un pull quand elle entendit un bruit familier de pneu juste sous sa fenêtre. Elle enfila rapidement son pull puis elle chercha son sac. Elle le trouva sur le commode. Elle vérifia son contenu puis elle enfila une veste avant de passer son sac en bandoulière. Avant de sortir de son appartement, elle jeta un œil au miroir. Elle remit correctement ses longs cheveux sur ses épaules puis elle quitta l'appartement. Elle était dans les escaliers quand elle se rappela avoir oublié quelque chose. Elle remonta rapidement chez elle. Elle ouvrit à nouveau sa porte et elle prit le casque noir qui était posé sur l'un des fauteuils du salon. Elle savait, en refermant la porte, qu'elle allait se faire engueuler pour ce retard, tant pis. Elle redescendit rapidement les marches pour arriver dehors. Là, elle vit la Ducati et son propriétaire attendre. Elle mit son casque et s'installa derrière Dirk, passant les bras autour de sa taille. Ce dernier ne mit pas longtemps à redémarrer.

La moto roulait sur une nationale. Il était encore tôt et le soleil venait à peine de se lever. Ils faisaient souvent cela ces derniers temps...Partir toute une journée, partir à l'aube et revenir pendant la nuit. Flics tous les deux, il leur était impossible de se montrer ensemble dans Wellington sans avoir des ennuis au commissariat. C'était comme ça. Ils l'avaient accepté tous les deux. Johéline observait le paysage à travers la visière de son casque. Elle adorait son état, fait de plaines verdoyantes. Ils filaient vers Hutchinson. La jeune femme avait dit à Dirk qu'elle aimerait visiter la Cosmosphère de la ville. Et ils pourraient ensuite en profiter pour visiter les environs qu'elle ne connaissait pas. Ce n'était pas génial comme sortie en couple mais bon, du moment qu'ils pouvaient être ensemble, loin des regards curieux, c'était le plus important. Et puis, si cela ne leur plaisait pas, ils pourraient enfourchés à nouveau la Ducati et partir ailleurs. Deux heures plus tard, ils arrivèrent à Hutchinson. Dirk entra dans la ville où les voitures étaient un peu plus nombreuses. Il se gara ensuite devant un parc. Jo descendit la première de la moto. Elle avait un peu mal partout, comme à chaque fois qu'elle faisait de la route sur la Ducati. Elle retira ensuite son casque, laissant ses cheveux tomber sur ses épaules. Elle jeta un œil à sa montre. Il était presque 9h et elle avait une faim de loup. Alors que Dirk retirait son casque, elle demanda: « On trouve un café pour manger quelque chose? J'ai une faim de loup. »

Cela faisait en effet presque deux mois que Dirk et Johéline étaient ensemble. Et ce n'est ni le policier, ni la jeune femme qui aurait pu prédire ce qu'il se serait passé. Ils avaient passé une bonne partie de ces huit derniers mois à se taper sur le système, à s'envoyer des vannes, à se mettre les nerfs, presque à se frapper physiquement. Ils ont fait du chemin tous les deux. Et c'était pour cette raison que c'était stupéfiant. C'est sûr qu'au commissariat, personne ne pourrait deviner ce qui se passait actuellement entre eux. Ils passaient pour ne pas se supporter. C'était viscéral. Et finalement, ce n'était pas plus mal. Personne ne pourrait avoir des soupçons sur eux, même s'ils étaient découvert à se parler. Cela les arrangeait tous les deux. Même s'ils évitaient de trop se « croiser ». Johéline avait du mal à s'empêcher de le regarder. C'était presque devenu un petit jeu entre eux. A savoir celui qui arriverait à « avoir » l'autre. Il y avait un goût d'interdit qui plaisait à la policière. Et puis plus ils se voyaient et plus elle se sentait bien avec Dirk, comme si elle trouvait peu à peu ses marques et qu'elle mettait en place de nouvelles habitudes. Des habitudes qui lui plaisaient. C'était plaisant d'attendre Dirk quand il venait ou quand ils partaient quelque part.

Johéline n'avait jamais connu ça avec un autre garçon. C'était une première et elle ne cessait d'apprendre. Elle faisait des efforts pour ne pas se sentir trop gauche avec lui. Elle se doutait qu'elle n'était pas sa première copine et elle se doutait aussi qu'il devait avoir des habitudes, des attentes. D'ailleurs, parfois cela la stressait un peu. Elle ne voulait pas faire d'erreur ou dire quelque chose qu'il ne fallait pas. Mais jusqu'à présent, elle avait fait confiance à son instinct et elle ne s'en sortait pas trop mal. Elle agissait comme cela venait. De toute façon, elle savait que si elle faisait une erreur, Dirk serait là pour le lui dire. Elle n'en doutait pas une seule seconde. D'ailleurs ce dernier ne s'était pas calmé niveau remarques. Mais ces dernières avaient pris une autre « saveur », ce qui fait que le plus souvent, cela amusait la policière. Enfin ils se prenaient encore parfois la tête pour des broutilles car ils avaient tous les deux, des caractères très forts. Mais maintenant, ils arrivaient à s'adoucir plus rapidement. C'était beaucoup moins blessant qu'autrefois. Dirk avait cessé de la tourmenter sur certains points qu'il savait sensible. Leur relation était donc plus saine, même si parfois elle était explosive.

