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Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied

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Aedan Z. Wooley

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MessageSujet: Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied EmptyJeu 14 Juil 2011 - 1:18

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La pluie m'a réveillé et surpris. Trempé, je déguerpis du champs de blé dans lequel j'ai élu domicile pour ma nuit. Pourquoi j'y dors alors que j'ai trouvé il y a peu un domicile ? Aucune idée. Peut-être parce que c'était plus près du bar et que j'étais pété, que j'étais en plein trip ascendant et puis c'est tout. Marcher jusqu'à l'appartement que je loue ça aurait relevé du miracle. Ouais, j'avoue, une fois de plus je m'étais mis la misère à coup de shooter de tequila et de rhum. A la vôtre ! J'avais quitté la maison des Wooleys tantôt. Y'a quelque jours ou semaines, je sais plus trop. Le temps passe à une allure qui m'échappe je dois bien l'avouer. Les jours se ressemblent tous un peu plus ou moins. Chaque fois je finis bourré ou dans un trip de ouf avec ce que je peux trouver dans le coin, cocaïne, cannabis et j'en passe. Je supportais plus mon père et bien des fois j'ai faillit le cramer sur place mais je me retenais toujours de justesse. Ca marquait bien l'état d'urgence de quitter la maison sinon un Wooley allait être retrouvé mort et je sais bien lequel de nous deux aller l'être... J'avais donc trouvé un appartement en colocation, mes maigres économies ne me permettaient pas de m'offrir le luxe d'avoir un appartement pour moi tout seul dans le long terme. Mon salaire misérable que je touchais à la boutique, c'est pas ça qui allait payer mes factures. En un sens, vivre dans la rue ne me gênerait pas, c'est pas comme si je n'avais jamais vécu cela et quand on connait la prison, partout ailleurs devient du luxe mais bon, si c'était pour me faire surprendre par la pluie comme ce matin, très peu pour moi. Faut bien que je m'y fasse de vivre, on va dire, de façon décente. Enfin ce terme ne me colle pas vraiment quand on voit mon rythme de vie, un rythme de vie tout à fait saint. Je pénètre l'appartement que je loue avec une nana. Ouais, c'est ma coloc. A vrai dire l'appartement lui appartient et moi je lui paye mon loyer. Je ne l'ai jamais rencontré à proprement parler, les choses se sont fait par intermédiaire, soit j'étais pas dispo quand elle l'était, soit j'avais tout bonnement la flemme de me déplacer quand elle l'était. Enfin bref, les papiers ont été fait, tout a été réglé et puis moi ça me dérange pas que les choses se passent ainsi. Je n'avais pas besoin de la rencontrer moi cette nana. Et je dois dire, en tout bon chieur qui se respecte, je m'amusais à laisser un bazar derrière moi, ça me faisait rire surtout de voir que quand je rentrais mon bazar avait été nettoyé, rangé. Je ne connais rien de ma colocataire, sauf peut-être la couleur de son pyjama qui est accroché sur le porte-manteau de la salle de bain, l'odeur de son parfum qui traîne dans le salon ou bien ses chaussures qui envahissent le hall d'entrée. C'est très bien ainsi. Les rapports sociaux façon ... c'est pas ma tasse de thé et si je peux passer outre cette case, ça me va très bien. Parfois, quand je rentrais tard le soir, je prenais un malin plaisir à faire un boucan pas possible, chieur ? Je sais, je le fais si bien. Elle m'a rien fait ma coloc, je sais bien mais faut croire que j'ai un instinct de petit con, ça m'amuse, j'aime ça. Je la plains surtout qu'elle a pas l'air méchante, parfois quand je rentre, surtout le soir tard, y'a un petit plat pour moi, un peu de restant de ce qu'elle a cuisiné dans le micro-onde avec un petit mot. C'est mignon tout plein. Pfff. Ca me passe dessus à vrai dire ce genre de chose mais je suis bien content, ouais, d'avoir de quoi bouffer quand je rentre, surtout que la cuisine et moi, ça fait 1000. Je prend une douche bien fraîche et laisse un bordel derrière moi, comme d'hab, je prend une orange dans le plateau de fruit et sort de l'appartement aussi rapidement que j'y suis entré. Elle n'est pas là, tant mieux. On est quand même super forts pour ne pas se croiser comme ça, enfin je vais pas m'en plaindre. En quelque minutes, je me retrouve en face de la boutique, la pluie s'est arrêtée à ma sortie de l'immeuble, encore heureux, je n'avais pas envie de me faire tremper encore les baskets. Devant la boutique, je fulmine, mon couillon de patron n'est pas encore là. Il a le chic pour arriver en retard, tout le temps, chaque fois, ça me gave sérieux. Je donne un coup de pied sec contre le rideau de fer et m'adosse à celui-ci. Va falloir attendre. Et pour encourager ma mauvaise humeur, voilà que la pluie s'en mêle et se remet à tomber. Bordel de merde. Je jette un regard à droite et à gauche, à la recherche d'un abri quand je vois la petite librairie voisine à ma boutique ouverte. Ni un ni deux, je m'y engouffre pour m'y abriter. Une voix joviale et chaleureuse me salut mais sans me retourner je lâche un « Je m'en branle des livres, je viens que pour m'abriter de la pluie » Je croise les bras sur mon torse et jette un regard sur le ciel gris. Putain de pluie. Soudain mon portable sonne, en grognant, je farfouille mes poches à sa recherche, butin trouvé, je répond « Quoi ? ... Ouais ... Wooley c'est moi ... Non ... Robert Wooley c'est mon père, moi c'est Aedan ... le fils oui ... p'tin je viens de le dire Aedan Wooley ... Bref c'pas le bon numéro c'tout » Et je raccroche sans attendre mon reste, c'est clair pourtant, Robert c'est mon père et moi je suis le fils, y'a pas à chercher midi à quatorze heures. J'enfonce mon portable dans la poche de ma veste en cuir et j'attends que cette putain de pluie passe. Putain de journée n'empêche. Et le gros porc qui me sert de patron, il arrive quand ?
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Johéline McBride

