Je ne dormais pas beaucoup, peu et de manière irrégulière. Je préférais de loin passer une nuit blanche que de dormir une heure ou deux à la sauvette. J'étais bien évidemment suivie par un médecin qui me prescrivait des vitamines et un régime spécifique composé principalement de fruits, de légumes et de poissons crûs comme le saumon ou cuits à la papillote, sans graisse et directement achetés chez l'éleveur. Je faisais aussi énormément de sport pour me maintenir en forme mais aussi pour ma propre sécurité et être en bonne condition physique; ainsi je pratiquais également les sports de combats et avait pratiqué les arts martiaux depuis toute petite. Faut-il dire que mes parents savaient ce qui m'attendait... quel qu'il soit, c'est une question à laquelle je n'aurai jamais de réponse, pour la simple et bonne raison qu'ils étaient morts. Mais leur perte n'était ni plus ni moins qu'un départ. Je n'avais pas été affectée, je n'avais ni versé une larme, ni regretté l'accident auquel ils avaient étés sujets. On peut me qualifier de femme rigide ou d'handicapée du sentiment, le terme ne m'importait pas et c'est en fin de compte ce qui faisait ma force. C'est donc fatiguée mais pas plus que d'habitude que je restais au bureau, m'abreuvant de café fort (et si j'avais put croquer les graines de café, dieu seul sait que je l'aurai fais) et étudiant cette mission de plus près. Je connaissais parfaitement l'endroit ou nous allions, à la lettre les manœuvres que nous ferions et surtout ce que nous allions chercher. Eversman devait se contenter de suivre mes indications. Sa présence m'était indispensable mais pas plus indispensable que l'objet que je comptais récupérer. Si je ne repartirai pas sans celui-ci, Eversman pouvait bien rester là-bas. Il n'était qu'un homme de main, un vulgaire homme de main sans grande importance, il assurait ma sécurité et c'était tout.

« Vous devrez m'écouter et respecter mes indications à la lettre, il va de votre survie et de la mienne. Si je vous dis restez dehors, vous restez dehors, compris ? Je m'occupe de trouver ce que je cherche et vous assurez ma sécurité et j'espère en passant que vous vous débrouillez bien au corps à corps Eversman.»

Ajoutais-je dans un demi-sourire. Si nous venions à être attaqués, je voulais qu'il sache que nous ne tomberions par sur des militaires mais sur des indigènes et je lui souhaitais bon courage. Peut-être allait-il mourir, mais sa mort me donnerait les quelques secondes nécessaires pour atteindre l'hélicoptère...

Je ne lui adressais plus un mot avant de nous installer dans le jet privé. Allumant un minuscule ordinateur, je me renseignais une nouvelle fois sur la démarche à suivre et consultais les indications envoyées par Jonathan Buckley. Il était le seul à être au courant de cette expédition et me soutenais. Pour une fois que ce grincheux approuvait quelque chose... levant le nez de la machine, je m'adressais à Eversman qui semblait somnoler alors que nous volions en direction du Brésil.

« Eversman. Vous rattraperez votre nuit plus tard. Un thé glacé et un grand jus de fruit; orange, mangue, banane et concombre. Vous devez prendre quelque chose à manger. »

Adressais-je à l'adresse du personnel. Autant que ça tienne au corps, quitte à se faire capturer par des tribales indigènes... je terminais de rédiger un message et ajoutais, yeux rivés sur mon écran.

« Nous arriverons à Manaus. » Je me permettais d'ajouter : « Au Brésil. » Les gardes du corps ou hommes de mains n'étaient pas réputés pour leur sens de la géographie. « De là nous prendrons un hélicoptère, deux heures de trajet. » J'interpellais l'hôtesse. « Quelle heure est-il ? » « Il est onze heures Cassidy. Nous avons décollé il y a quatre heures. » « Et il reste ? » « Environ une heure. » Répondit-elle avec un grand sourire inutile. « Parfait, proposez-donc quelque chose à Eversman, quelque chose qui tienne au corps. Pour moi ce sera une omelette. » « Bien madame. » L'hôtesse proposa de nombreuses pièces de viande mais également d'autres produits que je consommais habituellement comme du tofu par exemple. Concentrée sur mon ordinateur, je tapais, telle une machine des processus informatiques qui me permettrait de rentrer sur une base de donnée bien précise... celle de quelqu'un d'autre.

