Les beaux jours semblaient être revenus après les quelques mois glacials que nous avions eus. Enfin glacial... pas tant que cela. Je n'avais pas trouvé l'hiver si rude que les autres le prétendaient. Aujourd'hui samedi, je n'avais pas de cours auxquels aller assister, mais c'est assez tôt que je me réveillais. A vraie dire, je n'ai jamais été une grande dormeuse. Cinq heures de sommeille me suffise amplement pour être bien. J'avais quelques cours à bosser ce week-end, mais je décidais de remettre ça à plus tard. En fait, je préfère travailler la nuit, quand le silence s'installe. J'aime assez la nuit, c'est d'ailleurs aussi à ce moment-là que je trouve le plus d'inspiration pour mes textes. Ce matin, la maison était assez calme, je croisais ma soeur dans le couloir, lui adressant un simple bonjour. Nous ne communiquions pas beaucoup ensemble. Je crois même que nous étions trop différentes pour nous comprendre. Disons que je vivais dans un monde à l'opposé du sien. Quand j'y réfléchis, c'est plutôt moi qui est dans mon monde. Je me reconnais dans très peu de gens, surtout pas sur le campus. Je suis loin de ce qu'ils sont. Oui, je le sais, je ne suis pas comme eux et il m'arrive souvent de me sentir mal, de penser que je ne suis pas vraiment à ma place.

Aux alentours de neuf heures trente, je sortais de la maison. J'espérais ne pas tomber sur un inconnu fou cette fois-ci. Je me rappelais brièvement la rencontre avec cet homme... Cameron. Je n'arrivais toujours pas à croire que j'avais pu être débile à ce point, croire qu'il connaissait quoi que ce soit sur mon passé. J'avais bien compris mon erreur, lorsqu'il avait évité mes questions et avait changé de conversation, me demandais si oui ou non, je croyais aux extra-terrestres. Allez savoir pourquoi cette question-là. Bref. Ne pas s'arrêter sur un inconnu cette fois. Ce n'est qu'une fois en chemin que je décidais de ma destination : La ville. En général, je préférais me rendre dans des coins moins bondés de monde, des endroits calme et me promener dans la nature. J'adorais le parc pour cela. Aujourd'hui, c'est dans la rue la plus fréquentée que je me rendais. En fait, si j'étais ici, ce n'était non pas pour me promener, mais pour un rendez-vous, un rendez-vous important. J'avais été convoquée à un entretien pour un job. Je portais une robe simple noir celle-ci m'arrivait au dessus des genoux. J'avais une veste par-dessus et des chaussures avec un peu de talons. Mes cheveux étaient attachés en queue de cheval. Ayant dans l'idée de quitter le nid familial, il fallait que je me trouve un emploi qui me permettrait de partir, de me prendre un petit studio. Le rendez-vous dura environ une demie heure. J'avais beaucoup stressé avant de m'y rendre, mais finalement, ça c'était mieux passé que je ne le pensais. A dix heures, mon rendez-vous fini, je décidais de faire un tour sur harvey avenue. Je marchais, libérant tout le stress que j'avais pu avoir avant mon entretien. Je me sentais mieux, comme soulagée d'un poids. En plus, j'avais le travail ! Je pouvais être au moins fière de moi pour une chose. Ce job n'était pas un moyen de gagner de l'argent, mais aussi un moyen de garder l'esprit occupé. Lorsque j'avais trop de temps libre, je pensais... je pensais trop et j'avais l'impression que ma tête finirait par exploser. Je décidais d'aller me prendre une boisson chaude, je n'avais rien pu avaler avant mon entretien. J'entrais à l'intérieur d'une brasserie et prenais un chocolat à emporter. Et puis, je reconnus le visage de la jeune femme qui était devant moi. Je payais et la rattrapais en deux secondes - « Phila ? » - Nous nous étions rencontrés il y'a quelques temps sur le campus, elle était étudiante comme moi. L'une des seules avec laquelle je n'avais pas l'impression de venir d'un autre monde - « Bonjour, comment est-ce que tu vas ? » - répliquais-je avec un léger sourire aux lèvres.