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MessageSujet: Re: Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied EmptyJeu 14 Juil 2011 - 4:41


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La pluie, c'était pas trop désagréable. Enfin c'est ce que je pensais. J'aimais sentir la pluie sur l'herbe, ça donnait aussi une petite odeur au macadam et puis cela donnait un peu de fraicheur, ce qui n'était pas désagréable ces derniers temps. Le mois de juillet avait débuté depuis une quinzaine de jours et il faisait chaud certaines journées. Et ce matin là, la pluie ne me dérangeait pas. Je m'étais levée de bonne heure parce que je devais réceptionner une livraison. Un éditeur devait me livrer quelques cartons d'une nouvelle série de livres des « Monsieur et Madame ». J'adorais cette série quand j'étais gosse. Je pouvais lire des dizaines de fois le même livre. Et maintenant, j'étais contente de voir que ce bouquin revenait « à la mode ». J'avais donc fait un beau petit chèque pour remplir un rayon de mon coin des « - de 5 ans ». Donc j'étais partie tôt de l'appartement. J'avais à peine déjeuné. J'avais juste pris un bol de céréales. Je n'avais même pas vu mon colocataire. C'était étrange en fait. Cela faisait une semaine que nous habitions ensemble et nous n'avions fait que nous croiser. Il faut dire que j'avais des horaires pas possible ces derniers temps. Tous les éditeurs sortaient leurs nouveautés en même temps. C'était fou et je suppose que lui aussi avait un emploi du temps super tordu. A vrai dire, peut-être que c'était un criminel...un voleur ou quoi et je lui avais quand même donné mes clefs. Je devrais faire attention aux décisions que je prenais. Cela allait finir par me causer des soucis. Mais Aedan semblait quelqu'un de correct. Et puis il avait payé les deux mois de loyer. J'en avais besoin. Je ne rentrais pas encore totalement dans mes frais avec Books Corner. Je savais que cela n'allait pas tarder mais pour l'instant, ce n'était pas le cas. J'avais besoin d'argent et sous-loué mon appartement me faisait une petite entrée d'argent. Pour l'instant, cela se passait bien. Je ne regrettais pas d'avoir signé les papiers. Même si parfois je le trouvais un peu bordélique. Mais ça je suppose que c'était ainsi pour tous les garçons. J'avais l'habitude de ranger, surtout au Books Corner. Les petits qui venaient lire ne remettaient jamais les bouquins en place. Je passais toujours une heure ou deux à ranger. Cela ne me dérangeait pas. Et puis, avoir une présence à l'appartement me faisait du bien. Même si on ne se croisait pas, je savais qu'il y avait quelqu'un et dans un sens, c'était rassurant. C'était bizarre non? Comment pouvais-je être rassuré de la présence d'une personne qui n'était quasiment pas là? Quoiqu'il en soit, je m'étais habituée à avoir une personne chez moi. Je faisais donc attention pour ne pas laisser trainer trop de trucs. La salle de bain, c'était un peu compliqué. J'avais un tas de trucs sur l'armoire, mes petits produits de beauté. Mais j'avais fais un effort et j'avais racheté une armoire afin qu'il puisse y mettre ses affaires personnelles. J'avais envie qu'il puisse se sentir chez lui. Aedan semblait être un oiseau de nuit. Nous avions des modes de vie totalement différents. Mais cela faisait une semaine que je n'avais pas vu son visage et à vrai dire, en grande curieuse que je suis, cela m'avait intrigué. J'étais prête à lui tendre un guet apen afin d'arriver à passer quelques minutes avec lui. Le problème, c'est que je ne connaissais pas son emploi du temps et je ne pouvais pas l'attendre indéfiniment à l'appart'. Et puis j'avais moi aussi un boulot. Je pouvais déléguer un peu à Zippora, mais en ce moment, cela n'allait pas trop pour elle. Je ne sais pas ce qu'il se passait mais je m'étais dis ce matin là, que j'allais prendre quelques minutes et lui parler. Je sortais donc de mon immeuble, jetant un coup d'œil à la boite à lettres. Je pris le courrier qui m'était adressé et je sortais dans la rue. Il pleuvinait un peu et j'avais complètement oublié de prendre mon parapluie. J'avais du le laisser à l'entrée. Tant pis. Je traversais rapidement la rue, manquant de glisser à cause de mes ballerines. Je courrais rapidement pour traverser le parc. Après quelques minutes je me retrouvais dans ma boutique.