« Mlle Weasthon ? » M'interpella t-il. Je levais la tête de mon écran. « Pourquoi faire tout ce déplacement depuis Wellington ? De plus, il serait préférable de m’indiquer notre destination finale ainsi que tous éléments entrant en compte pour votre sécurité. » J'esquissais un faible sourire. « Je dois récupérer un objet. » Annonçais-je sans dire un mot de plus. « Mais cette requête est mon travail, la votre est d'assurer mes arrières. » J'ajoutais afin de répondre à sa dernière question : « Il n'y a pas de destination finale. Ainsi votre GPS ne vous seras d'aucune utilité. Gardez l'œil ouvert, voici le seul élément que vous devrez prendre en compte. » Je fermais l'ordinateur et reçut également mon plat que j'avalais lentement en regardant par le hublot assez furtivement. Les voyages en avion, je connaissais, d'autant plus que nous n'allions ni en vacances ni faire du tourisme. Il était temps d'aller me changer. Je repoussais l'assiette et me dirigeais vers la salle de bain, le jet en était équipé. Ma tenue se composait d'un pantalon beige et de chaussures de marche, d'un marcel blanc surmonté d'une veste beige assortie ainsi de fins gants en cuir, inutile de se couper et de répandre du sang sur l'objet tant convoité. Je m'attachais les cheveux et m'armais d'un pistolet de petit calibre et d'un poignard aiguisé que je cachais comme à mon habitude; dans mes chaussures de marche.

L'appareil se posa sur une piste à Manaus et nous descendîmes de l'appareil dans une chaleur quasi-suffocante. Le soleil était à son zénith et nous écrasais dans une atmosphère humide et brûlante. Nous nous pressâmes alors vers l'hélicoptère qui nous attendait sans une minute de retard et nous assîmes dans l'appareil, nous préparant à affronter ce que nous attendions sans savoir de quoi il en retournait.

Eversman semblait s'émerveiller du voyage, je détournais la tête et me demanda si il était vraiment le meilleur dans son domaine. Le trajet terminé, l'appareil se posa en plein milieu de la forêt, dans un endroit inconnu et désert, écrasant en se posant de nombreuses plantes. Nous descendîmes rapidement de l'appareil et je synchronisais ma montre avec celle d'un des pilotes et nous échangeâmes quelques mots avant de partir, accompagnée de mon nouvel Homme de main dans la jungle profonde. Nous avançâmes, munis d'une boussole et d'un plan d'un pas pressé et moi dans l'excitation de ramener ce que je cherchais depuis des semaines. Je nous emmenais en direction de ruines Incas, et espérais ne pas tomber sur des tribales indigènes qui nous couperaient la route. Mais plus nous nous enfoncions dans la forêt et plus l'atmosphère se faisait pesante. La forêt se faisait plus dense et plus humide, les innombrables feuilles cachaient le soleil et ne laissaient entraver que quelques rayons lumineux à travers leurs branches. Nous nous en accommodions facilement et avancions toujours dans ce territoire inconnu lorsque j'entendis le craquement sourd de branches non loin de nous. Cela ne m'arrêta pas dans mon élan mais je murmurais à l'adresse d'Eversman qui couvrait mes arrières : « Nous cherchons les ruines d'un temple Inca mais il semblerait que nous ne soyons pas seuls. Vous devez assurer mes arrières et moi, je me dois de ramener l'objet, compris ? » Dis-je en serrant les dents mais en poursuivant tout de même notre avancée.

[HJ] désolé pour le retard! c'est pas top mais bon il fallait quand même que j'avance le sujet, je me rattraperai au prochain ^^

« Stop ! » Dit-il aussi bref et concis que possible. Je levais le nez de la carte et portais ma main sur ma taille, prête à brandir l'arme que j'avais emporté. Eversman porta la main sur mon épaule et appuyait sur celle-ci afin de me faire accroupir. Bien que je ne supportais pas ce geste, je n'étais pas assez idiote pour protester ou même rester debout, il connaissait -à priori- son métier et son rôle était d'assurer ma protection, ainsi je me forçais à lui faire confiance parce que je savais pertinemment qu'une équipe ne pouvait fonctionner si l'un des membres n'avait pas confiance en un autre et ramener ce précieux objet relevait d'un travail d'équipe. Il ajouta un chut inutile et je retirais doucement l'arme lorsque je compris que ni lui ni moi ne nous étions trompés sur la présence de quelqu'un. Il s'éloigna lentement dans la direction du bruit et, arme ramenée près de la poitrine, je regardais dans l'autre direction de sorte de n'être surpris d'aucun coté.