Trois mois plus où moins, c'est le temps depuis lequel je la connaissais. C'est très étrange à dire, mais malgré ce peu de temps, j'arrivais à la considérer comme l'une de mes amies. En général, je ne donne pas aussi rapidement une place aux gens dans ma vie. Je suis réservée. Je suis méfiante. Je me protège. Philadelphia de son nom complet, Phila n'est qu'un diminutif, était différente. J'avais rarement rencontré quelqu'un avec qui le feeling était passé aussi vite. Cela va vous paraître fou, mais parfois j'avais l'impression d'être comme... connectée à elle. D'une certaine façon, je me sentais proche d'elle sans vraiment la connaître. Tel était le lien indéfinissable qui s'était établi entre nous. Tout ce que je savais, c'est que je me sentais bien en sa présence, mieux qu'avec n'importe quel débile de l'université. Au moins avec Phila, j'avais en quelque sorte l'impression d'être à ma place. Les autres étudiants paraissaient vivre à des années lumières de moi - « Hey Jay ! Je vais bien impec ! Et toi ? Qu'est ce que tu fais en ville dis moi ? » - Elle réussit à me faire décrocher un nouveau sourire. Phila s'était toujours - du moins depuis que je la connaissais - montrée agréable, souriante, douce, quelqu'un d'assez attachant. Elle était certainement de ces personnes à qui ont s'attache facilement. J'étais beaucoup trop réservée aux premiers abords pour qu'on s'attache à moi tout de suite. Bizarrement, je me sentais assez bien avec Phila pour ne pas être trop timide - « Je vais bien aussi. » - Je marquais une courte pause et ajoutais : « J'avais un entretien pour un job. D'ailleurs, je suis prise. » - J'étais assez contente de moi - « Et toi alors ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » - Je me demandais si elle avait un peu de temps devant elle. Dans ce cas, nous pourrions passer un moment ensemble, se promener en dehors du campus. Et puis, je n'avais pas vraiment envie de rentrer à la maison, de rester seule et de m'enfouir dans mes pensées - « Dis-moi, tu as un peu de temps devant toi ? Si oui, on pourrait peut-être faire un tour ? » - Je bus quelques gorgées du chocolat avec supplément crème que je m'étais commandée. C'était mon préféré ça et le cappuccino. J'adressais un regard à la brunette. Elle avait les cheveux aussi bruns et aussi longs que les miens et des yeux d'un bleu étincelant. Il y avait toujours un air bienfaisant sur son visage. Elle me semblait aussi loin que moi des nombreuses bimbos superficielles qui peuplaient l'université.

« C'est cool que tu sois prise. Tu as postulé pour quel poste ? En tout cas félicitations ! Je suis sûre que tu l'as mérité ! » - me dit t-elle, l'air véritablement contente pour moi. Je souriais à mon tour. Le sourire c'était quelque chose de facile à afficher en présence de Phila. Disons qu'elle savait me transmettre sa bonne humeur, malgré mes problèmes et ma tristesse parfois. Elle me permettait de penser à autre chose. Oui, une personne peut tout à fait influer sur l'humeur d'une autre personne - « J'ai postulé dans une librairie. » - Je marquais une courte pause. J'aimais les livres cela ne faisait aucun doute. J'étudiais la littérature et maintenant j'avais trouvé une place d'employée dans une grande librairie sur Lincoln avenue - « C'est un temps partiel puisqu'il me faut aussi du temps pour mes études. Ils avaient besoin d'une employée et je me suis présentée. Et puis, les livres ça me connaît, je serais dans mon élément... enfin j'espère réussir à assurer. » - Mes missions allaient être simple. Etiquetage des livres, inventaires, rangement en rayon, conseil clientèle et ect. Etant un peu réservée, j'espérais m'en sortir avec la clientèle. C'était un petit challenge que j'espérais relever haut la main. Je n'avais pas vraiment confiance en moi, ce qui me poussait a angoissé un peu. Enfin, il fallait que j'y arrive. Je tenais à ce poste. Et puis, j'avais déjà travaillé par le passé, je m'en étais sortie. C'est ce que j'essayais de me dire pour me rassurer. J'angoissais toujours des tonnes avant et