Je fermais la porte derrière moi puis je me dirigeais vers le comptoir du fond. Je posais mon courrier et je retirais mon gilet blanc. Il était un peu mouillé, comme mes cheveux. Ils tombaient sur mes épaules. Ce matin, j'avais enfilé un slim clair, et des ballerines blanches. J'avais un t-shirt rouge et blanc. Je pris une élastique et j'attachais rapidement ma longue chevelure alors que je voyais la camionnette s'arrêter devant la boutique. Je sortais donc et je saluais le livreur. Il m'aida ensuite à tout entrer à l'intérieur puis quitta la boutique après avoir obtenu ma signature sur son bon de livraison. J'en gardais un exemplaire. J'emmenais le reste des cartons dans l'arrière boutique afin de les ouvrir. Je mis en marche la machine à café, parce que j'avais des frissons dans le dos et qu'un bon café me ferait du bien. J'en étais à mon quatrième carton (sur six) quand j'entendis la sonnette d'entrée retentir. J'entendis des bribes de paroles mais dans l'arrière boutique je n'entendais pas distinctement. Je reposais le livre que j'avais en main. La boutique n'était pas ouverte mais il arrivait souvent que des habitués passent avant d'aller à leur boulot. Je me levais ensuite pour venir dans la boutique. En arrivant, j'aperçus un garçon qui était trempé. Je fronçais les sourcils. Je ne l'avais encore jamais vu. Je m'avançais vers lui. Et c'est là que j'entendais sa conversation. Aedan...Aedan Wooley? C'était le même nom que mon colocataire...Ah oui, je reconnaissais son parfum et sa veste. Je sentais mes joues s'empourprer sans savoir pourquoi. Je finis par balbutier alors qu'il venait de raccrocher. « Aedan Wooley...quelle coïncidence! Tu dois être mon coloc. Je suis Jo, Johéline. » J'esquissais un sourire, ravie enfin de faire sa connaissance. » Je voyais des gouttes de pluie suivre son cou très...tatoué. Je relevais mes yeux bleus sur lui. « Entre, ne reste pas devant l'entrée. J'ai fais du café, tu en veux une tasse? » Je retournais à la caisse où j'avais posé une machine à café dans le petit enfoncement du mur.. Je pris deux tasses et fit couler le liquide dans les deux petits récipients. « Voilà pour toi. » Je posais la tasse devant lui. « Whaaa j'y crois pas. On n'a fait que se croiser en une semaine. » Je prenais la tasse pour en boire une gorgée, ne perdant pas mon sourire.
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Aedan Z. Wooley

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MessageSujet: Re: Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied EmptyJeu 14 Juil 2011 - 14:16

