Le soleil brillait ce matin, je me réveillais lentement, sentant le soleil sur ma peau. Je restais dans mon lit à me prélasser durant de longues minutes, profitant de cette chaleur qui inonde ma chambre. Rien ne vaut cette lumière naturelle entre le dorée et l’orange qui vaut toutes les estampes et autres peintures, je pouvais aisément comprendre d’où venait l’inspiration chez certaines personnes. Difficilement je me posais sur mes bras afin de me lever, je soupirais esquissant un agréable sourire en coin. Ma main se tendit vers la télécommande de la radio et mit un peu de musique.


Oh Lovely Day ?! Le destin fait bien les choses, sur les premières notes de la musique je me déplaçai dans l’appartement, je me servais un bref petit dej, quelque chose de léger. Lecteur MP3 dans les oreilles, je descendais les marches de mon immeuble deux par deux afin de rejoindre le lieu de travail. Je prix le camion dans l’entrepôt suivit de la liste des clients qui auront l’immense honneur de voir le sourire idiot qu’est le mien. Je regardais avec attention la route, mit la radio à fond et partit pour Wellington Hills. Lieu paradisiaque, collines à pertes de vue, la ville non loin, les grattes ciel à porter de main.
Ce sentiment de liberté qui m’inhibait est indescriptible lorsqu’on a passé dix ans entre quatre murs entourés de gars 4 fois plus grands que soit même avec des sourires aussi radieux que des pitbulls. Je pense que vous avez cerné l’image et l’aspect poétique de la situation dans laquelle je me trouvais il y a quelques années.

Je tapotais mon volant au rythme de la musique, un peu plus je me la jouais Fast & Furious sur la route avec un véhicule d’une tonne, autant dire que les chances de finir dans le ravin sont grandes à ce niveau là. Surtout que j’ai le permis depuis deux ans à peine.

Alors que j’étais toujours dans mes pensées, je vis une fille sur le bord de la route, elle semblait attendre quelqu’un ou quelque chose… Je ne voyais pas clairement son visage et je suis passé plutôt rapidement devant elle… C’est une fois que je l’avais dépassée que je reconnus Phila’. D’un coup de frein violent je stoppai le monstre afin de reculer… Je descendis rapidement du véhicule et me dirigeai vers elle « Hey ?! Phila ? Quelque chose ne va… » C’est alors que je prêtais attention au sang qui coulait le long de sa jambe. « oh mince qu’est ce qui t’es arrivée ? » dis je d’une voix hésitante… Je regardais autour de moi, il ne semblait il y avoir personne et elle était habillée comme si elle allait faire du sport, j’en ai alors déduit qu’elle était en train de faire son jogging… Dans un coin si reculé ? Elle est courageuse.

Je devais faire quelque chose, je n’allais pas la laisser là en lui souhaitant bon courage. Suis anglais nom de dieu, il faut que je sois un gentleman. Je posais un genoux à coté d’elle et lui prit son bras autour de moi… « J’ai une trousse de secours dans le camion…ça devrait t’aider…je me demandais à quoi elle pouvait servir maintenant je comprends… aider les jeunes filles en détresses… J’adore ce boulot… » Dis je avec un large sourire essayant de lui changer les idées.

Je connaissais Phila un peu par hasard, je devais effectuer une livraison pour elle un jour, et quelque chose semblait avoir explosé chez elle, j’étais un peu surpris je décidai de rentrer chez elle et j’ai vu qu’elle était seule, apparemment quelque chose c’était cassé ou je sais plus trop quoi. Nous avons commencé à discuter, pour moi qui suis un grand timide ce n’était pas difficile, c’était relativement naturel.

Bref tout ça pour dire que je menais lentement mais surement la jeune fille boiteuse à mon camion pour essayer de soigner sa patte blessée.

Je venais de m’assoir dans le camion, je regardais le genou en sang de la jeune fille, je n’avais aucune difficulté à voir du sang, j’en avais vu suffisamment durant ces dernières années. Oh j’étais loin être un de ces durs gars qui a peur de rien. J’ai une phobie, les serpents, et ce malgré mon pouvoir qui me protègerait du venin de ces saletés. Honnêtement rien que leur corps gluant, qui se faufile partout, leur tête, leurs yeux…bref tout chez eux me hantise.

Bref on ne parle pas vraiment de moi là, Phila’ et moi étions dans le camion, je prenais dans la boite à gant la trousse de soin, un peu de désinfectant et des compresses. Je la regardais avec un petit sourire quand je vis l’appréhension sur son regard, effectivement ça risquait d’être un peu « piquant »… Je n’étais pas très à l’aise avec la gente féminine, il faut dire que mon expérience dans ce domaine est tout ce qu’il y a de plus misérable. Je n’ai qu’une seule fille dans mon entourage, elle se nomme Jaymee, j’ai fais pas mal de progrès grâce à elle, je ne suis plus celui qui bégaie dès qu’il aperçoit une fille. Vous n’imaginez à quel point c’est difficile d’être incapable de parler, ni même regarder dans les yeux, une personne qui vous plait.
Je remontais doucement son pantalon déchiré et j’appliquais le produit le plus délicatement possible sur la plaie, je cherchais un moyen de la distraire… « Tu devrais faire attention la prochaine fois… ou m’appeler quand tu veux courir, on ira ensemble, j’ai l’habitude d’en faire mais plus en fin de journée avec la fraicheur, une chaleur comme ça je pense que je collapse en dix minutes héhé » dis-je avec un petit sourire en coin. Je pris les bandages afin de les appliquer sur la plaie, je continuais à essayer d’être délicat. Pour être totalement honnête, ça doit être la première fois que je touche une fille ? j’étais quelque peu gêné mais j’étais trop occupé à soigner sa plaie. J’avalais ma salive par la gêne que cela occasionnait chez moi, un peu plus et je me mettais à transpirer.