après, je m'apercevais que ça ne valait pas la peine de m'en faire autant - « J'ai tout mon temps ! On peut faire un tour effectivement sans problème ! Avec plaisir même, cela nous permettra de se raconter nos petites histoires. » - Me répondit t-elle, alors que je projetais de passer un peu de temps avec elle si possible - « Génial ! » - dis-je avec le sourire - « Alors dis-moi tu veux aller où ? Ou faire quoi ? » - ajoutait t-elle - « On est sur Harvey, un peu de lèche vitrine pourquoi pas ? » - La plupart des boutiques se trouvaient sur cette grande avenue, la plus grande de la ville. Sans pour autant le faire souvent et en être fan, comme toute fille qui se respecte, je savais apprécier ce genre d'activité. Et puis, c'était surtout la présence de Phila qui me plaisait. Cette balade ensemble pouvait être sympa. C'était bien mieux que de rester à la maison à ruminer ou partir dans de tristes pensées - « Mais si tu préfères on peut aller ailleurs, dans un endroit plus tranquille. » - repris-je.

Phila avait l'air enthousiaste à l'idée de faire du « lèche vitrine » ce qui me fit esquisser un sourire. Comme je vous l'ai dit, elle savait me transmettre sa bonne humeur. J'aurais aimé avoir une soeur comme elle. Hélas, je ne partageais rien avec la mienne. Robin et moi c'est le jour et la nuit. Je ne me sentais pas aussi bien avec elle qu'avec Phila. Ne vous est t-il jamais arrivé de rencontrer quelqu'un et d'avoir comme l'impression que vous l'avez toujours connu ? C'était un peu ça avec la jolie brune - « Bon alors je fixe une règle. Rien pour nous éclater. On enfile tout ce qui nous plait ! Et on dépenseeee ! » - dit t-elle avant d'éclater de rire, chose que je fit avec elle. Je n'étais pas une jeune femme très dépensière. J'étais plutôt raisonnable et je tenais à économiser pour pouvoir me prendre un appartement. Oh ce serait sûrement un petit studio minuscule, mais je voulais un chez moi. La maison de mes parents était agréable et je les aimaient profondément, seulement, il y'a toujours un moment où l'on veut prendre son indépendance. Je voulais la mienne. Je sentais que c'était le moment. Mes parents voudraient sans aucun doute m'aider pour l'appartement, mais je tenais à me débrouiller seule pour le major parti. En plus, avaient deux filles et il fallait qu'ils puissent aider aussi Robin. Quoi qu'elle ne semble pas envisager de déménager pour le moment. Elle avait déjà essayé de tout quitté, mais de façon moins préparé que moi. Bref. Il fallait que je m'assume sans trop l'aide de mes parents - « ça me va. » - dis-je avec un sourire. Bien sûr, je serais raisonnable. J'avais de l'argent sur mon compte, argent d'anniversaire, des fêtes ou encore que j'avais gagné lorsque j'avais travaillé, parce que oui, j'avais déjà eu quelques petites expériences. Nous entrions alors dans une première boutique de prêt-à-porter féminin. Je n'avais pas nécessairement besoin de nouvelles affaires, mais bon peut-être y aurait t-il quelque chose qui me plairait ? Je pouvais me permettre de m'acheter quelque chose de pas trop excessif dans son prix - « Alors, dis-moi ce qu'il se passe dans la vie de Phila Thompson ? » - lui demandais-je toujours avec un sourire. Sans pour autant être boudeuse, il m'arrivait rarement de sourire autant, peut-être parce que ma vie ne me donnait pas le sourire aux lèvres. Pas en ce moment. Pas depuis quatre ans. Je m'approchais des rayons et commençais à regarder quelques vêtements, mon chocolat dans une main et l'autre cherchant dans le rayon. Je fus interpellé un instant par la voix d'une femme qui se plaignait d'avoir l'air grosse. Elle était pourtant fine comme une allumette. L'homme qui se tenait à côté d'elle - sûrement son copain - avait l'air blasé et surtout, il avait l'air de s'ennuyer. Il rétorqua à sa copine qu'elle était parfaite sans vraiment la regarder, oui car son regard s'était perdu sur Phila - « On dirait que tu as un fan. » - Je marquais une pause - « Le mec près des cabines d'essayage te fixe. » - lui dis-je discrètement, un air complice.