Robert Wooley. Ouais. C'est mon père, je porte son nom, je suis comme lui, mon caractère je le tiens de lui à force d'avoir vécu avec lui mais son sang, je ne le partage pas. J'aurais voulu, j'aurais préféré avoir son sang mais tout a été autrement. Surtout que cette brune qui a débarqué dans ma vie ... Cette Zippora qui m'annonce que je suis son demi-frère, que son père, ce Shawn Bowery est mon père aussi. WTF et je crois que merde ... c'est dans cette librairie qu'elle bosse, quelle merde. Au final, je me dis que je n'aurais pas dû venir m'abriter dans cet endroit, j'aurais dû aller ailleurs mais je me rassure en me disant que si elle était là, elle m'aurait déjà sauté dessus. Pour moi, je n'ai qu'un seul père, l'homme qui partage mes gênes, il n'est rien pour moi, il m'a abandonné bébé alors je vois pas pourquoi il devrait compter et en plus il m'a refilé une sale connerie de merde, ce pouvoir à la con, j'aurais très bien pu m'en passer mais voilà non, je suis né avec. Elle a fait de ma vie un calvaire, un brasier ardent, c'est bien le cas de le dire. Pour moi, ce géniteur n'était qu'un tas de merde insignifiant et tant mieux qu'il soit mort, aussi triste que ça peut l'être pour Zippora mais pour moi, ça ne me fait ni chaud ni froid car le seul père qui comptera pour moi est Robert Wooley, l'unique et le seul. Même si nos rapports sont plutôt chaotique, c'est mon père, celui qui m'a élevé, éduqué, celui qui a été là pour moi. Depuis mon retour, on passe notre temps à se chamailler c'est vrai mais au fond des choses, quand on gratte bien l'écaille qui me recouvre, je suis attaché à mon père, j'ai de la considération pour lui, même si aujourd'hui il n'est que l'ombre de lui-même, alcoolique et aigri mais pour moi, le passé est une parti du présent et je vois encore mon père, cet homme si attentioné qui doit vivre quelque part dans l'épave qu'est mon père maintenant. « Aedan Wooley...quelle coïncidence! Tu dois être mon coloc. Je suis Jo, Johéline. » Hein ? Je me retourne vers la voix qui vient de me causer et lui jette un regard. Euh ... Hein ? Je capte pas. C'est qui Johéline ? ... Ca me dit quelque chose ah mais oui. Je rejoins les bouts, je suis son coloc et elle est la mienne ouais. Ok. C'est son prénom qui est sur la boîte aux lettres. « Ah ? ... Ok cool. Au faite, faudra penser à rajouter mon nom sur la boîte au lettre » Je balance l'air de rien, même si du courrier, je pense pas en recevoir souvent si ce n'est des factures, mais je fais juste genre, pour faire mon chieur peut-être je sais pas. « Entre, ne reste pas devant l'entrée. J'ai fais du café, tu en veux une tasse? » Je hausse un sourcil et la regarde se diriger vers la caisse afin de se saisir de deux tasses. C'est donc elle ma fameuse colocataire. Comme tout mec qui se respecte, je l'inspecte. Pas mal la nana, pas mal du tout. J'observe ces courbes moulées dans un slim clair, sa longue chevelure caramel noué, à mon goût ouais. Voilà qui m'amusera encore plus de "jouer" avec elle. Je répond pas à son offre de café et de toute façon, je la vois déjà préparer deux tasses et en poser une sur le comptoir en me disant qu'elle est pour moi. Je trouve la gentillesse de gens toujours aussi bizarre, enfin bref, je vais pas me plaindre, elle me qui me laisse parfois des plats dans le micro-ondes, je vais pas cracher dessus. « Whaaa j'y crois pas. On n'a fait que se croiser en une semaine. » Je hausse les épaules et prend ma tasse dans les mains « Ouaip » Je dis avant de boire une gorgée. Un café de bon matin, rien de mieux pour commencer la journée ainsi qu'une dose de vacherie « Le gratin d'hier ... je dois dire ... c'était infecte, t'aurais dû le jeter direct à la poubelle plutôt que de me le laisser » Je lance, d'une voix neutre en reprenant une gorgée. Le vrai con de service ? ouais c'est moi et je le fais bien en plus. Quand un merci aurait été de rigueur moi je fais le couillon. Eh ouais. Parce que moi, être sympa, gentil, ouvert, sociale, et toutes ces merdes, je sais pas faire et c'est pas pour moi. Façon a-t-on déjà vu les déchet de la société être mielleux ? NON
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Johéline McBride