Une fois que c’était fait, un sourire un peu plus grand se dessina sur mon visage, je passai une main derrière mon crâne et dit « voila c’est fait, madame est servie » dis-je, suivit d’un petit rire et repris rapidement « comment tu te sens ? J’ai juste un colis à déposer et après j’ai finit ma tourner, je le dépose et après je te dépose chez toi ça marche ?» J’attendais patiemment sa réponse alors que je pris ma bouteille d’eau afin de prendre une gorgée, j’utilisais un peu d’eau pour rincer mes mains par la même occasion.

Je posai mes doigts sur la clé, prêt à démarrer de nouveau le camion… Lorsque je tournai la clé rien ne se produit, je lâchais un petit soupir, ce n’était pas la première fois que mon bolide me faisait ça. Seconde tentative ? Pas plus efficace que la précédente « Merde ! » lachais-je rapidement…Je regardais Phila en rigolant.. « Je crois…Qu’on va devoir marcher… Tu te sens de marcher ? », j’étais gêné, cela ressemblait à un de ces vieux scénars de films, seul la suite des événements nous dira si c’était un film d’horreur ou une comédie, au moins on a pas le droit à une nuit orageuse.

J’ai toujours été un solitaire et ce bien avant la prison, quelqu’un qui se plaisait seul dans sa chambre à regarder la télévision ou jouer aux jeux-vidéo. Mes hobbies ont quelques peu changé lorsque je suis rentré en prison mais malgré ça certaines choses sont restées les mêmes, j’ai un peu fait mon coin dans ma cellule, trouvant des moments où je pouvais être seul à écouter de la musique, lisant un bouquin, ne sortant que lorsque c’était purement nécessaire. Vous vous demandez peut être pourquoi je vous raconte tout ça ? Car ce trait de ma personnalité est l’une de mes causes de malaise lorsqu’il s’agit d’interagir socialement.

Phila’ était une fille adorable dont j’adorais la présence, mais voilà le fait que je l’appréciais ne faisait qu’augmenter l’anxiété chez moi, j’arrivais à me contrôler afin de ne pas virer rouge tomate et de partir en courant la laissant au milieu du bois à cause de la gêne. Une scène qui me fit rigoler intérieurement, je gardais ça pour moi, ce serait trop bizarre à expliquer. Elle semblait souffrir, et je n’avais aucun moyen de l’aider, j’essayais de lui parler afin de lui faire oublier la douleur mais que faire de plus ? Lorsque nous arrivâmes l’ombre, elle se posa sur un tronc couché afin de se reposer un peu. Je me posais doucement à côté d’elle, laissant un petit regard alentour. On était encore loin, on n’allait pas arriver avant une bonne heure ou deux, je me proposais donc de la porter, je pensais vraiment y arriver, et puis je n’avais guère le choix. « Non t’inquiètes pas c’est bon…. » doucement je mis un genoux à terre me posant devant elle… Non ce n’est pas une demande en mariage, je n’allais pas faire ça à la première fille que je rencontrais, je ne suis pas fou, là c’est probablement elle qui prendrait ses jambes à son cou malgré son genou cassé. « Allez ! Monte sur mon dos, on ira plus vite comme ça, et tu reposeras ta jambes… »

Lorsqu’elle fit je glissais mes bras sous ses jambes afin de la soulever, elle n’était pas lourde effectivement, je fis donc un petit sourire en coin alors que je me retournais pour lui demander si ça allait « C’est bon t’as pas mal ? Dis-moi quand tu veux qu’on s’arrête »…

J’entrepris donc la traversée du bois, mais le destin avait cette fâcheuse tendance à jouer avec moi, me jouer des tours, comme si j’étais son petit jouet. Si le destin était une personne, il aurait le droit à une magnifique droite de ma part histoire de le remercier de tous ses bons et loyaux services à mon égard. Alors que nous venions de commencer la marche, j’entendis un grognement non loin de nous, l’air un peu inquiet et aucunement habituer à la faune sauvage je me stoppai net regardant autour de moi… Je ne souhaitais pas inquiéter la jeune fille, et surtout je voulais éviter la phrase clichée « Tu as entendu ? » je ne fis que garder le silence quelques secondes avant de voir une bête sortir des feuillages… Je fis un long pas en arrière gardant Phila serrée contre moi… C’était un sanglier, une grosse bête, loin d’être amicale en plus… Il nous fixait avec vigueur, son sabot tapant violemment le sol… « C’est mauvais signe ça non ? » Dis-je à Phila… Devrais-je la lâcher, mon pouvoir me permettrait peut-être de lutter contre la bête, j’ai jamais vraiment essayé, ce n’est pas un exercice auquel je m’adonne très souvent.