Ils étaient donc partis pour Hutchinson, une ville plus au nord de Wellington. Jo avait un peu choisi cette destination par hasard. Dirk voulait quelque chose en dehors de leur ville donc elle avait cherché et elle avait trouvé Hutchinson et son observatoire. Jo a toujours aimé l'astronomie. Quand elle était gosse, elle regardait souvent les étoiles avec Ryan. Quand elle en avait parlé à Dirk, il avait sourit. Mais il n'avait pas refusé. Peut-être voulait-il lui faire plaisir, comme elle lui avait fait plaisir en le suivant sur sa moto les autres fois. Et ce matin là, ils arrivaient dans cette ville où ils mettaient les pieds pour la première fois. Retirant son casque, elle regarda son petit-ami faire la même chose. J'ai vraiment hâte de visiter la Cosmosphère , si tu savais : j'en rêve depuis gosse...est-ce qu'on pourrait s'attarder dans le snack, vraiment je ne suis pas fan des fusées et autre truc de geek... Johéline l'observa descendre de moto. « Dirrrk...On est pas obligé de s'y attarder si tu veux. On ira se promener ailleurs. Je suis sûre qu'on peut trouver un office du tourisme quelque part ou un truc dans le genre. » Peut-être qu'il y avait un lac pas loin où ils pourraient se baigner ou d'autre chose à faire dans le coin.

Tu préfères t'asseoir à quelle table ? La jeune femme jeta un oeil aux couples présent. Il avait pas beaucoup de choix. Vive Hutchinson ! Elle esquissa un sourire en lui donnant une petite tape sur le ventre. « Et si on prenait de quoi manger et qu'on allait au parc tout proche? » L'idée de rester dans le café ne l'emballait pas plus que cela. Quelques minutes plus tard, ils étaient dans le parc. Johéline était assise sur l'herbe, près du policier. Assise en tailleur, elle tenait un café entre les mains. Elle jeta ensuite un œil à son petit-ami. Elle allait lui demander comment ça se passait à la criminelle mais aujourd'hui, elle voulait laisser le boulot derrière eux. Elle but une gorgée de son café puis elle finit par demander, se rappelant des paroles de Dirk: « Tu crois vraiment que je suis une Geek? » Elle lui jeta un regard interrogatif. « Jsuis pas une Geek non mais...jsuis pas réfractaire à la technologie c'est pas pareil, pas comme certains qui ne savent pas utiliser un iphone... » Elle lui lança un regard qui voulait tout dire. Et oui Dirk avait essayé de trouvé un correspond, un ami flic sur le téléphone de Johéline et il n'avait réussi qu'à effacer toute sa liste de contacts. Elle lui fit un sourire triomphateur, amusée par ses propres paroles. Bon en même temps, Grant se rattrapait dans d'autres domaines...

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Spoiler:

« Qu'est-ce qu'on fait encore là ? » Ce qu'ils faisaient là? Ils profitaient tout simplement d'être ensemble. D'être ici, rien que tous les deux. Ils n'étaient plus obligés de regarder constamment autour d'eux, de faire attention à ce que quelqu'un puisse les voir. Ils pouvaient se tenir la main, avoir des gestes tendres l'un envers l'autre, sans avoir une appréhension. Ils pouvaient s'embrasser au milieu de la rue s'ils en avaient envie. Toutes ces choses, pourtant banales, ils ne pouvaient pas les faire à Wellington. Alors même s'ils avaient des petits inconvénients, les contreparties qu'ils pouvaient en tirer les faisaient oublier. En tout cas, Johéline voulait les oublier. Elle voulait passer du temps avec Dirk, même si pour cela, elle devait faire tout ce qu'il avait envie. Décidément, l'inspecteur Grant avait une bien étrange emprise sur elle...

Fuyant les clients du petit snack, ils s'étaient installés sur l'herbe, l'un à côté de l'autre. Johéline avait prit un café avec une bonne dose de lait à l'intérieur. Elle posa ses yeux bleus sur son petit-ami. Elle était loin de se poser le genre de questions qui traversaient l'esprit du policier. Cela faisait deux mois qu'ils étaient ensemble et la jeune femme ne voulait pas précipiter les choses en parlant d'avenir. Elle avait toujours pris l'habitude de vivre pleinement chaque journée. Elle faisait un métier à risques et elle ne voulait pas se poser trop de questions. Ils vivaient quelque chose de beau et Jo' voulait simplement en profiter, comme ce matin là, assise à côté de l'homme qu'elle aime. Elle avait préféré parler sur le ton de la plaisanterie quand une nouvelle fois, elle avait fait allusion aux paroles de l'inspecteur. Déjà : je n'ai pas dit que tu étais une Geek, honnêtement : je fantasme sur les matheuses alors... la technologie c'est pas pour moi : c'est vrai. Mais ton répertoire c'est pas moi qui l'ais effacé ! Elle esquissa un sourire. Ce qu'il était de mauvaise foi, ce n'était pas croyable. Il ne changeait vraiment pas. Il fantasme sur les matheuses? Elle était certaine qu'il avait dit parce qu'elle était littéraire. Quand au téléphone, il avait bien effacé tous ces numéros mais bon, c'était son téléphone de réserve, qu'elle prenait hors du boulot, au cas où le sien, ne marchait pas. Et puis, elle avait sauvegardé sa liste de contacts. Elle avait porté ses yeux lui quand il s'était redressé d'un bon. Elle fronça les sourcils. Et là, elle n'avait rien dit. Qu'est-ce qu'il n'allait pas? « Dirk? » Il avait le regard rivés sur une partie de trottoir plus loin devant eux. Il y avait un couple, une petite fille et sa bicyclette et une femme d'une cinquantaine d'années. Elle allait dire quelque chose quand son petit-ami se leva d'un bond. Elle le regarda, ne comprenant rien à la scène. Elle jeta un nouveau coup d'œil sur le trottoir avant que Dirk ne prenne la parole. Lève-toi , on part. Elle se leva alors. La policière tenait toujours son gobelet de caféine qu'elle avait à peine bu, dans la main. Ils n'avaient même pas prit le temps de petit déjeuner. En passant près du Snack , j'ai vu une publicité vantant la beauté d'une creek à quelques miles de là ... on y va ? Elle garda ses yeux dans les siens. Quelque chose n'allait pas mais elle ne savait pas quoi. Mais elle se disait que ce n'était pas le moment de laisser parler la flic qui était en elle. Elle acquiesça de la tête. « D'accord, allons-y... » Elle le suivit, se dirigeant avec lui jusqu'à la Ducati. Alors qu'ils marchaient, Johéline jeta un oeil derrière elle, sans savoir ce qu'elle cherchait...Elle jeta ensuite son café dans une poubelle alors que Dirk enfourchait déjà sa moto. Elle s'installa derrière lui, mettant son casque.