« Pff pas grand choses pour le moment. Enfin j'ai bien quelques trucs à te raconter... et toi ? » - me répondit t-elle en me retournant la question. Des choses, il s'en était passé pas mal de mon côté. Il y avait cette conférence qui avait fini en véritable désastre. Je me demandais ce qui se serait passé si Jeremiah ne m'avait pas trouvé, alors que j'étais tombée à terre en train de me faire écrasée par une foule tétanisée. Un coup de feu était parti et un mouvement de panique s'était déclenché. Qui avait t-il d'autre ? Cette soirée avec Wyatt après l'anniversaire d'Ambre Weasthon. Phila serait très certainement étonnée d'apprendre que j'avais été à une fête comme celle-ci. Elle n'était pas sans savoir que je n'aimais pas les fêtes étudiantes. Ce n'était pas mon truc. C'était parce que Wyatt m'avait invité que j'y avais été. Je me remémorais ce qui s'était donc passé à l'hôtel avec lui, mais c'était beaucoup trop personnel pour que j'en parle entre deux rayons. Je n'allais pas évoquer cela ici. Bien que je savais que Phila était la personne à qui je pouvais parler et que je pouvais lui faire confiance. Elle avait sût gagner ma confiance plus vite qu'aucun n'y était parvenu - « J'ai hâte d'en savoir davantage... » - lui répondis-je. J'aimais qu'on se raconte nos petites histoires des trucs les plus banales à des choses plus importantes. Je m'intéressais à ce qui pouvait lui arriver - « Moi ? Pas grand-chose d'exceptionnel non plus, mais tu seras certainement étonnée d'apprendre que j'ai fais une entrée dans le monde parallèle... » - Ouais, c'était tout comme pour moi - « J'ai été à cette stupide fête étudiante... enfin l'anniversaire d'une fille du campus. D'ailleurs je crois que les trois quarts du campus y étaient. A mon avis beaucoup de monde s'est incrusté. Enfin bref. Si je n'avais pas été accompagnée, je crois que je me serais sentie vraiment très mal là-bas. C'est là que je m'aperçois que je suis vraiment différente d'eux. » - C'est clair que si je n'avais pas eu Wyatt avec moi et que si je n'avais pas été saoule, j'aurais voulu disparaître. Je me souvenais des images écoeurantes de types entrain de se toucher où de couples qui était presque sur le point de le faire. Comment une femme pouvait accepter de se faire tripoter ainsi en public ? Il parait même qu'un couple l'avait fait dans le jardin... J'étais étudiante sur un campus, alors les rumeurs finissaient aussi par me venir aux oreilles bien que je m'en fiche. Bref. Tout ça c'était très loin de moi. Je considérais tout ça comme trop intime pour le faire au fond d'un jardin ou pour me faire toucher devant tout le monde. Les jeunes de ma génération n'avaient plus aucune gêne. C'est certain qu'avec mon point de vue, j'étais en décalage. Bref. J'avais remarqué un type qui regardait en notre direction. D'après moi, ses yeux fixaient Phila. De nous deux, cela devait bien être elle qui attirait le plus de regard. D'ailleurs, je ne m'imaginais pas une seconde qu'on puisse m'admirer ou que je puisse plaire. Je n'étais pas affreuse, mais j'avais rien d'exceptionnel, rien qui ne vaille qu'on se retourne sur mon passage - « Euh c'est peut-être toi qu'il regarde.. Il a une copine.. Je ne vois pas pourquoi il me relookerais.. » - Je jetais un nouveau coup d'oeil discret au couple. Du coup Phila me faisait douter, bien que cela me semblait idiot. Il ne pouvait pas me regarder moi et j'avoue que ce regard insistant était effrayant... enfin pas effrayant, mais cela avait le don de mettre mal à