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MessageSujet: Re: Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied EmptyVen 15 Juil 2011 - 6:58

J'étais contente de faire sa connaissance. Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avions fait que nous croiser. Bien sûr, je n'étais pas étonnée par son attitude. Ses éclats de voix dans l'appartement, m'avait appris qu'il avait un caractère bien trempé. Et les tatouages qu'il arborait, confirmaient mes idées. Mais j'aimais ce genre de caractère. Je n'aimais pas les mollassons, les personnes qui se laissaient faire. Cela m'énervait. Bien que j'avais moi aussi mon petit caractère, je savais qu'Aedan, était beaucoup plus volcanique que moi. Mais tant pis, cela allait faire une colocation pétillante. Enfin si c'était réellement le terme à utiliser. Je lui proposais de prendre un café avec moi. Je venais d'en faire et il semblait trempé. Je m'étais donc dirigée vers mon comptoir. J'avais versé du café dans deux mugs à dessins. Je lui tendais une tasse tandis que je prenais la mienne. Je m'emparais ensuite du sucrier que je posais que le comptoir avant d'en prendre deux morceaux et de les plonger dans le liquide brûlant. Je portais ensuite le récipient à mes lèvres, en buvant une gorgée. Je frissonnais un peu, à cause de mon t-shirt qui était un peu humide à cause de la pluie que j'avais reçu. Je levais ensuite mon regard sur Aedan. Il venait de s'emparer d'une tasse. A ses mots, je levais mes yeux bleus sur lui. Ah oui, la boite à lettres, j'avais complètement zappé ce détail. J'acquiesçais de la tête alors que je prenais mon propre courrier en main. Je regardais leurs provenances, tout en disant: « Ouii excuse-moi, j'ai totalement oublié. Je le ferais en rentrant. » Je ne voulais pas qu'il pense que je ne voulais pas le lui faire. J'avais juste été très débordant ces derniers temps. Je lui souris. Il venait de prendre une gorgée. A ces mots, je me mis à sourire plus largement. « Hey, c'était un essai. Sois un peu clément avec mes tentatives. Et puis il était pas si infecte que ça... » Je tirais doucement la langue. Non je n'étais pas un cordon bleu comme ma mère mais j'aimais cuisiner. J'apprenais petit à petit. Il y avait des jours où ça allait et d'autres ou s'était une véritable catastrophe. Je m'en amusais moi même. « Mais je paris que tu ne l'as pas trouvé si mauvais que ça. » Bon peut-être avais-je trop d'espoir dans ma nourriture. Il n'empêche que la plupart du temps, il aimait bien ce que je lui préparais. Je buvais une nouvelle gorgée de café avant de demander, à nouveau curieuse. « Alors dis moi Aedan Wooley, tu travailles dans le coin? T'as un sacré emploi du temps, je te vois jamais. » Je souris. En même temps, ce n'est pas comme si j'étais très présente aussi à l'appartement. Mais je soupçonnais qu'il trainait parfois les pieds pour rentrer, mais je n'en connaissais pas le raison. Je posais à nouveau mon regard sur lui avant d'ouvrir la lettre. Je lisais le contenu puis je m'exclamais: « Maiiis...c'est quoi ce bordel! Deux-cents treize dollars?! » Je levais les yeux sur mon colocataire. « Les devis sont payants maintenant?? » Je ne savais pas qu'il fallait payer pour ce genre de chose. J'avais déjà fait des travaux mais à cette époque, c'est mon père qui s'en chargeait. Mais il y a quelques jours, j'ai eu l'idée d'agrandir un coin de la boutique. Je voulais faire de nouvelles étagères. Mais je n'avais pas prévu que j'allais devoir payer ce devis. Mon assureur m'avait dit que cela faisait partie de mes souscriptions...Je prenais le téléphone et composait un numéro. Après une tonalité, une femme répondit: « Bonjour, je viens de recevoir un devis....Johéline McBride...non JO-HE-LINE... » Je jetais un œil à mon numéro de client. « 2366+58+544+431....C'est bien ça...Oui mais...non attendez c'est...ce n'était pas marqué dans le contrat...comment ça? » La tonalité se tut. Je relevais mes yeux bleus sur Aedan. « Bien...on dirait que je n'ai pas le choix de payer... Le mec aurait pu me le dire que c'était en extra de mon contrat...comment je pouvais le savoir...» Cela m'ennuyait...Je ne pouvais pas me permettre de dépenser de l'argent inutilement. J'aurais du faire cette étagère moi même...Si je le disais à papa, il allait me dire que j'aurais dû le consulter. Il dirait que je suis trop gentille avec les autres et qu'ils en profitaient....Force est de constater qu'il n'avait pas tort.
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Aedan Z. Wooley