Une petite heure plus tard, ils arrivaient à la crique. La vue était splendide. Un temps idéal pour se baigner. Johéline descendit de la Ducati, retirant son casque. Quelle vue! Dommage qu'elle n'avait pas prit son appareil photo... Elle jeta un œil à Dirk, inquiète pour lui depuis qu'il avait quitté le cœur de Hutchinson...

Johéline avait donc acquiescer aux mots de son petit ami. Elle l'avait vu étrange pendant quelques secondes et c'était la première fois qu'elle le voyait ainsi. Elle ne savait pas, ne comprenait pas ce qui l'avait fait réagir de cette façon. Mais elle savait que parfois, il était inutile de poser des questions. Et puis elle se sentait vraiment bien avec Dirk, et elle ne voulait rien gâcher. Elle voulait laisser son foutu caractère au placard ces derniers temps. Elle faisait beaucoup de concessions pour qu'ils arrivent tous les deux à s'habituer à l'un et à l'autre. Elle n'avait absolument pas envie de gâcher leur histoire à cause de son sale caractère. Elle mettait d'ailleurs beaucoup d'eau dans son vin. Et elle y gagnait. Elle se s'était pas doutée que Dirk était aussi adorable quand il ne passait pas son temps à lui envoyer des répliques acerbes. Elle se sentait bien avec lui et c'est tout ce qui comptait pour elle.

Ils s'étaient donc retrouvés dans cette crique, à l'abri des curieux. Elle n'avait pas hésité à l'accompagner ici alors qu'elle était en panique devant un plan d'eau de trois mètres cube. Elle avait la phobie de l'eau. Mais cela, elle avait oublié de le mentionner à son petit-ami. Et maintenant il était un peu trop tard pour les confidences...Ils auraient pu rester là, à admirer le paysage non. Non. Dirk à peine arrivé, s'était mit à se déshabiller. Elle l'observa, étonné qu'il veuille se jeter à l'eau. Pourquoi est-ce qu'elle était étonnée? Tout le monde aimait se baigner non? Non, pas tout le monde. Au plus elle le voyait se déshabiller et plus elle sentait son cœur battre la chamade. Anxieuse de se retrouver dans l'eau, anxieuse de se retrouver aussi à nouveau en petite tenue devant le policier. Il faut dire que depuis qu'ils étaient ensemble, ils n'avaient pas été plus loin que les baisers et de légères caresses. Et cela stressait la jeune femme. Pourtant elle avait envie de lui mais elle se sentait très nerveuse à l'idée d'un rapprochement. Il l'attira ensuite vers lui. Elle l'observa, sentant ses joues s'empourprer. Il avait posé sa main sur son jean. Elle plongea ses yeux bleus dans les siens. Voilà il recommençait. Il lui faisait perdre ses moyens en la regardant comme cela, et elle resta un instant immobile.

Elle l'observa alors qu'il lui tournait le dos. Elle se mordit la lèvre, le détaillant alors qu'il retirait ensuite son pull. Il s'approcha de l'eau et à nouveau, elle sentit son cœur s'emballer. Oulalaaa elle allait devoir se mouiller....Elle l'observait avant qu'il ne se tourne vers elle à nouveau. A ses mots, elle esquissa un sourire, un peu nerveux. Elle finit par retirer ses ballerines, puis elle retira sa veste et son pull pour ensuite déboutonner son jean. Elle le fit glisser le long de ses jambes fines et dorées par le soleil. Elle se dirigea ensuite vers l'eau, la gorge nouée. Elle sentit l'eau léchait ses pieds, elle frissonna à ce contact même si l'eau était bonne. Elle observa Dirk près d'elle et elle dit, avec un sourire, tout en prenant sa main dans la sienne.

« Un restaurant italien me plairait bien.... »

C'est qu'elle était capable de faire des tas de choses par amour. Dont passer quelques moments à choisir avec un peu plus d'attention à ses vêtements. Car même si elle n'était pas une fashionista de la mode, elle voulait lui plaire. Et lui montrer qu'il y avait la Johéline policière et la Johéline McBride. Elle avait envie de lui plaire, qu'il soit jaloux des regards des autres sur elle. Alors oui, elle passait un peu plus de temps dans les boutiques. Elle avait même était dans une boutique de lingerie. Elle avait envie de troquer ses dessous Petit Bateau par des ensembles, sans être affriolants, beaucoup plus féminins. Et cela en valait la peine, rien que pour voir le sourire et les yeux de Dirk plantaient sur sa silhouette. Elle s'était déshabillée devant lui, laissant ses affaires sur le bord avant de venir le rejoindre au bord de l'eau. Elle s'avança vers lui. Elle avait une réelle appréhension mais elle tentait de la cacher. Mais à croire que Dirk la connaissait trop. Il s'en était rendu compte. Elle porta ses yeux bleus sur lui. Elle hocha un peu la tête à sa question. Elle savait qu'elle n'avait pas à avoir peur si son petit-ami était là. Pourtant, elle s'attendait à une boutade de sa part. Il lui tourna son visage en mettant une main sur son menton. Elle resta silencieuse un instant. Elle l'observait. Johéline ne lui avait jamais dit qu'elle ne savait pas nager, ni même que l'eau l'effrayait. Le fait est que, lorsqu'elle entra dans l'eau, elle avait peur parce qu'elle n'en voyait pas le fond. Elle avait peur d'être aspiré sous l'eau sans même avoir la possibilité de se débattre et de revenir à la surface. D'ailleurs, elle sentait son cœur battre la chamade, au fur et à mesure qu'elle se sentait entourer par l'eau du lac.