l'aise. Mon amie semblait gênée. Nous étions décidément les mêmes toutes les deux. Elle riait nerveusement et la nervosité, ça me connaissait aussi - « Il regarde toujours là ? c'est super gênant ! il est avec sa petite amie... » - C'était un homme et même en couple, c'est comme si ils ne pouvaient s'empêcher de regarder ailleurs, du moins pour la plupart... presque tous en fait. La copine de cet homme sorti une nouvelle fois de la cabine d'essayage et il détourna son attention - « Non il à arrêté. Je n'aimerais pas être à la place de sa copine... » - Sans pour autant être une grande jalouse, je n'aurais pas aimé que mon copain en reluque une autre de cette manière. Je terminais mon chocolat et quittais Phila deux secondes pour aller le jeter dans la poubelle à l'entrée - « Tu as vu quelque chose qui te plait ? » - dis-je en parlant de ce qu'il y avait en rayon.

La jeune femme me montra alors une magnifique robe de soirée longue et verte. J'esquissais un sourire avant de lui répondre - « Sublime ! Je suis sûre qu'elle t'ira à la perfection. Tu veux aller l'essayer ? Du moins quand notre pervers de la boutique sera parti. » - Je faisais référence à l'homme qui l'avait fixé quelques minutes plus tôt. Je suppose que comme moi, Phila ne voyait pas l'utilité de se faire remarquer devant lui. Mise à part cela, cette virée shopping entre fille était agréable. Je n'ai jamais vraiment eu de meilleure amie. A vraie dire, je n'ai pas de véritable amie féminine, mes amis les plus proches sont des hommes. Quant à ma soeur, ce n'était pas avec qu'elle que je ferais ce genre de sorties ou à qui j'irais me confier. Je me rendais compte qu'il était important dans la vie de toute jeune femme d'avoir sa meilleure amie, sa confidente. La présence de Phila me faisait toujours du bien. Bien sûr il y avait Sara et Hailey que j'aimais beaucoup, mais avec Phila c'était complètement différent - « Mais je rêve ! Le type te mate le cul ! Quel pervers j'hallucine ! » - me dit t-elle, alors que je n'osais plus bouger. Je crois que je devais être encore plus mal à l'aise que Phila quelques instants auparavant, lorsque c'était elle qu'il fixait. Heureusement que je ne rougissais jamais, j'aurais fini écarlate. Mon amie me tira par le poignet pour m'emmener à l'abri du regard de ce pervers. Elle relâchait mon poignet et je ne dis rien pendant quelques instants. J'observais la jeune femme qui me semblait aller plutôt bien. Mon pouvoir n'avait pas du avoir le temps de s'activer. J'avais toujours tant de mal à comprendre comment il fonctionnait exactement. Il m'arrivait de pouvoir toucher des personnes sans que rien ne se passe et au contraire, certains se trouvaient vite mal. Est-ce que ça dépendait de chaque personne et de la résistance de leur organisme ? Je devais vraiment retourner à la fondation Isis pour en parler. J'avais confiance en cet organisme et Luthessa Adams. Chose que j'avais du mal a accordé, pourtant ils avaient ma confiance. Je savais qu'ils pouvaient m'aider. Luthessa m'avait parlé d'un remède qui serait capable de brider les pouvoirs. Elle ne m'avait rien garantie, ce n'était pas encore tout à fait au point, mais il était certain que si une telle possibilité m'était donnée, je préférais brider ce pouvoir. Il était trop lourd à porter, trop compliqué gérer. Je ne voulais pas risquer de faire encore du mal à Wyatt. Je voulais pouvoir le toucher sans avoir peur qu'il ne s'écroule sous mes baisés ou mes caresses - « C'est gênant. » - dis-je à l'adresse de