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MessageSujet: Re: Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied EmptySam 16 Juil 2011 - 1:38

D'un regard, j'inspecte la boutique, sait-on jamais Zippora pourrait sortir d'un coin, d'une cachette et me bondir dessus, avec sa maladresse, je suis certain qu'elle pourra me renverser mon café brûlant dessus. Café qui fait du bien je dois bien l'avouer même si comparé à elle, je ne suis pas autant trempé qu'elle. Je laisse mon regard s'attarder sur les livres qui traînent, surtout la section des poètes français. Plus jeune, oh oui, vachement plus jeune, quand j'étais encore sérieux en cours et toutes ces merdes, j'aimais bien les livres, surtout la littérature française. J'aimais bien les lire traduites ou bien dans leurs langues originales avec un dictionnaire à portée de main. J'en tirais du plaisir mais ça fait un bon moment que je n'ai pas touché à un livre, les seuls trucs à pages que je touche maintenant sont les magazines de moto ou revues érotiques. Parfois j'avoue que ça me manque de lire mais je ne le fais pas. Pourquoi je sais pas. Peut-être parce que j'ai l'impression que ce n'est plus pour moi ou bien que rêver c'est quelque chose que je m'interdis, car tout le monde sait que lire fait rêver, même qu'un peu. Lire c'est voyager au fils des pages, c'est être ailleurs en restant ici, comme un échappatoire, mais pour moi, plutôt un usurpateur de réalité, alors, aucun intérêt. Le café me brûle la langue mais c'est pas grave, je garde la tasse dans ma main.

    Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
    Traversé çà et là par de brillants soleils ;
    Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
    Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils


J'ai toujours aimé Baudelaire,je l'ai lu en anglais comme en français. Les fleurs du mal, je pouvais le relire et le relire encore, je ne m'en lassais jamais. J'ai brûlé les livres à LA dans un élan de rébellion en pleine adolescence. Si je regrette aujourd'hui ? j'sais pas trop. Oui et non. La voix de ma coloc me tire de mes pensées, punaise, elle piaille et piaille c'est pas possible. Les femmes, franchement, vraiment chiantes. Je tourne la tête vers elle et hausse un sourcil alors qu'elle me tire la langue. WTF ?! C'est quoi c'te truc ? Ce sont les enfants qui font cela non ? On a passé l'âge non ? « Tu déconnes ? J'ai cru que mon estomac allait rendre l'âme » Je balance avant de reprendre une gorgée. Bon peut-être pas à ce point là mais bon j'avais envie de le sortir, je sais pas pourquoi, je viens à peine de la rencontrer et déjà l'envie de faire mon gros con me prend. Bon en même temps, c'est pas comme si j'avais été un vrai petit ange à laisser ma vaisselle sale, un bordel pas possible derrière moi, à faire du boucan etc... « Ouaip. Juste à côté »

Je dis tranquillement puis je lui tourne le dos pour zieuter si par hasard mon patron aurait daigner montrer sa sale gueule, rien toujours personne. Je reste néanmoins dos à ma coloc. Je sais pas pourquoi mais elle m'agace avec ses sourires qu'elle me balance à la figure, on est pas pote, on a pas élevé les cochons ensemble alors je vois pas pourquoi elle est sympathique et avenante avec moi. Franchement moi, les gens gentils je ne les comprendrais jamais. Ils savent pas que ça sert à rien ? Trop bon trop con ! Soudain, elle gueule, je manque de sursauter et me retourne vers elle à moitié, c'est quoi son problème ? Je réponds rien à sa question rhétorique et la laisse s'exciter sur ce qui doit être une facture ou un devis, je sais pas trop, j'écoute à moitié ce qu'elle dit. Je continue de boire mon café pendant qu'elle téléphone à la société pour demander des comptes. Un échec totale. De mon poste, je me marre alors que je me retourne vers elle et son air dépitée. Petite naïve innocente. C'est pas comme ça qu'elle y arrivera. D'un coup, son visage perd de l'éclat, elle me fait rire. Finalement je m'approche et pose ma tasse sur le comptoir avant de lui faire signe de me passer le combiné. Je me saisis du combiné et en silence, je compte jusqu'à 30 dans ma tête puis j'appuie sur la touche rappel du téléphone.