Elle n'avait pas envie de faire une concession. Elle avait envie d'aller de l'avant, encore une fois et avec lui. Elle gardait sa main dans la sienne. La policière savait que son petit-ami ne sera pas le genre de mec à la pousser à faire quelque chose qu'elle n'avait pas envie. Jusqu'à maintenant, Dirk Grant s'était toujours montré patient avec elle. Jamais il n'avait fait un geste déplacé en sa présence, même si parfois elle remarquait ses regards furtifs sur ses courbes. Peut-être était-ce à cause du fait qu'elle lui avait apprit ce qui s'était passé à l'Académie. En tout cas, il restait très doux avec elle et elle appréciait. Mieux, cela lui donnait confiance en elle. Et elle se sentait de mieux en mieux à ses côtés. Il y a encore quelques jours, elle aurait refusé de se mettre en sous vêtements. Surtout pas après ce qui s'était passé pendant la mission d'infiltration. Mais le temps avait passé. Elle avait apprit à le connaître, à savoir qu'il n'était pas le genre d'homme à l'obliger à faire quelque chose. Et plus le temps passait et plus elle avait envie de rester avec lui, de partager d'autres moments. D'ailleurs, ces derniers temps, elle songeait de plus en plus à passer à la vitesse supérieure. C'est pour cette raison qu'elle avait demandé à son médecin de lui prescrire la pilule contraceptive.


J'suppose que tu ne sais pas nager... je vais t'en apprendre des choses, tu vas finir par m'appeler " Maitre " Elle ne put s'empêcher de rire à ces paroles. Mais il la souleva ensuite rapidement. Elle se retrouva dans ses bras. Elle se serra dans ses bras alors qu'il entrait dans l'eau, fermant même les yeux. Johéline savait qu'elle n'avait rien à craindre et au bout d'un petit moment, elle se détendit. Elle ouvrit les yeux. Elle regarda autour d'eux. Toujours dans les bras de Dirk, elle le regarda. Leurs visages étaient tout proches. Elle lui fit un doux sourire. « Perver...jsuis sure que tu as autre chose en tête...avoues... » Elle plongea ses yeux dans les siens. Elle ne le lâcha pas. Elle aimait le taquiner. Même s'il y avait une partie d'envie, dans ses propos. La jeune femme oubliait l'espace de quelques secondes, la phobie qui lui nouait l'estomac. « Mais je veux bien que tu m'apprennes d'autres choses... » Elle l'observa, devenant un peu plus sérieuse. Elle rapprocha son visage du sien et elle finit par l'embrasser. Elle le regarda ensuite puis elle finit par dire: « ...merci, chéri. ». Merci parce qu'il était patient avec elle, doux, gentil et qu'elle appréciait les efforts qu'il faisait avec elle.

C'était bien une insinuation prononcée. Elle voulait lui faire comprendre qu'il pouvait se permettre certains gestes. Elle savait bien qu'il tenait la distance entre eux, à cause de ce qu'elle lui avait dit au sujet de ce qui s'était passé à l'Académie. Mais elle ne voulait pas que Dirk soit distant avec elle, à cause de ça. Elle voulait aller de l'avant, et prendre un nouveau départ. Et elle voulait prendre ce départ avec lui. La jeune femme avait apprécié le fait qu'il ne la presse pas pour les contacts physiques. Dirk était adorable avec elle. Et finalement, au fur et à mesure, elle avait reprit confiance en elle et cela allait beaucoup mieux. Elle se sentait plus sereine à ses côtés, alors que ce n'était pas le cas il y a encore quelques semaines. Elle lui faisait confiance. Et elle savait que tout allait bien se passer.

Elle se tenait donc dans ses bras. Dirk avança peu à peu dans l'eau. Johéline faisait abstraction de ce qui se passait autour d'elle, autour d'eux. Dans les bras de son petit-ami, l'eau semblait tout de suite moins menaçante. Bien que l'appréhension était un peu dissipée, du fait que Dirk avait pieds, et que donc pour elle, ce serait forcement le cas. Elle avait plongé ses yeux dans les siens, un doux sourire s'affichait sur ses lèvres alors qu'elle venait de déposer ces dernières sur celles de l'inspecteur. Aux mots de Dirk, elle afficha un nouveau sourire. « Je prends le risque. » voulait-elle lui dire. Mais elle sentit son compagnon se contracter. Elle n'eut pas le temps de dire quelque chose que Dirk s'éloigna brusquement d'elle, la laissant prendre pieds dans l'eau. Elle fut surprise et resta immobile, l'observant. L'eau était bonne mais elle frissonna légèrement. Ainsi c'était ça la raison qui l'avait fait changé d'attitude au parc. Il avait vu sa mère... Johéline savait que les parents de son petit-ami étaient séparés, ou divorcés mais elle n'avait fait aucune recherche. Elle aurait pû. D'autres, à sa place, l'auraient fait. Elle, elle voulait que ce soit Dirk qui lui en parle. Elle voulait que ce soit lui, qui fasse le geste de se confier. Elle ne voulait en aucun cas lui poser tous un tas de questions. La mère de Dirk était donc à Hutchinson...Pourquoi n'allait-elle donc pas le voir à Wellington? C'était à, à peine quelques heures de route. Elle était un peu incrédule face à ces paroles.

Aux mots suivant de Dirk, elle comprit alors. Elle sentait aussi la rancœur, et la tristesse cachée dans la voix de son petit-ami. Elle sentit son cœur se serrer. C'était la première fois que Dirk se confiait à elle. Et cela lui faisait plaisir, même si elle ne pouvait le montrer à cet instant. Elle comprenait très bien le malaise de ce dernier. Elle resta un instant silencieuse, l'observant, plantant ses yeux bleus dans les siens.