C'est alors qu'un homme surgit des buissons, j'eus un mouvement de recul, non par peur mais par surprise. La rage se lisait sur son visage, il criait. Je suppose qu'il ne s'agissait pas de colère mais d'une méthode d'attaque propre à son ethnie. Il avait des marques sur le corps, des marques de couleurs ornaient son visage, ses bras et son nombril. Ses cheveux attachés en une fine queue de cheval étaient secs et sales, ses pieds étaient nus et il portait un tissu fin et beige en guise de vêtement. Il cogna mon homme de main qui s'empressa de les lui rendre dans les côtes avant de le plaquer sur le sol en ajoutant un coup derrière la nuque. Eversman posa son coude sur sa nuque et bloqua les poignets de l'indigène sous ses genoux avant d'essuyer le sang qui coulait de son nez. Tout naturellement, il me demanda : "J'imagine qu'il s'agit de la menace dont vous m'avez parlé ?" « Nous n'avons pas de temps à perdre. » Répondis-je en guise de réponse, préférant éviter de répondre à son interrogation. Nous devions ramener l'objet d'abord. S'il savait que l'objet convoité appartenait en réalité à un peuple d'indigènes... il n'avait pas son mot à dire après tout. Je redoutais juste le moment ou je m'emparerai de l'objet et ou nous devrions courir pour rejoindre l'hélicoptère avant qu'on ne se rende compte de notre emprunt...

Je m'approchais de l'homme allongé sur le sol et lui donna un violent coup dans le crâne, un coup bien placé qui ne lui assurerait pas une morte certaine mais une sieste de quelques heures. « Aidez-moi... » Je prenais les bras de l'indigène afin de l'emmener sous un arbre, de quoi être moins visible qu'au beau milieu de l'herbe. « Là, sous l'arbre. » Je lui indiquais l'endroit ou je désirais emmener le corps. « Allons-y. » Reprenant la carte, je nous dirigeais vers ces fameuses ruines que nous commencions à apercevoir. Nous n'avions plus que plusieurs centaines de mètres à faire, et je me chargerai de trouver ce que je cherchais pendant qu'il monterait la garde.

Nous arrivâmes devant ce qui semblait être l'entrée d'un temple. Les indigènes avaient disposés autour des ruines des colliers de fleurs et de vieux fruits en état de décomposition. A ce moment précis, je décidais d'ignorer le jeune homme et le stoppais d'une main. Bien qu'il n'ai qu'illuminé les parois, je jugeais utile de préciser : « Ne touchez à rien. » Seule cette partie du temple avait été conservée, le plafond était bas et l'atmosphère sentait la poussière et peut-être le moisi. En avançant, je remarquais de nombreuses offrandes déposées dans des creux ou près de vieilles statuettes décapitées. Nous nous enfonçâmes alors d'avantage dans ce temple sans dire mot non par respect des lieux et du patrimoine mais parce que je ne jugeais pas utile de partager plus avec Eversman que le strict nécessaire.

Il aurait aimé ça... aventurier, il n'aurait pas hésité à prendre la tête de l'expédition et m'aurait probablement protégé des risques éventuels. Nous nous serions battus pour arriver le premier et il m'aurait laissé m'emparer de l'objet par galanterie. Il me manquait. Autant que je le haïssais. Aussi pitoyable que ce fut, j'en souffrais encore, malgré le temps qui passait, inévitablement comme un rappel de la douleur, malgré les années qui défilaient... et son souvenir me hantait. Pas plus tard qu'hier, je me souvenais l'avoir vu traverser le manoir sans regarder derrière lui; sans me regarder moi...