« Oui. Bonjour, ici Mr. Bowery, syndicat du service des consommateurs. J'ai ici une dame répondant au nom de ... Johéline McBride. Il y a comme un soucis avec son devis. Elle n'était point au courant des charges payantes de celui-ci. Savez-vous très chère que cette affaire peut aller très bien ? Vous pouvez avoir une amende pour fausse information, cela équivoquerait à une fausse publicité qui est, je vous le rappelle passible de poursuite judiciaire. Êtes-vous certaine que votre entreprise pourrait essuyer un tel procès ? Mr. Bowery, syndicat du service des consommateurs... C'est exact... Très bien, je vous le dicte ... 2366+58+544+431 ... J'attends ... oui ? Une erreur ? ... Mais bien-sûr, ça arrive. Faites bien attention la prochaine fois. Au revoir » Je raccroche et laisse tomber le combiné sur le comptoir, avec un air de winner. Je prend la facture et la déchire en petit morceau qui tombe sur le comptoir « Problème résolu ... T'sais parfois, faut faire marcher le truc qui te sert de cervelle dans ta tête » Je reprend ma tasse de café et la boit tranquillement. Au loin, je vois mon boss arriver. Il était temps, sale porc. Tssk ! Je bois d'une traite le café et pose ma tasse sur le comptoir. Et sans demander mon reste, je commence à m'en aller, je reste un moment sur le seuil de l'entrée, à attendre que le gros ouvre la boutique,une fois fait, je m'y engouffre en adressant un signe de tête à ma coloc, un merci, ou un à plus, je sais pas trop ce que c'est, qu'elle le prenne comme elle veut et je disparais dans mon petit paradis de vinyle.
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MessageSujet: Re: Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied Je t'aime comme on aime une épine enfonçée dans son pied EmptySam 16 Juil 2011 - 7:14

Je ne savais pas encore ce jour là, que Zippora était la sœur (enfin demi-sœur) d'Aedan. Mais je trouvais cela curieux qu'il looke ainsi ma boutique. Peut-être ne s'attendait-il pas à me trouver entrain de bosser dans ce genre de lieu. Enfin c'est ce que j'avais pensé en voyant ces coups d'œil furtifs. J'avais toujours aimé lire, depuis que j'étais gosse. Je crois que cette passion me venait de ma mère qui a toujours aimé dévorer les bouquins qui croisaient sa route. Et c'était tout naturellement vers la littérature que je m'étais dirigée à la sortie du lycée. Je voulais être écrivain. J'adorais écrire, lire. C'étaient deux passions qui m'accompagnaient depuis toujours. J'avais eu mon diplôme et j'étais revenue à Wellington. Au début, j'avais pensé écrire pour le journal. Vous savez, ces articles qui vous raconte certains coins du monde? Ça, ça m'aurait bien plus. Mais je n'ai eu que des refus. On me reprochait de ne pas avoir continué davantage mes études. Mais je m'en fichais. Je voulais être active, indépendante et ce n'étaient pas ces personnes qui allaient m'en empêcher. Et puis une après midi, en flânant en ville je suis tombée sur une vieille bâtisse. Avec le genre de façade en moulure et des fenêtres bombées avec des petits carreaux. J'en suis tombée amoureuse. Cette vieille boutique, je la voulais. J'ai réussi à convaincre un banquier de me prêter la somme qu'il me manquait afin de l'acheter. Et à présent cette librairie était à moi. Enfin je remboursais les traites mais c'était mon bébé. Je comptais bien un jour en être la propriétaire. J'allais tout faire dans ce but. J'étais motivée et je voulais réussir. Juste parce que j'adorais cette boutique, que je ne voulais pas que des étrangers me l'a reprennent et parce que je voulais que mes parents comprennent que je n'étais plus une enfant.