« Je ne m'y sens pas obligée...Pourquoi es-tu parti? Tu aurais dû aller la voir, lui parler...Les années ont passé Dirk... »

Elle se disait que le policier, malgré le temps, n'avait pas encore accepté ce départ sinon il ne s'en serait pas prit à « cette sale mioche », qui d'ailleurs, n'y était probablement pour rien. Mais elle comprenait à présent un peu mieux Dirk, et le fait qu'il ne voulait pas fonder de famille...Oh elle ne lui avait jamais parlé du fait qu'elle voulait avoir des enfants. Mais elle avait entendu certaines paroles de son compagnon, qui lui avaient bien fait comprendre qu'il n'en voulait pas, ni maintenant ni dans plusieurs années. Dirk s'était senti abandonné et elle n'avait pas de mal à le comprendre. Malgré tout, elle savait qu'il n'était pas le genre d'homme à vivre avec des regrets. Elle s'approcha de lui.

« Je ne l'excuse en aucun cas, non, parce que...aucune mère ne devrait faire ça. Je pense juste à toi...Et à toutes ces questions que tu dois te poser. Ne voudrais-tu pas avoir des réponses? »

Ses yeux bleus plongés dans les siens, elle l'observait. Elle se rendait compte à cet instant, que Dirk avait dû vivre jusque là avec ce sentiment d'abandon. Elle comprenait à présent certaines de ces réactions. Pourquoi il se fermait à chaque fois qu'il y avait une famille dans les parages, des enfants. Elle comprenait maintenant de sa gêne à parler de tout cela. A vrai dire, elle avait sentit un malaise à ce niveau. Et c'est probablement pour cette raison qu'elle avait évité certains sujets. Elle ne voulait pas le rendre mal à l'aise et elle préférait que ce soit lui, qui lui en parle, quand il en avait envie. Comme ce jour là, dans cette crique, alors qu'ils étaient tous les deux dans l'eau. Johéline en oubliait même pour cette fois, sa peur de l'eau qui s'était emparée d'elle quelques minutes plus tôt. Elle l'observait alors qu'elle venait de prendre la parole. Elle ne cherchait en aucun cas à justifier la mère de Dirk, en aucun cas. Elle ne le pourra jamais. Pour Jo', il était impossible d'abandonner son propre enfant, sa propre chair. C'était tout simplement impossible. L'idée même était insupportable. Elle savait qu'elle en serait incapable. La policière garda ses yeux sur son petit-ami.

Il venait de se confier à elle pour la première fois. Et Jo' en était contente, bien que la situation l'empêchait de l'exprimer pleinement. Encore une fois, elle voyait le Dirk, orgueilleux refaire surface. Cela ne l'étonnait pas. Il avait besoin de garder la maitrise des choses. Mais elle n'arrivait pas à croire que son petit-ami s'en fichait , qu'il était passé à autre chose. Non, on ne pouvait pas se remettre vraiment de l'absence d'un être aimé. Peu importe la façon dont il était parti...Elle sentit une légère brise et frissonna. Elle esquissa un doux sourire quand il s'approcha à nouveau d'elle. Elle passa une de ses mains sur le dos de l'inspecteur de police. Il posa une main sur sa joue avant de reprendre la parole. Elle l'écouta. Dirk pouvait lui parler quand il le voulait, mais il savait aussi qu'il n'était pas obligé de rentrer dans les explications quand il n'en avait pas envie. Johéline n'avait pas envie de le pousser à parler. Et puis, elle pourrait toujours remettre le sujet sur le tapis, à un moment plus propice.

Elle le vit détourner la tête quelques secondes. Elle aurait bien voulu savoir à quoi il était entrain de penser. Mais elle n'eut pas le temps de prononcer la moindre parole qu'il déposa à nouveau ses lèvres sur les siennes. Elle ne se lassait pas de sentir sa bouche sur la sienne. Elle prolongea ce baiser, posant son autre main sur la hanche de son petit-ami. Elle aimait sentir sa peau sur la sienne, sa poitrine contre son torse. Elle caressa son dos, profitant de ce moment où ils n'étaient que tous les deux. Puis elle finit par le regarder, restant contre lui. Elle l'observa un instant, avant de dire, se mordant la lèvre:

« Tu sais... que je ne suis pas douée pour les discours. » A vrai dire, elle n'était pas à l'aise, tout comme lui, quand il s'agissait de parler de ses sentiments. « Je n'ai pas l'intention de m'en aller...de partir loin de toi. » Elle savait que Dirk était un peu allergique à ce genre de propos, trop « gnangnan » pour lui. Mais elle sentait qu'il avait besoin d'entendre ces mots. « Enfin...si tu veux toujours de moi pour quelque temps encore... » Elle l'observa, esquissant un léger sourire.

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Spoiler:

Spoiler:

Elle savait qu'il n'était pas très doué lui non plus pour exprimer ce qu'il ressentait. Mais là, c'était vraiment le summum. Elle venait de lui faire comprendre qu'il comptait pour elle, qu'elle ne voulait pas le quitter et tout ce qu'elle récolta, c'est un sourire gêné et quelques mots avant que l'inspecteur Grant ne s'éloigne une nouvelle fois d'elle. Oui, il était doué. Il n'y avait pas de doute à avoir. Johéline attendait une réponse, mais pas vraiment de ce genre. Elle en était surprise et un frustrée, quoiqu'elle devrait le connaître à force. Il fuyait encore une fois. Jo' soupira. Elle le vit s'éloigner d'elle, revenant sur le bord de l'eau. Pourquoi est-ce qu'il faisait toujours cela? Ça l'exaspérait. Elle fixa ses prunelles bleus dans celles de son petit-ami, ne bougeant pas. Aux mots de ce dernier, elle finit par quitter l'eau. Elle n'avait même pas envie de lui répondre. Elle s'habilla et le suivit jusqu'à la Ducati. Elle y prit place. A quoi cela servait de faire la conversation? Vu que l'échange ne marchait que dans un sens. GGRRR. Oui ils n'étaient pas doués pour les discours. Elle ne demandait pas qu'il lui en fasse. Juste que parfois, un mot par çi, par là...Cela faisait toujours plaisir. Bref, cette fois-ci l'inspecteur Grant faisait vraiment preuve d'un manque de tact.