« Nous y sommes. » Un sourire se dressa sur mes lèvres. Je stoppais Eversman pour continuer seule, à quelques mètres de là à peine. Je pénétrais dans un sanctuaire. Des vieux crânes ornaient l'autel, disposés près de ce qui semblait être des organes humains. Des coupes taillées grossièrement dans le bois conservaient un liquide rougeâtre et nauséabond; du sang. Nullement impressionnée, j'accentuais mon attention sur chaque détail et me préparais à courir en compagnie de mon homme de main après avoir obtenu l'objet. Je réalisais soudainement que les indigènes devaient être cannibales; c'est ce que je compris en observant les nombreuses frises sur les parois. Je n'avais jamais été confrontée à cela mais toutefois, nous n'en avions croisé qu'un seul et nous ne savions même pas s'il faisait parti de cette tribu...

Sur l'autel trônait un socle en bois duquel pointait une large statuette aux formes inconnues. Elle brillait et la matière ne me semblait pas familière. La statuette en elle-même semblait être une prouesse de technologie impossible à reproduire avec les outils de l'époque; c'était bel et bien l'objet que je cherchais. J'esquissais un grand sourire satisfait, observant les parois et les vieilles reliques disposées à ses côtés, je vins à la conclusion qu'aucune protection n'avait été faite pour le protéger, je trouvais presque cela trop facile. Rapidement j'avançais ma main sur la statuette et dis : « C'était ce à quoi vous vous attendiez ? » Je lui adressais un regard amusé... jusqu'à ce que brusquement un bruit de poutre qui s'affaisse me surprenne, je n'eus pas le temps de retirer ma main lorsque je sentis deux morceaux de bois former une sorte de menotte sur celle-ci, deux énormes poutres taillées sur la forme d'un petit poignet serraient celle-ci, l'écrasant. Je n'imaginais pas la douleur provoquée si j'avais laissé les larges mains d'Eversman s'emparer de l'objet... Ce fut automatiquement comme un signal car il me semblait entendre de l'activité non loin du temple... « Eversman... » Le bois était vieux et lourd et compressait ma main, je tentais de tirer mon poignet; en vain. Je fis de nombreuses grimaces sous la douleur. J'étais prête à me couper la main s'il le fallait...

Et soudain, alors que la poutre empêchait le sang de circuler dans ma main, quelque chose ou quelqu'un s'appuya sur la poutre; mon premier réflexe fut de serrer les dents mais la douleur si forte provoqua un cri bref de douleur. Alors que je criais, la poutre retira son poids et libéra ma main, je ne me posais pas plus de questions et sentis mes tympans céder après qu'Eversman m'eut hurlé dans les oreilles.

Nous nous retournâmes alors sous les cris d'un indigène, illuminé par les lueurs de la sortie. On ne pouvait se tromper sur son identité tant son costume était typé, autant les plumes que le maquillage sur ses joues et son torse que sous l'obscurité, je ne distinguais pas très bien. Mon homme de main me tira alors par le col de ma veste dans le but de me sortir de là. Mon premier réflexe fut de me lancer vers le socle en bois et d'attraper la fameuse statuette, « pas sans elle ! » m'écriais-je alors tandis qu'il me tirait encore par les vêtements.

D'autres indigènes arrivèrent alors, l'obscurité ne révélait pas leur nombre exact mais ils ne devaient pas être plus de trois. J'entendis Eversman ajuster son arme et en fis de même, poussée par le désir de ramener en Amérique le précieux objet qui valait largement ce que nous vivions. Je me lançais dans le combat et frappais les indigènes sur le crâne avec le haut du pistolet avant de tomber volontairement sur le sol et de ramper en direction de la sortie. Je voyais la lumière; le paysage s'ouvrait quasiment à moi et Eversman les retiendrait assez longtemps pour que je rejoigne l'hélicoptère lorsqu'un grésillement de talkie-walkie résonna dans les ruines. Celui-ci provenait de ma ceinture et s'intensifia alors : « Oiseau à Rose, oiseau à Rose, signalez-votre position, terminé. » Je n'eus le temps de m'inquiéter que quelques secondes avant de me sentir aspirer vers l'arrière; un indigène me tirait la jambe et me ramenais vers l'intérieur du temple. Mon menton frotta le sol brisé dont la pierre brûla ma joue, je me retournais vivement, l'arme devant moi, je décidais d'utiliser le couteau que je cachais dans ma chaussure, profitant qu'il me tenait par la jambe pour me déchausser. Je plantais le couteau dans le pied et l'indigène tomba alors immédiatement sur le sol. Je tirais sur la lame afin de le reprendre et hurlais : « Dépêchez-vous ! » avant de sentir le sol s'écraser sur mon front. Je saignais mais m'inquiétais de nouveau pour la statuette qui avait valdinguer dans la pièce et dont l'obscurité m'empêchais de la récupérer. Les cris poussés par ces hommes signalait un combat et donc que ceux-ci étaient occupés. J'allumais ma lampe torche et jetais le faisceau dans les moindres recoins de la pièce lorsque l'œil aiguisé de l'indigène que j'avais assommé précédemment me jeta un regard avant de se diriger lui-même vers l'objet.