Phila. Ce mec était avec sa copine et il n'hésitait pas à relooker tout ce qui bougeait. Je jetais un oeil à travers le rayon pour regarder le couple passer en caisse. La femme ne semblait pas très contente d'ailleurs. Quel obsédé ! pensais-je à nouveau - « Heureusement pour nous, le pervers va bientôt partir. » - Je fouillais de nouveau dans les rayons à la recherche de la perle rare, quand je tombais sur une petite robe bleue foncée, taillé au-dessus des genoux. J'avais toujours préféré les robes courtes, n'étant pas très grande le long me donnait l'air d'être encore plus petite. Je me tournais vers Phila, regardant la robe verte qu'elle avait gardé à la main - « Au fait, c'est pour qui cette belle robe ? Est-ce qu'il y'a un homme derrière tout ça ? » - Je sortais ma robe bleue du rayon pour la montrer à Phila - « Et celle-ci, elle est pas mal non ? »

« Elle est super aussi ci tu devrait l'essayer ! Cette couleur fera ressortir tes yeux si tu veux mon avis. » - me dit mon amie, tandis-ce que je venait de lui montrer une robe bleu - « On va voir ça, allons vers les cabines d'essayages toute les deux. » - dis-je avant d'avancer avec Phila. L'autre type était parti, nous avions donc le champ libre. Les hommes sont t-ils tous obligatoirement des pervers ? S'imagine t-ils vraiment en croisant une femme comment elle est lorsqu'elle est nue ? Pensent t-ils réellement au sexe toute la journée ? Tout ceci est probablement exagéré. Je veux croire que les hommes ne sont pas tous ainsi, même si je suis bien consciente que les hommes pensent souvent au sexe. Je rayais toutes ses pensées de ma tête, demandant alors à Phila à qui elle voulait plaire en achetant sa magnifique robe. Enfin, peut-être voulait t-elle se faire plaisir à elle-même après tout - « Hm j'ai rencontré un garçon charmant... Un livreur. Jack il s'appelle je ne pense pas que tu le connaisse quoi que... En tout cas j'ai bien 'intention de commander d'autre choses pour qu'il me livre ! » - J'esquissais un grand sourire aux révélations de Phila. J'avais donc eu raison, elle voulait plaire à un homme. Un Jack. Un nom plutôt commun, c'est vrai, il doit y avoir des tas de Jack dans notre ville. Wellington n'est pas petit. Il me paraissait en effet très peu probable que je connaisse le garçon dont elle me parlait. Je ne connais qu'un Jack, il serait fou que ce soit le même homme non ? - « Je connais un Jack, mais ce nom est tellement commun que ça m'étonnerait que ton garçon charmant soit Jack, mon ami. » - Bon le Jack que je connais est aussi livreur, cela doit donc évincer quelques Jack de la liste. Cela dit, je ne pense absolument pas qu'il puisse s'agir de la même personne - « Quoi que, il est comment ? C'est peut-être le même. » - dis-je amusée, je plaisantais - « Et la tienne dis moi... pour qui elle est ? » - me demanda Phila, aussi curieuse que je l'avais été. Un nouveau sourire se dessina sur mon visage lorsque je pensais à Wyatt. Nous n'étions pas ensemble depuis longtemps. Je n'avais pas eu encore l'occasion d'annoncer la nouvelle à Phila, ni à qui que ce soit d'autre. A vrai dire, je ne suis pas du genre à m'étendre et à raconter ma vie. Enfin, Phila était une amie et pour une raison que j'ignore, lui parler à elle était plus facile que de parler à n'importe qui d'autre - « Pour moi. » - répondis-je doucement. C'est vrai que cette robe était pour moi avant tout, même si je voulais plaire à mon Wyatt - « ... Et aussi pour mon petit copain. » - Nous nous étions arrêté devant les cabines d'essayages, je lançais un regard à Phila, voulant voir sa réaction - « C'est tout récent. Enfin, ça fera bientôt un mois, le 23 Mars. »