Ils étaient revenus dans le centre de Hutchinson. Elle descendit de la moto, retirant une seconde fois le casque qu'elle avait sur la tête. Elle passa une main dans ses longs cheveux pour les remettre en place. Elle avait un peu froid à cause du bain qu'ils avaient pris quelques minutes plus tôt. Aux paroles de son petit-ami et surtout à son ton de sa voix, elle serra les poings, le regardant.

« C'est bon je sais! Et c'est pas la peine de me crier dessus, je ne suis pas sourde! » Elle lui redonna le casque alors qu'il commençait à pleuvoir. Merveilleux. Oui merveilleux week-end qui débutait pour eux. « Désolée de te faire endurer cette corvée. T'aurais dû rester au poste, jsuis sure que ta cinglée aurait été aux anges! »

Il fallait toujours qu'il l'ouvre et qu'il gâche ses petits moments qu'ils partageaient. Elle aurait dû se mordre la langue au lieu de parler. Johéline avait besoin qu'il lui parle. Les mots n'étaient pas toujours suffisant. Il devrait pourtant le savoir lui, plus que n'importe qui. Il devrait comprendre. Elle lui jeta à peine un regard. Puis elle déplia sa veste qu'elle avait posé sur ses cuisses le long du trajet en moto. Elle la reposa sur ses épaules. Elle referma la fermeture éclaire. Il pleuvait de plus en plus. Elle était déjà bien mouillée quand elle se mit à l'abri sous un auvent de boutique toute proche. Pourquoi est-ce qu'elle avait cette stupide idée? Elle savait depuis le début que cette sortie était une contrainte qu'il s'imposait. Elle n'avait pas envie que ce soit une contrainte. Elle voulait qu'il ai envie de mettre un pied dans son monde, comme elle le faisait dans le sien. Elle soupira. Franchement il y a des jours où elle se demandait comment cela allait finir entre eux. Elle faisait un pas en avant pour ensuite refaire deux pas en arrière. Vu la pluie qui tombaient, avec régularité et force, ils allaient devoir abandonner la Ducati pour l'instant. Et si cela continuait, ils n'auront d'autre choix que de rester ici pour y passer la nuit.

« Avoues, que tu aurais préféré être ailleurs qu'ici? A visiter ce stupide Cosmosphère, ce truc pour gosses. Jme demande même pourquoi tu as accepté. Si tu ne voulais pas venir, il fallait juste le dire. »

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Spoiler:

Si elle avait toujours été patiente avec lui, là il dépassait les bornes. Jamais personne ne s'était permit de lui parler sur ce ton. Et que ce soit son petit-ami, c'était pire que tout. Elle avait envie de lui en foutre une. Mais il la prenait pour quoi au juste? Si elle lui faisait tellement « chier », pourquoi perdait-il son temps avec elle? Leur histoire n'avait aucune chance de fonctionner s'il se comportait ainsi. Elle avait un sale caractère mais jamais elle ne se serait permise de lui parler sur ce ton. Jamais! Elle serra les poings, énervée et surtout blessée par ses paroles. Qu'il lui parle sur ce ton, elle ne le supportait vraiment pas. Elle regrettait d'être là, elle regrettait la faiblesse qui l'avait fait venir vers lui. Elle savait de toute façon que les mecs ne ramenaient rien de bien. Elle aurait dû continuer à les éviter comme la peste. Elle a cru que Dirk était différent mais en fait, elle s'était trompée sur toute la ligne. Il n'avait aucune confiance en elle. Il ne croyait aucune de ses paroles. Johéline avait l'impression de perdre son temps avec lui. Jamais ils n'arriveront à se comprendre. Ils seront toujours blessants l'un envers l'autre. Jo ne voulait pas de ce genre de relation. Si c'était ainsi que Dirk concevait une relation. Il était clair qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'ondes.

Elle l'observa quand il reprit la parole. Ce qu'elle voulait de plus? Elle ne le savait pas. Au contraire, elle savait qu'elle ne voulait pas certaine chose. Parmi celles-ci, elle ne voulait plus jamais qu'il lui parle de cette façon. Qu'il arrête de se cacher derrière son enfance malheureuse, privé de sentiments. Maintenant il était un adulte, qu'il se conduise comme tel, sinon il n'avancera jamais dans la vie. Elle serra les dents quand il lui hurla encore dessus et le laissa partir en direction du bar. Elle n'avait aucune, mais vraiment AUCUNE envie de le suivre. Elle le regarda lui tourner le dos. Elle ne bougea pas. Là, elle n'avait vraiment pas envie de le voir, ni de lui parler davantage. Elle soupira quand il entra dans le pub. Elle resta sous l'auvent, remontant le col de son blouson à cause du vent qui s'était levé. La pluie tombait toujours. Elle finit par s'asseoir sur un banc tout proche. Elle était encore protégée de la pluie par un auvent. Elle n'avait pas envie de bouger. La seule chose qu'elle voulait, c'était partir d'ici. La pluie devenaient moins forte. Elle finit par se relever et décida de retourner au parc. De toute façon, elle était déjà mouillée. Son jean était trempé tout comme ses longs cheveux. D'ailleurs, elle tira sur son élastique et détacha sa chevelure. Elle était la seule à se trouver dans le parc. Elle s'en fichait. Elle aperçu un petit pont plus loin. Elle s'y dirigea. Ses pas faisaient craquer le bois humide. Elle regarda le lac en dessous. Et dire qu'ils avaient bien commencé ce week-end. Elle se maudissait une nouvelle fois d'avoir parler...Mais elle avait comprit la leçon. Elle finit par ouvrir son sac et en sortit les deux tickets qu'elle avait acheté pour la Cosmosphère. Elle les observa une minute avant de les arracher et de les jeter dans l'eau.