Je reportais mon attention sur Aedan qui venait de reprendre la parole. Oooh il abusait. Ce n'était pas si terrible que cela. Bon ce n'était pas digne d'un quatre étoiles mais je donnais le meilleur de moi même. « Ben ça prouve que t'as une bonne constitution. Jpourrais te refiler d'autres plats. » Je souris à nouveau. Bon la prochaine fois je ferais un truc plus classique. Je pris à mon tour, une gorgée de café. Il manquait quelques biscuits parce que j'avais une faim de loup. Mon estomac se tordait par moment. J'aurais du prendre une ou deux briochettes dans la placard. Je jetais quand même un coup d'oeil dans le petit placard sous le comptoir mais rien de rien. Bon tant pis. Je me consolais en me disant que je n'allais pas gagner quelques grammes. Alors qu'Aedan reprenais la parole, je le vis se diriger vers la porte de la boutique. J'ai cru pendant un instant qu'il allait partir comme ça, sans me dire au revoir, sans un petit mot. Mais non, apparemment il s'était simplement approché de la porte vitrée pour jeter un œil dehors. Il m'avait dit qu'il bossait à côté. Où ça? A la boutique de disques juste à côté? Haaan en fait, cela faisait un bail que je n'y avais pas mis les pieds. La dernière fois, le proprio m'avait crié dessus parce que j'avais fais trop de bruit en rangeant une arrivée de livres.... Bah de toute façon, je le soupçonnais d'être grincheux avec tout le monde. J'avais échappée au reste de mes pensées quand le téléphone avait sonné. Ce devis, je ne pensais pas qu'il était payant. Je croyais qu'il était compté dans mon contrat. Après tout, réparation, aménagement, cela faisait partie de l'assurance de base. Mais apparemment je m'étais trompée. Je soupirais en rangeant le papier. Je levais les yeux sur Aedan et je le vis sourire. « Ben vas-y, fous-tu de ma gueule. » Je disais ses mots à demi amusé. Enfin je me rendais compte que j'avais été trop naïve sur ce coup. Et c'était bien de ma faute. Je ne pouvais pas m'en prendre à quelqu'un d'autre que moi. Il finit par s'approcher et posa sa tasse sur le comptoir. J'avalais une nouvelle gorgée de la mienne quand je le vis me faire un signe de tête. « Quoi? » Je suivais son regard sur le téléphone en fronçant les sourcils. Je lui donnais, ne comprenant pas encore ce qu'il voulait faire. Je l'écoutais ensuite. Mr. Bowery? Mais qu'est-ce qu'il foutait?! Il allait aggraver les choses au lieu de les arranger, j'en étais certaine. J'allais me retrouver avec des centaines de dollars en plus sur ma facture. Grrrr Aedan! Une erreur?!! Je ne le quittais pas des yeux. Est-ce que son culot allait payer??? Qui aurait l'idée de se faire passer pour un expert du service de consommateurs?? Il était dingue ce type! Dingue et c'était mon colocataire! Puis je le vis raccrocher et reposer le combiné sur le comptoir avec un air fier de lui. « Quoi? T'as réussi? C'est réglé? » Il déchira ma facture, ce qui confirma les pensées. Je l'adorais! Je le kiffais cet Aedan. Je souris à son geste mais à ses mots, je rétorquais: « Bon hey ho! Ma cervelle te dit bien des choses! » Je lui lançais un regard faussement en colère. Comment pouvais-je être en colère contre lui alors qu'il venait de m'éviter de faire un chèque de deux-cents treize dollars? Et puis, son petit caractère, je l'aimais déjà. « Merci... » Je l'observais, sentant mes joues s'empourpraient. C'est que c'était utile parfois d'avoir un mec dans ses relations. Une belle voix grave pouvait toujours régler les problèmes. Je le vis ensuite se redresser. Je portais mon regard dehors et je vis le propriétaire de la boutique d'à côté traverser la rue. Aedan but la fin de sa tasse puis il s'éloigna du comptoir. J'avais raison, il bossait bien dans la boutique de disques. Alors qu'il s'éloignait, je lui dis, rapidement: « Hésite pas à repasser si tu veux une autre tasse ou juste pour parler... » Bon je doutais qu'il allait repasser mais je voulais qu'il sache qu'il était le bienvenue ici, dans ma boutique. Il me fit un signe de tête et il disparut de mon champ de vision. Une fois seule, je soupirais doucement avant qu'un fin sourire se dessine sur mes lèvres. Je finis par me redresser. Je jetais les papiers à la boutique puis je regardais ma montre. J'avais encore un bon quart d'heure avant d'ouvrir. Et j'avais des cartons à déballer. Je me remis donc au travail. Une nouvelle journée m'attendait et j'avais déjà hâte d'accueillir mes premiers clients de la matinée.

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