Spoiler:

« Brun, plutôt mignon, un charme fou et un peu timide ? Tu vois ? Il ne doit pas y avoir une centaine de Jack livreur ici... à Wellington. » - me dit t-elle alors que je posais mes affaires dans la cabine d'essayage d'à côté. La description était assez proche de celle de mon ami Jack, en effet. Comment est-ce que la ville pouvait être aussi grande et que tout le monde s'y connaisse ? On se croirait dans les séries télévisées ou tout le monde connaît tout le monde - « Je vois. Jack Burridges, c'est bien lui ? » - demandais-je. Au moins, nous serions fixées. Il devait y avoir des centaines de Jack dans cette ville, mais un seul et unique Jack Burridges. Et puis, j'avouais à Phila que j'étais en couple, grand sourire aux lèvres. J'avais tant voulu Wyatt et aujourd'hui je pouvais l'appeler « mon petit ami ». Bon dieu ! Il ne faut surtout pas que je devienne une de ces filles niaises quand elles sont en couple. Je n'étais pas niaise, juste contente. C'est assez étrange de soudainement pouvoir se réjouir de quelque chose, de ressentir la joie au lieu d'être triste. J'avoue que cela était tout aussi nouveau que ma relation avec Wyatt pour moi - « OHHH vraiment ? Mais c'est fantastique ! Et un moi s c'est un bon début. Tant qu'il te rend heureuse c'est impeccable. » -Répliqua t-elle, l'air véritablement contente pour moi. La jeune femme déposa un bisou sur ma joue et disparu dans sa cabine, fermant le rideau. Je ne bougeais pas assez surprise. Les bises, les poignées de mains, ce n'était pas des choses que je faisais tous les jours. Enfaîte, je ne le faisais jamais par précaution. La plupart des gens me prenaient pour quelqu'un de froid ou de peu tactile. J'entrais à mon tour dans ma cabine afin d'essayer cette robe bleue. Je l'enfilais en quelques minutes, m'observant dans le miroir intérieur de la cabine. La robe m'arrivait au-dessus des genoux, le décolleté en v mettait en valeur ma poitrine, sans pour autant être trop provocant, trop plongeant. La robe s'attachait dans le cou, car il s'agissait d'un modèle dos nu. Je me retournais pour voir ce que cela donnait. Une partie de mon dos non recouverte de tissu, on pouvait apercevoir ma discrète tâche de naissance. La plupart des gens n'y faisait pas attention, mais moi je savais qu'elle était là, sur mon omoplate gauche, de couleur claire, mais légèrement plus foncée que ma peau. Celle-ci rappelait un peu la forme d'un petit coeur. Je me décidais enfin à sortir de la cabine pour me montrer à Phila. Je sortais doucement, regardant aux alentours. Je n'avais pas trop envie que des tas d'inconnus m'observent. Je détestais me faire remarquer. Heureusement pour moi, pour nous, il n'y avait presque personne du côté de cabines. Phila m'attendait déjà à l'extérieur de sa cabine. Je jetais un coup d'oeil à la jeune femme et sa magnifique robe verte. On ne pouvait pas le nier, celle-ci m'était parfaitement en valeur la silhouette de mon amie. De toute façon, Phila était une très belle femme. Elle n'avait aucune raison d'avoir des complexes - « Ta robe te vas très bien. J'en étais certaine. Je suis certaine que ça aura de l'effet sur Jack, à moins qu'il soit devenu aveugle. » - dis-je avec un sourire avant de tourner rapidement sur moi-même - « Tu en penses quoi ? » - lui demandais-je, dans le doute, ayant peur que cette robe ne me mette pas réellement en valeur.