Elle n'avait pas cherché à le rejoindre, parce qu'elle n'en avait pas envie. Elle lui en voulait pour ce qu'il avait dit et surtout de la façon dont il l'avait dit. Johéline ne l'avait pas supporté. Bien sûr, elle savait qu'il était ainsi, mais parfois il pourrait faire quelques efforts. Elle essayait toujours de ne pas être trop collante, de gardait une certaine distance, parce qu'il n'aimait pas ces « effusions ». Et elle, elle ne savait pas si elle agissait toujours bien. Il était son premier copain, elle le lui avait déjà dit pourtant. Il ne devait pas s'attendre à ce qu'elle fasse toujours tout ce qu'il faut. Mais ce n'était pas une raison non plus, de lui crier dessus comme il l'avait fait. C'était vraiment quelque chose qu'elle ne supportait pas. Voilà pourquoi elle avait voulu rester seule et se calmer au lieu de répondre et d'envenimer les choses. Vu comment il lui avait répondu, elle aurait été prête à lui sauter dessus et à lui faire un œil au beurre noir. Même quand elle était gosse, qu'elle était haute comme trois pommes, elle ne s'était jamais laissée faire. Combien de fois sa mère avait été convoqué chez la directrice quand elle était en primaire? Des tas de fois...

Elle soupira. Elle observait les morceaux de tickets qui flottaient à la surface. Cette visite à la Cosmosphère, elle n'en avait plus envie. Ils auraient du rester à Wellington et continuaient à rester cachés entre les murs de leurs appartements respectifs. Au moins dans cette routine, elle n'avait pas peur de faire d'erreur ou de dire un mot qu'elle ne devrait pas. Elle pouvait agir normalement. Ici, quand il y avait une nouveauté, elle perdait ses repères et ne savait plus trop comment agir. Mais elle ne voulait pas lui dire, étant bien trop fière pour lui expliquer qu'elle ne savait pas quoi faire. Elle resta quelques minutes sur le pont. La pluie s'était infiltrée dans tous ses vêtements et dans ses cheveux. Elle était perdue dans ses pensées quand elle entendit son téléphone vibrer. Elle ne répondit même pas, la laissant dans son sac. Elle soupira. Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle? Elle serra les dents en se remémorant les paroles de son petit-ami. Il voulait passer du temps avec elle, et elle aussi alors pourquoi est-ce qu'ils se prenaient encore la tête? Elle n'en avait aucune idée. Elle sentait son estomac se nouer. Elle sentit ensuite des larmes couler sur ses joues. Elle avait l'impression de gâcher tout ce qu'elle touchait... Elle sursauta quand elle entendit une voix derrière elle. Ne m'en veux pas, Jo. Elle essuya rapidement ses joues. Malgré la pluie qui tombait encore, elle ne voulait pas qu'il voit qu'elle avait eu ce nouvel excès de « faiblesse ». Elle n'avait pas envie de l'entendre une nouvelle fois lui crier dessus. Ah ça non, elle en avait déjà eu assez pour aujourd'hui. Elle fit quelques pas pour s'éloigner de lui. Et je crois que je t'aime, aussi. Si ça peut t'intéresser. Elle s'arrêta dans sa marche. Elle sentait son cœur battre la chamade. Elle se mordit la lèvre. Quoi? Il s'attendait à quoi? A ce qu'elle saute dans ses bras? Alors qu'il venait de lui dire qu'elle en demandait toujours plus? Mais si elle ne bougeait pas, il allait encore se faire des idées! Elle finit par se tourner vers lui. Elle l'observa qui lévitait. Elle resta silencieuse quelques secondes. Puis elle s'avança vers lui. « Oui...ça m'intéresse... » Elle l'observa puis finit par esquisser un sourire. Ils étaient tous les deux trempés. Il préférait les gestes aux paroles non? Elle hésita une seconde puis elle se blotti dans ses bras.

Spoiler:

Elle s'était blottie dans les bras de Dirk, fermant les yeux, rassuré par ce simple contact. Encore plus quand l'inspecteur de police resserra son étreinte sur elle. Cela la fit sourire. Elle se sentait bien contre lui et oubliait même les horreurs qu'ils s'étaient dit plus tôt. Elle était contente de l'avoir entendu prononcer ces paroles. Cela comptait beaucoup pour elle. Bien sûr, elle avait voulu lui répondre...mais elle ne savait pas si c'était ce que voulait son petit-ami. Ce n'était pas une question de gêne, d'orgueil. C'était juste que Johéline McBride n'avait encore jamais dit « Je t'aime » à un garçon. Ces mots avaient du mal à sortir. Même si elle était certaine de ses sentiments. Mais cela allait venir. Elle voulait juste profiter de ce moment, sans se poser davantage de question. La seule chose qui la dérangeait, c'était la pluie qui tombait toujours et qui s'infiltrait dans leurs vêtements. Dirk devait penser à la même chose qu'elle, puisqu'elle sentit ses pieds quittaient le sol.

Un quart d'heure plus tard, ils se retrouvaient tous les deux dans une chambre de l'hôtel. Jo avait jeté un œil à l'intérieur. Elle trouvait la chambre agréable, même si elle n'avait rien d'un palace. Elle vit toutefois la haussement de sourcil de son « Monsieur Propre » de petit-ami. Elle esquissa un léger sourire. Elle savait à quel point, il était un maniaque de la propreté. Mais elle, elle s'en fichait. Ce n'était pas comme si cette chambre était vraiment très sale. Elle était juste un peu défraichi. Pour Jo, le principal, c'est qu'ils avaient un toit et surtout une salle de bain où elle pouvait prendre une douche. D'ailleurs, elle ne perdit pas de temps. Elle retira son sac, le posant sur la commode toute proche puis elle enleva sa veste. Elle expliqua à Dirk, qui continuait son inspection, qu'elle filait prendre une douche.