Spoiler:

[HJ] C'est pas top désolé mais voici ma réponse, par rapport à la fin, je t'en parlerai d'avantage plus tard car ça fera l'objet d'une intrigue.

Matt Eversman bascula en arrière et engagea une lutte au sol avec les indigènes. A la faible lueur de la lampe, je ne distinguais rien de plus que des bras et des jambes et seule la couleur de peau les différenciaient. Il était impossible d'utiliser mon arme, au risque de blesser mon homme de main. J'hésitais un instant mais me rappelais que la statuette avait une bien plus grande importance que mon garde du corps, c'est dans un élan que je retombais, me prenant les pieds dans le sol abimé et sursautant après avoir entendu un cri effroyable. Je ne regardais pas dans leur direction, profitant de cet instant de distraction pour me ruer vers la pierre que j'aperçus briller de nouveau. Il commença à crier quelque chose d'incompréhensible stoppé par le bruit sec et bruyant d'une détonation qui le fit s'écrouler au sol, ce moment d'égarement réussit à l'autre indigène puisqu'il s'élança vers la pierre dans un plongeon magistral.

Tout se passa rapidement, Eversman qui gisait sur le sol, l'indigène qui appuya sur la détente dont la balle vint m'écorcher la taille, m'arrachant un cri de douleur. Fort heureusement son mauvais tir bien que m'affaiblissant n'avait pas permis à la balle de se nicher dans ma chair et me permis à mon tour de lui tirer dans le crâne. Deux indigènes étaient maintenant hors d'état de nuire mais le troisième, accroché à la statuette comme à sa propre vie poussa des cris incompréhensibles dont le but était de me dissuader de récupérer l'objet. Désarmé, je m'avançais vers lui et le frappais sur le crâne avec le revers de mon arme. Je n'aimais pas particulièrement tuer mais l'évitais si le cas se présentait. La statuette retomba alors sur le sol et je criais, n'ayant pas le temps de la rattraper, celle-ci tomba lourdement sur le sol et je la cherchais aidée par la lueur de ma lampe et sentis mon cœur faire un rebond lorsque je remarquais qu'elle n'était ni cassée, ni abimée...

« Eversman, relevez-vous, on peut repartir ! » M'exclamais-je dans un silence qui me surpris. « Eversman ? » Je me baissais et regardais son corps inconscient et le sang qui le recouvrait. Je pris son pouls; vivant. J'hésitais quelques instants et me décidais finalement à ramener son corps. Arrachant le talkie-walkie de ma ceinture, je signalais ma position à mes employés et fis une partie du chemin, portant à bout de bras le jeune homme sur mon épaule. « Vous me revaudrez ça. » Dis-je en suant, la statuette fermement serrée dans mon poing. Je me hâtais et laissais mes employés se charger du corps. On l'opéra dans l'hélicoptère pour permettre à Eversman de rentrer en avion en toute sécurité. Nous n'attendîmes cependant pas qu'il se réveille pour repartir dans le Kansas. Son corps fut emmené au manoir et surveillé par mes médecins. Je n'allais sûrement pas être là pour son réveil et savais pertinemment que si l'envie lui prenait de fouiller, ce n'était pas là qu'il allait trouver quelque chose, de plus les nombreuses caméras présentes chez moi filmeraient toutes les scènes. J'emmenais donc la statuette dans un lieu sûr...