« Attend... la robe te va très bien t'en fait pas... Mais tu as cette tache de naissance depuis... quand ? » - me demanda mon ami, alors que je me trouvais dos à elle. J'étais assez étonnée qu'elle ait fait attention à ma tâche de naissance. Même Wyatt ne l'avais pas remarquée... enfin je ne crois pas. Cette marque sur ma peau n'était pas vraiment flagrante, on avait donc vite fait de passer à côté. La réponse était dans la question que m'avais posée Phila. C'était une tâche de naissance... donc je l'avais depuis ma naissance. Enfin, je pense. Je ne me souviens pas des onze premières années de ma vie, mais j'ai toujours eu cette tâche. Elle n'est pas apparue comme par enchantement en grandissant. Je l'avais quand j'avais onze ans, je l'ai toujours maintenant et je devais l'avoir eu à ma naissance - « Bien à ma naissance, je suppose. » - lui répondis-je un léger sourire aux lèvres. La question ne me dérangeait pas, mais c'est l'expression qu'affichait Phila qui m'interpellait. Pourquoi avait t-elle soudainement cet air si sérieux ? J'eus presque l'impression qu'elle était comme choquée, comme lorsqu'on à une grosse révélation. Peut-être que je me trompais, que j'interprétais mal les signaux de son expression faciale. Je ne pus m'empêcher de froncer légèrement les sourcils, me tournant vers elle au lien de la regarder à travers le reflet du miroir - « Il y'a un problème ? » - demandais-je tout de même, intriguée par son expression. Je fixais mon amie des yeux tandis-ce que je repensais au fait qu'elle connaissait Jack. Je n'arrivais toujours pas à croire que c'était le même homme et que Phila craquait pour celui-ci. Jack était quelqu'un de bien, Phila aussi. J'étais certaine qu'ils pouvaient s'entendre, mais je ne m'en mêlerais pas. Je n'étais pas du genre à jouer les entremetteuses ou à arranger des « coups » comme on dit. J'attendis que Phila me réponde, n'entrant pas tout de suite dans ma cabine pour me changer.

« Je sais pas si on peut considérer cela comme une problème... » - me dit t-elle avant de se mettre dos à moi. Elle poussait ses cheveux et c'est alors que je compris. Il y avait là sur son omoplate gauche cette tâche de naissance... ma tâche de naissance. C'était cette même forme, cette même couleur. Je fronçais les sourcils. C'était un drôle de hasard. Ce n'était pas possible. Nos deux tâches de naissance étaient identiques... impossible. Il n'y à que les gens d'une même famille qui peuvent avoir la même tâche au même endroit, non ? J'essayais de réfléchir à tout ça, un peu perturbé par cette idée. Et si Phila était quelqu'un de ma famille ? Une soeur ? Une cousine ? - « Je crois que c'est pas normal. Tu as la même tache que moi. J'ai la même que toi... Mais y'a que les frères et frères qui peuvent l'avoir ? Je comprends plus. » - Phila était de la même opinion que moi. Tout ceci me dépassait. J'essayais de rassembler mes idées. Je m'étais toujours sentie proche de Phila sans vraiment savoir pourquoi. J'avais l'impression d'être liée à elle... et si, et si je l'étais vraiment ? Et si nous étions soeurs ? J'ai passé beaucoup de temps à vouloir connaître mes origines, me poser des questions sur ma famille biologique. Une boule se forma à l'intérieur de mon ventre. Ça n'allait pas. Cela me perturbait - « Euh... non ça doit juste être un hasard... un étrange hasard. Je... désolée mais je dois y aller j'ai oublié que... que j'avais des tas de trucs à faire. » - lui dis-je, plus troublée que jamais. J'entrais dans ma cabine pour retirer la robe et repasser mes vêtements. Je ne pouvais pas y croire. Il fallait que je réfléchisse, il fallait que je m'en aille. Je sortais de la cabine quelques minutes plus tard - « Désolée... je. On s'appelle hein ? » - ajoutais-je à Phila avant de reposer la robe dans un des rayons et de quitter le magasin. Il y'a une grande différence entre espéré rencontrer sa famille biologique et être devant le fait. De toute façon, je n'étais pas certaine à cent pour cent que nous soyons lié, bien que cette tâche de naissance identique porte à croire que c'était le cas. Je sortais dans la rue marchant, retrouvant mon véhicule pour rentrer chez moi. Phila était peut-être quelqu'un de ma famille...

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