Elle s'était rapidement déshabillée. Elle avait posé ses vêtements sur le gros radiateur ancien qui était accroché sous la fenêtre. Elle les posa avec soin, laissant de la place pour ceux de Dirk. Elle remonta ensuite légèrement ses cheveux sur sa nuque à l'aide d'une pince qu'elle avait prise de son sac. Puis elle se glissa sous la douche. Elle tremblait de froid et espérait ne pas tomber malade. Quand l'eau fut à la bonne température, elle se mit sous la pomme. Elle ferma les yeux, laissant l'eau la réchauffer quelques minutes. Cela lui fit du bien. Elle prit ensuite un peu de gel douche et en mit une noisette dans la main avant de la faire mousser sur ses bras et sa poitrine. Le gel douche sentait la vanille. Elle continuait de se laver, esquissant un sourire, se rappelant les paroles Dirk. Jusqu'à ce que ce dernier n'entre subitement dans la douche! Elle cria légèrement de surprise avant de se retourner. Arrêtes Jo, c'est pas comme si je ne t'avais jamais vu nue ! « Mais tu ne m'as jamais vu nue ». C'est vrai quoi...Il l'avait entre-aperçu et rien d'autre. Là, c'était différent...Elle ne portait strictement rien sur elle. Le pervers! Elle sentait son cœur battre la chamade, certaine qu'il l'observait de haut en bas. Elle sentit ses joues s'empourprer. Je peux toucher ? Non!! Doublement Non! Et puis quoi encore... Parce qu'il lui avait dit je t'aime, il croyait qu'il pouvait se permettre ce genre de rapprochement. Non... Enfin si, peut-être un peu... En fait non, il pouvait... Il lui a quand même dit je t'aime...Oui il lui a dit qu'il l'aimait! Elle sentit un nouveau sourire apparaître sur ses lèvres. Tournes-toi vers moi. Elle sentait son cœur battre de façon précipité. Elle ferma les yeux un instant, en essayant de se calmer. Elle rouvrit les yeux puis elle finit par pivoter lentement sur elle, se retrouvant face à Dirk. Elle l'observa, restant silencieuse. Jo' avait replié ses bras sur sa poitrine. Elle les retira lentement, rougissant encore un peu plus. « Tu peux toucher... » Elle planta à nouveau ses yeux bleus dans les siens. « ...si je peux faire pareil. ». Elle se mordit légèrement la lèvre avant de poser une main sur le torse de son petit-ami. Elle approcha ensuite son visage du sien pour l'embrasser. Elle remonta sa main sur sur le bras, puis sur la nuque du policier tandis que l'autre restait sur la hanche de ce dernier. Elle le regarda à nouveau quelques secondes, observant chaque traits de son visage. Puis elle ajouta, sereine: « Je t'aime aussi. »

Si elle avait dit ces mots naturellement, ce que c'était la simple réalité. Parce qu'elle les pensait depuis des semaines, sans jamais les prononcer jusqu'à aujourd'hui. Il avait fallu un retour de Dirk et un déclic de sa part pour révéler ses sentiments. Et dès qu'elle les avait prononcé, elle s'était sentie beaucoup mieux. Et apparemment, cela avait rassuré son petit-ami. Elle l'embrassa pour sceller ces mots entre eux jusqu'à ce qu'elle sentit qu'elle ne laissait pas l'inspecteur indifférent. Bien au contraire. Ce dernier se tourna, prêt à quitter la douche. Mais elle le rattrapa. Elle posa une main sur son bras. Elle ne voulait pas qu'il la quitte un seul instant. Elle aussi, elle avait envie de lui. Ce n'était pas la première fois. A quelques reprises ces dernières semaines, elle avait voulu goûter à autre chose qu'à de simples caresses. Mais il y avait toujours eu quelque chose pour la freiner, que ce soit Dirk lui même, elle ou un élément extérieur. Ici, ils n'étaient que tous les deux. Il avait envie d'elle et elle aussi. Et elle se sentait prête. Elle posa son regard dans le sien, essayant de lui faire comprendre qu'il pouvait continuer. Oui elle était sûre. Dirk ne se fit pas prier. Il la souleva et elle posa ses jambes autour de sa taille. Elle l'embrassa à nouveau, frissonna en sentant les mains de son petit-ami sur elle.

Allongée sur le lit, elle posa ses yeux bleus sur Dirk, sentant les lèvres de ce dernier sur sa peau. Elle ferma les yeux, sentant la chaleur l'envahir peu à peu. Elle faisait parcourir ses mains sur le dos de son compagnon, le caressant, crispant parfois ses mains sur cette peau chaude sous ses doigts. Elle vient à nouveau capturer ses lèvres avec les siennes, le souffle coupé. Elle avait le cœur qui battait la chamade mais elle n'avait pas envie qu'ils s'arrêtent. Elle se sentait bien dans ses bras, quand il lui faisait l'amour de cette façon. Cette façon de la toucher, de l'embrasser, de prendre possession d'elle, était différente de ce qu'elle avait subie il y a trois ans. Cela n'avait rien avoir. Johéline se crispa une nouvelle fois, poussant un soupir de plaisir avant de remonter l'une de ses mains sur la nuque de Dirk. Elle l'observa, ils étaient à bout de souffle tous les deux. Elle ne regrettait pas de lui avoir fait confiance. Non pas du tout. Elle esquissa un sourire avant de venir poser délicatement ses lèvres sur celle de son petit-ami.

Elle avait posé sa tête sur son épaule. Les yeux fermés, elle goûtait à une nouvelle sérénité. Elle n'avait plus de force pour bouger et d'ailleurs, elle n'en avait aucune envie. La policière était bien installée dans les bras de son petit-ami. Elle posa une main sur son torse. Elle ouvrit les yeux et l'observa dormir. Johéline esquissa un sourire. Elle pencha son visage sur le torse de Dirk, déposant un baiser sur sa peau avant de se blottir à nouveau contre lui, fermant les yeux. Elle aussi était fatiguée. Et elle ne réussissait plus à repousser Morphée. Elle finit par s'assoupir à son tour, le cœur et l'esprit apaisés.